Quoi de neuf ?

Bienvenue sur Psychonaut.fr !

Le forum des amateurs de drogues et des explorateurs de l'esprit

Le bruit, source des possibles

  • Auteur de la discussion Auteur de la discussion Xyro
  • Date de début Date de début

Xyro

Alpiniste Kundalini
Inscrit
30/9/12
Messages
704
Au-delà de de la dimension sonore du mot, on retrouve l'usage de ce mot dans la rumeur -où il aime bien courir-, l'image, l'électronique, la communication. Il se glisse partout où la notion de message et d'information est pertinente. On le distingue généralement de l’utile, il devient indésirable et on cherche à minimiser cette agitation coûte que coûte. Je vais donc parler du bruit en tant que phénomène naturel non coordonné et ce, quelque soit sa façon de se manifester.

Que se passe-t-il si on étudie le bruit seul ? On se retrouve face à une masse dénuée de cohérence, un tumulte sans motivation propre mais qui vit inlassablement.

S’il découle de règles physiques ou sociales compréhensibles, on le modélise généralement comme une source aléatoire. Cette conception chaotique du bruit lui confère alors une propriété intéressante : il regroupe une infinité de couleurs, de fréquences, de motifs ou d’idées qui s’entrechoquent.

Que faire de ce jaillissement incohérent ? D’un point de vue psychonautique (oui oui, faut pas oublier qu’on aime se mettre des molécules bizarres dans les orifices muqueux), on peut tout simplement profiter de la richesse infinie du bruit. Amusons-nous donc à faire émerger du sens de cet amas d’énergie bouillonnante.

L'exemple du son :

C’est vrai que quand on dit « bruit » on pense de suite au son. En physique, on parle de « bruit blanc » pour désigner un bruit qui contient toutes les fréquences sonores avec autant de probabilités. À l’écoute, c’est comme une radio réglée sur aucune station.

[YOUTUBE]1KaOrSuWZeM[/YOUTUBE]

Ça picote les noreilles.

Plus adapté à notre perception auditive, il y a le bruit rose qui suit une progression logarithmique. Il contient donc la même quantité d’énergie pour chaque octave, par exemple. (Il y a autant d’énergie entre 200 et 400 Hz qu’entre 5000 et 10 kHz). Conséquence immédiate : il y moins d’aigus. Ça ressemble davantage au son d’une chute d’eau.

[YOUTUBE]WJ9Go1PnAVA[/YOUTUBE]

En pratique, on peut se mettre a méditer soit avec du bruit rose en fond sonore, soit face à une chute d'eau. Des sons moins "pleins" fonctionnent aussi tant qu'il sont à peu près chaotiques : une rivière ou de la pluie par exemple.

Le nombre en théorie infini de fréquences et d'amplitudes que contiennent ces sons peuvent faire émerger tout et n'importe quoi de la méditation. Ce catalyseur aléatoire permet alors de faire apparaître des sons cohérents ou des images mentales. Ces signifiants proviennent de notre esprit et sont ensuite réagencés sous l'influence de notre état de conscience modifié.

En méditant sous MXE face à une rivière, le son m'a happé puis entouré jusqu'à faire naître des images vives. (J'ai vu en l'occurrence une énorme planète similaire à la Terre. Sa roche était à moitié mécanique et formait des turbines ça et là, actionnées par des chutes d'eau qui s'écrasaient sur des rochers moussus. Ce géant de roche et de mécanismes générait sa propre énergie.) (C'est d'la bonne.)

L'exemple de l'image :

Le bruit visuel le plus fin peut se représenter par des points répartis aléatoirement. Comme la neige d'une télévision analogique qui ne reçoit rien.

1428875157-6a00e54f8982ec8833010536ca5549970b-320wi.jpg


En pratique, la vue d'une moquette ou d'une serviette de bain peut s'apparenter à du bruit visuel : les poils sont orientés dans un peu tout les sens, sans cohérence globale. Le sable, une éponge, l'herbe ou de la mousse peuvent aussi faire office de motifs aléatoires. Vous saisissez l'idée.

