Hello,
Concernant les formes de cristaux je voulais ajouter quelques précisions :
Needle / shards sont des synonymes, ils définissent tous deux les cristaux de kétamine en forme de petites aiguilles (traduction littérale de l'anglais, et c'est un terme qu'on utilise pas mal en chimie pour définir ce type de cristaux).
Sugar désigne généralement de la ké très poudreuse ressemblant à du sucre glace, ou bien plus rarement à de minuscules granulés sphériques.
Rock désigne de gros cristaux qui ne sont pas en formes d'aiguilles, un peu de la même forme "random" qu'un gros cristal de MD par exemple...
La ké cuisinée ou même recuisinée je ne sais combien de fois, elle aura pratiquement toujours un aspect très poudreux mais, contrairement à la Sugar, beaucoup plus floconneux généralement. Et ce peu importe si c'était à la base de la sugar, des shards ou de la rock. La raison simple a été décrite plus haut : plus la cristallisation est rapide, moins les molécules ont le temps de se stacker correctement les unes sur les autres pour former de beaux et gros réseaux cristallins. Hors les gens qui cuisinent leur ké dans une poêle (ou même dans une assiette sur un bain Marie) ne sont pas connus pour faire des cristallisations comme il se doit. Résultat toujours une poudre fine. Et oui je suis bien d'accord, la cuisiner est un move inutile (sauf pour le dealeur de merde qui veut couper sa ké) et on obtient le même résultat en broyant sa ké. Et j'ai déjà vu des ké cuisinées qui étaient légèrement cramées, dont la couleur tire vers le beige, et c'était systématiquement dégueulasse.
Bref je m'écartais un peu du sujet ^^
Donc, difficile d'identifier quel type de ké c'était avant d'être cuisinée si on l'a achetée sous cette forme là, sauf si la personne nous le dit, ou qu'on la goutte, et encore...
De ce que j'ai pu constater avec 7-8 ans de conso de ké dont 3-4ans de lourde conso, et de nombreux témoignages de potes qui viennent les confirmer :
La ké en shards a toujours (sur +100 différents produits) le même effet à quelques détails près. Relativement équilibré, parfois plus ou moins fort selon la pureté (logique) et parfois un peu crade (mal de crâne, pressions, nausées etc) aussi lorsque moins pure ou cuisinée par un clown (les effets secondaires peuvent bien sûr également provenir d'autres facteurs comme le set&setting ou autre).
Les Sugar, quant à elles, sont plus rares que les shards et ont des effets bien plus variés d'un produit à l'autre. De manière générale moins physique que les shards, on se sent souvent plus mobiles et parfois elles sont particulièrement psychédéliques bien que ce soit assez rare. De manière générale toujours moins physique et + "dans la tête" (de manière différente) que les shards. (difficile de trouver les bons mots pour y décrire correctement). Les gens rapportent aussi souvent qu'il est plus difficile de hole complètement avec de la sugar qu'avec des shards. De plus, leur goût aussi est souvent un peu différent, légèrement moins amer que les shards.
Les rocks sont encore plus rares (j'en ai vu que 3x en 7-8ans) et sont beaucoup beaucoup plus faibles, en terme d'effet, que les deux autres. Très peu dissociatives, parfois pas du tout dissociatives, uniquement analgésiques provoquant une sorte d'engourdissement, n'altérant que très peu les pensées et la vitesse de réflexion (bien plus simple de suivre une vidéo technique ou autre même à "gros dosage").
Les ké cuisinées...boarf c'est random et souvent décevant, si j'ai le choix (malheureusement en teuf la plupart des ké dispo sont comme ça..), je ne pars JAMAIS sur une ké cuisinée. Bref je vais pas m'étaler sur celles-ci car ça peut être n'importe laquelle des trois précédentes (avec une probabilité spéculative du genre shards >> sugar >>>> rock au vu de la disponibilité de ces produits non cuisinés)
Du coup ma théorie :
On sait qu'il existe en tout cas 3 types de cristaux de ké, qui de façon purement subjective certes mais répétée et ce chez beaucoup de gens ont des profils d'effets et parfois un goût différents. Et ce même pour des produits testés +90% par HPLC. On sait également que la kétamine est chirale, avec les énantiomères S (connu pour être plus puissante et plus psychédélique) et R (connu pour être moins puissant et plus physique) ainsi que le racémate (ou mélange racémique) qui est un mélange statistiquement parfait des deux (donc 50:50 R:S). On sait que des énantiomères différents (pour n'importe quel composé chimique) ont les mêmes propriétés physiques : mêmes points de fusion etc à quelques exceptions près :
- les cristaux peuvent avoir une forme différente pour quelques rares composés (ce phénomène fait d'ailleurs partie de l'histoire de la découverte des composés chiraux).
