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Bouffée Délirante Aigue

  • Auteur de la discussion Auteur de la discussion Endive
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Tiens, je n'avais pas vu ce topic à l'époque... J'me sens tout de même assez concernée que pour y apporter ma contribution maintenant.

J'ai fais une BDA il y a environ deux ans. Faut dire qu'à l'époque, j'étais un bon terrain pour ce genre de pépins : pas bien du tout dans mes baskets, en dépression depuis plusieurs années, période à balle de speed parce que c'était le seul moyen que j'avais trouvé pour contrôler mon poids, j'me tapais des descentes parano à chaque coup, mais j'continuais de plus belle... :?

[Putain quand je repense à cette période, j'suis quand même contente d'en être sortie, et pas peu fière du chemin parcouru...]

Bref. C'était après une teuf où j'avais carburé à la MDMA et aux amphets. Comme d'hab, au petit matin, j'me sens légèrement paranoïaque, mais bon, comme d'hab quoi... En fait j'crois que tout est parti d'une prise de tête avec un bon pote, mais à partir de là, encore aujourd'hui j'suis incapable de dicerner ce qui s'est réellement passé de ce que j'ai fantasmé dans ma tête... On est parti en after, ambiance tendue, puis on s'est expliqué, et peut-être que ça s'est arrêté là dans la réalité, mais dans ma tête, ça a été le déclencheur d'une énorme crise de parano qui aura duré quatre jours.

Au bout d'un moment, j'suis partie de l'after en claquant la porte parce que j'étais persuadée que tous les gens présents complotaient contre moi. Une fois dans la rue, j'ai voulu prendre un tram pour rentrer chez moi, et là, à l'arrêt, j'ai vu les gens me pointer du doigt et je les ai entendu, distinctement, tous se moquer de moi, dire les pires trucs méprisants à mon égard... C'était pas une vague impression que y avait moyen de chasser en rationnalisant (genre: "mais non, tu te fais des idées, tu paranoïe sûrement") Non, pour moi, c'était aussi réel et tangible que la réalité de tous les jours, donc j'ai pas songé une seconde à remettre ces perceptions en doute. Dans le tram, j'ai craqué: je me suis mise à pleurer, recroquevillée dans un coin, parce que je comprenais pas pourquoi tous ces gens étaient si méchants avec moi, est-ce qu'ils voulaient me pousser au suicide ou quoi?

Arrivée chez moi, je pensais trouver un peu de répit, mais pas du tout. Enfermée dans ma chambre, j'ai entendu ma mère et mon beau-père discuter à mon sujet, ma mère fondre en larme ne sachant que faire de moi. N'y tenant plus, je vais la trouver pour mettre les choses à plat, et quand je découvre que non seulement elle est seule dans la pièce au téléphone, croyez-vous que je me dise "ah, j'ai flashé"? Non, je m'enfonce de plus en plus dans mon délire et je me dis: putain, les salauds, ils m'ont entendue arriver, et du coup mon beau-père se cache quelque part dans un coin de la pièce et ma mère fait semblant de rien.

J'vais m'arrêter là parce que ça a duré encore 4 jours comme ça, et que ça prendrait trois plombes à raconter, mais c'était pour vous donner un aperçu...
 
De ce que j'en sais une BDA est comparé plutôt à "un coup de tonnerre dans un ciel bleu" plutôt que quelque chose de persistant.
Le fils d'une de mes amies était sujet à ces fameuses BDA et les symptômes étaient effectivement ce que cous décrivez ( paroles sans sens, paranoïa, etc ) mais elles étaient de "courte" durée ( jusqu'à 3 jours ) et ne semblaient lui laisser que peu ou pas de souvenirs, ce qui complique bien les choses.

Bref maintenant il a dépassé ces crises et vit normalement. (grâce, en partie aux médicaments )

Ah oui je voulais préciser que la cause de ses BDA était un accident de voiture et non la consommation de produits.

