Stylo 2.0
Holofractale de l'hypervérité
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Salut à tous les Loulous surfeurs des vagues cosmiques. La paix, la grâce et les hallus en abondance soient sur vous et vos proches, pour les boucles des boucles, amen.
De la DMT ?
Ça n'était pas du tout prévu. Ce midi, mon frangin Lefeu m'a dit : "On va dans la forêt ?
- Faire quoi ?
- À ton avis ?"
Je savais qu'il lui restait de la diméthyltryptamine, du matériel qu'il avait lui-même extrait. Je le savais mais je n'avais jamais songé à retenter l'expérience, depuis la dernière fois que je me suis frotté à celui qu'on a coutume d'appeler Dimitri (pour que les passants ne comprennent pas).
Quelque chose me dit que j'ai assez attendu. Cela fait plus de deux ans, maintenant. Depuis la dernière expérience, j'ai pris le temps de méditer la principale chose que j'ai apprise : pour vivre l'expérience de la DMT pleinement, je dois être prêt à mourir, considérant que la substance fait mourir, dans le sens où elle détache du corps. Non seulement j'ai médité cela, mais encore j'ai peu après arrêté de prendre tout produit psychédélique. J'ai compensé cette absence d'introspection psychédélique par un cheminement religieux (j'ai reçu le sacrement de la confirmation) et par un travail thérapeutique à caractère psychanalytique (ah, oui, je suis étudiant en master de psychologie clinique). Autant de choses qui fournissent du sens à mon quotidien. Ces presque deux ans sans drogue ont permis de prendre du recul sur quatre ans de psychés. J'ai principalement exploré les monothéismes. Outre mon christianisme, je me suis intéressé à l'islam, étant passionné du dialogue avec les musulmans.
Mais cela n'a pas d'importance sur le coup. Mon frère m'a proposé de prendre de la DMT, spontanément, alors je répond, spontanément, d'accord. Mon frère, c'est le champion pour extraire des psychédéliques naturels, je peux lui faire confiance pour le produit. Il a fait essayer la DMT à tous ses potes... même en les prévenant, ça a été dur, parce qu'ils sont assez jeunes. La DMT s'est rapidement taillé une réputation, chez ses amis : c'est bizarre, c'est bourin, mieux vaut un joint.
Alors, on va dans la forêt ! On rassemble le matériel pour faire du feu, on se dispute sur l'endroit le plus approprié, et tombe d'accord sur une zone couverte de feuilles mortes et de petites pousses vertes. On allume le feu, on se pose, et Lefeu (c'est mon frangin) commence à mettre au point le matériel : une bouteille percée pour laisser passer une douille, un tuyau de cuivre bouché à son extrémité par de la paille de fer. La DMT sera déposée sur la paille de fer. Chauffée par un briquet, la paille de fer transmet la chaleur à la DMT qui doit se vaporiser à une certaine température sinon ça ne marche pas. L'eau de la bouteille a la même fonction que pour un bang : ça nettoie la fumée.
On se demande qui en prendra en premier. On se décide, je ne sais trop comment, à ce que ce soit moi. Et voilà que j'ai les fesses posées sur un tapis de feuilles mortes, au milieu d'une combe, avec des rochers autour de moi, et des arbres au-dessus de ma tête. On me l'avait dit : la DMT c'est meilleur en forêt.
On s'active pour mettre en route la vaporisation, au briquet, et je tire doucement, ça fait des bulles, le briquet s'arrête, je recrache de la fumée, on recommence, ça ne monte pas encore, on retente, la fumée vient, il y en a beaucoup, on recommence, les doigts de Lefeu qui tiennent le briquet commencent à changer de forme, doucement, on continue, je n'ai aucune idée de la dose que je respire, mais au bout d'un moment ces questions n'ont plus d'importance. Je m'allonge sur le dos, sur le tapis de feuilles mortes qui m'accueillent dans de légers craquements qui ont tous leur voix propre.
Ça vient.
Le bruit revient.
Les images qui ne sont pas de ce monde.
Le vent souffle, les arbres sifflent, l'univers entier respire d'une symphonie susurrée étrangère au quotidien.
Les images plus fortes.
Le flux me remplit. Il m'envahit, il prend possession de moi.
J'ai appris ma leçon : "J'accepte de mourir, j'accepte de mourir".
On m'écrase, on vérifie ma docilité.
Je me laisse remplir, mon visage se tord d'une extase sans nom.
Le flux m'écrase toujours, il semble me tester encore.
Le coeur bat comme un beat de darkpsy.
Il reste une question : Où allons-nous ?
Le flux me répond : vers la droite.
Je me tourne vers la droite. Il y a des feuilles mortes, quoi d'autre ? Mais c'est trop tard, déjà j'ai voulu trop savoir, déjà je me suis séparé du flux, j'ai questionné ses intentions, et je n'ai pas compris sa réponse.