- les énantiomères ont un pouvoir rotatoire spécifique différent (pas de panique, je vais y revenir brièvement à la fin).
- les composés énantiopures ont des affinités différentes avec les autres composés énantiopures : ce qui permet de les séparer par exemple par HPLC si l'on possède une colonne chirale (beaucoup plus chère) adaptée. Ce qui explique d'ailleurs aussi pourquoi deux énantiomères d'un même composé peuvent avoir des effets physiologiques et un goût/odeur complètement différents l'un de l'autre (car nos récepteurs sont également chiraux).
Vous l'aurez certainement compris, je soupçonne les shards d'être des racémates, les Sugar d'être des ké enrichies en S, et les Rocks d'être enrichies en R. Les arguments sont les différences d'effets, d'aspect et de goût, malgré des puretés similaires (si vous avez d'autres hypothèses pour expliquer cela je veux bien, mais pour anticiper un peu : oui des différents sels ou des formes polymorphiques peuvent expliquer des cristaux différents mais ne peuvent pas expliquer des effets différents, uniquement une cinétique légèrement modifiée à la limite), mais aussi la rareté des différentes formes, qui peut être expliquée par la difficulté et utilité et coût de synthèse (un racémate est facile à faire, les S et R sont plus difficiles, et la R est moins utile). Il est clair que synthétiser un racémate est "très simple et rentable" et que nous obtenons systématiquement un mélange racémique après synthèse si l'on ne fournit pas de moyens supplémentaires pour avoir un produit enrichi (pour simplifier c'est une raison statistique, la réaction se fait autant de chaque côté donc on se retrouve avec un mélange 50:50 R:S). Hors, il existe différentes techniques pour obtenir un produit enrichi en S ou R : des synthèses énantiosélectives (nécessitent des catalyseurs coûteux et des techniques un peu plus avancées, cela diminue le rendement et donc la rentabilité) ou des techniques de résolution (= synthèse classique d'un racémate puis on peut séparer les deux énantiomères, prendre celui qui ne nous intéresse pas, le racémiser, les séparer, racémiser à nouveaux etc en boucle autant de fois que souhaité, c'est une technique très simple, peu coûteuse et il a déjà été prouvé par la DEA via des saisies de labo que certains cartels mexicains le font sur la meth, alors pourquoi pas ici aussi sur de la ké ?).
Bref. C'est quelque chose qui est difficile à prouver car les services de drug checking gratuits ne proposent pas d'analyse chirale car c'est très coûteux (ces colonnes HPLC coûtent vraiment cher et il en faut beaucoup de différentes si on veut être sûr de pouvoir séparer tous les composés chiraux, une colonne qui sépare les ké R et S ne séparera pas forcément les meth R et S typiquement).
Une campagne d'analyse a déjà été réalisée en Suisse ou environ 30 ké ont été testées sur colonne chirale et toutes étaient racémiques ou avaient, au mieux, un tout petit peu plus d'un des deux énantiomères (qu'elle ratio minimum faut-il pour ressentir une différence ? Je me pose aussi la question et je ne sais pas, si quelqu'un à la réponse c'est nice). Est ce que ce résultat suffit à prouver que toutes les ké du marché noir sont racémiques ? Certainement pas, 30 échantillons c'est mieux que rien mais ça reste peu (surtout quand on voit l'énorme prévalence de shards sur le marché).
Je parlais avant du pouvoir rotatoire spécifique qui varie d'un énantiomère à l'autre, cette propriété décrit la manière dont les composés chiraux réagissent à la lumière polarisée. Cela peut être utilisé pour les différencier par une méthode d'analyse très simple qui consiste en l'utilisation d'un laser, 2 filtre polarisants, un rapporteur et une cuve remplie du produit à analyser. C'est possible d'en crafter un pour moins de 30bal. Du coup il se pourrait que quelqu'un collectionne actuellement les échantillons de différents types de ké dans le but de faire une expérience au polarimètre dans un futur moyen/proche... En attendant difficile de faire mieux que spéculer.