Salut Poulinos
Voilà longtemps que je n'ai pas posté un message sur un forum. J'aime souvent les parcourir, lire, pour venir chercher une solution à un problème informatique, ou à une question que je me pose en général. Finalement, c'est sur les forums, et donc parmi les gens en général que je trouve mes réponses.
Depuis hier je suis tombé sur ce forum qui m'était complètement inconnu auparavant. Ce forum, il me ''rassure'' d'un côté... Alors comme ça je ne suis pas seul à mes questions pseudos existenciels ? Alors comme ça, encore une fois, c'est parmi les ''testeurs'' de drogue que je vais me retrouver ? Pourquoi est-ce qu'à chaque fois que je rencontre quelqu'un ayant pris de la drogue je vais avoir plus d'affinités ? Est-ce que moi même je deviens fermé d'esprit à vouloir me mettre dans cette petite case du: ''Les autres m'emmerdent, seuls les ''drogués'' sont intéressants ?'' ?
Mais c'est quoi un drogué au juste ? Pourquoi les plus grandes stars, qui auraient tout pour être heureuses (mais en fait qu'ont-ils de plus que nous mis à part l'argent) ont souvent sombré du côté obscure de la drogue ? Celle qui nous permet d'oublier notre condition, celle qui nous permet de détourner le regard d'une certaine lucidité évidente : L'avenir du monde s'il reste comme il est n'est pas beau à voir.
Je ne suis pas expert en philosophie, très loin de là, mais j'ai acheté récemment un petit livre de philo qui avait pour titre: ''Peut-on être lucide et heureux à la fois ?''
La question me turlupine plus que tout.
Pourquoi essayons nous les drogues ? Parce que c'est bon ? Est-ce la seule raison valable ? Est-ce une façon de transgresser les lois à notre façon pour dire ''non'' à la société en déclin ? Est-ce que nous considérons qu'essayer une nouvelle drogue fait de nous quelqu'un de courageux ? L'ultime désobéissance du: Même si tout le monde me dit que ça peut-être très dangereux, je n'écoute pas, je le fais, et je verrai par moi-même''.
Prenons l'exemple de la MDMA. C'est cool la MDMA. On se sent bien les premières heures, on parle avec tout le monde, on surkiffe Paul Kalkrenner ou Popof, et la dubstep devient la meilleure musique du monde. Puis quand on en prend un peu trop, parce qu'on veut toujours plus surkiffer, on commence à grave gober. Le lendemain tu manges de la purée, et les 4 jours suivants t'es pommé, et tu penses qu`à une chose: C'est quand la prochaine soirée Dubstep ?
C'est mal, nous le savons, mais nous surkiffons tellement que nous en reprenons. Puis des fois on se questionne. Quoi merde, c'est quoi mon problème ? Je suis prêt à perdre toutes mes dents dans 3 ans parce que le temps d'une nuit j'ai l'impression que tout le monde est beau et que je peux tous leur faire confiance ? Ah ouais c'est sur... Ce serait cool si la vie était comme ça... Mais seulement pendant cette même soirée j'ai tellement fait confiance à tout le monde que je me suis pas rendu compte de la meuf trop bonne du bar qui a dansé avec moi juste pour me piquer ma carte bleue dans ma poche, pour ensuite la refiler à son pote ultra barraqué 10 mètres plus loin, tout ça avec la complicité du videur. Comme un bleu, parce que le temps d'une nuit, j'ai vraiment cru que le monde était beau.
Finalement, je ne pense pas qu'il y ait de drogues douces ou dures. Par contre, je suis certain que l'on utilise des produits pour deux raisons distinctes: l'une pour oublier notre condition, l'autre pour le plaisir. La première disparaitra quand l'homme sera heureux, l'autre continuera d'exister.
Pour revenir au fait que tu t'ennuies pendant tes soirées, pour moi, c'est exactement la même chose. La drogue nous a amené à nous questionner sur certaines choses qui nous ont fait questionner sur d'autres, etc. Nous voudrions des réponses, nous voudrions en parler. Seulement cette ouverture d'esprit ne fait pas partie intégrante du cadre dans lequel notre société nous a formé. Et du coup, quand on commence à aborder le sujet avec les gens de la soirée, on nous regarde bizarrement, comme si on était des huluberlus, et on nous dit: Mais pourquoi tu te poses autant de questions ?
J'ai bien aimé ta réflexion sur ''l'habit ne fait pas le moine'', mais que finalement, si, un peu. Je suis d'accord aussi. Ce n'est pas pour rien que Fourier à réussi à classer les 130 passions humaines. Il y a bien des types de gens, et plus on en rencontre, plus on s'en aperçoit. Plus on observe les gens dans la rue, plus on les écoute, plus c'est évident. Heureusement que des fois nous tombons sur des bonnes surprises, sur des gens qui pensent encore autrement, qui ont un esprit critique sur notre société, et qui se posent les bonnes questions sur notre avenir:
''Pour cela, il faut se penser en tant qu'individu, ce qui nécessite d'avoir du courage et de ne compter que sur soi. Il faut essayer, autant que possible, de ne se fier qu'à son propre jugement et qu'à ses propres forces. Il faut étayer à partir de ce que l'on a vu de ses yeux et entendu de ses propres oreilles, et, quand d'autres forces que la sienne entrent en ligne de compte, il faut d'abord s'en méfier, qu'il s'agisse de l'État, de la religion ou du groupe...'' Kenji Maruyama.
''Dire non, c'est une question d'éducation'' Danielle Miterrand.
Heureusement le monde d'aujourd'hui nous permet de voyager facilement. Si tu en as marre de rencontrer toujours les mêmes gens en France, prend ton sac, un billet aller au bout du monde, et dit Fuck à l'expression la plus immonde: ''Le temps, c'est de l'argent''. Non, le temps, ça devrait être la vie, l'éducation de nos enfants, l'avenir.
Ça fait du bien de pouvoir travailler avec des maoris en Nouvelle-Zélande (et de fumer différemment ^^), de rencontrer des adopteurs de Wombats en Tasmanie, d'apprendre l'Indonésien avec des locaux sur une plage déserte de Lombok, ou de manger des sarmalés dans un village roumain reculé avec des anciens partisans du Parti Communiste. Le voyage c'est aussi une drogue, et la vraie descente, c'est le retour en France. Et celle là elle fait bien plus mal que celle de la MD. Une drogue, c'est aussi un voyage, mais malheureusement plus superficiel.
A bientôt,
Adrien