Je contemple les feuilles mortes, notemment l'une d'entre elles, qui adoptent milles visages changeants. C'est toujours une feuille morte, mais déjà elle se décompose, déjà elle sait qu'elle n'existe pas. Mais je ne comprend pas où la DMT veut en venir.
Le glouglou de la bouteille retentit. Mon frère est en train de fumer la fin de la douille de DMT. Mes pensées forment des phrases trop longues. Je lui demande : "Qu'est-ce que tu fais ?" et pas de réponse.
Je n'ai aucun élément qui me dise quoi faire.
Automatismes.
Sur le dos.
Toujours ce bruit stridant !
Respirer.
Les arbres sifflent.
J'ai raté le train, mais ce n'est pas grave, je n'ai qu'à respirer et tout ira bien.
Le flux revient, très puissant encore mais moins insistant.
De la mer de flux émerge un bloc de pensée qui m'appartiennent, et qui formulent ce genre de phrase : "Ça n'a pas de nom, et ça ne m'instruira que si que je renonce à être ce que je ne suis pas."
Respire encore.
Tout va bien.
Le flux repart doucement, il se dilue dans les arbres.
Mes pensées, seules dans le moment présent.
Mon corps, seul dans l'espace.
Je peux enfin reparler à mon frère : "Le plus important, c'est ici et maintenant". C'est la même conclusion que ce qu'a donné la méditation à laquelle je me suis exercé. Seul l'instant présent est important, seul l'ici est important.
Tout se recadre, tout devient cohérent, le malaise qui crayonnait l'existence de façon si pesante encore il y a deux minutes rejoint le malaise ordinaire du névrosé que je suis.
Après quelques mots échangés avec mon frère, je me jette sur mon papier pour noter les mots-clés : j'accepte de mourir - mais je n'accepte pas entièrement - vers où aller ? - vers la droite - à droite il y a des feuilles mortes, dont une qui bouge - j'entends Lefeu tirer sur la douille, ça fait une pensée parasite - j'admet que cette entité qui n'a pas de visage ne m'instruit qu'à condition que je renonce à être ce que je pense être - le résultat principal c'est comme toujours ici et maintenant.
J'émerge de ma feuille pour reprendre la conversation avec mon frangin, qui n'a pas envie du tout de fumer à son tour. Il m'a vu partir, ça l'a déjà fait flipper (il est plus jeune que moi), alors quand il a finit la douille, il a ressenti le truc à nouveau... et ouais, je confirme, cette substance ce n'est pas de la barbapapa.
Devant le feu, nous rassemblons nos esprits, discutons de l'expérience, jusqu'à évoquer l'aïkido que j'ai commencé à pratiquer cette année, et voilà qu'on se retrouve à apprendre à se battre comme les chiots d'une portée. On se jette dessus, on se met par terre, on mesure nos forces sans se mettre en danger, on apprend à contrôler nos gestes et à oublier la peur, dans l'optique d'être plus forts une fois face au monde. Un super week-end.
Pour résumer l'expérience sous emprise de la drogue.
Peu après avoir fini d'inhaler toute la fumée, je ressens les effets, me détend et me laisse m'emporter. Rapidement, le bruit de fond vient, le flux m'écrase, mais je suis rassuré parce que je me suis préparé mentalement et spirituellement. J'accepte de mourir, du moins je fais de mon mieux, ce qui permet une fusion au moins partielle avec le flux, qui m'entraîne quelque part, sans doute hors de mon corps. Le coeur fait savoir qu'il n'est pas rassuré, je demande où on va, et à ce moment, je rate l'information. Le flux va de bas en haut, et ensuite à droite, et moi je pense qu'on va à droite dans le monde matériel. À partir de là, je suis sûr d'être à côté de la plaque, à contempler des feuilles mortes. Les pensées parasites dues à mon frère qui finit de couler la douille n'aident pas. Finalement, je refuse de me laisser entraîner par la peur et la sollitude, je me retourne et me met à respirer comme j'ai appris, ce qui permet de stabiliser l'expérience à un niveau praticable, même si l'opportunité de me laisser emporter ailleurs n'existe plus. Les effets de la drogue rejoignent un niveau psychédélique plus accessible, ce qui me permet de revalider les enseignements reçus sur l'ici et le maintenant. Pour conclure, quelques mots parlés et écrits permettent de fixer le vécu dans une matérialité partageable.
Bordel j'écris différemment depuis que je fais psycho.
Bien sûr, j'ai l'esprit qui bouillonne d'idées sur la manière de comprendre tout ce bazar. Je vais essayer de classer tout ça.
L'expérience dépend de chacun.
