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Écriture de nouvelles

  • Auteur de la discussion Auteur de la discussion L'Altruiste
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L'Altruiste

Neurotransmetteur
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27/4/12
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Bonsoir à toutes et à tous, j'espère qu'il n'existe pas de topic semblable à celui que je viens de créer car si tel était le cas celui-ci devrait s'auto-détruire dans les quelques secondes qui suivront la lecture de cette première phrase. Pourquoi "Écriture de nouvelles" ? Tout simplement parce que j'ai envie de faire partager au plus grand nombre mon plaisir pour l'écriture. Et je pense que l'écriture de nouvelles peut-être un bon moyen d'exercer et de développer nos talents en écriture, de faire preuve d'imagination tout en divertissant nos lecteurs afin de les emmener dans des mondes imaginaires insoupçonnés où seule l'imagination est réelle. Ainsi, le but serait de créer une petite nouvelle (nouvelle:court récit) avec une histoire originale, surprenante écrit dans un français correct afin de faire voyager nos lecteurs. Voilà, j'espère que ce projet intéressera du monde. Alors à vos plus belles plumes, faite marcher votre matière grise et faite nous voyager à travers le temps et l'espace. Attention, décollage imminent vers la destination de votre choix.
 
J'suis pas sûre d'avoir compris si ton idée c'est que chacun poste une nouvelle qu'il a écrite ou qu'on en rédige une ensemble (ce qui me paraît plus compliqué...)
 
Moi j'approuve, je pourrais écrire n'importe quoi!
 
Chaque personne est libre de poster une nouvelle si elle le souhaite. En effet, je pensais plutôt à une personne pour l'écriture d'une nouvelle.
 
Eh bien, pourquoi pas écrire en commun.

En attendant, je n'ai écris que deux nouvelles dans ma vie. Je vous poste la première, que j'ai écris lorsque j'étais en seconde (il y a environ 4 ans.)

LA CONJURATION DU FROMAGE

Je hais le gruyère.

Ce n’est pas une haine simple, une haine basique, comme on hait la petite vieille qui nous passe devant à la caisse du supermarché, prétextant un mal de dos infernal de sa voix craquelée et chevrotante, et qui, une fois la porte franchie, exécute quelques pirouettes, afin de se rendre, sans doute, à sa séance de saut à l’élastique.
Même pas une haine semblable à celle qui nous envahit lorsque le chauffeur du dernier bus passe sans s’arrêter, et que la pluie se met à tomber, recouvrant notre silhouette esseulée, sémaphore brisé, accablée de déréliction.
C’est une haine gigantesque, incommensurable. Tout, dans ce fromage, me révulse, me répugne profondément.

Quand ma mère m’annonce un repas de famille important, avec mon frère gay et son nouveau petit ami, ma sœur, et – beurk – mon crétin de beauf, je ne peux pas refuser.
Connaissant mes talents derrière les fourneaux, mes parents m’ont donc chargé d’apporter le vin et le fromage.
Pour l’alcool, pas de problème.
Mais qui dit fromage, dit plateau de fromage, et qui dit plateau dit gruyère, ce fromage qui n’existerait pas, avec le lundi matin, si l’univers était parfait.
C’est dans cet état d’esprit que je me rends à la fromagerie la plus proche, tenue, je le sais, par un spécimen qui mériterait sa place dans un zoo.
Mon long manteau noir tombe jusqu'à mes genoux, et ma barbe de 3 jours cumulée à mes longs cheveux me donnent un air d’ancien de la bande à Bonnot. Surgit alors un homme dont je vous passe la description, sortant de la fromagerie d’en face, et mangeant un morceau de cet iconoclaste fromage. J’ai envie de proférer de terribles paroles. Des paroles telles qu’il ne toucherait plus jamais à un bout de gruyère, voire qu’il ne fréquenterait plus quelqu’un en consommant, voire qu’il changerait de trottoir à la vue d’une fromagerie, apeuré.
Une haine féroce.
Mais je me tais, et traverse. Je chasse d’une main les cheveux qui cachent mes yeux hagards et cernés, et franchit le palier de la boutique. Un carillon placé au-dessus de la porte tinte. La vendeuse arrive, ses talons claquent contre le sol.
Elle est jolie. Ses cheveux légèrement bouclés, ondulés, auburn encadrent son visage fin et harmonieux, délicatement proportionné. Ses pommettes hautes, son sourire délicat, rayonnant, ses lèvres tendrement boudeuses, sont adorables. Son teint est très légèrement hâlé, et ses yeux amandes pétillent.
Malheureusement, je ne peux la voir entièrement car elle est dissimulée derrière le comptoir ; seuls son cou et son visage sont visibles. Je passe ma commande, en laissant traîner des espaces superflus entre mes mots, au risque de passer pour un simple d’esprit, afin de rester longtemps en compagnie de cette féerique apparition.
Mais sa supérieure arrive, et prend sa place. Elle, par contre, n’a pas la moindre once de charme : sa face bouffie reluit, ses yeux sont cachés au fin fond de leurs orbites, et elle ressemble véritablement à un cochon. Sa tête de haribo fondu, de chamallow grillé me présente la note. Je paie. Écoeuré, je sors. Encore sous le charme de ma nouvelle muse, je ne fais pas attention à ce crétin de poteau, et il me percute douloureusement le coude. Aïe !!
Maudit fromage.

Oooooof ! Je me réveille enfin. Mon réveil affiche 9 : 00. Samedi. J’esquisse un pas en dehors de mon lit, dans le noir.
Grave erreur : je trébuche sur quelque chose et m’affale bruyamment sur la moquette. Ainsi étalé, comme une grenouille écrasée au sol, les bras le long du corps, allongé sur le ventre, la tête posée sur la joue droite, je songe.
D’abord, à ce repas de famille d’hier au soir. Je déteste ça ; ma sœur est arrivée – comme à son habitude – deux heures à l’avance, et son niais de mari nous a rejoint peu après, sur son destrier pétaradant. Je l’imaginais bien emmener Luciole (ma sœur) manger un Macdo, puis aller faire une partie de FIFA sur PS3 en buvant une kronembourg tiède. D’habitude, je m’interdis les préjugés tels que ceux-ci, mais parfois, la tête de l’individu est tellement appropriée…
Mon karma avait dû choisir de se défouler allègrement à cette soirée, car une sympathique personne s’était ajoutée à nos joyeux festins : mon cousin.
Enfin, pas un cousin normal, un « mormon ».
Cette ébauche de cousin dont je garde le souvenir très net - comme on se souvient distinctement d’une épine qui nous a traversé le pied d’un bout a l’autre - qu’il m’avait proposé, il y a quelques années, un voyage au pays de Jim Harrison.
Encore pur et immaculé d’esprit, j’avais accepté de l’accompagner dans l’Utah. Arrivés dans une jolie ville qui me rappela quelque chose – Salt Lake City -, il m’avait tenu ces propos : « je vais te présenter une nouvelle famille. Une famille gentille, la vraie, l’unique famille, celle qui sera notre salut ! » Ses yeux pétillants m’avaient un peu inquiété, de même que sa voix a l’ambitus tout à coup démesuré. Je me souviens d’avoir demandé au serveur une pinte de whisky. Ami, remplis mon verre ! Mon cousin était parti a ce moment-là, aux toilettes, m’avait-il dit. Quelques cigarettes plus tard, je le voyais revenir, affublé d’une toge ridicule, un vieux livre grisâtre et froissé à la main et il m’avait dit, calmement, comme s’il parlait à un enfant, ou à quelqu’un écoutant du rap, que nous allions rejoindre son maître à penser, Gordon Hinckley.
En entendant cela, j’avais ri, puis détalé. Depuis ce jour, malgré mes diverses tentatives pour échapper à son prosélytisme (j’avais même porté une énorme croix et clamé quelques paroles saintes d’un vieillard cacochyme, en brandissant pathétiquement deux doigts tremblants, une fois, pour le dissuader), rien n’y avait fait, et la seule méthode efficace avait été de l’ignorer.

