Quoi de neuf ?

Bienvenue sur Psychonaut.fr !

Le forum des amateurs de drogues et des explorateurs de l'esprit

Comprendre les psychédéliques

  • Auteur de la discussion Auteur de la discussion dutchturkey
  • Date de début Date de début
Lotre a dit:
Krix, dis nous en plus sur ce roc sociologique. Qu'est-ce donc ?

https://www.cairn.info/revue-etudes-2003-7-page-37.htm

Tout est détaillé dans cet article sur les adulescents, dont la sociologie n'est plus a démontré mais à accepter, si l'on veut comprendre pourquoi le nihilisme contemporain est présent en chacun de nous, et commet s'y opère l'individualisme.

Edit : le but du rite serait de se trouver des valeurs, perdues dans le nihilisme, puis au travers de comportements à risque, ou au contraire d'un conformisme à la technologie ou dogmes/idéologies du moment (pro Apple, pro écolo, pro Daesch, pro nationaliste), s'affirmer individuellement en incarnant les valeurs que l'on espère trouver dans des rituels symboliques (rituels qui poussent donc à agir pour s'y retrouver individuellement, dans le Tout de la société que l'on ne comprend pas, ou à laquelle on adhère pas).
 
Vous allez me répondre que je ne dois pas imposer ma vision du trip aux autres (tout en le faisant vous mêmes), mais je trouve les trips répétitifs et donc à l'opposer de cette dimentsion aléatoire et renouvelable à l'infinie que vous prêtez aux psychés. La majorité des ex-trippeurs sont passés à autre chose, non pas parce qu'ils ont eu l'impression que ça ruinait leur vie, mais tout simplement parce qu'ils en avaient fait le tour
 
Faire le tour des psyché... faut être motivé quand même !

Tout dépend de ta consomation aussi, si tu te perches toutes les semaines c'est normal de te lasser au bout de quelques années, mais si tu trippe 3/4 fois par an je vois pas comment tu peux faire le tour (si tour il y a à faire d'ailleurs).
Moi qui ai arrêté de trippé comme un porc j'ai l'impression qu'il me faudra plus d'une vie pour faire tout ce que je veux faire côté psychédélique entre les différents ss dosage, molécules etc, après rien ne me dis qu'à 40 piges ça va pas me soûler, mais jai du mal à m'imaginer m'en lasser en prenant une grosse perche quelques fois dans l'année...
 
Il ne faut pas oublier un truc, qui est que notre société est sous influence psychédélique depuis les années 60, si bien que du cinéma à la publicité, des clips à la musique elle-même, en passant par les jeux vidéos ou l'interface de nos smartphone, notre quotidien est saturée d’imagerie psychédélique. Tout le monde est trippé sans le savoir

Pour les trippeurs d'avant les années 70/80, les images, les sons, les sensations provoquées par les psychés étaient une découverte totale. Ils n'avaient pas eu l'occasion de les voir ailleurs, ni autrement. Ce n'est plus le cas aujourd'hui, où très souvent le trip donne une impression de déjà vu

Quand en 2002, j'ai vu pour la première la décomposition des mouvements de mes mains, c'était impressionnant, mais j'avais déjà vu ce type d'effet plusieurs fois je ne sais où

Les psychés ne sont plus ce terrain d'exploration vierge et inconnu qu'ils étaient encore il y 50 ans. On est plu dans les années 60, et si on connait aujourd'hui les propriétés positives des psychés, on connait aussi plus ou moins leurs limites. Ce n'est plus cet horizon de possibilités infinies, cette clef vers d'autres mondes et d'autres niveaux de conscience, que ça pouvait représenter légitimement aux yeux de tous nous aînés qui en faisaient la découverte il y 50 ans ou plus
 
Si je suis d'accord avec ta conclusion, il faut quand même différencier l'imaginaire collectif et les idées populaires qui tournent à propos des psychés, de l'expérience du trip en elle-même.

Entre mater Las Vegas Parano, et prendre un gros trip, il y a plusieurs mondes qui séparent ces deux expériences, et la richesse de l'expérience du trip en terme de sensation, d'émotion, d'intellectualisation, enfin tout ce qui relève d'un savoir empirique, est unique et marque l'individu dans son intériorité bien plus que si il regarde un film ou met un oculus rift par exemple. Si dans les deux cas il y a transcendance, en terme d'intensité le trip est largement au dessus de toute technologie aujourd'hui.
 
