S
Styloplume
Guest
(long TR, prenez-vous 10 minutes au moins)
Mes chers ami(e)s psychonautes,
Hop c'est parti! Larry me prête sa tente, mardi je réserve mon billet de train, et tant pis pour l'employeur potentiel qui me fait: "ah, en fait tu pars en festoche, c'est à l'entreprise de s'adapter à ton emploi du temps!" "Bon, écoute, tu dis oui ou tu dis non..." Texto. Et en mon for intérieur: Cause toujours, je pars au hadra et je vais m'en souvenir!
Alors jeudi j'arrive. Beau, le site, la montagne, la scène, du psychédélique partout, jusqu'au chaussures des gens on voit des spirales partout, alors ne parlons pas des décors plus que fluo.
Je retrouve Larry, et je vois la tente. Oulà. Tout juste grande pour mon petit frère, elle tient avec deux piquets, elle tombe au premier coup de vent, mais c'est pas grave, de toutes façons je suis pas venu pour dormir, et on trouve toujours une solution (la suite ne fait que le confirmer).
Je m'installe, je fait connaissance avec les teufeurs, pour l'instant les seuls psychonautes du site c'est Larry et moi, Mahokiko doit venir plus tard, et Ubik le lendemain. Avec Larry on fait la connaissance de A en particulier, une fille sympa étudiante en pharma, on a de quoi causer prod .
Le son sur la scène principale n'a pas commencé, il faut attendre 23 heures. En attendant il y a le concert de Secret Vibes à 21 heures, et je suis super content de découvrir un truc qui correspond exactement à ce qui me plait comme style, bien énergique et en même tant très introspectif comme musique, du didgeridoo, de l'électro, des voix éthérées, et.. une guimbarde! Je trippe sur la guimbarde, même si je reste pas au concert. Je ne me sens pas à l'aise dans la foule qui danse, je ne me sens pas danser, je suis coincé.
Je remonte, on se prépare pour la scène. Larry a choppé sa MD, il va en refiler à A pour le soir, quant à lui il va manger un trip. Je tente de retrouver son contact pour avoir un trip, la personne vient pas, bon tant pis. On est devant la scène et il m'aide à aller m'acheter un trip, que je trouve au bout de cinq minutes. Toutes mes peurs de pas trouver de LSD de toute ma vie se dissipent d'un coup. Ah, pff, c'est facile... J'ai mon trip, un sunshine, dosé à environ 100 µg d'après le dealer. Dose standard.
Le son commence, plutôt électro, pas trop mon truc. Il est onze heures, je gobe la moitié de mon trip, comme l'a fait lui-même Larry. A (la fille) a gobé son premier para de MD. Le son est plutôt électro, pas trop mon truc, d'ailleurs pas grand-monde a aimé. Enfin, c'est le début, ça doit être soft, bon très bien. Mes jambes fatiguent, je suis crevé du voyage, je suis crevé, l'acide monte pas, alors au bout de 20 minutes je gobe la deuxième moitié de mon trip. Larry fait pareil, et A prend son deuxième para. Elle tient absolument à rester avec nous, elle nous le dit, on est flatté. Il fait froid, elle va chercher son manteau dans sa tente, et on la voit plus de la nuit (finalement elle s'est réveillée le lendemain dans sa tente sans souvenirs autres que de vagues visions...)
J'en ai marre de danser, d'ailleurs je suis crevé, j'ai pas envie, je suis toujours aussi coincé, je sens pas la musique, je suis pas à ma place. Avec Larry on va se poser près des arbres, puis il retourne danser. J'en ai marre de tout ça, je fait mon chemin vers le camping, je veux dormir, d'ailleurs il pleut à verse. A chaque pas que je fait je sens ma motivation changer, après tout ma tente doit être pourrie et trempée, c'est pas cool, je vais vraiment dormir? Ah, non, je veux pas rester. Bref, ça monte et je m'en rends pas compte.
Chaque pas que je fait vers le camping est très lent, c'est amusant comme je marche lentement et posément. J'arrive à la tente, effectivement démontée, impossible de la remettre bien, d'ailleurs elle est tellement petite que je m'imagine pas dormir dedans sous la pluie, je toucherai la toile, il y a pas de double toit, alors laissez tomber quoi. Je sens la panique qui monte, j'ai pas envie de passer la nuit à pas dormir, et sous la pluie. Je vais voir un groupe de gars qui sont au sec, ils ont tendu une grande bâche au-dessus de leurs tentes.
- Les gars, j'ai un problème, je crois que je fait un bad, là, j'ai gobé un buvard, je le sens pas mais là ma tente...
- Ah, bah, laisse venir, tu va voir, laisse-le monter, tu vas passer une bonne soirée...
- Non, je veux dire, ma tente est trempée et je veux dormir.
- Tu vas pas dormir...
- Je veux me coucher, là, je suis trempé, je me sens pas bien.
