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La conscience

  • Auteur de la discussion Auteur de la discussion Sandman
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Sandman

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Topic de discussion et d'échange sur ce phénomène subjectif que l'on nomme "conscience".

Quelques vidéos du vidéaste Mr Phi et de science étonnante qui je trouve sont une bonne introduction au sujet : 

[video=youtube]

[video=youtube]

[video=youtube]

Le point de vu de la Philosophie expérimentale à ce sujet est extrêmement riche et regroupe un grand nombre de disciplines, de la biologie en passant par l'informatique jusqu'à l'expérience mystique. Ainsi tous vos points de vu m'intéresse, qu'il soit de l'ordre du témoignage de perte d'ego lors d'un trip et les théorie que vous en tirez, ou même des expériences plus spirituelles. Tout est bon dans le  cochon la recherche. :-)
 
Mr Sandman a dit:
Topic de discussion et d'échange sur ce phénomène subjectif que l'on nomme "conscience".

Quelques vidéos du vidéaste Mr Phi et de science étonnante qui je trouve sont une bonne introduction au sujet : 

[video=youtube]

[video=youtube]

[video=youtube]

Le point de vu de la Philosophie expérimentale à ce sujet est extrêmement riche et regroupe un grand nombre de disciplines, de la biologie en passant par l'informatique jusqu'à l'expérience mystique. Ainsi tous vos points de vu m'intéresse, qu'il soit de l'ordre du témoignage de perte d'ego lors d'un trip et les théorie que vous en tirez, ou même des expériences plus spirituelles. Tout est bon dans le  cochon la recherche. :-)

Excellente chaîne YouTube "ScienceEtonnante" ! Je te pouce bleu tiens :)
 
Entre approches neurobiologique, psychologique et psychanalytique, des schémas que j'ai réalisé sur la conscience, qui vont de paire avec d'autres schémas sur le préconscient et l'inconscient freudien.




 
Dommage que ce ne soit pas au moins un peu sourcé, là on n’a aucune idée de ce qui relève des neurosciences, de la psychanalyse ou de Laura ^^
 
Hum...ce sont des fiches synthétiques que j'ai fait pour avoir un support visuel global facile d'accès sur la conscience, l'idée c'était que ça tienne en un format A4, donc pas trop de place aux sources.

Si tu veux les données sourcées qui m'ont permit de réaliser ces fiches, je peux les fournir cheffe :)
 
Yep je pense que ce serait préférable :-D
 
Voici une somme de citations sur l'esprit et la conscience, tirées de différents ouvrages du neurologue Antonio Damasio.

J'ai regroupé les citations dans une suite (presque) logique censée montré comment émerge la conscience dans l'esprit, à partir du corps. A savoir que ceci est un partage de documentation non travaillé. Tout ce qui n'est pas entre guillemets est de moi.

Pour information à propos des ouvrages cités :

oec = L'ordre étrange des choses
amm = L'autre moi-même
sar = Spinoza avait raison
edd = L'erreur de Descartes


ESPRIT

Pas de corps, pas d’esprit

L’esprit est le produit d’interactions entre le corps et le cerveau : il ne s’agit pas d’un phénomène purement cérébral. L’esprit, composé d’images, est formé à la fois dans le cortex cérébral et le tronc cérébral. Les phénomènes mentaux ne peuvent se concevoir sans une certaine référence au corps.

ORIGINE DE L’ESPRIT

Sans système nerveux capable de cartographier les structures et les évènements, ni sentiment ni esprit

Les organismes forment un esprit en s’appuyant sur l’activité de certaines cellules appelées neurones. L’esprit apparaît lorsque l’activité des petits circuits neuronaux est organisée pour former de grands réseaux, des systèmes et des structures temporaires, qui permettent de cartographier l’organisme dans son environnement. Cette incessante activité de cartographie dynamique a une conséquence spectaculaire : l’esprit.