C'est quelque chose qui me frustre, chaque fois que je me frotte à Dimitri, je ne vois nulle trace de ces elfes-machines dont parle Terence McKenna (machine elves). Bien sûr, il faut passer le breakthrough, mais zut, quoi, zut de zut, décidément il n'y a aucune entité qui me parle en me disant "Bonjour, je m'appelle Zorglub, je viens de la cinquième dimension, venez, suivez-moi." Je tombe chaque fois sur un écrasant silence tout crissant, devant un vide anonyme qui me presse de partout sans dire son nom.
Je crois que je vais considérer que c'est juste Terence qui les voyait, ces petits elfes machines. À moi, la DMT parle un autre langage, sans doute le langage que je préfère, à savoir celui du monothéisme, où Dieu ne peut être nommé, car il transcende tout.
Là je suis plus à l'aise ! Étudier la rencontre entre Dieu et les prophètes, c'est devenu mon hobby ces derniers temps. D'une façon récurrente, ça se passe comme ça :
- Dieu fait signe, plus ou moins subtilement.
- Le prophète, pour ainsi dire, décroche le téléphone.
- Dieu envoie son message, pas subtilement du tout.
- Le prophète, écrasé par l'expérience, en sort transformé.
Dans la Torah, Dieu parle à Moïse par le buisson embrasé. Il lui donne son nom : "Je suis ce que je suis" (Exode 3, 14). Le tétragramme YHWH, qu'on transcrit avec Yahvé ou Jéhovah, est aujourd'hui imprononçable, mais vient du verbe "être" conjugué à plusieurs temps.
Au prophète Élie, Dieu apparaît d'abord dans des signes prodigieux, puis dans un silence subtil (tiens tiens). (I Rois 19)
Le prophète Ésaïe a droit à la mainstage du Hadra dans le temple : du feu, de la fumée, des anges, des grosses visions (Ésaïe 6). Ézéchiel aussi a de grosses visions. Dieu viens le voir alors qu'il est au bord d'une rivière, et là, ça ne fait pas dans la dentelle : des ailes multiples, plusieurs visages, des yeux partouts, des roues qui tournent sans tourner, du feu, des éclairs... (Ézéchiel 1)
Jean, quand l'apocalypse lui est révélée, entend la voix pareille au son de la trompette (tiens tiens), il y a une porte ouverte dans le ciel, il est entraîné par l'esprit, et voit Dieu sur son trône. (Apocalypse 4)
Muhammad, le prophète de l'islam, est en train de dormir dans sa grotte préférée quand il se fait réveiller par l'ange Gabriel, qui lui présente un livre et lui ordonne de réciter. Mohammad ne sait pas lire, Gabriel l'étrangle. C'est un Muhammad terrifié qui rentre chez lui pour se planquer dans son lit, avec, gravés dans sa mémoire, les cinq premiers versets du Coran. (Des hadiths racontent l'épisode, les versets du Coran sont à trouver dans la sourate 96, versets 1-5)
Ces expériences sont à mettre en relation les unes avec les autres, et avec la mienne. Comme Élie ou Jean, j'ai entendu ce son qui ressemble à la fois au silence et au bruit d'une trompette. Ce son de la DMT, il me fait flipper, flipper, flipper. Tiens, je ne suis pas le seul à avoir peur, apparemment c'est la règle chez les prophètes.
Maintenant, je me fait une idée de la force de la vocation prophétique. Pour suivre cette voix et accepter de l'écouter entièrement, il faut s'y abandonner complètement, il faut disparaître, ne même plus poser de questions. Je comprends que les prophètes du monothéisme se sont complètement effacés devant l'écrasante puissance de cet esprit, de ce flux. Il transcende tout, il est tout, il inspire tout. Hors de lui, rien n'a d'intérêt, rien n'a de vie. Dieu est la Vie même, il est Tout, il est Un.
Alors, je me pose la question : est-ce que je vais recommencer à me prendre pour un prophète ? Ça semble trop facile, ça, prendre de la DMT et pouf, je pourrai fonder ma propre religion. Ça sera parfait pour monter mon propre délire de grandeur-persécution, et faire la guerre aux autres religions, et ça finira par des morts à la une des journaux. Non, voyons plutôt ce que j'ai raté dans l'affaire. Cette histoire de prophètes monothéistes ne prend pas en compte le coeur de la tradition chrétienne, dont je m'évertue à me rapprocher, parce que c'est difficile, donc valable.
Je considère que l'une des plus belles choses qui soient, dans la spiritualité monothéiste, c'est la rencontre entre Dieu et l'humanité, leur mariage même. Lire le Cantique des Cantiques dans la Bible. C'est très beau, c'est le seul livre de la Bible qui évoque la sexualité et qui ne mentionne jamais Dieu.
Dieu, c'est le bien-aimé, l'homme, le souffle créateur, le ciel, la semence.
L'humanité, c'est la bien-aimée, la femme, la matrice, la terre qui nourrit la pousse.
Du mariage du ciel et de la terre naissent les plantes. Du mariage de Dieu et de l'humanité pousse la parole de Dieu.