Ensuite, je pense à ma jolie vendeuse de cet immonde fromage. J’ai très envie de la retrouver, de la rejoindre. Rien que sa vision m’illumine, c’est mon rayon de soleil à travers le quotidien brumeux.
Ma grotesque position commence à m’endolorir sérieusement les muscles. Je décide de me lever. À force de aaah ! et de oooh ! je suis debout, chancelant.
La lumière se déclenche dans un "clac" discret, et je regarde au sol l’objet qui a failli causer ma perte : une guitare, et, sur la caisse, entre le chevalet et la rosace, repose le sac qui contenait le gruyère – maudit soit son nom -, et que j’ai oublié de jeter. Grr !
J’enclenche distraitement la machine à café, toujours épris du magnétisme de mon Aphrodite.

Je crois que je suis amoureux

Quelle sombre connerie ! Mon cœur, mon cœur, ne t’emballe pas …
Bon, je prends une décision qui, je n’en doute pas, va changer le regard du monde sur moi-même : je vais à la salle de bain me raser, prendre une douche, et, accessoirement, me peigner. Une fois ma toilette terminée, je dessine un petit cœur dans la buée fixée sur le miroir. Mon dessin ressemble, certes, à un cœur, mais qui aurait subi Tchernobyl, Hiroshima, et une soirée devant la télévision avec mon crétin de beau-frère. Je m’améliorerai.
Sur la vitre, la buée s’est dissipée, à pas feutrés, afin de laisser place à mon visage quelque peu émacié, taillé à la serpe. Mes yeux pers brillent d’une lueur moqueuse, mes cheveux blonds un peu décolorés sont retranchés derrière mes oreilles : ils sèchent. Je n’ai plus de barbe. Ma muse ne résistera pas à mon charme sauvage. Je tente le mouvement de tête vu maintes et maintes fois a la télévision, dans une publicité pour le shampoing. Mes cervicales protestent vigoureusement.
Une mèche rebelle de cheveux revient sans cesse sur mon visage, et lorsque je la remets, elle retombe… Faut dire, faut dire qu’on ne nous apprend pas à se méfier de tout.
De retour dans la cuisine, je vide le café dans une grande tasse. J’allume une cigarette, que je tiens entre mes lèvres minces, me dirige vers un placard, et en sors une bouteille de Scotch. Je crache un cumulus odorant, et verse une dose de whisky à noyer une colonie de baleines dans mon élixir de performance, mon sans-plomb 98 à moi.
Un Irish maison, que j’avale presque aussitôt. In whiskey veritas.
Je jette mon peignoir dans un coin, et drape mon squelette d’une chemise blanche, d’une cravate noire, et d’un jean serré. Je sors. Dehors, l’air est chaud, mais pas écrasant, doux.
Au sommet de mon immeuble, j’aperçois toujours le panneau « à vendre » au dernier étage.
Sans hésitation aucune, je me dirige vers ma belle.

Je suis sûr d’être amoureux.

J’entre dans la fromagerie. « L’objet » de ma venue n’est pas présent.
Mobidic, si.
Mais dans un coin, celui où quelques ballons flottent paresseusement, une fillette brune est assise. Je m’adresse à Bibendum :

- Qui est cette enfant, là-bas ? (je fais un mouvement de tête vers la petite)
- Oh, elle ? C’est la fille d’Helea, son nom c’est Myrna, m’explique t-elle d’une voix à faire trembler une montagne
- Helea, c’est la jol… euh, nouvelle vendeuse ?
- Oui

Je m’écarte prestement des 36 tonnes, et me dirige vers la jeune fille.

- Bonjour, Myrna.
- Bonjour, réplique-t-elle poliment

Sa voix est douce, chantante, reposante. Elle est adorable.

- Je suis un ami d’Helea. (Qu’est ce que je raconte, moi ?!)
- Ah bon ? Maman va bientôt arriver.
- (Et merde) Génial ! Tu veux qu’on parte à sa rencontre ?

Elle acquiesce. Je lance un « au revoir » au monstre avachi derrière l’étalage de fromage où se trouve ce traître de gruyère. Nous discutons un peu de ses résultats scolaires.
Mon cœur joue l’hymne national, je songe à ce que je vais pouvoir dire à Helea : « Bonjour mademoiselle » Mademoiselle ? Et si jamais elle est mariée ? J’espère bien que non. Je m’apprête à poser la question à la gamine.

- Est-ce que ta maman est mariée ?

La petite me regarde avec des yeux ronds. De sa main gauche – je tiens la droite, sa peau est lisse et douce – elle joue avec ses cheveux, les entortille autour de l’index.

- Maman m’a dit souvent, commence Myrna, que Papa est parti il y a longtemps, parce qu’il avait une autre amoureuse…

Sa voix gracile me touche profondément, et je prends mon air le plus triste ; bien qu’au fond, je saute de joie.
Je sors une cigarette, enflamme l’extrémité et tire dessus : l’extrémité rougeoie, et je crache lentement un cumulo-nimbus qui rivaliserait avec le Vésuve. La fée miniature éternue, je jette ma cigarette et m’excuse. Elle me sourit.
Elle me donne un coup de coude lorqu’un homme affublé d’un chapeau de la plus ridicule espèce nous croise. Évidemment, je laisse la petite marcher en avant : je ne connais pas le chemin.

- Et tu as quel âge déjà ?
- 10 ans, enfin, 10 ans dans trois jours. Mardi. Maman organise une fête avec toutes mes copines. Puisque vous êtes un ami de ma mère, vous pourriez venir ? C’est à 14h.
- Bien sûr

Je suis désespérant, je ne sais absolument pas où elles habitent, mais qu’importe. La gamine, tout à coup, s’élance en courant. Un peu affolé, je regarde devant. Je resserre ma cravate.
À quelques mètres de là se tient Helea, mon cœur joue une marche impériale allemande
Qu’elle est belle ! Je peux enfin la contempler, dans une espèce d’adoration. Elle est si élégante avec son jean’s cigarette et son T-shirt Hard Rock Café. Elle rayonne de douceur, elle est si attirante que j’ai envie de la saisir dans mes bras osseux, et de rester ainsi toute ma vie, elle près de moi, moi près d’elle.
Une bouffée de chaleur submerge mon visage, une montée ardente, incontrôlable m’envahit. J’ai l’impression de m’être pris un coup dans le plexus, j’en perds mon souffle, c’est l’asphyxie, la noyade infernale.
Myrna lui saute dans les bras. Ah ! comme je l’envie… Bon, je tente de rassembler mes idées.
Je ne peux pas. Je lui serre la main.