« On peut raisonnablement avancer que la douleur, qui est une expérience mentale, ne peut émerger que chez un organisme possédant un esprit ; et pour qu’un esprit puisse exister, l’organisme doit posséder un système nerveux capable de cartographier les structures et les évènements. En d’autres termes, selon moi, les formes de vie ne possédant pas de système nerveux nerveux ou d’esprit présentaient (et présentent) des processus émotionnels élaborés, des programmes d’actions défensifs et adaptatifs - mais pas de sentiments. » p173 oec

« L’unité de base de l’esprit est l’image - l’image d’une chose, de ce que peut faire une chose, du sentiment qu’elle évoque, ou l’image de ce que vous pensez de cette chose, ou bien encore les images des mots qui traduisent tout ce qui précède. » p133 oec

« L’esprit est une combinaison subtile et flottante d’images présentes et d’images remémorées, dans des proportions qui changent sans arrêt. » p91 amm

« L’esprit et le comportement sont à chaque moment le résultat de l’opération de galaxies de noyaux et de cortex articulés par des projections neurales de convergence-divergence. » p377 amm

ESPRIT NON CONSCIENT VS CONSCIENT

« La simple présence d’images organisées s’écoulant dans un courant mental produit un esprit, mais, à défaut de processus supplémentaire, l’esprit reste non conscient. Ce qui lui manque, c’est un soi. Pour que le cerveau devienne conscient, il doit acéquérir une propriété nouvelle : la subjectivité. Et ce qui la définit, c’est le sentiment qui marque les images dont nous faisons l’expérience subjective. » p17 amm

« Un organisme doté d’un esprit peut ne pas être conscient des images qui le forment. Sans subjectivité, l’organisme n’est pas en mesure d’inspecter les images au moyen de son propre esprit. » p93 oec

« L’esprit peut être conscient ou bien non conscient. Des images continuent à se former, par perception ou remémoration, même quand nous n’avons pas conscience d’elles. Nombreuses sont celles qui ne gagnent jamais les faveurs de la conscience et ne sont ni vues ni entendues directement dans l’esprit conscient. Pourtant, en bien des cas, elles peuvent influencer notre pensée et nos actions. » p92 amm

CONSCIENCE

Distinguer être conscient et avoir conscience de quelque chose ou de soi

ORIGINE DE L’ESPRIT CONSCIENT

La conscience regroupe le sens de l'éveil, la connaissance de soi et la perception de l'environnement. La conscience commence lorsque le cerveau acquiert le pouvoir de raconter une histoire sans mots, qui a lieu dans les limites du corps, l’histoire de la vie qui rythme le temps et des états de l’organisme vivant qui sont continuellement altérés par la rencontre avec les objets et avec les événements de l’environnement.

Les états conscients de l’esprit sont sentis

Le corps est le fondement de l’esprit conscient. L’esprit conscient se forme dans le cerveau au niveau du tronc cérébral. L’esprit conscient que nous connaissons est toutefois bien différent de celui qui apparaît dans le tronc cérébral.

« La conscience est un état de l’esprit dans lequel intervient une connaissance de notre existence et de celle de ce qui nous entoure - donc, s’il n’y a pas d’esprit, il n’y a pas non plus de conscience. » p193 amm

La conscience humaine correspond à un processus dans lequel tous les niveaux du soi opèrent. Être conscient nécessite d’avoir dans son esprit un sentiment automatique, spontané et immédiat de soi, en tant que protagoniste de l’expérience que l’on vit.

« La présence des sentiments est étroitement liée à un autre développement : celui de la conscience, et plus précisément de la subjectivité. » p174 oec

« Il nous faut des centaines de millisecondes pour devenir conscients d’une structure présentée à nos yeux. Nous ressentons des sentiments sur une échelle de temps de l’ordre des secondes, c’est-à-dire de milliers de millisecondes, et des minutes. » p366 amm

FONCTIONS, CONTENUS ET ORGANISATION DE LA CONSCIENCE

La conscience contribue à gérer et préserver la vie efficacement, sur un plan homéostatique.

