Laura Zerty a dit:Ou peut-être que ton addicto voulait te mettre face à toi-même en te proposant un médoc de plus, de manière à ce que ça te fasse réagir.
Non, ce n'était vraiment pas le cas. Il voulait vraiment essayer de me convaincre de le prendre. Il m'a carrément dit que ma motivation de m'en sortir ne suffirait pas, qu'il avait déjà vu ça maintes fois et que je n'allais faire que tourner en rond avec mes produits, et que ce n'était pas la peine de m'infliger du mal-être si un médicament pouvait me faire aller mieux.
Il a également compris que j'avais quelques notions de neurobiologie médicale, du moins j'en employais les mots, et il m'a dit que les patients chimistes sont les pires, qu'ils refusent tout et qu'on n'arrive pas à les soigner.
On a eu un échange que je vois comme une manche de ping-pong, où j'essayais de lui faire dire que son médicament aurait des effets néfastes, avec des questions courtes et réponses courtes qui s'enchaînaient très rapidement. Ça ressemblait fortement à :
"Neuroleptique ? Ca va être un médicament de plus dont j'aurais du mal à me défaire ça..."
- Celui-là ne rend pas dépendant.
- Mais ça rend tout stone...
- J'ai dis "atypique".
- Redites-moi le nom svp.
- Si vous voulez je vous sors le Vidal tout de suite.
- Oui mais c'est l'avis d'utilisateurs qui m'intéresse.
- Il y a toujours des gens paranos pour accuser les médecins de tous les maux.
- Ça fait grossir votre truc ?
- Heu... On ne peut pas prévoir tous les effets.
Et là j'ai eu le sentiment d'avoir gagné la manche ^^
L'intuition et la connaissance qu'on a de nous-même c'est pas du flan non plus. Certes, c'est grâce à cet épisode que j'ai compris que c'était à moi d'agir pour remonter la pente. Mais je suis bien content de n'avoir pas accepté comme un mouton. Depuis je suis passé de 10+ benzos / jours à 1 ou 2, depuis plusieurs semaines, jamais d'avantage. Faut encore que je ne flanche pas et réussisse à m'en débarrasser complètement, sinon effectivement il aura raison, je ne ferais que tourner en rond en diminuant puis remontant ma conso. Mais, je ne vois pas en quoi un médicament qui a des effets si négatifs pourrait m'aider. Je vois l'effet des neuroleptiques, les gens ne savent plus qui ils sont, de quoi ils ont envie, ils sont infantilisés, ne se sentent plus capable de se débrouiller. Et le reste du temps ils planent avec un sourire aux lèvres et n'ont pas les mêmes expressions faciales qu'avant. Alors désolé mais je suis sûr que dans 200 ans on dira "ils étaient complètement arriérés à l'époque de donner ce genre de molécules sans en avoir une véritable compréhension".
Par contre je voulais ajouter que malgré ça j'ai beaucoup de respect pour ce médecin, cette personne et autant que je puisse en juger il fait énormément de choses très bien. Ici sa prescription était basée sur l'idée de me soulager de mon mal-être et son avis sur des années d'expériences avec des patients dans le même cas que moi.
Et mon avis sur les neuroleptiques, que je n'ai pas essayé, n'engage que moi.
Laura Zerty a dit:Si ça se trouve c'est la même pour Navette, à qui il a été proposé de passer la journée à l'hosto pour qu'il comprenne qu'il n'avait rien à y faire, qu'il n'était pas malade au point de se faire interner et de gober des médocs jusqu'à l'abrutissement total.
Là par contre ça me paraît tout à fait possible. Juste bizarre l'épisode de la suboxone. Faut savoir aussi que les psys sont souvent confrontés à des patients menteurs et manipulateurs. Là avec la suboxone... peut-être qu'ils jouaient aux plus malins et voulaient voir si tu leur disais la vérité. Ils te l'ont pas donné à emporter si j'ai bien compris ?
Laura je te répond en edit à ton message suivant : merci
PS : j'ai eu un petit bug, si jamais j'ai supprimé le message de quelqu'un merci de me le faire savoir et mea culpa.