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L’atelier d’écritures sous THC d’Indica

  • Auteur de la discussion Auteur de la discussion Acacia
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Acacia

𝓥𝓪𝓹𝓸𝓾𝓻𝓸𝓾𝓼 𝓢𝓱𝓪𝓭𝓮𝓼蒸気の色合い
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25/5/17
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Hello les psychos !Y’a peut de temps, je me posais des questions sur un éventuel usage psychédélique et/ou introspectif du cannabis . Ayant eu accès à un assez bon hash « fait maison » je vous propose le résultat, sans retouches de ma première séance d’écriture sous THC .

Écrire? Mais écrire pour quoi? Tenter d’immortaliser un moment, un instant de vie, un voyage, un amour, un souvenir . Écrire c’est témoigner . Témoigner d’un quoi? D’un vil de pensée, vide peut être . Une pensée peut être vide, inutile, superflue ouï mais le superflu est partout . Pensée, penser le moment . Prendre de conscience de la lourdeur de mon corps sur ce hamac, du formidable travail de mon cerveau et de mes sens pour m’offrir ce spectacle qu’est le monde . Le spectacle des reflets de la lumière orangée sur les murs troglodytes, l’amoncellement méticuleux dans le chaos des sacs, des posters, bouteilles, des posters . Savoir apprécier les voix et leurs mélodies au même titre que les crissements des cigales dans la guarrigue . Jouir du froid d’une rivière à l’ombre, assis en tailleur dans l’eau . Vivre le moment présent comme un cadeau plutôt que de vivre le désespoir ou l’ennuie . La conscience ouverte ... je n’aime pas ces termes sectaires comment l’exprimer ... dans un certain état d’esprit, qu’apporte la Trance, l’es psychédélique ou la médiation, notre sensibilité est profondément modifié, accrue et un moment d’ennuis devient un moment de bonheur . Cet état est dangereux si l’on veut rester dans un certain cadre social quasi-indispensable, notre sens des priorités, de la valeur des choses s’en retrouve fortement perturbé . Si la simple beauté du monde, nous apparaît comme un cadeau, pourquoi alors agir et modifier un monde déjà parfait ? Peut être, si l’homme moderne... moderne non, si l’homme qui vit en société se refuse à cet éden méditatif, c’est pour se maintenir, pour ne pas s’écrouler dans l’inaction car, dis-ton «  la stagnation c’est le recul » .

Tout à l´heure, quand j’ai commencé à écrire, je fais dans cet état d’esprit de contemplation extatique ; et d’inaction. L’écriture était difficile, superflue, la pensée me semblait vide . Cet état me reviens . Le THC envahit mon esprit qui ne désire plus que voguer entre les messages nerveux de mes sens . Je ne suis pas très fier de moi, je pense refaire ce genre de séances d’écriture, voir dans la durée la diversité que je pourrais en tirer . A chaque fois un sujet, un style, un registre différent .
 
C'est cool de s'essayer à l'écriture sous influence :)

Mais ouai c'est pas évident au départ, faut le temps de trouver ses marques et repères selon l'intensité des effets. A la longue on s'y retrouve plus facilement en développant ses aptitudes à l'écriture, d’autant plus si on a déjà un sujet en tête.

De mon côté j'essaye d'abord de "méditer" à un sujet, ou plutôt de laisser cours à mes pensées dans une libre association d'idées (en écoutant de la sik par exemple), et quand j'ai bien maturité ce à quoi j'ai pensé en ayant quelques lignes directrices ou mis en évidences des perspectives dans mon esprit, j'accouche du sujet sur le papier ou le clavier. Faut s’apprendre à saisir sur le vif la pensée qui jaillit en soi, sacré exercice !

Soit ça se fait de manière intuitive, fluide, spontanée et immédiate, en gros faudra beaucoup de relecture derrière pour restructurer le texte qui passe d'une idée globale à l'autre sans transition apparente...soit c'est plus laborieux, et je peux passer plusieurs minutes sur une phrase ou deux, c'est une forme d'écriture plus sensitive, qui recherche la précision et la caractéristique.

Entre ces deux formes d'écriture opposées il y en a un tas d'autres, qui peuvent par exemple exprimer des idées dans plusieurs niveau de lecture. Bon parfois y a pas plus de profondeur que ça dans le texte, cela reste superflu mais pourquoi pas, on a tout le temps de le retravailler ensuite si l'on désire y apporter des nuances ou des améliorations. Sinon d'autres fois c'est tellement perché que j'ai moi-même du mal à me comprendre. C'est là qu'il faut se mettre à la place du lecteur, après tout dépend à qui s'adresse le texte.

