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Dépersonnalisation et déréalisation - Troubles du moi

  • Auteur de la discussion Auteur de la discussion Deleted-1
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Deleted-1

Guest
La dépersonnalisation est définie, comme une expérience prolongée et répétée d’un sentiment de détachement et d’une impression d’être devenu un observateur extérieur de son propre corps.

La déréalisation est une altération de la perception, vécue comme le sentiment que le monde extérieur est étrange, voire irréel.

La différence notable vient du fait que la dépersonnalisation serait le pendant intérieur de la déréalisation, cette première étant une expérience subjective de perte de son individualité, quand la seconde est une expérience déconnectant l’individu du monde qui l'entoure. Dans les deux cas l’individu a un sentiment d’étrangeté et de prise de recul, que ça soit vis à vis de lui-même, de son entourage, ou de son environnement. Si ces ressentis symptomatiques réactionnels proviennent des phénomènes dynamiques, mobiles et variables que sont la dépersonnalisation et la déréalisation, ils apparaissent comme une protection de l’esprit contre une forte angoisse, mais ne sont pas des mécanismes de défense de la personnalité. A savoir que la DP/DR peut être volontairement induite dans des expériences de méditation ou de transe.


APPARITION

La dépersonnalisation/déréalisation débute souvent durant l’adolescence, progressivement ou subitement, momentanément ou durablement. Lorsqu’elle perdure, elle évolue par répétition de phase anxieuse et de sensation de malaise, en se chronicisant.

Chez le sujet normal

La dépersonnalisation est le plus souvent fugace, réversible et transitoire. Elle peut s’observer sous l’effet de la fatigue, de l’endormissement, et lorsqu’il y a baisse de la vigilance. L’individu s’emploie alors à une introspection pour comprendre ce qui lui semble étrange, et il peut soit se retrouver, soit rester perdu et étranger à lui-même.

En pathologie

On la retrouve associée à des troubles anxieux, des troubles dissociatifs, des psychoses, des troubles obsessionnels compulsifs, des dépressions, des comportements borderlines et aussi addictifs.

Sans rentrer dans le détail, et pour n’aborder que rapidement les thèmes de la dépression et des addictions, j’ai noté que des sentiments d’étrangeté sont fréquents chez le mélancolique, qui peut se sentir malade et vide intérieurement, en plus d’avoir tendance à se culpabiliser, ce qui n’aide pas à arrêter de ruminer pour reconnecter avec soi.
La dépersonnalisation/déréalisation se retrouve aussi lors d’expérimentations de tout type de drogue, sans que l’on puisse parler de trouble avéré, si il s’agit juste d’effets indésirables lors d’une descente pénible. Les effets pendant le trip sont eux similaires à un état de DP/DR, mais ne durent pas longtemps, contrairement à une consommation addictive qui, en favorisant des prises régulières, tend à chroniciser le phénomène. L’état de dépersonnalisation s’observe aussi pendant et après le sevrage, lorsque l’individu ne retrouve pas un état psychique stable et serein.

Un diagnostic n’est pas toujours évident au vu des descriptions variées des patients, et parce qu’ils s’expriment le plus souvent par métaphore et comparaison ("comme si…"). Les principales descriptions comportent souvent une référence à la réalité, comme si les individus vivaient dans un rêve éveillé, ou avançaient avec un voile devant les yeux.


UN TROUBLE DU MOI

On ne trouve pas de signe pathologique dans les organes des dépersonnalisés, et tous leurs sens fonctionnent normalement, d’autant plus qu’ils sont stimulés par l’étrangeté même. Donc seuls les rapports du moi de l’individu sont perturbés. Certains dépersonnalisés témoignent que leur moi avait besoin d’être renforcé, ou qu’au contraire il s’était gonflé, quand les psychanalystes disent que le narcissisme de leur patient a été blessé. Tout dépend de la manière dont l’individu va contrer son angoisse, en fonction de si sa réaction lui fait perdre ou gagner en estime de soi (narcissisme) pour préserver sa personnalité, qui peut alors être momentanément amenée à faire preuve d’égocentrisme, d’orgueil ou de vanité.

Le moi est un organe sensoriel psychique permettant de percevoir la réalité. Il est le soutien indispensable de la personnalité en l’unifiant dans son ensemble, que sont le corps et l’esprit. La dépersonnalisation dissocie l’individu de son intériorité et il ne se reconnait plus dans l’image qu’il a de lui-même, ce qui lui donne cette impression d’avoir changé, ou dans le pire des cas de disparaitre. Cet éclatement du moi altère les perceptions de l’individu, qui peut se rendre compte de ses changements, ou les refuser jusqu’à ce que ceux-ci se manifestent en une crise d’angoisse par exemple. Souvent le dépersonnalisé se rend compte de ses impressions d’étrangeté dans des situations précises, telles que dans un véhicule en mouvement, en quittant la maison, parfois à un coin de rue, ou au travail.

Les perceptions du moi se font sur deux plans, l’un psychique, et l’autre physique. Sur le plan psychique on parle d’aperception, quand l’individu a des prises de conscience claires d'une perception, ou d'une connaissance. Sur le plan physique on parle de proprioception, perception qu'à l'homme de son propre corps dans l’espace et le temps. Lors d’une dépersonnalisation, si les aperceptions et proprioceptions sont modifiées, les autres processus psychiques comme l’intelligence et les compétences cognitives demeurent intacts. L’individu pense normalement, mais dans une logique froide et anesthésiée. Il ne peut plus ni aimer ou haïr, faute de ressentir des sentiments et émotions authentiques pour apprécier sa réalité.

