Ahijado
Neurotransmetteur
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[Edit : Epsil]
[DEPLACÉ => Dissociatifs]
Bonjour, voici un petit trip report de ce que j'ai vu/senti/vécu hier soir. Bien sûr, impossible de dire avec des mots ce que l'on ressent réellement ...
16h00 : 480 mg de DXM + une bière (3,95 cl d’éthanol)
17h00 : 120 mg de DXM
20h30 : 60 mg de DXM
20h45 : douille datura + tabac + shit
Très vite après l’ingestion, les effets euphorisants du premier plateau se font ressentir, la musique est plus intense, je me sens calme, apaisé et plein de dynamisme, même si les grosses gélules de Tuxium ne plaisent pas trop à mon système digestif.
Après une heure et demi et une nouvelle prise de DXM, il commence à faire noir, la symphonie du nouveau monde résonne très fort dans ma chambre, je l’écoute, calmement allongé dans mon lit. Mais la montée est contrariée par une hyper-émotivité : le caractère social des premiers plateaux, quand on est seul, a tendance à déprimer. Je me sens triste, si triste, et seul, si seul ! J’espère de tout mon cœur recevoir un coup de téléphone féminin, mais mes meilleures amies, à qui il m’aurait fait plaisir de parler, sont indisponibles, ou en cours, ou sans crédit.
Heureusement, le silence est très vite interrompu par un cher ami psychonaute, à qui je fais part de mes états d’âme. Je suis encore aux plateaux inférieurs, un peu somnolent, mais parler me fait le plus grand bien.
2h plus tard, alors que strictement rien ne s’est passé, il me rappelle, alors que lui-même est complètement déchiré au cannabis, savoir où j’en suis dans mon trip. Je ne suis toujours pas parti, lui dis-je, aucun visuel, bien que par moment j’ai de gros trous de mémoire et des difficultés à exprimer les idées à la con qui me traversent l’esprit. J’attends avec impatience de quitter le deuxième plateau pour le troisième, espérant vouloir intensifier, avec ces 600 mg, l’enrichissement procuré par 500 mg.
Après quelques quarts d’heure de discussion, j’interromps ma conversation pour aller dans le voisinage demander si personne ne peut me dépanner d’un peu de « thé ». Une douce fumée aurait été très appréciée pour diminuer l’anxiété du DXM et permettre la montée aux plateaux visuels. Personne n’en a, malheureusement, mais le fait de me déplacer me permet de constater que, quoi que j’en dise, je suis quand même beaucoup plus défoncé qu’il n’y parait : ma démarche est lente et mal aisée, je m’exprime à mon voisin de façon bizarre…
À défaut, je retourne chez moi, reprend 60 mg de DXM, mettant ma difficulté à avoir des visuels et un travail introspectif sur le dos que je n’étais pas tout à fait à jeun quand j’ai pris les 500 premiers mg (erreur !). Sobre, je ne pense pas que j’aurais tenté d’en prendre une telle dose, mais la défonce me persuadait de ma sobriété, de façon contradictoire.
Je retourne ensuite dans ma chambre, toujours lumière éteinte, me met des écouteurs dans les oreilles, et écoute « She’s like a rainbow », des Rolling Stones, dont j’avais déjà remarqué la veille les capacités enthéogènes de cette musique, après avoir pris une douille* trop grosse d’un shit trop bon. La musique est réellement magnifique comme jamais, je m’immerge complètement dans l’instant présent, le temps est démesurément ralenti, mais c’est une bonne chose pour bien profiter d’une si belle chanson. Tout en écoutant le morceau, je me claque évidemment une nouvelle fois une douille, beaucoup moins chargée en shit (les restes de la douille de la veille que je n’avais pas finie, à défaut d‘en avoir trouvé du neuf), mais pimentée de feuilles de datura séchée pour potentialiser et le DXM, et le THC. Ben, c’est dégueu, mais ça potentialise bien.
Un individu saugrenu me rappelle à nouveau, je crois que je le traite de geek, puisque un ancien trip au DXM lui avait valu l’honneur d’être couronné Premier Geek de l’Humanité. Je lui avoue que je suis déchiré comme jamais, mais toujours aucun visuel. Je me sens partir de plus en plus, le DXM me monte à la tête. Je dialogue tant bien que mal, somnolant de cette façon si propre au DXM. Je suis de plus en plus coupé de la réalité extérieure à ma pièce en ce moment, et tout ce que me raconte mon interlocuteur et ayant trait à des phénomènes extérieurs me semble étrangement irréaliste, mais disposant de la beauté féérique d’un mythe magnifique. Imaginer ainsi qu’il puisse exister une chose nommée « Terminale S » me fait vivre des choses assez indescriptibles dans ma tête, mais extrêmement intense. L’évocation de mon propre passé de lycéen est du même registre, irréel mais pourtant tellement palpable !