Je suis d'accord là dessus

C'est juste cette représentation du trip psy comme ce monde infini où chacun vit une expérience unique qui ne ressemble à aucune autre que je trouve totalement dépassée en 2017
 
Sauf qu'avec l'expérience tu te créé ta propre vision du psychédélisme et elle n'a plus rien à voir avec ce que la pop culture veut te faire croire, à partir de ce moment là je conçois mal qu'on puisse se lasser.

Certains peuples ont consommé des psychédéliques pendant des siècles si ce n'est des millénaires, certains ont même créé toute une culture autour de leur psyché favori et ils ne semblaient pas en avoir fait le tour, parce que de leur point de vue il n'y a aucun tour à faire, les psychédéliques sont pour eux un outil qui a plusieurs fonctions et il n'y a donc aucune raison de s'en séparer .

bref tout ça pour dire qu'une fois de plus tout est une question de perception, j'ai l'impression qu ici beaucoup attendent ou recherchent LE trip, LA révélation, dans ce cas là ça me paraît plutôt normal de se lasser assez vite, ça n'arrive que très rarement, surtout si on trip régulièrement.
 
Droopy a dit:
Vous allez me répondre que je ne dois pas imposer ma vision du trip aux autres (tout en le faisant vous mêmes), mais je trouve les trips répétitifs et donc à l'opposer de cette dimentsion aléatoire et renouvelable à l'infinie que vous prêtez aux psychés. La majorité des ex-trippeurs sont passés à autre chose, non pas parce qu'ils ont eu l'impression que ça ruinait leur vie, mais tout simplement parce qu'ils en avaient fait le tour

aujourd'hui en société il faut parfois faire acte de présence afin de s'intégrer. Par exemple en groupe ou en équipe, et j'imagine aussi en réunion de famille, ou lors d'une entrevue pour l'embauche, il faut tant soit peu se placer au même niveau que les interlocuteurs, trouver un chemin d'entente et de partage au sujet du mode de vie (fluctuation du niveau de vie, etc...), des motivations, ou ne fût ce que au sujet des vacances (que l'on en ait ou pas) ou de la météo... Il faut "être du club" même quand l'entretien commence à se traîner comme un boulet. On commence à porter sa croix au nom de la discussion. Parfois je le ressens comme une captivité quand les minutes deviennent des heures et que l'appel d'air revient à nul... j'ai remarqué que comme échapatoire je cherche instinctivement une hallu des yeux... Désespérement mon regard part en quête d'une potiche bourgeoise posée sur l'appui de fenêtre, avec des motifs romanesques, une escarpolette de soupirants d'un autre siècle dans un jardin à l'antique, même si c'est un peu désuet mais il n'y a rien d'autre... Les galons décorés, les cadres des tableaux, les artifacts de passementerie, des éléments d'architecture, etc... Tout ce qui appelle l'imagination comme accès au rêve. Tout est bon pour m'échapper, une moulure de plâtre au plafond ou des motifs de tapis qui m'appellent par leurs arabesques ou leur labyrinthe funky. Je cherche une porte vers la 4me dimension, un accès aux hallus qui pour la énième fois me ferait ressusciter comme un jeune premier sur une scène cosmique, sous les feux des lumières, avec le rose aux joues, sous une pluie de roses, parmi les gerbes de fleurs... Pour partir... Mais je reste là. Je m'en tiens à mon sevrage depuis longtemps.
 
Je vois que chacun en a tiré sa propre interprétation et je suis content de voir que ça a amené à une telle discussion.

Stylo, tu as compris parfaitement là où je voulais en venir. La solitude dans la démarche me fait douter quant au sens de la prise de psychédéliques. C'est quelque chose qui m'effraie et me force à rester muet à propos de cela car j'ai peur d'être cible de mépris vis à vis de mes amis. Je ne sais pas si je devrais leur en parler, j'ai l'habitude de parler sans langue de bois, je suis quelqu'un de franc et presque brusque alors je me retrouve un peu démuni à ne pas savoir si le dialogue est nécessaire ou non.