Altération du moi psychique

Le sentiment psychique du moi est la représentation mentale que l’on a de sa propre personne. Cette représentation induit le rapport qu’à l’individu avec sa propre existence, en se reconnaissant dans son intériorité (ses émotions et ressentis), et dans son environnement (ses possessions, ses activités, son entourage). L’altération se produit lorsque le moi se scinde, et que le dépersonnalisé ne ressent plus d’affections en lui même, ni d’intérêt pour son monde extérieur quand il s’agit de déréalisation. Ainsi il trouve tout étrange, ses pensées et ses sensations lui paraissent lointaines, en plus d’être éloignées de ses ressentis ou déconnectées de la réalité.

Altération du moi physique

Le sentiment physique du moi est une représentation psychique des frontières corporelles de sa personne. Une personne normale avec un moi sain, garde de façon permanente un sentiment plein des frontières de son corps qui, inconsciemment le démarque du monde extérieur. L’altération se produit lorsque le dépersonnalisé ne reconnait plus des parties de son corps, et perd cette sensation d’évidence de son enveloppe charnelle. Sa représentation psychique de son corps étant incomplète, les zones inapparentes laissent à penser que ses membres agissent selon leur propre initiative, ou à se rendre compte que cette main écrivant sur le clavier m’appartient bel et bien.
Ainsi les mouvements et les fonctions les plus habituelles telles que respirer, manger, ou marcher, étonnent et semblent fonctionner au delà de notre volonté. Autrement, l’exemple typique d’une perte de représentation d’une partie de son soi physique est l’anesthésie locale. La zone endormie nerveusement n’est plus ressentis par proprioception, et l’individu ne peut plus se la représenter d'un point de vu sensoriel.

La dépersonnalisation se décompose donc en trois formes :

- sentiment d’altération de la conscience du moi psychique
- sentiment d’altération de la conscience du moi physique
- comme un trouble de la conscience et de la personnalité (dépersonnalisation vraie), pouvant s’associer à une impression de changement du monde extérieur, correspondant au phénomène de déréalisation.


TRAITS DE PERSONNALITÉ

Précisons maintenant les degrés de dépersonnalisation, entre l’altération d’une frontière du moi donnant un simple sentiment d’étrangeté, et le morcellement du moi de l’individu dissociant sa personnalité, et pouvant le mener à une possible déréalisation d’autant plus désunifiante.

Sentiment d’étrangeté

Il se décompose en un sentiment intérieur et un sentiment extérieur. L’étrangeté intérieure porte sur les les émotions, les pensées et idées existentielles, et sur ce qui nous introvertie en général. L’étrangeté extérieure porte sur ce qui nous extravertie, à savoir nos aperceptions et intellectualisations qui apparaissent comme manquant de familiarité (quand nos prises de conscience ne semblent pas nous appartenir). Elle porte aussi sur nos perceptions qui manquent de chaleur, de vitalité et de spontanéité. L’étrangeté de la propre voix du malade réunit l’étrangeté intérieure et extérieure, et alors ces perceptions et aperceptions étrangères ont un caractère commun d’éloignement, constituant souvent le stade initial de la dépersonnalisation.

Dépersonnalisation

Arrivé au stade de la dépersonnalisation, l’individu a le sentiment de ne plus exister comme il ne se ressent pas, ou alors de manière floue. Il peut en venir à ne pas se reconnaitre dans un miroir, en s’étonnant d’être soi, plutôt qu’un autre. Ayant perdu son sentiment d’unité et d’individualité, la notion même du vivant devient relative, et ses sensations ne lui paraissent plus évidentes et immédiates.

En perdant la continuité de son être, l’individu change de point de vue en n’étant plus le centre de ses réflexions, et il se met à s’observer depuis une position périphérique. De ce nouveau référentiel plus objectif mais dénué d’humanité, l’individu se perçoit comme un être ou objet automatisé, un organisme biologique très développé et évoluant dans une réalité absurde. Le pire étant que le dépersonnalisé est conscient de sa condition déterminée, mais il continue de trouver toutes ses actions insensées, parce que motivées par des buts sans véritables intérêts.

Desséché et irritable, le dépersonnalisé ne comprend plus les notions de plaisir et de divertissement. Si il ressent quelque chose, il a l’impression que ça ne le concerne pas, et il peut en venir à se demander pourquoi l’être humain devrait ressentir, être heureux, ou même malheureux ? ses ruminations métaphysiques le mènent toujours plus loin dans la compréhension de nos agissements pulsionnels, et de l’absence de sens de notre présence sur terre. Ou dans un excès nihiliste, à force de déconstruire ses valeurs, il s’abîme dans les méandres de son esprit dissocié et tend vers son propre anéantissement moral, conduisant à une possible dépression.

Déréalisation

La déréalisation modifie les ressentis au point que l’individu a l’impression que tout est irréel, comme s’il évoluait dans un rêve. Tout lui parait si distant qu’il se voit comme spectateur de sa vie, sa conscience flottant à côté de son corps. La réalité du déréalisé lui parait fausse, tel un décor de cinéma, et il ne ressent plus son environnement intuitivement. Ainsi plus rien n’a de valeurs et de significations émotionnelles ou humaines, et il interprète les choses en les analysant au lieu de les vivre, les décortiquant en données statistiques et caractéristiques toujours plus techniques. D’une vie sensorielle lui permettant d’apprécier son monde, le déréalisé fait l’expérience d’un vécu exclusivement mental, son appareil cognitif ayant prit le dessus sur ses capacités à s’émouvoir de la beauté de la nature, ou de ses relations amicales, familiales et amoureuses.

