Tridimensionnel
Cheval théorique
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Bonjour et bonsoir !
Ces temps-ci j’entends beaucoup parler de philosophies, de pensées et de théories bâties sur le même schéma. Je ne citerai pas les références de ces théories, d’abord parce qu’elles trouveront sûrement des échos dans votre propre culture, ensuite parce que ce sont des choses dont j’ai entendu parler, au fil de discussion ou de lectures parallèles, et non que j’ai étudié en détail ou au moins précisément, en tout cas depuis de nombreuses années.
Ce schéma est donc le suivant : la vie [humaine – tout court] est vaine. Toute tentative d’y donner un sens est une fuite : fuite de cet état désagréable qu’on appelle l’angoisse ou l’ennui. Ainsi, nous faisons preuve de constante mauvaise foi envers la réalité métaphysique de l’humain en cherchant à nous divertir : que ce soit par la musique, la fête, le drogues, les relations amicale/amoureuses/haineuses, la générosité, le grignotage, internet, [insérer toute activité possible et imaginable].
Dans ses formes les plus poussées, cette vision postule que l’activité-même de rationnaliser ce mal-être – comme je suis en train de le faire – est une forme de mauvaise foi, de fuite et de divertissement.
Tout d’abord, j’ai une vision des conceptions humaines comme n’étant pas fondées sur la raison. C’est-à-dire : je pense que nous bâtissons des théories à l’aide de notre raison, mais qu’elles reposent elles-mêmes sur quelques axiomes qui, eux, n’ont aucune justification, sinon le sentiment de leur auteur.
Ainsi, l’un des axiomes de la théorie présentée plus haut est, selon moi : que le sentiment d’angoisse, d’ennui, de non-sens ou whatever, est primaire, et que les états non-angoissés, non-ennuyés, sont secondaires.
Que l’angoisse est la réalité, et le bonheur un artifice.
Que l’ennui est la vérité, et la joie un paravent.
Il en découle très naturellement tout ce que j’ai exposé.
Cet axiome ne peut pas être vérifié, il ne peut non plus être falsifié, il ne relève donc pas de la science. Il est relatif à la croyance de chacun et une fois énoncé, la discussion s’arrête ou devient un dialogue de faits, où l’on expose son sentiment sans plus argumenter.
Je voudrais proposer ici un renversement de l’axiome :
Les états de joie, d’amusement, de haine, de distraction, bref de non-angoisse, non-ennui, sont primaires. Les états d’angoisse et d’ennui sont secondaires.
Le bonheur est la réalité, et l’angoisse un artifice.
La joie est la réalité, et l’ennui un paravent.
Ce qu’il en découle : nous sommes faits pour agir, pour être actif dans notre vie, pour trouver ce qui nous fait du bien, pour construire l’environnement qui nous convient, pour réagir à ce qui nous entoure et exprimer nos émotions, etc. C’est le sens de notre vie. En tant qu’être vivant, nous avons non seulement à survivre, mais à organiser notre monde à notre avantage (et c’est bien ce que nous avons fait jusqu’ici).
L’angoisse et l’ennui sont des éperons existentiaux pour nous rappeler à l’ordre quand nous oublions d’être vivants.
Ainsi, lorsqu’on ne fait rien l’on s’ennuie, et alors on se met à grignoter pour faire des gestes & obtenir une petite satisfaction. C’est bon, on est vivant.
Lorsqu’on est empêché d’agir on angoisse, et alors on se tape la tête contre les murs, ou l’on écrit de la poésie. C’est bon, on est vivant.
Cet axiome, comme le précédent, ne peut être démontré, n’est pas falsifiable (même si je pense que le bon sens le valide un peu plus que le précédent). Il est le fruit d’une croyance, d’un élan que l’on a ou pas.
je voudrais ajouter que pour le tenant de l'axiome n°1, celui qui vit selon le n°2 est un imbécile ou un insensé, puisqu'il confond le divertissement et le sens ("ah, les normies qui dansent sur du David Guetta!").
Tandis que pour le tenant de l'axiome n°2, celui qui vit selon le n°1 n'est pas loin de la folie, puisqu'il prend le signal d'alarme d'un égarement pour le fin du fond de la métaphysique.
Voilà, je n’ai pas de thèse particulière à vous proposer. Je voulais juste partager cette réflexion qui m’est venue aujourd’hui.