Pour répondre aux autres questions :

Lotre, je ne pense pas chercher un rite initiatique. Je ne vois pas dans les psychédéliques une forme de passage à l'âge adulte. Je fais certainement face à ce roc sociologique dont vous parlez mais j'ai l'impression de grandir trop vite et ces substances servent à faire une sorte de pause. Arrêter le temps pendant une douzaine d'heure, prendre le temps de voir ce qu'il y a autour de moi, prendre le temps de voir qui je suis et prendre des décisions vis à vis de cela. Même si ces décisions sont de ne rien faire car je me sens bien au moment où j'ai trippé.

Phoenix, pour avoir déjà expérimenté le trip à deux je sais que c'est génial, c'est une renaissance de la relation qui se fait, c'est incroyablement enrichissant et agréable à vivre je suis entièrement d'accord.
En revanche j'ai mal dû me faire comprendre. Je ne cherche pas à imposer ma vision du trip, je suis très conscient de la différence des expériences et j'essaye justement de laisser le plus possible libre cours à la volonté des gens avec qui je trip (tant et si bien que cela peut altérer mon propre trip). Ce que je déplore c'est leur propension à vriller et à avoir des expériences négatives tandis que je n'ai quasiment jamais eu ce genre de problème avec une attitude plus "consciente" vis à vis des drogues.

Droopy, lors de mon premier trip j'ai bien compris que de par l'influence du monde artistique d'hier et d'aujourd'hui, j'allais avoir une expérience plein de "déjà vu". Je ne cherche pas à avoir une expérience unique mais enrichissante. En effet, rien que pour parler des hallucinations, tout est très cliché et on a tous déjà vu la décomposition d'un mouvement quelque part. Mais il est autrement plus intéressant de le vivre et de le ressentir alors que notre cerveau est altéré par un psychédélique que de le voir banalement à la télé ou au cinéma. Je pense pas pouvoir faire la morale à un vétéran des psychés comme toi mais je pense que les mentalités ont changé (tant que les gens ne sont pas des abrutis finis qui trip juste pour "prendre trop cher"). Je cherche pas à explorer les psychés comme les anciens ont pu le faire, je cherche à explorer ce que je suis. Je suis à la recherche de réponses et de choses don't je n'avais même pas conscience avant que les psychés ne me les montre. Ca paraît très cliché ça aussi mais tout ça est nouveau pour moi, j'ai encore le temps de me faire bien des désillusions. Pour l'instant c'est comme ça.
 
Il y a des études sociologiques sérieuses sur les consommateurs de psychés des décennies précédentes ? J'aimerais bien savoir ce qu'ils sont devenus et surtout comment à évolué leur rapport au psychés à travers les années.

Parce qu'en l'état, si on se fie aux mythes et légendes, on a l'impression que la moitié des trippeurs des années 60/70 a stoppé nette toute consommation de psychés suite au brain crash et à la défenestration de l'autre moitié
 
dutchturkey a dit:
Stylo, tu as compris parfaitement là où je voulais en venir. La solitude dans la démarche me fait douter quant au sens de la prise de psychédéliques. C'est quelque chose qui m'effraie et me force à rester muet à propos de cela car j'ai peur d'être cible de mépris vis à vis de mes amis. Je ne sais pas si je devrais leur en parler, j'ai l'habitude de parler sans langue de bois, je suis quelqu'un de franc et presque brusque alors je me retrouve un peu démuni à ne pas savoir si le dialogue est nécessaire ou non.

Le dialogue est nécessaire, parce que ne pas s'exprimer c'est terrible quand tu as besoin d'extérioriser et partager tes découvertes et autres passions.

Le truc c'est que si tu es tout seul dans ton délire, c'est clair que tu vas avoir du mal à trouver un interlocuteur qui premièrement t'écoute, et ensuite arrive à te comprendre. Pour ma part j'ai arrêté de tripper en groupe pour ne consommer de prods qu'en solo, et j'évite de me comparer à mon entourage trippant différemment, parce que ça m'amène à soit les critiquer, soit me rendre compte de ma solitude. Donc j'accepte de faire mes trucs de mon côté, et je vois ce que je peux partager avec mes amis d'un autre côté. Et dans le cas où je serais à-même d'en parler et eux de m'écouter, alors j'en profite pour leur dire ce que je kiffe avec les trips, le fait de relier l'aspect scientifique à l'aspect philosophique, expérimenter l'introspection et apprendre à me maitriser sans chercher à me contrôler, pour kiffer les trips, au lieu de les subir.


