Bonjour, bonsoir à toutes et à tous,
J'écris ces lignes 12h précisément avant que ne commence réellement la nuit la plus psycho-dramatique de ma vie,et ce pour toujours je l'espère. Je ne souhaite à personne ce que j'ai vécu au cours de ces 12 dernières heures, vraiment, pas même à mon pire ennemi. Je n'arrive même pas à expliquer que je puisse, à l'heure actuelle, en parler avec un regard à la fois lucide et serein tant la teneur en émotions fortes était élevée.
Trêve de bavardages, je me lance pour le deuxième trip report de la matinée.
Mise en place du contexte :
Un pote que je connais depuis 3 ans grâce à une année passée à l'internat m'a soudainement contacté il y a trois mois pour que je lui trouve du LSD. Un peu surpris au début, je lui en avait effectivement parlé en vitesse à l'époque et comme il ne consommait que du cannabis, je met en place un discours de prévention et de réduction des risques assez classique pour lui demander à la fois ce qu'il recherche à travers la substance, quand est-e qu'il souhaiterai l'expérimenter, où, dans quel contexte et avec qui. Au fur et à mesure de la conversation, il a été convenu qu'il essayerai chez lui et avec moi un soir.
Les semaines passent, je me met en quête de buvards assez rapidement. Lors d'une soirée à Strasbourg, j'ai l'occasion de chopper des buvards contenant une molécule qui m'intriguait car j'en avait entendu parler pas plus tard que 3 jours auparavant sur le forum, il s'agissait du 1P-LSD. Face à l'honnêteté du vendeurs qui n'essayait pas de me refourguer sa camelote en me le faisant passer pour du pur LSD des familles fabriquées dans un labo secret ultra sécurisée du gouvernement, face aussi à l'effet positif qu'il semblait faire à une amie qui en avait prit un du même vendeur 2h auparavant, et face à l'effet (très) proche du LSD qu'on a pu me décrire sur internet, je décidais de tenter le coup et lui en acheta trois.
Les semaines passent toujours, plusieurs événements diverses surviennent et retarde ledit trip initiatique que je lui avait promis.
Ce que je ne savais pas c'est que je venais de me condamner à vivre une expérience réellement trop intense pour moi. A noter qu'il y a un peu plus d'un mois, j'ai réalisé un trip aux champignons avec deux amis à moi, au cours duquel j'en était arrivé à une conclusion suite à une réflexion personnelle : ce trip avec mon pote n'était PAS une bonne idée. Cette idée m'a suivi jusqu'à hier soir encore, peu avant que je parte de chez moi. Par la suite j'essayais de relativiser en me rassurant.
On en arrive donc à ce fameux soir du 3 mai 2017.
J'arrive chez mon pote aux alentours de 18h30. On se dit bonjour, on se retrouve pour la première fois depuis plusieurs mois mais c'est toujours le même mec que j'ai en face de moi, pas de soucis. On débute notre petite soirée, on se fait un plat de raviolis histoire d'avoir tout de même quelque chose dans l'estomac, on discute du produit, je lui explique que ce n'est pas du vrai LSD que j'ai mais du 1P-LSD, que c'est connu comme étant une pro-drogue du LSD, c'est à dire qu'il n'agit pas directement sur le système nerveux, mais est métabolisé par l'organisme en LSD et qu'il n'agit donc qu'à ce moment là. Ca semble lui convenir, on se fume un petit pétard (enfin surtout lui, je ne consomme plus de cannabis étant sobre), on s'ouvre une petite binouze, on se pose devant un film pour manger, tout roule.
21h : H+0
On arrive à la moitié du film. L'heure commençant à tourner, on se décide à drop maintenant et à laisser agir le temps de finir le film. Rien de spécial à signaler, pas vraiment d'appréhension de sa part ni de la mienne, on prend un buvard complet chacun après réflexion.
21h40 : H+40min
On commence l'un comme l'autre à sentir une légère différence. Comme un petit fourmillement cérébral qui nous indique que le tout monte doucement mais surement. Aucune appréhension, une légère euphorie, une envie de weed se fait sentir chez mon pote. Pas vraiment de paranoïa qu'on pourrait imputer communément au LSD, cette montée-ci se fait tranquillement sans avoir de coté dark qui fait perdre rapidement le contrôle.*
22h-22h20 : H+1h -> H+1h20
Le film est fini et l'effet se fait de plus en plus présent. Une nouvelle perception de la réalité s'installe chez l'un comme l'autre et on a envie d'en découdre : c'est agréable et on veut laisser la molécule faire son travail et la laisser nous emmener où elle veut. Le film étant fini et l'effet se faisant connaître, je lui propose de faire un petit quart d'heure de relaxation avec de la musique propice à la méditation :
[video=youtube;5zB6SfuuRrw]
C'est trèèèès planant, je me sent bercé dans des vagues de chaleur et d'amour à l'écoute de cette musique. Mon pote décide d'allumer son pétard. C'est génial, ce trip ne pouvait pas commencer mieux et je sens que lui comme moi sommes-aux devants de grandes choses.
22h30-22h50 : H+1h30 -> H+1h50
Etant complètement en montée et après s'être mis à délirer pour tout et n'importe quoi avec la remise en perspective de tous les sens et tous les affects humains qui découlent de nos discussions et notre partage de ressenti, je décide de faire découvrir la psytrance (progressive) à mon pote. Je lui passe donc cet extrait :
[video=youtube;tGEMKz85Lq0]
Il kiffe. Très concrètement il kiffe et moi aussi. La psytrance peut enfin lui montrer son plein potentiel et me fait voyager intensément par la même occasion. Je le vois se mettre à bouger de manière pleinement spontanée et suis satisfait de voir ça. Quoi de plus beau dans ce genre de moment que de voir son pote s'enjailler comme un gosse sur une musique qu'on vient de décider de mettre ! On alterne l'un comme l'autre (depuis la musique relaxante d'avant) les moments yeux ouverts/fermés, histoire de tripper de manière différente et de constater la rapidité stupéfiante avec laquelle le LSD peut nous faire passer d'un état à un autre sans engendrer la moindre dissonance entre les deux.
