Leks
Matrice Périnatale
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Yo tout le monde,
alors voilà, cela fait déjà quelques temps que je connais le site, j'hésitais à m'inscrire et à raconter mon histoire mais je pense qu'en parler en détail pourra m'apaiser un peu plus.
je vous explique le topo global pour commencer. je fais partie d'un soundsystem originaire du Nord-Est et en gros on à décidé de "migrer" vers le Sud-Ouest (environs de bordeaux), histoire de voir comment ça se passe ailleurs.
Ce qui nous amène à la seconde teuf que nous avons organisés là-bas, en Dordogne. en septembre dernier. Il est bon de préciser que celle-ci s'est faite dans un stress assez conséquent. je n'avais pas dormi depuis plus de 48h pour ma part, et j'avais passé les derniers jours à consommer de la kétamine avec les potes du son.
(tous plus âgés que moi et qui ont du coup une plus grande expérience et tolérance aux prods que moi, mais ils ne m'encouragent en aucuns cas à la consommation. Je veux dire par là qu'on m'a jamais mis un flingue sur la tempe quoi... j'étais le seul responsable de mes dérapages)
JE PRECISE, ce n'était pas mon premier trip, mais ma première goutte oui. et sa puissance m'a laissé sceptique quant aux fait que mes précédentes consommations aient réellement été du LSD.
Très mauvais set & setting (seulement deuxième teuf dans le Sud, je ne connaissais personne, très fatigué, psychologie assez ambigüe à tendances dépressives même si cela n'a jamais posé réel problème lors de mes précédentes consommations de psychés [cartons et champis surtout, et kétamine dans la mesure où celle-ci est à mes yeux un sacré psychédélique quand même] ) et je ne l'ai réalisé que trop tard.
Au cours de la nuit, le président de l'asso me montre une bouteille de coca, il me dit qu'il à mis une goutte de LSD dedans, et qu'apparemment elle était costaud. je m'attendais pas encore à la claque que j'allais me prendre... il me l'offre et au fil de la nuit je me la siffle en entier.
Galères sur galères (la pluie qui s'abat sur le son et les amplis), manque de sommeil, autres substances consommées à côté (alcool, kéta), n'ont pas aidé... je pense d'ailleurs que j'ai subi le combo ké + LSD (k-hole + emi)...
les effets commencent vraiment à se faire sentir à la mi-journée, je venais de finir de jouer mon live. ces bonnes vieilles rosaces et "plumes de paons" commençaient à apparaître.
D'un coup un mec déboule pour dire que les flics sont à l'entrée du terrain et qu'ils veulent saisir... panique générale, le proprio qui est assez jeune et qui fait la fête avec nous commence à se chier dessus, tout le monde commence à s'engueuler pour savoir s'il faut laisser le son tourner ou pas.
Soudain, tout coupe. Grosse frayeur (je pensais que c'était les flics qui avaient profité de la "panique" pour aller en douce éteindre la géné. je vais voir et là
je tombe sur les proprios (qui nous l'avaient gracieusement louée et étaient restés pour gérer leur matos et faire la fête avec nous, c'étaient eux qui l'avaient éteinte.
D'un coup mon cerveau commence à tourner et je me tourne des films de malade, j'ai l'impression que "quelqu'un" essaie de créer la panique pour nous déstabiliser, nous diviser, et ainsi faciliter le travail des flics... j'explique ça aux gars de la géné, d'un coup l'un des deux prend une pelle qui était posée contre un arbre à côté et me demande "et si c'était pas toi le gars dont tu parles?"...
A ce stade-là j'ai commencé à grave baliser, je leur ai tourné le dos sans rien dire et je suis reparti vers le son, je les ai entendus rire grassement.
Là, les flics et les voisins du proprio sont là. j'évite de m'en approcher, je sais que je suis sous LSD, je ne veux pas créer de situation tendue.
Y avait plus de son du coup, et ça ça avait fini de me faire serrer... j'avais la haine !
je retourne donc me poser au camtard, et à partir de là mes souvenirs sont flous jusqu'à la suite de mon trip... je me souviens avoir commencé à causer à mes potes du son qui étaient dans le camion.
(il se trouve que toute la teuf était tripée, on n'était pas beaucoup, mais ça je le savais pas et ça à envenimé mon trip de manière correcte... en gros la panique était complètement une scène de patinage généralisé qui n'avait pas lieu d'être, on s'est faits paniquer tous seuls comme des idiots, le gars qui avait annoncé l'intention de saisie des flics délirait lui aussi, ils sont biens venus mais gentils comme tout et voulaient simplement qu'on diminue le volume, les voisins venaient juste voir comment ça se passait)
Je commence à discuter avec mes potes et puis d'un coup je regarde le lanterneau au plafond, le soleil brillait à travers. Inconsciemment je me lève et m'avance vers la lumière, je me sens partir... tous mes potes me retiennent et me disent de surtout pas faire ça (ou alors c'est ce que j'ai compris dans mon trip).