La conscience permet à l’organisme d’être au fait de son état

« La conscience est un état de l’esprit qui survient lorsque nous sommes éveillés et dans lequel se manifeste une connaissance privée et personnelles de notre existence, située relativement à ce qui l’entoure et à un moment donné. Nécessairement, les états conscients de l’esprit manipulent des connaissances fondées sur différents matériaux sensoriels - corporels, visuels, auditifs, etc. - et manifestent des propriétés qualitatives diverses pour les différentes voies sensorielles. Les états conscients de l’esprit sont sentis. » p194 amm

« La conscience est une organisation de contenus mentaux centrés sur l’organisme qui les produit et les motive. » p17 amm

« Les états conscients de l’esprit ont toujours un contenus (ils portent sur quelque chose) et certains d’entre eux tendent à être perçus comme des collections intégrés de parties (ce qui est le cas, par exemple, quand nous voyons et entendons à la fois une personne nous parler et s’approcher de nous). » p194 amm

ETATS DE LA CONSCIENCE

Être conscient n’est rien d’autre que sentir

« Les états conscients de l’esprit ont des propriétés qualitatives distinctes qui sont relatives aux différents contenus qu’on connaît (il est qualitativement différent de voir ou d’écouter, de toucher ou de goûter). » p194 amm

« Les états conscients de l’esprit contiennent obligatoirement un aspect lié au sentiment : on les sent. » p194 amm

Le courant de conscience est durée

Les états de conscience fluctuent, vont s’avançant, s’écoulant et se succédant sans trêve en nous. Ces états sont individuels, mobiles et continus, soumis à un changement perpétuel et mouvant. « Mon état d’âme, en avançant sur la route du temps, s’enfle continuellement de la durée qu’il ramasse ; il fait, pour ainsi dire, boule de neige avec lui-même. »

La conscience fait des sélections

Parmi les objets qui se présentent à elle, elle privilégie certains et demeure insensible à certains autres. Même parmi nos perceptions d’un objet extérieur il en est des privilégiées.

Plans superposés de conscience selon des niveaux de comportements

La conscience s’établit en profondeur en s’étageant en une multitude de plans superposés, allant de niveaux inconscients et subconscients dans ses tréfonds et s’élevant au niveau de la conscience claire, à des actes de prise de conscience de plus en plus lucides et réfléchis. VOIR observer la conscience
De même qu’un acte n’est pas le même, effectué aux différents niveaux de comportement, de même une opération mentale n’est pas la même selon qu’elle est accomplie avec ou sans conscience, sur le plan de la conscience simple ou sur le plan de la conscience réfléchie. « Le fait de prendre conscience d’une opération psychologique modifie celle-ci dans sa nature. » Janet

LOCALISATION DE LA CONSCIENCE DANS LE CERVEAU

« L’esprit conscient résulte de l’opération souplement articulée de plusieurs sites cérébraux, souvent nombreux. Les structures clés qui sont en charge de porter les niveaux fonctionnels requis comprennent des secteurs spécifiques du tronc cérébral supérieur, un ensemble de noyaux situés dans une région dite thalamus et des régions particulières, mais dispersées du cortex cérébral. » p33 amm

COMPOSANTES DE L’ESPRIT CONSCIENT IMAGES DES VIEUX ET NOUVEAU MONDE INTERIEURS, DES IMAGES DE L’EXTERIEUR, DE LA SUBJECTIVITE ET ET DES EXPERIENCES INTEGREES

L’esprit conscient est composé de plusieurs éléments constitutifs, parfaitement intégrés les uns aux autres, mais pas moins distincts. Il s’agit des images de l’organisme lui-même :

- Le premier ensemble est composé d‘images du vieux monde intérieur (viscères, chimie, etc).

- Le second ensemble est composé d’images du nouveau monde intérieur (structures musculo-squelettique et ses portails sensoriels).

L’élément le plus marquant qui domine la situation est lié aux images de nombreuses bandes sensoriels, correspondant à des objets ou des évènements du monde alentour. Elles formes des ensembles plus ou moins intégrés ; leur abondance est liée à votre activité du moment. Les images liées à la perception du moment présent peuvent être entrecoupées par d’autres, reconstruites sur le vif à partir d’un souvenir parce qu’elles ont un rapport avec la situation présente.