A la fin de la musique, j'ai l'idée de mettre du Pink Floyd histoire de tripper "à l'ancienne", chose que je n'avais encore jamais expérimenté
[video=youtube;JwYX52BP2Sk]
Le trip est soudainement total. Ouaw, une véritable poussée intense et inattendue nous arrive droit dans la gueule. Soit c'est la musique, soit c'est le pétard (ou les deux ?), mais ce fut vraiment très soudain et extrêmement trippant. Vraiment très intense, des couleurs, des formes, des ressenti couplé à des passages brefs dans d'autres dimensions musicales, le tout s'accordant au sein d'une mélodie réfléchie, pensée pour être écoutée sous acide. Le doute n'est actuellement plus permit.
La musique s'achève, on décide d'en balancer une autre histoire de voyager aussi loin que possible. Après tout on était là pour ça. La deuxième commence, et pareil, un voyage intense. Au point que j'ai cru percevoir une espèce de malaise entre lui et moi. Quelque chose que je ne parvenait pas à expliquer, comme si ce que nous étions en train de vivre n'allait pas de paire avec la relation de "potes" qu'on entretenait. Comme si c'était réservé à des gens ayant de meilleures affinités. Comme je ne souhaitait pas gâcher ce moment, je décidais de lui poser la question de manière franche et concrète. J'ai donc posé un "Mec, y a pas un malaise là ?"
Et là, ce fut le drame.
22h50-00h00 : H+1h50 -> H+3h00
A partir de ce moment précis, le malaise s'est installé. C'est difficile à concevoir mais à ce moment précis, un gros 8 s'est formé dans la pièce, lui et moi étions respectivement dans le milieu d'une des boucles. Et les boucles du 8 étaient des flux d'énergie très palpables qui circulaient de manière cyclique entre lui et moi.
A partir de ce moment là, lorsque l'un de nous trippait, il le faisait à deux. C'était vraiment incroyable comme sensation, une pure et simple synergie entre nos deux consciences. Je cherchais pour ma part l'origine du malaise et balisait de voir que lui était en train de suivre exactement les mêmes schémas de pensée que moi
Pour moi, il était clair que le malaise venait du fait que notre relation était loin d'être assez solide pour supporter un trip de cette envergure et que soit ça allait passer comme une lettre à la poste, soit nous allions détruire purement et simplement toute affinité entre nous.
Et bien croyez le ou non mais les deux sont arrivés successivement.
Le 8 dont je parlais s'est vraiment fait une place de choix dans la pièce. Nous étions littéralement confrontés l'un à l'autre tant physiquement que psychiquement qu'énergiquement que multi-dimensionnellement parlant. Tous, je dis bien TOUS ce que l'un ressentais, l'autre le ressentais aussi. Et c'est là que s'est imposé le schéma de la boucle infernale. Une boucle pour ceux qui connaissent, ce n'est déjà pas simple du tout de s'en défaire lorsque l'on est seul coincé dedans. Imaginez-vous que là, nous étions tous les deux enfermés dans une pièce, sans personne avec nous, et avec tous l'espace que voulait cette boucle pour nous faire défragmenter les perceptions que nous avions l'un envers l'autre, et ce, à commencer par les normes sociales qui poussent deux êtres humains à se rapprocher et à échanger. Je me souvient de ce point de départ dans la défragmentation sociale que nous avons vécu car sans que nous ayons à échanger un mot, nous en sommes arrivés à ce même questionnement. Et ce type de réflexion partagée ne faisait que commencer...
De fil en aiguille, à force de questionnements (du coup inter-)personnels sur les raisons de ce foutu malaise et la manière que nous avions pour le contrer, nous en sommes arriver à tout atomiser dans nos concepts sociaux respectifs.
Et je sais que je peux avoir l'air de me répéter mais ce qui était réellement ouf c'est que chaque étape que l'un comme l'autre suivions dans cette destruction des affects sociaux était suivies en direct live par l'autre et instantanément intégrée, et ce, sans que nous nous échangions UN MOT !! Juste des foutus bafouillements, rien de plus concret que ça pour la simple et bonne raison que ni lui ni moi n'arrivions à poser de mot sur ce que nous étions en train de vivre ! Et c'était génial bordel ! Une alchimie pure et dure basée sur la réflexion que celle imposée socialement était entièrement fausse ! Chaque geste, chaque son, chaque pensée que l'un faisait, l'autre était en mesure l'interpréter de manière cohérente, lucide et à la fois complète.
Les seuls moments ou nous pouvions sentir une dissonance dans cette pure emphasie c'était lorsque le flux qui suivait le 8 passait d'une boucle à l'autre. Dès lors la situation ainsi que la réflexion revenaient exactement à leur point de départ et continuait à évoluer selon le point de vue de celui qui était dans la boucle, et toujours intensément et immédiatement partagé par celui d'en face.
Par moment nous prenions conscience de la boucle dans laquelle nous nous trouvions, mais dès lors que nous nous en rendions compte, une nouvelle boucle repartait. Mais tout du long lui et moi avons trouvé ça génial ! C'était grandiose, du pur trip, de l'humanité, de l'empathie, de l'amour, du divin à tous les étages ! Nous surfions de dimensions en dimensions sans même le vouloir, portés par nos champs énergétiques respectifs sur lequel circulait en permanence celui de l'autre.
Dites vous bien que pendant tout ce temps, nous ne nous sommes quasiment pas échangé un seul mot ! Tout n'était qu'énergie de la même manière que tout ne l'avait toujours été ! Et cette découverte nous rendait totalement euphoriques, hystériques. Nous étions deux âmes au fond d'un appart' à découvrir qui nous étions.