dutchturkey a dit:
Droopy, lors de mon premier trip j'ai bien compris que de par l'influence du monde artistique d'hier et d'aujourd'hui, j'allais avoir une expérience plein de "déjà vu". Je ne cherche pas à avoir une expérience unique mais enrichissante. En effet, rien que pour parler des hallucinations, tout est très cliché et on a tous déjà vu la décomposition d'un mouvement quelque part. Mais il est autrement plus intéressant de le vivre et de le ressentir alors que notre cerveau est altéré par un psychédélique que de le voir banalement à la télé ou au cinéma. Je pense pas pouvoir faire la morale à un vétéran des psychés comme toi mais je pense que les mentalités ont changé (tant que les gens ne sont pas des abrutis finis qui trip juste pour "prendre trop cher"). Je cherche pas à explorer les psychés comme les anciens ont pu le faire, je cherche à explorer ce que je suis. Je suis à la recherche de réponses et de choses don't je n'avais même pas conscience avant que les psychés ne me les montre. Ca paraît très cliché ça aussi mais tout ça est nouveau pour moi, j'ai encore le temps de me faire bien des désillusions. Pour l'instant c'est comme ça.

T'as bien raison, au delà du savoir que l'on trouve dans les livres ou les films faut bien tester les choses par soi-même pour s'en faire une idée propre, quitte à se baser initialement sur ce qui s'en dit dans la culture populaire.

Et si depuis les 60's on a bien comprit quels étaient les effets positifs et négatifs des trips en général, et que chacun vivra à peu près les mêmes choses selon qu'il trippe plus ou moins, aujourd'hui avec la diversité des technologies et les médias qui servent de support de trip par exemple, chacun peut de plus en plus tripper à sa manière, et avoir une vision des plus subjectives des trips. J'ai fais des expériences que certains ne vivront jamais comme d'autres trippent d'une manière que je n'ai jamais expérimenté, et ça se voit dans les retours de trips, selon les différences de ressentis et d'utilisation du produit.

Après est-ce que ma manière vaut plus ou moins qu'une autre ? là c'est tout de suite plus compliqué, en tout cas à ta place je ne me comparerai pas à autrui, mais plutôt d'analyser ce que ta démarche t'apporte en bien et en mal, et de peser les pour et les contre vis à vis de ton développement personnel. Comme sous trip, du doute tu peux en tirer des principes qui vont te permettre de t'estimer en bien en les appliquant, et ainsi t'assurer un respect inconditionnel en ne dépendant pas d'avis extérieur (ce qui amène à douter de soi).


Droopy a dit:
Il y a des études sociologiques sérieuses sur les consommateurs de psychés des décennies précédentes ? J'aimerais bien savoir ce qu'ils sont devenus et surtout comment à évolué leur rapport au psychés à travers les années.

Parce qu'en l'état, si on se fie aux mythes et légendes, on a l'impression que la moitié des trippeurs des années 60/70 a stoppé nette toute consommation de psychés suite au brain crash et à la défenestration de l'autre moitié

Tu as ta réponse je crois...y a un moment où faut savoir arrêter les trips, sinon tu pars en vrille total, enfin je trouve ça logique que la majorité des trippeurs arrêtent après avoir bien abusé ou après avoir eu leur quota de sensations fortes. En tout cas pour ma part je ne peux plus gober des psychés comme lorsque je les ai découvert, si ça m'a aidé à me déconstruire pour me reconstruire au début, aujourd'hui ça ne fait que me déconstruire voire me démolir, donc j'évite à moins d'avoir besoin de soulever des choses qui font mieux de rester enfouies pour assurer mon équilibre psychique.
 
Droopy a dit:
Il y a des études sociologiques sérieuses sur les consommateurs de psychés des décennies précédentes ? J'aimerais bien savoir ce qu'ils sont devenus et surtout comment à évolué leur rapport au psychés à travers les années.

c'est comme si un mec d'un pays de l'ex pacte de Varsovie demandait si il y a une étude sérieuse sur le régime communiste. Il n'y aura jamais d'étude et encore moins sérieuse sur les psychés des années antécédentes quand celles-ci font encore l'objet de la passion humaine dans les mémoires. On veut effacer ces années là. On les nie présentement.