J'ai remarqué chez moi que c'était dans le high du début des effets que j'avais la forme d'écriture la plus déstructurée (normale), mais la plus sincère quand elle jaillit sans filtre. Puis je me sers généralement de la phase de "plateau cannabique" pour affiner mes idées de départ en me relisant, et ensuite de la redescente pour finir de me relire en ayant une vision différente du début (là c'est une forme plus structurée et critique que désinhibée). Souvent je me relis sobre ou foncedé les jours suivants, jusqu'à ce que le résultat me convienne selon mes humeurs et ce que j'attends de mon travail. Cela m'arrive de me relire plus d'une dizaine de fois, parfois plus même selon ce sur quoi j'écris (quand on maitrise son sujet c'est toujours plus simple, autrement faut déjà le temps de comprendre de quoi l'on parle, comment l'on va traiter le sujet, et au final le présenter).

Par rapport à l'aspect psychonautique, je suis convaincu que plus on écrit (sur n'importe quel sujet et de n'importe quelle façon) mieux on est à même de penser avec facilité, et surtout à s'exprimer en société. Buter sur ses possibilités d'expression revient à se confronter à ses propres limites, que l'on peut surmonter en trouvant des solutions aux problèmes rencontrés, ça participe de la sculpture de soi, de son esprit.

Et puis il y a ce plaisir de découvrir du vocabulaire, des mots nouveaux, c'est une connaissance infinie qui rapporte gros tout en n'ayant pas de prix, et ce d'autant plus quand on la partage.
 
Tu peux même ouvrir ton topax à toutes les drogues et à tous les usagers, histoire que les gens viennent écrire ici les machins qu'ils gribouillent quand leurs yeux sont rouges et dilatés.
 
J'aime bien qu'Indica ait son propre topic, ça fait un peu "travail personnel" là où ça pourrait donner un "fourre-tout"

J'aime particulièrement écrire sous dépresseurs, mais je dois dire que les psychédéliques me coupent toute motivation littéraire.
Un topic dédié serait sympa, oui.
 
Ouaip Sandman y’a de l’idée sauf que j’ai ouvert de topic dans la précipitation en me disant (a tord peut être) qu’il suivrait ma démarche personnelle (sale égoïste) d’ecriture Ainsi qui mon évolution dans l’ecriture Sous thc . Pareil c’etait Un peu con de le limiter à la weed mais bon tant pis .
 
Vous me donnez l'inspiration et la motiv à écrire, car ça fait super longtemps que je l'ai pas fait alors que c'est sympa comme activité, mais je ne sais pas comment me lancer, de quoi parler, si je veux écrire quelque chose d'autobiographie ou une fiction etc...
 
Indica a dit:
Ouaip Sandman y’a de l’idée sauf que j’ai ouvert de topic dans la précipitation en me disant (a tord peut être) qu’il suivrait ma démarche personnelle (sale égoïste) d’ecriture Ainsi qui mon évolution dans l’ecriture Sous thc . Pareil c’etait Un peu con de le limiter à la weed mais bon tant pis .

Les topics individuels finissent vite noyés dans la masse d'autres topics. Ou encombré par du flood (si tu poste pas, les gens le font pour toi, et d’expérience sur Psychonaut ça finit vite en HS).

Après la c'est pas une critique. C'est juste une remarque.

En ce qui me concerne je suis curieux de lire ce que tu vas poster ici.
 
Je suis d'accord avec Sandman si on fait un topic pour tout les membres ça amène plus de monde et chacun peut parler du dernier texte écrit, et ça peut en motiver certains à se lancer aussi.
Un peu comme pour le topic MAO où tout le monde poste ses sons et critiques ceux des autres, alors que si tu fais un topic perso juste pour ta musique tu peux être sur que dans 2 mois plus personne n'ira dessus.

Mais bon ça empêche pas Indica de faire son propre topic, je trouve juste l'idée de faire un best of des écrit sous substance des psychonaut intéressante.
 
Trickster a dit:
Je suis d'accord avec Sandman

Jusqu'ici rien d'anormal.


