M
Monsieur Mouette
Guest
" - J'ai bouclé ma boucle, essentielle et prime, mère de tous mes trips depuis le premier."
Voilà. J'ai rien de plus puissant à dire. J'ai bouclé la plus grande boucle, celle qui s'est ouverte avec ma première prise de prods. Je l'ai dit à Stylo. Je l'ai dit à pioupiou. Je l'ai dit à Gamida. Je l'ai dit à Grisatre et Lullaby, ou pas encore, qui étaient avec moi pendant la descente, qui m'ont fait du bien quand rien n'avait plus de sens et que je n'avais plus que la guerre en moi, que les larmes qui ne voulaient pas sortir, l'abandon qui ne voulait pas venir.
J'ai eu MAL.
Et je sais pourquoi. Je le sais depuis le premier prod que j'ai tapé.
C'est la même question qui me hante.
Ce TR est une déclaration d'amour, en premier lieu, à toute la communauté Psychonaut. Vous connaissez Mouette : je l'ai butée. Voilà. Finie. PAN Dantagueule rofl PAN bière rot cassé pet.
Pas fait exprès, la Mouette rieuse je lui ai niqué sa mère, je lui a fait la race, elle a fait floc floc de toutes les façons qu'elle imaginait et d'autres encores qu'elle croyait pas possible et à la limite qu'elle préfère pas explorer plus loin, je lui ai fait prendre cher, et elle est tombée. BAM.
PER-DU.
Bah voilà quoi. J'ai joué, j'ai pris cher, j'ai perdu. J'ai joué avec moi-même. J'en ai trop voulu, j'ai voulu continuer, j'ai voulu fuir la réaction en chaîne, j'ai voulu esquiver la bombe à retardement que je savais qu'elle allait me péter à la gueule, je le savais depuis trop longtemps, bah BAM.
Juste. VLAN. YOU LOSE. ASSHOLE. Pwned.
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PER-DU QUOI J'VOUS DIS.
[/align]PER-DU QUOI J'VOUS DIS.
Bah du coup je pourrais vous dire en gros ce qui s'est passé avec le 2C-E, bien que ce ne soit pas le fond de mon TR, mais juste pour que vous sachiez quoi.
Drop de 18mg de 2C-E en deux fois à 20 minutes de décalage pour limiter la galère de la montée, à l'initiative de Grisou et Lulla.
Je vais résumer ça propre, net :
" - J'ai fait floc-floc avec mon cerveau et j'étais content."
Et après l'univers m'est tombé dans la gueule.
DANTAGUEULE.
MANGE.
TIENS.
HAN HAN.
C'EST BON T'AS VU DE FAIRE FLOC FLOC. BEN C'EST PAS FINI JE VAIS T'ACHEVER, T'AS JOUE T'AS PERDU, TU VAS FAIRE FLOC FLOC A L'INFINI, YOU LOSE, T'AS PERDU, ON A GAGNE, NOUS LES PRODS TU VOIS BAM PAN DANTONCUL TU VOIS QUOI.
C'était la guerre, ça l'est toujours. Je suis pas bien. J'étais perdu chez Lulla. Trop mal. Je les ai fait chier parce que je ne pouvais pas être tout seul. Je ne pouvais pas. J'avais envie de pleurer, j'ai toujours envie de pleurer.
La blague que je trouvais marrante pendant mon dernier TR a trouvé le moyen de se foutre elle-même de ma gueule. La blague qui consiste à ce que je prenne des prods.
J'ai pris cher. Trop cher. Trop. Tout est remonté. Tout. Toute la merde, toute, je pouvais pas l'éviter, elle me revenait dans la gueule par la musique, par les paroles, par ce que je voyais, tout, tout, tout me revenait dans la gueule.
J'ai le mental solide, hein, mais là j'ai déclaré forfait. J'ai pris un downer. Jamais fait ça avant. Merci Lulla. Atarax m'a permis de trouver un semblant de faille qui me permettait de me reposer. Fuir encore. Fuir même la descente pour fuir le moment où je vais me retrouver dans ma vie, fuir le choix que je fuis depuis des mois, fuir fuir, fuir l'être, fuir moi, fuir tout, fuir.
J'assume ma descente. J'assume même ma perche.
Je suis en thérapie depuis un an et demi. Dont six mois inutiles parce que je tape des prods, ça bloque, ça fait stagner.
