Ah, ça y est, je crois voir ce que tu veux dire.
Ça me rappelle ce qui m'est arrivé à l'époque : j'ai parlé de mon projet d'essayer le LSD à mon meilleur pote de lycée dont j'étais éloigné mais avec qui j'avais gardé contact. Il a été en net désaccord sur le plan métaphysique : "Non, le LSD ne peut pas te faire accéder au Dieu dans lequel moi je crois". Il y avait un certain dogmatisme dans sa position (et dans la mienne aussi, j'imagine).
J'ai essayé de parler de mon projet avec d'autres potes, chaque fois c'était non, chaque fois c'était "Mec, t'as pas besoin de LSD, pars en voyage en Asie, fais de l'humanitaire, aime une femme... il y a plein de façons de profiter de la vie" Sous-entendu : tu t'intéresses à la drogue parce que t'aimes pas la réalité et la drogue va t'emprisonner. Mouais, ils avaient pas trop tort sur le premier point.
Si je comprends bien, ce qui t'arrive est différent : t'as déjà des potes qui ont pris des psychés, avec toi d'ailleurs, mais ils ne rentrent pas dans le délire, ils partent en bad ou ils se désintéressent.
Mmh... laisse tomber, je dirais. Tu peux leur expliquer ta démarche, ce qui t'intéresse, mais c'est pas ça qui va changer leur rapport aux psychés, sois-en sûr. Par contre, ça peut leur permettre de mieux se placer par rapport à toi, quitte à modifier la manière que vous avez de proder ensemble... ou pas.
Par contre, je pense que, si ta démarche est honnête, tu trouveras quelqu'un avec qui la partager. Regarde autour de toi. Parle aux gens dans les soirées. Discute avec les jongleurs du marché, avec les étudiants en philo de la fac, avec les gens croyants de ton entourage. Trouve des artistes, de préférence un peu plus vieux que toi, parle-leur de ta recherche.
Annecdote personnelle. Jj'avais cette pote qui avait été ma voisine de pallier pendant trois mois, étudiante en théologie protestante, vocation pasteur, hyper croyante et prude, pas-de-sexe-avant-le-marriage, tout ça. Et bah j'ai skypé avec elle pendant mon tout premier trip d'essai au DXM, et c'est doute dans ce genre de conversation où j'ai eu le plus le sentiment d'être compris dans ma démarche. Elle ne validait pas du tout le fait que je prenne des produits, elle a même essayé de me convaincre de pas en prendre (essayé), mais parler de Jésus avec elle... boah. Ça montait et ça descendait en même temps, ça traversait la réalité de part en part. Je me suis senti compris dans ma démarche, et elle s'est sentie prise au sérieux dans sa foi.
Après avoir relu tes posts, j'en arrive à une conclusion, qui est la mienne, mais bon. Je pense, vu tes valeurs, qu'une conversation entière avec tes potes porterait du fruit.
Maintenant, je vais m'avancer beaucoup et jouer ce jeu dangereux qu'on joue entre étudiants en psycho, et formuler des hypothèses. À prendre avec du recul.
Tu as peut-être jugés trop vite tes potes en considérant qu'ils ne sont pas compatibles avec les psychés... et si, en fait, tu avais jugé que tes potes n'étaient pas assez bons... pour toi ? Si tu t'es senti plus sage, plus réfléchi, plus avancé, c'est peut-être parce que ça t'arrangeait ? Et à ce moment, par effet de vases communiquants, cette personnalité plus assurée, plus sage, devant les autres, aurait pompé ta confiance intérieure en toi-même ? Ce qui aurait amené tes questions sur le sens de la prise des psychés. En reformulant : "Je suis content de ne pas être comme eux, moi je suis bien au courant du sens des psychés, je ne pars pas en bad si facilement ! Mais... je suis seul, dans l'affaire. Seul avec mes psychés. À quoi me sert ma science ?"