Nan plus sérieusement, je lancerais le topic si j'ai pas la flemme.
Donc c'est peu probable.

Nan vraiment sérieusement, c'est cool depuis peu de temps le forum sent la weed. C'est moi ou j'ai l'impression que y'a pas mal de topax autour du sujet.

En tout cas ça change de l'ambiance post stim ça fait plaisir.
 
En même c’est la drogue voire le psychédélique le plus consommé et abusé au monde donc pas de surprise . Faut pas oublier que c’est une drogue aussi bien que ce soit pas mal banalisé, je trouve ça bien d’en parler .

Pour le topic général si c’est pas déjà fait, je le crée dans la semaine .
 
Je suis désolé du double post mais ça ferait moche en un seul message .

J’ai retrouvé une page datant d’y a quelques mois qui m’était totalement sortie de la tête, j’avais écrit ça sous « space milk » .

Une bien étrange maison rouge au milieu des champs et du ciel bleu, tel était le tableau. Elle était faite de briques. Vulgaires et entassées sans style . Mais son aspect rustique et les reflets du ciel bleu sur ses petites fenêtres lui donnaient un je-ne-sais- quoi de majesté . Décors champêtre sur rousseur pastorale . L’herbe, les briques et le ciel, Vert Rouge Bleu tel des étincelles de vie dans le néant .
 
Comment vous faites pour savoir à propos de quoi vous voulez écrire, les thèmes que vous voulez aborder?
 
Soit tu te définis un sujet avant, soit tu pratiques la libre association d'idée, en gros tu laisses venir à toi le sujet.

Après un des buts de l'écriture sous influence c'est justement de favoriser ses idées et son imagination. Et pour ça tu peux t'allonger dans ton lit avec de la musique, ou marcher en musique, ou même sans musique, le truc c'est de se mettre en disposition pour murir une réflexion en toi, qu'ensuite tu accouches sur le papier. Y a pas vraiment de technique spécifique, chacun doit trouver sa voie selon sa méthode de pensée et de travailler à l'expression de sa pensée. Donc faut se connaitre en apprenant à se connaitre, et à partir de là selon ses humeurs et le contexte (le set&setting), voir comment tu vas procéder pour écrire sur un sujet qui te parle.

Sinon t'as plein de sujet en tête sauf que tu ne le sais pas, donc en fait faut juste te lancer et tout devrait venir sur le moment tkt. Après faut pas avoir peur d'échouer, ni de réussir.
 
JE pourrais pas t’aider chaaaaaa... ce que je fais c’est que j’en reflechis à une phrase, n’importe Laquelle . Une fois cette première phrase couchée sur le papier c’est comme si ma main était guidée par la plume de mon stylo. Sinon, j’imagine que ca n’a aucun fondement réel mais j’ ai plus d´inspi sur papier avec un stylo que j’aime que sur l’ordi par exemple.
 
Ah le fétichisme du stylo et du papier, c'est le pied ça :)

Le must je trouve c'est écrire avec un stylo plume, quand tu vois l'encre apparaitre avec cette sensation de survoler la page, et que d'un coup t'appuies un peu trop et que ça crisse, c'est jouissif !

Chaaaa, pour les idées, si y a une chose indissociable de l'écriture c'est la lecture, en gros plus tu lis plus t'auras de choses en tête et à exprimer, après c'est comme tout entrainement, au début tu galères (les courbatures à tenir ton crayon et tes neurones qui fument lol), et à la longue ça vient tout seul. Disons qu'il faut apprendre à oser sans se forcer, pour que ça reste un plaisir..
 
Chaaaaaa33 a dit:
Comment vous faites pour savoir à propos de quoi vous voulez écrire, les thèmes que vous voulez aborder?

Ben la tu viens d'écrire. Et tu viens de trouver un thème, celui de l'incertitude. Tu peux écrire sur ton incapacité à trouver un sujet d'écriture. 

Tu vois le sujet est déjà en toi. Ce qu'il faut c'est que tu reconnaisse un sujet quand tu en vois un, suffit que tu prenne du recul sur ta situation pour t'apercevoir que tu peux écrire sur tout ce qui t'arrive, que tout est sujet à réflexion. Après tu noteras des récurrences, ce qui te permettras de travailler des thèmes précis qui te tiennent à cœur.

Après comme dit Laura tu peux lire. La c'est plus dans une optique de travailler vraiment l'écriture. Mais même en dehors de ça la lecture apporte une richesse intérieur. Elle rend littéralement plus intelligent.
 
