metabolisma_absorba
Matrice Périnatale
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Cet aprèm j'ai testé une white widow fraîchement reçue la veille, et j'avoue avoir été assez décontenancé par ce qu'il s'est passé.
J'ai pas mal sous estimé ma weed, à 14h j'ai pris une bonne grosse douille en me disant que ça passerait super tranquille. J'y allais plus dans l'idée de décompresser... surtout pas pour triper. J'attendais pas grand chose de plus qu'un peu de sédation, de bien être physique pour passer un peu l'aprèm. Mais rien de plus.
Au début je me dis ça va, la weed est super douce. Alors il se passe peut être 10 minutes comme ça, puis HOP, d'un coup un gros kick. Ca part du bas de mon corps pour monter jusqu'à mon crâne, une vague ascendante électrique et chaude, sur-puissante en intensité. Le genre qui ne prévient pas avant d'arriver. J'ai jamais expérimenté de flash, mais alors là, réellement, ça n'était pas qu'une simple montée, c'était beaucoup plus que ça. Je me sens comme dissocié, sur plusieurs points ça me faisait penser à la kétamine et le dxm... en BEAUCOUP plus intense. Mon headspace est d'abord extrêmement lucide, c'est à dire que je sens cet espèce de dissociation, ça rush, mais mon esprit pense clairement, je peux articuler, et je perçois mon environnement de manière sereine, normale. Je suis pas hilare ni quoi que ce soit, mon humeur n'est pas anormale, pas d'euphorie incontrôlée, je suis presque "sobre" mentalement. Je me concentre sur le body high, j'ai une attention totale pour le développement des effets, je voudrais pas que ça soit trop submergeant. Le rush prend fin et les effets sont stabilisés. Je peux commencer à explorer l'état dans lequel je suis, qui se fait bien plus psychédélique.
Visuellement, ma vision est bombée. Je suis dans ma chambre, j'ai les stores qui laissent un peu de lumière rentrer, l'atmosphère à l'intérieur est un peu sombre et bleutée. L'headspace se fait de plus en plus méditatif, clairement psychédélique. J'ai des pensées assez métaphysiques, liées notamment au réel. Petite revanche sur mon dernier trip de DXM qui s'est très mal passé : je résous certaines impasses dans lesquelles j'étais tombées. Je prends conscience enfin, qu'effectivement, chaque fait, chaque chose perceptible existe belle et bien en dehors de moi même, de sorte que l'existence d'un son par exemple, précède ma perception. En fait les objets perceptibles ne sont plus existants par ce que je les sens, mais préexistent et persistent en dehors de moi, par delà mes sens. C'est compliqué de l'exprimer aussi clairement et parfaitement que ça m'est apparu sur l'instant. Mais un de mes grands questionnements depuis longtemps (et qui est à l'origine, en partie, de mes divers troubles de déréalisation) c'est l'existence réelle des objets sensibles, en dehors de ma perception. Cet objet que je perçois a-t-il une quelconque réalité indépendante de mes sens et mon intellect ? Existe-il en dehors de ma perception ? En un éclair ce doute s'est dissipé.
Parfois j'ai quelques rires spontanés, des rires sans raison, porté sur rien de particulier. J'ai cependant des spasmes réguliers au niveau de la jambe, c'est désagréable. Je vois qu'ils ne se dissipent pas peu importe comment je suis assis, je garde un oeil dessus tout en m'imprégnant de mes pensées et mes joies. Mes pensées sont incroyablement absorbantes, j'en oublie totalement mon environnement, je me fige, et me perds totalement dans ma pensée. Le fil de ma pensée est lent, mais les pensées éclatantes, lumineuses, comme si elles transparaissaient sans filtre, pleinement immédiates, non parasitées, sans aucune confusion. Mes pensées ne fusent pas forcément tant que ça, mais elles sont qualitativement riches et très vivantes. Par ma pensée, j'atteins à de multiples reprises un état absolument ineffable, comme si j'atteignais l'endroit très précis où les mots finissent. C'était quelque chose de presque mystique.