Cette tendance à s’isoler dans son mental, pousse le déréalisé à douter de tout ce qui l’entoure. Sans être nécessairement paranoïaque, il remet en question son existence jusqu’à la réalité elle-même. Il sait qu’il existe dans un monde matérielle, mais continue pourtant de s’interroger sur l’essence même des choses, sur les vérités et axiomes qu’il a intégré jusque là. Au fur et à mesure qu’il cherche plus loin que ses acquis, c’est en voulant incessamment comprendre le pourquoi du comment que plus rien ne lui semble cohérent, et il en vient à toujours plus réfléchir pour ne pas se faire submerger par ses doutes, intellectualisant tout sur son passage. Il s’immerge dans l’infinité des possibles, se repliant dans ses ruminations pour se prouver qu’il existe, et se détache de sa vie active et sociale dans un besoin de solitude, d’autant plus qu’il se garde de faire part de sa condition à ses proches, de peur d’être incompris ou pris pour fou.

Cette impression de folie provient de la perte graduelle de cohérence dans ses interactions avec le réel, mais le déréalisé s’attarde de plus en plus sur des détails au lieu de voir les choses dans leur ensemble. Il peut virer à l'obsession en réduisant ses grilles de lecture jusqu’à ce que la réalité lui apparaisse comme matérielle et déterminée, sans plus aucuns affects. Le déréalisé peut alors se dire qu’il a fait le tour de sa personne et de son monde, et son trouble dissociatif peut s’intensifier ou évoluer vers d’autres pathologies.


DÉJÀ VU ET TEMPORALITÉ

Un des aspects les plus étranges de la dépersonnalisation, est l’impression de déjà-vu. Cet état fréquent chez celui qui remet en doute sa perception de la réalité, lui fait revivre le passé comme si c’était le présent, et inversement. Plus précisément, c’est une impression subjective et inappropriée, laissant pour familière une expérience indéfinie entre présent et passé. Il s’agirait d’une confusion attentionnelle, lorsque sortant d'un instant d'inattention, l’individu se concentrant à nouveau sur le réel, serait confronté à une double lecture du moment présent, et à un souvenir refoulé. Ce qui l’amènerait à vivre simultanément le réel et l’émotion d’un réel déjà éprouvé par le passé. Ainsi il reconnait son émotion passé, mais sans pouvoir l’associer au souvenir lui correspondant, puisqu’il est attentionné au présent.

Les émotions passées du dépersonnalisé peuvent lui paraitre étrange, parce que ce sont des souvenirs d’expérience perturbés par sa mémoire et son attention défaillante. Ses fonctions cognitives fonctionnant très bien, ses souvenirs entrent donc correctement dans le conscient, mais néanmoins de manière peu égotique. Peut-être est-ce dû au fait que l’individu remet en cause sa réalité au point d’y perdre son individualité et son égos, ou bien que ses impressions de déjà-vu le bouleversent tellement, qu’il en perde ses repères temporelles en ne sachant plus si ce qu’il a en mémoire est déjà arrivé auparavant, ou si cela vient de se produire réellement ?

Ce melting-pot de sentiment d’étrangeté, d’impression de déjà-vu, de doute quand à ses facultés mémorielles, et d’un rapport au temps perturbé, empêche l’individu de vivre dans une continuité suffisante pour sereinement éprouver ses émotions.


ANALYSE INTROSPECTIVE

Cette absence émotionnelle typique chez le dépersonnalisé, prévient de son angoisse et de sa perplexité due au sentiment d’étrangeté de son corps et du réel. Un grand nombre de dépersonnalisé essaye d’être leur propre psychologue, ce qui les occupe face à l’ennui de leur vide existentiel, et les tient en éveil au lieu de se laisser aller à des réactions dépressives. Malgré ce point positif, l’introspection peut aggraver le phénomène de dépersonnalisation en l’entretenant, quand conscientiser ses maux pousserait à s’en distancer d’autant plus. Aussi l’introspection allant toujours plus loin en profondeur, elle demande beaucoup de concentration, et en se concentrant sur des détails de détails, le dépersonnalisé en vient à négliger ses autres problèmes.

Les impressions de déjà-vu alimentant les questionnements personnels, sans trouver de réponse le dépersonnalisé en vient à traverser des phases d’anxiété, qui le poussent à toujours plus intellectualiser son monde en s’en éloignant. Et si l’individu croit bien agir parce que ses pensées le rassurent, il ne se rend pas toujours compte de son isolement croissant. Au final, la mort s’immisce naturellement dans son raisonnement, et le dépersonnalisé en vient à penser que mourir serait préférable face à sa propre néantisation, même si celui-ci n’a pas de tendance au suicide.

En conclusion, si l’introspection est momentanément utile pour contrer ses angoisses existentielles, elle ne permet pas de se sortir de sa dépersonnalisation. Seule une hygiène corporelle et mentale peut réunifier le moi scindé du dépersonnalisé, en restaurant son investissement dans des travaux l’intéressant, et lui redonnant goût aux choses de la vie. Ayant besoin de repos, l’individu doit trouver un équilibre lui permettant de pratiquer des activités sans être trop fatigué, mais assez pour qu’il s’endorme sereinement, sans rumination nuisible.
 