Merci pour vos réponses, c'est très inspirant!
Mais en fait mon problème c'est pas que je trouve pas de sujets, c'est que j'ai énormément de sujets en tête au contraire, et je n'arrive pas à en sélectionner un seul et à me dire: c est sur CA que je veux écrire et pas autre chose!
C'est pour ça que j'adore les études que je fais (fac d'anthropologie) car on nous demande beaucoup d'écrire, mais avec un sujet et une problématique précise, et nos propos doivent être structurés. Sans ce cadre je pars un peu dans tous les sens.

Tiens ça me fait penser à l'Oulipo: les auteurs écrivaient en partant d'une contrainte d'écriture, ce qui a donné par exemple le roman "la disparition" sans la lettre "e"!
 
A ce niveau là c'est à toi de t'apprendre à te cadrer dans un sujet.

Si t'as le cerveau qui carbure, faut hiérarchiser tes informations en les structurant, c'est à dire en développant ta technique de travail, bref tu fais ça pour toi, par toi, afin de présenter ça aux autres ensuite, si tu le veux.

Là où tu peux produire une œuvre en peinture sous le coup de la spontanéité, avec l'écriture tu peux faire la même, et retravailler ensuite ta production, pour arriver à l'objectif que tu t'es fixé. Vois ça comme des petites briques qui construisent ta personne, ton œuvre, ta vie, tu écris ceci ici, puis cela là, et ensuite tu réécris ceci et cela pour en arriver jusque là, et c'est sans fin. Ce qu'il faut c'est relier les idées et images dans ta tête afin de pouvoir les présenter ensuite, selon la forme que tu donnes aux choses. Au début c'est chaotique, puis à force de synthèse et de travail tu recoupes les infos en développant ton style, et tu verras que les sujets que tu auras déjà abordé auront maturé dans ton esprit, et alors tu les reprends quitte à te répéter, mais au final tu avances en tisant le fil de ta pensée.

Ce qu'il faut c'est partir d'une base, donc avoir du concret sur lequel s'appuyer, sur les briques que tu auras déjà posé précédemment, et qui te serviront à t'élever vers le stade supérieur de ta production, et ainsi de suite. Mais ne cherche pas la perfection, plutôt à te faire plaisir en jouant avec les mots, en écrivant ce qu'il te plait. Y a des moments c'est nawak, y a des moments c'est magique, l'important c'est de se faire plaisir.

Et quand quelques années après tu relis ce que tu as écris, c'est trop ouf, enfin si t'as été intime ou si t'as déposé une idée qui a fait son bout de chemin, et qu'au final tu t'y retrouves en renouant avec ton toi passé, là tu envisages des perspectives d'avenir en relançant le sujet en cours, enfin tu vois le truc, faut se prendre au jeu et voir sa vie comme une œuvre d'art si tu veux t'embarquer dans un délire d'écriture. Et puis se relire des années après ça te fait ta propre thérapie, parfois t'as honte de toi, parfois t'es fier, c'est ça qui fait que c'est magique de laisser des traces, un reflet de soi dans lequel on pourra se revoir en s'y comparant, en s'en sentant exister parce que c'est soi qui a écrit ça, et ça c'est pas rien. En fait c'est tout simple, faut juste être honnête et laisser aller les mots jusqu'à ce que le corps dise stop. Là faut arrêter et reprendre plus tard quand l'envie revient.
 
En parlant de sujet en voilà un qui m'est venu naturellement

C'est une sphère imparfaite en fin de compte, voilà tout . Forme grossière, évocatrice à l'image de ses couleurs irrégulières . Du mauve au jaune, ses pigments distillent différentes variantes de rousseur, rousseur qui évoque la vie plus que le feu . Elle est recouverte de fins poils blanc quasi-invisibles à l’œil nu qui lui donne une douceur rappelant la soie . L'odeur sucrée et rafraîchissante qu'elle sécrète titille en moi une pulsion de vie endormie . Je veux la croquer, en extraire le jus, la consumer, en jouir . C'est sans doute la beauté triviale de cette pêche qui m'attire, mais, dans mon exaltation, je crois entendre l'appel désespéré du noyau qui me supplie de l'extirper de sa prison de chair juteuse . S'extirper, se faire libérer oui, mais pour aller où ?
 
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