Judfruits
Matrice Périnatale
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- 12/8/21
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Une histoire de boucle
Setting:
Hier, mon meilleur ami (qui sera nommé Slug) et moi-même sommes partis faire une randonnée dans la forêt en direction d’un petit refuge isolé, muni de nos gros sacs, des vivres ainsi que de 2,7 grammes de Psylosis Cubensis (McKennai) secs chacun.
Slug est un peu moins expérimenté que moi dans l’art de la consommation, il a cependant déjà expérimenté quelques fois des doses héroïques.
Pour ma part, je me considère encore comme novice, bien que j’ai maintenant quelques prises à mon actif, la plupart tournant entre 3 et 8g de champis secs.
De plus, nous voyageons souvent ensembles et connaissons chacun les forces et faiblesses de l’autres.
Nous avons une confiance mutuelle excellente et sommes tout à fait à l’aise à l’idée de prendre une dose de cheval alors que nous ne sommes que les deux, particulièrement proche de ce refuge que nous connaissons depuis l’enfance.
Nous avons également des affaires de randonnées et de camping de bonne qualité nous offrant un confort portable agréable pour ce genre de soirée.
-On fume également du cannabis durant nos trip, mais je ne me souviens plus des moments où l’on a fumé, de fait ils ne seront pas mentionnés ici mais on en a fumé peut-être 5 durant l’ensemble du trip.
Chapitre 1 : la montée
Après avoir dressé notre camp, pratiquer le jeu de rôle sur table et allumer le feu salvateur, nous décidâmes au alentour de 17h40 de prendre nos champignons.
Dans le même temps, nous mettons notre petit ragoût post-trips à mijoter parce que « En vrai, ça doit être grave drôle de cuisiner sous champi » -JudFruits
Je mets une alarme avec The Entertainer pour voir notre réaction et ne pas oublier notre pitance.
Nous avions plus ou moins calculer l’heure de prise afin de profiter de la sublime météo à l’orée du bois et également profiter un temps de la nuit durant notre trip.
Ainsi, nous voilà assis autour de notre feu, à manger ce délicat mets (pas du tout) que sont les champignons sur fond sonore.
Lors de nos prises, nous écoutons fréquemment une playlist que je conçois depuis quelques temps et ayant un certain nombre de genres musicaux différents et qui est en accord avec nos goûts respectifs.
Nous voilà donc, environ 15 minutes plus tard, les premiers effets physiques se pointent alors que la musique 004 de N’to commence à faire des blubblub (C’est normal).
En quelques minutes, la musique semble faire résonner nos neurones, et nous échangeons sur nos ressentis corporels mutuels.
La musique blublub beaucoup plus qu’à son habitude. Alors même que nous parlions du fait que nous n’avions pas encore de visuel, le sol et ses quelques fourmis se mettent à gondoler.
Je pose le genou à terre pour mieux voir, et Slug s’empresse de venir me voir car il croit que je suis tombé ou que je me sens mal.
Chapitre 2 : Des boucles, de partout !
Nous sommes assis sur les deux troncs faisant office de banc autour de notre feu.
La musique de N’to se termine pour laisser place à Icarus de Monkey3 (Petite précision, il s’agit d’une de mes musiques préférées.)
-Petit aparté musicale,
Monkey3 est un groupe de Stoner rock psychédélique dont les musique sont longues, rythmées, très changeantes et un brin épique. Leur musique, Icarus, est construite en progression avec une sorte de coupure que je ne saurai vraiment vous décrire, montant lentement mais sûrement vers un final en apothéose.
-Fin de l’aparté
Alors que la musique progresse, je sens les visuels devenir plus présent, mon corps se fait lourd.
Je ressens alors le besoin de m’allonger et profite, les yeux clos, de la musique.
Slug m’averti qu’il va regarder un peu les plantes et autres insectes aux alentours mais qu’il reste à portée de voix et de vue.