Ouais je vis tout ça au quotidien (la dépersonnalisation). Avec des phases de pics (quand j'ai plus de dope et que je perd des repères) et des phases ou ça s’atténue presque complètement (activités physiques et dope le soir).

Concrètement j'essaye de m'auto-guerir par l'introspection comme tu l'a précisé. Parce que je n'ai pas d'autres outils pour le moment. Le truc qui m'aide le plus c'est pas de rationaliser. Mais par moment j'ai des traits de lucidité genre j'me dis "merde enfait j'ai pas changé" je suis toujours la même personne sans la dope, j'peux réussir à faire des trucs. Ça me fait du bien. Le problème étant que je tiens jamais longtemps dans cet état et je me remet vite à consommer pour retrouver l'état "no-brain ou je me sens être le plus moi-même.

Le problème étant que quand je me sèvre, la chute est parfois dure. J'me dis que j'ai des ressources car à chaque fois que la sensation deviens insupportable, elle finit par diminuer d'intensité. Mais le truc c'est que même si c'est en fond, faut quand même se farcir les journées ou t'as un stress malsain et constant parce que tu vis dans une réalité déformée et que ta perception de toi même est biaisée.

Il va s'en dire que comme de nombreuse personnes qui ont commencé la drogue jeune, ma construction psychique gravite autour d'un système de récompense déviant toute vrai émotion. Quand je sais que je vais taper le soir, dans la journée je me sens moins dépersonnalisé. Et inversement. De mon point de vue y'a un vrai lien entre dépersonnalisation et addiction, pas forcement à la drogue mais au écrans ou n'importe quelles autres activités devenant un refuge qui te déconnecte de la réalité trop longtemps. Et quand ça deviens une habitude, c'est dur de revenir en arrière. J'ai jamais ressenti ça avec un livre par exemple. Quand je sors d'une lecture je me sens encore sur terre. Quand je sors d'un film de 2h45 la sensation est beaucoup plus palpable, beaucoup plus nette. Pareil quand on dort peu. Tout ce qui surmène le cerveau en le désynchronisant du corps.Bizaremment le jeux vidéos me dépersonnalise très peu. Moins qu'un livre même. Parfois ça me remet même sur terre. Je sais pas si ça fait ça à d'autre ?

Je note aussi une sensation inverse. Top de physique et pas assez de cérébral ça déconnecte les gens. Pas de la même manière evidemment. Mais on prend parfois de drôles de décisions quand on est à fond dans l'effort. Tellement dans l'instant présent que ça ne ressemble plus à qui on est au naturel. C'est moins grave mais on peut s'étonner parfois de la nature animale qui nous hante.

Voila c'était mon témoignage. Il n'apporte aucunes réponses mais il à le mérite d'exister. Merci Laura pour cette bonne synthèse.
 
Mr Sandman a dit:
Concrètement j'essaye de m'auto-guerir par l'introspection comme tu l'a précisé. Parce que je n'ai pas d'autres outils pour le moment. Le truc qui m'aide le plus c'est pas de rationaliser. Mais par moment j'ai des traits de lucidité genre j'me dis "merde enfait j'ai pas changé" je suis toujours la même personne sans la dope, j'peux réussir à faire des trucs. Ça me fait du bien. Le problème étant que je tiens jamais longtemps dans cet état et je me remet vite à consommer pour retrouver l'état "no-brain ou je me sens être le plus moi-même.

Yep c'est quand même chelou de se sentir le plus soi-même quand on est défoncé, en mode animal quand la passion nous motive, ou en mode mortifère quand on est comme mort...mais chepa si l'on peut dire que l'on est trop ou plus du tout humain dans ce cas là...

En tout cas pour s'y retrouver dans un état de no-brain, c'est qu'on doit avoir un truc à revivre là dedans, puisque notre volonté nous pousse à y retourner (et qu'en plus on en tire du plaisir, même si celui-ci est morbide).

En tout cas, en évitant le plus possible l'état de no-brain, je me sens de moins en moins dépersonnalisé ! j'y ai passé des heures entières à regarder du dessus mon corps comme mort, et en poussant la transe jusqu'à son maximal, quelque chose craquait dans mon intériorité, et là je savais que j'en avais pour au moins une semaine avant de ressentir une quelconque émotion...


Mr Sandman a dit:
Le problème étant que quand je me sèvre, la chute est parfois dure. J'me dis que j'ai des ressources car à chaque fois que la sensation deviens insupportable, elle finit par diminuer d'intensité. Mais le truc c'est que même si c'est en fond, faut quand même se farcir les journées ou t'as un stress malsain et constant parce que tu vis dans une réalité déformée et que ta perception de toi même est biaisée.

Surtout que lorsque tu tiens l'état de manque, même si t'es content de ne pas avoir craqué, la dépersonnalisation te nique le plaisir en t'empêchant de l'éprouver. Les jours suivants sont des plus décevants et ça donne juste envie de se refonceder la tête au final...je suis en pause prod depuis deux semaines là, j'ai pas tenu autant de temps depuis des mois, j'attends de voir l'évolution de mon état dans les jours à venir, mais je suis décidé à ne pas proder encore deux semaines, et si j'y arrive j'aurais explosé mon record depuis des années ahah !


Mr Sandman a dit:
Il va s'en dire que comme de nombreuse personnes qui ont commencé la drogue jeune, ma construction psychique gravite autour d'un système de récompense déviant toute vrai émotion. Quand je sais que je vais taper le soir, dans la journée je me sens moins dépersonnalisé. Et inversement.