- Bon, on va t'aider.
Et ils m'aident à tirer ma tente. Il m'est difficile d'expliquer mon cas, de dire que mon matelas je veux le sortir, que çi et ça... Ils sont supers gentils avec moi, m'aident à caler mon bon gros matelas gonflé à l'endroit le plus sec, je me change avec des trucs sec, ils me passent une couverture... L'un d'entre eux est particulièrement sympa, il me parle tout le temps, à me dire: "Mais oui, t'es au sec, bonhomme, regarde, met ton pyjama, là, il est sec. Et là, t'as chaud? Mais oui t'as chaud. Regarde, il pleut pas, là, t'es tranquille." Je passe mon temps à pessimister (le terme est nouveau), et le gars m'optimistise à fond. Finalement je suis au chaud dans mon duvet au sec, je suis sauvé. Je suis reconnaissant comme pas possible à ces gars qui gèrent à mort. Il pleut toujours, ils se demandent si ils vont en face du son, sont pas d'accord. Ils se moquent gentilment de moi, je me sens en sécurité. Je dors pas, ceci dit.
Et puis... et puis mon matelas tangue drôlement, il bouge vraiment, mais en plus je sait pas quand c'est moi ou quand c'est un autre qui se met dessus ou quoi... je sens comme une chaleur qui monte, et puis, l'intérieur de mon duvet se met à se colorer, il y a quelques lignes fluos façons néons, très discret, mais là c'est sûr: "Hé, les gars, ça monte!" "Aaaahhhh bah tu vois! Bientôt tu vas ressortir, tu vois!" "Nan je suis trop bien ici!"
Les gars finissent par partir devant le son. Mon haleine chaude devient orange, une coulée orange qui réchauffe mes mains. Le son de la scène on l'entend d'ici, il a changé, maintenant c'est une bonne trance, une vraie machine à laver. Badabam badabam badabam badabam trrrrrrzzzzzzzzzz BAM BAM BAM BAM tsBAM tsBAM et ainsi de suite. Le son pusle, et je le voit. C'est un rubiks' cube blanc qui se transforme en sphère, puis en cube à nouveau, il est dans un univers éthéré, blanc, il est blanc, il est pur, il est puissant.
Le son est un menhir au centre d'une plaine grise, et les rayons qui en sortent irradient le monde d'énergie. C'est la source de tout, de vie, de puissance, de sens, de création, c'est le centre du monde, c'est Dieu.
Dix mille spirales s'ouvrent et se referment. Des mondes sont créés, de vraies fractales, des beaux mandalas comme il faut. Pas super nets non plus, mais bien là.
Tout ce que je savait du LSD se trouve confirmé d'un bloc, plus la propre expérience. Non seulement le LSD fait monter du matériel inconscient à la surface, mais en fait il fait fonctionner l'inconscient de manière consciente. C'est tout le potentiel du cerveau qui s'affiche d'un coup. Toutes les couches de la conscience fonctionnent ensemble, toutes en même temps, une même pensée se décline de plusieurs manières. Un exemple avec un image:
Couche consciente: un homme en agresse un autre par passion
Couche inconsciente animale: une fourmi en attaque une autre fourmi pour défendre sa tribu
Couche de l'inconscient collectif: un Dieu de l'Olympe en punit un autre pour quelque faute commise, une scène fondamentale du genre Oedipe.
Et toutes ces pensées ne font qu'une, sont la même substance, et surtout: elles ont un sens.
Le DXM m'avait foutu la conscience en vrac, et ne donnait pas de réponse substantielle à tout son bordel. J'en avait gardé de mauvais souvenirs. Le LSD a tout balayé d'un seul coup: OUI il y a du sens dans la création, dans l'existence, dans la pensée. C'est le grand OUI de Dieu, c'est la confirmation de tout ce en quoi je crois, c'est le sentiment d'appartenir à quelque chose de plus grand, de voir le fonctionnement du monde et de l'aimer plus grâce à ça. Du sens, du SENS!
Il faut que j'appelle mon pote Zoulou, il sait que je suis là. Il est 2h30 je crois, ou 3h.
Stylo: Hé, salut.
Zoulou: T'es sous LSD?
Je me marre.
- Ouais, à fond, ouais... haha.
- Classe. (Je sens que Zoulou est envieux)
- Mec, il faut que t'essaye ça (au moment où j'écrit Zoulou teste les champis là). C'est un truc de ouf. Ce truc contient le pouvoir de dominer des empires.
- Faudrait que tu t'enregistre parler, c'est assez spécial.
- C'est toute la conscience d'un seul coup, tu vois, toutes les images qui disent mieux que les mots.
- Et tu fais quoi là?
- Là je suis au chaud dans mon duvet, mais je vais partir danser, il pleut plus. T'entends pas le son?
- Non. Il est bien?
- Putain, une vraie machine à laver qui burine, mec. Ce son nous encule!