<edit>
il n'y a pas d'étude sérieuse ni sur le phénomène psychédélique ni sur le communisme du bloc de l'Est d'ailleurs... Il y a des théories, des manifestes idéologiques, des textes qui retracent des évènements de la Révolution, des archives d'anciennes actualités... Ce n'est qu'une vitrine pour signifier qu'il y a eu klke chose. Les gens ne retrouvent pas ce qu'ils vivaient au quotidien dans tous ces textes. D'ailleurs la société communiste était assez secrète, avec des indiks, des surveillants qui conditionnaient la liberté des touristes, etc... Une étude sérieuse relaterait le contexte des Trabans (on a des témoignages qui pourraient servir à une étude "sérieuse"), les Ladas et leur approvisionnement en essence, le thé bouillant servi dans des verres même à l'hôtel (d'état), le couvre-feu, l'achalandage des magasins... et aussi une solidarité monolithique imposée de gré ou de force pour une cohésion totale de la société (dictature populaire)... cela fait l'authenticité mais on ne détaille cela dans aucune étude sérieuse pck ce n'est pas sérieux en soi lorsque les gens se détournent de ce qu'ils ont vécu.

Il n'y aura pas d'étude sérieuse sur le psychédélisme des 60 /70 de si tôt quand c'est encore un sujet sensible
 
Droopy a dit:
Il ne faut pas oublier un truc, qui est que notre société est sous influence psychédélique depuis les années 60, si bien que du cinéma à la publicité, des clips à la musique elle-même, en passant par les jeux vidéos ou l'interface de nos smartphone, notre quotidien est saturée d’imagerie psychédélique.

Les psychés ne sont plus ce terrain d'exploration vierge et inconnu qu'ils étaient encore il y 50 ans. On est plu dans les années 60, et si on connait aujourd'hui les propriétés positives des psychés, on connait aussi plus ou moins leurs limites. Ce n'est plus cet horizon de possibilités infinies, cette clef vers d'autres mondes et d'autres niveaux de conscience, que ça pouvait représenter légitimement aux yeux de tous nous aînés qui en faisaient la découverte il y 50 ans ou plus
Bien vu !

Droopy a dit:
Il y a des études sociologiques sérieuses sur les consommateurs de psychés des décennies précédentes ? J'aimerais bien savoir ce qu'ils sont devenus et surtout comment à évolué leur rapport au psychés à travers les années.

Parce qu'en l'état, si on se fie aux mythes et légendes, on a l'impression que la moitié des trippeurs des années 60/70 a stoppé nette toute consommation de psychés suite au brain crash et à la défenestration de l'autre moitié
A certains moments et certains endroits tu en rencontreras qui sont dans cette ambiance-là depuis plus de 40 ans et d'autres qui y reviennent de temps en temps, certains qui sont partis par la fenêtre reviennent même par la porte.
 
Laura Zerty a dit:
Tu as ta réponse je crois...y a un moment où faut savoir arrêter les trips, sinon tu pars en vrille total, enfin je trouve ça logique que la majorité des trippeurs arrêtent après avoir bien abusé ou après avoir eu leur quota de sensations fortes. En tout cas pour ma part je ne peux plus gober des psychés comme lorsque je les ai découvert, si ça m'a aidé à me déconstruire pour me reconstruire au début, aujourd'hui ça ne fait que me déconstruire voire me démolir, donc j'évite à moins d'avoir besoin de soulever des choses qui font mieux de rester enfouies pour assurer mon équilibre psychique.
J'étais ironique, je ne crois absolument pas à toutes ces histoires. Je pense qu'une fois que les psychés t'ont apporté ce qu'il ont à t'apporter, tu peux passer à autre chose, ce que font la plupart des gens. Ce qui n'est pas mon cas. Mais si je continue à en prendre c'est plus par nostalgie qu'autre chose
 
Ah, ça y est, je crois voir ce que tu veux dire.
Ça me rappelle ce qui m'est arrivé à l'époque : j'ai parlé de mon projet d'essayer le LSD à mon meilleur pote de lycée dont j'étais éloigné mais avec qui j'avais gardé contact. Il a été en net désaccord sur le plan métaphysique : "Non, le LSD ne peut pas te faire accéder au Dieu dans lequel moi je crois". Il y avait un certain dogmatisme dans sa position (et dans la mienne aussi, j'imagine).
J'ai essayé de parler de mon projet avec d'autres potes, chaque fois c'était non, chaque fois c'était "Mec, t'as pas besoin de LSD, pars en voyage en Asie, fais de l'humanitaire, aime une femme... il y a plein de façons de profiter de la vie" Sous-entendu : tu t'intéresses à la drogue parce que t'aimes pas la réalité et la drogue va t'emprisonner. Mouais, ils avaient pas trop tort sur le premier point.