- Dean Moriarty. Enchanté.
- Helea Fosca, me dit-elle simplement, de même.

Elle aurait pu être inquiète qu’un individu comme moi – même propre et rasé, je ressemble à un dealer – raccompagne sa fille.
Mais non.
Helea a l’air (et la chanson, haha) contente. Ses yeux scintillent. Myrna est partie un peu plus loin retrouver une copine. Je ne sais pas quoi faire ! Dans ma tête, j’entreprends la construction d’une phrase sensée. C’est compliqué. Je dois mettre chaque mot à sa place, au risque de lui inventer des mots insensés, qu’elle ne comprendra… pas.
Je me lance.
Ite, missa est.

Oooooof ! 9 :00 heures ? Je me lève dans l’obscurité. A nouveau, je trébuche sur un objet qui émet toutes sortes de ding ! et de dong ! et même parfois des clank !
Sans doute ma guitare. Ah ! il faudrait qu’un jour, je la range : cela fait depuis la nuit des temps que, chaque matin, je pique du nez vers la moquette. Je connais relativement bien l’endroit où je tombe : c’est toujours le même.
Malgré le fait que mon instrument soit au sol, j’ai installé un coussin à l’endroit où je chute : il est vrai, je tombe, mais au moins, je ne me fais plus mal.
Bref. Je sais qu’à partir de maintenant tout sera différent. Plus de demi-mesures, de compromis, d’arrangements : ce sera l’espoir ou le désespoir, le bonheur ou le spleen, la lumière ou l’ombre, la vie ou la mort, - puisque hier j’ai invité Helea à boire un café.
Enfin, elle, un café, moi un Laphroaig.
Nous avons longuement discuté ; elle se souvenait de moi, à la fromagerie. Elle m’a aussi expliqué les raisons de sa douloureuse rupture, il y a tout juste 7 ans. Elle avait fait une tentative de suicide, par étouffement au monoxyde de carbone en reliant le pot d’échappement de sa voiture à l’habitacle.

- Je me souviens … Je me souviens qu’il était venu me rendre visite une dernière fois, et qu’il m’a dit, mot pour mot : « je suis venu te dire que je m’en vais, et tes larmes ne pourront rien changer. Comme dit si bien Verlaine au vent mauvais, je suis venu te dire que je m’en vais, je t’aimais, oui, mais … » Après cela, il était parti. Comme ça, simplement, et il avait rejoint, en bas, dans la rue, Fanette, sa nouvelle femme. Puis faut dire, faut dire qu’ils ont ri, quand ils m’ont vu pleurer, faut dire qu’ils ont chanté, quand je les ai maudits. Mais parlons d’autre chose …

Elle me raconta tous ses rêves avortés lors de sa rupture avec Serge : la maison en quartier résidentiel, la Renault Scénic, Médor et sa niche…
Ensuite, elle était passée à autre chose, et elle n’avait connu aucun autre homme durant ces 7 dernières années. Nous avons encore discuté un peu, fumé quelques cigarettes, puis elle s’est levée, m’a déposé un baiser léger, furtif, au coin des lèvres, pas tout à fait sur la joue, pas tout à fait sur les lèvres.
Rouge comme une pivoine, comme si j’avais croqué un quintal de piments mexicains, je suis rentré chez moi me servir un seau de Caol Ila.

Mardi, j’ai mangé et il est midi pile.
L’anniversaire de Myrna est à 14 heures, rue Alfred de Musset. Je prépare, comme à mon habitude, mon irish-coffee. Seule ombre au tableau : plus de cigarettes, bah, tant pis. Je me douche, et tire une recette de gâteau sur Internet : framboisier d’anniversaire.
Je sais que je n’ai pas tout appris à Bocuse, mais je vais tenter.
Clac, clac, clac, le fouet tourne dans un bol, et des schpouik sonores se font entendre dès que de la crème saute hardiment au-dessus du récipient et se colle dans un blob à ma chemise.
Tink ! le four sonne. Ce four a un problème : soit son tink ! est inaudible, presque indécelable, et, dans ces moments-là, le seul moyen de l’entendre et de rester planté a coté, l’oreille collée à la paroi. D’autres fois, plus fréquentes, il émet un bruit strident, perçant, intense et criard. Quand cela arrive, je me jette au sol et protége mes tympans de cet éclat horrible.
Bloub bloub, les framboises ont bouilli dans la casserole, et adhéré au fond : maintenant, cela ressemble à du sang coagulé et fumant.
J’ai donc réussi à former une pâte à peu près, je l’espère, comestible, et je la renverse dans un moule. Klonk, une noix de l’appareil me glisse sur les chaussures. Je dispose harmonieusement les framboises, et glisse le gâteau dans le four : flank ! Je vais m’asseoir un peu plus loin, quand une odeur déplaisante m’attire dans la cuisine : une épaisse fumée noire sort du four, juste au moment où je m’aperçois que j’ai oublié le sucre.
KLINK !! KLINK !! Mon four est pris d’une crise de folie, et il annonce des fins, des débuts, des milieux et des quarts de cuissons à tout va. Le son vibrant et violent me perce les tympans.
Dépité, je m’enfuis après avoir tout débranché dans la cuisine, et dans le reste de l’appartement, au cas où la déraison du four se propagerait, auquel cas, je serais poursuivi par un ordinateur sautillant et par un amplificateur retentissant.

Je suis dans la rue, et j’inspire de l’air frais. Dans ma hâte, j’ai omis de recenser des adresses de pâtisserie, et il est midi vingt. La seule que je connaisse se trouve à quinze minutes de marche. Tant pis, je relace mes chaussures, serre ma ceinture, reboutonne ma chemise, m’enroule dans mon duffle-coat, rabat mon chapeau, prend une inspiration digne de Pavarotti, et m’élance de l’autre coté de la rue.
Midi trente-cinq. Je suis devant ladite pâtisserie. Fermée pour cause « de fermeture ». Je sais que mes recherches m’ont entraîné à un quart d’heure de marche de la rue de Musset. Comme par hasard, les incapables – car ils sont sans doute d’une race autre, différente de la nôtre, et venus sur cette planète seulement dans le but de faire une grève, perpétuelle et incessante – « travailleurs » - je sais que le terme n’est pas très approprié – transports en commun font… grève, pour varier.
Je presse le pas, il faut que je sois à l’heure : on ne badine pas avec l’amour, après tout !
Pour retrouver ma désirée, il me faut passer par un pont, le pont Mathilde-Est-Revenue. Par malheur, une camionnette de gruyère a explosé dessus – c’est ce que m’expliquent des journalistes affolées, recouvert de fromage fondu – le pont est donc impraticable.
Mes mains tremblent de rage, et j’interpelle un papi :

- Bonjour, monsieur, auriez-vous une cigarette s’il vous plait ?
- Bijour, vii j’en ai.
- Au revoir.
- À la revoyure.

