schtroumpfette
Psycho disparu·e
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D'habitude quand j'prends la peine de rédiger un TR, c'est pour relater une très bonne expérience. J'espère que celui-ci sera l'exception qui confirme la règle, et pas le premier d'une série d'autres...
Avant de commencer le récit de la soirée en elle-même, il est utile de vous dire que ce n'était pas la première fois que je consommais du 5-MeO-MIPT. J'en avais déjà pris à 3 ou 4 reprises, dont une fois où j'avais même redrop quelques heures plus tard. Je savais donc – ou plutôt croyais savoir – à quoi m'attendre en buvant ma fiole ce soir-là, puisque toutes les fioles de RC's qui circulent par chez moi proviennent plus ou moins de la même source et sont dosées pareil, selon les standards TIKHAL ou PIKHAL. Enfin, théoriquement...
La soirée s'annonce parfaite : j'suis d'humeur joyeuse, avec de bons potes, à une vraie teuf à l'ancienne dans un cadre somptueux (un ancien dépôt de tram à ciel ouvert, qui depuis sa désaffection a été laissé à l'abandon, et dont les ruines ont été intégralement graffées). La nuit est étoilée, le son est bon, l'ambiance vraiment familiale. Bref, c'est le set & settings idéal pour un voyage tryptaminique. C'est donc en toute confiance que je bois ma fiole, et que j'vais danser devant le mur en attendant la montée.
Environ 20 minutes plus tard, ça y est, je sens que ça commence à me travailler : une vague sensation de flottement, une certaine modification de mes perceptions sensorielles, surtout tactiles et visuelles (les déformations psychédéliques classiques). Mais déjà j'me rend compte que y a un truc qui cloche, c'est pas comme les autres fois : les visus sont plus fortes et plus présentes que d'habitude, et surtout le body-load est beaucoup important, jusqu'à devenir réellement incommodant, ce qui n'avait jamais été le cas dans le passé.
Comment expliquer ? Je me sentais... terrassée par la drogue... physiquement. Tout à coup, j'ai eu une suée... mais une putain de sale suée vraiment crade, jamais aucune montée d'aucune drogue m'avait fait ça: mon front s'est mis à ruisseler de sueur et dans le même j'avais froid, horriblement froid. J'ai du m'assoire, KO. Mais aucune position ne convenait, j'avais un malaise étrange dans les muscles et mêmes dans les os qui rendait toute position inconfortable, tout mouvement pénible. Je sentais tout mon corps se révolter, lutter contre l'invasion de la molécule. Mon estomac semblait se rétracter, comme s'il voulait se retourner pour chasser l'intruse. Mais j'crois que le pire était encore la sensation qu'une pression d'une force incroyable s'exerçait sur chacun de mes organes, et me compressait de l'intérieur. Chaque parcelle de mon être était oppressé.
Enfin, quand je dis chaque parcelle, je parle toujours sur le plan physique. Parce que mentalement, ça allait étonnament bien: pas de bad, d'idées glauques ou de parano à l'horizon ; au contraire, l'envie de danser, de faire la fête, et de profiter des effets agréables auxquels je sais que cette satanée montée va faire place tôt ou tard ... mais quand ? C'est ça la seule inconnue.
En attendant, je suis avec un pote à qui j'ai demandé de rester avec moi le temps que ça passe. J'essaye de lui expliquer ce que j'éprouve, mais je ne trouve pas les mots adéquats pour exprimer ce malaise que je ne comprends pas. « Bad physique », c'est ce que je trouverai de mieux sur le moment (ce n'est que plus tard que « OD » s'imposera comme l'évidence) En quatre années de prods divers, j'avais jamais rien ressenti de tel, ni même soupsonné qu'on pouvait ressentir ça. Subir à ce point au niveau du corps alors que dans la tête, tout va très bien, la def est bien sûr présente mais est festive et tout à fait gérable. C'est vraiment déroutant, j'avais déjà connu la situation inverse, mais ça...
Pendant tout ce temps-là, je subissais péniblement, mais je ne paniquais pas. En moi-même, je me disais : « à l'aise, tu es capable d'encaisser ça, y a forcément un moment où ça va devenir moins intense, plus gérable que maintenant ». Je me demandais juste combien de temps encore cette montée allait durer, combien de temps mon corps allait mettre avant de reprendre le dessus. J'essayais de penser à autre chose en discutant avec mon pote, mais la sensation de malaise était vraiment intense, impossible de la faire passer à l'arrière plan. A un moment, constatant que ça fait plus d'une heure qu'on est assis au même endroit et que ça n'a pas l'air d'aller mieux, mon pote me propose d'essayer de marcher quelques pas, juste histoire de bouger. Pourquoi pas, de toute façon ça peut pas vraiment empirer hein ? Boeeah, c'est bizarre de se déplacer. Ca n'est ni plus ni moins pénible que lorsque j'étais assise, ça l'est tout autant, mais différement. On va se poser un peu plus loin, ça change, on a pas la même vue et on est près d'autres gens. Je me sens toujours aussi mal, mais ici ou ailleurs c'est pareil. Mon pote discute un peu avec les gens autour, mais c'est vraiment des gros blaireaux; donc on décide d'un commun accord avec mon pote de bouger ailleurs.