Je me suis lancer l'album Trilogie de la mort de Éliane Radigue, je me mets le deuxième morceau (
), le morceau débute, et j'entre comme dans un tombeau ou une cathédrale. Ce morceau dure 50 minutes, je vois pas le temps passé. Les sons ont une richesse infinitésimale. Il y a une dissipation complète des barrières qui séparent l'oeuvre sonore, mon écoute de l'oeuvre, les sons de mon environnement. Tous sont un, il ne s'agit plus que d'une relation pure entre moi et le Sonore. La limite entre ce qui est causé par les bruits dehors (j'ai la porte du balcon ouverte), de ma chambre (le ventilo de l'ordinateur assez bruyant), de l'oeuvre de Radigue, ou même de mes acouphènes, s'efface totalement. Je vois visuellement les ondes sonores, ses ondulations, je sens physiquement ces ondulations, mes sens semblent se fonder les uns dans les autres, la sensation devient unie, les frontières entres chaque sens s'effacent. Après la fin du morceau je change d'album. Lors du moment où la musique est stoppée, j'entends ces ondulations sonores toujours, elles persistent et ne faiblissent pas ! Et je m'étonne que ce son n'est que très peu différent, en aspect comme en intensité, de ce que j'entendais dans le morceau de Radigue lui-même ! Quelle était dans cette expérience sonore, la part due à la musique d'Éliane Radigue, et la mienne ? C'est comme ci main dans la main, moi et l'oeuvre nous interagissions. Mon oreille perçoit autant quelle est créatrice. La distinction entre l'artiste et l'auditeur s'annule, je suis autant acteur qu'auditeur.
Je choisis donc un nouvel album, c'est Paysages planétaires d'Henri Pousseur (
). Incroyable, je reconnais ces ondulations que je percevais dans la musique de Radigue et qui persistait après. Je vogue au travers de ces paysages planétaires, l'atmosphère globale est très chamanique. Au fil de l'album, et à certains passages très tribaux, ça commence à devenir beaucoup plus visuel, je rentre dans des états de transe assez particuliers, je m'y laisse aller en fermant les yeux, je vois comme des espèces d'orbes, des motifs lumineux très rapides, clignotant, tournoyant. J'ai aussi beaucoup de floaters. Je vois des paysages, où je me sens comme présent physiquement, ils apparaissent malheureusement que trop furtivement, puis des fractales colorées. Je rouvre mes yeux.
Pendant tout ce temps, les spasme que j'ai évoqués ne se sont pas arrêtés. Au contraire ils se sont fait plus réguliers, nombreux et intenses. Non seulement j'en ai dans les jambes, mais maintenant ça gagne aussi le haut de mon corps, mes bras, mon torse, mon cou... J'essaie de faire attention à ça, de maîtriser au maximum, ne pas trop me laisser aller. J'avais peur de faire une crise d'épilepsie (et je pense que c'était réellement un début d'épilepsie, pourtant je n'y suis pas sujet). Mes pensées restent toujours aussi claires et absorbantes. Les effets commence à devenir de plus en plus sédatifs, mais d'une manière très particulière. C'est pas réellement une envie de dormir, mais mes paupières restent très difficilement ouvertes. Pourtant malgré cette sédation j'ai l'esprit toujours lucide. Et il s'en suit, qu'en laissant mes yeux fermés, je rêve éveillé. J'essaie du mieux que je peux de rester les yeux ouverts cependant, par envie de garder le contrôle sur tout ça.
Les spasmes baissent en intensité. Je passe quelque temps comme ça à alterner entre yeux ouverts et fermés, la sédation est toujours plus forte, mais je reste très actif mentalement. Je décide de m'allonger quelque temps, je vogue entre rêve et éveil.