J’ai peu de visuel lorsque mes yeux sont fermés et mon corps est vraiment très lourd, cependant mon esprit tourne à milles à l’heure. Je pense à certaines tensions dans ma vie actuelle, repense à des souvenirs joyeux ou me revois devant la scène de Monkey3 à écouter cette même musique.
Lors d’un interlude dans la musique, mon esprit s’apaise et une hallucination fixe me fait mentalement virevolter, mes yeux toujours clos :
J’y vois un fond de couleur Bordeau, uni et parfaitement lisse.
Dessus, des anneaux se recouvrent mutuellement, mais ils sont brisés.
Le contour de leur cassures forment une montagne que je ne peux pas voir, je ne peux que l’entendre.
L’ensemble semble bouger alors que chacune de leur molécules est parfaitement immobile.
« Le temps est une boucle, la montagne est une boucle… » me dis-je
« PUTAIN SLUG, J’AI COMPRIS, LES BOUCLES SONT DES BOUCLES ! » lui criai-je alors.
Chapitre 3 : Des boucles et des échanges
Après mon épiphanie soudaine, Slug s’en revient au feu et s’assied.
La musique se termine et je pleure d’émotions, comme si je venais de vivre une expérience exceptionnelle.
Je me redresse et nous commençons à discuter.
C’est parfois absurde, d’autres fois drôles mais souvent sincères.
Je confie à Slug quelques-uns de mes tracas, mais il écoute sans entendre.
Ça ne me dérange pas, je vide mon sac tranquillement et lui observe le feu et la forêt.
Les musiques qui s’enchaînent semblent toutes avoir la même construction et le même effet sur Slug et moi :
1-Montée douce et agréable de la musique, on est rempli d’énergie et on fait pleins de trucs (Comprenez-là beaucoup d’aller-retour inutiles les mains vides), on a plein d’idées et on pense à pleins de trucs pour nos prochaines randonnées.
2-Milieu de la musique, nos jambes sont lourdes alors on se pose. On discute de tout et de rien.
3- Mon corps est si lourd qu’il défie la gravité terrestre et attire la lune, je m’allonge et part complètement dans un délire hallucinatoire. J’y vois des fruits de milles couleurs et juteux à souhait se transformer en gigantesques limaces se grimpant dessus qui deviennent Moi en un grand JudFruits (C’est l’origine de mon pseudo, mais j’en parlerai une autre fois.)
Ce processus se répète plusieurs fois, qui me semble être des heures entières, jusqu’au moment où notre alarme retenti.
On revient à nous, je me lève pour éteindre le rappel de mon téléphone resté dans ma tente.
Je suis alors à mi-chemin entre les tentes et le feu quand je réalise que mon téléphone joue la musique de l’alarme mais que le son est également diffusé sur la boombox.
Je trouve ça hyper drôle et je demande à Slug de venir écouter.
Il s’exécute, puis me dit « ah ouais, c’est stéréo. Par contre c’est moche. » en effet, mon téléphone avait un décalage par rapport à la boombox provoquant une dissonance des plus atroces.
Cependant, pour la première fois de ma vie, j’expérimente ce que je crois être de la synesthésie.
En effet, même si c’est moche, j’ai l’impression de « voir » la musique. Je n’aurai aucun mot pour vous le décrire, la musique sortait de mon téléphone et défilait devant mes yeux.
J’arrête donc l’alarme, relance la playlist en aléatoire et dis à Slug « Dis, j’espère que le Dieu de l’Aléatoire va être sympa sur les musiques quand même ».
En effet, on apprécie chacune des musiques mais certaines sont parfois difficiles à supporter mentalement lors de trip (Je pense notamment à Igorrr ou Infant Annihilator, pour les connaisseurses)
Chapitre 4 : Le stress intense
Le soleil commence à bien décliner mais il fait encore suffisamment jour pour que nous n’ayons pas besoin de nourrir d’avantage le feu ni utiliser de lampes électriques.
On est allongé sur nos bancs, d’une humeur excellente. On se révèle des choses, on partage, on s’harmonise et on vit notre meilleur vie.
Alors, un bruit derrière nous nous fait nous redresser.
