M
Monsieur Mouette
Guest
En ce moment, j'ai l'impression qu'il y a de la grosse couleuvre qui dort sous ces trois lettres. RDR.
D'un côté, il y a des règles de RDR, je pourrais dire, générales. C'est du propre, de la prévention, c'est de la réduction des risques à son sens premier.
Genre ça, là : http://www.psychonaut.com/reductions-des-risques/35943-la-rdr-quest-ce-cest-quca.html
Ca, c'est le bien. On est d'accord.
Ensuite, il y a un truc qui me sur-pète les couilles, parce qu'en ce moment j'ai souvent l'occasion d'en parler. J'en ai un peu discuté avec certains membres avant la rencontre de psychos de ce week-end. On en a beaucoup parlé ce week-end. Et je continue d'en parler depuis ce week-end, mais j'entends des trucs qui remettent en cause deux concepts qui m'ont toujours beaucoup tenu à coeur :
- La liberté ;
- Le respect d'autrui.
Donc j'aimerais simplement ouvrir la discussion sur la RDR et, pourquoi pas, rappeler certaines choses essentielles à une consommation adaptée à chaque cas, une consommation qu'on ne regrette pas ensuite, dans un sens (dosage beaucoup trop élevé, séquelles psychologiques, séquelles physiques) comme dans l'autre (dosage trop peu élevé par abus de prudence qui peut mener à l'excès inverse, restrictions imposées par une tierce personne qui peut mener à un trip bâclé et à du ressentiment envers la dite tierce personne).
La RDR, en premier lieu, ça me semble être la préservation de l'intégrité physique et psychologique des consommateurs de prods, autant que faire se peut, à court moyen et long terme. Ainsi que la responsabilisation des consommateurs, leur information. J'ai bon ?
Ensuite, il y a le non-dit, le subjectif, ce qu'on pense bien, ce qu'on pense mal, ce qu'on pense être le mieux pour nous, ce qu'on pense être le mieux pour les autres. En deux mots ? Des croyances.
Les croyances sont extrêmement riches, diverses, et surtout elles changent du tout au tout selon le cas de la personne impliquée. On peut croire qu'on va tenir le coup sur une dose de cheval, ou sur un produit particulier. On peut croire qu'on ne va pas tenir le coup, qu'on ne va pas triper du tout sur tel produit à telle dose. On peut croire que c'est mal pour untel de prendre tel produit, ou au contraire que c'est très bien pour lui. On peut, on peut ! Ya pas de souci !
On peut surtout se PLANTER.
J'aimerais bien contribuer à mettre au point ici, en discutant de tout ça, un petit chemin de pensée permettant de systémiser autant que possible la démarche. Certes, rien ne remplace la connaissance de soi et des autres ; ce paramètre variant du tout au tout selon les rencontres, les soirées et les trips, je pense qu'une petite mise à jour RDR est nécessaire. Ca permettra aussi de centraliser pas mal d'info disséminée à droite à gauche sur le fofo, tant qu'on y est.
---------------------------
1°) Vous.
Bon. Vous avez décidé de prendre ***mg de *****. Ouais. Genre. BEN QUOI ON L'A TOUS FAIT HEIN, arrêtez de me regarder comme ça bande de gloutres.
a) La dose.
Il y a différentes motivations qui interviennent dans le fait de choisir sa dose. Il y a la suggestion toute simple, naturelle, qu'on soumet à notre inconscient, ou qui nous est soumise par lui. "***mg ?" Franchement, si la suggestion n'a pas pris de chemin plus compliqué que ça, si vous n'avez pas un sentiment d'ado tout pisseux genre "eeuhh t'es sûr de toi là ?" qui vous arrive dans la gueule, si vous n'avez pas un sentiment de défi à accomplir envers Machin, votre initiateur aux prods ou un Bluelighteux quelconque qui a testé une dose extra-humaine du dernier RC à la mode (no offense !)... Franchement, à ce moment-là, il n'y a pas de lézard.
C'est quoi les limites ?
