psycheevol
Neurotransmetteur
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"Je suis un pharmacologiste et un chimiste. J'ai passé la plus grande partie de ma vie d'adulte dans investigation de l'action des drogues; comment elles sont découvertes, ce qu'elles sont, ce qu'elles font, comment elles peuvent être utiles- ou nuisibles. Mais mon intérêt se situe plutôt en dehors du courant principal de la pharmacologie, dans le domaine qui m'est paru le plus fascinant et le plus gratifiant, celui des drogues psychédéliques. Les psychédéliques peuvent être mieux définis comme des substances non addictives du point de vue physique et qui altèrent temporairement l'état de conscience d'un individu.
L'opinion qui prévaut dans ce pays [les USA] est qu'il y a des drogues ayant un statut légal, qui sont relativement « sûres » ou qui au moins présentent des risques acceptables, et qu'il y a d'autres drogues qui sont illégales et n'ont pas de place légitime dans notre société. Bien que cette opinion soit largement tenue et vigoureusement promue, je crois sincèrement que ceci est faux. C'est un effort de peindre les choses en noir ou blanc quand, dans ce domaine, comme dans la majeure partie de la vie réelle, la vérité est de couleur grise.
Laissez moi donner les raisons de mon opinion.
Toute drogue, légale ou illégale, donne une part de gratification. Toute drogue présente une part de risque. Et il est possible d'abuser de toute drogue. Au final, à mon avis, il incombe à chacun de nous de mesurer la gratification et le risque, et de décider lequel surpasse l'autre. Les gratifications couvrent un large spectre. Elles incluent des choses comme la guérison d'une maladie, calmer la douleur physique et émotionnelle, l'intoxication, et la relaxation. Certaines drogues - celles connues comme psychédéliques – permettent une meilleure compréhension de soi-même et l'expansion de ses horizons mentaux et émotionnels propres.
Les risques sont également variés, allant de dégâts physiques au dérangement psychologique, à la dépendance, et à la violation de la loi. Tout comme il y a différentes gratifications avec différentes personnes, il y a aussi différents risques. Un adulte doit prendre lui-même la décision de s'exposer ou non à une drogue donnée, qu'elle soit disponible par prescription ou proscrite par la loi, en mesurant le bien et le mal potentiels avec sa propre mesure. Et c'est là qu'être bien informé joue un rôle indispensable. Ma philosophie peut être distillée en quatre mots: être informé, ensuite choisir.
J'ai personnellement choisi que certaines drogues étaient de valeut suffisante pour en valoir les risques; il y en a d'autres que je n'estime pas de valeur suffisante. Par exemple, je consomme une quantité modérée d'alcool, généralement sous la forme de vin, et – à l'heure actuelle – les examens de mon foie sont complètement normaux. Je ne fume pas de tabac. J'ai fumé, vraiment beaucoup, et j'ai arrêté. Ce n'est pas le risque pour la santé qui m'a influencé, mais plutôt le fait que j'en étais devenu complètement dépendant. Ceci était, de mon point de vue, un cas où le prix à payer est inacceptable.
Toute décision de ce type est la mienne, basée sur ce que je sais de la drogue, et ce que je sais de moi.
Parmi les drogues actuellement illégales, j'ai choisi de ne pas prendre de marijuana, dans la mesure où pour moi les vertiges de l'intoxication et la légère altération de la conscience ne compensent pas bien le sentiment inconfortable que je perds du temps.
J'ai essayé l'héroïne. Cette drogue, bien sûr, est un souci majeur dans notre société, à l'heure actuelle. En moi, elle produit un état d'esprit paisible et rêveur, sans angles vifs d'inquiétude, de stress ou de souci. Mais il y a aussi une perte de motivation, de vigilance, et du besoin de faire les choses. Ce n'est pas la peur de l'addiction qui me décide de ne pas prendre d'héroïne; c'est le fait que, sous son influence, rien ne me semble particulièrement important.
J'ai aussi essayé la cocaïne. Cette drogue, particulièrement sous sa forme notoire de « crack », est la cause célèbre d'aujourd'hui. Pour moi, la cocaïne est un stimulant agressif, qui me donne un sens du pouvoir et d'être complètement dedans, au sommet du monde. Mais il y a aussi la conscience inéluctable et sous-jaçente que ce n'est pas le vrai pouvoir, que je ne suis pas réellement au sommet du monde, et que, quand les effets de la drogue auront disparu, je n'aurai rien gagné. Il y a un curieux sens de fausseté à propos de l'était induit. Il n'y a pas de compréhension. Il n'y a pas d'apprentissage. Dans sa façon particulière, je trouve que la cocaïne est autant une drogue échappatoire que l'héroïne. Avec chacune d'entre elles, vous vous échappez de qui vous êtes, ou – plus précisément encore – de qui vous n'êtes pas. Dans chaque cas, vous êtes libéré pour un instant de vos insuffisances. J'aime franchement mieux m'adresser aux miennes que les fuir; il y a, au final, une bien plus grande satisfaction de cette façon.
Avec les drogues psychédéliques, je crois que, pour moi, les modestes risques (une expérience difficile à l'occasion ou peut-être un peu de malaise physique) sont plus que compensés par le potentiel d'apprentissage. Et c'est pourquoi j'ai choisi d'explorer ce domaine particulier de la pharmacologie.