Des visuels commencent à se faire percevoir, les motifs répétitifs de mon mur prennent une consistance beaucoup plus forte, et deviennent l’espace d’un instant très lumineux.
Après avoir décroché, je pars encore plus loin avec la musique, mon corps est extrêmement anesthésié, j’ai l’impression d’avoir des fourmis dans tous les membres, mais sans que cela soit réellement désagréable. C’est sur ce plan très différent de la kétamine. Par moment, je suis pris de spasmes très localisés, dans la mâchoire inférieure par exemple, ou au sourcil gauche. Je commence à regretter d’avoir pris 660 mg.
Une pensée bizarre commence à m’obséder, comme déjà plusieurs fois quand je suis trop déchiré : l’idée d’un possible suicide pas réellement conscient. La fenêtre occupe largement mes pensées : et si je me défenestrais, soit pour fuir, soit parce que je n’y comprends plus rien à la vie ? La possibilité d’avoir dépassé la dose létale de DXM, bien que je savais que ce n’était pas possible, m’a traversé aussi plusieurs fois l’esprit.
À un moment, avant d’avoir raccroché, j’ai connu un effet rush très particulier : alors que, déjà, je regardais la fenêtre, seule source de lumière grâce à nos amis les lampadaires, j’ai senti le monde basculer violemment dans un peu tous les sens. Tous mes repaires spatiaux se sont déconstruis, détruits, je ne savais plus dans quel sens j’étais, ni par rapport à quoi. J’ai alors compris la fenêtre comme étant une source lumineuse vers laquelle mon corps astral se déplaçait : j’étais mort, et j’étais attiré vers cette lumière, belle, inquiétante, énigmatique. Elle n’avait rien de divin : son seul mérite était d’exister réellement, quand tout le reste de l’univers n’était que fantaisie délirante ou juste néant. cela n’a pas duré très longtemps.
Plus tard, après avoir éteint tant bien que mal la musique, je décide d’aller aux toilettes. Une autre peur stupide m’obsède, celle de me souiller, mes membres étant anesthésiés et la molécule ayant un certain côté myorelaxant. Pourtant, mon corps ne m’appartenait plus, semblait juste un détail de ma vision aussi futile qu’un motif de papier peint. Il me faut faire juste deux petits mètres à peine, la porte des toilettes étant presque en face de la mienne dans le couloir. C’est une véritable aventure épique, la lumière me perturbe comme pas possible, et l’espace clos minuscule des WC est si étrange… Avec un temps tellement modifié, ça devient absolument bizarre et intense, ce ridicule déplacement.
De retour dans mon lit, vidé, je commence à réellement ne plus rien comprendre à la vie, à être complètement perdu. Des scènes de pensées sinistres et à moitié mystiques se suivent, sans lien ni cohérence les unes avec les autres. L’interprétation de ce que je vois varie tout autant, créant des scènes extrêmement diversifiées à partir des mêmes visions.
L’ancrage dans l’instant présent est fort comme jamais, il me semble que seul l’instant présent existe, qu’il n’y a rien ni avant ni après. Cet ancrage me permet de relativiser énormément sur l’importance de l’existence et tout ce genre de choses. Une constatation : la mort, ce n’est que ça. La mort semble banale, quotidienne. Je n’aurais aucune peur à devoir l’affronter alors, si elle n’est pas douloureuse. En effet, autant que l’idée de mourir ne m’inquiète pas du tout, la possibilité de salir mon corps, de l’abimer, en bref de le trouver souillé ou déformé le lendemain, me stresse.
Mais bref : la mort est devenue banale, une fin en soi de la vie, une conclusion désirable, et un accès à la sérénité. D’un autre côté, l’idée d’amour est très présente, comme base indissociable de la vie et de la mort. Idée banale également, mais dont on comprend qu’il ne servirait à rien de s’en détacher, qu’il faut à l’inverse profiter au maximum du soutien et des câlins d’une âme sœur. Le message sur l’amour est à mettre en parallèle avec celui du LSD sur ce même thème, je pense.