« Votre esprit conscient inclut également des schémas formant des ponts entre les images, ou des abstractions formées par ces images. Selon votre profil mental, vous pourrez percevoir ces schémas et ces abstractions plus ou moins clairement. » p208 oec

« les états mentaux et la conscience dépendent, au sein des créatures possédant un système nerveux, de l’élaboration de stratégies et de mécanismes présents chez les êtres vivants préneuraux. En termes d’évolution, ce processus commence à apparaître dans des faisceaux central. Il survient ensuite dans le cerveau à proprement parler. » p225 oec

L’esprit conscient est un composé d’images différentes. Une partie d’entre elles décrit les objets dont j’ai conscience, d’autres me décrivent, et ce moi comprend :

- La perspective dans laquelle les objets sont cartographiés.

- Le sentiment que les objets sont représentés dans un esprit propre.

- Le sentiment d’avoir un certain contrôle de ces objets et que les actions effectués par mon corps sont commandées par mon esprit.

- Des sentiments primordiaux qui expriment l’existence de mon corps vivant indépendamment de savoir si les objets l’impliquent ou non et comment.

« Nous ne pouvons avoir de sentiments si nous ne sommes pas conscients. » p114 sar

LE SOI, CHEF D’ORCHESTRE DE LA CONSCIENCE

Le soi orchestre l’esprit conscient, même si c’est l’exécution qui crée le chef

« Le chef est assemblé par les sentiments et par un dispositif cérébral narratif, même si cela ne le rend pas moins réel pour autant. Il existe indéniablement dans notre esprit et on ne gagne rien à le rejeter comme une illusion.
La coordination dont dépend l’esprit conscient est obtenue grâce à divers moyens. Au niveau d’un noyau modeste, elle commence tout doucement, comme un rassemblement spontané d’images qui émergent l’une après l’autre en grande proximité dans le temps, l’image d’un objet d’un côté et celle du protosoi modifié par l’objet de l’autre. » p33 amm

OBSERVER LA CONSCIENCE - DISSOCIATION DANS AUTO-OBSERVATION

« L’état d’esprit conscient se caractérise par plusieurs éléments d’importance. Il est en éveil plutôt qu’endormi ; vigilant et concentré plutôt que somnolent, confus ou distrait. Il est axé vers un lieu et un moment précis. Les images - sons, images visuelles, sentiments, etc - sont bien formées, présentées avec clarté et peuvent être consultées. » p 206 oec

Ce n’est que lorsqu’un cerveau développe un protagoniste capable de porter témoignage que la conscience apparait, et ce n’est que lorsqu’un cerveau développe un langage élaboré que l’esprit prend connaissance du fait qu’il existe.

Prise de conscience d’une opération psychologique

« Un caractère très intéressant qui permet souvent de reconnaître qu’un stade est supérieur à un autre, c’est ce qu’on pourrait appeler la prise de conscience d’une opération psychologique. Très souvent une opération psychologique commence sous une forme impliquée, comme partie intégrante d’une autre opération simple. Puis, pour une raison quelconque, l’intérêt se porte sur cette opération qui est remarquée, recherchée en elle-même et utilisée d’une manière active. » Janet Nous sommes ainsi amenés à mettre en parallèle les plans de conscience et les niveaux du comportement.