C'est CA. En tout cas, c'est une des sources les plus sûres niveau dosages. Vous trouvez votre prod, vous cliquez sur l'image "dosage" et pis vous avez l'info.
Parmi ces dosages-là, vous avez le vôtre. Choisissez-le selon votre niveau de confiance en vous et en ceux qui vous accompagnent éventuellement, selon votre sensibilité, selon votre expérience, selon le contexte, toussa, toussa.
Pour certains, c'est un lieu commun, pour d'autres, non. "Wa t'as vu je suis un gros putain de warrior j'ai pris ***mg de ****" moi je dis pas hein. Mais la fierté et l'ego ne vont PAS avec les prods, et ça je sais pas combien de fois j'aurai à le répéter. Une substance, n'importe laquelle, certaines moins et d'autres beaucoup plus, ça s'aborde avec humilité, presque avec déférence selon le cas. C'EST PAS UN TRUC POUR SE DEFONCER LA GUEULE LA DROGUE D'ACCORD ? C'EST PAS FAIT POUR SE DROGUER !
Bien sûr. Bref. Mais oui, on va continuer à dire et à entendre du "j'vais me mettre la race ce soir", "je suis déboîté", tout ça. Bien sûr. Mais entre être complètement schlag et jouer au con, il y a un monde. Disons qu'il y a "complètement schlag" à qui je fais confiance, et "complètement schlag" qui me fait peur pour sa sécurité et celle des autres et à qui j'emprunte discrètement les clefs de sa caisse (en tout cas au début, maintenant c'est sans espoir, il me les file lui-même au début de la soirée).
En informatique, on dit que l'erreur est souvent entre le siège est le clavier. Ca peut même se généraliser à plein de domaines. L'erreur est humaine, hein, bon.
Ben chez les chéper c'est pareil. L'erreur est entre la table basse et le canap', ou entre le crowd et le caisson, ou (pas de bol) sous le caisson. Bref. J'aimerais bien faire en sorte que l'erreur, au pire, se repose à une place pas trop dégueu, et mieux, soit évitée. Pour résumer, l'évaluation de sa dose, c'est, une fois qu'on a fait un tout sur Erowid :
- Etre sûr que ce n'est pas pour se prouver quelque chose ;
- Etre sûr que ce n'est pas pour prouver quelque chose à quelqu'un ;
- Etre sûr qu'on ne se voile pas la face, qu'on ne se raconte pas des conneries ;
- Etre sûr qu'on a bien envie de proder à cette dose (parce que machin le fait, qu'on veut pas lui déplaîre mais qu'on n'ose pas) ;
En bref, être sûr, au possible. On peut pas être sûr à 100% de comment ça se passera : mais déjà, si vous avez réfléchi à tout ça et que dans votre tête c'est "cheeeck !", je pense qu'on peut dire que la dose que vous avez choisi était la bonne.
b) Le prod.
A vrai dire, vous êtes seul maître à bord sur le prod que vous prenez. Mais avant toute prise de quelque chose que vous ne connaissez pas bien, dont vous ne vous rappelez pas les possibles interactions néfastes avec ce que vous avez déjà pris, enfin bref si vous êtes pas capable sur le moment de dire "cheeeeck envoie le pâté !", un petit lien à regarder absolument :
Et puis même à propos d'un prod que vous connaissez bien, on est jamais trop sûr de soi. Bien sûr, on a pas tout le temps accès à internet quand on prode, mais il y a quelques constantes dont il faut se rappeler. Genre Ké + alcool, c'est vite arrivé. Ou n'importe quel combo qui tire trop sur la sérotonine. Bref. Ce topic est à lire pépère quand vous avez des doutes sur tel ou tel produit auquel vous pensez, n'attendez pas d'être dans le jus et de potentiellement faire une connerie qui peut potentiellement vous faire crever.
C'est tout pour "le prod". Je crois que j'ai été clair et concis là-dessus, j'ai résumé des choses qui peuvent sembler être un lieu commun à certain mais qui sont, je dirais, la base pour pas se foutre en l'air par mégarde. Après, se foutre en l'air soi-même, bon, c'est autre chose, mais vous pourrez pas mettre ça sur le dos de quelqu'un d'autre. Ce sera votre choix.