« Merde, y a un mec qui arrive, putain »
Je me lève, Slug m’emboîte le pas.
Je me rapproche de nos affaires en observant ce monsieur arriver.
Mon cerveau tourne à milles à l’heure, je sens que je stresse et Slug est devenu pâle et silencieux.
J’arrive à trouver un éclair de lucidité dans les deux neurones qui n’étaient pas trop submergés par les champis au moment où l’homme arrive vers nous.
Ni une ni deux, je le salue et m’approche de lui. Sans la moindre hésitation, je lui dis cache
« Écoutez, je vais être franc. On a pris des champignons, donc on est un peu en plein délire, excusez-nous si on semble bizarre ou quoi. »
-Pour être franc, je ne sais pas exactement pourquoi j’ai dit ça, en réalité je ne savais pas quoi faire et ça m’a semblé être la seule option viable pour limiter la casse-
Le mec éclate de rire, il me regarde droit dans les yeux et me dit « Bon bah j’allais vous demander si ça ne vous dérange pas que je fume un joint, j’imagine que c’est bon du coup »
J’acquiesce et nous allons vers le feu. L’homme se joint à nous et entreprend de rouler. Il discute avec nous.
Bien que pas méchant pour un clou, il me mettait mal à l’aise et Slug semblait dérangé aussi.
Bon, c’est un refuge publique, on peut pas le virer et on est de toute manière pas en état. On va prendre notre mal en patience.
Je me concentre pour lutter contre la remontée soudaine et m’efforce de parler avec l’inconnu.
Il nous explique en gros qu’il a pas de soucis avec les consommateurs puis son discours dérive petit à petit sur les excès de consommations.
Le malaise grandit.
Slug lui coupe la parole : « Excusez-moi, pourrions-nous changer de sujet ? Je trouve le propos très glauque dans le contexte actuel et je ne me sens pas à l’aise. »
L’Inconnu s’excuse et continue de nous parler, de musique cette fois.
Je ne l’écoute plus vraiment, j’ai vraiment du mal à être concentré et les champis tapent vraiment forts, cela couplé avec la musique qui s’était encore emballée.
Pour ne pas arranger les choses, la nuit s’est levée assombrissant encore notre trip devenu compliqué.
Soudainement, l’Inconnu se lève et il nous dit qu’il s’en va, nous remercie pour l’échange avec un sourire un peu bizarre.
Alors qu’il est hors de vue, je me laisse tomber par terre, ma tête va exploser et mon cœur bat à rompre.
Slug me demande ce que j’ai.
« Trop de stress »
Chapitre 6 : le retour de la joie et des boucles
Voilà un certain temps que nous sommes à nouveaux seuls.
J’ai réussi, avec l’aide de Slug, à me calmer et à retrouver la joie.
Il fait ,certes, totalement nuit, mais notre repas sent hyper bon.
D’ailleurs, on a super faim.
« Hé, JudFruits, tu fais cuire la viande ? Je rallume le feu un peu mieux moi », me dit Slug.
« Allez hein ! »
Ainsi, je m’avance vers les affaires pour prendre la poêle et la viande quand Slug me dit
« GROOOOOS Y A DES GROSSES LIMACES TROP JOLIES SUR LE BANC ! »
Je pose tout et me précipite admirer une énorme et magnifique limace tigrée, ainsi que ses 216 cousins venus festoyer sur nos bancs.
On passe un moment à les observer, à discuter de nature quand soudainement
« Merde, j’devais faire la viande »
« Merde, j’devais faire le feu »
Je retourne donc chercher le nécessaire de cuisine mais arriver proche du stock, je vois mes clopes traîner
Je saisis donc le paquet de cigarette, en allume une et retourne m’assoir.
Cette fois, on parle de du ciel, car au dessus de nous se dessine une carte stellaire incroyable puisque nous sommes loin de la pollution lumineuse.
« Merde, j’devais encore faire la viande »
Et une fois de plus, me voilà en route vers le gros tas de bordel qui nous sert d’affaires.
