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Déjuger pour ne plus juger

  • Auteur de la discussion Auteur de la discussion Chamhan
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Chamhan

Holofractale de l'hypervérité
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11/7/14
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Bon, je suis en plein travail de déconstruction de tous mes réflexes de jugement. Je sais que je juge au premier coup d'oeil, et je dois m'efforcer de déconstruire ce mécanisme pour revenir logiquement au fait qu'il est présomptueux de juger qui ou quoi que ce soit.

ainsi je m'efforce de virer de mon vocabulaire et donc de mon mode de pensée les notions de bien et de mal pour les remplacé par positif ou négatif, ou plus exotique yin et yang, chaud froid, jour nuit, homme femme, noir blanc, etc. J'adore le mot "différent", il ne juge pas, nous sommes tous différents, mais ni plus ni moins :lol:

La seule personne que je puisse me permettre de juger, c'est moi même. Je ne suis pas dans la peau d'un autre, je ne peux pas connaitre son histoire, ses problèmes, ses ressentis, qui suis je pour juger de ce qui est bien ou mal alors que je considère le monde comme parfait?


Bref, j'espère qu'à force de travailler la dessus, je vais réussir à éradiquer ce réflexe trompeur, majoritairement construit sur des apparences couplée à de la vanité.

C'est pas facile mais je sens que ça vaut la peine. Je ressens déjà plein d'effets positifs en mon fort intérieur, ça sent bon.

Des avis sur le sujet?

Accusés levez vous.
 
Yep, disons qu'on ne peut s'empêcher de juger d'une certaine façon, mais plutôt que d'infliger ça à tout le monde, je trouve important pour évoluer de commencer à essayer de comprendre les autres, si révoltants qu'ils puissent nous paraître. Après chacun sa méthode, mais ça se résume à "aimer" les autres plutôt que les juger. C'est assez basique au final, c'est l'enseignement de Jésus.

Hier je discutais avec une vieille dame en attendant le bus et elle n'a pas pu s'empêcher de me parler de sa voisine qui selon elle abuse pour ci ou ça tandis que d'autres sont mieux, etc. Il est temps qu'on travaille sur soi et qu'on écoute les autres. Passer son temps à se construire et s'intégrer sur le dénigrement des autres, c'est du passé. Je pense que d'une certaine façon, ce changement de conscience s'opère de plus en plus chez les gens et ça ne peut qu'aller en s'améliorant. C'est la seule façon de sortir du paradigme dominateur qui est celui dans lequel on est, où en gros, mêmes à droits égaux, c'est encore à qui écrasera l'autre pour grossir. En ça la "décroissance" et la permaculture sont deux concepts fondamentaux, aussi pour sortir du spécisme (qui est un ethnocentrisme, sexisme, racisme au delà de l'humain).
 
tiens j'en parlais hier avec un amis

je suis d'accord avec sludge moi je résous ca avec l'amour et ca marche bien, ca commence a devenir un reflexe comme avec mes pensées un peu paranoïaque et ca ne porte que de bon fruit, apres je pense qu'on aura toujours des pensées mais l'essentiel c'est de ne pas se laisser guider par elles, d'en avoir consciences
 
Le truc que je trouve parasitant avec le fait de juger, ou de critiquer ce qui ne nous plait pas, c'est qu'au final c'est de l'énergie non consacrée à construire ce qu'on veut ou aime. C'est pour ça que je ne regarde plus la télé, que je ne commente plus l'actualité, et plus généralement tous les trucs auxquels je ne participe pas, aujourd'hui je me consacre à ce que j'aime sans réellement me préoccuper de ce que font les autres sauf si on fait des trucs ensemble évidemment^^. ils font bien ce qu'ils veulent tant qu'il ne viennent pas m'imposer leur loi. Bien entendu de mon coté je m'efforce de me comporter envers autrui aide la même façon dont j'aimerai être traité, c'est à dire avec respect mutuel.

Je me sens mieux ainsi en tous cas, et j'aime bien faire comme je le sens ;)

Oui, l'amour positif universel implique toutes ces valeurs. mais cette notion d'amour aveugle n'est pas facile à intégrer, je l'ai déjà expérimenter, j'ai la trace en moi, je dois cultiver cette fleur.

Savoir aimer toute chose, c'est savoir aimer de toutes les façons possibles, car toute chose est différente.

