Je répond d'abord à Virgule, Laura t'es le prochain sur la liste ;-)
Bon, Virgule, je suis très content de voir que tu fais le tri dans ce que je raconte, et je pense que ton tri est très bien, je suis content je me sens compris.
J'ai écrit un article sur les matrices périnatales de Grof il y a trois ans, si ça t'intéresse vraiment :
http://www.psychonaut.com/psychonautique/40960-les-matrices-perinatales.html (avec trois ans de recul, je me dis que je suis content de l'article, il a été plutôt bien reçu par rapport à certains trucs trop barrés que j'écris)
Mon motto "apprendre à mourir", tu l'as capté pour ce que je voulais en dire, donc pour moi c'est l'essentiel.
Après, parler de Dieu c'est mon gros kif, parce qu'on ne peut pas en parler. Chaque fois que j'entend un athée parler de Dieu, j'apprend quelque chose de plus sur lui (sur dieu, pas sur l'athée), parce qu'on approche aussi bien Dieu en apprenant ce qu'il n'est pas (Dieu n'est pas ce que les athées disent de lui puisqu'ils n'y croient pas) que ce qu'il est (ce qu'en disent les croyants). En effets, athées et croyants n'ont tout simplement pas les mêmes mots.
Je kiffe beaucoup la pensée bouddhique qui parle de la vacuité : il n'y a pas d'existence ontologique du monde, le monde est zéro.
Et alors, qu'est-ce que l'univers ? C'est intéressant, on se sert du mot univers, qui vient du mot "un", qui montre que notre pensée est profondément moniste. Dieu est Un, donc la création est Un.
Et il existe aussi des enseignements dualistes, nombreux (par ex. la gnose) où le monde est Deux. Matériel-spirituel, bon-mauvais, etc.
Voilà, tout ça me fait kiffer, c'est de la masturbation spirituelle plus plus bien sûr, et ça me fait kiffer, alors j'embraye dans le dialogue sur Dieu, sachant que ce dialogue n'a aucune importance ou validité, qu'il ne peut être que vanité.
Tu dis que l'humanité a créé un Dieu humain, c'est complètement vrai, d'autant plus vrai que Dieu a créé l'homme à son image.
Tu dis que dans ton expérience aucun Dieu ne t'es apparu en lequel tu ne croyais pas avant, que c'est l'univers qui t'est apparu divin. Ça pour moi c'est parce que le LSD lime les frontières entre l'intérieur et l'extérieur, on arrive à la conscience de n'être qu'un avec l'univers.
Maintenant je quitte la sphère de ton expérience et je spécule. Si je meurs effectivement, que le grand utérus, après s'être contracté, m'a poussé en dehors, dans ce cas je deviens un morceau de l'univers conscient distinct de l'univers, mais conscient d'être tout de même connecté à l'univers entier (c'est le rapport entre le Fils et le Père dont parle Jésus).
Si on vit avec une conscience séparée de l'univers, mais qu'on est fait de la même substance que l'univers divin (à son image), il faut admettre que nous sommes des êtres divins.
C'est pour ça que je kiffe le modèle chrétien, qui n'est pas celui d'un dieu parfait, mais d'un homme parfait, qui a complètement réalisé sa nature divine. Le Christ est complètement homme, il est complètement dieu.
Quant à cette histoire de Verbe, je kiffe la pensée de Marie Balmary (psychanalyste qui a étudié les mythes de la genèse avec des outils psychanalytique) qui voit le verbe comme une fonction qui sépare les êtres humains indifférenciés. Quand Jésus dit qu'il n'est pas venu apporter la paix mais le glaive, c'est d'une parole tranchante dont il parle, un verbe qui différencie les hommes les uns des autres, à commencer par les membres d'une même famille qui s'imaginent faire corps et en fait mélangent leurs inconscients, avec les pires conséquences. Le Verbe dans lequel je crois est un Verbe qui individualise, qui donne un Je.
Mais bon, tout ça on s'en fout, c'est de la masturbation spirituelle, n'est-ce pas ? ;-)
Je suis surtout content de voir que tu as capté ce que je voulais dire, et je suis très content de voir que tu es si intime avec le Verbe : tu connais tes propres frontières. Dans ce que tu écris, il n'y a rien qui témoigne d'agressivité ou qui projette de la souffrance, c'est ça qui permet de lire ton TR aussi facilement, c'est ça qui nous permet d'échanger avec toi de façon aussi claire.
Bref, tu es sur la bonne voie, la tienne, ça ne fait aucun doute pour moi.