Un peu plus loin, y a un gros tas de pierres blanches, ça forme un genre de petite colline. « Viens, on grimpe au sommet, j'roule un joint là-haut, doit y avoir une chouette vue » me propose mon pote. J'lui fais remarquer que j'suis pas au top de la forme, j'me sens pas trop de jouer aux alpinistes là maintenant tout de suite. Mais il insiste, me dit qu'il m'aidera. Il a l'air d'y tenir, j'accepte à contre-coeur pour lui faire plaisir, et parce que ça fait un moment maintenant qu'il s'occupe de moi plutôt que de profiter de la teuf qui bat son plein. Je peine un peu, mais avec son aide, je parviens à me hisser là-haut. Effectivement, la vue est magnifique, et ça me fait sourire d'imaginer le tableau qu'on offre nous aussi, perchés tous les deux sur ce tas de pierres blanches au milieu d'un désert de ruines industrielles graffées. Je me rends compte que ça se calme, ça devient moins intense. La montée est passée, et j'ai survécu ! Le joint achève de me détendre. On refait le monde un moment là en haut, puis on décide d'aller – enfin – profiter du son, qui est grandiose.
Le reste de la teuf a été très chouette, et ça s'est prolongé bien tard. Heureusement pour moi, qui aura quand même passé plus de 2 heures super mal avant d'arriver à encaisser la montée. Ce jour-là, j'ai eu des échos de trois autres personnes, dont deux que je sais aussi si pas plus experimentées que moi, qui ont toutes trois trouvé que les fioles étaient plus corsées que d'habitude. Après vérification, il semblerait effectivement que le mec avait un rien plus chargé cette fournée-là. Ca m'a quand même foutu un peu la trouille, cette histoire, et a un peu calmé mes ardeurs niveau RC's.
Gaffe à vous en tout cas.
Avant de commencer le récit de la soirée en elle-même, il est utile de vous dire que ce n'était pas la première fois que je consommais du 5-MeO-MIPT. J'en avais déjà pris à 3 ou 4 reprises, dont une fois où j'avais même redrop quelques heures plus tard. Je savais donc – ou plutôt croyais savoir – à quoi m'attendre en buvant ma fiole ce soir-là, puisque toutes les fioles de RC's qui circulent par chez moi proviennent plus ou moins de la même source et sont dosées pareil, selon les standards TIKHAL ou PIKHAL. Enfin, théoriquement...
La soirée s'annonce parfaite : j'suis d'humeur joyeuse, avec de bons potes, à une vraie teuf à l'ancienne dans un cadre somptueux (un ancien dépôt de tram à ciel ouvert, qui depuis sa désaffection a été laissé à l'abandon, et dont les ruines ont été intégralement graffées). La nuit est étoilée, le son est bon, l'ambiance vraiment familiale. Bref, c'est le set & settings idéal pour un voyage tryptaminique. C'est donc en toute confiance que je bois ma fiole, et que j'vais danser devant le mur en attendant la montée.
Environ 20 minutes plus tard, ça y est, je sens que ça commence à me travailler : une vague sensation de flottement, une certaine modification de mes perceptions sensorielles, surtout tactiles et visuelles (les déformations psychédéliques classiques). Mais déjà j'me rend compte que y a un truc qui cloche, c'est pas comme les autres fois : les visus sont plus fortes et plus présentes que d'habitude, et surtout le body-load est beaucoup important, jusqu'à devenir réellement incommodant, ce qui n'avait jamais été le cas dans le passé.
Comment expliquer ? Je me sentais... terrassée par la drogue... physiquement. Tout à coup, j'ai eu une suée... mais une putain de sale suée vraiment crade, jamais aucune montée d'aucune drogue m'avait fait ça: mon front s'est mis à ruisseler de sueur et dans le même j'avais froid, horriblement froid. J'ai du m'assoire, KO. Mais aucune position ne convenait, j'avais un malaise étrange dans les muscles et mêmes dans les os qui rendait toute position inconfortable, tout mouvement pénible. Je sentais tout mon corps se révolter, lutter contre l'invasion de la molécule. Mon estomac semblait se rétracter, comme s'il voulait se retourner pour chasser l'intruse. Mais j'crois que le pire était encore la sensation qu'une pression d'une force incroyable s'exerçait sur chacun de mes organes, et me compressait de l'intérieur. Chaque parcelle de mon être était oppressé.
