Vendredi 17 heures : Je sors de la pharmacie, rentre chez moi. J'avale 2 de ces foutus petites boules rouges avec un peu d'eau, puis croque les autres. Ayant lu de nombreux témoignages à ce sujet, je pensais que le goût serait affreux. Et bien non, je mâche et avale les 3 capsules restantes sans problème.
18 heures trente : Je me sens bien, détendu. A part un léger mal de ventre, le DXM ne me fait (pour l'instant) aucun effet.
19 heures 15 : Des nausées un peu plus fortes m'ont obligées à m'allonger dans ma chambre. Je met de la musique (Pink Floyd, The Dark side Of The Moon), et ferme les yeux. J'ai de nombreuses visions les yeux fermé, comme après avoir fumé un gros joint, mais celle-ci disparaissent dès que j'ouvre les yeux.
19 heures 30 : Je me lève, j'appelle ma petite amie et lui décrit mon état. Le sourire aux lèvres, je me rend compte que je suis complètement défoncé. Il s'agit plus d'une défonce "physique" que "mentale" : j'ai tout les effets physique d'une grosse cuite couplé à une bonne fumette, mais mon esprit reste clair. Ma mémoire à court terme est toutefois altérée : j'ai du mal mal rappeler ce que je viens de dire. Je parviens néanmoins à soutenir une conversation simple avec mes parents, ceux-ci ne se doutent de rien.
20 heures : Je suis maintenant seul chez moi. C'est le vide total, je ne pense à rien. Je me sens très bien, comme détaché de tout.
22 heures : J'éteins la lumière, me voilà dans le noir total. Je m'allonge dans mon lit, la musique me porte. Les yeux ouvert, j'ai d'étranges visions : le plafond se colore. Tout les tons allant du blanc au noir sont représenté, j'ai sous les yeux une infinie variété de gris différents. Je me sens bien, je n'ai plus aucune volonté.
22 heures 30 : Je me sens mal, oppressé. La sensation de bien-être a disparu, le noir m'étouffe. D'étranges boules grises apparaissent, elles semble se rapprocher. Je panique, mon coeur s'affole, mes mains sont moites. Je suis terrorisé, j'ai rarement eu aussi peur. J'arrive à allumer la lumière. Tout disparaît, je me sens mieux. Après cet incompréhensible * début * de bad-trip, je tente de faire le point.
23 heures : Je fini par m'endormir.
Samedi 6 heures 50 : Je me réveille. Il est tôt, trop tôt,je tente de me rendormir. Impossible, je m'agite, ne trouve pas le sommeil.
8 heures : Le temps passe, mais je ne m'ennuie pas. J'ai toujours la tête vide, je ne pense à rien.
10 heures : Je me lève, prend une douche. Je men rend compte que je suis encore passablement défoncé, le DXM semble avoir de puissants effets sur moi.
11 heures : Je me rend en vélo à la médiathèque, ma petite amie doit m'y rejoindre. Je souffre de légers troubles de l'équilibre.
11 heures trente : Je croque 7 boules de Tuxium. Cette fois, le goût me semble affreux, écœurant.
12 heures : Ma copine arrive, il est trop tard pour rentrer dans la médiathèque, nous y retournerons à 14 heures.
12 heures 15 : Nous voilà au Macdo. Mon amie mange, moi j'avale 7 autres Tuxium. J'ai maintenant 410 mg de DXM dans le sang.
13 heures : Ma démarche n'est plus fluide, je ressent chacun de mes gestes d'une manière très particulière. Je suis pris de crises de rire incontrôlables, mon état me semble ridicule. J'ai très mal au ventre, je vais aux toilettes, je veux vomir, mais rien ne sort.
13 heures 10 : La nausée disparaît, nous sortons dans la rue. Je ris d'une manière très particulière, comme si j'éternuais. La rue me semble irréelle, baigné d'une lumière blanche surnaturelle. Tout est d'une beauté éblouissante, les contraste entre les couleurs sont très forts. J'ai beaucoup de mal à me déplacer, à effectuer certains mouvements. Le temps semble ralentis, nous mettons une éternité à parcourir les quelques mètres qui séparent la médiathèque du MacDo. Je n'éprouve aucune sensation de froid, au contraire, le soleil me chauffe agréablement le dos (nous sommes pourtant à La Rochelle, au mois de Janvier ! ). Je suis indifférent à tout, rien ne me touche, ne me concerne. Cet état est extrêmement agréable.
14 heures : Nous voilà dans la médiathèque, je ne reconnais rien. Tout me semble irréel, je n'ai pas la sensation d'appartenir au monde que je vois. Ma vision est brouillée, mes gestes lents, lourds. J'arrive toutefois à soutenir sans problème une conversation simple. Nous nous dirigeons vers une salle de lecture déserte. Je m'affale sur une chaise et écoute de la musique (Trance). Les yeux fermés, j'ai de nombreuses visions. J'ai de véritable décharges de plaisir en effectuant certains gestes (étirements des jambes, etc...).