De la rencontre entre Dieu et Muhammad naît le Coran, qui est le verbe, la parole de Dieu.
De la rencontre entre Dieu et Marie naît Jésus, verbe de Dieu vivant.
C'est ça qui est intéressant : dans la chrétienté, la rencontre entre Dieu et l'humanité ne se joue pas entre Dieu et un homme, mais entre Dieu et une femme. Dans l'ensemble, cela se passe comme suit. L'ange Gabriel vient voir Marie, lui dit la formule consacrée :
"Je te salue, pleine de grâce, le seigneur est avec toi".
Marie est troublée.
"Ne crains pas, tu as trouvé grâce devant Dieu. Tu vas être enceinte et avoir un fils, tu l'appeleras Jésus. Il sera grand et appelé fils de Dieu, son règne n'aura pas de fin, etc."
"Mais je suis vierge !"
"Le Saint-Esprit viendra sur toi, la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. C'est pourquoi l'enfant qui naîtra de toi sera appelé Fils de Dieu. Rien n'est impossible à Dieu."
"Qu'il soit fait selon ta parole."
(Évangile de Luc 1, 26-38)
La religieuse carmélite qui m'a accompagnée pour la confirmation me l'a bien dit : du mariage de l'âme et de Dieu naît un enfant de Dieu (spiritualité de Thérèse d'Avila et Saint-Jean de la Croix). Du mariage de Marie et de Dieu naît Jésus, enfant de Dieu, entièrement propre, sans tache. Du mariage de l'humain et de Dieu naît une nouvelle personne, un être plus pur.
Le message, là-dedans, c'est que si j'ai bien compris cette spiritualité-là, je dois faire comme Marie, et seulement accepter ce souffle, et ne pas poser plus de question. Il ne s'agit pas de moi, il ne s'agit pas de ma vie, mais de l'enfant de Dieu qui est à naître. Pour que ça se passe, je dois mourir, comme une mère meurt (symboliquement) lors de l'enfantement. Jésus dit bien : "Ce qui est né de la chair n'est que chair, ce qui est né de l'esprit est esprit" (Jean 3, 6)
Il faudrait donc me laisser emporter entièrement de ce flux dévastateur, et ne rien calculer d'autre.
Bref, encore du lâcher-prise.
Faut vraiment que je me complique la vie pour en arriver toujours au même point.
Bien sûr, toutes ces pistes ne sont qu'un moyen que j'ai d'interpréter le truc innomable qui m'est arrivé. Peu importe que Moïse ait véritablement existé, que Gabriel ait vraiment visité Marie, que Muhammad ait vraiment entendu Dieu. Ça n'a aucune importance. L'important est que ces histoires fassent sens.
Dieu a la fâcheuse habitude de s'adapter à son public. Il parle à chacun avec ses connaissances, avec ses mots à lui. Le Coran reprend les connaissances parcellaires de Muhammad sur les patriarches et prophètes bibliques, qui n'auraient aucun intérêt prises toutes seules, mais l'inspiration prophétique transforme ces anecdotes partielles en véritables trésors de poésie, illustrant le monothéisme le plus pur mis au service d'une moralité impeccable. Et ça chante, mon Dieu, ça chante.
Saint Jean, quand il a ses visions dantesques, son Apocalypse, rédige un texte profondément en phase avec son temps, qui décrit symboliquement la chute de l'empire romain et la consolation future des assemblées de chrétiens persécutés. Où s'arrêtent les visions, où commence la broderie stylistique ? Peu importe. Ce qui importe, c'est le message central : Jésus, le messie, qui ne fait qu'un avec Dieu, qui est mort pour l'humanité, qui est le début et la fin, va sauver les croyants au bout du compte.
Et moi, la DMT me parle dans mes mots à moi. Ce que je comprends, c'est que la piste que je suis depuis plusieurs années, et bien, elle n'est pas conne, loin de là. Mon projet, c'est d'apprendre à mourir. Mourir, ça correspond à plein de choses. À me diluer dans le tout. À lâcher prise. À faire confiance. Ce chemin est avant tout un moyen de me rassurer, parce qu'après tout, je vais mourir un jour, et je veux être prêt, alors je m'entraîne.
Bien sûr, si ça se trouve, je me goure, si ça se trouve, ce serait plus simple que j'apprenne à vivre.
Mais bon, j'assume mes contradictions.
Bref, la DMT, en progrès. Peut-être que dans une vingtaine d'années, j'aurais enfin assez progressé pour pouvoir en prendre sans heurts et faire le breakthrough. Ce sera génial, dis donc. J'aurais enfin réussi à bien me droguer, dis donc, terrible, c'est ma maman qui sera fière de moi.
Ouais, l'important, c'est que je garde ça en tête : Dieu c'est le bien, il faut que je lui fasse plus de place dans ma vie, et ça donnera quelque chose de super - que je ne peux pas calculer à l'avance, mais de super.