Si bien qu'à un moment, et je vous jure que je n'ai jamais rien ressenti de tel avant cela, nous expérimentâmes, une pure et parfaite dissolution de l'égo instantanément partagée. Je sais que ce terme peut paraître exagéré mais si ce n'en était pas une alors ce terme ne veut réellement rien dire. D'un seul coup, après avoir remis l'intégralité de l'univers en question, en passant par les relations sociales, notre propre amitié, l'existence de la matière, de l'espace, du temps, de nos propres corps, nous nous sommes littéralement dissous dans cette pièce qui semblait littéralement coupée du monde. Nous étions dans la dimension appart' qui ne comportait RIEN D'AUTRE que de l'énergie. Nos identités ne voulaient plus rien dire, par moment il nous était impossible de dire si nous étions debout, assis, avachis, si nous parlions, pensions, etc... Tout ce qui faisait de nous des humains s'était envolé dans une bribe du continuum temporel. Car c'est là que nous étions. Sur une ligne du temps et de l'espace qui évoluait sans que nous puissions ou voulions y faire quoi que ce soit. C'était magique. Plus rien n'avait de sens car tout était un. Nous étions sur une emphasie la plus extrême, énergiques comme jamais, VIVANTS comme jamais. Nous n'étions que deux singularités flottant dans un océan énergétique infini. Dépassés, écrasés, envoutés par cette réalité qui transcendaient chaque chose, que dis-je, chaque point de cet univers.
C'était intense, c'était génial. Nous avions tout détruit en nous ainsi qu'autour de nous, et nous étions en paix.
00h00-00h20 : H+3h00 -> H+3h20
Le 8 était toujours présent, mais l'état dans lequel nous nous trouvions était tel que l'énergie ne transitait plus d'une boucle à l'autre, elle était les deux à la fois. Cependant, en l'espace de 10 minutes, le comportement de mon pote commença à devenir étrange. Je le sentais par moment préoccupé par certaines choses que je ne comprenait pas, et pour cause, à ce moment là je sentis le 8 se reformer de manière moins fluide. Sa boucle était beaucoup plus fermée qu'auparavant, il transitait encore beaucoup d'énergie mais la partie sombre de la boucle (celle qui, de base, venait du malaise) devenait beaucoup plus personnelle, et transitait beaucoup moins que le reste. Et je sentais qu'a chaque nouvelle boucle, cette partie négative prenait une part de plus en plus importante de la sienne.
Jusqu'à ce que, après un énième check qui symbolisa tout le long notre emphasie pure de cette soirée, il commença à serrer ma main de plus en plus fort, et je vis littéralement monter une haine dans ses yeux. Au début j'arrivais à le raisonner avec des paroles, mais plus nous bouclions, plus sa haine revenait forte lorsqu'arrivait la partie négative, si bien que je n'ai plus réussi à le contenir à partir d'un moment et il commença a rentrer dans une rage folle. Il me poussa violemment et essaya de frapper à plusieurs reprises. Je me protégeais comme je le pouvais en lui hurlant d'arrêter. j'étais dépassé par ce qui arrivait, je ne comprenais qu'a moitié comment il pouvait en être arrivé à cet état vu l'expérience transcendantale dont nous venions de sortir. Heureusement il fini par s'arrêter rapidement. Mais pas à se raisonner. Il revint à la charge une deuxième fois dans la minute, de manière beaucoup plus violente. Il me poussa contre son lit avec une rage que je ne connaissait même pas chez l'espèce humaine (je précise également que c'est un tas de muscles qui me met 30 kg de plus à la pesée), j'en tombais par terre, il me tînt par le col et me hurla dessus qu'il me détestait, qu'il avait tout compris et que tout était de ma faute, j'essayais tant bien que mal de le raisonner, de lui faire prendre conscience de la connerie qu'il était en train de faire mais rien n'y fit, il tenta à nouveau de cartonner comme jamais et par terre en position fœtale je n'ai rien pu faire sinon lui hurler que je n'avais rien fais et de s'arrêter en le repoussant à coups de pied.
Un vrai cauchemar.
Prit d'un éclair de lucidité, il me releva comme s'il était désolé de ce qu'il fasait fait mais j'ai vite compris qu'il était dans un délire. Il me confondait par moment avec son frère, puis voyant que je n'étais pas lui, avec un inconnu qui se serait immergé dans son appart', puis enfin avec moi, et encore parfois il ne me reconnaissait qu'une demi seconde.
Je le vit osciller entre ces différents états, complètement trippé que j'étais j'essayais de le ramener doucement à lui, de le rassurer, de lui faire comprendre qu'il n'y avait que lui et moi depuis le début dans cet appart' mais rien n'y faisais. Il oscillais encore et toujours. Et toujours entre chaque oscillation, je sentais à nouveau la boucle qui rebouclait inlassablement. Malgré cet état de violence extrême dont nous étions acteurs, ce lien qui subsistait depuis le début n'avait pas disparu et était de plus en plus nécrosé et sombre au fur et à mesure que la tension montait.
Entre deux oscillations j'essayais de lui expliquer que la j'avais vraiment peur pour ma vie (une haine mais comme vous n'en avez jamais vu croyez-moi, il voulait vraiment me faire la peau) et que je voulais récupérer mes affaires et partir. J'ai essayé l'espace d'une seconde de rassembler mes affaires mais il se rua à nouveau sur moi, le poing serré, prêt à découdre, alors je lui ai hurlé dessus que c'est bon, je sortais, qu'il avait qu'à me foutre dehors et puis fini, terminé. Je sais pas si je me suis découvert un don de négociateur mais en tous les cas ça a fonctionné, il me jeta dehors, et ferma la porte de l'appart' à clé.
00h20-1h15 : H+3h20 -> H+4h15
Me voilà dans le couloir, en chaussette, trippé comme jamais, sans téléphone, sans eau ni nourriture à minuit et demi. Je vous raconte pas le bad. Et encore non. J'arrivais malgré tout à rester lucide (bien que la peur et la tension accumulée me faisait trembler comme une feuille) et à faire un minimum le point sur ma situation : j'étais dans une merde indescriptible.
Je décidais alors de rester dans le couloir quelques minutes histoire de voir s'il arrivait à se calmer pour ensuite essayer de rentrer récupérer mes affaires. Hors de question que je passe la nuit chez lui, c'était totalement inenvisageable, j'avais beaucoup trop peur. A ceux dans le fond qui diront tapette, je répèterait que le mec me dépassait de 30 kg, était mastoc comme un bœuf et avait une haine dans le regard comme s'il avait réellement voulu me tuer. Maintenant imaginez-vous enfermé à double tour dans la même pièce qu'un type qui veut vous tuer et que c'est lui qui a les clés. Et ce complètement trippé évidemment ! Rendez-vous compte du bordel...