J'assume cette descente, j'assume cette perche parce que là, maintenant, j'ai brassé ça dans tous les sens pour sortir, je suis allé de boucle en boucle pendant ma descente, au charbon, je vais trouver, trouver la première boucle, celle qui m'a amené là. Moi contre tout ce bordel qui se déchaîne en moi, JE VAIS TROUVER PTAIN JTE DIS à l'aveugle, sans équipement, sans rien, moi contre tout, moi contre chais pas, moi contre, en fait. Moi et puis le contre. Le contre. JVAIS TROUVER ALLEZZZ LA ENVOIE LE PATE VAS-Y VIENS JE TE PREND A L'ANCIENNE MOI L'art de le vivre ce putain de de contre. Plus de cerveau, plus d'amour, plus d'équipement, moi, à poil, complètement nu devant l'infini, plus rien, tout parti, tout perdu. Et je l'ai trouvée. A la fin. Il n'y avait plus que moi. Je témoigne. Moi, moi et la boucle, la première, moi et ça. Juste. Ca comme ça quoi. La boucle, la boucle prime, je l'ai trouvée.
Celle qui s'est ouverte quand j'ai tapé mon premier prod.
Celle qui s'est fermée aujourd'hui, avec mon dernier prod.
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Je vous aime. Je pleure, là, comme un bébé, dans mon lit, et je vous aime, ceux qui se reconnaissent dans ce "je vous aime". J'ai pas besoin de dire les noms.
Mouette est morte. Mouette est un souvenir. Mouette a perdu, Mouette s'est fait balayer par l'intensité d'un choix, elle s'est faite mettre, Mouette a perdu devant la complétion d'un être humain, ou en tout cas devant un voeu. Mouette, la petite partie de moi que je vous ai présentée, est morte.
Je suis un être humain, j'ai un prénom, je m'appelle Manu putain, je suis entier, et je décide de vivre ma vie en arrêtant de me mentir à moi-même, de mentir aux gens importants pour moi. Plus de mensonges. Je ne suis pas une illusion qui ne vit que le temps d'un rire. Que le temps d'un moment. mes pieds touchent la terre. Ma tête touche le ciel. Mes larmes s'écrasent sur ma peau. Je m'appelle Emmanuel, qu'on peut diminuer en Manu, je suis pas qu'une Mouette. La Mouette, elle est MORTE. Englobée par la puissance d'un voeu de vie. Elle est quelque part, fusion du tout, elle reviendra de temps en temps, ça se verra le temps d'un rire.
Je peux pas continuer à être une Mouette sur Psychonaut. Je me prode plus. Je me prode pas, "en vrai", dans l'absolu de ma vie de maintenant. Alors je peux être Psychonaut sans drogues.
Parce qu'autant je suis arrivé ici en me mentant à moi-même, autant ce n'est pas une raison pour faire une croix sur des gens que j'aime.
Je reste sur Psycho. Je ne me drogue plus. Je le répète, parce que je veux donner de la puissance à ce moment, pour m'en rappeler peu importe quand où comment, je veux pouvoir le retrouver quand tout va bien, quand tout va mal, je m'affirme, je suis unité, je suis moi. Vous pouvez me troller, vous avez le droit, mais à partir de ce post, je ne peux plus me droguer. Je ne peux plus mettre des choses dans mon sang.
Mouette est contre moi, je la serre dans mes bras, petit cadavre qui, par moi, renaît. Je vais vers le sommeil, vers les rêves, je vais vers la rencontre avec moi-même, la rencontre avec mon être.
J'ai jamais chialé autant que maintenant, là, tout de suite. Jamais. Jamais. Je m'en rappelle pas. C'est trop violent. C'est trop hardcore. Ya tout qui lâche. Je suis secoué dans tous les sens, j'ai envie de chialer encore, de vomir, de me vider, de m'abandonner à la puissance de ce que je vis, la puissance de la fusion entre l'être et la vie, entre l'un et le multiple, fusion de la complexité avec la complexité pour trouver le beau, l'un, l'onde première qui nous anime. Ya tout qui pète. Tout tombe.. Tout choit...
" - Ce que tu entends, c'est le bruit du mensonge qui s'écroule..."
Je sais pas quoi dire de plus, alors...
Je vais y aller.
J'étais ici, j'ai témoigné, une dernière fois.
Peace, Psychonaut.
rayer:
Cette façon que tu as de retranscrire cette "mort-renaissance" a d'abord provoqué une grande tristesse et empathie/compassion en moi suite à la mort de Mouette, que j'ai d'abord bien cru comme ta perte, ta disparition ... puis j'ai continué à lire et ai vu renaitre un phoénix, c'était de toute beauté, ça rayonnait l'espoir de tous les côtés. Je dis merci pour un tel partage.
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