Sa voix me grommelle quelque chose, en même temps qu’il me sort une Gitane qui a dû connaître Napoléon. Décidemment, vu sa démarche, cet homme s’est sans doute engagé en 1870 aux côtés de l’empire français, contre le royaume de Prusse.
Je détale prestement, et la cigarette me racle la gorge.
Il est une heure trente.
Ma dernière chance se situe à un kilomètre d’ici, un autre pont s’y trouve, je le sais, mais c’est un pont qui se redresse, se scinde en son milieu, afin de brandir deux pattes de fer vers le ciel.
J’espère de toute mes force qu’il a conservé un aspect de pont normal, et cours. Plus que vingt minutes. Je suis devant le pont, une petite lumière bleue clignote à côté, j’ignore ce qu’elle signifie, mais je sais ce que signifie la boutique à côté. J’entre donc dans la pâtisserie, terriblement débraillé, et commande le premier gâteau qui me passe sous le nez.
Au moment de sortir de la boutique, j’aperçois le pont qui commence à monter. J’attrape mon gâteau et inspire bruyamment, je fixe le pont, je le défie du sommet de ma grandeur. Je commence à courir, enjambe la barrière, mon souffle est saccadé, et je suis au milieu de mon trajet. Comme me l’aurait dit Michel-Ange, « l’amour, c’est l’aile que Dieu a donné a l’homme pour monter jusqu’à lui ». Pour le moment, voler vers l’autre côté me suffira amplement. Mes chevilles sont enflammées, et je saaaauuuttte… Et passe ! Un saut et une course à faire pâlir Carl Lewis. Je prie pour que le gâteau ne se soit pas permis un lifting, et m’élance vers la rue de Musset, qui n’est pas loin.
Je me trouve devant le perron, et passe la porte rapidement. Myrna et Helea habitent au sixième, l’ascenseur sera donc plus rapide, et puis je suis à bout de force.
J’appuie nerveusement sur le bouton, et la grille s’ouvre sur la cage vide. J’entre, sélectionne mon étage. Mais après trente secondes, les lumières s’éteignent, et la machine arrête sa course dans un silence angoissant.
Une profonde lassitude m’envahit, une fatigue gigantesque, comme si j’avais mille ans. Je me laisse tomber sur le banc de l’ascenseur, je proclame mon droit à la paresse, à ne pas bouger mes fesses. Je bloque mon briquet, sa lumière jaune, vacillante, amicale, rassurante m’assure une frêle compagnie, et je sors ma flasque de Scotch de l’intérieur de mon pardessus. Je bois une gorgée, et le feu se propage dans mon corps. Je songe à ce fromage, je ne sais pas pourquoi, a ce gruyère. Est ce que je le déteste autant maintenant ? Non, bien sur que non. C’est grâce a lui que j’ai connu Helea, mais si jamais tout tourne mal avec elle, le gruyère en pâtira. Dans le cas contraire, je … Je lui érigerai un autel !
Pour tuer l’ennui, je vide les poches de mon duffle-coat, et trouve ma carte – tiens, elle était là ? – de représentant en commerce, des mouchoirs, et un petit livre, « Le Festin Nu ».
Il est quatorze heures trente, je commence à sérieusement ronger mon frein, et à me demander si cet ascenseur n’avait pas joué dans « The Lift ». Mais, pour quelque sombre raison stochastique, la cage se rallume, et amorce une montée, avec une lenteur sensationnelle et décoiffante : je mets dix minutes pour monter deux étages.
Je suis devant la porte, au-dessus de la petite plaque dorée gravée « Fosca » , et moi, Peeping Tom, je me colle à l’œilleton, mais je n’y vois rien. Je sonne une fois. Deux fois. Trois fois. Personne.
Je reprends l’escalier afin de descendre en toute sécurité.
Dans la rue, dépité, j’achète un paquet de cigarettes, en fume plusieurs a la suite. Des gouttes, minces, froides, serrées, tombent du ciel, je ne sais pas pourquoi la pluie quitte la haut ses oripeaux…
Je connais un pub calme et nostalgique sur une place, pas loin de ma rue. Je marche, et me rends tristement, dans un voile de brouillard glacé, au bar. Là-bas, je commande un triple whisky, et observe la rue en contrebas, à quelques dizaines de mètres, quand tout à coup, j’aperçois une voiture, unique dans la rue, suivie par un camion de déménagement. Ils viennent de la rue de Musset, sans aucun doute, et autre chose tout aussi importante : la conductrice est Helea, et la petite fille, sur le siège passager, qui s’entortille les cheveux avec son index gauche, est Myrna.
Je réprime les larmes amères et salées qui me montent aux yeux, bloque un sanglot, et commande un double gin, pour changer. Le goût de genièvre, liquoreux, me réchauffe la gorge, et je tousse. Pour faire passer tout cela, je demande une pinte de bière au patron, mais celui-ci commence à avoir quelques réticences à me servir. J’ai dû lui prononcer de telles paroles qu'il est revenu quelques minutes après, portant une chope de bière mousseuse à noyer un âne, et l’a déposé avec milles précautions devant moi. Je le remercie. La bière disparaît en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, et mes yeux deviennent plus glauques que brillants. Bien décidé à me calmer, j’interpelle l’unique serveur, et il revient avec un grand verre de gin étincelant.
J’essaie de ne pas penser à Helea. Après tout, ça ne fait que quelques jours que je la connais. Malgré ça, je n’arrive pas à penser a autre chose, elle m’obsède, je vois son visage partout. Plaisir d’amour dure un temps, chagrin d’amour dure toujours. J’ai envie de me jeter du pont Moribond.
Encore un et je va, encore un et je vais, non, je ne pleure pas, je chante, et je suis gai, mais j’ai mal d’être moi. Buvons à ma santé, moi qui sais si bien dire que tout peut s’arranger, qu’elle va revenir ; tant pis si je mens, je serai saoul…
Buvons à la santé des amis et des rires, que je vais retrouver, qui vont me revenir…

Non, je ne pleure pas.

Je sors une cigarette, et ma tête tourne, je vacille, je paye le patron, et sors. Les rues sont désertes, mais je ne sais pas pourquoi ces rues s’ouvrent devant moi une à une, vierges et froides, froides et nues, rien que mes pas… et pas de Lune !

J’allume une nouvelle cigarette avec le reste de la dernière.
Je rentre chez moi, tant bien que mal, titubant, chancelant, et une grosse voiture est garée en bas de mon immeuble, mais je ne la vois pas distinctement : ses phares jaunes m’éblouissent. J’ai un peu la nausée, mais grille tout de même une cigarette. Après ma colère vient le chagrin, la mélancolie. Mes pas traînent, et lorsque je franchis la porte, une voix jaillit dans le brouillard, mais mon esprit anesthésié n’interprète rien, et je monte.
Chez moi, ma nausée est très forte, et je m’écroule au sol, totalement ivre.

Toc ! Toc toc !
Oooooof ! que se passe t-il ? Les Allemands reviennent ?
Non, mais quelqu'un frappe. À cette heure ci ? à l’aube ? Enfin, à quatorze heures ? Ma tête est lourde, pesante, et mon cerveau proteste contre le moindre effort. Je prends deux aspirines, et vais ouvrir la porte.
Ma surprise, gigantesque, assommante, inquantifiable, inqualifiable se mu tout de suite en admiration béate, intense, presque malsaine, devant la silhouette parfaite, élancée, douce d’Helea.