Une voix dans ma tête me dit de sortir du camion pour pas rester bloqué (tous mes potes étaient plus tripés l'un que l'autre, ils s'amusaient à se faire patiner mutuellement), ce que je fis.
Je me souviens que le soleil se couchait, franchement c'était magnifique. Je commence à apprécier un peu plus mon trip. Puis d'un coup je commence à voir tout le monde autour de moi triste, sanglotant. Ils ne me voyaient plus. Je ne comprenais pas.
"Il était si jeune", "c'est vraiment dégueulasse"...
Puis petit à petit je commençais à prendre conscience de la situation...
Je commençais à avoir des visions de gens qui eux me voyaient, et me disaient de ne surtout pas me rendre près des caissons, quand je demandais pourquoi, pas de réponses et un regard évasif.
J'étais mort. Je commençais à le réaliser et je me demande ce que je devais faire maintenant. Tout ce que j'entends dans ma tête n'est pas en rapport avec ce que je vois (comme si c'était mon corps qui entendait des secouristes autour de moi dire "faites gaffe", "descendez-le doucement" depuis là où j'étais supposé être mort- tout en haut de l'échafaudage qu'on avait monté derrière la sono.)
Là, en panique et les larmes aux yeux, je retournais au camion, je voyais tous les potes de mon son se serrer mutuellement. Ils étaient tous en train de chialer.
"Qu'est ce qu'on va dire à sa mère?" "Putain pourquoi t'as fais le con comme ça?"
J'essaie de leur parler mais eux non plus ne m'entendent pas. J'étais anéanti.
Je redescends donc du camion et là une voix me dis : "il est l'heure de faire un choix. Soit tu monte dans ce camion et tu pars pour l'éternité, soit tu restes."
Je jette un coup d'oeil à l'intérieur, mes potes me regardent en souriant et en me demandant ce que j'attendais. Mon sac et mon matos (que je me souvenais pas avoir rangés) étaient à l'intérieur, comme si tout avait été préparé. Je continuais d'entendre les voix de secouristes et les gens qui pleuraient, qui me disaient de me réveiller...
Je m'assois sur le siège passager et je commence à chialer. J'en pouvais plus, je voulais pas partir, je jugeais pas avoir vécu assez longtemps, ni trouver ça juste d'abandonner tout le monde comme ça...
Je ferme les yeux quelques minutes, je les rouvre et le président de mon asso me regarde en me demandant ce qui se passe. Je chialais, j'arrivais plus à rien dire...
Je lui explique qu'en gros j'étais en train de badtrip correctement, et que j'arrivais pas à dire à mon cerveau d'arrêter de réfléchir et d'aller toujours plus dans les pensées cauchemardesques et abominables). Là il me passe une gameboy color (sisi, il avait vraiment ça coffré dans son cam) avec Pokémon version Jaune.
"joue quelques minutes, ça te fera du bien"
à peine l'écran allumé je commençais à me sentir apaisé. j'étais encore tripé mais dans un mood mille fois plus positif.
La journée s'écoulait, on finissait de ranger le matos, et je tremblais comme une feuille en repensant au trip que je venais d'expérimenter. Je sentais les mauvaises ondes revenir des fois, pensant finalement que tout le chaos en fin de matinée était ma faute je ressentais une grande culpabilité, et j'étais toujours effrayé à l'idée de dormir (la peur de ne plus jamais se réveiller)...
Je n'ai fini par trouver le sommeil qu'à 2h du matin alors que tout le monde dormait depuis belle lurette dans leurs camions, on ne repartait du site que le lendemain.
Depuis tout cela, j'ai beaucoup réfléchi et je me suis rendu compte de mes démons intérieurs, cela m'a beaucoup ouvert l'esprit et j'apprécie la vie de plus en plus, en sachant à quel point elle est fragile (je pensais vraiment y passer ou rester bloqué)... j'essaie de voir la chose comme un truc qui aurait dû se passer un jour ou l'autre, et comme un travail sur moi-même.
Tous mes potes du nord me prévenaient, me disaient de ne plus en prendre surtout au vu de mes antécédents psychologiques. Ils avaient tous arrêté le L après des badtrips plus ou moins marquants, mais après leur avoir raconté le mien dans les (très) grandes lignes, ils me disaient tous :
"comment t'as fais pour garder la raison?"
MDR, je sais toujours pas comment j'ai fais avec le recul...