Bien à vous cher(e)s psychonaut(e)s
 
La schizophrénie est quelque chose... Rholala, je trouve plus le mot qui correspond, bref, c'est quelque chose que l'on a à la naissance

quelque chose d'innée ? :lol:
 
concretement qui a deja eu une BDA et reconsomme sans trop de problemes?
 
Moi non, mais j'ai un ami proche qui a fait une BDA, grosse crise de paranoïa à l'armée après avoir forcé sur le black bombay ( mais le "vrai", plein d'op, selon ces dires ), il l'on foutu au trou ces enculés, ce qui l'a fait basculé dans une BDA aiguë, plusieurs mois d'HP, camisole chimik and co. Plus de bédos, rien du tout pendant quelques temps après sa sortie et maintenant ce cinglés s'explose la carafe tous les week end, mais allègrement, sévèrement même. Et aucun soucis particuliers, sauf qu'il ne se fait jamais une descente sans un valium, d'ailleurs c'est son surnom, Valium, héhé.
Il avait la vingtaine lors de sa BDA.
Il en a 40 et mène une vie que TF1 qualifierai de normale (donc il est certainement gravement atteint en fait :mrgreen: ) Sa compagne actuelle, n'était même pas au courant avant qu'il ne lui en parle 10 ans après leurs rencontre, donc...cas particulier? Chance? Mauvais diagnostique à la base peut être?
 
Ce topic n’est pas des plus récents, mais j’y vais quand même de ma petite contribution. J’ai été en couple pendant plus d’un an avec un monsieur qui a été, et est encore, victime de BDA.

Ca s’est manifesté très tard chez lui, il avait 31 ou 32 ans (il en a actuellement 37 ou 38 ). C’était un adepte, plus jeune (dans les 90’s) des raves de l’époque. Sa consommation se limitait au cannabis (avec beaucoup de modération), aux ecstas, et je crois à la coke, de temps en temps. L’alcool, aussi bien sûr, et quantité beaucoup moins limitée. Puis études finies, il n’a plus eu l’occasion de consommer, si ce n’est un joint de temps en temps (et des cuites, souvent).

Son premier délire s'est produit à un moment stress de sa vie. Il venait de passer directeur adjoint d’une grosse structure financière, puis il avait des soucis de meufs… Ça a commencé par une parano liée à son taf. Il recevait des spams chez lui relatifs à son domaine d’activité. L’idée lui est venue qu’il était « fiché ». S’en sont suivis des délires sur la société de consommation et du système qui veut nous bouffer à tout prix, bla bla bla. Il a eu la brillante idée de balancer à la poubelle/clodos du coin tous ses biens matériels (l’écran plat, les pc, portables, appareil photo, etc.), et s’est cassé sans rien au Portugal (il est d’origine portugaise) pour chercher Dieu. L’idée de Dieu était très présente, et il lui fallait interpréter les signes par le biais desquels Dieu lui montrait le chemin. Il avait un système de chiffres et de nombres pour l’y aider.
Ses parents l’ont rattrapé, et puis zyprexa. Ca a duré deux mois.

Rebelote l’année suivante. Il avait décidé d’arrêter les médocs parce bon, on l’aurait pas deux fois, il avait compris ce que c’était qu’un délire, et puis il bandait mou, alors faut pas déconner.
Cette fois ci, il a monté les échelons. D’interlocuteur privilégié de Dieu, il est passé fils de Dieu, pour devenir Dieu lui-même. Il avait pour ambition de convoquer les cavaliers de l’Apocalypse. Il est allé se battre contre des démons invisibles dans le souterrain du RER. Les CRS l’ont choppé, direction HP d’Esquirol. Il a fugué (son dos s’en souvient) pour aller déclencher l’Apocalypse depuis son appart, à partir d’un autel constitué de fruits et de pisse. Re-direction HP. Puis zyprexa. Le délire a duré quelque chose comme 3 ou 4 mois.

Il en a fait une autre récemment, apparemment. Il avait arrêté les médicaments quelques mois plus tôt.