C'est pas évident non plus, mais quand on attaque le biniou de tous les cotés, tout se simplifie, car tout se rejoint, du moins je le ressens comme ça.
 
J'ai tendance à juger très fort et très vite.
C'est une mauvaise habitude qui me pèse.
Extérieurement j'essaie d'être le plus doux possible sans être consensuel donc ça saute pas forcément aux yeux.
Mais intérieurement ça peut être assez violent.

J'ai fait plusieurs cercles : musical, chamanique, spirituel dans lesquels chacun s'exprime l'un après l'autre.
Intérieurement mon jugement est particulièrement visible dans ces moments là.
J'ai tendance à m'en vouloir (un jugement sévère de plus, la source de tous les autres peut-être).
En plus quand c'est à mon tour je stresse graaaave.
J'ai longtemps vécu avec cette crainte omniprésente de ce que l'autre pense de moi, maintenant ça commence à aller un peu mieux et je me rend compte que c'est le reflet du jugement que je porte sur les choses (jugement utopiste bien maquillé parce que dans mon utopie perso le jugement c'est mal m'voyez)

Comment je travaille avec ça ?
Avec Amour, autant que possible.
Le jugement est douloureux et celui qui en souffre (intérieurement ou extérieurement) mérite d'en être soigné.
De plus le j'ai l'impression qu'au sein du jugement il y a une acuité tranchante.
Cette acuité n'est pas douloureuse en elle même, elle est même très précieuse.

Bref je suis un enfant blessé autant qu'un adulte aimant et j'ai toutes les ressources pour guérir les jugements.
Ils ne sont ni "moi" ni "miens" et ils peuvent être libérés.
En fait ils sont libres tant qu'ils ne s'ont pas enfermés mentalement dans un cercle vicieux.
Mais une habitude bien ancrée resurgit encore et encore, la tentation de réagir pareil qu'avant étant forte (pour se rassurer ?).

Donc pour moi la clé semble être : "être présent, ouvrir ses yeux et son cœur".
 
aujourd'hui je me consacre à ce que j'aime sans réellement me préoccuper de ce que font les autres
La seule exception que je peux faire à ça, c'est que le monde est encore plein d'injustice et qu'on ne peut pas juste vivre sa vie de son coté sans élever la voix. Tu vas me dire, on pourrait juste s'occuper de ce qui se passe autour de nous plutôt que de s'occuper des avis qui nous semblent intolérables à chaque guerre de commentaires de l'actualité sur Internet. Ça ferait pas mal d'énergie de gagnée pour construire des choses. Mais si on s'engage dans ces dialogues sans partir justement en jugement hâtif, comme si on était sûr d'avoir la parole divine, et que l'autre en face fait de même, ça peut être très productif, je pense, et chambouler pas mal de monde.

C'est vrai qu'en attendant de pouvoir enfin mettre les mains dans mes projets (et là je m'occuperai plus une seconde de tous ces gens), j'occupe un peu mon temps à ça, et que ça me bouffe beaucoup. D'où la colère difficile à contenir dont je parle souvent et qui éclate ensuite à la moindre petite connerie, genre quand je fais une maladresse.

Mais déjà j'ai supprimé mon compte FB, ça devrait me libérer un peu. ^^
 
CMOS: Je me reconnais dans ce que tu dis. Je suis harcelé de pensées haineuse même envers les gens que j'aime profondément. Je pense que le plus dur est de se libérer de son auto-jugement qui est sans doute le plus puéril, comment peut-on avoir un avis sur soi-même lorsque l'on sait que c'est seulement les autres qui nous donnent une substance. Et essayer de ne pas rentrer dans la boucle sadique du jugement du jugement.

J'accepte que d'atroces images me traversent régulièrement, et je ressens une douleur à l'idée que les pensées sont aussi une forme d'acte, je crois sincèrement qu'elles ont un impact sur le monde extérieur, c'est pour cela que je demande le pardon intérieur. Je m'efforce à ce que mes paroles et actes extérieurs, même si ils sont parfois empreint d'une violence ou d'un orgueil visible, soient le plus juste et bienveillant avec moi et les autres.

Je chasse la culpabilité en prenant acte de son message, car elle appartient au passé, source d'enseignement et de souffrances.
 
