Désolée de remonter un vieux thread mais j'pense que ma contribution peut être intéressante, car dans le post initial de Guigz, une seule ligne est consacrée au risque de dépendance, et que personne n'a encore réagi sur le sujet.
Alors voilà, je peux affirmer : kétamine = potentiel addictif très important !
Je ne l'ai pas vécu moi-même, mais j'ai pu l'observer sur plusieurs de mes potes, à mon grand étonnement d'ailleurs.
Pendant longtemps, trouver de la ké en Belgique, ça relevait de l'anecdote exceptionnelle, et seulement lors de grosses teufs qui ramenaient du public français par chez nous. Cet été, pour une raison qui m'est inconnue, la ké a tout à coup envahi le marché en teuf, et les Belges ont rattrapé leur retard avec cette substance.
Pour ma part, j'y avais déjà goûté deux ans auparavant, mais j'ai eu l'occas' cet été d'approfondir ma connaissance de cette substance. J'ai fais quelques voyages introspectifs et dissociatifs fabuleux, le fameux k-hole, une expérience vraiment intéressante. Mais j'ai aussi souvent été malade (deux fois sur trois je vomis) et suis parfois passée à côté de toutes bonnes teufs parce que trop comateuse (la ké, c'est pas vraiment une drogue festive). Ajoutez à ces inconvéniants l'aspect très froid, carrément glacial, des visions qu'elle procure (je préfère nettement les ambiances aux couleurs chaudes des psychédéliques), la kétamine n'a jamais réussi à me séduire assez que pour me donner envie d'en taper souvent.
Beaucoup de potes à moi ont par contre vraiment aimé cette drogue, au point parfois de la préférer aux trips dont ils étaient pourtant de grands consommateurs. En l'espace de quelques semaines, tout le monde ou presque s'y est mis, et de drogue occasionnelle, la ké est devenue LA drogue que tout le monde voulait, celle qui se vendait le mieux et le plus vite en début de teuf. Assez vite, j'ai vu les gens s'angoisser lorsqu'ils n'en trouvaient pas. Une teuf sans kéta, ça avait l'air d'être la misère, pour eux. Et ça n'allait pas en s'améliorant: augmentation des doses, consommation chronique, compulsive, craving, obession de consommation... Bref, j'ai observé des gens que je croyais jusque là relativement à l'abri de ce genre de dérapages adopter des comportements qui me rappelaient les miens avec la C. A l'époque, je chiais pour arrêter de baser ; autant vous dire que voir autant de gens s'y accrocher de la sorte m'a encore refroidi un peu plus au sujet de la ké.
Plus tard, une pote m'a raconté qu'elle s'était assez rapidement trouvée enlisée dans une conso qu'elle ne maîtrisait plus, sans trop comprendre comment ça lui était arrivé. Le truc vicieux, c'est que les gens connaissent les risques liés à la dépression respiratoire et au k-hole (et encore!) mais ignorent tout de ce risque de dépendance. Pour je ne sais quelle raison, il est sous-estimé, alors qu'il est vraiment important. Dans l'imaginaire collectif même des utilisateurs expérimentés de drogues, c'est une drogue du voyage, pas une drogue "dure" au potentiel addictif non négligeable.
Donc voilà, faites gaffe à vous, ne tombez pas amoureux de la kétamine, et réservez son usage à quelques occasions bien espacées. Car je le répète, bien utilisée, elle peut se révéler vraiment très intéressante.