« Putain, c’est dégueulasse, attends je vais ranger »
Je range donc le désordre. C’est millimétré, c’est beau, c’est propre.
Slug me fait remarqué qu’il ne connaissait pas cette face de rangeur maniaque de ma personnalité. (Je suis plutôt bordélique).
Certes, Slug, certes, mais là, j’ai de nouveaux plus d’énergie, j’vais m’assoir.
Ainsi, nous allons nous assoir et parlons un peu.
On redescend petit à petit, mais les effets ressortent encore un peu par moment.
« Putain mais j’ai encore oublié la viande »
Cette fois, s’en est trop ! On arrête la musique, on va chercher les affaires de cuisine, on allume le feu et on s’y met.
Et on l’a fait !
Dans le même temps, alors que cuit notre délicate viande, les derniers effets s’estompent et laissent place à une faim de loup et une fatigue élevée.
Conclusion :
On était bien préparé mais je n’ai pas du tout pensé à l’éventualité qu’un inconnu vienne au refuge.
C’était pourtant évident hein, mais ça m’a semblé improbable sur le moment.
Pour autant, je suis très content de ce trip.
Bien que nous ayons beaucoup tourné en rond, j’ai beaucoup appris sur moi-même et j’ai trouvé des clés pour soigner mes maux.
La période de stress m’a également beaucoup retournée, je n’étais pas du tout préparé à ça mais j’ai pu gardé mon sang-froid et Slug pense que j’ai bien agit.
Nous avons quelques détails à mieux calibrer pour nos futurs voyages mais rien d’insurmontable.
Il s’agissait ici de ma deuxième expérience avec les McKennai, ils me semblent moins visuels que d’autres, mais les ressentis mentaux et physiques sont, je trouve, très impressionnant.
De plus, bien qu’habitué à des doses plus élevées, cette séance m’a rappelé que les champignons doivent être respecté et que même un dosage moins élevé peut entraîner un trip solide et difficile.
J’ai écrit ce texte avec l’accord de Slug qui a pu lire l’ensemble du report avant sa publication.
Cœur sur vous, merci d’avoir lu !
Prenez soin de vous
Setting:
Hier, mon meilleur ami (qui sera nommé Slug) et moi-même sommes partis faire une randonnée dans la forêt en direction d’un petit refuge isolé, muni de nos gros sacs, des vivres ainsi que de 2,7 grammes de Psylosis Cubensis (McKennai) secs chacun.
Slug est un peu moins expérimenté que moi dans l’art de la consommation, il a cependant déjà expérimenté quelques fois des doses héroïques.
Pour ma part, je me considère encore comme novice, bien que j’ai maintenant quelques prises à mon actif, la plupart tournant entre 3 et 8g de champis secs.
De plus, nous voyageons souvent ensembles et connaissons chacun les forces et faiblesses de l’autres.
Nous avons une confiance mutuelle excellente et sommes tout à fait à l’aise à l’idée de prendre une dose de cheval alors que nous ne sommes que les deux, particulièrement proche de ce refuge que nous connaissons depuis l’enfance.
Nous avons également des affaires de randonnées et de camping de bonne qualité nous offrant un confort portable agréable pour ce genre de soirée.
-On fume également du cannabis durant nos trip, mais je ne me souviens plus des moments où l’on a fumé, de fait ils ne seront pas mentionnés ici mais on en a fumé peut-être 5 durant l’ensemble du trip.
Chapitre 1 : la montée
Après avoir dressé notre camp, pratiquer le jeu de rôle sur table et allumer le feu salvateur, nous décidâmes au alentour de 17h40 de prendre nos champignons.
Dans le même temps, nous mettons notre petit ragoût post-trips à mijoter parce que « En vrai, ça doit être grave drôle de cuisiner sous champi » -JudFruits
Je mets une alarme avec The Entertainer pour voir notre réaction et ne pas oublier notre pitance.
Nous avions plus ou moins calculer l’heure de prise afin de profiter de la sublime météo à l’orée du bois et également profiter un temps de la nuit durant notre trip.