Voilà voilà, merci d'avance à ceux qui auront eu le courage de me lire, après avoir rédigé ces lignes je me sens déjà enlevé d'une partie du poids que j'avais sur la conscience !
alors voilà, cela fait déjà quelques temps que je connais le site, j'hésitais à m'inscrire et à raconter mon histoire mais je pense qu'en parler en détail pourra m'apaiser un peu plus.
je vous explique le topo global pour commencer. je fais partie d'un soundsystem originaire du Nord-Est et en gros on à décidé de "migrer" vers le Sud-Ouest (environs de bordeaux), histoire de voir comment ça se passe ailleurs.
Ce qui nous amène à la seconde teuf que nous avons organisés là-bas, en Dordogne. en septembre dernier. Il est bon de préciser que celle-ci s'est faite dans un stress assez conséquent. je n'avais pas dormi depuis plus de 48h pour ma part, et j'avais passé les derniers jours à consommer de la kétamine avec les potes du son.
(tous plus âgés que moi et qui ont du coup une plus grande expérience et tolérance aux prods que moi, mais ils ne m'encouragent en aucuns cas à la consommation. Je veux dire par là qu'on m'a jamais mis un flingue sur la tempe quoi... j'étais le seul responsable de mes dérapages)
JE PRECISE, ce n'était pas mon premier trip, mais ma première goutte oui. et sa puissance m'a laissé sceptique quant aux fait que mes précédentes consommations aient réellement été du LSD.
Très mauvais set & setting (seulement deuxième teuf dans le Sud, je ne connaissais personne, très fatigué, psychologie assez ambigüe à tendances dépressives même si cela n'a jamais posé réel problème lors de mes précédentes consommations de psychés [cartons et champis surtout, et kétamine dans la mesure où celle-ci est à mes yeux un sacré psychédélique quand même] ) et je ne l'ai réalisé que trop tard.
Au cours de la nuit, le président de l'asso me montre une bouteille de coca, il me dit qu'il à mis une goutte de LSD dedans, et qu'apparemment elle était costaud. je m'attendais pas encore à la claque que j'allais me prendre... il me l'offre et au fil de la nuit je me la siffle en entier.
Galères sur galères (la pluie qui s'abat sur le son et les amplis), manque de sommeil, autres substances consommées à côté (alcool, kéta), n'ont pas aidé... je pense d'ailleurs que j'ai subi le combo ké + LSD (k-hole + emi)...
les effets commencent vraiment à se faire sentir à la mi-journée, je venais de finir de jouer mon live. ces bonnes vieilles rosaces et "plumes de paons" commençaient à apparaître.
D'un coup un mec déboule pour dire que les flics sont à l'entrée du terrain et qu'ils veulent saisir... panique générale, le proprio qui est assez jeune et qui fait la fête avec nous commence à se chier dessus, tout le monde commence à s'engueuler pour savoir s'il faut laisser le son tourner ou pas.
Soudain, tout coupe. Grosse frayeur (je pensais que c'était les flics qui avaient profité de la "panique" pour aller en douce éteindre la géné. je vais voir et là
je tombe sur les proprios (qui nous l'avaient gracieusement louée et étaient restés pour gérer leur matos et faire la fête avec nous, c'étaient eux qui l'avaient éteinte.
D'un coup mon cerveau commence à tourner et je me tourne des films de malade, j'ai l'impression que "quelqu'un" essaie de créer la panique pour nous déstabiliser, nous diviser, et ainsi faciliter le travail des flics... j'explique ça aux gars de la géné, d'un coup l'un des deux prend une pelle qui était posée contre un arbre à côté et me demande "et si c'était pas toi le gars dont tu parles?"...
A ce stade-là j'ai commencé à grave baliser, je leur ai tourné le dos sans rien dire et je suis reparti vers le son, je les ai entendus rire grassement.
Là, les flics et les voisins du proprio sont là. j'évite de m'en approcher, je sais que je suis sous LSD, je ne veux pas créer de situation tendue.
Y avait plus de son du coup, et ça ça avait fini de me faire serrer... j'avais la haine !
je retourne donc me poser au camtard, et à partir de là mes souvenirs sont flous jusqu'à la suite de mon trip... je me souviens avoir commencé à causer à mes potes du son qui étaient dans le camion.
(il se trouve que toute la teuf était tripée, on n'était pas beaucoup, mais ça je le savais pas et ça à envenimé mon trip de manière correcte... en gros la panique était complètement une scène de patinage généralisé qui n'avait pas lieu d'être, on s'est faits paniquer tous seuls comme des idiots, le gars qui avait annoncé l'intention de saisie des flics délirait lui aussi, ils sont biens venus mais gentils comme tout et voulaient simplement qu'on diminue le volume, les voisins venaient juste voir comment ça se passait)
Je commence à discuter avec mes potes et puis d'un coup je regarde le lanterneau au plafond, le soleil brillait à travers. Inconsciemment je me lève et m'avance vers la lumière, je me sens partir... tous mes potes me retiennent et me disent de surtout pas faire ça (ou alors c'est ce que j'ai compris dans mon trip).