Ces temps-ci j’entends beaucoup parler de philosophies, de pensées et de théories bâties sur le même schéma. Je ne citerai pas les références de ces théories, d’abord parce qu’elles trouveront sûrement des échos dans votre propre culture, ensuite parce que ce sont des choses dont j’ai entendu parler, au fil de discussion ou de lectures parallèles, et non que j’ai étudié en détail ou au moins précisément, en tout cas depuis de nombreuses années.
Ce schéma est donc le suivant : la vie [humaine – tout court] est vaine. Toute tentative d’y donner un sens est une fuite : fuite de cet état désagréable qu’on appelle l’angoisse ou l’ennui. Ainsi, nous faisons preuve de constante mauvaise foi envers la réalité métaphysique de l’humain en cherchant à nous divertir : que ce soit par la musique, la fête, le drogues, les relations amicale/amoureuses/haineuses, la générosité, le grignotage, internet, [insérer toute activité possible et imaginable].
Dans ses formes les plus poussées, cette vision postule que l’activité-même de rationnaliser ce mal-être – comme je suis en train de le faire – est une forme de mauvaise foi, de fuite et de divertissement.
Tout d’abord, j’ai une vision des conceptions humaines comme n’étant pas fondées sur la raison. C’est-à-dire : je pense que nous bâtissons des théories à l’aide de notre raison, mais qu’elles reposent elles-mêmes sur quelques axiomes qui, eux, n’ont aucune justification, sinon le sentiment de leur auteur.
Ainsi, l’un des axiomes de la théorie présentée plus haut est, selon moi : que le sentiment d’angoisse, d’ennui, de non-sens ou whatever, est primaire, et que les états non-angoissés, non-ennuyés, sont secondaires.
Que l’angoisse est la réalité, et le bonheur un artifice.
Que l’ennui est la vérité, et la joie un paravent.
Il en découle très naturellement tout ce que j’ai exposé.
Cet axiome ne peut pas être vérifié, il ne peut non plus être falsifié, il ne relève donc pas de la science. Il est relatif à la croyance de chacun et une fois énoncé, la discussion s’arrête ou devient un dialogue de faits, où l’on expose son sentiment sans plus argumenter.
Je voudrais proposer ici un renversement de l’axiome :
Les états de joie, d’amusement, de haine, de distraction, bref de non-angoisse, non-ennui, sont primaires. Les états d’angoisse et d’ennui sont secondaires.
Le bonheur est la réalité, et l’angoisse un artifice.
La joie est la réalité, et l’ennui un paravent.
Ce qu’il en découle : nous sommes faits pour agir, pour être actif dans notre vie, pour trouver ce qui nous fait du bien, pour construire l’environnement qui nous convient, pour réagir à ce qui nous entoure et exprimer nos émotions, etc. C’est le sens de notre vie. En tant qu’être vivant, nous avons non seulement à survivre, mais à organiser notre monde à notre avantage (et c’est bien ce que nous avons fait jusqu’ici).
L’angoisse et l’ennui sont des éperons existentiaux pour nous rappeler à l’ordre quand nous oublions d’être vivants.
Ainsi, lorsqu’on ne fait rien l’on s’ennuie, et alors on se met à grignoter pour faire des gestes & obtenir une petite satisfaction. C’est bon, on est vivant.
Lorsqu’on est empêché d’agir on angoisse, et alors on se tape la tête contre les murs, ou l’on écrit de la poésie. C’est bon, on est vivant.
Cet axiome, comme le précédent, ne peut être démontré, n’est pas falsifiable (même si je pense que le bon sens le valide un peu plus que le précédent). Il est le fruit d’une croyance, d’un élan que l’on a ou pas.
je voudrais ajouter que pour le tenant de l'axiome n°1, celui qui vit selon le n°2 est un imbécile ou un insensé, puisqu'il confond le divertissement et le sens ("ah, les normies qui dansent sur du David Guetta!").
Tandis que pour le tenant de l'axiome n°2, celui qui vit selon le n°1 n'est pas loin de la folie, puisqu'il prend le signal d'alarme d'un égarement pour le fin du fond de la métaphysique.
Voilà, je n’ai pas de thèse particulière à vous proposer. Je voulais juste partager cette réflexion qui m’est venue aujourd’hui.