Plus folklorique, passé une certaine heure, la lumière du couloir s’allume, il y a du bruit, des voix : voici quelqu’un qui vient d’arriver chez moi. J’appelle, d’une voix certainement déraillé, lente, presque plaintive. Il s’agit de ma sœur, accompagnée de son copain, ils rentrent du bar. Ma sœur vient dans ma chambre me parler. J’ai énormément de difficultés à la reconnaitre, alors tenir une conversation cohérente quand on n’a pas accès à sa mémoire immédiate et encore moins à sa mémoire à long terme, ce n’est même pas la peine d’y penser ! Elle remarque bien que je suis déchiré comme un phoque, me demande pourquoi j’ai fait ça, me dit d’arrêter de raconter des conneries. Ce qui lui fait le plus de peine, je crois que ce n’est pas tant le fait que je sois déchiré, mais plutôt celui que je le fasse seul : n’ayant jamais consommé de substances enthéogènes, elle peut difficilement comprendre la nécessité de l’isolement pour effectuer un travail introspectif fort.
Enfin bref, après son départ recommence le délire solitaire du trippé. Je finis par m’endormir après un certain temps, pour faire des rêves assez désagréables où je croise des personnes que j’ai toujours haïes, avec des visages enlaidis (grosses cicatrices, yeux crevés ou énormes, etc.), me voulant du mal.
Bon, pour (enfin !) conclure, je dirais que je ne sais pas trop si j’étais au 3e ou au 4e plateau, sans doute à cheval sur les deux. Je suis déçu d’avoir eu, au final, si peu de visuels par rapport à mes expériences précédentes très colorées.
Sinon, j’ai vécu un trip beaucoup plus intense et éprouvant que mon précédent à 500 mg. Surtout, un trip jamais marrant. Je déconseille les plateaux supérieurs en solitaire, prenez au moins un sitter, surtout si vous ne connaissez pas très bien les dissociatifs.
Gardez aussi toujours du cannabis avec vous si vous voulez un trip au DXM, c’est toujours apaisant, et ça permet d’accélérer une bonne partie de la montée.
Je dirais aussi de ne pas être seul dans les heures où l’on est aux plateaux inférieurs : ils n’offrent pas de travail introspectif ni d’enrichissements, ils sont uniquement sociables. Alors, la solitude, c’est très lourd, surtout que ça offre une sensibilité extrême !
*en guise de douille, j’ai adapté le foyer d’une pipe véritable de bruyère à un bang. Ça roxe !
[DEPLACÉ => Dissociatifs]
Bonjour, voici un petit trip report de ce que j'ai vu/senti/vécu hier soir. Bien sûr, impossible de dire avec des mots ce que l'on ressent réellement ...
16h00 : 480 mg de DXM + une bière (3,95 cl d’éthanol)
17h00 : 120 mg de DXM
20h30 : 60 mg de DXM
20h45 : douille datura + tabac + shit
Très vite après l’ingestion, les effets euphorisants du premier plateau se font ressentir, la musique est plus intense, je me sens calme, apaisé et plein de dynamisme, même si les grosses gélules de Tuxium ne plaisent pas trop à mon système digestif.
Après une heure et demi et une nouvelle prise de DXM, il commence à faire noir, la symphonie du nouveau monde résonne très fort dans ma chambre, je l’écoute, calmement allongé dans mon lit. Mais la montée est contrariée par une hyper-émotivité : le caractère social des premiers plateaux, quand on est seul, a tendance à déprimer. Je me sens triste, si triste, et seul, si seul ! J’espère de tout mon cœur recevoir un coup de téléphone féminin, mais mes meilleures amies, à qui il m’aurait fait plaisir de parler, sont indisponibles, ou en cours, ou sans crédit.
Heureusement, le silence est très vite interrompu par un cher ami psychonaute, à qui je fais part de mes états d’âme. Je suis encore aux plateaux inférieurs, un peu somnolent, mais parler me fait le plus grand bien.
2h plus tard, alors que strictement rien ne s’est passé, il me rappelle, alors que lui-même est complètement déchiré au cannabis, savoir où j’en suis dans mon trip. Je ne suis toujours pas parti, lui dis-je, aucun visuel, bien que par moment j’ai de gros trous de mémoire et des difficultés à exprimer les idées à la con qui me traversent l’esprit. J’attends avec impatience de quitter le deuxième plateau pour le troisième, espérant vouloir intensifier, avec ces 600 mg, l’enrichissement procuré par 500 mg.