CMOS: je me retrouve aussi dans ce que tu dis

j'ai realisé (quand je coupais du raisin allez savoir pourquoi... j'pense trop...) que j'avais different moi (une infinite peut etre) mai principalement il y avait l'enfant, la conscience océanique (celui qui sait tout) et le moi parano (qui juge, rancunier, tous ca, le negatif), ils sont tous relies, le dernier est née du premier naturellement (ou en meme temps ou l'inverse)

ce que j'ai compris a ce moment c'est que la premiere chose a faire primordiale c'etait de tout accepter, car l'acceptation est basé sur la comprehension et l'amour
l'amour est la chose la plus pure, elle prend tout et le purifie, en fait de l'energie positive
j'ai donc aime toute ces parties blesses de moi, cette enfant perdu, appeure, ce monde que parfois je deteste, ...
ce n'est pas partie, ca ne partiras jamais, c'est juste un chemin de tout les jours, de la concentration (et c'est vraiment pas mon fort ^^)

et j'ai retrouve tout ca dans le bouqin qu'on m'as offert sur Ho'oponopono

je suis desole
pardonne moi
merci
je t'aime
 
Donc pour moi la clé semble être : "être présent, ouvrir ses yeux et son cœur".
La clé... je dirais les clés qui ouvrent les portes qui mènent à une clé. Bon, je vais poser un peu ma folie par écrit car ça m'aide vachement de me relire et en plus ya du public, t'as raison Laura, c'est plus rigolo ;)

Bref, je vais être direct, la clé selon moi c'est être conscient que l'on est Dieu et que tous les autres sont Dieu également. Ce qui fait que l'on ne se sent ni supérieur ni inférieur à quiconque mais on se sent responsable de ses actes, de ses dires, de ses pensées, de ses créations. On prends conscience de notre pouvoir créateur et destructeur sur notre environnement. On prends conscience de chaque cellule de son corps, on prends conscience de chaque être vivant, on prends conscience de la vie, de la beauté du monde, de la douceur de l'amour, de la joie de vivre en paix, en harmonie, de l'importance de trouver le fin réglage qui amène à l'équilibre. La différence entre le maître et le disciple, c'est que le disciple n'a pas décidé d'être maître.

Si vous vous sentez comme moi être un dieu, vous vous comporterez en tant que tel, maintenant à vous de voir quel dieu vous voulez être, car vous êtes un dieu. Vouloir être capable d'aimer chaque chose aveuglement comme l'eau épouse chaque relief, c'est une qualité d'être divin. Vouloir être comme le karma et ne pas juger, c'est un peu la même chose.

Le truc c'est que l'on se compare aux autre en pensant inférieur ou supérieur, on n'assume pas notre pouvoir, on n'assume pas d'être si puissant. On a peur! J'ai passé ma vie à chercher ce dont j'avais peur, je suis allé au contact de beaucoup d'entre elles, il y a beaucoup de peur différentes avec qui danser, et à force j'avais l'impression de n'avoir peur de rien ni personne sauf d'un truc au fond, tout au fond, bien caché, j'avais peur de l'amour.

Comme on assume pas, on se trouve des excuses, on triche, on ment, on se ment, on se cache, on s'évite, on parle d'autre chose que de soi, on bave sur le dos des gens, on juge, on critique, on commente, on donne son opinion, on regarde les autres plutôt que soi, on se divertit, on se distrait, on rejette des fautes sur d'autres, on parle de choses que l'on ne connait pas et surtout on agit pas beaucoup.

Pour précision, je n'appartient à aucune religion. Logique ;) Et cette conscience peut s'acquérir de différente façon, par la logique, par des ressenties, par l'observation, par des changement de point de vue, des changements d'état de conscience, par l'expérience et l'étude d'un grand nombre de domaines différents (cultures, sciences, arts, langues, sports, méditation, musique, chant, arts martiaux et la liste est infinie).