Merci de m'avoir supporté jusqu'au bout, prenez soin de vous, surfez sur la grande vague de la Création Continue, et tchao les Loulous !
De la DMT ?
Ça n'était pas du tout prévu. Ce midi, mon frangin Lefeu m'a dit : "On va dans la forêt ?
- Faire quoi ?
- À ton avis ?"
Je savais qu'il lui restait de la diméthyltryptamine, du matériel qu'il avait lui-même extrait. Je le savais mais je n'avais jamais songé à retenter l'expérience, depuis la dernière fois que je me suis frotté à celui qu'on a coutume d'appeler Dimitri (pour que les passants ne comprennent pas).
Quelque chose me dit que j'ai assez attendu. Cela fait plus de deux ans, maintenant. Depuis la dernière expérience, j'ai pris le temps de méditer la principale chose que j'ai apprise : pour vivre l'expérience de la DMT pleinement, je dois être prêt à mourir, considérant que la substance fait mourir, dans le sens où elle détache du corps. Non seulement j'ai médité cela, mais encore j'ai peu après arrêté de prendre tout produit psychédélique. J'ai compensé cette absence d'introspection psychédélique par un cheminement religieux (j'ai reçu le sacrement de la confirmation) et par un travail thérapeutique à caractère psychanalytique (ah, oui, je suis étudiant en master de psychologie clinique). Autant de choses qui fournissent du sens à mon quotidien. Ces presque deux ans sans drogue ont permis de prendre du recul sur quatre ans de psychés. J'ai principalement exploré les monothéismes. Outre mon christianisme, je me suis intéressé à l'islam, étant passionné du dialogue avec les musulmans.
Mais cela n'a pas d'importance sur le coup. Mon frère m'a proposé de prendre de la DMT, spontanément, alors je répond, spontanément, d'accord. Mon frère, c'est le champion pour extraire des psychédéliques naturels, je peux lui faire confiance pour le produit. Il a fait essayer la DMT à tous ses potes... même en les prévenant, ça a été dur, parce qu'ils sont assez jeunes. La DMT s'est rapidement taillé une réputation, chez ses amis : c'est bizarre, c'est bourin, mieux vaut un joint.
Alors, on va dans la forêt ! On rassemble le matériel pour faire du feu, on se dispute sur l'endroit le plus approprié, et tombe d'accord sur une zone couverte de feuilles mortes et de petites pousses vertes. On allume le feu, on se pose, et Lefeu (c'est mon frangin) commence à mettre au point le matériel : une bouteille percée pour laisser passer une douille, un tuyau de cuivre bouché à son extrémité par de la paille de fer. La DMT sera déposée sur la paille de fer. Chauffée par un briquet, la paille de fer transmet la chaleur à la DMT qui doit se vaporiser à une certaine température sinon ça ne marche pas. L'eau de la bouteille a la même fonction que pour un bang : ça nettoie la fumée.
On se demande qui en prendra en premier. On se décide, je ne sais trop comment, à ce que ce soit moi. Et voilà que j'ai les fesses posées sur un tapis de feuilles mortes, au milieu d'une combe, avec des rochers autour de moi, et des arbres au-dessus de ma tête. On me l'avait dit : la DMT c'est meilleur en forêt.
On s'active pour mettre en route la vaporisation, au briquet, et je tire doucement, ça fait des bulles, le briquet s'arrête, je recrache de la fumée, on recommence, ça ne monte pas encore, on retente, la fumée vient, il y en a beaucoup, on recommence, les doigts de Lefeu qui tiennent le briquet commencent à changer de forme, doucement, on continue, je n'ai aucune idée de la dose que je respire, mais au bout d'un moment ces questions n'ont plus d'importance. Je m'allonge sur le dos, sur le tapis de feuilles mortes qui m'accueillent dans de légers craquements qui ont tous leur voix propre.
Ça vient.
Le bruit revient.
Les images qui ne sont pas de ce monde.
Le vent souffle, les arbres sifflent, l'univers entier respire d'une symphonie susurrée étrangère au quotidien.
Les images plus fortes.
Le flux me remplit. Il m'envahit, il prend possession de moi.
J'ai appris ma leçon : "J'accepte de mourir, j'accepte de mourir".
On m'écrase, on vérifie ma docilité.
Je me laisse remplir, mon visage se tord d'une extase sans nom.
Le flux m'écrase toujours, il semble me tester encore.
Le coeur bat comme un beat de darkpsy.
Il reste une question : Où allons-nous ?
Le flux me répond : vers la droite.
Je me tourne vers la droite. Il y a des feuilles mortes, quoi d'autre ? Mais c'est trop tard, déjà j'ai voulu trop savoir, déjà je me suis séparé du flux, j'ai questionné ses intentions, et je n'ai pas compris sa réponse.