C'est trop ça !! quand tu sais que tu vas proder t'es tout jouasse c'est un truc de ouf..

Pour les jeux vidéos je ne sais pas parce que je n'y joue pas, sinon chez moi quand je lis ou matte un film, je peux en ressortir autant dépersonnalisé que normal. Mais vu qu'aujourd'hui je ne me déglingue plus quotidiennement et que je ne fume plus trop de cannabis, je suis plutôt normal que dépersonnalisé, alors qu'avant je vivais en quasi permanence à côté de moi-même et de ma vie (je bédavais tous les jours, et prodais deux fois par week end ou au max tous les deux jours).

Là en prodant tranquilou une fois par semaine, sans non plus trop fumer (le cannabis semble bien dépersonnaliser quand même), j'arrive à me sentir moi-même, ressentir des émotions et à ne plus avoir l'impression de vivre dans un tableau.


Tu consommes quoi comme prod pour que le sevrage soit aussi dur ?
 
Très intéressant merci pour le topic!

Maintenant que tu le dis, j'ai souvent des ''déjà-vu'' mais rien d'exceptionnel par contre, il m'arrive aussi d'avoir l'impression d'être ''dans un rêve'' de temps en temps à l'école ou quand je vais pas trop trop bien.
Ca fait longtemps que ça ne m'est plus arrivé, en général ça ne dure pas plus de 5/10min mais du coup j'me demande si ça peut avoir un lien avec ce que tu raconte plus haut ?

La dépersonnalisation/déréalisation est quelque chose qui me fait plutôt flipper, j'avoue que j'aurais du mal à le supporter... Vous pensez qu'avec une conso raisonnable de psyché (1x par mois, genre LSD, Ké ou ecsta...) ça peut m'arriver ?

Bon courage et bon rétablissement à ceux qui souffre de ça en tout cas, j'espère que vous trouverez un moyen de guérir !
 
Avant l'état de dépersonnalisation/déréalisation il y a celui du sentiment d'étrangeté, qui est des plus communs.

Je n'ai plus les chiffres en tête, mais il me semble que plus de la moitié des gens passent par ces épisodes qui n'ont rien de choquant en soi, t'as juste une impression cheloue quelques minutes comme tu l'as dis, ou alors tu te sens différent après un coup de stress.

Pour ta conso, en ne trippant qu'une fois par mois, normalement tu t'évites les désagréments comme la DP/DR, dû à l'usage de prod. Dans mes recherches j'ai vu que le cannabis dépersonnalisait pas mal aussi, et je peux en témoigner d'expériences, vu qu'avec une conso quotidienne j'étais souvent dissocié. Je ne dis pas que si tu bédaves tu vas être dépersonnalisé, mais si tu abuses, et que t'étais déjà avant en phase avec des sentiments d'étrangeté, y a moyen que tu bascules dans la dépersonnalisation. En sachant que celle-ci ne devrait pas durer si elle est induite par une conso abusive, et que tu freines derrière pour te laisser le temps de t'y retrouver.
 
Laura Zerty a dit:
Tu consommes quoi comme prod pour que le sevrage soit aussi dur ?

Morphine et alcool. Le vrai soucis c'est aussi un rythme de vie et la depression. Arrêter la morphine c'est comme arrêter brutalement des AD pour moi.

Bravo pour tes 2 semaines. Le plus que j'ai tenu c'est 2 semaines aussi et le temps est très long.

Le truc c'est qu'en plus d'être jouasse comme tu dis. La dope me permet de trouver l'energie pour des projets. La ou sans je passe la majorité de mon temps allongé dans un lit.

Le meilleur conseil que je pourrais donner serait un éventuel apoint psychologique. Exterioriser permet de se débarasser de la culpabilité. Et on ne se rend jamais compte à quel point on en a avant de s'en délester. Ça rend les choses plus lègeres et faciles à faire. Le reste du taff étant de conceptualiser la guérison pour que le moi trouve un équilibre entre le moi défoncé du passé qui à tenu une grande place dans nos vie et le moi véritable qui ne nous a jamais vraiment quitté.

C'est clair que ça fait bizarre de réapprendre à vivre à 25 ans avec un moi et un monde interieur que j'ai étouffé depuis mes 14 ans.
Tu te retrouve brutalement avec un moi tout neuf, qui n'as jamais appris à socialiser, exprimer ses sentiments, surpasser l'angoisse. Ou même visualiser un effort sans récompense. Ou du moins sans récompense immédiate.
 
C'est aussi à 25 ans (il y a une dizaine de mois à peu près) que que j'ai décidé de réapprendre à vivre avec un nouveau moi, qui n'a plus besoin de produit pour se motiver ou se sentir récompenser.

J'avais déjà commencé à me déculpabiliser de tout ce qui me tracassait et me pourrissait la vie avant, et tkt que j'en ai passé des heures à phaser dans mon lit, parce que j'étais totalement découragé à ruminer de la merde, pour trouver refuge dans la drogue.

Mais à force de volonté, de lectures avisées, et de changement de cadre de vie progressif, je réussi aujourd’hui à plutôt kiffer ma vie sans avoir besoin de produit pour me sentir exister. Bon je reste un drogué lol, mais je n'ai plus du tout le même rapport à la drogue qu'avant, je n'en ai plus besoin pour me défoncer et me prouver que je suis vivant en frôlant la mort, j'en consomme parce que je me suis habitué à en prendre de manière ritualiser, et que j'aime bien décompresser tranquilou le week end. Et je trouve bien plus simple de décider d'arrêter de consommer en changeant de rituel de défonce, plutôt qu'en cherchant à arrêter cash alors que je vivais pour me défoncer (ce qui me faisait juste péter un câble, en subissant un brusque manque psychologique hard core, alors qu'aujourd'hui je peux tenir une semaine sobre sans aucun désagrément, parce que j'ai l'esprit occupé à autre chose qu'à me regarder me trouver des excuses pour proder).

