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Dépersonnalisation et déréalisation - Troubles du moi

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Je te remercie pour ta réponse.

Oui, je pense savoir d'où cela provient.
Il est d'une nature très anxieuse à la base et la perte d'un enfant a exacerbé ses troubles anxieux.

Je vais suivre ton conseil et me rapprocher d'un professionnel pour essayer de mieux apprivoiser ces comportements si difficiles à comprendre pour moi.

Je me sens extrêmement égoïste et affreuse de réagir comme je le fais par la colère. Je ne dois pas être aidante.
C'est tellement perturbant de se sentir mise de côté durant ces crises. On a en face de soi quelqu'un que l'on connaît bien mais qui est dénué d'émotions, de sentiments, qui est comme un zombie qui subit la vie.
Sans compter qu'il change complètement de personnalité durant ces périodes en devenant despotique et blessant.

Je ne peux qu'imaginer qu'à vivre de l'intérieur, la dépersonnalisation doit être un enfer. Cela l'est aussi pour l'entourage mais comment faire pour aider, accompagner, on se sent impuissant et presque victime.

Je me pose 1000 questions. Dois-je être sympa avec lui durant cette période ? Dois-je le secouer ? Dois-je m'effacer (bon, ça, il le fait en ne me voyant pas durant presque plus d'un mois parfois) ? Bref !

En tous les cas, merci pour vos témoignages.

Lisa
 
Coucou,
D'abord je ne pense pas que tu doive t'en vouloir, c'est normal d'être blessée, il a sa personnalité mais tu as aussi la tienne, tu ne peux pas écraser tes sentiments. Tu n'es ni une sainte ni un ange, tu es sa compagne et à ce titre, en tant qu'être humain, tu as le droit de souffrir, et tu as le droit d'exprimer cette souffrance. Sans te connaître je crois que tu fais déjà beaucoup pour supporter ta situation de couple et apporter de l'aide à ton compagnon. Déjà qu'il te rejette périodiquement, si toi tu te rejettes par-dessus alors tu ne te rends pas service.
Avez-vous remarqué des concordances dans les survenues de tes crises? Un possible élément déclencheur?
De quand date la mort de cette enfant? A-t-il eu d'autres compagnes après? Si oui, agissait-il de même avec toutes?
 
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Avez-vous remarqué des concordances dans les survenues de tes crises? Un possible élément déclencheur?
De quand date la mort de cette enfant? A-t-il eu d'autres compagnes après? Si oui, agissait-il de même avec toutes?[/QUOTE]

Il a perdu son fils d'une maladie, il y a 7 ans. Nous sommes ensembles depuis 3 ans (sans vivre sous le même toit). Il a quitté sa femme, il y a 4 années sans divorcer.

Nous avons constaté que ces crises surviennent plus ou moins aux périodes où son fils est tombé malade et quand il est partit. Nous avons aussi constaté que cela survenait quand un évènement, une situation officialisait ou rendait sérieuse notre relation (rencontrer ses parents par exemple).

À chaque crise, il dit ressentir le besoin de se tourner vers un contexte familial qui le rassure et le sécurise (en gros, il dit à chaque fois à sa femme qu'il ne me voit pas). Il dit que c'est comme retourner dans le ventre de sa mère (milieu sécurisant). Nous en parlons et il dit ne pas se rapprocher de sa femme dans ces cas là mais d'un contexte qui l'apaise. Je peux comprendre cela mais c'est rude à accepter.

Il a toujours été comme cela mais avec des crises moins fortes. Sa femme disait qu'il était parfois "autiste".

Une histoire complexe...hein...

Voilà pourquoi je cherche à comprendre et à faire du mieux possible.
 
Ah ouai c'est des plus complexes comme situation, à te lire il semble fuir dans la dépersonnalisation lorsque l'émotion le submerge périodiquement, d'où la nécessité de se réfugier dans un milieu sécurisant.

C'est "classique" dans le sens où ça ressemble à une forme de régression enfantine lorsqu'on n'accepte pas sa réalité, c'est alors "naturel" de fuir pour se réfugier là où l'on se croit en sécurité, quitte à délaisser tout le reste.

Si d'un côté cette attitude révèle son degré de souffrance et d'incapacité à faire face aux évènements et à ses propres émotions, d'un autre côté faut pas justifier ce genre de comportement à chaque fois, mais à un moment où un autre mettre la personne face à ses responsabilités et lui faire comprendre qu'elle doit s'assumer et se rendre compte que sa souffrance l'handicape en ayant des répercussions sur son entourage.

Maintenant c'est un idéal que je te propose, dans les faits et la pratique, faudrait déjà qu'on ait l'avis de ton conjoint pour juger de la situation d'après vos deux points de vue, et si des conseils doivent être donné autres que communiquer (même si lorsque l'on est dans une phase de dépersonnalisation, la tendance est de se replier sur soi, et il y a une certaine incapacité à pouvoir s'exprimer normalement, d'où l'impression de passer pour un autiste), ça serait de consulter un spécialiste.