Je la regarde quelques instants, hébété. Je ne peux rien dire.
Elle m’annonce qu’elle a déménagé, que cet endroit est parfait, que cela faisait longtemps qu’elle voulait le faire, que…
Instinctivement, sans réfléchir, par désespoir – ou bien par espoir ? -, je lui saute dans les bras.
Elle rit doucement, et ses bras enserrent mon dos. Ses doigts jouent dans mes cheveux, caressent ma nuque.
Tout ce qui s’est passé avant, hier soir, les autres jours, passent maintenant du côté superflus. Peut importe tout ça, elle est là, elle ne s’en va pas, et c’est moi qu’elle tient contre elle, contre son cœur.
Bougnat, apporte nous du vin, celui des noces et des festins !
Je l’invite à entrer. Elle obtempère. Je lui dis de s’asseoir ou elle veut, que je vais aller lui chercher à boire. Je lui sers un verre de la première chose qui me passe devant les yeux. Je lui apporte le verre, mais je sens ma tête qui tourne, les lumières bougent et dansent. Je vais lentement vers Helea, et nous nous embrassons pour la première fois, tendrement, longuement, avec désir. Le baiser paraît à la fois éternel et éphémère, un opéra de sensations, une cascade d’émotions !
Son parfum indescriptible m’enivre, dans un ballet de senteurs, de saveurs…

Je n’y vois plus rien

Je m’écroule dans ses bras.
 
C'est vraiment bien écrit ambulance, même si j'ai eu un peu de mal à suivre le délire par moments, notamment certaines "envolées" poétiques qui, même si elles étaient belles, me faisaient un peu sortir. Et puis, avec un titre et un début pareil, on se demande quand est-ce que le gruyère va revenir conclure ! (bon le passage du point, pas mal !). Donc j'ai aimé l'histoire, sans plus, selon les moments du récit. Mais le style, chouette !

J'en poste une à mon tour :) (par contre elle est vraiment courte ^^) EDIT : elle s'appelle Porte



Je ne sais pas.

Ce serait ma seule réponse, je crois. Quelle que soit ma détermination, une porte ouverte finit toujours par donner sur une nouvelle porte, fermée. Cadenassée, bien mieux protégée que la précédente et souvent, bien plus inquiétante. Il arrive parfois qu’un chemin les relie. Parfois.
Après une énième déception, j’ai abandonné la lutte, je laisserai cette nouvelle porte fermée et me contenterai de partir d’un côté, histoire de voir s’il n’y aurait pas une brèche quelque part, une zone oubliée facile d’accès qui donnerait sur un monde sans portes. Le Mosel vit sans doute là-bas. Il ne pense plus à moi pour le moment. Il sait que j’ai abandonné. Mais il sait aussi que je suis toujours là. De temps en temps, je l’entends renifler de l’autre côté, depuis quelque plaine poussiéreuse. Il guette. Il n’a rien d’autre à faire. J’ai l’impression qu’il a tout détruit là-bas, et qu’il a peur que je traverse tout son royaume pour m’échapper. Peut-être créera-t-il lui-même une brèche, peut-être l’a-t-il déjà fait, peut-être ne me suit-il pas de loin. Peut-être que c’est moi qui le suis où il veut bien m’emmener, son sourire carnassier attendant le jour où j’arriverai. Je regarde le ciel, hors d’atteinte. Aucun espoir de ce côté-là, c’est soit la porte, soit la marche. Je ne peux même pas faire demi-tour, il n’y a plus rien derrière moi.

Je ne sais pas si c’est toujours là, ça l’a été j’en suis certain. Quand j’étais enfant, ça y était encore. Il y a quelques années, ça y était aussi. J’ai oublié quand ça a disparu. Je ne sais plus pourquoi je suis entré, pourquoi j’ai tenté d’ouvrir cette première porte. Elle était facile, même pas fermée à clé. Je suppose que la curiosité m’a poussé à la franchir, et que, cette curiosité n’ayant pas été satisfaite de découvrir une autre porte, un peu plus imposante, elle m’a poussé à poursuivre. Un labyrinthe en ligne droite, sans murs, sans énigmes et sans minotaure. Mosel n’en est pas un, il n’est jamais près de moi. Il est toujours derrière la porte fermée. Et quand elle est enfin ouverte, il est derrière la suivante. Mais il ne part jamais plus loin, je sens continuellement sa présence. Je suis sa proie et il me fuit. Il me fuit mais il m’attend.


Une fois j’ai vu une fenêtre. J’ai pu constater que le monde que j’avais laissé était toujours là, je me suis vu enfant, courant dans la cour après un ballon crevé. Mon père tondait la pelouse un peu plus loin. C’était l’été, il faisait chaud. A ce moment là, ma vie se résumait à attraper ce ballon pour le renvoyer à mon frère. J’avais aussi envie d’une glace, je crois. Je ne sais pas pourquoi cette scène était visible depuis la fenêtre entre deux portes. Peut-être Mosel l’avait-il placée là pour que je n’oublie pas d’avancer, pour que je ne m’allonge pas bêtement au sol pour attendre la fin du monde. Je me demande si je suis toujours là-bas. Sans doute pas, puisque je suis sûr d’être paumé ici. Et pourtant, la scène était bien réelle. Je crois que si un jour je quitte cet endroit, je me retrouverai face à mon ballon rouge, et que je le ramasserai. Je le lancerai vers mon frère, je demanderai une glace à mon père et ma vie reprendra tranquillement. J’aurai tout oublié. Si je sors un jour. Je ne sais pas s’il y a une sortie et si on me demandait depuis combien de temps j’ouvre des portes, je répondrais « des siècles ». Evidemment, personne ne me le demandera jamais ici. Mosel ne parle pas. Il arrive que j’entende du piano, une mélodie fragile qui envahit l’atmosphère, mais je ne crois pas qu’un quelconque pianiste vive ici.