Libre arbitre

« Avant la conscience, la régulation de la vie était entièrement automatisée ; après, elle le reste, mais elle développe petit à petit un potentiel de délibération de plus en plus grand. » p217 amm

SUBJECTIVITE ET EXPERIENCE INTEGREE - Sans subjectivité et expérience intégrée pas de conscience

La conscience dépend de la subjectivité qui fait se sentir soi

« C’est lorsque l’esprit acquiert un point de vue - c’est-à-dire un point de vue subjectif - que la conscience proprement dite peut naître. » p224 oec

« L’état conscient de l’esprit est vécu exclusivement à la première personne pour chacun de nos organismes ; il n’est jamais observable par quelqu’un d’autre. » p193 amm

Le sentiment de soi apporte une orientation à l’esprit conscient de l’organisme

« Notre appréciation des contenus mentaux dépend de notre propre point de vue. [...] Grâce à cet état mental, chacun peut, depuis son point de vue intime, percevoir le monde alentour et (de manière tout aussi importante) percevoir certains aspects de son être. Pour des raisons pratiques, l’univers des connaissances (actuelles ou passées), qui peut être mobilisé au sein de notre esprit propre, ne se matérialise que lorsque la personne qui l’héberge est consciente - et qu’elle est capable de passer en revue son contenu au prisme de sa propre perspective subjective. Cette perspective joue un rôle central dans le processus d’ensemble de la conscience. » p205 oec

« Le terme de « conscience » comporte une dimension supplémentaire : « l’expérience intégrée », composante importante des états conscients, qui consiste à placer des contenus mentaux dans un panorama multidimensionnel plus ou moins unifié. Pour résumer, la subjectivité et l’expérience intégrée sont les éléments constitutifs centraux de la conscience. » p206 oec

ÉCHELLE D’INTENSITÉ ET DE PORTÉE DE CONSCIENCE - CONSCIENCE NOYAU OU ÉTENDUE

L’échelle d’intensité va du trouble au net, avec toutes les nuances intermédiaires. Outre l’intensité, nous pouvons noter la conscience selon un critère de portée. Cela va de la portée minimale qui permet d’avoir le sentiment de soi-même (point nodal ou conscience noyau) à une longue portée prenant en compte de nombreuses époques de notre vie, passées ou futures, sans se perdre de vue. Le centre reste là. Même en se concentrant sur un évènement lointain, cette connexion demeure. C’est la conscience à longue portée.

Conscience noyau

Faible intensité et courte portée, au sens d’être juste « ici et maintenant », en ne s’encombrant guère du présent et de l’avenir. Elle revient au soi-noyau.

Conscience étendue (ou autobiographique)

Forte intensité et longue portée, au sens où elle se manifeste puissamment lorsqu’une partie substantielle de notre vie entre en jeu et que le passé vécu et le futur anticipé dominent son cours. Elle porte sur la personnalité et l’identité. Elle est présidée par un soi autobiographique.

« La portée se déplace vers le haut ou le bas de l’échelle, comme sous l’effet d’un curseur très souple. Elle peut monter ou descendre au sein d’un évènement donné, et assez rapidement, si nécessaire. Cette fluidité et ce dynamisme dans la portée de la conscience ne sont pas très différents de la variation qui affecte son intensité, dont nous savons qu’elle évolue toute la journée. » p208 amm

C’est le soi qui vagabonde dans la rêverie - Rôle de l’imagination

« Le niveau de conscience change rapidement quand, en pleine rêverie, on laisse son esprit vagabonder, comme on dit. On devrait dire que c’est le soi qui vagabonde, car la rêverie exige de redescendre du soi autobiographique au soi-noyau. Ce n’est pas simplement une dérive par rapport aux contenus d’activité présents. les contenus de l’imagination viennent sur le devant de la scène - plans, occupations, fantasmes, toutes les images qui se bousculent quand on est bloqué sur l’autoroute. Mais, même ramenée au niveau du soi-noyau et détournée vers un autre thème, la conscience est encore normale. » p209 amm



PLAN INCONSCIENT DE L’AUTOMATISME - PRIMAIRE ET SECONDAIRE

INCONSCIENT PRIMITIF - AUTOMATISME PRIMAIRE

État primitif où la conscience n’entre pas en contact avec le réel. Les comportements héréditaires (réflexes et instincts) suffisent à assurer les adaptations vitales élémentaires.

INCONSCIENT ACQUIS - AUTOMATISME SECONDAIRE

Il s’agit d’un automatisme acquis, dont il faut distinguer deux formes : présente à l’origine, la conscience peut disparaître soit par adaptation, soit par refoulement.