Une voix dans ma tête me dit de sortir du camion pour pas rester bloqué (tous mes potes étaient plus tripés l'un que l'autre, ils s'amusaient à se faire patiner mutuellement), ce que je fis.
Je me souviens que le soleil se couchait, franchement c'était magnifique. Je commence à apprécier un peu plus mon trip. Puis d'un coup je commence à voir tout le monde autour de moi triste, sanglotant. Ils ne me voyaient plus. Je ne comprenais pas.
"Il était si jeune", "c'est vraiment dégueulasse"...
Puis petit à petit je commençais à prendre conscience de la situation...
Je commençais à avoir des visions de gens qui eux me voyaient, et me disaient de ne surtout pas me rendre près des caissons, quand je demandais pourquoi, pas de réponses et un regard évasif.
J'étais mort. Je commençais à le réaliser et je me demande ce que je devais faire maintenant. Tout ce que j'entends dans ma tête n'est pas en rapport avec ce que je vois (comme si c'était mon corps qui entendait des secouristes autour de moi dire "faites gaffe", "descendez-le doucement" depuis là où j'étais supposé être mort- tout en haut de l'échafaudage qu'on avait monté derrière la sono.)
Là, en panique et les larmes aux yeux, je retournais au camion, je voyais tous les potes de mon son se serrer mutuellement. Ils étaient tous en train de chialer.
"Qu'est ce qu'on va dire à sa mère?" "Putain pourquoi t'as fais le con comme ça?"
J'essaie de leur parler mais eux non plus ne m'entendent pas. J'étais anéanti.
Je redescends donc du camion et là une voix me dis : "il est l'heure de faire un choix. Soit tu monte dans ce camion et tu pars pour l'éternité, soit tu restes."
Je jette un coup d'oeil à l'intérieur, mes potes me regardent en souriant et en me demandant ce que j'attendais. Mon sac et mon matos (que je me souvenais pas avoir rangés) étaient à l'intérieur, comme si tout avait été préparé. Je continuais d'entendre les voix de secouristes et les gens qui pleuraient, qui me disaient de me réveiller...
Je m'assois sur le siège passager et je commence à chialer. J'en pouvais plus, je voulais pas partir, je jugeais pas avoir vécu assez longtemps, ni trouver ça juste d'abandonner tout le monde comme ça...
Je ferme les yeux quelques minutes, je les rouvre et le président de mon asso me regarde en me demandant ce qui se passe. Je chialais, j'arrivais plus à rien dire...
Je lui explique qu'en gros j'étais en train de badtrip correctement, et que j'arrivais pas à dire à mon cerveau d'arrêter de réfléchir et d'aller toujours plus dans les pensées cauchemardesques et abominables). Là il me passe une gameboy color (sisi, il avait vraiment ça coffré dans son cam) avec Pokémon version Jaune.
"joue quelques minutes, ça te fera du bien"
à peine l'écran allumé je commençais à me sentir apaisé. j'étais encore tripé mais dans un mood mille fois plus positif.
La journée s'écoulait, on finissait de ranger le matos, et je tremblais comme une feuille en repensant au trip que je venais d'expérimenter. Je sentais les mauvaises ondes revenir des fois, pensant finalement que tout le chaos en fin de matinée était ma faute je ressentais une grande culpabilité, et j'étais toujours effrayé à l'idée de dormir (la peur de ne plus jamais se réveiller)...
Je n'ai fini par trouver le sommeil qu'à 2h du matin alors que tout le monde dormait depuis belle lurette dans leurs camions, on ne repartait du site que le lendemain.
Depuis tout cela, j'ai beaucoup réfléchi et je me suis rendu compte de mes démons intérieurs, cela m'a beaucoup ouvert l'esprit et j'apprécie la vie de plus en plus, en sachant à quel point elle est fragile (je pensais vraiment y passer ou rester bloqué)... j'essaie de voir la chose comme un truc qui aurait dû se passer un jour ou l'autre, et comme un travail sur moi-même.
Tous mes potes du nord me prévenaient, me disaient de ne plus en prendre surtout au vu de mes antécédents psychologiques. Ils avaient tous arrêté le L après des badtrips plus ou moins marquants, mais après leur avoir raconté le mien dans les (très) grandes lignes, ils me disaient tous :
"comment t'as fais pour garder la raison?"
MDR, je sais toujours pas comment j'ai fais avec le recul...
Voilà voilà, merci d'avance à ceux qui auront eu le courage de me lire, après avoir rédigé ces lignes je me sens déjà enlevé d'une partie du poids que j'avais sur la conscience !