La fenêtre a finit par disparaître, à l’instant où j’allais ramasser le ballon. J’ai entendu le piano, toujours cette mélodie cristalline, une vague de notes s’envolant vers un ailleurs inaccessible. Et j’ai ouvert une nouvelle porte. Cela m’a prit trois jours, je pense, pour celle-là. Il ne fait jamais nuit et le temps m’échappe tellement que je ne suis pas sûr. Ce fut très long en tout cas, et j’ai cru ne jamais y arriver. Des centaines de cadenas, de codes à trouver, de planches en bois clouées, de mécanismes étranges réduisant mes pénibles avancées à néant. Il a fallut recommencer des dizaines de fois, jusqu’à tout mémoriser. Quand elle s’est enfin ouverte, j’ai à peine eut la force de la franchir pour m’écrouler deux mètres plus loin. Une onde de choc gigantesque a frappé quelque part derrière. J’étais habitué, ça ne m’a pas empêché de m’endormir. Chaque fois que je passe d’un endroit à un autre, le passé brûle, implose, dans un bruit monstrueux qui dure une éternité. Des éclairs, des étincelles, des étoiles qui s’effondrent et des abysses qui creusent le temps pour tout avaler, avant de se refermer sur le néant. Il ne faut pas rester là quand ça arrive. Mais ça n’arrivera plus, je n’ouvrirai plus rien. De toute manière, la nouvelle porte est tellement immense que je doute pouvoir y arriver un jour. Elle culmine à une bonne dizaine de mètres de hauteur. Du bois, du fer, des mécanismes, encore. De grands leviers noir et rouge, quelques pancartes où sont inscrites des indications dans une langue que je commence à déchiffrer. Il faudrait des semaines pour en venir à bout. Je n’ose imaginer à quoi ressembleraient les portes suivantes. S’il y en avait des dizaines encore, combien de mois passerais-je sur chacune ? Pour quelle récompense ? D’autres portes ? Toujours plus complexes, imposantes, désespérantes ?
Je poursuis donc ma route, longeant le mur invisible qui me sépare d’ailleurs. Mon entre deux est une plaine, d’une longueur sans doute infinie. Pas de fruits, même si tout est vert. Un monde printanier. Je n’ai pas besoin de fruits de toute manière. Je ne mange jamais, ne bois jamais et n’en ressens jamais le besoin. Au début, après quelques portes, j’ai cru être mort. Mais je sais que ce n’est pas le cas. Je me sens en vie. J’ai peur.

***

Voilà maintenant plusieurs jours que je marche, enfin, il me semble. Rien ne change. Mosel m’observe toujours. La plaine semble ne pas avoir de fin. Cet éternel ciel bleu me donne la migraine. Pas un nuage. Jamais. Une belle journée sous vide. Je continue à avancer, je ne peux rien faire d’autre. Je pourrais bien courir, histoire de rompre la monotonie, mais cela fait un moment déjà que j’ai aperçu une porte à l’horizon. Ma porte. Celle que j’avais laissée derrière moi, celle que j’avais refusé d’ouvrir.

J’entends Mosel crier, au loin.

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(Le piano entendu par le narrateur : Philip Glass - Metamorphosis 2 - YouTube)
 
Raah Ambulance c'est tellement bien. J'sais pas quoi dire. C'était un putain de plaisir à lire :wasted:


J'vous met un truc histoire de participer. Mais ça date de plusieurs années, ça manque d'intérêt (délire de kikoulycéen). C'est un rêve que j'avais écrit parce qu'il était marquant, mais j'aime pas mon "style", enfin je le trouve vain et je sais pas m'en défaire.
En ce moment j'essaie de me remettre à écrire mais bon, y a du boulot u__u



Cactus

Le vent dû à notre vitesse s'engouffrait allègrement par la fenêtre ouverte et apportait une agréable fraîcheur dans l'habitacle. Le délicieux contraste entre ce courant d'air frais dans mes cheveux et l'humide chaleur de la nuque de cette fille dont je ne connaissais pas le nom, appuyée sur ma cuisse, me faisait par moment frissonner. Le Soleil était au zénith depuis un laps de temps que j'aurais eu du mal à définir, instaurant une chaleur enivrante qui donnait un aspect surréaliste et hors du temps à notre situation. Nous étions trois : deux demoiselles, dont les visages ne m'étaient pas totalement inconnus, et moi. Nous étions affalés sur une espèce d'amas de coussins à l'arrière d'un fourgon, qui se dirigeait dans la même direction depuis une durée dont j'aurais eu, là encore, du mal à juger. La créature dégoulinante de sueur qui se reposait sur mes jambes semblait dormir ; pour sa part, notre troisième comparse regardait défiler d'un air morose le paysage monotone qui s'offrait à sa vue. Je ne savais ni quel jour nous étions, ni depuis quand j'étais là, ni où nous allions et qui conduisait notre véhicule ; et encore moins pourquoi j'étais là, en compagnie de deux personnes dont j'ignorais l'identité, et qui m'étaient tout-au-plus vaguement familières. Toujours est-il que nous avancions. Dans un paysage qui me semblait plutôt typique de la Provence, ou quelque-chose comme ça. Une espèce de garrigue qui occupait inlassablement de grandes étendues dans l'ensemble plates, mais parsemées de petites collines. Nous finîmes par nous arrêter. Le camion nous déposa sous une espèce de grande construction de béton, qui aurait pu faire penser à un pont supportant une autoroute à six voies. Ne désirant point nous attarder en cet étrange espace, où régnait une ambiance malsaine, ainsi qu'un silence qui semblait en fait caractériser l'ensemble de l'espèce de désert dans lequel nous nous situions, nous nous mîmes rapidement à gravir la pente qui s'offrait à nous, parallèlement à la limite du territoire bétonné. Nous gravîmes donc en silence une sorte de sentier rocailleux, qui finit par arrêter de monter pour devenir à-peu-près plat. Nous marchions maintenant en travers d'une pente, sur un large chemin. Il n'y avait d'arbres que sur la partie inférieure de cette pente, soit à notre droite ; le dénivelé y était par ailleurs beaucoup plus important qu'à gauche, ou la pente n'était que légère. Nous marchâmes pendant un certain temps, avant d'arriver en surplomb d'une espèce de clairière. Des visages souriants, montés sur pilotis. Se balançant doucement au gré du faible vent qui refroidissait à présent l'atmosphère. La bienveillance réduite à une simple expression faciale, se répétant avec quelques variantes sur une douzaine d'individus de trois ou quatre mètres de haut. Des visages souriants montés sur pilotis, regardant je-n'aurais-trop-su-dire-où, mais donnant une étrange impression d'omnipotence. Ces visages semblaient peints, ou sculptés ; on aurait pu dire qu'ils émanaient simplement du bois qui les constituait, si c'était du bois. Ces êtres intrigants mais bizarrement familiers étaient en fait semblables à des masques aborigènes ; leur expression était symbolisée par des traits grossiers, mais ils donnaient l'impression d'être vivants, animés. Leurs regards semblaient converger vers un même endroit, comme si un orateur invisible leur adressait la parole. Nous assistions à une conférence. Quelqu'un, ou quelque-chose que nous ne voyions pas, qui devait se situer juste en dessous de nous, s'adressait à cette forêt de sourires sur bâtons, qui eux nous voyaient. Nous nous accroupîmes derrière une espèce de buisson, fascinés par ce spectacle. Le silence qui régnait toujours donnait un air surnaturel à la scène. Le vent se rafraîchit. Mon émerveillement fut brusquement mis à l'épreuve par un frisson de malaise. Les deux insignifiantes personnes qui m'accompagnaient semblaient de leur côté pétrifiées de terreur. Les premières détonations résonnèrent au moment où le regard des deux filles croisa le mien. Celle qui était éveillée pendant le trajet en fourgon tomba en avant. Un léger craquement se fit entendre dans le silence revenu pour quelques secondes, quand son nez se brisa au contact du sol rocailleux. De nouveaux tirs crépitèrent, et quelques pierres éclatèrent à côté de nous. Cette fois-ci la fusillade ne s'arrêta pas ; les détonations retentissaient de manière continue, à la manière d'une crécelle dans la main d'un enfant hyperactif. La fille qui était encore en vie m'adressa un bref regard angoissé avant de s'enfuir en courant par là d'où nous étions arrivés, pliée en deux pour éviter les tirs qui fusaient apparemment dans toutes les directions. Je restai allongé au sol, hébété, et quand elle disparut de mon champ de vision, je pris soudainement conscience de la chaleur qui pesait sur mes épaules. Le sourire des grands masques sur pattes m'hypnotisait, il en émanait une joie malsaine et entêtante. La fusillade, qui continuait, donnait l'impression de ne viser personne : divers cailloux et végétaux étaient touchés, mais j'étais pour ma part indemne. La violence insensée que traduisait cette avalanche sonore, alors que j'étais encore en vie, me donna mal à la tête, et c'en fût trop pour moi. Je repris conscience allongé sur du carrelage froid et sale. Je me traînai jusqu'au mur le plus proche et m'appuyai dessus. Mes jambes, ankylosées, me faisaient souffrir. Mon nez était également douloureux. La pièce qui s'offrait à ma vue était apparemment une salle de bain ; elle était intégralement carrelée et ne disposait d'aucune fenêtre. Un miroir était accroché au mur, à ma gauche, au dessus de lavabos comme on en trouve dans les toilettes publiques. Une ampoule nue et sale pendait au plafond et diffusait une lumière faible et tressautante. Il faisait froid. Moins d'une minute après mon réveil, une porte, que je n'avais tout d'abord pas remarquée , s'ouvrit lentement en grinçant. Je ne vis personne l'ouvrir, et son entrebâillement ne laissait apercevoir qu'une obscurité complète. Je sentais toutefois une présence, comme une entité invisible venue me rendre visite, et je commençais à entendre un râle grave et régulier. Ce souffle profond et envoutant semblait ne faire qu'un avec l'obscurité qui avait maintenant commencé à envahir la pièce, en s'engouffrant par l'ouverture de la porte qui continuait à pivoter. De longs doigts de ténèbres se mirent à ramper rapidement sur les murs, diffusant un froid plus glacial encore que celui qui régnait dans la pièce à l'origine. La pièce fondait, coulait et s'échappait par l'encadrement de la porte désormais grande ouverte sur le néant. L'ampoule résista un moment aux assauts de l'ombre, puis s'éteint dans un grésillement. Je restai assis, indifférent, attendant que quelque-chose se produise. Je fus brusquement recouvert par une substance visqueuse et désagréable, qui m'enveloppa avant de s'insinuer en moi par toutes les pores de ma peau ; je sentais ce corps étranger pénétrer mes sinus et mes oreilles, m'empêchant de respirer mais me maintenant en vie en contrepartie comme le ferait un marionnettiste vaudou. Je commençai à paniquer quand je sentis un contact métallique agresser mes paupières, et essayai vainement de me débattre lorsque deux lames de rasoir déchirèrent la fine membrane censée protéger mes yeux et entreprirent de me labourer les globes oculaires.
 