Je pense que l'important c'est de se trouver des projets qui nous touchent, de s'y investir avec la drogue comme on sait le faire vu qu'on s'est développé de cette manière, et petit à petit continuer d'y travailler, mais sans la drogue. Si avant je ne pouvais rien faire sans avoir consommer, aujourd'hui je galère plus à produire quelque chose en ayant pris un truc, et donc naturellement j'en viens à moins me droguer. Et si j'arrive à avoir assez d'estime de moi sobre, pour réaliser quelque chose, j'en tire assez de satisfaction pour continuer à évoluer plutôt sobre, que défoncer. J'essaye de rester dans cette logique, en osant faire des pauses plus longues, et je le vis bien donc je me dis que c'est une bonne façon de faire avec une visée sur le long terme.
 
Laura Zerty a dit:
Pour ta conso, en ne trippant qu'une fois par mois, normalement tu t'évites les désagréments comme la DP/DR, dû à l'usage de prod. Dans mes recherches j'ai vu que le cannabis dépersonnalisait pas mal aussi, et je peux en témoigner d'expériences, vu qu'avec une conso quotidienne j'étais souvent dissocié. Je ne dis pas que si tu bédaves tu vas être dépersonnalisé, mais si tu abuses, et que t'étais déjà avant en phase avec des sentiments d'étrangeté, y a moyen que tu bascules dans la dépersonnalisation. En sachant que celle-ci ne devrait pas durer si elle est induite par une conso abusive, et que tu freines derrière pour te laisser le temps de t'y retrouver.

Merci pour cette précision !

J'y connais pas grand chose mais si je comprend bien, la DP/DR n'est pas irréversible si c'est induit par la conso de drogue c'est ça ?
Du coup, faut taffer sur sois pour réapprendre à vivre dans son propre corps/monde.

J'me rappelle quand je fumais régulierement la weed j'avais l'impression d'être différent, j'acceptais pas non plus le monde tel qu'il était (Bon j'me doute que c'est loin d'être de la DP/DR) mais ce qui m'a beaucoup aidé à réduire ma conso c'est en m'entourant de gens qui comptent pour moi. Du coup j'me disais (et vous en parlez plus haut) que la sociabilisation joue surement un rôle très important dans le processus de 'guérison'.

C'est vrai, s'il faut apprendre à s'aimer, sortir, faire des trucs qu'on aime faire, réduire sa conso etc... j'me dis qu'être un couple par exemple ça peut vraiment aider.
Enfin ça dépend du couple évidemment mais si t'aime ton/ta partenaire t'as envie de continuer à lui plaire du coup ça te motive à taffer sur toi, de faire des trucs avec, de sortir du coup tu vois d'autres personnes, tu parles moins de drogues du coup ça aide à moins y penser etc... Puis tu peux parler de ce qui va pas et ça c'est pas mal non plus parce-qu'en étant solo (même si certains kiffent ça) c'est beaucoup plus difficile de s'exterioriser je pense.

Enfin c'est que mon avis, tout ce que je peux dire c'est que s'il faut taffer sur sois et voir du monde, c'est quelqu'un chose que j'essayerais de faire :)
 
MadJa1 a dit:
J'y connais pas grand chose mais si je comprend bien, la DP/DR n'est pas irréversible si c'est induit par la conso de drogue c'est ça ?
Du coup, faut taffer sur sois pour réapprendre à vivre dans son propre corps/monde.

Si tu as un sentiment d'étrangeté post trip, il sera réversible dans les heures/jours suivants (et on ne peut pas parler de DP/DR).

Si tu prodes ou bédaves à intervalle court, t'entretiens déjà plus ton sentiment d'étrangeté qui peut virer à la DP/DR, selon ton cadre de vie et tes prédispositions psychiques. C'est aussi variable selon le temps que tu consommes, genre si tu te défonces pendant un an, ou cinq ans, c'est pas la même chose pour s'en remettre...en sachant que l'état de manque et le sevrage peuvent induire une DP/DR.

Après tout dépend de si cet état est pathologique ou pas, mais si tu te changes les idées au lieu d'entretenir ta DP/DR en ne faisant qu'y penser (en flippant/doutant sans t'en rendre compte), y a moyen que tu n'en pâtisses pas trop et qu'elle s'en aille rapidement sans que tu ne t'en rendes compte. Et oui une relation de couple stable aide à s'en sortir.
 
La DP/DR, c'est tellement étrange. Après 1 an de prise plutôt régulière de DXM je me suis rendu compte que j'étais complètement en dehors de la réalité.
Genre, vraiment en dehors, et j'ai continué à me proder, naïvement, je pensais que façon avant je me sentais déjà étrange et différent et que du coup, bah ça en plus ou en moins osef.
Après quelques années "perché", j'ai fait une cure, j'ai un traitement AD, et j'ai diminué ma conso de canna/psychés/dissos, et arrêté sims/alcool.
Je retrouve peu à peu l'essence de la réalité, et c'est vraiment agréable.
Avant, je découvrais la non-réalité grâce aux prods, maintenant je redécouvre la réalité grâce à l'arrêt des prods.
 