2°) Les autres.
Ah, on approche le vif du sujet, le pourquoi du comment d'alors pourquoi je chie mon pâté de quinze pages au lieu de m'occuper de mes affaires.
Un bon trip, comme l'a dit Quetzal récemment, c'est en partie "ne rien avoir de trop lourd sur la conscience". C'est chiant de, au dernier moment, se prendre la tête avec untel pour un truc à la con lié aux prods. Vous ne le pensez pas capable d'encaisser cette dose parce que vous-mêmes n'êtes pas sûr de vous. Vous voulez lui faire prendre plus, alors qu'il veut une dose light. Quelqu'un vous somme de doubler la dose, ben oui, " - PARCE QUE CHEZ NOUS ON EST PAS DES PEDES !!". Déjà, vous pouvez lui répondre qu'il serait surpris de savoir que la sexualité n'a rien à voir avec la dose qui nous est nécessaire pour passer un bon trip ; ensuite, vous pouvez proprement le sommer d'aller se faire mettre chez les papous.
(LA MONIQUE !! ELLE A UNE BITE !!!!!!)
Désolé :mrgreen:
Plus sérieusement, maintenant. Qu'est-ce qui est RDR ? Qu'est-ce qui n'est pas RDR ? Jusqu'où on est RDR, et quand devient-on juste chiant et relou ? A mon sens, la RDR, si ça dépasse le fait d'assurer l'intégrité physique et psychologique d'une personne, ça n'a plus de sens. Au nom de quoi vous allez empêcher un mec de prendre ***mg de ***, au lieu de ***mg ? Ou peut-être pas empêcher, mais savoir à sa place que c'est pas bien ? Si la personne a fait son choix, si c'est un choix intérieur qui n'a rien à voir avec un quelconque défi, si c'est un voeu personnel...
Après, il y a dose et dose. Je cite :
Si le gars veut se taper 2g de kéta en 10 minutes alors qu'il n'en a jamais tapé, vous avez le droit de lui dire qu'il est complètement con et que c'est de l'inconscience. Après, très franchement, un cas semblable dépasse mon expérience.
On n'est pas dans la tête des gens. Avec toutes les infos dont vous disposez, au feeling vous saurez si sur le moment, c'est grave et vous devez agir, ou si c'est une dose "strong" ou "heavy" pour quelqu'un qui se connaît plutôt bien au niveau des prods (auquel cas vous savez qu'il va prendre cher mais que d'une façon ou d'une autre, il le gèrera.)
Si le gars vous dit : " - Ouais mais t'inquiète pas je gère !" mais que vous savez qu'il y a anguille sous roche, ben j'ai envie de dire de remonter le topic jusqu'à ce que dans vos têtes, ça fasse " - cheeeeeck !"
Franchement, mon sujet peut sembler con et naïf. Je comprendrai si on m'en fait le reproche. Sludge a très bien résumé le fond du topic que je suis en train d'écire (AVEC MES DOIGTS OUAIS BITCH T'AS VU) :
Voilà. C'est à dire de situer le curseur dans une échelle acceptable. La RdR, c'est triper au plus safe possible, parce que comme disait Pioupiou, on est pas 100% en sécurité à partir du moment où on se prode. Mais entre les 30% de sécurité quand on se dit "RIEN A BRANLER" et les, allez, 90% quand on respecte certains principes de base... Moi je prends les 90%.
Pour résumer ?
Il ne faut pas tout confondre.
La RdR, c'est tout d'abord, comme on l'a dit :
- La préservation de l'intégrité physique et psychologique des consommateurs.
Mais aussi :
- La préservation et le respect des libertés de chacun.
Mais aussi, parce que la RdR est aussi un concept psychonautique :
- Se proder dans la meilleure disposition d'esprit possible.
Pour moi, la RdR, c'est comme si chacun de ces trois principes étaient situés à chaque sommet d'un triangle.
Exemple.