En fixant de telles surfaces (même à jeun, hein :p), on peut faire apparaître toutes sortes de formes complexes, allant des lettres à des formes d'animaux ou de visages. Là encore, ça dépend pas mal de sa propre façon de voir le monde à cet instant précis.

Exemple extrait d'un TR champignons :

Je me mets alors à scruter des choses qui pourraient être amusantes dans ma pièce. D’une plante verte que j’aperçois à travers ma fenêtre se dessinent des caractères dans les branchages. Il fait nuit dehors, les feuilles sont vert foncé et pourtant des lettres dorées se détachent. F... B... T... Rien qui n’ait de sens, mais c’est amusant.

Mon regard se porte alors vers une serviette étendue, dans laquelle d’autres glyphes ressemblant à de l’écriture cunéiforme s’impriment en bleu clair. Alors que sur une autre serviette c’est une forêt qui se dessine. Oui, j’ai étendu mon linge ce matin.

D'autres choses ?

Pourquoi pas !
Je n'ai pas testé, mais imaginons une liste de mots au hasard. Les lire puis voir si des choses émergent de cette suite aléatoire.

Tout ce qui fait office de sens pour notre perception et qu'on peut arranger selon un comportement imprévisible peut révéler un fort potentiel psychédélique pour peu qu'on s'attarde dessus. :)
 
Intéressant sujet ! Ca me fait penser au test de Rorschach qui s'apparente dans une certaine mesure à du bruit visuel, et qui est tout aussi "révélateur de la psyché".

Ce serait intéressant de développer autour du bruit "social", de la rumeur, et de son intérêt psychonautique (puisque sociologique), mais je n'en ai pas les connaissances. M'enfin ton interprétation met en évidence une chose : si le bruit est ce qui n'est pas pertinent, mais est au contraire incertain, cela rappelle qu'il faut s'intéresser à la raison de ces bruits (=rumeurs), au pourquoi de leur présence, car ce pourquoi met en relief certaines choses pertinentes qu'on ne voit pas, ou qu'on refuse de voir de prime abord. Et voir ce qu'on ne voyait pas engoncé dans un point de vue figé, si c'est pas du psychédélisme...
 
trés intéressent!
mais je me posais une question si les bruit tel-quel sur les video nous permettent d'entendre des sons pourquoi les acouphènes ne le permettent-ils pas?
dans ce cas sa serait grandement intéressent de pousser la chose encore plus loins.
mais malheureusement avec toute les techniques et les drogue que j'ai pu utilisé (comme la MDMA qui apparemment permettrait de soigné les acouphène),mes acouphènes n'ont jamais disparut et je pense les avoir a vie...
 
Salut,

Un acouphène est un son accordé sur une seule fréquence, c'est donc un son cohérent et très facile à analyser pour ton cerveau.

Perso j'ai juste un acouphène vers 10kHz et pas très intense, il est facilement masqué. J'imagine aisément le calvaire d'en avoir plusieurs et des plus intenses. Mais peut-être qu'on peut effectivement en tirer quelque chose psychédéliquement. ^^
 
Intéressant ce topic sur le bruit, bien écrit tout en délicatesse.

Quand je m'imagine observer "du bruit", sous psyché particulièrement, je ne peux m'empêcher de m'imaginer tel Google DeepDream et ça me fait presque flipper. Sorte d'inconscience qui s'efforce à donner du sens au chaos / à l'inconnu, sans raison particulière si ce n'est "ouh la la mais c'est vide ! faut foutre un truc ici. Bon on va mettre des yeux, un motif maya et un nez de chien".