Et tout se rejoint, on observe une logique divine de partout et on se rend compte que c'est la notre. On se rend compte, quand on cherche, quand on s'écoute, quand on écoute les autres, quand on écoute son coeur et que l'on suit son intuition en pleine confiance personnelle, que l'on est maître de notre univers. On se rend compte que l'on peut contrôler son corps, que l'on peut contrôler son esprit, que l'on dispose d'une énergie phénoménale dans notre fort intérieur. Sauf que cette énergie est sous clé, et il faut ouvrir toutes ces portes, une à une. C'est votre propre plan, vous vous êtes créé comme ça, avec des sécurités, si vous avez peur de quelque chose, la porte ne s'ouvrira pas, les portes ne s'ouvre que lorsqu'on est prêt. Ce sont les portes de la connaissances, et pour connaitre il faut vivre les expériences. On ne peut pas tout connaitre, il y a plusieurs chemins également, adapté à chacun, les portes peuvent s'ouvrir dans plein d'ordre différent, après je pense qu'il y a des raccourcis.

Et pour emprunter ces raccourcis il faut savoir s'orienter et la boussole qui indique la voie de l'amour universel c'est la voix du coeur, faites de la course d'orientation vous comprendre.

Alors je sais que je suis dieu, mais je ne suis pas encore prêt pour avoir accès à tous mes pouvoirs, je dois travailler pour ça. Depuis toujours je travaille dans ce but mais inconsciemment, en mode automatique, sauf que récemment j'ai trouvé mon ultime peur, et ce n'était pas la peur de mourir, ayant trouvé ça j'ai été baigner dans cette colonne d'amour et j'ai compris que je devais faire gaffe à tout car je suis responsable de mon univers, je me met donc au boulot, et ça va aller bien plus vite désormais car je sais où aller. Avant je testais un peu tout, au feeling mais sans trop savoir où ça pourrait m'amener, là c'est tout autre chose, je veux participer du mieux que je peux à façonner le monde tel que je le veux. Donc pour ça je dois me transformer en super jedi sur tous les plans, humains, physique, spirituel, énergétique, écologique, équilibre, harmonie etc etc. Et j'ai trouvé le lieu qui va me permettre de pratiquer toutes mes intérêts avec l'aide des autres dieux, nous échangerons nos savoirs pour créer une synergie et répandre une vague d'amour par tous les moyens possibles. beaucoup de gens le font depuis longtemps, ils font leur taf de dieu amour, au travers de l'art, du bénévolat, de plein de trucs, je veux aider moi aussi, je veux m'aider et aider les autres pour aider ma terre, j'ai toujours chercher une passion qui me motiverai, mais maintenant que je n'ai plus peur d'aimer, je me suis rendu compte que j'aimais tout et que j'étais passionné par la vie, passionné par ma propre création, je me suis créé une vie, des vies, un monde, un univers pour voir ce que j'en ferai, pour vivre mon oeuvre tout en l'observant. Si vous comprenez ça, je pense que vous avez compris l'essentiel, il n'y a plus qu'à ^^


Je comprends toutes les étapes par lesquelles je suis passé dans ma vie et tout est d'une logique limpide. le monde que je veux créer ne doit pas passer par la violence, il doit passer par la création par la mise en application de ses principes à la lettre, avoir conscience que Rome ne s'est pas fait en un jour et être patient, apprendre de ses erreurs, apprendre des autres, apprendre de ses expériences, apprendre, toujours apprendre pour se découvrir toujours un peu plus, aller un peu plus profond, maitriser son vaisseau corporelle, maîtriser les différentes énergies, voir de mieux en mieux, écouter de mieux en mieux, s'harmoniser de plus en plus avec tout, être en contact avec tout, se sentir Un avec chaque chose. On goûte à ces choses là au travers de psychédéliques puissants, ce ne sont pas les plantes des dieux pour rien, il ne faut pas oublier de travailler sans elles, elles ouvrent des portes, le danger c'est qu'elles peuvent en ouvrir certaines alors que l'on est pas prêt.

Alors prenez soins de votre santé, faites gaffe ;) Vous êtes surpuissants, faites pas les cons car vous êtes responsables c'est comme ça que vous le vouliez ou non, mais dès lors que vous l'acceptez vous serez libre et heureux ;)

Bon j’arrête là, je m'égare, mais ça m'a permis de poser un truc.

edit (et oui je me suis relu) Je voulais juste rajouter ma vision des choses sur les croyants et non croyants. les non croyants ne se sente pas responsables car ils ont une vision limité à leur nombril, en plus de ça ils sont noyé dans une masse de 6 milliards d'individu, comment se sentir responsable du mégot de clope que l'on jette quand 10 millions d'autres font pareils? Et là je vous laisse poursuivre la liste de toutes les bonnes excuses qu'on les gens pour ne pas trop faire attention, et en plus de ça ils n'aiment pas l'hypocrisie, c'est un comble :lol:

Ceux qui croient en être supérieur, c'est pas vraiment mieux, comment se sentir responsable si l'on est persuadé qu'il y a un être supérieur qui veille sur nous tous. Les chrétiens disent bien que jésus est en chacun de nous, je veux dire ça me parait évident dans ce cas là, si jésus est en chacun de nous, nous sommes tous fils de dieu, nous sommes tous dieu et point barre. Mais non, il utilise la confession comme excuse, ils interprètent les textes à leur façon, ils tuent pour leur dieu qui leur dit de ne pas tuer, ils croient par éducation ou intégration sociale, bref ils ont rien compris plus que les non croyants et ne se sentent pas plus responsables.

ce sentiment dont je parle, de se sentir Dieu, j'imagine que c'est le sentiment que doivent avoir des parents lorsque ils voient leur enfant pour la première fois, là tout d'un coup on se sent responsable d'un univers, mais pas du sien, de celui de l'enfant. Enfin je suppose, car je ne suis pas encore parent, quand je me sentirai prêt. Et cette porte là elle doit être vraiment merveilleuse, je veux juste me sentir prêt pour être un bon père, et il me faut aussi mon Aphrodite pour ça, enfin bref, tout viens à point à qui sait attendre. :mrgreen:
 
Un exercice loin d'être évident, mais qui a le mérite d'être étudié.

Le jugement est le moteur principal de l'égo et les gens mentaux connaissent beaucoup ce problème. Ceci-dit, il faut rappeller (et c'est triste de le dire), les fondamentaux du darwinisme. Un exemple : la xénophobie. TOUT les humains (voire tout les êtres vivants) sont xénophobes. Même notre système immunitaire (NB : même le bébé dans le ventre de la mère est menacé par son système immunitaire).

Au-delà de juger ou déjuger, je préfères parler de prudence. Je penses comme AceSyd : il faut avoir conscience du jugement que l'on porte. Je juge, mais je sais apprécier mes "ennemis", je vois ce qu'ils peuvent m'apporter :D. Ce serait une variante moins "copyright" du Oponopono.

Mais n'oubliez pas, le monde reste dangereux. Gandhi, Luther King et Rabin l'ont, hélas, prouvé dans le domaine de l'amour et de la tolérance. Avoir un égo peut aussi avoir des avantages, même si ses inconvénients sont légions. Encore un exercice de funambulisme, ma foi. J'avais un proverbe pour ça (PAS D'APOLOGIE TENTEE) :
"Un bon pacifiste est un pacifiste armé".
 
Arf Chamhan, je suis tellement dans le même "délire"... Ca me fait très plaisir de te lire en tout cas ;)
 
Avoir un égo
C'est chiant d'être tatillon mais tout le monde a un égo et sans égo on serait des coquilles vides. Ne pas confondre être égoïste, égocentrique, égocentré (trois choses subtilement différentes) avec le fait d'avoir un égo, ce que tout le monde a, même si on arrive parfois à s'en détacher quelques instants à coups de poteaux de ké ou de méditation intensive.

Certes, on a tous un peu peur de ce qui nous est étranger, ou tout du moins ça éveille en nous des peurs ancrées, mais cette étrangeté est parfaitement relative. Voyons les frontières. Que veut dire d'appeler quelqu'un qui vient de derrière une frontière un étranger. Ces frontières, ce ne sont pas nous qui les avons dessinées, il n'y a pas de raison particulière de se les approprier sauf patriotisme (identification à la patrie) aigu. Globalement, avoir peur est normal et nécessaire pour se protéger, mais céder à la peur quand il n'y a pas de raison de le faire est totalement dangereux, pour soi, pour les autres.
 
+1 sludge pour l'égo. C'est sa santé maximale qu'il faut viser, pas son oblitération...
 
Parfois je me demande s'il n'y a pas une base neurologique individuelle qui prédispose à ce fameux sentiment océanique et rend "naturellement" tolérant. En tout cas, j'en suis manifestement dépourvu.
 