Enfin, quand je dis chaque parcelle, je parle toujours sur le plan physique. Parce que mentalement, ça allait étonnament bien: pas de bad, d'idées glauques ou de parano à l'horizon ; au contraire, l'envie de danser, de faire la fête, et de profiter des effets agréables auxquels je sais que cette satanée montée va faire place tôt ou tard ... mais quand ? C'est ça la seule inconnue.
En attendant, je suis avec un pote à qui j'ai demandé de rester avec moi le temps que ça passe. J'essaye de lui expliquer ce que j'éprouve, mais je ne trouve pas les mots adéquats pour exprimer ce malaise que je ne comprends pas. « Bad physique », c'est ce que je trouverai de mieux sur le moment (ce n'est que plus tard que « OD » s'imposera comme l'évidence) En quatre années de prods divers, j'avais jamais rien ressenti de tel, ni même soupsonné qu'on pouvait ressentir ça. Subir à ce point au niveau du corps alors que dans la tête, tout va très bien, la def est bien sûr présente mais est festive et tout à fait gérable. C'est vraiment déroutant, j'avais déjà connu la situation inverse, mais ça...
Pendant tout ce temps-là, je subissais péniblement, mais je ne paniquais pas. En moi-même, je me disais : « à l'aise, tu es capable d'encaisser ça, y a forcément un moment où ça va devenir moins intense, plus gérable que maintenant ». Je me demandais juste combien de temps encore cette montée allait durer, combien de temps mon corps allait mettre avant de reprendre le dessus. J'essayais de penser à autre chose en discutant avec mon pote, mais la sensation de malaise était vraiment intense, impossible de la faire passer à l'arrière plan. A un moment, constatant que ça fait plus d'une heure qu'on est assis au même endroit et que ça n'a pas l'air d'aller mieux, mon pote me propose d'essayer de marcher quelques pas, juste histoire de bouger. Pourquoi pas, de toute façon ça peut pas vraiment empirer hein ? Boeeah, c'est bizarre de se déplacer. Ca n'est ni plus ni moins pénible que lorsque j'étais assise, ça l'est tout autant, mais différement. On va se poser un peu plus loin, ça change, on a pas la même vue et on est près d'autres gens. Je me sens toujours aussi mal, mais ici ou ailleurs c'est pareil. Mon pote discute un peu avec les gens autour, mais c'est vraiment des gros blaireaux; donc on décide d'un commun accord avec mon pote de bouger ailleurs.
Un peu plus loin, y a un gros tas de pierres blanches, ça forme un genre de petite colline. « Viens, on grimpe au sommet, j'roule un joint là-haut, doit y avoir une chouette vue » me propose mon pote. J'lui fais remarquer que j'suis pas au top de la forme, j'me sens pas trop de jouer aux alpinistes là maintenant tout de suite. Mais il insiste, me dit qu'il m'aidera. Il a l'air d'y tenir, j'accepte à contre-coeur pour lui faire plaisir, et parce que ça fait un moment maintenant qu'il s'occupe de moi plutôt que de profiter de la teuf qui bat son plein. Je peine un peu, mais avec son aide, je parviens à me hisser là-haut. Effectivement, la vue est magnifique, et ça me fait sourire d'imaginer le tableau qu'on offre nous aussi, perchés tous les deux sur ce tas de pierres blanches au milieu d'un désert de ruines industrielles graffées. Je me rends compte que ça se calme, ça devient moins intense. La montée est passée, et j'ai survécu ! Le joint achève de me détendre. On refait le monde un moment là en haut, puis on décide d'aller – enfin – profiter du son, qui est grandiose.
Le reste de la teuf a été très chouette, et ça s'est prolongé bien tard. Heureusement pour moi, qui aura quand même passé plus de 2 heures super mal avant d'arriver à encaisser la montée. Ce jour-là, j'ai eu des échos de trois autres personnes, dont deux que je sais aussi si pas plus experimentées que moi, qui ont toutes trois trouvé que les fioles étaient plus corsées que d'habitude. Après vérification, il semblerait effectivement que le mec avait un rien plus chargé cette fournée-là. Ca m'a quand même foutu un peu la trouille, cette histoire, et a un peu calmé mes ardeurs niveau RC's.
Gaffe à vous en tout cas.