Je contemple les feuilles mortes, notemment l'une d'entre elles, qui adoptent milles visages changeants. C'est toujours une feuille morte, mais déjà elle se décompose, déjà elle sait qu'elle n'existe pas. Mais je ne comprend pas où la DMT veut en venir.
Le glouglou de la bouteille retentit. Mon frère est en train de fumer la fin de la douille de DMT. Mes pensées forment des phrases trop longues. Je lui demande : "Qu'est-ce que tu fais ?" et pas de réponse.
Je n'ai aucun élément qui me dise quoi faire.
Automatismes.
Sur le dos.
Toujours ce bruit stridant !
Respirer.
Les arbres sifflent.
J'ai raté le train, mais ce n'est pas grave, je n'ai qu'à respirer et tout ira bien.
Le flux revient, très puissant encore mais moins insistant.
De la mer de flux émerge un bloc de pensée qui m'appartiennent, et qui formulent ce genre de phrase : "Ça n'a pas de nom, et ça ne m'instruira que si que je renonce à être ce que je ne suis pas."
Respire encore.
Tout va bien.
Le flux repart doucement, il se dilue dans les arbres.
Mes pensées, seules dans le moment présent.
Mon corps, seul dans l'espace.
Je peux enfin reparler à mon frère : "Le plus important, c'est ici et maintenant". C'est la même conclusion que ce qu'a donné la méditation à laquelle je me suis exercé. Seul l'instant présent est important, seul l'ici est important.
Tout se recadre, tout devient cohérent, le malaise qui crayonnait l'existence de façon si pesante encore il y a deux minutes rejoint le malaise ordinaire du névrosé que je suis.
Après quelques mots échangés avec mon frère, je me jette sur mon papier pour noter les mots-clés : j'accepte de mourir - mais je n'accepte pas entièrement - vers où aller ? - vers la droite - à droite il y a des feuilles mortes, dont une qui bouge - j'entends Lefeu tirer sur la douille, ça fait une pensée parasite - j'admet que cette entité qui n'a pas de visage ne m'instruit qu'à condition que je renonce à être ce que je pense être - le résultat principal c'est comme toujours ici et maintenant.
J'émerge de ma feuille pour reprendre la conversation avec mon frangin, qui n'a pas envie du tout de fumer à son tour. Il m'a vu partir, ça l'a déjà fait flipper (il est plus jeune que moi), alors quand il a finit la douille, il a ressenti le truc à nouveau... et ouais, je confirme, cette substance ce n'est pas de la barbapapa.
Devant le feu, nous rassemblons nos esprits, discutons de l'expérience, jusqu'à évoquer l'aïkido que j'ai commencé à pratiquer cette année, et voilà qu'on se retrouve à apprendre à se battre comme les chiots d'une portée. On se jette dessus, on se met par terre, on mesure nos forces sans se mettre en danger, on apprend à contrôler nos gestes et à oublier la peur, dans l'optique d'être plus forts une fois face au monde. Un super week-end.
Pour résumer l'expérience sous emprise de la drogue.
Peu après avoir fini d'inhaler toute la fumée, je ressens les effets, me détend et me laisse m'emporter. Rapidement, le bruit de fond vient, le flux m'écrase, mais je suis rassuré parce que je me suis préparé mentalement et spirituellement. J'accepte de mourir, du moins je fais de mon mieux, ce qui permet une fusion au moins partielle avec le flux, qui m'entraîne quelque part, sans doute hors de mon corps. Le coeur fait savoir qu'il n'est pas rassuré, je demande où on va, et à ce moment, je rate l'information. Le flux va de bas en haut, et ensuite à droite, et moi je pense qu'on va à droite dans le monde matériel. À partir de là, je suis sûr d'être à côté de la plaque, à contempler des feuilles mortes. Les pensées parasites dues à mon frère qui finit de couler la douille n'aident pas. Finalement, je refuse de me laisser entraîner par la peur et la sollitude, je me retourne et me met à respirer comme j'ai appris, ce qui permet de stabiliser l'expérience à un niveau praticable, même si l'opportunité de me laisser emporter ailleurs n'existe plus. Les effets de la drogue rejoignent un niveau psychédélique plus accessible, ce qui me permet de revalider les enseignements reçus sur l'ici et le maintenant. Pour conclure, quelques mots parlés et écrits permettent de fixer le vécu dans une matérialité partageable.
Bordel j'écris différemment depuis que je fais psycho.
Bien sûr, j'ai l'esprit qui bouillonne d'idées sur la manière de comprendre tout ce bazar. Je vais essayer de classer tout ça.
L'expérience dépend de chacun.
C'est quelque chose qui me frustre, chaque fois que je me frotte à Dimitri, je ne vois nulle trace de ces elfes-machines dont parle Terence McKenna (machine elves). Bien sûr, il faut passer le breakthrough, mais zut, quoi, zut de zut, décidément il n'y a aucune entité qui me parle en me disant "Bonjour, je m'appelle Zorglub, je viens de la cinquième dimension, venez, suivez-moi." Je tombe chaque fois sur un écrasant silence tout crissant, devant un vide anonyme qui me presse de partout sans dire son nom.