Y a des théories qui vont dans ce sens effectivement (bien que de ce que j'en comprends on est plus sur un continuum plus que "dépourvu" de l'un ou l'autre), je t'en dirai plus si j'ai la motiv' et le temps.
 
Larry_Golade a dit:
Parfois je me demande s'il n'y a pas une base neurologique individuelle qui prédispose à ce fameux sentiment océanique et rend "naturellement" tolérant. En tout cas, j'en suis manifestement dépourvu.

T'es dépourvu de tolérance en pleine montée de MDMA, le cerveau inondé d'ocytocine et l'amydgale désactivée? Si non, il me semble que nous avons la même base neurologique, et la même capacité a ressentir de l'amour et de la bienveillance pour son prochain. C'est bien de le vivre mécaniquement produit pas un composé chimique, mais mieux si c'est une réelle habitude mentale, et je tend a croire que nous pouvons développer cette tolérance par des exercices mentaux spécifiques, telle que la méditation sur l'amour bienveillant.
 
Je n'ai pas de leçon cachée à donner en totalité ou en partie, mais une réflexion mêlée de colère je l'avoue face à la sélectivité à la fois spontanée et orchestrée de l'indignation.. et après elle un hommage aux Charlie.




La tristesse, la compassion l’emportent. Spontanées et partagées comme il est dit, je ne peux m’empêcher de les ressentir dans cette tragédie-là pour tous les individus, les assassinés d’abord et les assassins ensuite, pour toutes leurs familles. La réflexion qui fait aussi notre pleine humanité est plus que jamais nécessaire. Elle a besoin, elle, d’être dite et contredite par le temps et par les autres.

Il y a bien longtemps que j'avais arrêté de lire Charlie-Hebdo. Quand je prends le train, j'achète plutôt Siné Hebdo. J'ai noté que sa lecture durait le temps du trajet Nîmes-Paris. Je ne savais pas que Philippe Val avait quitté Charlie Hebdo. Son indomptable impertinence enfin reconnue par l’Etat lui ayant en effet valu une belle promotion dans le staff de France Inter...

Je me souviens du rationalisme borné et vindicatif qui régnait à Charlie Hebdo sous la plume de quelques uns et qui avait définitivement mis fin à une lecture devenue très rare après les années étudiantes. Ni croyant, ni athée, pas même agnostique, je ne trempe pas dans une quelconque haine des religions ou des spiritualités. Une haine conforme qui ne dit pas toujours son nom et qui montre du doigt la haine en dehors de soi dans ces ennemies-là.
Je n’aime pas la haine et quand j’ai envie de casser la gueule à un dirigeant de Monsanto, de Total, à un banquier, à Sarkozy, à Hollande, à un quelconque élu défendant un méga aéroport, un méga complexe touristique ou un autre projet pharaonique dans une zone agricole ou naturelle, j’éteins mon ordi (on n’a pas la télé et je n’écoute plus la radio sauf en voiture rarement) et puis je me calme sur mon chantier ou sur une autre tâche manuelle.

Les religions sont diverses, beaucoup s’ignorent. J’aurais tendance à y classer toutes les idéologies, tous les ...ismes. Lorsque j’étais prof, j’étais un des rares à défendre la liberté des jeunes filles qui avaient effectivement choisi de porter un foulard. J’étais curieux de cette liberté-là que je comprenais mal et je voulais que nous en parlions en classe. L’immense majorité des profs de la gauche bien pensante niait que le port du foulard puisse être un choix chez certaines filles ou femmes. Partisans d’un laïcisme pur et dur à la française et de aveugles à cette liberté d’expression-là, je suis sûr qu’ils seront demain dans la rue pour défendre la liberté dans les cortèges, derrière leurs banderoles de la gauche républicaine plurielle. Plus loin, il y aura le cortège du FN et des Soraliens et sans doute pas très loin celui de la droite propre et de la masse des non politisés. Décidément, je n’aime pas la république dont ils se réclament. Et ce n'est pas ne pas regarder avec effroi l'islamiste du même nom. Je précise cela pour les nombreux amoureux de tous les manichéismes assassins.

Je lisais tout à l’heure dans le blog de Médiapart le mot de quelqu’un qui disait que s’attaquer violemment verbalement ou par écrit aux religions, ce n’était pas manquer de respect aux millions de croyants. Personnellement, je ne serai pas si affirmatif. Je n’aurai pas l’incroyable prétention (intellectualiste) de penser que mon seul jugement vaut mieux que celui de tous les croyants qui se disent profondément choqués.