Zoulou se marre.
- Nan vraiment, je te jure! On en redemande!
- Bon, allez, amuse-toi bien.
Je m'habille, non sans difficulté (la tente n'est plus qu'un baluchon informe maintenant). J'enfile un bermuda par-dessus mon pyjama, plus mes pompes (des chaussures de sécu). Maintenant j'ai l'air parfaitement ridicule, je suis un vrai teufeur drogué et décalqué.
En chemin vers le son je passe au stand de RDR qui est aussi un chill-out et une station d'urgence pour bad-trippés.
- Salut, j'ai gobé de l'acide il y a quatres heures, là je voudrais danser, je me sens bien, vous en pensez quoi?
- Bah, amuse-toi! Vas-y!
On a causé plus que ça bien sûr. Les gars étaient vraiment super sympas.
Je vais devant le son. Je me cale au milieux des danseurs, et je reste sans bouger pendant... allez, pendant 20 secondes. Je me prends du son bien brutal plein les oreilles, de la lumière plein les yeux, je ne bouge pas, et là... BAAAAAAMM c'est partit je bouge les bras je bouge les jambes tout bouge ça s'arrête pas c'est fluide ça coule ça passe ça passe ça fluxe les mains les pieds les oreilles les yeux la zique tout est un seul je suis la musique la musique c'est moi ça coule ça coule ça coule. Baaaaaaaaammmmmmm. Je regarde mes mains qui s'enroulent dans la lumière stroboscopique et je me dit: "Je suis en train de vivre le LSD". C'est tout ce que je me dit.
Je danse comme ça un peu, et puis j'ai vu ce que c'était. C'est ça et pas plus, c'est pas pour ça que je voulait prendre du LSD. A ce moment précis j'ai arrêté de danser et je n'ai plus eu de motivation de rester au Hadra.
Je repasse à la RDR, je leurs demande pourquoi, ce qu'ils cherchent avec la drogue, pourquoi juste danser, est-ce qu'il y a des teuffeurs qui font de l'introspection? On cause du LSD comme outil de raprochement de soi, et je vis cette conversation sur tous les niveaux de conscience à la fois. Ces gars sont en paix avec eux-mêmes, ils savent de quoi ils parlent, ils ont vécu ce qu'il faut, je comprends tout ce qu'ils disent et même au-delà, je comprends qu'on est relié profondément, on est tous enfants de Dieu, ouais, ouais, on dit ça au catéchisme, et ben là je l'ai vécu!
Je retourne à mon matelas, je me cale au chaud et je continue à tripper. Des mondes s'explient, se déplient, j'admire tout sans pouvoir le comprendre avec l'intellect, du coup j'ai tout oublié, c'est au-dessus de mon niveau de conscience. Régulièrement je dois sortir pisser, c'est un défi de sortir et rentrer dans mon duvet, la prochaine fois que je trippe, pas dans ces conditions s'il vous plaît.
Le jour arrive et le ciel bleu est électrique, plein de tension colorée arc-en-ciel. Je sors me promener, il est 5h30. Je me ballade sans trop de motivation. Maintenant je suis branché sur le son. Même si ça redescend, je suis toujours connecté sur la machine à laver, j'ai appris à bouger comme il faut, je me suis décoincé et c'est bon.
Par contre j'ai vu la tête que font les autres, ils sont venus pour ça, ils sont tous complètement trippés et ils profitent du son. Ils dansent pas vraiment, ils bougent juste ce qu'il faut pour sentir la musique en eux, et ils profitent. Leurs visages sont glauques, glauques, et je fait partie d'eux maintenant! Je les déteste, je me déteste, je suis plus qu'un type perché comme eux, un déchet complètement trippé qui a remplacé ses valeurs et sa foi par du LSD et de la musique. Un gros n'importe quoi sans queue ni tête.
Je vois Larry vite fait, il est 8 heures et je projette tout mon dégoût de moi sur lui, je lui dit "on est tous complètement trippé, y'a rien de psychonautique là-dedans", et caetera. Je lui fait du mal, je le sent. Il se défend bien, me fait remarquer ma malhonnêteté que je reconnais en face de lui. Mieux vaux m'éloigner alors.
12h. Quelque chose ne va pas, décidément. Je monte plus haut sur la montagne, là où je peux être seul. Conversation avec l'enfant intérieur.
L'enfant s'est mit à chialer comme pas possible: "Dieu, pardonne-moi, je me suis perdu, j'ai été vaniteux, je voulait faire l'expérience de toi, et tu as été un son brutal"
Moi: "Bon, ça va, Stylo, c'est moi, j'ai pas pris la drogue comme il fallait, sans te laisser dormir..."
L'enfant: "C'est vrai, je voulait dormir, et tu as pris la drogue. Maintenant on est crevé, et le son s'arrête pas. Mais j'en ai assez de la drogue. Je n'en veux plus, je ne veux pas faire comme les autres, je veux dormir en paix. Je les hais tous! Je hais leurs visages laids! Je me déteste car je suis comme eux! Dieu, pardonne-moi! Vanité des vanité, tout est vanité! Dieu, tu m'aimes?"