16 heures : Je sors de cet phase "d'abandon musical", le temps est passé plus vite et en même temps plus lentement que prévu. A vrai dire, la notion de temps me parait bien floue, celui-ci semble pouvoir s'étirer ou se contracter. J'observe les gens autour de moi, persuadé que mes parents ou une de les connaissances vont arriver et se rendre compte de l'état déplorable dans lequel je suis. Je croise le regard d'une jeune femme, il me semble reconnaître la soeur aînée de ma petite amie. Je lui en fait la remarque, elle me répond sèchement qu'il n'y a aucune ressemblance entre sa soeur et cette jeune femme... Une fois cette petite crise de paranoia finie, je retombe dans mes rêveries, bercé par la musique.
18 heures : Je dois rentrer chez moi. Je sors de la médiathèque, mon état semble s'être "aggravé". Le trip ne finit pas, au contraire, il s'intensifie. Nous rentrons chez moi en vélo, j'ai beaucoup de mal à rouler droit. Nous nous enfermons dans ma chambre, je me sens mal. J'ai peur pour ce soir, je dois me rendre à une soirée chez des amis à mes parents, il faut que je redescende.
18 heures trente : Ma copine part. Ma vision est extrêmement troublée, je suis allongé dans mon lit, incapable de bouger. Un voile blanc recouvre tout ce que je vois, mon coeur bat (trop) vite, mes mains sont moites, ma peau insensible. Je suis persuadé que je vais mourir, que mon coeur va lâcher, c'est une certitude. Tout m'indiffère.
19 heures : Me voilà partit, avec mes parents, pour 45 minutes de voitures pour arriver chez leurs amis. Le casque sur les oreilles, je fais semblant de dormir. Je reste persuadé que ma fin est proche.
19 heures 45 : Nous voilà arrivé chez les amis. Je suis rouge, tremblant, mais j'ai moins peur. L'idée de passer une soirée complètement défoncé chez des inconnus me semble presque amusante. J'ai beaucoup de mal à suivre une conversation normale, ce qui est bien dommage car tout le monde semble vouloir connaître ma vie en détail. Je bafouille, m'embrouille, je sens que je fais honte à mes parents. Je finis par m'allonger dans un canapé, prétextant une grande fatigue.
21 heures : C'est l'heure de manger, soirée raclette en perspective. On me demande si je vais bien, on me dit que je suis rouge, plein de sueur. Ma mère me conseille d'enlever ma veste. Evidement ! Je suis complètement insensible, et j'ai oublié d'enlever ma veste en entrant dans cette maison surchauffée. Le repas se passe tranquillement, cependant je ressent une certaine gêne. Je tremble, je suis incapable de fixer mon regard quelque part. Lorsque quelqu'un me parle, j'ai du mal à lui répondre de façon cohérente, et mes mots me semblent sortir de très loin, avec un certain décalage. La pièce, la maison toute entière me semble malsaine. Les gens me regardent, m'épient, beaucoup ont trop bu. Je finis par quitter la table, soulagé, m'appuyant aux murs pour ne pas tomber.
23 heures : Il faut rentrer, mes parents sont saouls. Le trajet est rapide, silencieux. Nous roulons vite, beaucoup trop vite, mais je n'en ai strictement rien à foutre.
23 heures 30 : Me voilà chez moi. Je m'allonge, m'endors.
Dimanche 5 heures trente : Je me réveille. Impossible de me rendormir, je ne cesse de m'agiter. Mon corps ne peux pas s'empêcher de bouger, c'est une sensation très étrange. Le temps passe vite.
12 heures : Mes parents me réveillent, me font quelques commentaires à propos de la soirée d'hier. Aurais-je fumé, bu ? Je ne parraissais pas très en forme. S'ils savaient !
18 heures : La journée s'est passée tranquillement, je suis toujours assez défoncé.
21 heures : Je ne redescend toujours pas, je doit être extrêmement sensible au DXM. Je profite de mon état pour méditer, réfléchir. Cette soirée sera très enrichissante, le DXM m'a permis de prendre le recul nécessaire pour analyser certain aspects de ma vie.
Lundi, Mardi : L'impression de défonce fini par s'estomper, je retombe dans mon train train quotidien. Je suis bizarrement assez triste, presque nostalgique, l'état dans lequel je me trouvais lors du trip me manque.
Cette substance me semble assez adictive, car elle permet de se détacher de sa vie, de ses problème. Je pense qu'utilisée dans de bonne condition, elle permet d'extraordinaires voyages introspectifs.