Après quelques quarts d’heure de discussion, j’interromps ma conversation pour aller dans le voisinage demander si personne ne peut me dépanner d’un peu de « thé ». Une douce fumée aurait été très appréciée pour diminuer l’anxiété du DXM et permettre la montée aux plateaux visuels. Personne n’en a, malheureusement, mais le fait de me déplacer me permet de constater que, quoi que j’en dise, je suis quand même beaucoup plus défoncé qu’il n’y parait : ma démarche est lente et mal aisée, je m’exprime à mon voisin de façon bizarre…
À défaut, je retourne chez moi, reprend 60 mg de DXM, mettant ma difficulté à avoir des visuels et un travail introspectif sur le dos que je n’étais pas tout à fait à jeun quand j’ai pris les 500 premiers mg (erreur !). Sobre, je ne pense pas que j’aurais tenté d’en prendre une telle dose, mais la défonce me persuadait de ma sobriété, de façon contradictoire.
Je retourne ensuite dans ma chambre, toujours lumière éteinte, me met des écouteurs dans les oreilles, et écoute « She’s like a rainbow », des Rolling Stones, dont j’avais déjà remarqué la veille les capacités enthéogènes de cette musique, après avoir pris une douille* trop grosse d’un shit trop bon. La musique est réellement magnifique comme jamais, je m’immerge complètement dans l’instant présent, le temps est démesurément ralenti, mais c’est une bonne chose pour bien profiter d’une si belle chanson. Tout en écoutant le morceau, je me claque évidemment une nouvelle fois une douille, beaucoup moins chargée en shit (les restes de la douille de la veille que je n’avais pas finie, à défaut d‘en avoir trouvé du neuf), mais pimentée de feuilles de datura séchée pour potentialiser et le DXM, et le THC. Ben, c’est dégueu, mais ça potentialise bien.
Un individu saugrenu me rappelle à nouveau, je crois que je le traite de geek, puisque un ancien trip au DXM lui avait valu l’honneur d’être couronné Premier Geek de l’Humanité. Je lui avoue que je suis déchiré comme jamais, mais toujours aucun visuel. Je me sens partir de plus en plus, le DXM me monte à la tête. Je dialogue tant bien que mal, somnolant de cette façon si propre au DXM. Je suis de plus en plus coupé de la réalité extérieure à ma pièce en ce moment, et tout ce que me raconte mon interlocuteur et ayant trait à des phénomènes extérieurs me semble étrangement irréaliste, mais disposant de la beauté féérique d’un mythe magnifique. Imaginer ainsi qu’il puisse exister une chose nommée « Terminale S » me fait vivre des choses assez indescriptibles dans ma tête, mais extrêmement intense. L’évocation de mon propre passé de lycéen est du même registre, irréel mais pourtant tellement palpable !
Des visuels commencent à se faire percevoir, les motifs répétitifs de mon mur prennent une consistance beaucoup plus forte, et deviennent l’espace d’un instant très lumineux.
Après avoir décroché, je pars encore plus loin avec la musique, mon corps est extrêmement anesthésié, j’ai l’impression d’avoir des fourmis dans tous les membres, mais sans que cela soit réellement désagréable. C’est sur ce plan très différent de la kétamine. Par moment, je suis pris de spasmes très localisés, dans la mâchoire inférieure par exemple, ou au sourcil gauche. Je commence à regretter d’avoir pris 660 mg.
Une pensée bizarre commence à m’obséder, comme déjà plusieurs fois quand je suis trop déchiré : l’idée d’un possible suicide pas réellement conscient. La fenêtre occupe largement mes pensées : et si je me défenestrais, soit pour fuir, soit parce que je n’y comprends plus rien à la vie ? La possibilité d’avoir dépassé la dose létale de DXM, bien que je savais que ce n’était pas possible, m’a traversé aussi plusieurs fois l’esprit.
À un moment, avant d’avoir raccroché, j’ai connu un effet rush très particulier : alors que, déjà, je regardais la fenêtre, seule source de lumière grâce à nos amis les lampadaires, j’ai senti le monde basculer violemment dans un peu tous les sens. Tous mes repaires spatiaux se sont déconstruis, détruits, je ne savais plus dans quel sens j’étais, ni par rapport à quoi. J’ai alors compris la fenêtre comme étant une source lumineuse vers laquelle mon corps astral se déplaçait : j’étais mort, et j’étais attiré vers cette lumière, belle, inquiétante, énigmatique. Elle n’avait rien de divin : son seul mérite était d’exister réellement, quand tout le reste de l’univers n’était que fantaisie délirante ou juste néant. cela n’a pas duré très longtemps.