Il me disait qu’il était extrêmement éprouvant de redescendre, et de se rendre compte qu’on a foutu en l’air sa situation (taf, appart, biens, relations) pour quelques neurotransmetteurs qui déconnent. Il a eu quelques hallucinations visuelles, mais c’était exceptionnel. Il me parlait de l’exaltation qu’il avait éprouvé délirant, avec nostalgie. Il me racontait que, même s’il était sceptique au début (notamment lors de son 2nd délire), il ne pouvait pas longtemps ignorer les « signes » autour de lui qui faisaient office de preuve, et qu’il était par conséquent incapable de « se raisonner ».
Dans son cas, la consommation de substances a été très limitée (dans le temps, et en quantité) et bien antérieure à ses délires. En revanche il buvait pas mal, y compris pendant son traitement au zyprexa.
Il avait des antécédents familiaux, mais pas directs.

Mis à part ça, c’était un connard imbu de lui-même et obtus, totalement inapte à la remise en question, très sociable et plutôt extraverti.

Bonjour-Bonsoir.
 
La paranoia diminue l'empathie. La méfiance éloigne de la confiance. bref quand on est parano, on est bien seul.
 
Pas compris le lien ente ton histoire et la fin sur les flics en doc. Des mecs qui slamment et se viandent ca fait légion quand meme, une fois j'ai vu un type slammer, et se faire retenir que par les pieds, par deux trois mecs, du coups retamé la tete la 1ere. Il a ramassé ses dents le pauvre, mais effet visuel garanti.
 
Hello, pense à éditer tes posts plutôt que d'en faire plusieurs à suivre :wink:
 
J'ai fêté mes 20 ans en hopital psychiatrique. J'y ai été 3 mois. La raison? 8 mois de consommations presque sans arret de psychotropes (G principalement) puis j'ai fini par du MDPV pendant plusieurs jours et la descente fut terrible (angoisse, parano, depression etc), cela s'est terminé par une TS puis par l'HP.

Puis on m'a dirigé vers un hopital de jour pour me resociabiliser.

J'ai été diagnostiqué schizophrene dans un premier temps puis au fur et a mesure que je rencontrais des psychiatres un réel doute s'est posé quand à ce diagnostique. En effet j'étais cohérent, phasé avec la réalité.

Je me suis alors enormement renseigné sur les troubles psychiatriques et les corrélations qui existent entre les symptomes des différentes maladies.
Un schizoide, un paranoiade, un schizophrene, un borderline, un psychopathe asthénique peuvent donc avoir des points similaires et donc fausser le diagnostique.
Aujourd'hui je ne me pose plus la question de ce que je suis réellement, je cherche seulement ma voie.
Une chose est sûre, l'abus de psychotrope entraine générallement une psychose partielle ou totale, temporaire ou définitive et je suis passé par la.
Le cannabis n'est absolument pas LA drogue de référence quand à l'induction d'états psychotiques. Je pense que le fait qu'il soit plus massivement consommé que les autres drogues (hard drugs) est la principale raison pour laquelle il souleve autant de questionnements.

Le grandoudini je ne suis pas d'accord avec toi quand tu dis que les symptomes positifs de la schyzophrénie(idée délirantes voire mystiques, hallucinations, agitations) sont plus facilement gérable que les symptomes négatifs( replis sur soi, idées paranoiaques, apathie). AU contraire, a l'hopital ou je suis, principalement constitué de schyzo, nombreux sont ceux qui réussissent a retrouver une vie normale au bout de 6 mois, un an et ils ne présentent aucun symptomes positifs ou peu (je discute beaucoup avec eux).
QUand aux origines de la schyzophrénie (ce qui n'a pas été évoqué ici encore) je me demande si le probleme d'identité n'est pas une principale raison. En effet il y a beaucoup de personne noirs ou arabes, asiatique etc dans mon hopital et je me dis : si ces personne étaient blanches et qu'elles s'appellaient nicolas ou francois, auraient elles ces troubles?
Je ne généralise pas bien entendu.
 
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