Du coup après quelques minutes je fis une tentative de négociation mais elle furent à chaque fois sans succès, et pour cause, nous étions TOUJOURS bloqués dans cette boucle infernale, et à peine je m'approchais de sa porte que je l'entendais derrière se diriger vers celle-ci. Toujours liés. Après un bon quart d'heure d'attente je me mit en tête de chercher quelqu'un pour emprunter un téléphone. Mais qui appeler ? Hors de question de prévenir les flics ni ma famille alors qui ? Peu importe je continuai mes recherches quand même. J'ai une amie qui, par miracle, habite à 100 mètres de chez mon pote (je peux encore l'appeler comme ça selon vous ?) et je décidai d'y aller. A la rue ou pas, autant le tenter. Par chance l'immeuble était ouvert, je gravit les 4 étages à fond et sonna : personne. J'étais abattu. Je ne savais plus quoi faire sinon retourner à l'appart pour tenter de négocier une ultime fois. Chose que je fis, et j'aurai pu m'abstenir : il se jeta sur moi une énième fois et manqua de me pousser dans les escaliers . Il me hurla dessus que tout était de ma faute, qu'il me haïssait, qu'il allait me tuer. Au bout du bout je l'envoya se faire mettre en lui rappelant que c'est pas moi qui étais venu le chercher pour me tripper la gueule.
Du coup retour à la case départ, pieds nus dans le couloir, juste avec mes fringues et sans téléphone. Je décidé de tenter le tout pour le tout et de retourner jusqu'à l'appart' de mon amie, et là, le miracle eu lieu. Un de ses collocs m'ouvra avec de grands yeux, j'expliqua la situation en vitesse et me coucha. Toujours trippé comme un sagouin mais au moins avec un toit au dessus de la tête.
Je ne parvint pas à fermer l'œil de la nuit, les images de cette dernière heure tournaient en boucle devant mes yeux et j'étais mort de peur. J'imaginais chaque scénario possible et chacun d'entre eux finissaient en parfait désastre. Étonnamment, la meilleure option avait été de ne rien faire.
Au matin je décida de demander à mon pote qui m'avait ouvert de m'accompagner jusqu'à l'appartement où étaient mes affaires tellement je balisais de devoir y retourner. Heureusement, le type qui m'ouvra la porte n'avait plus rien de l'espèce d'enragé qui avait tenté de me tuer quelques heures auparavant et il s'excusa de tout cœur, plaidant une perte de mémoire, je du lui rappeler les événements et au vue de sa réaction, il semblait vraiment avoir zappé toute cette partie négative.
Au moins à l'heure actuelle je suis en vie, c'est tout ce qui m'importe et je ne vous raconte pas à quel point c'est bon de pouvoir vous l'écrire à cet instant. Contusionné de partout (il m'a pas mal esquinté le salopard mine de rien) je fini de digérer une deuxième fois cette expérience à travers ce récit.
Les conclusions que je tirerait de cette expérience maintenant (parce que bonne ou mauvaise expérience, avec l'acide il y a toujours moyen de tirer des leçons, right ?)
Déjà pour commencer, je m'adresse à tous les nouveaux qui me liraient et même aux psychonauts expérimentés : la molécule en question, le 1P-LSD, n'est pas à blâmer. Les effets sont quasiment identiques à ceux du LSD normal et je suis convaincu à 200% que tout ça aurait pu arriver avec un véritable acide.
Ce qui a merdé hier soir, c'est le fait de ne pas tripper avec quelqu'un de réelle confiance. CHOISSISSEZ BIEN VOS COMPAGNONS DE TRIP !! Une forte alchimie entre deux personne est NÉCESSAIRE au bon déroulement des choses dans cet état !
Ensuite pour en arriver aux causes d'une telle rage et aux trous de mémoire qui en ont découlé. Ma théorie est que mon pote n'était pas du tout prêt à vivre une expérience aussi intense et que dépassé par sa condition temporaire de "dissoux", il a cherché à se raccrocher à la réalité d'une manière ou d'une autre, et selon moi, inconsciemment, il est allé puiser dans ses émotions fortes et c'est tombé sur des souvenirs familiaux refoulés ou au moins douloureux, ce qui expliquerait qu'il m'a confondu avec son frère par moment. Et le fait qu'il se soit raccroché à ces souvenirs forts expliquerait qu'il se soit comporté de manière aussi bestiale et agressive. Je vous jure que je voyais la haine la plus profonde du monde dans son regard, il voulait ma peau comme si sa propre vie en dépendait ! Quant à la non création de souvenirs, je pense que son cerveau s'est tellement conditionné sur l'instant à une situation de survie (l'homme seul face à un inconnu dans son habitat) qu'il a tout simplement mis de coté la fonction création de souvenirs car c'était tout simplement inutile sur le moment. Le LSD n'induisant pas de perte de mémoire et n'en n'ayant pas induit chez moi, c'est la seule explication que je vois.
Dernier point, j'ai remarqué au cours de mes derniers trips que plus je pouvais retirer quelque chose de positif d'une expérience hallucinogène, plus il "fallait" qu'il arrive une partie négative du même niveau pour contrebalancer tout le trip et ainsi me faire revenir à mon "état initial" une fois l'expérience achevée. C'est très étrange comme ressenti et comme réflexion que le conçois mais si jamais d'autres trippeurs ont déjà eu cette sensation je serait très curieux d'en parler !
Bref, hier soir ça n'a pas loupé, j'estime pouvoir dire humblement que j'ai largement visité le paradis et vécu l'enfer en l'espace de trois heures.
J'oublie énormément de détails et de réflexions que je crèverai d'envie de partager mais je pense que ce TR a assez duré. Je suis conscient qu'il est très très très subjectif et foutrement compliqué à comprendre pour des non-initiés, mais bordel croyez-moi ça coulait sous le sens sur l'instant..