Si on veut préserver l'intégrité physique et psychologique des consommateurs tout en se prodant dans le meilleur s&s possible, de base le s&s en prend un coup, et de toutes façons on ne sera pas au mieux pour veiller sur l'intégrité physique et psychologique des consommateurs. Et en plus, on risque, tripé, d'empiéter sur la liberté de quelqu'un.
Le coup du triangle, ça met en forme une règle toute simple :
On ne peut pas tout faire en même temps.
Eh. L'un des trois tirera forcément sur les deux autres. Si on veut être le plus rdr du monde pour les autres, d'accord, on passe dans l'optique du sitter pas prodé. Si on veut se proder mais qu'on sait qu'on se prépare, genre, ZE trip et qu'on ne sera pas en état physique de veiller sur les autres, alors on lâche l'option dès le début, et on se concentre sur notre trip, en en parlant avec les autres et en définissant bien son rôle. C'est une affaire d'équilibre.
Et un dernier point, en ce qui concerne le respect des libertés de chacun. Un fait de base.
Notre psyché et notre expérience vis-à-vis des prods sont uniques.
Il n'y a pas de grande, de petite expérience. Le mec qui vient me voir en me disant que tel truc que je veux faire sera absolument comme lui il l'a vu, que je ne vais rien comprendre, que c'est trop ouf pour moi, peut-être même dangereux, tout ça, soit. Je respecte, ça arrive de vouloir prévenir. Ca, c'est de la prévention. Ca, c'est presque RdR. C'est chou.
Mais tant que ça reste une expérience, j'ai envie de dire, "recensée", qu'il n'y a pas de dose létale ou en tout cas supérieure aux dosages recensés sur Erowid, tant qu'il n'y a pas d'allergie au produit, ou de danger lié à tel combo ou tel état physique avant la prise... Ben du coup, ça devient anti-RdR, voir anti-psychonautisme et même anti-récréation au possible. Parce que là, le mec, en te projetant, en calquant ton expérience sur lui, tu lui pourris son humeur, sinon son S&S. Ca empiète sur la liberté, c'est anti-respect, et ça mine la plupart des valeurs qui sont, j'ai l'impression, celles de cette communauté.
-------------------
Je passe du mode "prévention" au mode "mise au point", à propos de certaines paroles que j'ai pu entendre sur un certain évènement récent.
Dire d'une expérience que c'est complètement n'importe quoi de faire ça, que c'est anti-RdR, tout ça, à cause de combos ou simplement du fait d'avoir testé un "grand" nombre de produits, ou alors d'avoir fait une dose "heavy" avec un produit en particulier, ou de toute autre raison tout à fait entendable, beh j'ai envie de dire que c'est lié à touuuut ce que je viens d'expliquer. Encore une fois, il peut y avoir des erreurs, comme je l'ai dit, les gars, allo, on parle de DROGUES, de SUBSTANCES, de PRODS, des trucs qui agissent sur ton organisme quoi, on est pas en petite balade de santé quoi ! Le tout, c'est, comme on disait, d'être autant en sécurité que possible. Je connais des gens pour qui 30mg de 2C-D c'est beaucoup trop. Pour moi, 70mg je trouve ça gentil, alors que c'est considéré comme "strong" et que je n'ai aucune tolérance physique. C'est comme je disais, la psyché, l'expérience personnelle, tout ce qui est nôtre, c'est unique et indivisible.
Un dernier dernier mot, à propos de réflexions à propos de la RdR sur lesquelles mes oreilles sont tombées :
Sur ce, Tripaturi te Salutant, Cesar !
------------------
PS :
Une petite phrase de Styloplume pour illustrer ce que je pense de tout ça :
On ne le redira jamais assez : pour explorer les gouffres dont on parle, faut l'équipement qui va avec. La RdR, c'est ce qui prend le plus de place dans le sac. Ou en tout cas, ça devrait.
Liens utiles :
Erowid Experience Vaults
Le dosage : (balance inside)
Le dosage
D'un côté, il y a des règles de RDR, je pourrais dire, générales. C'est du propre, de la prévention, c'est de la réduction des risques à son sens premier.