Je me lève après 20 minutes peut être. Je vais me prendre un café. Lorsque je bouge j'ai une bonne maîtrise de mon corps, j'ai une bonne énergie, je suis en pleine forme. Mais il suffit que je me pose une dizaine de seconde pour repartir dans cet état quasi dissociatif, onirique et psyché. Debout, cela dit, je reste toujours autant absorbé par mes pensées. Je bois mon café devant l'ordi histoire de me réveiller un peu. J'ouvre mes stores en grand, la pièce est lumineuse. Je suis tellement bien, je me sens tellement heureux. J'ai un sentiment de complétude, d'union avec l'univers. J'ai toujours ces rires spontanés, pendant tout le long ils ne cessaient pas d'arriver, toutes les 5 à 10 minutes. A chaque fois c'est un grand rire de joie.
Ca fait maintenant près de 3 heures que je trip ! Je redescends tranquillement et je passe une très bonne journée.
Bref, c'était très clairement une expérience psychédélique. Réellement inattendue en tout cas, et au vu de mon dernier trip de dxm quasi traumatique, je me sens plutôt heureux d'avoir vécu une expérience aussi positive. Certes parsemée de doutes et d'appréhensions, mais globalement j'ai eu un bon contrôle et j'ai réussi à rester positif sans me laisser déstabiliser et partir en bad. Ce qui m'étonne, c'est que c'est finalement bien plus intense et profond que mon trip à la kétamine, qui jusque là était mon trip le plus mémorable. Et tout ça avec une simple weed !
J'ai pas mal sous estimé ma weed, à 14h j'ai pris une bonne grosse douille en me disant que ça passerait super tranquille. J'y allais plus dans l'idée de décompresser... surtout pas pour triper. J'attendais pas grand chose de plus qu'un peu de sédation, de bien être physique pour passer un peu l'aprèm. Mais rien de plus.
Au début je me dis ça va, la weed est super douce. Alors il se passe peut être 10 minutes comme ça, puis HOP, d'un coup un gros kick. Ca part du bas de mon corps pour monter jusqu'à mon crâne, une vague ascendante électrique et chaude, sur-puissante en intensité. Le genre qui ne prévient pas avant d'arriver. J'ai jamais expérimenté de flash, mais alors là, réellement, ça n'était pas qu'une simple montée, c'était beaucoup plus que ça. Je me sens comme dissocié, sur plusieurs points ça me faisait penser à la kétamine et le dxm... en BEAUCOUP plus intense. Mon headspace est d'abord extrêmement lucide, c'est à dire que je sens cet espèce de dissociation, ça rush, mais mon esprit pense clairement, je peux articuler, et je perçois mon environnement de manière sereine, normale. Je suis pas hilare ni quoi que ce soit, mon humeur n'est pas anormale, pas d'euphorie incontrôlée, je suis presque "sobre" mentalement. Je me concentre sur le body high, j'ai une attention totale pour le développement des effets, je voudrais pas que ça soit trop submergeant. Le rush prend fin et les effets sont stabilisés. Je peux commencer à explorer l'état dans lequel je suis, qui se fait bien plus psychédélique.
Visuellement, ma vision est bombée. Je suis dans ma chambre, j'ai les stores qui laissent un peu de lumière rentrer, l'atmosphère à l'intérieur est un peu sombre et bleutée. L'headspace se fait de plus en plus méditatif, clairement psychédélique. J'ai des pensées assez métaphysiques, liées notamment au réel. Petite revanche sur mon dernier trip de DXM qui s'est très mal passé : je résous certaines impasses dans lesquelles j'étais tombées. Je prends conscience enfin, qu'effectivement, chaque fait, chaque chose perceptible existe belle et bien en dehors de moi même, de sorte que l'existence d'un son par exemple, précède ma perception. En fait les objets perceptibles ne sont plus existants par ce que je les sens, mais préexistent et persistent en dehors de moi, par delà mes sens. C'est compliqué de l'exprimer aussi clairement et parfaitement que ça m'est apparu sur l'instant. Mais un de mes grands questionnements depuis longtemps (et qui est à l'origine, en partie, de mes divers troubles de déréalisation) c'est l'existence réelle des objets sensibles, en dehors de ma perception. Cet objet que je perçois a-t-il une quelconque réalité indépendante de mes sens et mon intellect ? Existe-il en dehors de ma perception ? En un éclair ce doute s'est dissipé.