Peace dans la matrice
EDIT : J'ai pris la liberté de placer ce TR dans la catégorie LSD car il me semble qu'il y a tout de même sa place. Libre à la modération de le déplacer si besoin
J'écris ces lignes 12h précisément avant que ne commence réellement la nuit la plus psycho-dramatique de ma vie,et ce pour toujours je l'espère. Je ne souhaite à personne ce que j'ai vécu au cours de ces 12 dernières heures, vraiment, pas même à mon pire ennemi. Je n'arrive même pas à expliquer que je puisse, à l'heure actuelle, en parler avec un regard à la fois lucide et serein tant la teneur en émotions fortes était élevée.
Trêve de bavardages, je me lance pour le deuxième trip report de la matinée.
Mise en place du contexte :
Un pote que je connais depuis 3 ans grâce à une année passée à l'internat m'a soudainement contacté il y a trois mois pour que je lui trouve du LSD. Un peu surpris au début, je lui en avait effectivement parlé en vitesse à l'époque et comme il ne consommait que du cannabis, je met en place un discours de prévention et de réduction des risques assez classique pour lui demander à la fois ce qu'il recherche à travers la substance, quand est-e qu'il souhaiterai l'expérimenter, où, dans quel contexte et avec qui. Au fur et à mesure de la conversation, il a été convenu qu'il essayerai chez lui et avec moi un soir.
Les semaines passent, je me met en quête de buvards assez rapidement. Lors d'une soirée à Strasbourg, j'ai l'occasion de chopper des buvards contenant une molécule qui m'intriguait car j'en avait entendu parler pas plus tard que 3 jours auparavant sur le forum, il s'agissait du 1P-LSD. Face à l'honnêteté du vendeurs qui n'essayait pas de me refourguer sa camelote en me le faisant passer pour du pur LSD des familles fabriquées dans un labo secret ultra sécurisée du gouvernement, face aussi à l'effet positif qu'il semblait faire à une amie qui en avait prit un du même vendeur 2h auparavant, et face à l'effet (très) proche du LSD qu'on a pu me décrire sur internet, je décidais de tenter le coup et lui en acheta trois.
Les semaines passent toujours, plusieurs événements diverses surviennent et retarde ledit trip initiatique que je lui avait promis.
Ce que je ne savais pas c'est que je venais de me condamner à vivre une expérience réellement trop intense pour moi. A noter qu'il y a un peu plus d'un mois, j'ai réalisé un trip aux champignons avec deux amis à moi, au cours duquel j'en était arrivé à une conclusion suite à une réflexion personnelle : ce trip avec mon pote n'était PAS une bonne idée. Cette idée m'a suivi jusqu'à hier soir encore, peu avant que je parte de chez moi. Par la suite j'essayais de relativiser en me rassurant.
On en arrive donc à ce fameux soir du 3 mai 2017.
J'arrive chez mon pote aux alentours de 18h30. On se dit bonjour, on se retrouve pour la première fois depuis plusieurs mois mais c'est toujours le même mec que j'ai en face de moi, pas de soucis. On débute notre petite soirée, on se fait un plat de raviolis histoire d'avoir tout de même quelque chose dans l'estomac, on discute du produit, je lui explique que ce n'est pas du vrai LSD que j'ai mais du 1P-LSD, que c'est connu comme étant une pro-drogue du LSD, c'est à dire qu'il n'agit pas directement sur le système nerveux, mais est métabolisé par l'organisme en LSD et qu'il n'agit donc qu'à ce moment là. Ca semble lui convenir, on se fume un petit pétard (enfin surtout lui, je ne consomme plus de cannabis étant sobre), on s'ouvre une petite binouze, on se pose devant un film pour manger, tout roule.
21h : H+0
On arrive à la moitié du film. L'heure commençant à tourner, on se décide à drop maintenant et à laisser agir le temps de finir le film. Rien de spécial à signaler, pas vraiment d'appréhension de sa part ni de la mienne, on prend un buvard complet chacun après réflexion.
21h40 : H+40min
On commence l'un comme l'autre à sentir une légère différence. Comme un petit fourmillement cérébral qui nous indique que le tout monte doucement mais surement. Aucune appréhension, une légère euphorie, une envie de weed se fait sentir chez mon pote. Pas vraiment de paranoïa qu'on pourrait imputer communément au LSD, cette montée-ci se fait tranquillement sans avoir de coté dark qui fait perdre rapidement le contrôle.*
22h-22h20 : H+1h -> H+1h20
Le film est fini et l'effet se fait de plus en plus présent. Une nouvelle perception de la réalité s'installe chez l'un comme l'autre et on a envie d'en découdre : c'est agréable et on veut laisser la molécule faire son travail et la laisser nous emmener où elle veut. Le film étant fini et l'effet se faisant connaître, je lui propose de faire un petit quart d'heure de relaxation avec de la musique propice à la méditation :
[video=youtube;5zB6SfuuRrw]
C'est trèèèès planant, je me sent bercé dans des vagues de chaleur et d'amour à l'écoute de cette musique. Mon pote décide d'allumer son pétard. C'est génial, ce trip ne pouvait pas commencer mieux et je sens que lui comme moi sommes-aux devants de grandes choses.
22h30-22h50 : H+1h30 -> H+1h50
Etant complètement en montée et après s'être mis à délirer pour tout et n'importe quoi avec la remise en perspective de tous les sens et tous les affects humains qui découlent de nos discussions et notre partage de ressenti, je décide de faire découvrir la psytrance (progressive) à mon pote. Je lui passe donc cet extrait :
[video=youtube;tGEMKz85Lq0]
Il kiffe. Très concrètement il kiffe et moi aussi. La psytrance peut enfin lui montrer son plein potentiel et me fait voyager intensément par la même occasion. Je le vois se mettre à bouger de manière pleinement spontanée et suis satisfait de voir ça. Quoi de plus beau dans ce genre de moment que de voir son pote s'enjailler comme un gosse sur une musique qu'on vient de décider de mettre ! On alterne l'un comme l'autre (depuis la musique relaxante d'avant) les moments yeux ouverts/fermés, histoire de tripper de manière différente et de constater la rapidité stupéfiante avec laquelle le LSD peut nous faire passer d'un état à un autre sans engendrer la moindre dissonance entre les deux.