« La liberté individuelle doit être totale, la liberté d’expression est sacrée ». Rien d’autre ne l’est. Formidable manifestation d’un égo obèse dans une culture occidentale qui ne manque pas une occasion de prendre sa grosse vessie laïciste dominante pour la lanterne de la conscience de l’humanité, surtout de celle qui s’attarde dans la ringardise du sacré guidant le profane.

Non, cher André, l’auto censure n’est pas un blasphème parce que la liberté d’expression n’est pas une religion. Je ferais plutôt de l’auto modération pragmatique – je fais gaffe à ce que je pense et dis - une qualité de la liberté révolutionnaire à rechercher aujourd’hui.
Pas de conscience sans liberté, mais que vaut une liberté sans conscience ? Cette liberté sans conscience, c’est précisément celle du capitalisme et de sa démocratie néo libérale.
Et entre parenthèses, même si je suis d’accord à 99% avec toi André, faut-il te dire que tu as bien fait de ne pas signer ton papier : la CEN. Je crois que beaucoup d’autres adhérents seront d’accord avec moi.

« Je suis libre et j’emmerde les cons », ça c’est la liberté du passé, d’autant que je ne suis pas certain que cette grande liberté-là ne soit pas en grand lien avec notre situation présente de division et d’impuissance. Une situation dans laquelle les peuples riches, en particulier, tout libres de leur expression qu’ils soient dans leur démocratie exemplaire et guerrière, sont plus que jamais soumis au diktat d’une poignée de maîtres qui soumettent alors le reste du monde.
Tous ceux qui comme moi sont issus du milieu ouvrier doivent s’en souvenir : le « nous » faisait au moins part égale avec le « je ». Et c’est sans doute ainsi que la classe ouvrière fit trembler le capitalisme avant d’être vaincue par les guerres des riches puis par le consumérisme, et d’être achevée par la gauche au pouvoir et le chômage.

La liberté de notre occident mondialiste d’aujourd’hui, c’est d’abord celle de nos maîtres politiques, médiatiques, économiques, de tous les spéculateurs, les exploiteurs et les empoisonneurs de l’humain et de la nature... une liberté à la croissance grantie par les pouvoirs politiques. Ceux-là même qui dans notre démocratie sont élus par des citoyens qui sont eux, évidemment, parfaitement libres de leur choix. Une liberté sacrée qui accompagne et justifie les inégalités extrêmes des situations, un peu comme les religions qui donnaient la caution de leurs dieux à l’ordre inégalitaire d’autrefois.
Cette liberté sacrée pour tous, c’est la liberté des SDF, des 40 ou 50 qui meurent l’hiver dans nos rues sans que l’indignation générale spontanée n’éclate, la liberté des travailleurs qui se suicident, des jeunes Français arabes qui démarrent avec un putain de handicap dans la compétition féroce qui nous sert de société... Certains ont la haine, mais pas toujours plus que certains jeunes Français chrétiens ou juifs.

La liberté d’expression, c’est un segment de ce marché de luxe. Et à l’occasion, ça fait vibrer la foule des braves d’un système en phase délirante de sa lente agonie et de sa démocratie essoufflée. Système et démocratie qui retrouvent quelques temps un peu de crédit aux yeux de ces braves. La liberté d’expression, c’est concrètement mettre de l’huile dans ces rouages-là. L’éventail des centaines de publications que l’on trouve dans les kiosques, les magasins de presse et les bureaux de tabac, ça ne change rien à l’ordre inégalitaire, sauf que ça accompagne l’amplification actuelle de ces inégalités et que ça donne une caution démocratique à la dictature bien réelle de la liberté tout aussi réelle des exploiteurs et de leurs capitaux. Pour la circulation libre des humains il faudra attendre, car elle entrave les deux libertés infiniment plus sacrées que celle-là. Une partition écrite et orchestrée par tous les pouvoirs de droite, de centre et de gauche. « Le renard libre dans le poulailler libre » ironisait Marx.
Orchestrée peut-être demain par le pouvoir néo ou post fasciste du FN. On aurait sans aucun doute le même système avec le luxe de la liberté d’expression en moins. Ce qui devrait logiquement mettre des millions de gens dans les rues. J’y serai, mais pour un dépassement du capitalisme, de sa fausse démocratie et de sa liberté d’expression à la portée avérée de quelques uns. Pour un dépassement de ce qui produit la domination, sa misère et son luxe, sa division et sa haine. Et pas pour trouver une nouvelle grâce à ce système-là après l’épisode fasciste qui lui est bien plus utile que dommageable.