Je crois que je vais considérer que c'est juste Terence qui les voyait, ces petits elfes machines. À moi, la DMT parle un autre langage, sans doute le langage que je préfère, à savoir celui du monothéisme, où Dieu ne peut être nommé, car il transcende tout.
Là je suis plus à l'aise ! Étudier la rencontre entre Dieu et les prophètes, c'est devenu mon hobby ces derniers temps. D'une façon récurrente, ça se passe comme ça :
- Dieu fait signe, plus ou moins subtilement.
- Le prophète, pour ainsi dire, décroche le téléphone.
- Dieu envoie son message, pas subtilement du tout.
- Le prophète, écrasé par l'expérience, en sort transformé.
Dans la Torah, Dieu parle à Moïse par le buisson embrasé. Il lui donne son nom : "Je suis ce que je suis" (Exode 3, 14). Le tétragramme YHWH, qu'on transcrit avec Yahvé ou Jéhovah, est aujourd'hui imprononçable, mais vient du verbe "être" conjugué à plusieurs temps.
Au prophète Élie, Dieu apparaît d'abord dans des signes prodigieux, puis dans un silence subtil (tiens tiens). (I Rois 19)
Le prophète Ésaïe a droit à la mainstage du Hadra dans le temple : du feu, de la fumée, des anges, des grosses visions (Ésaïe 6). Ézéchiel aussi a de grosses visions. Dieu viens le voir alors qu'il est au bord d'une rivière, et là, ça ne fait pas dans la dentelle : des ailes multiples, plusieurs visages, des yeux partouts, des roues qui tournent sans tourner, du feu, des éclairs... (Ézéchiel 1)
Jean, quand l'apocalypse lui est révélée, entend la voix pareille au son de la trompette (tiens tiens), il y a une porte ouverte dans le ciel, il est entraîné par l'esprit, et voit Dieu sur son trône. (Apocalypse 4)
Muhammad, le prophète de l'islam, est en train de dormir dans sa grotte préférée quand il se fait réveiller par l'ange Gabriel, qui lui présente un livre et lui ordonne de réciter. Mohammad ne sait pas lire, Gabriel l'étrangle. C'est un Muhammad terrifié qui rentre chez lui pour se planquer dans son lit, avec, gravés dans sa mémoire, les cinq premiers versets du Coran. (Des hadiths racontent l'épisode, les versets du Coran sont à trouver dans la sourate 96, versets 1-5)
Ces expériences sont à mettre en relation les unes avec les autres, et avec la mienne. Comme Élie ou Jean, j'ai entendu ce son qui ressemble à la fois au silence et au bruit d'une trompette. Ce son de la DMT, il me fait flipper, flipper, flipper. Tiens, je ne suis pas le seul à avoir peur, apparemment c'est la règle chez les prophètes.
Maintenant, je me fait une idée de la force de la vocation prophétique. Pour suivre cette voix et accepter de l'écouter entièrement, il faut s'y abandonner complètement, il faut disparaître, ne même plus poser de questions. Je comprends que les prophètes du monothéisme se sont complètement effacés devant l'écrasante puissance de cet esprit, de ce flux. Il transcende tout, il est tout, il inspire tout. Hors de lui, rien n'a d'intérêt, rien n'a de vie. Dieu est la Vie même, il est Tout, il est Un.
Alors, je me pose la question : est-ce que je vais recommencer à me prendre pour un prophète ? Ça semble trop facile, ça, prendre de la DMT et pouf, je pourrai fonder ma propre religion. Ça sera parfait pour monter mon propre délire de grandeur-persécution, et faire la guerre aux autres religions, et ça finira par des morts à la une des journaux. Non, voyons plutôt ce que j'ai raté dans l'affaire. Cette histoire de prophètes monothéistes ne prend pas en compte le coeur de la tradition chrétienne, dont je m'évertue à me rapprocher, parce que c'est difficile, donc valable.
Je considère que l'une des plus belles choses qui soient, dans la spiritualité monothéiste, c'est la rencontre entre Dieu et l'humanité, leur mariage même. Lire le Cantique des Cantiques dans la Bible. C'est très beau, c'est le seul livre de la Bible qui évoque la sexualité et qui ne mentionne jamais Dieu.
Dieu, c'est le bien-aimé, l'homme, le souffle créateur, le ciel, la semence.
L'humanité, c'est la bien-aimée, la femme, la matrice, la terre qui nourrit la pousse.
Du mariage du ciel et de la terre naissent les plantes. Du mariage de Dieu et de l'humanité pousse la parole de Dieu.
De la rencontre entre Dieu et Muhammad naît le Coran, qui est le verbe, la parole de Dieu.
De la rencontre entre Dieu et Marie naît Jésus, verbe de Dieu vivant.