Ah le DxM ça dissocie un truc de ouf, je me rappelle la première que j'en ai pris une grosse dose, le lendemain dans la rue j'étais comme dans un aquarium et je me suis dis que j'étais dissocié à vie lol.

Et au final pareil je me suis dis osef, en mode jeune et bien con tu veux te la jouer rock'n'roll donc j'ai continué sur l'autoroute de l'enfer...:rock:
 
Le DXM, ça semble assez anodin comme c'est en vente libre, mais c'est bien un des trucs qui bastonne le plus, je trouve.
 
Laura Zerty a dit:
Si tu as un sentiment d'étrangeté post trip, il sera réversible dans les heures/jours suivants (et on ne peut pas parler de DP/DR).

Si tu prodes ou bédaves à intervalle court, t'entretiens déjà plus ton sentiment d'étrangeté qui peut virer à la DP/DR, selon ton cadre de vie et tes prédispositions psychiques. C'est aussi variable selon le temps que tu consommes, genre si tu te défonces pendant un an, ou cinq ans, c'est pas la même chose pour s'en remettre...en sachant que l'état de manque et le sevrage peuvent induire une DP/DR.

Après tout dépend de si cet état est pathologique ou pas, mais si tu te changes les idées au lieu d'entretenir ta DP/DR en ne faisant qu'y penser (en flippant/doutant sans t'en rendre compte), y a moyen que tu n'en pâtisses pas trop et qu'elle s'en aille rapidement sans que tu ne t'en rendes compte. Et oui une relation de couple stable aide à s'en sortir.

Je comprend mieux ! Du coup c'est un peu comme pour beaucoup de troubles liés à la conso de drogue. Si t'as des prédispositions psychiques t'es évidemment plus enclin à souffrir de cette pathologie ou en tout cas l'entretenir
 
Percheman a dit:
Le DXM, ça semble assez anodin comme c'est en vente libre, mais c'est bien un des trucs qui bastonne le plus, je trouve.

Ça dépend.A petite dose c'est cool et à moyenne dose aussi mais j'ai l'impression que les gens sont pas hyper raisonnable sur les doses de dissos. Quand je lis des trip dxm à base de 800 mg j'me demande comment les gens font pour pas partir en hp direct.
Comme le reste d'ailleurs. Quand je vois des 5g de champis des combos md et lsd ou des doses massives de Ké j'me dis bordel les gens sont des putain de guerriers de l'espace quoi. Ils squattent une autre dimension. Putain tu me fait gober 5g de champote c'est woodstock dans mon appart pendant trois jours.

Je suis peut être petit joueur, mais faut pas s'étonner d'être dissocié quand on se dissocie...

Et d'être cheper quand on se cheperchie :mrgreen:

Faite gaffes à vos bouilles avec le dxm la weed, et autre trucs qui peuvent faire dépersonnaliser très vite. Mais surtout faites gaffes au signes que vous envoie votre corps. C'est pas anodin de vivre en dehors de la réalité.
 
MadJa1 a dit:
Je comprend mieux ! Du coup c'est un peu comme pour beaucoup de troubles liés à la conso de drogue. Si t'as des prédispositions psychiques t'es évidemment plus enclin à souffrir de cette pathologie ou en tout cas l'entretenir

Je me pose la question justement du rôle des drogues dans ce genre de problèmes, quand les drogues ne sont pas l'élément déclencheur.
Je suis en déperso 24/24 depuis plus d'un an maintenant (mais ça commence à se régler, en mettant l'accent sur des projets personnels motivants on s'en sort je pense), pas à la suite d'une prise de drogue, mais à la suite d'une énorme crise de stress liée au boulot. MAIS, dans les mois / semaines précédant cette crise de stress j'avais pris des drogues (lsd, nbome, probablement md je me rappelle plus), pas en excès mais avec un bon gros bad à la con.
Je me demande si ça a joué. Est-ce que le fait de rencontrer ces états de dissociation, ou de dissolution de l'ego sous drogue nous rend plus susceptibles de les subir hors consommation?
 
Mr Sandman a dit:
Je suis peut être petit joueur, mais faut pas s'étonner d'être dissocié quand on se dissocie...

Quand t'as envie de prendre cher pour donner du sens à ta vie, parce que tu cherches à te donner raison de ton mal-être en faisant en sorte qu'il t'arrive un sale truc, t’accueille l'adversité autant que tu acceptes la fatalité :smoke:


Virgule a dit:
Je me pose la question justement du rôle des drogues dans ce genre de problèmes, quand les drogues ne sont pas l'élément déclencheur.
Je suis en déperso 24/24 depuis plus d'un an maintenant (mais ça commence à se régler, en mettant l'accent sur des projets personnels motivants on s'en sort je pense), pas à la suite d'une prise de drogue, mais à la suite d'une énorme crise de stress liée au boulot. MAIS, dans les mois / semaines précédant cette crise de stress j'avais pris des drogues (lsd, nbome, probablement md je me rappelle plus), pas en excès mais avec un bon gros bad à la con.
Je me demande si ça a joué. Est-ce que le fait de rencontrer ces états de dissociation, ou de dissolution de l'ego sous drogue nous rend plus susceptibles de les subir hors consommation?

La crise liée au stress a pu enclencher une DP/DR que tu aurais entretenu avec quelques consos de stupéfiants, d'autant plus si tu as fais un gros bad, qui est un facteur stressant amenant à une DP/DR donc.