A la fin de la musique, j'ai l'idée de mettre du Pink Floyd histoire de tripper "à l'ancienne", chose que je n'avais encore jamais expérimenté
[video=youtube;JwYX52BP2Sk]
Le trip est soudainement total. Ouaw, une véritable poussée intense et inattendue nous arrive droit dans la gueule. Soit c'est la musique, soit c'est le pétard (ou les deux ?), mais ce fut vraiment très soudain et extrêmement trippant. Vraiment très intense, des couleurs, des formes, des ressenti couplé à des passages brefs dans d'autres dimensions musicales, le tout s'accordant au sein d'une mélodie réfléchie, pensée pour être écoutée sous acide. Le doute n'est actuellement plus permit.
La musique s'achève, on décide d'en balancer une autre histoire de voyager aussi loin que possible. Après tout on était là pour ça. La deuxième commence, et pareil, un voyage intense. Au point que j'ai cru percevoir une espèce de malaise entre lui et moi. Quelque chose que je ne parvenait pas à expliquer, comme si ce que nous étions en train de vivre n'allait pas de paire avec la relation de "potes" qu'on entretenait. Comme si c'était réservé à des gens ayant de meilleures affinités. Comme je ne souhaitait pas gâcher ce moment, je décidais de lui poser la question de manière franche et concrète. J'ai donc posé un "Mec, y a pas un malaise là ?"
Et là, ce fut le drame.
22h50-00h00 : H+1h50 -> H+3h00
A partir de ce moment précis, le malaise s'est installé. C'est difficile à concevoir mais à ce moment précis, un gros 8 s'est formé dans la pièce, lui et moi étions respectivement dans le milieu d'une des boucles. Et les boucles du 8 étaient des flux d'énergie très palpables qui circulaient de manière cyclique entre lui et moi.
A partir de ce moment là, lorsque l'un de nous trippait, il le faisait à deux. C'était vraiment incroyable comme sensation, une pure et simple synergie entre nos deux consciences. Je cherchais pour ma part l'origine du malaise et balisait de voir que lui était en train de suivre exactement les mêmes schémas de pensée que moi
Pour moi, il était clair que le malaise venait du fait que notre relation était loin d'être assez solide pour supporter un trip de cette envergure et que soit ça allait passer comme une lettre à la poste, soit nous allions détruire purement et simplement toute affinité entre nous.
Et bien croyez le ou non mais les deux sont arrivés successivement.
Le 8 dont je parlais s'est vraiment fait une place de choix dans la pièce. Nous étions littéralement confrontés l'un à l'autre tant physiquement que psychiquement qu'énergiquement que multi-dimensionnellement parlant. Tous, je dis bien TOUS ce que l'un ressentais, l'autre le ressentais aussi. Et c'est là que s'est imposé le schéma de la boucle infernale. Une boucle pour ceux qui connaissent, ce n'est déjà pas simple du tout de s'en défaire lorsque l'on est seul coincé dedans. Imaginez-vous que là, nous étions tous les deux enfermés dans une pièce, sans personne avec nous, et avec tous l'espace que voulait cette boucle pour nous faire défragmenter les perceptions que nous avions l'un envers l'autre, et ce, à commencer par les normes sociales qui poussent deux êtres humains à se rapprocher et à échanger. Je me souvient de ce point de départ dans la défragmentation sociale que nous avons vécu car sans que nous ayons à échanger un mot, nous en sommes arrivés à ce même questionnement. Et ce type de réflexion partagée ne faisait que commencer...
De fil en aiguille, à force de questionnements (du coup inter-)personnels sur les raisons de ce foutu malaise et la manière que nous avions pour le contrer, nous en sommes arriver à tout atomiser dans nos concepts sociaux respectifs.
Et je sais que je peux avoir l'air de me répéter mais ce qui était réellement ouf c'est que chaque étape que l'un comme l'autre suivions dans cette destruction des affects sociaux était suivies en direct live par l'autre et instantanément intégrée, et ce, sans que nous nous échangions UN MOT !! Juste des foutus bafouillements, rien de plus concret que ça pour la simple et bonne raison que ni lui ni moi n'arrivions à poser de mot sur ce que nous étions en train de vivre ! Et c'était génial bordel ! Une alchimie pure et dure basée sur la réflexion que celle imposée socialement était entièrement fausse ! Chaque geste, chaque son, chaque pensée que l'un faisait, l'autre était en mesure l'interpréter de manière cohérente, lucide et à la fois complète.
Les seuls moments ou nous pouvions sentir une dissonance dans cette pure emphasie c'était lorsque le flux qui suivait le 8 passait d'une boucle à l'autre. Dès lors la situation ainsi que la réflexion revenaient exactement à leur point de départ et continuait à évoluer selon le point de vue de celui qui était dans la boucle, et toujours intensément et immédiatement partagé par celui d'en face.
Par moment nous prenions conscience de la boucle dans laquelle nous nous trouvions, mais dès lors que nous nous en rendions compte, une nouvelle boucle repartait. Mais tout du long lui et moi avons trouvé ça génial ! C'était grandiose, du pur trip, de l'humanité, de l'empathie, de l'amour, du divin à tous les étages ! Nous surfions de dimensions en dimensions sans même le vouloir, portés par nos champs énergétiques respectifs sur lequel circulait en permanence celui de l'autre.
Dites vous bien que pendant tout ce temps, nous ne nous sommes quasiment pas échangé un seul mot ! Tout n'était qu'énergie de la même manière que tout ne l'avait toujours été ! Et cette découverte nous rendait totalement euphoriques, hystériques. Nous étions deux âmes au fond d'un appart' à découvrir qui nous étions.