Salut !

Merci pour vos lectures.

Everett, j'ai bien aimé ta nouvelle pour plusieurs raisons : le style me plaît souvent et m'accroche - dans le sens positif du terme ! - parfois. De plus j'aime bien ce genre d'histoires qui se suffisent à elles-mêmes dans le sens où elles expriment une symbolique d'abord en la créant puis en la laissant partir à la fin du texte.

Mario, c'est un peu compliqué pour moi de commenter un texte pareil parce que je ne comprends pas tout. Je sais que je ne suis probablement pas toujours très doué pour déceler ce qui doit l'être, mais tu me rassures en précisant l'origine onirique du texte !
Quant au style, je ne suis pas à même de juger s'il est bon où non, seulement je pourrais avancer que :
- le style binaire (deux adjectifs) est un peu lourd parfois à lire.

Je dois y aller car on m'attend mais je repasserais éditer et finir mon post.
 
Y a aucune symbolique derrière si c'est ce qui te tracasse, j'ai fait ce que j'ai pu pour retranscrire mes souvenirs du rêve avant de les perdre en fait, c'est tout. Y a p'têt quelque chose à analyser mais ça découle pas de ma volonté :P
Et oui, c'est beaucoup trop lourd. C'est ce sur quoi j'essaye de travailler (en fait j'ai pas écrit de texte fini depuis, parce que… euh… je suis un sale flemmard), plus ou moins…
L'écriture c'était le seul type de création dans lequel j'étais à l'aise quand j'étais gosse, je maitrisais en général mieux que les gens de ma classe (du coup je faisais mon fayot en cours de français au collège), et j'ai toujours tenu ça pour acquis. Du coup j'ai jamais essayé de pousser le truc, j'ai pas évolué depuis et j'me retrouve avec des habitudes adolescentes dont je galère à me défaire :O donc au final il me reste pas mal de boulot avant de pouvoir être satisfait. Mais bon.
 
Salut à tous ! Je suis vraiment impressionné par vos écrits. On voit que vous prenez vraiment plaisir à écrire et c'est ce qui est le plus important. Ambulance, je dois dire que j'aime vraiment ton style d'écriture, tu arrives à sublimer des choses simples de la vie quotidienne. Je trouve qu'en seconde tu avais déjà une culture et une imagination débordante. En seconde, j'étais très loin de faire ce que tu fais. Actuellement, je suis en train d'écrire une petite nouvelle, je la poste dès que je l'ai finie. Malgré que je me sois orienté vers la filière scientifique après la seconde, il se trouve qu'après coup je découvre un plaisir à écrire. Je crois que ce plaisir a été développé avec mon intérêt pour la philosophie en terminale.

Continuez à en poster. Je savais bien que sur ce site, derrière ces pseudos se cachaient des humains doués pour l'écriture.

Merci à vous tous pour votre participation.
 
Je ne sais pas si je suis doué. Néanmoins j'ai aussi fait un lycée scientifique, comme toi.

Je peux vous poster l'autre nouvelle que j'ai, qui date d'il y a un ou deux ans (j'ai 19 ans). Je l'aime moins que la première, qui me fait parfois rire, mais bon. Les nouvelles sont interessantes à écrire mais je ne parviens pas forcément à grand chose, je préfère écrire des vers.
Je viens aussi de penser que j'ai en fait écris d'autres nouvelles (peu) mais je ne parviens pas à mettre la main dessus.

Enfin ! la voilà.

Lampadaire silencieux.

