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Hello à tous,
Je suis tombé sur un papier de 1986 assez intéressant sur Reddit (merci à Swatsicle de me l'avoir passé) à propos des mécanismes de toxicité des 4X-amphétamines. Cela concerne donc les dérivés 4-fluoro, 4-chloro, 4-bromo et 4-iodo des amphétamines et dérivés, dont les cathinones, les MAR, les MPH et autres joyeusetés.
Le mécanisme décrit permet de comprendre l'enjeu du problème. Ils utilisent la 4-chloro-amphétamine (aussi appelée PCA) comme exemple mais tout laisse penser que cela fonctionne également avec les autres amphétamines substituées sur la chaine aryl.
Donc voici la PCA :
L'ajout du chlore en position 4 permet 2 choses distinctes au niveau de la métabolisation. D'abord, cela facilite la formation d'un magnifique époxide comme celui là :
Malheureusement, l'époxide formé est réactif, et en pharmacologie il est bien connu que les époxides sont des espèces dangereuses capables de se fixer sur les premières molécules électrophiles qu'ils trouvent comme des protéines.
Les protéines étant très dépendantes de leur intégrité pour rester fonctionnelles, cela les rend généralement inutilisables. Pour l'ADN, cela peut induire des erreurs directement dans la traduction, ce qui peut mener à choix entre des protéines difformes, incomplètes voir des tumeurs cellulaires.
Le second effet problématique vient de la stabilisation de l'époxide apporté par l'halogène en position 4. L'amphétamine simple peut, elle aussi, former des époxides. Cependant, beaucoup moins sont produits et de plus ils sont rapidement neutralisés par des enzymes proches du site de métabolisation qui forme l'époxide pour créer des dérivés phénoliques, beaucoup moins réactifs et donc problématiques.
Alors que la stabilisation de l'époxide par l'halogène peut sembler une bonne chose, cela lui permet juste de s'enfuir plus loin dans la cellule et d'attaquer des protéines et l'ADN plus tranquillement avec moins de risques de se faire détruire par une métabolisation classique.
Voilà un comparatif des voies de métabolisation par époxidation pour l'amphétamine et la 4-chloro-amphétamine :
Ceci étant valable pour tous les groupements électroattracteurs, on peut s'attendre à un effet de ce type léger pour la 4-MMC, mais surtout fort avec la 4-FMA, la 4-FA, la 4F-MPH, le 4F-MAR, la 4-CMC, la 4-FMC et encore d'autres joyeusetés (liste non-exhaustive). Il est compliqué de se prémunir de ce type de toxicité étant donné que les enzymes responsables de cette époxidation ne sont pas recensées et leur inhibition pour amoindrir la formation d'époxides pourrait être dangereuse.
Donc faites attention en consommant ce genre de produit. La neurotoxicité est bien évidemment plus faible à petite dose et en cas de consommation ponctuelle, et c'est pas en disant à quelqu'un que l'alcool est neurotoxique qu'il va brûler toutes ses bouteilles à la maison, mais évitez d'en consommer trop régulièrement.
Je suis tombé sur un papier de 1986 assez intéressant sur Reddit (merci à Swatsicle de me l'avoir passé) à propos des mécanismes de toxicité des 4X-amphétamines. Cela concerne donc les dérivés 4-fluoro, 4-chloro, 4-bromo et 4-iodo des amphétamines et dérivés, dont les cathinones, les MAR, les MPH et autres joyeusetés.
Le mécanisme décrit permet de comprendre l'enjeu du problème. Ils utilisent la 4-chloro-amphétamine (aussi appelée PCA) comme exemple mais tout laisse penser que cela fonctionne également avec les autres amphétamines substituées sur la chaine aryl.
Donc voici la PCA :

L'ajout du chlore en position 4 permet 2 choses distinctes au niveau de la métabolisation. D'abord, cela facilite la formation d'un magnifique époxide comme celui là :

Malheureusement, l'époxide formé est réactif, et en pharmacologie il est bien connu que les époxides sont des espèces dangereuses capables de se fixer sur les premières molécules électrophiles qu'ils trouvent comme des protéines.


Les protéines étant très dépendantes de leur intégrité pour rester fonctionnelles, cela les rend généralement inutilisables. Pour l'ADN, cela peut induire des erreurs directement dans la traduction, ce qui peut mener à choix entre des protéines difformes, incomplètes voir des tumeurs cellulaires.
Le second effet problématique vient de la stabilisation de l'époxide apporté par l'halogène en position 4. L'amphétamine simple peut, elle aussi, former des époxides. Cependant, beaucoup moins sont produits et de plus ils sont rapidement neutralisés par des enzymes proches du site de métabolisation qui forme l'époxide pour créer des dérivés phénoliques, beaucoup moins réactifs et donc problématiques.
Alors que la stabilisation de l'époxide par l'halogène peut sembler une bonne chose, cela lui permet juste de s'enfuir plus loin dans la cellule et d'attaquer des protéines et l'ADN plus tranquillement avec moins de risques de se faire détruire par une métabolisation classique.
Voilà un comparatif des voies de métabolisation par époxidation pour l'amphétamine et la 4-chloro-amphétamine :

Ceci étant valable pour tous les groupements électroattracteurs, on peut s'attendre à un effet de ce type léger pour la 4-MMC, mais surtout fort avec la 4-FMA, la 4-FA, la 4F-MPH, le 4F-MAR, la 4-CMC, la 4-FMC et encore d'autres joyeusetés (liste non-exhaustive). Il est compliqué de se prémunir de ce type de toxicité étant donné que les enzymes responsables de cette époxidation ne sont pas recensées et leur inhibition pour amoindrir la formation d'époxides pourrait être dangereuse.
Donc faites attention en consommant ce genre de produit. La neurotoxicité est bien évidemment plus faible à petite dose et en cas de consommation ponctuelle, et c'est pas en disant à quelqu'un que l'alcool est neurotoxique qu'il va brûler toutes ses bouteilles à la maison, mais évitez d'en consommer trop régulièrement.