La réponse était claire. Dieu t'aime, Stylo, Dieu est là. Dieu est là! Dieu m'aime! J'ai pleuré, de soulagement cette fois, l'amour-propre revenait, et c'était meilleur que le LSD.
Je retrouve Larry et me fait pardonner de l'avoir fait bader pour mes problèmes, il est super cool: "Tu t'en es rendu compte déjà sur le coup alors c'est pas grave". En tout cas je suis content d'avoir retrouvé la joie.
Je me suis balladé un peu, puis j'ai rencontré Maho et Ubik, on a bien causé à trois avec Ubik et Larry, et puis je leurs ai dit que je me barrait, j'avait eu ma dose.
Je me suis acheté cinq trips pour moi, j'ai fait mes bagages, on s'est posé vite fait devant le son, histoire pour moi d'en bouffer une dernière fois, et puis je suis partit. L'enfant intérieur veut dormir, il ne veut plus de drogue. Pourquoi je serai resté? Impossible de dormir avec le son, et je me serai ennuyé.
Arrivé en ville, je me couche à l'auberge à 19h. A 21h je me réveille EN PLEIN BAD. Putaiiiiiiiinnn qu'est-ce que c'est que ce bordel! Je me suis jamais senti aussi mal de toute ma vie! Un putain de je sais pas quoi, un gros néant de souffrance brute. Je panique pendant un temps, je me dit que je vais devoir appeller des secours et que ma mère sera au courant, l'horreur, qu'est-ce que mon fils fout à Grenoble alors qu'il habite en Loire-Atlantique? Et en bad de LSD? Mon Dieu il va rester psychotique! Mon Dieu, vais-je rester psychotique?
Je me défends. Je me relaxe, ferme les yeux, respire bien comme il faut, et j'ammène les images. Le soleil, archétype divin. Le bad s'en va lentement comme de la brume au soleil. Je veux dormir à nouveau. Le bad revient aussi sec. Tout ça c'est comme sous trip, t'as une idée et elle se concrétise de suite. T'y crois, ça existe. T'y crois plus, ça existe plus.
Une nouvelle détente, une nouvelle image, que je fait durer plus longtemps. Mon âme est sur un bateau qui vogue sur des eaux calmes, vers le soleil, vers Dieu. Je tient l'image, je l'entretient, elle reste, et le bad s'en va complètement. Je me rendors en cinq minutes.
Ce matin je me réveille content d'avoir dormi, en pleine forme psychique, je prends le train et j'arrive ici. Dans le train j'ai écrit une longue lettre à ma psy (certains morceaux du TR en viennent), j'ai fait le point. Arrivé chez moi, au lieu de tout ranger, de finir ma lettre, je me met devant un film. Une heure plus tard, un bad léger qui revient, sauce dépression, c'est normal! Merde merde. Je joue de la guitare, je pleure, je regrette tout ce que j'ai fait. Puis je parle avec l'enfant intérieur qui me rappelle qu'il a sommeil.
Je me couche, le bad est plus vraiment là, mais je dors pas.
Bon, OK, gamin qu'est-ce que tu veux?
L'enfant intérieur: "Je veux une chambre rangée pour me sentir à l'aise, et j'ai faim."
Très bien, très bien. Je me mets à ranger ma chambre, et ce genre d'action c'est juste énorme pour se sentir bien. J'entend de la musique, et je me rends compte que c'est la soirée d'anniv de ma voisine! Je passe chez elle et je me trouve dans l'euphorie, je dit bonjour à tout le monde et je danse sur le hip-hop comme le LSD m'a appris à le faire sur de la goa. Ca les fait marrer, je me sent bien.
Je rentre quand même, je finit de ranger ma chambre, et là j'écrit le TR, j'ai mangé, tout va bien, j'ai juste sommeil.
En conclusion, un premier trip dur, moins pour la substance que pour le set&setting qui m'a éprouvé moralement. La prochaine fois je fait ça bien chez moi, dose plus forte, je veux passez toutes les étapes de mort et de renaissance, avec un sitter ce serait mieux, sinon indispensable. Mais pas de sitôt, ohhhh non! J'ai eu ma dose, je veux laisser tout ça décanter. Les buvards je peux les garder dans une petite pochette plastique au frigo, ou il vaut mieux du papier d'alu?
EDIT: Et ce qui a changé aussi c'est que maintenant je suis obligé d'écouter plus l'enfant intérieur, sinon je pars en sucette. D'un autre côté, c'est devenu plus facile de faire ça, vu qu'on a été fusionnés artificiellement pendant le trip, c'est plus facile d'être honnête avec lui, c'est plus facile pour lui de se confier à moi.