Adaptation, forme d’accoutumance et d’habitude

Notre organisme s’accoutume au milieu ambiant : climat, température, milieu bruyant, difficilement supportables au début mais qui finissent par ne plus affecter notre sensibilité. L’adaptation se fait petit à petit. Pour acquérir une habitude complexe, il nous faut le plus souvent un apprentissage conscient, parfois même pénible, qui exige attention soutenue et effort. Au bout d’un certain temps, l’acte s’accomplit sans difficulté et automatiquement, sans même que notre conscience y participe. Il s’agit d’un inconscient secondaire et acquis.

Refoulement, constitution des complexes

L’inconscient refoulé (freudien) participe à la fois de l’inconscient primitif et de l’inconscient acquis : c’est un noyau d’instincts fondamentaux maintenus et repoussés dans l’inconscient par une fonction de censure. La conséquence la plus importante de ce phénomène de refoulement est la constitution de complexes.
Il s’agit d’un ensemble de désirs, souvenirs, sentiments, etc, liés aux instincts élémentaires tels que l’instinct sexuel ou l’instinct d’agressivité, qui possèdent une forte puissance émotive et qui, tout en demeurant ignorés de nous, nous mènent souvent à notre insu. A l’origine de nos rêves, parfois ils font irruption dans la conscience ou dans notre comportement sous forme de gestes instinctifs, d’actes manqués : lapsus, oublis, etc. Souvent ils tourment le sujet sans que celui-ci parvienne à prendre conscience de la cause de ses troubles et ils seraient alors à l’origine des névroses.

CONSCIENCE PARADOXALE

Des expressions émotionnelles ramenant à soi-même peuvent apparaître quand le stade du sommeil autorise une conscience paradoxale.


PLAN CONSCIENT DE LA SPONTANÉITÉ

CONSCIENCE SIMPLE - CONSCIENCE NON POSITIONNELLE DE SOI - PENSÉE ASSOCIATIVE

Indistinction entre sujet et objet

A un degré supérieur, nos états et actes sont faiblement conscients, mais encore sans nette distinction entre un sujet et un objet. En état de conscience simple nous agissons spontanément. Nos états intimes, nos sensations, sont simplement vécus, éprouvés. Sous cette forme la conscience n’est pas encore proprement connaissance, encore moins connaissance par rapports : quand nous vivons dans notre cadre habituel, nous voyons les objets qui nous entourent « sans les voir », nous entendons les bruits de la rue « sans les entendre ».

Conscience non positionnelle de soi

La conscience simple n’est pas conscience de soi. Il est des états où la conscience existe sans vraiment exister encore « pour soi » : c’est ce que appelle la conscience « non positionnelle de soi ». Dans un état d’affection pure, le moi est absorbé dans les impressions sensibles.

Pensée associative

La conscience simple se rattache à la pensée associative, phénomène d’association d’idées. Il existe en nous un type de pensée inférieur à la pensée logique et réfléchie et dans lequel nos représentations se succèdent au hasard de liaisons plus ou moins fortuites et surtout sans que nous prenions conscience de leurs rapports. Le plus souvent l’humain évolue dans cette habitude mentale non raisonnée.

Conscience non verbale

La conscience simple n’est pas verbale, mais faite d’impressions et d’intuitions, de sentiments qui apparaissent relativement au corps vivant et relativement à un objet.


PLAN CONSCIENT DE LA RÉFLEXION

CONSCIENCE REFLECHIE

Distinction entre sujet et objet

La raison exige un degré de conscience supérieur, une conscience réfléchie. Il s’agit d’une sorte de conscience au second degré, grâce à laquelle l’esprit, se retournant en quelque sorte vers lui-même, se distingue de ses propres états pour se poser comme sujet pensant en face de l’objet pensé. La prise de conscience du sujet est donc corrélative à celle de l’objet.

Sortir d’un état d’égocentrisme enfantin, de « pensée de rêve », nécessite un décentrement du sujet des objets. Le sujet se prend pour objet dans un dédoublement réflexif (dissociation).