Genre ça, là : http://www.psychonaut.com/reductions-des-risques/35943-la-rdr-quest-ce-cest-quca.html
Ca, c'est le bien. On est d'accord.
Ensuite, il y a un truc qui me sur-pète les couilles, parce qu'en ce moment j'ai souvent l'occasion d'en parler. J'en ai un peu discuté avec certains membres avant la rencontre de psychos de ce week-end. On en a beaucoup parlé ce week-end. Et je continue d'en parler depuis ce week-end, mais j'entends des trucs qui remettent en cause deux concepts qui m'ont toujours beaucoup tenu à coeur :
- La liberté ;
- Le respect d'autrui.
Donc j'aimerais simplement ouvrir la discussion sur la RDR et, pourquoi pas, rappeler certaines choses essentielles à une consommation adaptée à chaque cas, une consommation qu'on ne regrette pas ensuite, dans un sens (dosage beaucoup trop élevé, séquelles psychologiques, séquelles physiques) comme dans l'autre (dosage trop peu élevé par abus de prudence qui peut mener à l'excès inverse, restrictions imposées par une tierce personne qui peut mener à un trip bâclé et à du ressentiment envers la dite tierce personne).
La RDR, en premier lieu, ça me semble être la préservation de l'intégrité physique et psychologique des consommateurs de prods, autant que faire se peut, à court moyen et long terme. Ainsi que la responsabilisation des consommateurs, leur information. J'ai bon ?
Ensuite, il y a le non-dit, le subjectif, ce qu'on pense bien, ce qu'on pense mal, ce qu'on pense être le mieux pour nous, ce qu'on pense être le mieux pour les autres. En deux mots ? Des croyances.
Les croyances sont extrêmement riches, diverses, et surtout elles changent du tout au tout selon le cas de la personne impliquée. On peut croire qu'on va tenir le coup sur une dose de cheval, ou sur un produit particulier. On peut croire qu'on ne va pas tenir le coup, qu'on ne va pas triper du tout sur tel produit à telle dose. On peut croire que c'est mal pour untel de prendre tel produit, ou au contraire que c'est très bien pour lui. On peut, on peut ! Ya pas de souci !
On peut surtout se PLANTER.
J'aimerais bien contribuer à mettre au point ici, en discutant de tout ça, un petit chemin de pensée permettant de systémiser autant que possible la démarche. Certes, rien ne remplace la connaissance de soi et des autres ; ce paramètre variant du tout au tout selon les rencontres, les soirées et les trips, je pense qu'une petite mise à jour RDR est nécessaire. Ca permettra aussi de centraliser pas mal d'info disséminée à droite à gauche sur le fofo, tant qu'on y est.
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1°) Vous.
Bon. Vous avez décidé de prendre ***mg de *****. Ouais. Genre. BEN QUOI ON L'A TOUS FAIT HEIN, arrêtez de me regarder comme ça bande de gloutres.
a) La dose.
Il y a différentes motivations qui interviennent dans le fait de choisir sa dose. Il y a la suggestion toute simple, naturelle, qu'on soumet à notre inconscient, ou qui nous est soumise par lui. "***mg ?" Franchement, si la suggestion n'a pas pris de chemin plus compliqué que ça, si vous n'avez pas un sentiment d'ado tout pisseux genre "eeuhh t'es sûr de toi là ?" qui vous arrive dans la gueule, si vous n'avez pas un sentiment de défi à accomplir envers Machin, votre initiateur aux prods ou un Bluelighteux quelconque qui a testé une dose extra-humaine du dernier RC à la mode (no offense !)... Franchement, à ce moment-là, il n'y a pas de lézard.
SOUS RESERVE QUE VOUS VOUS SOYEZ BIEN INFORMES AVANT ET QUE CE NE SOIT PAS UNE DOSE COMPLETEMENT HORS-LIMITES !
C'est quoi les limites ?
C'est CA. En tout cas, c'est une des sources les plus sûres niveau dosages. Vous trouvez votre prod, vous cliquez sur l'image "dosage" et pis vous avez l'info.