Et puis maintenant je sais danser, hahaaa!!!
Mes chers ami(e)s psychonautes,
Hop c'est parti! Larry me prête sa tente, mardi je réserve mon billet de train, et tant pis pour l'employeur potentiel qui me fait: "ah, en fait tu pars en festoche, c'est à l'entreprise de s'adapter à ton emploi du temps!" "Bon, écoute, tu dis oui ou tu dis non..." Texto. Et en mon for intérieur: Cause toujours, je pars au hadra et je vais m'en souvenir!
Alors jeudi j'arrive. Beau, le site, la montagne, la scène, du psychédélique partout, jusqu'au chaussures des gens on voit des spirales partout, alors ne parlons pas des décors plus que fluo.
Je retrouve Larry, et je vois la tente. Oulà. Tout juste grande pour mon petit frère, elle tient avec deux piquets, elle tombe au premier coup de vent, mais c'est pas grave, de toutes façons je suis pas venu pour dormir, et on trouve toujours une solution (la suite ne fait que le confirmer).
Je m'installe, je fait connaissance avec les teufeurs, pour l'instant les seuls psychonautes du site c'est Larry et moi, Mahokiko doit venir plus tard, et Ubik le lendemain. Avec Larry on fait la connaissance de A en particulier, une fille sympa étudiante en pharma, on a de quoi causer prod .
Le son sur la scène principale n'a pas commencé, il faut attendre 23 heures. En attendant il y a le concert de Secret Vibes à 21 heures, et je suis super content de découvrir un truc qui correspond exactement à ce qui me plait comme style, bien énergique et en même tant très introspectif comme musique, du didgeridoo, de l'électro, des voix éthérées, et.. une guimbarde! Je trippe sur la guimbarde, même si je reste pas au concert. Je ne me sens pas à l'aise dans la foule qui danse, je ne me sens pas danser, je suis coincé.
Je remonte, on se prépare pour la scène. Larry a choppé sa MD, il va en refiler à A pour le soir, quant à lui il va manger un trip. Je tente de retrouver son contact pour avoir un trip, la personne vient pas, bon tant pis. On est devant la scène et il m'aide à aller m'acheter un trip, que je trouve au bout de cinq minutes. Toutes mes peurs de pas trouver de LSD de toute ma vie se dissipent d'un coup. Ah, pff, c'est facile... J'ai mon trip, un sunshine, dosé à environ 100 µg d'après le dealer. Dose standard.
Le son commence, plutôt électro, pas trop mon truc. Il est onze heures, je gobe la moitié de mon trip, comme l'a fait lui-même Larry. A (la fille) a gobé son premier para de MD. Le son est plutôt électro, pas trop mon truc, d'ailleurs pas grand-monde a aimé. Enfin, c'est le début, ça doit être soft, bon très bien. Mes jambes fatiguent, je suis crevé du voyage, je suis crevé, l'acide monte pas, alors au bout de 20 minutes je gobe la deuxième moitié de mon trip. Larry fait pareil, et A prend son deuxième para. Elle tient absolument à rester avec nous, elle nous le dit, on est flatté. Il fait froid, elle va chercher son manteau dans sa tente, et on la voit plus de la nuit (finalement elle s'est réveillée le lendemain dans sa tente sans souvenirs autres que de vagues visions...)
J'en ai marre de danser, d'ailleurs je suis crevé, j'ai pas envie, je suis toujours aussi coincé, je sens pas la musique, je suis pas à ma place. Avec Larry on va se poser près des arbres, puis il retourne danser. J'en ai marre de tout ça, je fait mon chemin vers le camping, je veux dormir, d'ailleurs il pleut à verse. A chaque pas que je fait je sens ma motivation changer, après tout ma tente doit être pourrie et trempée, c'est pas cool, je vais vraiment dormir? Ah, non, je veux pas rester. Bref, ça monte et je m'en rends pas compte.
Chaque pas que je fait vers le camping est très lent, c'est amusant comme je marche lentement et posément. J'arrive à la tente, effectivement démontée, impossible de la remettre bien, d'ailleurs elle est tellement petite que je m'imagine pas dormir dedans sous la pluie, je toucherai la toile, il y a pas de double toit, alors laissez tomber quoi. Je sens la panique qui monte, j'ai pas envie de passer la nuit à pas dormir, et sous la pluie. Je vais voir un groupe de gars qui sont au sec, ils ont tendu une grande bâche au-dessus de leurs tentes.
- Les gars, j'ai un problème, je crois que je fait un bad, là, j'ai gobé un buvard, je le sens pas mais là ma tente...
- Ah, bah, laisse venir, tu va voir, laisse-le monter, tu vas passer une bonne soirée...
- Non, je veux dire, ma tente est trempée et je veux dormir.
- Tu vas pas dormir...
- Je veux me coucher, là, je suis trempé, je me sens pas bien.
- Bon, on va t'aider.