C'est ça qui est intéressant : dans la chrétienté, la rencontre entre Dieu et l'humanité ne se joue pas entre Dieu et un homme, mais entre Dieu et une femme. Dans l'ensemble, cela se passe comme suit. L'ange Gabriel vient voir Marie, lui dit la formule consacrée :
"Je te salue, pleine de grâce, le seigneur est avec toi".
Marie est troublée.
"Ne crains pas, tu as trouvé grâce devant Dieu. Tu vas être enceinte et avoir un fils, tu l'appeleras Jésus. Il sera grand et appelé fils de Dieu, son règne n'aura pas de fin, etc."
"Mais je suis vierge !"
"Le Saint-Esprit viendra sur toi, la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. C'est pourquoi l'enfant qui naîtra de toi sera appelé Fils de Dieu. Rien n'est impossible à Dieu."
"Qu'il soit fait selon ta parole."
(Évangile de Luc 1, 26-38)
La religieuse carmélite qui m'a accompagnée pour la confirmation me l'a bien dit : du mariage de l'âme et de Dieu naît un enfant de Dieu (spiritualité de Thérèse d'Avila et Saint-Jean de la Croix). Du mariage de Marie et de Dieu naît Jésus, enfant de Dieu, entièrement propre, sans tache. Du mariage de l'humain et de Dieu naît une nouvelle personne, un être plus pur.
Le message, là-dedans, c'est que si j'ai bien compris cette spiritualité-là, je dois faire comme Marie, et seulement accepter ce souffle, et ne pas poser plus de question. Il ne s'agit pas de moi, il ne s'agit pas de ma vie, mais de l'enfant de Dieu qui est à naître. Pour que ça se passe, je dois mourir, comme une mère meurt (symboliquement) lors de l'enfantement. Jésus dit bien : "Ce qui est né de la chair n'est que chair, ce qui est né de l'esprit est esprit" (Jean 3, 6)
Il faudrait donc me laisser emporter entièrement de ce flux dévastateur, et ne rien calculer d'autre.
Bref, encore du lâcher-prise.
Faut vraiment que je me complique la vie pour en arriver toujours au même point.
Bien sûr, toutes ces pistes ne sont qu'un moyen que j'ai d'interpréter le truc innomable qui m'est arrivé. Peu importe que Moïse ait véritablement existé, que Gabriel ait vraiment visité Marie, que Muhammad ait vraiment entendu Dieu. Ça n'a aucune importance. L'important est que ces histoires fassent sens.
Dieu a la fâcheuse habitude de s'adapter à son public. Il parle à chacun avec ses connaissances, avec ses mots à lui. Le Coran reprend les connaissances parcellaires de Muhammad sur les patriarches et prophètes bibliques, qui n'auraient aucun intérêt prises toutes seules, mais l'inspiration prophétique transforme ces anecdotes partielles en véritables trésors de poésie, illustrant le monothéisme le plus pur mis au service d'une moralité impeccable. Et ça chante, mon Dieu, ça chante.
Saint Jean, quand il a ses visions dantesques, son Apocalypse, rédige un texte profondément en phase avec son temps, qui décrit symboliquement la chute de l'empire romain et la consolation future des assemblées de chrétiens persécutés. Où s'arrêtent les visions, où commence la broderie stylistique ? Peu importe. Ce qui importe, c'est le message central : Jésus, le messie, qui ne fait qu'un avec Dieu, qui est mort pour l'humanité, qui est le début et la fin, va sauver les croyants au bout du compte.
Et moi, la DMT me parle dans mes mots à moi. Ce que je comprends, c'est que la piste que je suis depuis plusieurs années, et bien, elle n'est pas conne, loin de là. Mon projet, c'est d'apprendre à mourir. Mourir, ça correspond à plein de choses. À me diluer dans le tout. À lâcher prise. À faire confiance. Ce chemin est avant tout un moyen de me rassurer, parce qu'après tout, je vais mourir un jour, et je veux être prêt, alors je m'entraîne.
Bien sûr, si ça se trouve, je me goure, si ça se trouve, ce serait plus simple que j'apprenne à vivre.
Mais bon, j'assume mes contradictions.
Bref, la DMT, en progrès. Peut-être que dans une vingtaine d'années, j'aurais enfin assez progressé pour pouvoir en prendre sans heurts et faire le breakthrough. Ce sera génial, dis donc. J'aurais enfin réussi à bien me droguer, dis donc, terrible, c'est ma maman qui sera fière de moi.
Ouais, l'important, c'est que je garde ça en tête : Dieu c'est le bien, il faut que je lui fasse plus de place dans ma vie, et ça donnera quelque chose de super - que je ne peux pas calculer à l'avance, mais de super.
Merci de m'avoir supporté jusqu'au bout, prenez soin de vous, surfez sur la grande vague de la Création Continue, et tchao les Loulous !