Parmi ces dosages-là, vous avez le vôtre. Choisissez-le selon votre niveau de confiance en vous et en ceux qui vous accompagnent éventuellement, selon votre sensibilité, selon votre expérience, selon le contexte, toussa, toussa.
Pour certains, c'est un lieu commun, pour d'autres, non. "Wa t'as vu je suis un gros putain de warrior j'ai pris ***mg de ****" moi je dis pas hein. Mais la fierté et l'ego ne vont PAS avec les prods, et ça je sais pas combien de fois j'aurai à le répéter. Une substance, n'importe laquelle, certaines moins et d'autres beaucoup plus, ça s'aborde avec humilité, presque avec déférence selon le cas. C'EST PAS UN TRUC POUR SE DEFONCER LA GUEULE LA DROGUE D'ACCORD ? C'EST PAS FAIT POUR SE DROGUER !
Bien sûr. Bref. Mais oui, on va continuer à dire et à entendre du "j'vais me mettre la race ce soir", "je suis déboîté", tout ça. Bien sûr. Mais entre être complètement schlag et jouer au con, il y a un monde. Disons qu'il y a "complètement schlag" à qui je fais confiance, et "complètement schlag" qui me fait peur pour sa sécurité et celle des autres et à qui j'emprunte discrètement les clefs de sa caisse (en tout cas au début, maintenant c'est sans espoir, il me les file lui-même au début de la soirée).
En informatique, on dit que l'erreur est souvent entre le siège est le clavier. Ca peut même se généraliser à plein de domaines. L'erreur est humaine, hein, bon.
Ben chez les chéper c'est pareil. L'erreur est entre la table basse et le canap', ou entre le crowd et le caisson, ou (pas de bol) sous le caisson. Bref. J'aimerais bien faire en sorte que l'erreur, au pire, se repose à une place pas trop dégueu, et mieux, soit évitée. Pour résumer, l'évaluation de sa dose, c'est, une fois qu'on a fait un tout sur Erowid :
- Etre sûr que ce n'est pas pour se prouver quelque chose ;
- Etre sûr que ce n'est pas pour prouver quelque chose à quelqu'un ;
- Etre sûr qu'on ne se voile pas la face, qu'on ne se raconte pas des conneries ;
- Etre sûr qu'on a bien envie de proder à cette dose (parce que machin le fait, qu'on veut pas lui déplaîre mais qu'on n'ose pas) ;
En bref, être sûr, au possible. On peut pas être sûr à 100% de comment ça se passera : mais déjà, si vous avez réfléchi à tout ça et que dans votre tête c'est "cheeeck !", je pense qu'on peut dire que la dose que vous avez choisi était la bonne.
b) Le prod.
A vrai dire, vous êtes seul maître à bord sur le prod que vous prenez. Mais avant toute prise de quelque chose que vous ne connaissez pas bien, dont vous ne vous rappelez pas les possibles interactions néfastes avec ce que vous avez déjà pris, enfin bref si vous êtes pas capable sur le moment de dire "cheeeeck envoie le pâté !", un petit lien à regarder absolument :
Et puis même à propos d'un prod que vous connaissez bien, on est jamais trop sûr de soi. Bien sûr, on a pas tout le temps accès à internet quand on prode, mais il y a quelques constantes dont il faut se rappeler. Genre Ké + alcool, c'est vite arrivé. Ou n'importe quel combo qui tire trop sur la sérotonine. Bref. Ce topic est à lire pépère quand vous avez des doutes sur tel ou tel produit auquel vous pensez, n'attendez pas d'être dans le jus et de potentiellement faire une connerie qui peut potentiellement vous faire crever.
C'est tout pour "le prod". Je crois que j'ai été clair et concis là-dessus, j'ai résumé des choses qui peuvent sembler être un lieu commun à certain mais qui sont, je dirais, la base pour pas se foutre en l'air par mégarde. Après, se foutre en l'air soi-même, bon, c'est autre chose, mais vous pourrez pas mettre ça sur le dos de quelqu'un d'autre. Ce sera votre choix.