Pour moi, si il faut être tolérant et conciliant, faut aussi que tu t'affirmes pour ne pas t'effacer et le laisser n'en faire qu'à sa tête en se fichant de toi lorsqu'il va mal. J'ai dans l'idée que si pendant sa crise le contact est rompu (voire impossible), c'est à son retour qu'il faut le prendre entre quatre yeux et lui expliquer aussi clairement que fermement, qu'il est temps de se reprendre en main parce que la situation ne peut plus durer, ni pour lui ni pour toi.

Je ne suis pas en faveur d'une aide médicalisée même si parfois ça peut aider à tempérer son comportement, autrement il est indispensable de repérer ensemble les moments où son humeur bascule et où il devient apathique. Il y a un mécanisme à l’œuvre qui va l'amener à se dépersonnaliser plus ou moins progressivement, et cela se faisant par étapes, c'est là que l'aide d'un psy peut être utile, en sachant que c'est vous deux qui fournirez la plus grande part du taffe. Le psy ne fera que vous écouter, acquiescer et vous donner quelques clés si nécessaires, donc c'est à vous de lui apporter des réponses qu'il vous aidera à formuler, en pointant du doigt ce qui ressemble à un élément perturbateur, puis déclencheur, puis la dégringolade des émotions de ton conjoint dans une escalade agressive et irrespectueuse lorsqu'il te parle ou te nie.

Vous pouvez aussi faire ce travail sans passer par un psy, si vous en êtes capable. Tout dépend de si vous avez besoin d'un médiateur, qui pourrait vous aiguillez aussi. A vous de voir.

Est-ce que ton conjoint est renseigné quand à son trouble, ou est-ce qu'il ne le connait que de part son appellation et ses propres ressentis ? parfois poser des mots sur ce que l'on ressent permet de dépasser ses propres ressentis, même si c'est toujours plus complexe que ça, enfin ça peut déjà être une bonne piste de départ, que vous sachiez tous les deux de quoi il est question quand à la dépersonnalisation...
 
Je vais tenter tout cela et essayer d'en discuter dès que le moment sera favorable. Là, c'est la crise...
Je vais le laisser revenir à lui et me contacter puis essayer à nouveau de lui faire prendre conscience de tout cela.
Quand on aime, on ne compte pas comme on le dit. Je me dis que cela vaut la peine d'aller au bout tant que les sentiments sont toujours là.

C'est une aide et une écoute précieuse offertes ici par vos réponses, merci beaucoup.

Lisa,
 
J'ai pensé à un autre conseil qui pourrait t'être utile, ça serait de noter sur un papier des faits, des dires, des ressentis d'après ce que vous avez traversé ensemble, enfin des éléments qu'il ne pourra pas nier, et qui mit bout à bout formeront une image qu'il refuse de voir pour ses raisons, mais qui est essentielle à lui faire comprendre son problème.

D'un côté ça aide à poser des bases sur lesquelles travailler et communiquer, et ça structure l'échange, genre si il dément ou esquive la situation en te racontant des histoires qui dérivent, toi t'es sur de revenir aux faits que vous aurez sous les yeux.

Bon courage, tient nous au courant de l'évolution de votre relation si t'as des questions ou autre :D
 
Merci pour ce conseil judicieux que je vais appliquer. Tu as raison, je vais écrire et noter les ressentis, les paroles, les situations.

Ce qui est surprenant c'est que je sente venir les crises bien avant lui. Lui doit effectivement nier et les refuser donc il dit que tout va bien jusqu'à ce qu'il bascule.

Après les crises, nous pouvons discuter et je lui décris ses attitudes et son comportement. Il en a conscience mais dit ne pas pouvoir faire autrement. Le cerveau est saturé et se protège. Il est spectateur de ce qui se passe mais ne peut pas être dans le "faire". Du coup, pour éviter les crises, il se préserve de toutes situations qui pourraient les provoquer. Il me semble que ça n'est pas une solution durable et qu'il faudrait apprendre à les gérer pas à pas même si cela doit prendre du temps.

Il est suivi par un psychiatre depuis une année qui a mis des mots sur ce dont il souffrait et avait tant de mal à comprendre : dissociation avec trouble de la dépersonnalisation. Avant de le consulter, il m'avait dit à plusieurs reprises avoir la peur de devenir fou tellement c'était étrange pour lui.

Cela fait une semaine que je n'ai pas de nouvelles. Quand il reviendra à lui, si on peut dire cela ainsi, nous pourrons je l'espère discuter et se baser sur les faits que j'aurai pris soin d'écrire. C'est très dur d'attendre ainsi.

Merci Laura pour ta disponibilité, je vous tiendrai au courant :-)
 
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