Et ils m'aident à tirer ma tente. Il m'est difficile d'expliquer mon cas, de dire que mon matelas je veux le sortir, que çi et ça... Ils sont supers gentils avec moi, m'aident à caler mon bon gros matelas gonflé à l'endroit le plus sec, je me change avec des trucs sec, ils me passent une couverture... L'un d'entre eux est particulièrement sympa, il me parle tout le temps, à me dire: "Mais oui, t'es au sec, bonhomme, regarde, met ton pyjama, là, il est sec. Et là, t'as chaud? Mais oui t'as chaud. Regarde, il pleut pas, là, t'es tranquille." Je passe mon temps à pessimister (le terme est nouveau), et le gars m'optimistise à fond. Finalement je suis au chaud dans mon duvet au sec, je suis sauvé. Je suis reconnaissant comme pas possible à ces gars qui gèrent à mort. Il pleut toujours, ils se demandent si ils vont en face du son, sont pas d'accord. Ils se moquent gentilment de moi, je me sens en sécurité. Je dors pas, ceci dit.
Et puis... et puis mon matelas tangue drôlement, il bouge vraiment, mais en plus je sait pas quand c'est moi ou quand c'est un autre qui se met dessus ou quoi... je sens comme une chaleur qui monte, et puis, l'intérieur de mon duvet se met à se colorer, il y a quelques lignes fluos façons néons, très discret, mais là c'est sûr: "Hé, les gars, ça monte!" "Aaaahhhh bah tu vois! Bientôt tu vas ressortir, tu vois!" "Nan je suis trop bien ici!"
Les gars finissent par partir devant le son. Mon haleine chaude devient orange, une coulée orange qui réchauffe mes mains. Le son de la scène on l'entend d'ici, il a changé, maintenant c'est une bonne trance, une vraie machine à laver. Badabam badabam badabam badabam trrrrrrzzzzzzzzzz BAM BAM BAM BAM tsBAM tsBAM et ainsi de suite. Le son pusle, et je le voit. C'est un rubiks' cube blanc qui se transforme en sphère, puis en cube à nouveau, il est dans un univers éthéré, blanc, il est blanc, il est pur, il est puissant.
Le son est un menhir au centre d'une plaine grise, et les rayons qui en sortent irradient le monde d'énergie. C'est la source de tout, de vie, de puissance, de sens, de création, c'est le centre du monde, c'est Dieu.
Dix mille spirales s'ouvrent et se referment. Des mondes sont créés, de vraies fractales, des beaux mandalas comme il faut. Pas super nets non plus, mais bien là.
Tout ce que je savait du LSD se trouve confirmé d'un bloc, plus la propre expérience. Non seulement le LSD fait monter du matériel inconscient à la surface, mais en fait il fait fonctionner l'inconscient de manière consciente. C'est tout le potentiel du cerveau qui s'affiche d'un coup. Toutes les couches de la conscience fonctionnent ensemble, toutes en même temps, une même pensée se décline de plusieurs manières. Un exemple avec un image:
Couche consciente: un homme en agresse un autre par passion
Couche inconsciente animale: une fourmi en attaque une autre fourmi pour défendre sa tribu
Couche de l'inconscient collectif: un Dieu de l'Olympe en punit un autre pour quelque faute commise, une scène fondamentale du genre Oedipe.
Et toutes ces pensées ne font qu'une, sont la même substance, et surtout: elles ont un sens.
Le DXM m'avait foutu la conscience en vrac, et ne donnait pas de réponse substantielle à tout son bordel. J'en avait gardé de mauvais souvenirs. Le LSD a tout balayé d'un seul coup: OUI il y a du sens dans la création, dans l'existence, dans la pensée. C'est le grand OUI de Dieu, c'est la confirmation de tout ce en quoi je crois, c'est le sentiment d'appartenir à quelque chose de plus grand, de voir le fonctionnement du monde et de l'aimer plus grâce à ça. Du sens, du SENS!
Il faut que j'appelle mon pote Zoulou, il sait que je suis là. Il est 2h30 je crois, ou 3h.
Stylo: Hé, salut.
Zoulou: T'es sous LSD?
Je me marre.
- Ouais, à fond, ouais... haha.
- Classe. (Je sens que Zoulou est envieux)
- Mec, il faut que t'essaye ça (au moment où j'écrit Zoulou teste les champis là). C'est un truc de ouf. Ce truc contient le pouvoir de dominer des empires.
- Faudrait que tu t'enregistre parler, c'est assez spécial.
- C'est toute la conscience d'un seul coup, tu vois, toutes les images qui disent mieux que les mots.
- Et tu fais quoi là?
- Là je suis au chaud dans mon duvet, mais je vais partir danser, il pleut plus. T'entends pas le son?
- Non. Il est bien?
- Putain, une vraie machine à laver qui burine, mec. Ce son nous encule!
Zoulou se marre.