PRISE DE CONSCIENCE ET PERCEPTION - PENSÉE OBJECTIVE ET REFLECHIE - JUGEMENT ET RAISONNEMENT

La prise de conscience s’effectue dans la perception

Ce qui caractérise la perception proprement dite c’est la prise de conscience de l’objet perçu, comme extérieur à nous, c’est la notion d’un réel étranger à l’esprit, d’un en dehors de la pensée. Avec la perception, l’esprit accède au plan de la pensée objective. Cette pensée objective est en même temps pensée réfléchie, car elle implique la prise de conscience d’un rapport, ne serait-ce que le rapport sujet-objet.

La perception suppose le jugement, qui amène au raisonnement

A la différence de la simple association d’idées, le jugement est l’acte propre par lequel l’esprit prend possession du rapport lui-même, du rapport pensé comme tel. C’est donc avec le jugement que l’esprit s’élève au plan de la pensée réfléchie. Cette prise de conscience des rapports sera encore plus élevée - et plus difficile - lorsqu’il s’agira de saisir plusieurs rapports logiquement enchaînés, ce qui constituera le raisonnement.

La pensée objective aboutit à la conduite expérimentale, selon Janet, et vient se confronter au réel et réajuste ses hypothèses selon les réponses de l’expérience (aux antipodes de la « pensée de rêve »).
La pensée réfléchie trouve sa forme la plus élevée dans la pensée philosophique, prise de conscience supérieure des problèmes posés par la connaissance et par l’action humaines.

TOPIQUES

MOI

Le moi n’est pas que conscience de soi, mais participe à la conscience en général, via la subjectivité qui en découle, vecteur réceptrice du regard que l’individu porte sur le monde.

Le moi est un état biologique évanescent, continuellement et uniformément reconstruit, point de référence de sa subjectivité caractérisant son individualité (l’individu s’en rendant seulement compte lorsque quelque chose se passe de travers dans la reconstruction).

MOI ET CONSCIENCE

Il n’est pas d’état de conscience qui ne fasse partie d’un moi (mais ce moi n’est pas encore un moi qui se pense lui-même)

« Les représentations fondamentales du corps en train d’agir jouent sans doute un rôle dans le phénomène de la conscience. Elles fournissent probablement une base aux représentations neurales du moi et constituent ainsi une référence naturelle pour apprécier les événements affectant l’organisme, qu’ils émanent de l’extérieur ou de l’intérieur. » p296 edd

L’esprit conscient est un composé d’images différentes. Une partie d’entre elles décrit les objets dont j’ai conscience, d’autres me décrivent, et ce moi comprend :

- La perspective dans laquelle les objets sont cartographiés.

- Le sentiment que les objets sont représentés dans un esprit propre.

- Le sentiment d’avoir un certain contrôle de ces objets et que les actions effectués par mon corps sont commandées par mon esprit.

- Des sentiments primordiaux qui expriment l’existence de mon corps vivant indépendamment de savoir si les objets l’impliquent ou non et comment.​
 
Je crois avoir trouvé le lien de cette itw sur le forum, mais je ne sais plus qui l'a posté y a quelques semaines, en tout cas c'est très intéressant comme réflexion sur la conscience !

Olivier Chambon propose une approche post matérialiste de la conscience, en expliquant que le cerveau ne produit pas la Conscience avec un grand C, mais qu'il en est un révélateur, qui la révèle d'autant plus sous psyché (sur-connexions neuronales qui élargit les champs de l'esprit jusqu'au phénomène de criticalité). Au contraire de nos consciences individuelles, cette Conscience au-delà de la matière serait ce qui organise la vie, structure le vivant.

Au départ on se dit wtf ça sent le délire du scientifique qui en a trop prit, mais plus il aligne les arguments basés sur les découvertes en physique quantique, la transe chamanique sans substance, ou sur les configurations neuronales sous influence d'enthéogène, plus ça pousse à (ré)envisager ces autres réalités qui parfois posent de gros questionnements au détour de perceptions extra-ordinaires. Idem avec la notion de synchronicité abordée par Jung en psychanalyse, enfin dans une approche interdisciplinaire, tous ces arguments mit bout à bout ont de quoi faire réflechir sur ce concept de Conscience post matérialiste ici proposé par Olivier Chambon.