Plus tard, après avoir éteint tant bien que mal la musique, je décide d’aller aux toilettes. Une autre peur stupide m’obsède, celle de me souiller, mes membres étant anesthésiés et la molécule ayant un certain côté myorelaxant. Pourtant, mon corps ne m’appartenait plus, semblait juste un détail de ma vision aussi futile qu’un motif de papier peint. Il me faut faire juste deux petits mètres à peine, la porte des toilettes étant presque en face de la mienne dans le couloir. C’est une véritable aventure épique, la lumière me perturbe comme pas possible, et l’espace clos minuscule des WC est si étrange… Avec un temps tellement modifié, ça devient absolument bizarre et intense, ce ridicule déplacement.
De retour dans mon lit, vidé, je commence à réellement ne plus rien comprendre à la vie, à être complètement perdu. Des scènes de pensées sinistres et à moitié mystiques se suivent, sans lien ni cohérence les unes avec les autres. L’interprétation de ce que je vois varie tout autant, créant des scènes extrêmement diversifiées à partir des mêmes visions.
L’ancrage dans l’instant présent est fort comme jamais, il me semble que seul l’instant présent existe, qu’il n’y a rien ni avant ni après. Cet ancrage me permet de relativiser énormément sur l’importance de l’existence et tout ce genre de choses. Une constatation : la mort, ce n’est que ça. La mort semble banale, quotidienne. Je n’aurais aucune peur à devoir l’affronter alors, si elle n’est pas douloureuse. En effet, autant que l’idée de mourir ne m’inquiète pas du tout, la possibilité de salir mon corps, de l’abimer, en bref de le trouver souillé ou déformé le lendemain, me stresse.
Mais bref : la mort est devenue banale, une fin en soi de la vie, une conclusion désirable, et un accès à la sérénité. D’un autre côté, l’idée d’amour est très présente, comme base indissociable de la vie et de la mort. Idée banale également, mais dont on comprend qu’il ne servirait à rien de s’en détacher, qu’il faut à l’inverse profiter au maximum du soutien et des câlins d’une âme sœur. Le message sur l’amour est à mettre en parallèle avec celui du LSD sur ce même thème, je pense.
Plus folklorique, passé une certaine heure, la lumière du couloir s’allume, il y a du bruit, des voix : voici quelqu’un qui vient d’arriver chez moi. J’appelle, d’une voix certainement déraillé, lente, presque plaintive. Il s’agit de ma sœur, accompagnée de son copain, ils rentrent du bar. Ma sœur vient dans ma chambre me parler. J’ai énormément de difficultés à la reconnaitre, alors tenir une conversation cohérente quand on n’a pas accès à sa mémoire immédiate et encore moins à sa mémoire à long terme, ce n’est même pas la peine d’y penser ! Elle remarque bien que je suis déchiré comme un phoque, me demande pourquoi j’ai fait ça, me dit d’arrêter de raconter des conneries. Ce qui lui fait le plus de peine, je crois que ce n’est pas tant le fait que je sois déchiré, mais plutôt celui que je le fasse seul : n’ayant jamais consommé de substances enthéogènes, elle peut difficilement comprendre la nécessité de l’isolement pour effectuer un travail introspectif fort.
Enfin bref, après son départ recommence le délire solitaire du trippé. Je finis par m’endormir après un certain temps, pour faire des rêves assez désagréables où je croise des personnes que j’ai toujours haïes, avec des visages enlaidis (grosses cicatrices, yeux crevés ou énormes, etc.), me voulant du mal.
Bon, pour (enfin !) conclure, je dirais que je ne sais pas trop si j’étais au 3e ou au 4e plateau, sans doute à cheval sur les deux. Je suis déçu d’avoir eu, au final, si peu de visuels par rapport à mes expériences précédentes très colorées.
Sinon, j’ai vécu un trip beaucoup plus intense et éprouvant que mon précédent à 500 mg. Surtout, un trip jamais marrant. Je déconseille les plateaux supérieurs en solitaire, prenez au moins un sitter, surtout si vous ne connaissez pas très bien les dissociatifs.
Gardez aussi toujours du cannabis avec vous si vous voulez un trip au DXM, c’est toujours apaisant, et ça permet d’accélérer une bonne partie de la montée.
Je dirais aussi de ne pas être seul dans les heures où l’on est aux plateaux inférieurs : ils n’offrent pas de travail introspectif ni d’enrichissements, ils sont uniquement sociables. Alors, la solitude, c’est très lourd, surtout que ça offre une sensibilité extrême !
*en guise de douille, j’ai adapté le foyer d’une pipe véritable de bruyère à un bang. Ça roxe !