2°) Les autres.
Ah, on approche le vif du sujet, le pourquoi du comment d'alors pourquoi je chie mon pâté de quinze pages au lieu de m'occuper de mes affaires.
Un bon trip, comme l'a dit Quetzal récemment, c'est en partie "ne rien avoir de trop lourd sur la conscience". C'est chiant de, au dernier moment, se prendre la tête avec untel pour un truc à la con lié aux prods. Vous ne le pensez pas capable d'encaisser cette dose parce que vous-mêmes n'êtes pas sûr de vous. Vous voulez lui faire prendre plus, alors qu'il veut une dose light. Quelqu'un vous somme de doubler la dose, ben oui, " - PARCE QUE CHEZ NOUS ON EST PAS DES PEDES !!". Déjà, vous pouvez lui répondre qu'il serait surpris de savoir que la sexualité n'a rien à voir avec la dose qui nous est nécessaire pour passer un bon trip ; ensuite, vous pouvez proprement le sommer d'aller se faire mettre chez les papous.
(LA MONIQUE !! ELLE A UNE BITE !!!!!!)
Désolé :mrgreen:
Plus sérieusement, maintenant. Qu'est-ce qui est RDR ? Qu'est-ce qui n'est pas RDR ? Jusqu'où on est RDR, et quand devient-on juste chiant et relou ? A mon sens, la RDR, si ça dépasse le fait d'assurer l'intégrité physique et psychologique d'une personne, ça n'a plus de sens. Au nom de quoi vous allez empêcher un mec de prendre ***mg de ***, au lieu de ***mg ? Ou peut-être pas empêcher, mais savoir à sa place que c'est pas bien ? Si la personne a fait son choix, si c'est un choix intérieur qui n'a rien à voir avec un quelconque défi, si c'est un voeu personnel...
Après, il y a dose et dose. Je cite :
SOUS RESERVE QUE VOUS VOUS SOYEZ BIEN INFORMES AVANT ET QUE CE NE SOIT PAS UNE DOSE COMPLETEMENT HORS-LIMITES !
Si le gars veut se taper 2g de kéta en 10 minutes alors qu'il n'en a jamais tapé, vous avez le droit de lui dire qu'il est complètement con et que c'est de l'inconscience. Après, très franchement, un cas semblable dépasse mon expérience.
On n'est pas dans la tête des gens. Avec toutes les infos dont vous disposez, au feeling vous saurez si sur le moment, c'est grave et vous devez agir, ou si c'est une dose "strong" ou "heavy" pour quelqu'un qui se connaît plutôt bien au niveau des prods (auquel cas vous savez qu'il va prendre cher mais que d'une façon ou d'une autre, il le gèrera.)
Si le gars vous dit : " - Ouais mais t'inquiète pas je gère !" mais que vous savez qu'il y a anguille sous roche, ben j'ai envie de dire de remonter le topic jusqu'à ce que dans vos têtes, ça fasse " - cheeeeeck !"
Franchement, mon sujet peut sembler con et naïf. Je comprendrai si on m'en fait le reproche. Sludge a très bien résumé le fond du topic que je suis en train d'écire (AVEC MES DOIGTS OUAIS BITCH T'AS VU) :
Sludge a dit:La RdR a pour but de nous faire connaitre les risques et de se la mettre en en prenant le moins possible (de risques), sûrement pas de frustrer les gens ou de les empêcher de faire la fête.
Voilà. C'est à dire de situer le curseur dans une échelle acceptable. La RdR, c'est triper au plus safe possible, parce que comme disait Pioupiou, on est pas 100% en sécurité à partir du moment où on se prode. Mais entre les 30% de sécurité quand on se dit "RIEN A BRANLER" et les, allez, 90% quand on respecte certains principes de base... Moi je prends les 90%.
Pour résumer ?
Il ne faut pas tout confondre.
La RdR, c'est tout d'abord, comme on l'a dit :
- La préservation de l'intégrité physique et psychologique des consommateurs.
Mais aussi :
- La préservation et le respect des libertés de chacun.