- Il va me tuer, c'est certain.
- Comment le savez-vous ?
Nous entrons dans l'appartement. Rita claque la port derrière elle, sans la verrouiller. Juste claquée.
Elle pose son sac, sort une cigarette. Elle jette l'allumette au sol.
- Je le sais, c'est tout. Il va me tuer, aujourd'hui.
Je ne remarque en elle que de la nervosité. - Elle sait l'arme braquée sur elle, elle attend la détonation, le "coup de fusil" hitchcokien.
Elle monte dans sa chambre par l'escalier qui s'élevait presque au milieu du salon, a droite du canapé. Je la suis.
Elle s'assoit sur son lit.
- Un histoire de sexe, me dit Rita. C'est vieux, et sans intérêt. Mais ça a pris des proportions gigantesques dans son esprit de malade. C'est un cinglé.
- Vous savez son nom .
- Folco.
- Il n'y a vraiment aucun moyen de l'arrêter ? m'enquis-je.
-Non. Aucun.
Elle se rend cette fois-ci près de la porte de sa chambre, la ferme a double tour. Clac, clac.
Il y a, tout apposé au mur, un vieux buffet, d'où dépassent de vieux papiers, des lettres déchirées et des billets jaunis. Le meuble est constellé d'une multitude de tiroirs.
Elle en ouvre un. Vide.
-Comment va t-il agir ?
- Comme il le fait toujours. Avec cette vieille barre en acier qu'il avait récupéré sur un Pontiac, je crois. Et avec son couteau. Il a l'habitude.
- C'est un monstre.
- Oui.
Elle ouvre les tiroirs un par un, de plus en plus rapidement, en ne prenant même plus la peine de les refermer. Elle est nerveuse.
J'en tirais un. Il y a, à l'intérieur, un coffret de santal. Je l'ouvre. Il renferme un assortiment de couteaux, de toutes les tailles, de toutes les formes, de toutes les douleurs.
C'est un monstre. Rita pâlit.
Pres de son lit je vois un table de nuit, avec un livre posé a l'envers, une bouteille d'eau a moitié vide sans bouchon et un paquet de Chesterfield. Son mari ? Son compagnon ?
Il allait être triste.
Rita se rend, le pas haché, a la salle de bain qui communique avec sa chambre. Je la vois s'assoir devant un miroir, se passer du rouge à lèvres. Une teinte discrète.
Je vois son visage se refléter dans la glace, tandis que abaissant le menton et relevant les sourcils, et se passe de l'eye-liner.
Ensuite, ce fut du fond de teint. Discrètement, toujours, soigneusement surtout. Elle n'est plus tout a fait jeune.
Les disgrâces de son visage sont mises en évidence par la lumière froide, blanche, mortuaire presque, que vomit le néon cabossé sans gaine.
En revanche, mon reflet est inexistant dans la glace. On voit sans difficulté la commode grise derrière ma silhouette.
Ainsi, lorsqu'elle se retourne, elle pâlit tant que son maquillage ne suffit pas a dissimuler sa blancheur.
Elle dit qu'il fallait qu'on descende.
- Mais s'il est en bas ?
Elle ignora ma question.
- Vous pourriez aussi rester ici et appeler quelqu'un.
- Non. Vous ne comprenez pas. Il n'y a rien a faire. Une femme doit me donner des vêtements. Elle me les apportera ici dans une heure. Je serai morte.
Sur ce, elle déverrouille la porte. Clac, clac, puis se glisse prudemment dans le couloir.
Je suis derrière elle. Nous nous arrêtons devant le miroir qui précède l'escalier. Je ne suis toujours pas reflété. Elle se fige, doucement, elle se fige.

Puis tout s'éclaire. Cette histoire, dans une vieille boite un peu pourrie, à Détroit. Cette soirée ou elle s'était faite baiser par cet enfoiré, Billy, je crois, un connard local. Je me souviens, nettement. Cette barre de métal tombé de ma voiture. Je l'ai pris, elle était froide, sans sentiment, prête a agir sans remords. Comme moi. Je suis entré dans leur chambre. Les craquements du mauvais sommier m'ont guidés dans l'obscurité. C'était excitant. Lorsqu'ils ont allumés la lumière, après peut être une heure, ou deux, j'était assis dans un coin de la chambre. Elle a bondit du lit, a poil, et s'est enfuie. Je n'ai rien pu faire. Mais lui, il a prit un flingue, et est passé par la fenêtre. Mais il savait ma rage aveugle, il savait qu'il allait mourir, il n'avait pas de doute.
Dans la ruelle noyée par les basses de la boite, près des bennes a ordure puante, il m'a tiré dessus. Mais j'avais oublié la douleur. Je l'ai frappé dans les jambes. Il s'est écroulé sur les pavés inégaux et sales. Je ne pouvais pas le laisser partir, pas après ça. Il criait, ses yeux brillaient. Il voulait de la pitié. Il ne savait pas, il ne savait rien. Il n'était rien, il n'avait pas d'importance pour moi. Ca ne me faisait rien.
J'ai pris son arme, j'ai tiré dans le lampadaire au dessus de nous. Il a éclaté, sans faire trop de bruit. Ca m'a passablement étonné. Ensuite, j'ai ouvert ma veste, sorti mon couteau, et je l'ai tué. Ca n'avait pas d'importance.

Rita, a présent, court dans l'escalier. Mais la course est vaine, elle le sait, je le sais. Je l'ai rattrapé au milieu du salon. Elle me frappe, avec un vase. Du sang coule sur mon visage. Du sang humain. Mais ca ne veut rien dire, je suis au dessus de ça.
Je lui prends les poignets, la retourne, dos contre moi. Je la couche sur une table devant moi, face à un miroir. Elle est seule, son mascara coule, elle est seule. Je rentre en elle. Elle ne dit rien, elle sait qui je suis.
Son reflet pleure.
Puis je la frappe, et la tue. Elle ne comprenait pas, il n'y avait rien d'autre a faire, et ça ne me fait rien du tout. Je suis mort, il y a longtemps déjà.
Quand la donatrice est entrée, une petite portoricaine, elle a tout de suite vu le cadavre, et a appelé les flics. Je suis sur le canapé, je bois du whisky, les flics passent devant moi.
Quelques jours plus tard, il ferment l'enquête, ferme l'appartement, éteignent les lumières, et je reste assis, seul, dans l'obscurité, guettant quelque signe de vie.
 
Ambulance et Everett Mc Gill vous avez vraiment une belle plume ! Mario j'ai pas lu encore, je vais faire ça quand mes yeux (et mon cerveau ?) ne seront plus rougis par la weed :weed:. Je me permets de vous filer le lien d'un site assez cool où vous pouvez publier vos nouvelles, il y a plusieurs catégories : très très court (ça peut même se résumer à un jeu de mot), poétique, strips (BD) et nouvelles. Y a des limites de signes selon les catégories mais c'est plutôt bien foutu et qui sait, peut-être que vous aurez la chance d'être publié : shortEdition, éditeur numérique de short littérature (bandes dessinées BD, strip, nouvelles, romans courts, poèmes, slam) et d'ebooks.
 
Je préfère passer par la voie de l'auto-édition, mais j'irais jeter un coup d'oeil à ton site :)
 
HS total mais purée cosmique tu es de quelle région ?
 
Pour ton accent lol
 
Ah quitte à parler d'auto-édition autant mentionner Blurb , les livres sont édités à la commande (pas de stocks donc), l'auteur fixe la marge qu'il veut rajouter au coût de production, y a plusieurs choix de qualités (papier de base ou glacé, couleur ou n&b…), et ben le concept c'est que n'importe qui peut mettre un bouquin en vente sans avoir à avancer de thune.

J'ai plusieurs potes qui ont sorti des livres avec et c'est plutôt sympathique. Faut juste avoir la patience de s'occuper de la mise en page (soit avec leur logiciel, soit avec InDesign)
 
Purée Cosmique a dit:
Loire Atlantique pourquoi ?

Ta tete me disait quelque chose. mais j'ai jamais ete en loire atlantique donc a moins que tu sois venua bxl
 
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