Si bien qu'à un moment, et je vous jure que je n'ai jamais rien ressenti de tel avant cela, nous expérimentâmes, une pure et parfaite dissolution de l'égo instantanément partagée. Je sais que ce terme peut paraître exagéré mais si ce n'en était pas une alors ce terme ne veut réellement rien dire. D'un seul coup, après avoir remis l'intégralité de l'univers en question, en passant par les relations sociales, notre propre amitié, l'existence de la matière, de l'espace, du temps, de nos propres corps, nous nous sommes littéralement dissous dans cette pièce qui semblait littéralement coupée du monde. Nous étions dans la dimension appart' qui ne comportait RIEN D'AUTRE que de l'énergie. Nos identités ne voulaient plus rien dire, par moment il nous était impossible de dire si nous étions debout, assis, avachis, si nous parlions, pensions, etc... Tout ce qui faisait de nous des humains s'était envolé dans une bribe du continuum temporel. Car c'est là que nous étions. Sur une ligne du temps et de l'espace qui évoluait sans que nous puissions ou voulions y faire quoi que ce soit. C'était magique. Plus rien n'avait de sens car tout était un. Nous étions sur une emphasie la plus extrême, énergiques comme jamais, VIVANTS comme jamais. Nous n'étions que deux singularités flottant dans un océan énergétique infini. Dépassés, écrasés, envoutés par cette réalité qui transcendaient chaque chose, que dis-je, chaque point de cet univers.
C'était intense, c'était génial. Nous avions tout détruit en nous ainsi qu'autour de nous, et nous étions en paix.
00h00-00h20 : H+3h00 -> H+3h20
Le 8 était toujours présent, mais l'état dans lequel nous nous trouvions était tel que l'énergie ne transitait plus d'une boucle à l'autre, elle était les deux à la fois. Cependant, en l'espace de 10 minutes, le comportement de mon pote commença à devenir étrange. Je le sentais par moment préoccupé par certaines choses que je ne comprenait pas, et pour cause, à ce moment là je sentis le 8 se reformer de manière moins fluide. Sa boucle était beaucoup plus fermée qu'auparavant, il transitait encore beaucoup d'énergie mais la partie sombre de la boucle (celle qui, de base, venait du malaise) devenait beaucoup plus personnelle, et transitait beaucoup moins que le reste. Et je sentais qu'a chaque nouvelle boucle, cette partie négative prenait une part de plus en plus importante de la sienne.
Jusqu'à ce que, après un énième check qui symbolisa tout le long notre emphasie pure de cette soirée, il commença à serrer ma main de plus en plus fort, et je vis littéralement monter une haine dans ses yeux. Au début j'arrivais à le raisonner avec des paroles, mais plus nous bouclions, plus sa haine revenait forte lorsqu'arrivait la partie négative, si bien que je n'ai plus réussi à le contenir à partir d'un moment et il commença a rentrer dans une rage folle. Il me poussa violemment et essaya de frapper à plusieurs reprises. Je me protégeais comme je le pouvais en lui hurlant d'arrêter. j'étais dépassé par ce qui arrivait, je ne comprenais qu'a moitié comment il pouvait en être arrivé à cet état vu l'expérience transcendantale dont nous venions de sortir. Heureusement il fini par s'arrêter rapidement. Mais pas à se raisonner. Il revint à la charge une deuxième fois dans la minute, de manière beaucoup plus violente. Il me poussa contre son lit avec une rage que je ne connaissait même pas chez l'espèce humaine (je précise également que c'est un tas de muscles qui me met 30 kg de plus à la pesée), j'en tombais par terre, il me tînt par le col et me hurla dessus qu'il me détestait, qu'il avait tout compris et que tout était de ma faute, j'essayais tant bien que mal de le raisonner, de lui faire prendre conscience de la connerie qu'il était en train de faire mais rien n'y fit, il tenta à nouveau de cartonner comme jamais et par terre en position fœtale je n'ai rien pu faire sinon lui hurler que je n'avais rien fais et de s'arrêter en le repoussant à coups de pied.
Un vrai cauchemar.
Prit d'un éclair de lucidité, il me releva comme s'il était désolé de ce qu'il fasait fait mais j'ai vite compris qu'il était dans un délire. Il me confondait par moment avec son frère, puis voyant que je n'étais pas lui, avec un inconnu qui se serait immergé dans son appart', puis enfin avec moi, et encore parfois il ne me reconnaissait qu'une demi seconde.
Je le vit osciller entre ces différents états, complètement trippé que j'étais j'essayais de le ramener doucement à lui, de le rassurer, de lui faire comprendre qu'il n'y avait que lui et moi depuis le début dans cet appart' mais rien n'y faisais. Il oscillais encore et toujours. Et toujours entre chaque oscillation, je sentais à nouveau la boucle qui rebouclait inlassablement. Malgré cet état de violence extrême dont nous étions acteurs, ce lien qui subsistait depuis le début n'avait pas disparu et était de plus en plus nécrosé et sombre au fur et à mesure que la tension montait.
Entre deux oscillations j'essayais de lui expliquer que la j'avais vraiment peur pour ma vie (une haine mais comme vous n'en avez jamais vu croyez-moi, il voulait vraiment me faire la peau) et que je voulais récupérer mes affaires et partir. J'ai essayé l'espace d'une seconde de rassembler mes affaires mais il se rua à nouveau sur moi, le poing serré, prêt à découdre, alors je lui ai hurlé dessus que c'est bon, je sortais, qu'il avait qu'à me foutre dehors et puis fini, terminé. Je sais pas si je me suis découvert un don de négociateur mais en tous les cas ça a fonctionné, il me jeta dehors, et ferma la porte de l'appart' à clé.
00h20-1h15 : H+3h20 -> H+4h15
Me voilà dans le couloir, en chaussette, trippé comme jamais, sans téléphone, sans eau ni nourriture à minuit et demi. Je vous raconte pas le bad. Et encore non. J'arrivais malgré tout à rester lucide (bien que la peur et la tension accumulée me faisait trembler comme une feuille) et à faire un minimum le point sur ma situation : j'étais dans une merde indescriptible.
Je décidais alors de rester dans le couloir quelques minutes histoire de voir s'il arrivait à se calmer pour ensuite essayer de rentrer récupérer mes affaires. Hors de question que je passe la nuit chez lui, c'était totalement inenvisageable, j'avais beaucoup trop peur. A ceux dans le fond qui diront tapette, je répèterait que le mec me dépassait de 30 kg, était mastoc comme un bœuf et avait une haine dans le regard comme s'il avait réellement voulu me tuer. Maintenant imaginez-vous enfermé à double tour dans la même pièce qu'un type qui veut vous tuer et que c'est lui qui a les clés. Et ce complètement trippé évidemment ! Rendez-vous compte du bordel...