Mais aussi, parce que la RdR est aussi un concept psychonautique :
- Se proder dans la meilleure disposition d'esprit possible.
Pour moi, la RdR, c'est comme si chacun de ces trois principes étaient situés à chaque sommet d'un triangle.
Exemple.
Si on veut préserver l'intégrité physique et psychologique des consommateurs tout en se prodant dans le meilleur s&s possible, de base le s&s en prend un coup, et de toutes façons on ne sera pas au mieux pour veiller sur l'intégrité physique et psychologique des consommateurs. Et en plus, on risque, tripé, d'empiéter sur la liberté de quelqu'un.
Le coup du triangle, ça met en forme une règle toute simple :
On ne peut pas tout faire en même temps.
Eh. L'un des trois tirera forcément sur les deux autres. Si on veut être le plus rdr du monde pour les autres, d'accord, on passe dans l'optique du sitter pas prodé. Si on veut se proder mais qu'on sait qu'on se prépare, genre, ZE trip et qu'on ne sera pas en état physique de veiller sur les autres, alors on lâche l'option dès le début, et on se concentre sur notre trip, en en parlant avec les autres et en définissant bien son rôle. C'est une affaire d'équilibre.
Et un dernier point, en ce qui concerne le respect des libertés de chacun. Un fait de base.
Notre psyché et notre expérience vis-à-vis des prods sont uniques.
Il n'y a pas de grande, de petite expérience. Le mec qui vient me voir en me disant que tel truc que je veux faire sera absolument comme lui il l'a vu, que je ne vais rien comprendre, que c'est trop ouf pour moi, peut-être même dangereux, tout ça, soit. Je respecte, ça arrive de vouloir prévenir. Ca, c'est de la prévention. Ca, c'est presque RdR. C'est chou.
Mais tant que ça reste une expérience, j'ai envie de dire, "recensée", qu'il n'y a pas de dose létale ou en tout cas supérieure aux dosages recensés sur Erowid, tant qu'il n'y a pas d'allergie au produit, ou de danger lié à tel combo ou tel état physique avant la prise... Ben du coup, ça devient anti-RdR, voir anti-psychonautisme et même anti-récréation au possible. Parce que là, le mec, en te projetant, en calquant ton expérience sur lui, tu lui pourris son humeur, sinon son S&S. Ca empiète sur la liberté, c'est anti-respect, et ça mine la plupart des valeurs qui sont, j'ai l'impression, celles de cette communauté.
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Je passe du mode "prévention" au mode "mise au point", à propos de certaines paroles que j'ai pu entendre sur un certain évènement récent.
Dire d'une expérience que c'est complètement n'importe quoi de faire ça, que c'est anti-RdR, tout ça, à cause de combos ou simplement du fait d'avoir testé un "grand" nombre de produits, ou alors d'avoir fait une dose "heavy" avec un produit en particulier, ou de toute autre raison tout à fait entendable, beh j'ai envie de dire que c'est lié à touuuut ce que je viens d'expliquer. Encore une fois, il peut y avoir des erreurs, comme je l'ai dit, les gars, allo, on parle de DROGUES, de SUBSTANCES, de PRODS, des trucs qui agissent sur ton organisme quoi, on est pas en petite balade de santé quoi ! Le tout, c'est, comme on disait, d'être autant en sécurité que possible. Je connais des gens pour qui 30mg de 2C-D c'est beaucoup trop. Pour moi, 70mg je trouve ça gentil, alors que c'est considéré comme "strong" et que je n'ai aucune tolérance physique. C'est comme je disais, la psyché, l'expérience personnelle, tout ce qui est nôtre, c'est unique et indivisible.
Un dernier dernier mot, à propos de réflexions à propos de la RdR sur lesquelles mes oreilles sont tombées :
La RdR n'est PAS une blague complètement hypocrite.
Sur ce, Tripaturi te Salutant, Cesar !
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PS :
Une petite phrase de Styloplume pour illustrer ce que je pense de tout ça :
Spoursa qu'il faut s'équiper, s'armer, enfiler une tenue de rambo, être prêt à mourir, etc
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