Ainsi, nous voilà assis autour de notre feu, à manger ce délicat mets (pas du tout) que sont les champignons sur fond sonore.
Lors de nos prises, nous écoutons fréquemment une playlist que je conçois depuis quelques temps et ayant un certain nombre de genres musicaux différents et qui est en accord avec nos goûts respectifs.
Nous voilà donc, environ 15 minutes plus tard, les premiers effets physiques se pointent alors que la musique 004 de N’to commence à faire des blubblub (C’est normal).
En quelques minutes, la musique semble faire résonner nos neurones, et nous échangeons sur nos ressentis corporels mutuels.
La musique blublub beaucoup plus qu’à son habitude. Alors même que nous parlions du fait que nous n’avions pas encore de visuel, le sol et ses quelques fourmis se mettent à gondoler.
Je pose le genou à terre pour mieux voir, et Slug s’empresse de venir me voir car il croit que je suis tombé ou que je me sens mal.
Chapitre 2 : Des boucles, de partout !
Nous sommes assis sur les deux troncs faisant office de banc autour de notre feu.
La musique de N’to se termine pour laisser place à Icarus de Monkey3 (Petite précision, il s’agit d’une de mes musiques préférées.)
-Petit aparté musicale,
Monkey3 est un groupe de Stoner rock psychédélique dont les musique sont longues, rythmées, très changeantes et un brin épique. Leur musique, Icarus, est construite en progression avec une sorte de coupure que je ne saurai vraiment vous décrire, montant lentement mais sûrement vers un final en apothéose.
-Fin de l’aparté
Alors que la musique progresse, je sens les visuels devenir plus présent, mon corps se fait lourd.
Je ressens alors le besoin de m’allonger et profite, les yeux clos, de la musique.
Slug m’averti qu’il va regarder un peu les plantes et autres insectes aux alentours mais qu’il reste à portée de voix et de vue.
J’ai peu de visuel lorsque mes yeux sont fermés et mon corps est vraiment très lourd, cependant mon esprit tourne à milles à l’heure. Je pense à certaines tensions dans ma vie actuelle, repense à des souvenirs joyeux ou me revois devant la scène de Monkey3 à écouter cette même musique.
Lors d’un interlude dans la musique, mon esprit s’apaise et une hallucination fixe me fait mentalement virevolter, mes yeux toujours clos :
J’y vois un fond de couleur Bordeau, uni et parfaitement lisse.
Dessus, des anneaux se recouvrent mutuellement, mais ils sont brisés.
Le contour de leur cassures forment une montagne que je ne peux pas voir, je ne peux que l’entendre.
L’ensemble semble bouger alors que chacune de leur molécules est parfaitement immobile.
« Le temps est une boucle, la montagne est une boucle… » me dis-je
« PUTAIN SLUG, J’AI COMPRIS, LES BOUCLES SONT DES BOUCLES ! » lui criai-je alors.
Chapitre 3 : Des boucles et des échanges
Après mon épiphanie soudaine, Slug s’en revient au feu et s’assied.
La musique se termine et je pleure d’émotions, comme si je venais de vivre une expérience exceptionnelle.
Je me redresse et nous commençons à discuter.
C’est parfois absurde, d’autres fois drôles mais souvent sincères.
Je confie à Slug quelques-uns de mes tracas, mais il écoute sans entendre.
Ça ne me dérange pas, je vide mon sac tranquillement et lui observe le feu et la forêt.
Les musiques qui s’enchaînent semblent toutes avoir la même construction et le même effet sur Slug et moi :
1-Montée douce et agréable de la musique, on est rempli d’énergie et on fait pleins de trucs (Comprenez-là beaucoup d’aller-retour inutiles les mains vides), on a plein d’idées et on pense à pleins de trucs pour nos prochaines randonnées.
2-Milieu de la musique, nos jambes sont lourdes alors on se pose. On discute de tout et de rien.
3- Mon corps est si lourd qu’il défie la gravité terrestre et attire la lune, je m’allonge et part complètement dans un délire hallucinatoire. J’y vois des fruits de milles couleurs et juteux à souhait se transformer en gigantesques limaces se grimpant dessus qui deviennent Moi en un grand JudFruits (C’est l’origine de mon pseudo, mais j’en parlerai une autre fois.)