Si je comprends bien, ce qui t'arrive est différent : t'as déjà des potes qui ont pris des psychés, avec toi d'ailleurs, mais ils ne rentrent pas dans le délire, ils partent en bad ou ils se désintéressent.
Mmh... laisse tomber, je dirais. Tu peux leur expliquer ta démarche, ce qui t'intéresse, mais c'est pas ça qui va changer leur rapport aux psychés, sois-en sûr. Par contre, ça peut leur permettre de mieux se placer par rapport à toi, quitte à modifier la manière que vous avez de proder ensemble... ou pas.

Par contre, je pense que, si ta démarche est honnête, tu trouveras quelqu'un avec qui la partager. Regarde autour de toi. Parle aux gens dans les soirées. Discute avec les jongleurs du marché, avec les étudiants en philo de la fac, avec les gens croyants de ton entourage. Trouve des artistes, de préférence un peu plus vieux que toi, parle-leur de ta recherche.
Annecdote personnelle. Jj'avais cette pote qui avait été ma voisine de pallier pendant trois mois, étudiante en théologie protestante, vocation pasteur, hyper croyante et prude, pas-de-sexe-avant-le-marriage, tout ça. Et bah j'ai skypé avec elle pendant mon tout premier trip d'essai au DXM, et c'est doute dans ce genre de conversation où j'ai eu le plus le sentiment d'être compris dans ma démarche. Elle ne validait pas du tout le fait que je prenne des produits, elle a même essayé de me convaincre de pas en prendre (essayé), mais parler de Jésus avec elle... boah. Ça montait et ça descendait en même temps, ça traversait la réalité de part en part. Je me suis senti compris dans ma démarche, et elle s'est sentie prise au sérieux dans sa foi.

Après avoir relu tes posts, j'en arrive à une conclusion, qui est la mienne, mais bon. Je pense, vu tes valeurs, qu'une conversation entière avec tes potes porterait du fruit.

Maintenant, je vais m'avancer beaucoup et jouer ce jeu dangereux qu'on joue entre étudiants en psycho, et formuler des hypothèses. À prendre avec du recul.
Tu as peut-être jugés trop vite tes potes en considérant qu'ils ne sont pas compatibles avec les psychés... et si, en fait, tu avais jugé que tes potes n'étaient pas assez bons... pour toi ? Si tu t'es senti plus sage, plus réfléchi, plus avancé, c'est peut-être parce que ça t'arrangeait ? Et à ce moment, par effet de vases communiquants, cette personnalité plus assurée, plus sage, devant les autres, aurait pompé ta confiance intérieure en toi-même ? Ce qui aurait amené tes questions sur le sens de la prise des psychés. En reformulant : "Je suis content de ne pas être comme eux, moi je suis bien au courant du sens des psychés, je ne pars pas en bad si facilement ! Mais... je suis seul, dans l'affaire. Seul avec mes psychés. À quoi me sert ma science ?"
 
Droopy a dit:
Mais si je continue à en prendre c'est plus par nostalgie qu'autre chose

je ne sais pas si tu vas me répondre

mais quand on te lit on est curieux de savoir si tu as encore des hallus... quelle défonce tu peux bien avoir encore si tu prends des trips par automatisme de nostalgie.
 
Stylo 2.0 a dit:
Ah, ça y est, je crois voir ce que tu veux dire.
Maintenant, je vais m'avancer beaucoup et jouer ce jeu dangereux qu'on joue entre étudiants en psycho, et formuler des hypothèses. À prendre avec du recul.
Tu as peut-être jugés trop vite tes potes en considérant qu'ils ne sont pas compatibles avec les psychés... et si, en fait, tu avais jugé que tes potes n'étaient pas assez bons... pour toi ? Si tu t'es senti plus sage, plus réfléchi, plus avancé, c'est peut-être parce que ça t'arrangeait ? Et à ce moment, par effet de vases communiquants, cette personnalité plus assurée, plus sage, devant les autres, aurait pompé ta confiance intérieure en toi-même ? Ce qui aurait amené tes questions sur le sens de la prise des psychés. En reformulant : "Je suis content de ne pas être comme eux, moi je suis bien au courant du sens des psychés, je ne pars pas en bad si facilement ! Mais... je suis seul, dans l'affaire. Seul avec mes psychés. À quoi me sert ma science ?"