J'ai vu qu'il y a avait de nombreuses autres vidéos/conférences sur le sujet, je ne sais pas si des gens connaissent un peu plus le personnage et ses points de vue ?


Edit : je vois qu'il semble croire en la continuation de la conscience après la mort...si des gens ont des infos là dessus quant à son positionnement exact..
 
Ben... déjà il est psychiatre pas neurologue, donc pour moi il n'a pas à vulgariser un domaine qui n'est pas le sien. Il n'a pas non plus à écrire de bouquin sur "La survie de la conscience après la mort : les preuves scientifiques de pourquoi il FAUT y croire" : d'abord c'est toujours pas son domaine, et ensuite, s'il y avait vraiment des preuves de la survie post-mortem de la conscience, elles seraient publiées dans une revue scientifique à comité de lecture et pas chez Larousse. Le truc des arguments bout à bout qui font réfléchir, c'est le même mécanisme que les documentaires pétés à propos d'Atlantide ou les géants. Raison pour laquelle je ne préfère pas utiliser mes données cellulaires pour regarder cette vidéo. C'est sûr que c'est compliqué de s'y retrouver à l'ère de la post-vérité :/
 
On est d'accord sur le titre putaclic "pourquoi il FAUT y croire", l'éditeur doit encore être en train de compter les biftons.

Quand le gars énumère son parcours dans l'itw, il dit avoir fait des bailles en neurologie, mais là pas la foi d'aller retrouver le moment, surtout que y a rien d'explicite sur le net quand on tape son nom + cv. Après ses petits yeux de filous me font dire "méfiance", mais je vais quand même écouter quelques conf' pour voir ce qu'il dit plus largement, du moins sur la conscience.

[...]

Après deux trois recherches, suis tombé sur ce topic sur PA :

En gros une internaute bien intentionnée y partage un document de Frédérick Bois-Mariage (psychologue et universitaire spécialisé dans l’étude de l’ayahuasca), qui critique vivement un ouvrage de Chambon.

Pour avoir parcouru brièvement le texte de Bois-Mariage, il explique que Chambon a des propos assez tranchés dans leurs généralités, genre manichéisme de base où les sociétés d'avant valorisaient les expériences d'états modifiés de conscience sous enthéogènes, alors que la société d'aujourd'hui condamnerait toute forme de transcendance dans la transe :

" Les sociétés anciennes et préindustrielles valorisaient, recherchaient et cultivaient les états modifiés de conscience, alors que notre société industrielle occidentale en a peur, s’en méfie, les diabolise, les ridiculise ou les déclare pathologiques, tout cela parce que les phénomènes qu’ils induisent ne rentrent pas dans le paradigme matérialiste cartésiano-newtonien actuel." - Olivier Chambon

C'est du gros sabot qui fait mal à tout bon raisonnement, mais ce genre de logique doit faire vendre...

Comme le précise Bois-Mariage en citant pléthores d'auteurs, il y a ces dernières décennies un paquet de mouvances qui expérimente/étudie les états modifiés de conscience, avec ou sans substance (EMDR, hypnose, etc).

Mais le pire est à venir.

C'est là que Bois-Mariage révèle un grand nombre de pages où Chambon a copié/collé des articles en y ajoutant un mot ou une phrase sans se gêner, dont un article de Bois-Mariage lui-même ahah.
Ça craint.

Bon j'écouterai quand même ce que dit Chambon en conférence, par curiosité, et pour voir jusqu'où il va en bricolant des idées, comme c'est ma spécialité, ça m'intéresse huhu.

Si c'est intéressant j'essayerai de proposer une petite synthèse en comparaissant de l'approche de Damasio sur la conscience (au-dessus), qui lui est neurobiologiste pour le coup.
 
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