« Pas de tolérance avec les intolérants... ». Cette formule spectaculaire anti pensée qui vise à s’imposer plutôt qu’à se proposer au débat, ne me convainc pas. La guerre civile, tout comme l’autre non civile (?), ce n’est pas mon truc.
« Pas de liberté pour les ennemis de la liberté », sauf que les grands ennemis sont ceux-là même qui gèrent ce monde et ceux-là même qui crient le plus haut avec leurs manières aristocratiques aux loups islamistes.

La haine ce n’est pas l’autre, c’est d’abord une production de ce monde dit libre, une production sournoise de la domination, par là même plus destructrice, une production de son idéologie et de toutes les idéologies, de tous les ismes dont la nature est le conflit, son entretien et son exacerbation.

Je pense qu’aujourd’hui la priorité est à la tolérance (ce qui ne veut pas dire tendre l’autre joue), au respect de l’autre différent même celui qu’on ne comprend pas, au réapprentissage de la coexistence pacifique, à la mise en veilleuse de nos égos hypertropiés, misérables et séparateurs. Aller vers le réveil de l’animal politique de la démocratie directe, celui qui va s’asseoir autour de la table du conseil aux côtés d’autres aux points de vue très différents du mien et pour un certain nombre aussi passionnés que moi. Apprendre à écouter, à parler à son tour avec conviction avec des mots qui ne blessent pas. C’est un chemin difficile mais qui pourrait ne pas être si long. Apprendre à prendre une décision démocratiquement, celle qui sera alors la meilleure même si elle n’épouse pas mon point de vue.
C’est une révolution personnelle, spirituelle et intellectuelle tout à fait nécessaire sans laquelle la grande transformation collective échouera encore, éventuellement le lendemain de la grève générale, de l’occupation des rues et des sièges des grands médias peut-être pendant quelques semaines et de la chute du pouvoir politique.

Et ces jeunes de la périphérie populaire des grandes villes qui ont la haine d’être là où ils sont ? Et tous ceux qui votent FN ou qui vont prochainement le faire ?
Libres à eux dans une vraie démocratie de venir discuter de leurs problèmes, de dire leurs frustrations, leurs colères et puis leurs idées, s’ils le veulent, quand ils le veulent. Avec d’autres, je fais le pari qu’ils le désireront un jour, entraînés par un copain ou un autre témoin direct de l’authenticité de ce qui se passe dans ces conseils. Et de la convivialité qui aura, malgré tout et peu à peu, le dernier mot en fin de séance.

Un rêve que cela ? Je ne le pense pas, mais quoi qu’il en soit je suis assez persuadé que c’est la grande priorité et sans doute l’unique voie pour mettre fin au cauchemar qui a commencé bien avant Charlie.

Maxime Vasseur
Un chouette texte en rapport avec le sujet.
 
Larry_Golade a dit:
Parfois je me demande s'il n'y a pas une base neurologique individuelle qui prédispose à ce fameux sentiment océanique et rend "naturellement" tolérant.

Soit une intoxication à la Scopo, soit une maladie de Chagas (Maladie de Chagas). J'espère que l'Amigo en Colombie se fera un check-up au retour :lol:. Je ne juge pas, hein ...
 
Le simple fait d'avoir conscience que l'on juge, et de ne pas tenir compte des jugements établis suffit a endiguer la diabolique machine a mon sens. Suffit de savoir remettre son jugement en question. Et avoir suffisamment d'humilité pour s'avouer qu'on peut-être aussi con que l'abruti d'en face, peut importe le Q.I.
ça a au moins le mérite de "détoxifier" le jugement, surtout pour les esprits ayant tendance a le faire a outrance, ou pour les esprits vifs ayant difficilement le controle sur leur flot intense de pensées, qui peut etre un putain de handicap en société d'ailleurs...
 
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