Je me demande comment tu peux faire pour analyser si bien le problème..
Tout ce que tu dis est vrai et ça pose un véritable problème quant à ma consommation de psychés. Mes amis sont très importants pour moi et les psychés ont aussi leur importance (même si elle est moindre), alors pourquoi la combinaison ne marche-t-elle pas ?

Est-ce que tu maintiens que la conversation serait un bon moyen de débloquer tout ça ?
 
dutchturkey a dit:
Est-ce que tu maintiens que la conversation serait un bon moyen de débloquer tout ça ?

Ca peux être un véritable déclics si tes potes t'écoutent, qu'il essaie de voir comment toi tu vois les choses oui !

J'ai eu une approche différente de la chose, j'ai accompagné les premiers trip d'un pote qui avais des délire prano/malsain, il begueyait à pas réussir à sortir une phrase construite et malgré l'amitié que j'ai envers le bonhomme ça entachait mon trip...je ne comprenais pas pourquoi il ne sortais pas de sa boucle et ça me dérangeais. Lorsque ça m'a vraiment saoulé je me suis déter et j'ai essayer de vraiment comprendre. Je lui ai parlé tout simplement, je l'ai pris dans mes bras, il m'a dis ce qu'il voyait et à ce moment c'est comme si nous étions en symbiose, je voyais la même chose que lui, pouvant l'aider à mettre des mots sur ces hallus la boucle s'est bouclé depuis c'est un parfais co-tripper :D

Il faut toujours dire les choses quand ça tourne pas rond ! Ça fait sortir de ses cheminements de pensée et au pire des cas tu trouves des points de vue différents et ça peut donner quelques clés parfois ! :)
 
dutchturkey a dit:
Je me demande comment tu peux faire pour analyser si bien le problème..
Tout ce que tu dis est vrai et ça pose un véritable problème quant à ma consommation de psychés. Mes amis sont très importants pour moi et les psychés ont aussi leur importance (même si elle est moindre), alors pourquoi la combinaison ne marche-t-elle pas ?

Dans ce cas là, peut-être qu'il est préférable d'accepter ses amis tels qu'ils sont plutôt que de vouloir qu'ils nous correspondent pour nous sentir moins seuls ?

Si ils n'ont pas la même façon de tripper que toi, et que pourtant tu exiges ça d'eux pour que ça ne te pose pas de véritable problème quant à ta propre consommation de psychés, alors la combinaison de ton plaisir de tripper avec tes amis dépend de la manière dont ils vont tripper, et comme elle diffère de la tienne, tu n'en seras jamais satisfais.

Et à ce niveau là, tu pourras leur parler autant que tu veux, ça ne changera rien si tu cherches à les modeler selon ton idéal de trip au lieu de juste leur partager ta vision de la chose...c'est le problème classique avec les psychés, un grand nombre d'orgueilleux qui ont maitrisé leur défonce au contraire de leur entourage, ont souvent voulu faire découvrir leur manière de tripper à ceux qui s&#8217;embourbaient dans le marasme de leur esprit défoncé, et si l'intention était bonne, au final c'est voué à l'échec parce les gens sont différents d'eux en n'ayant pas les même motivations.

Plus tu attends des autres qu'ils te correspondent, plus tu vas déprimer de te confronter à ta solitude en plus de te poser des questions clivantes, qui vont t'éloigner de tes proches parce que dans ton repli tu ne les accepteras de moins en moins tels qu'ils sont. je me répète, mais c'est classique avec les trips, et la drogue en général quand tu passes de l'illusion festive à la désillusion introspective.
 
L'expérience psychédélique c'est un partage. Partager son approche, partager ce qu'on en retire. Ca peut inspirer les autres ou pas. Déjà pour la bonne raison que les effets diffèrent selon les gens.
 
Retour
Haut