Ce processus se répète plusieurs fois, qui me semble être des heures entières, jusqu’au moment où notre alarme retenti.
On revient à nous, je me lève pour éteindre le rappel de mon téléphone resté dans ma tente.
Je suis alors à mi-chemin entre les tentes et le feu quand je réalise que mon téléphone joue la musique de l’alarme mais que le son est également diffusé sur la boombox.
Je trouve ça hyper drôle et je demande à Slug de venir écouter.
Il s’exécute, puis me dit « ah ouais, c’est stéréo. Par contre c’est moche. » en effet, mon téléphone avait un décalage par rapport à la boombox provoquant une dissonance des plus atroces.
Cependant, pour la première fois de ma vie, j’expérimente ce que je crois être de la synesthésie.
En effet, même si c’est moche, j’ai l’impression de « voir » la musique. Je n’aurai aucun mot pour vous le décrire, la musique sortait de mon téléphone et défilait devant mes yeux.
J’arrête donc l’alarme, relance la playlist en aléatoire et dis à Slug « Dis, j’espère que le Dieu de l’Aléatoire va être sympa sur les musiques quand même ».
En effet, on apprécie chacune des musiques mais certaines sont parfois difficiles à supporter mentalement lors de trip (Je pense notamment à Igorrr ou Infant Annihilator, pour les connaisseurses)
Chapitre 4 : Le stress intense
Le soleil commence à bien décliner mais il fait encore suffisamment jour pour que nous n’ayons pas besoin de nourrir d’avantage le feu ni utiliser de lampes électriques.
On est allongé sur nos bancs, d’une humeur excellente. On se révèle des choses, on partage, on s’harmonise et on vit notre meilleur vie.
Alors, un bruit derrière nous nous fait nous redresser.
« Merde, y a un mec qui arrive, putain »
Je me lève, Slug m’emboîte le pas.
Je me rapproche de nos affaires en observant ce monsieur arriver.
Mon cerveau tourne à milles à l’heure, je sens que je stresse et Slug est devenu pâle et silencieux.
J’arrive à trouver un éclair de lucidité dans les deux neurones qui n’étaient pas trop submergés par les champis au moment où l’homme arrive vers nous.
Ni une ni deux, je le salue et m’approche de lui. Sans la moindre hésitation, je lui dis cache
« Écoutez, je vais être franc. On a pris des champignons, donc on est un peu en plein délire, excusez-nous si on semble bizarre ou quoi. »
-Pour être franc, je ne sais pas exactement pourquoi j’ai dit ça, en réalité je ne savais pas quoi faire et ça m’a semblé être la seule option viable pour limiter la casse-
Le mec éclate de rire, il me regarde droit dans les yeux et me dit « Bon bah j’allais vous demander si ça ne vous dérange pas que je fume un joint, j’imagine que c’est bon du coup »
J’acquiesce et nous allons vers le feu. L’homme se joint à nous et entreprend de rouler. Il discute avec nous.
Bien que pas méchant pour un clou, il me mettait mal à l’aise et Slug semblait dérangé aussi.
Bon, c’est un refuge publique, on peut pas le virer et on est de toute manière pas en état. On va prendre notre mal en patience.
Je me concentre pour lutter contre la remontée soudaine et m’efforce de parler avec l’inconnu.
Il nous explique en gros qu’il a pas de soucis avec les consommateurs puis son discours dérive petit à petit sur les excès de consommations.
Le malaise grandit.
Slug lui coupe la parole : « Excusez-moi, pourrions-nous changer de sujet ? Je trouve le propos très glauque dans le contexte actuel et je ne me sens pas à l’aise. »
L’Inconnu s’excuse et continue de nous parler, de musique cette fois.
Je ne l’écoute plus vraiment, j’ai vraiment du mal à être concentré et les champis tapent vraiment forts, cela couplé avec la musique qui s’était encore emballée.