Dans le temps tout se dilue et on oublie vite pour ne garder que le positif, mais quand tu mets objectivement ta vie en perspective, peut-être que tu peux voir que régulièrement tu vis un stress intense qui prolongerait un état de dissociation initialement présent, mais latent avant que le stress ne l'active.
 
Bonjour,

J'ai besoin de conseils et d'aide.


Je vis auprès d’une personne atteinte de trouble de la dépersonnalisation avec aussi de la dissociation certainement.
Dans l'année, toujours aux mêmes périodes, il fait des "crises" de dépersonnalisation. Lors de ces moments de crises, il ne me regarde plus dans les yeux, fait comme-ci j’étais inexistante quand nous en sommes en groupe et j’ai toujours l’impression qu’il me hait ou qu’il me déteste. Il n’a plus le sentiment de m’aimer je pense dans ces cas-là. Je me sens ig,orée, rejetée et hais très souvent. Il me demande à chaque crise de le laisser seul parfois plus d’un mois entier. Nous ne nous donnons plus de nouvelles durant ces périodes.
Je ne sais pas comment réagir face à cela. J’ai beau savoir qu’il ne le contrôle pas, je réagis mal et je lui en veux terriblement car il est parfois très blessant et très dur comme s'il était un robot sans sentiment et émotion.

En plus, il réagis comme cela uniquement avec moi mais pas avec d'autres personnes proches ou de la famille.

Si des personnes sur ce forum sont atteintes de ces troubles, quel comportement dois-je adopter ? Dois-je faire comme-ci de rien n’était.
J’ai parfois l’impression que mon comportement de colère le fait aussi revenir à la réalité.


Merci pour votre aide précieuse,


Lisa
 
Si ta colère lui fait l'effet d'un électrochoc et le reconnecte à ses émotions, ça peut être un bien ou un mal, après c'est à lui de comprendre ce qui lui arrive, et les désagréments que son comportement produit sur votre couple.

Autant tu ne peux pas le blâmer de se sentir à côté de ses pompes ou d'être "malade", autant il devrait traiter son problème d'une manière ou d'une autre si c'est autant handicapant. En tout cas si c'est durable, je ne pense pas qu'il faille faire comme si de rien n'était, sauf si ça vous convient à tous les deux (mais ça n'a pas l'air d'être le cas, notamment pour toi).

Vous en avez déjà parlé ensemble ? la communication me semble être essentielle dans ce genre de cas.
 
Merci pour ta réponse. Nous en avons déjà discuté à plusieurs reprises, après chaque crise quand il a envie de me revoir en gros.
Il m'explique à chaque fois ce qui se passe mais après coup. A chaque crise, je les sens venir progressivement. Je l'interroge sur son état mais il me dit que ça va. Puis quand ça arrive au sommet, il coupe tout contact. Il est incapable de communiquer sur son état. Pourtant, en parlant ça serait plus simple.
C'est en fait un enfer à vivre pour moi, oui. Je ne sais pas qui s'il en joue, s'il contrôle ou pas quelque chose. Je me sens détestée, haïe. Il est très blessant durant les crises mais uniquement avec moi.
Il est suivi chez un psychiatre mais n'applique pas ce qu'on lui dit : méditer et communiquer. Il n'a pas de médicaments.
Je ne sais plus comment réagir. Un mois voire plus sans nouvelles de son compagnon, c'est rude.
Je me remets en question sans cesse en question. C'est très dur de rester patiente, zen et compréhensive. Il me rejette, revient et hop ça recommence alors que si nous discutions quand il sent que ça arrive, cela serait plus facile à vivre. C'est pour cela que j'ai posté sur ce forum, pour savoir si des personnes qui sont atteints de dépersonnalisation sont capables de me dire s'ils se rendent comptent ou non de leur état et de ce que cela génère sur l'entourage. Est-ce qu'on peut jouer avec cette maladie ? Est-on capable de communiquer quand on est en crise ou pas du tout?
Je veux comprendre en fait.

Merci pour votre aide,

Lisa
 
Je ne connais pas du tout la dépersonnalisation mais en faisant un parallèle avec d'autres troubles, je fais des dépressions cycliques et quand je sens que ça vient, j'ai beaucoup de mal à le verbaliser (même si j'ai évolué sur ce point), à cause d'une pudeur viscérale, aussi la peur de rendre ça réel ("si je l'ignore ça va passer") et puis aussi un état de stupeur qui empêche les mots de sortir de la bouche, même lorsqu'on me demande si ça va.
Donc il y a peut-être une troisième piste: il s'en rend compte mais il n'arrive pas à le dire.
En tout cas s'il ne suit pas les recommandations de son médecin il y a clairement une mauvaise volonté de sa part. La communication ok puisque ça a l'air d'être au cœur du problème mais la méditation, il pourrait tenter lorsqu'il va bien, quoi.
As-tu une idée d'où ça lui vient?
Les remèdes du psychiatre m'ont l'air un peu light quand même, la méditation ça reste difficile à mettre en place puisque ça se vit de l'intérieur et communiquer est beaucoup plus facile à dire qu'à faire, j'ai l'impression que c'est comme si l'on voulait traiter une dépression en enjoignant de voir la vie du bon côté, ok mec mais comment je fais sinon? Peut-être pourrais-tu recueillir les avis d'autres professionnels de santé? Aller glaner des informations dans les manuels dédiés? Autant, c'est la bonne piste et c'est juste ton mec qui refuse de s'y coller, mais ça vaut peut-être le coup de fouiner ailleurs.
 
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