Le bruit social c'est bien vu !

si le bruit est ce qui n'est pas pertinent, mais est au contraire incertain, cela rappelle qu'il faut s'intéresser à la raison de ces bruits (=rumeurs), au pourquoi de leur présence, car ce pourquoi met en relief certaines choses pertinentes qu'on ne voit pas, ou qu'on refuse de voir de prime abord. Et voir ce qu'on ne voyait pas engoncé dans un point de vue figé, si c'est pas du psychédélisme...

w000t !



http://homepage.psy.utexas.edu/home.../readings/Gardner-WhiteBrown&FractalMusic.pdf
Un chouette pdf, en anglais désolé, sur le bruit les maths et la musique :
- motifs "fractaliens" dans les compositions musicales
- l'étonnante esthétique d'une musique composée à partir de "bruit" brun / rose, un peu modifié

Une sorte de procédé scientifique et à jeun qui à partir de bruit plus ou moins chaotique crée des sonorités plus classiques.



 
Parfois, en cas d’extrème fatigue car insomniaque, ma surdité légère (maladie des musiciens, et autres surfeurs...) deviens pire, si il y a du Brouhaha.

Si je me retrouve face à un comptoir dans un supermarché par exemple, après plusieurs nuits blanches : Je dois prêter mon oreille qui fonctionne le mieux, au plus près de l'interlocuteur, me penchant vers lui car j'entends plus que des chuchotements : Avec le temps j'ai appris à lire sur les lèvres...
Fatigué et par manque d'énergie, j'économise aussi, je fait de l'hypersensibilité acoustique, je parle à voie très basse, murmure, et les autres m'entendent plus.
Ca deviens un merdier pas permis pour communiquer : Alors des fois : Je fait le sourd, j'obtiens de meilleurs résultats : Parle avec les mains, fait des signes, écrits des instructions sur un bout de papiers...

Le manque de sommeil, ça rend zinzin, tout se déglingue à la fin, la vue, l'ouie, le corps, on tend à la psychose pure et simple, ensuite, ben...Je sais pas, black out, Burn out, accidents, parfois j'arrive à ronfler quelques secondes, debout...Puis bim je me réveille.
Passez un certain stade : Il est trop tard pour dormir, trop tot pour se coucher, trop tout pour comprendre ce gros rien, et c'est normal normaux bicyclette vélo.

Et le bruit bleu dans tout ça ?

Sinon, les acouphènes, des fois, c'est somptueux, j'en ai en arc en ciel, ça fait des notes de musiques cristallines splendides (ça, c'est des retours de soirées avec des KWatts de sons...Ou des nuits au casque au volume trop fort : Rare....)
Là, j'en ai, 3 ou 4 en même temps...Et ça me gène même plus, j'ai pris l'habitude, tant que les nerfs sont encore là...
Enfin, je dérive du sujet initial quand même...

C'est ouf, je supporte mes acouphènes, mais le bruit du frigo me gave...On perçois des sons lointains très faible, de façon forte, et...Bref...Autant que je cesse, je dois être difficilement lisible là.

C'était un chouette Coucou...
 
Kétamine et bruit cérébral : https://neurosciencenews.com/brain-noise-ketamine-22151/

Le cerveau, suivant son activité (et donc votre état de conscience), générera différentes plages de fréquences électromagnétiques. Des chercheurs ont remarqué que la kétamine, par sa disruption de l'intégration des stimuli sensoriels (c'est à dire que vous ne traitez plus l'information de manière cohérente, que votre cerveau a du mal à faire le lien entre ses sensations, d'où la dissociation), augmentait le bruit au sein de la plage d'ondes gamma. Comprendre : il y a des interférences.

Ce bruit, c'est de l'entropie. Je ne vais pas rentrer dans les détails, mais l'entropie cérébrale est une piste nouvelle en neurologie pour déterminer les propriétés des états de conscience, notamment employée dans la recherche sur les champis hallucinogènes dans le traitement de la dépression.

Ici, les chercheurs s'intéressent plutôt aux similitudes entre les effets de la Ké et la schizophrénie. Mesurer le bruit (c'est à dire la quantité d'ondes aléatoires) de l'activité cérébrale pourrait être une piste de mesure physique de la schizophrénie, et donc également une piste de traitement, en cherchant à diminuer la quantité de bruit.
 
Retour
Haut