Pour ne pas arranger les choses, la nuit s’est levée assombrissant encore notre trip devenu compliqué.
Soudainement, l’Inconnu se lève et il nous dit qu’il s’en va, nous remercie pour l’échange avec un sourire un peu bizarre.
Alors qu’il est hors de vue, je me laisse tomber par terre, ma tête va exploser et mon cœur bat à rompre.
Slug me demande ce que j’ai.
« Trop de stress »
Chapitre 6 : le retour de la joie et des boucles
Voilà un certain temps que nous sommes à nouveaux seuls.
J’ai réussi, avec l’aide de Slug, à me calmer et à retrouver la joie.
Il fait ,certes, totalement nuit, mais notre repas sent hyper bon.
D’ailleurs, on a super faim.
« Hé, JudFruits, tu fais cuire la viande ? Je rallume le feu un peu mieux moi », me dit Slug.
« Allez hein ! »
Ainsi, je m’avance vers les affaires pour prendre la poêle et la viande quand Slug me dit
« GROOOOOS Y A DES GROSSES LIMACES TROP JOLIES SUR LE BANC ! »
Je pose tout et me précipite admirer une énorme et magnifique limace tigrée, ainsi que ses 216 cousins venus festoyer sur nos bancs.
On passe un moment à les observer, à discuter de nature quand soudainement
« Merde, j’devais faire la viande »
« Merde, j’devais faire le feu »
Je retourne donc chercher le nécessaire de cuisine mais arriver proche du stock, je vois mes clopes traîner
Je saisis donc le paquet de cigarette, en allume une et retourne m’assoir.
Cette fois, on parle de du ciel, car au dessus de nous se dessine une carte stellaire incroyable puisque nous sommes loin de la pollution lumineuse.
« Merde, j’devais encore faire la viande »
Et une fois de plus, me voilà en route vers le gros tas de bordel qui nous sert d’affaires.
« Putain, c’est dégueulasse, attends je vais ranger »
Je range donc le désordre. C’est millimétré, c’est beau, c’est propre.
Slug me fait remarqué qu’il ne connaissait pas cette face de rangeur maniaque de ma personnalité. (Je suis plutôt bordélique).
Certes, Slug, certes, mais là, j’ai de nouveaux plus d’énergie, j’vais m’assoir.
Ainsi, nous allons nous assoir et parlons un peu.
On redescend petit à petit, mais les effets ressortent encore un peu par moment.
« Putain mais j’ai encore oublié la viande »
Cette fois, s’en est trop ! On arrête la musique, on va chercher les affaires de cuisine, on allume le feu et on s’y met.
Et on l’a fait !
Dans le même temps, alors que cuit notre délicate viande, les derniers effets s’estompent et laissent place à une faim de loup et une fatigue élevée.
Conclusion :
On était bien préparé mais je n’ai pas du tout pensé à l’éventualité qu’un inconnu vienne au refuge.
C’était pourtant évident hein, mais ça m’a semblé improbable sur le moment.
Pour autant, je suis très content de ce trip.
Bien que nous ayons beaucoup tourné en rond, j’ai beaucoup appris sur moi-même et j’ai trouvé des clés pour soigner mes maux.
La période de stress m’a également beaucoup retournée, je n’étais pas du tout préparé à ça mais j’ai pu gardé mon sang-froid et Slug pense que j’ai bien agit.
Nous avons quelques détails à mieux calibrer pour nos futurs voyages mais rien d’insurmontable.
Il s’agissait ici de ma deuxième expérience avec les McKennai, ils me semblent moins visuels que d’autres, mais les ressentis mentaux et physiques sont, je trouve, très impressionnant.
De plus, bien qu’habitué à des doses plus élevées, cette séance m’a rappelé que les champignons doivent être respecté et que même un dosage moins élevé peut entraîner un trip solide et difficile.
J’ai écrit ce texte avec l’accord de Slug qui a pu lire l’ensemble du report avant sa publication.
Cœur sur vous, merci d’avoir lu !
Prenez soin de vous