Du coup après quelques minutes je fis une tentative de négociation mais elle furent à chaque fois sans succès, et pour cause, nous étions TOUJOURS bloqués dans cette boucle infernale, et à peine je m'approchais de sa porte que je l'entendais derrière se diriger vers celle-ci. Toujours liés. Après un bon quart d'heure d'attente je me mit en tête de chercher quelqu'un pour emprunter un téléphone. Mais qui appeler ? Hors de question de prévenir les flics ni ma famille alors qui ? Peu importe je continuai mes recherches quand même. J'ai une amie qui, par miracle, habite à 100 mètres de chez mon pote (je peux encore l'appeler comme ça selon vous ?) et je décidai d'y aller. A la rue ou pas, autant le tenter. Par chance l'immeuble était ouvert, je gravit les 4 étages à fond et sonna : personne. J'étais abattu. Je ne savais plus quoi faire sinon retourner à l'appart pour tenter de négocier une ultime fois. Chose que je fis, et j'aurai pu m'abstenir : il se jeta sur moi une énième fois et manqua de me pousser dans les escaliers . Il me hurla dessus que tout était de ma faute, qu'il me haïssait, qu'il allait me tuer. Au bout du bout je l'envoya se faire mettre en lui rappelant que c'est pas moi qui étais venu le chercher pour me tripper la gueule.
Du coup retour à la case départ, pieds nus dans le couloir, juste avec mes fringues et sans téléphone. Je décidé de tenter le tout pour le tout et de retourner jusqu'à l'appart' de mon amie, et là, le miracle eu lieu. Un de ses collocs m'ouvra avec de grands yeux, j'expliqua la situation en vitesse et me coucha. Toujours trippé comme un sagouin mais au moins avec un toit au dessus de la tête.
Je ne parvint pas à fermer l'œil de la nuit, les images de cette dernière heure tournaient en boucle devant mes yeux et j'étais mort de peur. J'imaginais chaque scénario possible et chacun d'entre eux finissaient en parfait désastre. Étonnamment, la meilleure option avait été de ne rien faire.
Au matin je décida de demander à mon pote qui m'avait ouvert de m'accompagner jusqu'à l'appartement où étaient mes affaires tellement je balisais de devoir y retourner. Heureusement, le type qui m'ouvra la porte n'avait plus rien de l'espèce d'enragé qui avait tenté de me tuer quelques heures auparavant et il s'excusa de tout cœur, plaidant une perte de mémoire, je du lui rappeler les événements et au vue de sa réaction, il semblait vraiment avoir zappé toute cette partie négative.
Au moins à l'heure actuelle je suis en vie, c'est tout ce qui m'importe et je ne vous raconte pas à quel point c'est bon de pouvoir vous l'écrire à cet instant. Contusionné de partout (il m'a pas mal esquinté le salopard mine de rien) je fini de digérer une deuxième fois cette expérience à travers ce récit.
Les conclusions que je tirerait de cette expérience maintenant (parce que bonne ou mauvaise expérience, avec l'acide il y a toujours moyen de tirer des leçons, right ?)
Déjà pour commencer, je m'adresse à tous les nouveaux qui me liraient et même aux psychonauts expérimentés : la molécule en question, le 1P-LSD, n'est pas à blâmer. Les effets sont quasiment identiques à ceux du LSD normal et je suis convaincu à 200% que tout ça aurait pu arriver avec un véritable acide.
Ce qui a merdé hier soir, c'est le fait de ne pas tripper avec quelqu'un de réelle confiance. CHOISSISSEZ BIEN VOS COMPAGNONS DE TRIP !! Une forte alchimie entre deux personne est NÉCESSAIRE au bon déroulement des choses dans cet état !
Ensuite pour en arriver aux causes d'une telle rage et aux trous de mémoire qui en ont découlé. Ma théorie est que mon pote n'était pas du tout prêt à vivre une expérience aussi intense et que dépassé par sa condition temporaire de "dissoux", il a cherché à se raccrocher à la réalité d'une manière ou d'une autre, et selon moi, inconsciemment, il est allé puiser dans ses émotions fortes et c'est tombé sur des souvenirs familiaux refoulés ou au moins douloureux, ce qui expliquerait qu'il m'a confondu avec son frère par moment. Et le fait qu'il se soit raccroché à ces souvenirs forts expliquerait qu'il se soit comporté de manière aussi bestiale et agressive. Je vous jure que je voyais la haine la plus profonde du monde dans son regard, il voulait ma peau comme si sa propre vie en dépendait ! Quant à la non création de souvenirs, je pense que son cerveau s'est tellement conditionné sur l'instant à une situation de survie (l'homme seul face à un inconnu dans son habitat) qu'il a tout simplement mis de coté la fonction création de souvenirs car c'était tout simplement inutile sur le moment. Le LSD n'induisant pas de perte de mémoire et n'en n'ayant pas induit chez moi, c'est la seule explication que je vois.
Dernier point, j'ai remarqué au cours de mes derniers trips que plus je pouvais retirer quelque chose de positif d'une expérience hallucinogène, plus il "fallait" qu'il arrive une partie négative du même niveau pour contrebalancer tout le trip et ainsi me faire revenir à mon "état initial" une fois l'expérience achevée. C'est très étrange comme ressenti et comme réflexion que le conçois mais si jamais d'autres trippeurs ont déjà eu cette sensation je serait très curieux d'en parler !
Bref, hier soir ça n'a pas loupé, j'estime pouvoir dire humblement que j'ai largement visité le paradis et vécu l'enfer en l'espace de trois heures.
J'oublie énormément de détails et de réflexions que je crèverai d'envie de partager mais je pense que ce TR a assez duré. Je suis conscient qu'il est très très très subjectif et foutrement compliqué à comprendre pour des non-initiés, mais bordel croyez-moi ça coulait sous le sens sur l'instant..
Peace dans la matrice

EDIT : J'ai pris la liberté de placer ce TR dans la catégorie LSD car il me semble qu'il y a tout de même sa place. Libre à la modération de le déplacer si besoin