Que veux-je dire par potentiel d'apprentissage? C'est un potentiel, non une certitude. Je peux apprendre, mais ne suis pas forcé à le faire; je peux gagner en compréhension dans les façons possibles d'améliorer ma qualité de vie, mais seuls mes efforts personnels permettront de faire apparaître les changements désirés."
PIHKAL, Alexander & Ann Shulgin, Transform Press
Ca va la traduction? VOus en pensez quoi?
L'opinion qui prévaut dans ce pays [les USA] est qu'il y a des drogues ayant un statut légal, qui sont relativement « sûres » ou qui au moins présentent des risques acceptables, et qu'il y a d'autres drogues qui sont illégales et n'ont pas de place légitime dans notre société. Bien que cette opinion soit largement tenue et vigoureusement promue, je crois sincèrement que ceci est faux. C'est un effort de peindre les choses en noir ou blanc quand, dans ce domaine, comme dans la majeure partie de la vie réelle, la vérité est de couleur grise.
Laissez moi donner les raisons de mon opinion.
Toute drogue, légale ou illégale, donne une part de gratification. Toute drogue présente une part de risque. Et il est possible d'abuser de toute drogue. Au final, à mon avis, il incombe à chacun de nous de mesurer la gratification et le risque, et de décider lequel surpasse l'autre. Les gratifications couvrent un large spectre. Elles incluent des choses comme la guérison d'une maladie, calmer la douleur physique et émotionnelle, l'intoxication, et la relaxation. Certaines drogues - celles connues comme psychédéliques – permettent une meilleure compréhension de soi-même et l'expansion de ses horizons mentaux et émotionnels propres.
Les risques sont également variés, allant de dégâts physiques au dérangement psychologique, à la dépendance, et à la violation de la loi. Tout comme il y a différentes gratifications avec différentes personnes, il y a aussi différents risques. Un adulte doit prendre lui-même la décision de s'exposer ou non à une drogue donnée, qu'elle soit disponible par prescription ou proscrite par la loi, en mesurant le bien et le mal potentiels avec sa propre mesure. Et c'est là qu'être bien informé joue un rôle indispensable. Ma philosophie peut être distillée en quatre mots: être informé, ensuite choisir.
J'ai personnellement choisi que certaines drogues étaient de valeut suffisante pour en valoir les risques; il y en a d'autres que je n'estime pas de valeur suffisante. Par exemple, je consomme une quantité modérée d'alcool, généralement sous la forme de vin, et – à l'heure actuelle – les examens de mon foie sont complètement normaux. Je ne fume pas de tabac. J'ai fumé, vraiment beaucoup, et j'ai arrêté. Ce n'est pas le risque pour la santé qui m'a influencé, mais plutôt le fait que j'en étais devenu complètement dépendant. Ceci était, de mon point de vue, un cas où le prix à payer est inacceptable.
Toute décision de ce type est la mienne, basée sur ce que je sais de la drogue, et ce que je sais de moi.
Parmi les drogues actuellement illégales, j'ai choisi de ne pas prendre de marijuana, dans la mesure où pour moi les vertiges de l'intoxication et la légère altération de la conscience ne compensent pas bien le sentiment inconfortable que je perds du temps.
J'ai essayé l'héroïne. Cette drogue, bien sûr, est un souci majeur dans notre société, à l'heure actuelle. En moi, elle produit un état d'esprit paisible et rêveur, sans angles vifs d'inquiétude, de stress ou de souci. Mais il y a aussi une perte de motivation, de vigilance, et du besoin de faire les choses. Ce n'est pas la peur de l'addiction qui me décide de ne pas prendre d'héroïne; c'est le fait que, sous son influence, rien ne me semble particulièrement important.
J'ai aussi essayé la cocaïne. Cette drogue, particulièrement sous sa forme notoire de « crack », est la cause célèbre d'aujourd'hui. Pour moi, la cocaïne est un stimulant agressif, qui me donne un sens du pouvoir et d'être complètement dedans, au sommet du monde. Mais il y a aussi la conscience inéluctable et sous-jaçente que ce n'est pas le vrai pouvoir, que je ne suis pas réellement au sommet du monde, et que, quand les effets de la drogue auront disparu, je n'aurai rien gagné. Il y a un curieux sens de fausseté à propos de l'était induit. Il n'y a pas de compréhension. Il n'y a pas d'apprentissage. Dans sa façon particulière, je trouve que la cocaïne est autant une drogue échappatoire que l'héroïne. Avec chacune d'entre elles, vous vous échappez de qui vous êtes, ou – plus précisément encore – de qui vous n'êtes pas. Dans chaque cas, vous êtes libéré pour un instant de vos insuffisances. J'aime franchement mieux m'adresser aux miennes que les fuir; il y a, au final, une bien plus grande satisfaction de cette façon.
Avec les drogues psychédéliques, je crois que, pour moi, les modestes risques (une expérience difficile à l'occasion ou peut-être un peu de malaise physique) sont plus que compensés par le potentiel d'apprentissage. Et c'est pourquoi j'ai choisi d'explorer ce domaine particulier de la pharmacologie.
Que veux-je dire par potentiel d'apprentissage? C'est un potentiel, non une certitude. Je peux apprendre, mais ne suis pas forcé à le faire; je peux gagner en compréhension dans les façons possibles d'améliorer ma qualité de vie, mais seuls mes efforts personnels permettront de faire apparaître les changements désirés."
PIHKAL, Alexander & Ann Shulgin, Transform Press
Ca va la traduction? VOus en pensez quoi?