- Nan vraiment, je te jure! On en redemande!
- Bon, allez, amuse-toi bien.
Je m'habille, non sans difficulté (la tente n'est plus qu'un baluchon informe maintenant). J'enfile un bermuda par-dessus mon pyjama, plus mes pompes (des chaussures de sécu). Maintenant j'ai l'air parfaitement ridicule, je suis un vrai teufeur drogué et décalqué.
En chemin vers le son je passe au stand de RDR qui est aussi un chill-out et une station d'urgence pour bad-trippés.
- Salut, j'ai gobé de l'acide il y a quatres heures, là je voudrais danser, je me sens bien, vous en pensez quoi?
- Bah, amuse-toi! Vas-y!
On a causé plus que ça bien sûr. Les gars étaient vraiment super sympas.
Je vais devant le son. Je me cale au milieux des danseurs, et je reste sans bouger pendant... allez, pendant 20 secondes. Je me prends du son bien brutal plein les oreilles, de la lumière plein les yeux, je ne bouge pas, et là... BAAAAAAMM c'est partit je bouge les bras je bouge les jambes tout bouge ça s'arrête pas c'est fluide ça coule ça passe ça passe ça fluxe les mains les pieds les oreilles les yeux la zique tout est un seul je suis la musique la musique c'est moi ça coule ça coule ça coule. Baaaaaaaaammmmmmm. Je regarde mes mains qui s'enroulent dans la lumière stroboscopique et je me dit: "Je suis en train de vivre le LSD". C'est tout ce que je me dit.
Je danse comme ça un peu, et puis j'ai vu ce que c'était. C'est ça et pas plus, c'est pas pour ça que je voulait prendre du LSD. A ce moment précis j'ai arrêté de danser et je n'ai plus eu de motivation de rester au Hadra.
Je repasse à la RDR, je leurs demande pourquoi, ce qu'ils cherchent avec la drogue, pourquoi juste danser, est-ce qu'il y a des teuffeurs qui font de l'introspection? On cause du LSD comme outil de raprochement de soi, et je vis cette conversation sur tous les niveaux de conscience à la fois. Ces gars sont en paix avec eux-mêmes, ils savent de quoi ils parlent, ils ont vécu ce qu'il faut, je comprends tout ce qu'ils disent et même au-delà, je comprends qu'on est relié profondément, on est tous enfants de Dieu, ouais, ouais, on dit ça au catéchisme, et ben là je l'ai vécu!
Je retourne à mon matelas, je me cale au chaud et je continue à tripper. Des mondes s'explient, se déplient, j'admire tout sans pouvoir le comprendre avec l'intellect, du coup j'ai tout oublié, c'est au-dessus de mon niveau de conscience. Régulièrement je dois sortir pisser, c'est un défi de sortir et rentrer dans mon duvet, la prochaine fois que je trippe, pas dans ces conditions s'il vous plaît.
Le jour arrive et le ciel bleu est électrique, plein de tension colorée arc-en-ciel. Je sors me promener, il est 5h30. Je me ballade sans trop de motivation. Maintenant je suis branché sur le son. Même si ça redescend, je suis toujours connecté sur la machine à laver, j'ai appris à bouger comme il faut, je me suis décoincé et c'est bon.
Par contre j'ai vu la tête que font les autres, ils sont venus pour ça, ils sont tous complètement trippés et ils profitent du son. Ils dansent pas vraiment, ils bougent juste ce qu'il faut pour sentir la musique en eux, et ils profitent. Leurs visages sont glauques, glauques, et je fait partie d'eux maintenant! Je les déteste, je me déteste, je suis plus qu'un type perché comme eux, un déchet complètement trippé qui a remplacé ses valeurs et sa foi par du LSD et de la musique. Un gros n'importe quoi sans queue ni tête.
Je vois Larry vite fait, il est 8 heures et je projette tout mon dégoût de moi sur lui, je lui dit "on est tous complètement trippé, y'a rien de psychonautique là-dedans", et caetera. Je lui fait du mal, je le sent. Il se défend bien, me fait remarquer ma malhonnêteté que je reconnais en face de lui. Mieux vaux m'éloigner alors.
12h. Quelque chose ne va pas, décidément. Je monte plus haut sur la montagne, là où je peux être seul. Conversation avec l'enfant intérieur.
L'enfant s'est mit à chialer comme pas possible: "Dieu, pardonne-moi, je me suis perdu, j'ai été vaniteux, je voulait faire l'expérience de toi, et tu as été un son brutal"
Moi: "Bon, ça va, Stylo, c'est moi, j'ai pas pris la drogue comme il fallait, sans te laisser dormir..."
L'enfant: "C'est vrai, je voulait dormir, et tu as pris la drogue. Maintenant on est crevé, et le son s'arrête pas. Mais j'en ai assez de la drogue. Je n'en veux plus, je ne veux pas faire comme les autres, je veux dormir en paix. Je les hais tous! Je hais leurs visages laids! Je me déteste car je suis comme eux! Dieu, pardonne-moi! Vanité des vanité, tout est vanité! Dieu, tu m'aimes?"
La réponse était claire. Dieu t'aime, Stylo, Dieu est là. Dieu est là! Dieu m'aime! J'ai pleuré, de soulagement cette fois, l'amour-propre revenait, et c'était meilleur que le LSD.
Je retrouve Larry et me fait pardonner de l'avoir fait bader pour mes problèmes, il est super cool: "Tu t'en es rendu compte déjà sur le coup alors c'est pas grave". En tout cas je suis content d'avoir retrouvé la joie.
Je me suis balladé un peu, puis j'ai rencontré Maho et Ubik, on a bien causé à trois avec Ubik et Larry, et puis je leurs ai dit que je me barrait, j'avait eu ma dose.
Je me suis acheté cinq trips pour moi, j'ai fait mes bagages, on s'est posé vite fait devant le son, histoire pour moi d'en bouffer une dernière fois, et puis je suis partit. L'enfant intérieur veut dormir, il ne veut plus de drogue. Pourquoi je serai resté? Impossible de dormir avec le son, et je me serai ennuyé.
Arrivé en ville, je me couche à l'auberge à 19h. A 21h je me réveille EN PLEIN BAD. Putaiiiiiiiinnn qu'est-ce que c'est que ce bordel! Je me suis jamais senti aussi mal de toute ma vie! Un putain de je sais pas quoi, un gros néant de souffrance brute. Je panique pendant un temps, je me dit que je vais devoir appeller des secours et que ma mère sera au courant, l'horreur, qu'est-ce que mon fils fout à Grenoble alors qu'il habite en Loire-Atlantique? Et en bad de LSD? Mon Dieu il va rester psychotique! Mon Dieu, vais-je rester psychotique?
Je me défends. Je me relaxe, ferme les yeux, respire bien comme il faut, et j'ammène les images. Le soleil, archétype divin. Le bad s'en va lentement comme de la brume au soleil. Je veux dormir à nouveau. Le bad revient aussi sec. Tout ça c'est comme sous trip, t'as une idée et elle se concrétise de suite. T'y crois, ça existe. T'y crois plus, ça existe plus.
Une nouvelle détente, une nouvelle image, que je fait durer plus longtemps. Mon âme est sur un bateau qui vogue sur des eaux calmes, vers le soleil, vers Dieu. Je tient l'image, je l'entretient, elle reste, et le bad s'en va complètement. Je me rendors en cinq minutes.
Ce matin je me réveille content d'avoir dormi, en pleine forme psychique, je prends le train et j'arrive ici. Dans le train j'ai écrit une longue lettre à ma psy (certains morceaux du TR en viennent), j'ai fait le point. Arrivé chez moi, au lieu de tout ranger, de finir ma lettre, je me met devant un film. Une heure plus tard, un bad léger qui revient, sauce dépression, c'est normal! Merde merde. Je joue de la guitare, je pleure, je regrette tout ce que j'ai fait. Puis je parle avec l'enfant intérieur qui me rappelle qu'il a sommeil.
Je me couche, le bad est plus vraiment là, mais je dors pas.
Bon, OK, gamin qu'est-ce que tu veux?
L'enfant intérieur: "Je veux une chambre rangée pour me sentir à l'aise, et j'ai faim."
Très bien, très bien. Je me mets à ranger ma chambre, et ce genre d'action c'est juste énorme pour se sentir bien. J'entend de la musique, et je me rends compte que c'est la soirée d'anniv de ma voisine! Je passe chez elle et je me trouve dans l'euphorie, je dit bonjour à tout le monde et je danse sur le hip-hop comme le LSD m'a appris à le faire sur de la goa. Ca les fait marrer, je me sent bien.
Je rentre quand même, je finit de ranger ma chambre, et là j'écrit le TR, j'ai mangé, tout va bien, j'ai juste sommeil.
En conclusion, un premier trip dur, moins pour la substance que pour le set&setting qui m'a éprouvé moralement. La prochaine fois je fait ça bien chez moi, dose plus forte, je veux passez toutes les étapes de mort et de renaissance, avec un sitter ce serait mieux, sinon indispensable. Mais pas de sitôt, ohhhh non! J'ai eu ma dose, je veux laisser tout ça décanter. Les buvards je peux les garder dans une petite pochette plastique au frigo, ou il vaut mieux du papier d'alu?
EDIT: Et ce qui a changé aussi c'est que maintenant je suis obligé d'écouter plus l'enfant intérieur, sinon je pars en sucette. D'un autre côté, c'est devenu plus facile de faire ça, vu qu'on a été fusionnés artificiellement pendant le trip, c'est plus facile d'être honnête avec lui, c'est plus facile pour lui de se confier à moi.
Et puis maintenant je sais danser, hahaaa!!!