Parfois j'ai quelques rires spontanés, des rires sans raison, porté sur rien de particulier. J'ai cependant des spasmes réguliers au niveau de la jambe, c'est désagréable. Je vois qu'ils ne se dissipent pas peu importe comment je suis assis, je garde un oeil dessus tout en m'imprégnant de mes pensées et mes joies. Mes pensées sont incroyablement absorbantes, j'en oublie totalement mon environnement, je me fige, et me perds totalement dans ma pensée. Le fil de ma pensée est lent, mais les pensées éclatantes, lumineuses, comme si elles transparaissaient sans filtre, pleinement immédiates, non parasitées, sans aucune confusion. Mes pensées ne fusent pas forcément tant que ça, mais elles sont qualitativement riches et très vivantes. Par ma pensée, j'atteins à de multiples reprises un état absolument ineffable, comme si j'atteignais l'endroit très précis où les mots finissent. C'était quelque chose de presque mystique.
Je me suis lancer l'album Trilogie de la mort de Éliane Radigue, je me mets le deuxième morceau (
Je choisis donc un nouvel album, c'est Paysages planétaires d'Henri Pousseur (
Pendant tout ce temps, les spasme que j'ai évoqués ne se sont pas arrêtés. Au contraire ils se sont fait plus réguliers, nombreux et intenses. Non seulement j'en ai dans les jambes, mais maintenant ça gagne aussi le haut de mon corps, mes bras, mon torse, mon cou... J'essaie de faire attention à ça, de maîtriser au maximum, ne pas trop me laisser aller. J'avais peur de faire une crise d'épilepsie (et je pense que c'était réellement un début d'épilepsie, pourtant je n'y suis pas sujet). Mes pensées restent toujours aussi claires et absorbantes. Les effets commence à devenir de plus en plus sédatifs, mais d'une manière très particulière. C'est pas réellement une envie de dormir, mais mes paupières restent très difficilement ouvertes. Pourtant malgré cette sédation j'ai l'esprit toujours lucide. Et il s'en suit, qu'en laissant mes yeux fermés, je rêve éveillé. J'essaie du mieux que je peux de rester les yeux ouverts cependant, par envie de garder le contrôle sur tout ça.
Les spasmes baissent en intensité. Je passe quelque temps comme ça à alterner entre yeux ouverts et fermés, la sédation est toujours plus forte, mais je reste très actif mentalement. Je décide de m'allonger quelque temps, je vogue entre rêve et éveil.
Je me lève après 20 minutes peut être. Je vais me prendre un café. Lorsque je bouge j'ai une bonne maîtrise de mon corps, j'ai une bonne énergie, je suis en pleine forme. Mais il suffit que je me pose une dizaine de seconde pour repartir dans cet état quasi dissociatif, onirique et psyché. Debout, cela dit, je reste toujours autant absorbé par mes pensées. Je bois mon café devant l'ordi histoire de me réveiller un peu. J'ouvre mes stores en grand, la pièce est lumineuse. Je suis tellement bien, je me sens tellement heureux. J'ai un sentiment de complétude, d'union avec l'univers. J'ai toujours ces rires spontanés, pendant tout le long ils ne cessaient pas d'arriver, toutes les 5 à 10 minutes. A chaque fois c'est un grand rire de joie.
Ca fait maintenant près de 3 heures que je trip ! Je redescends tranquillement et je passe une très bonne journée.
Bref, c'était très clairement une expérience psychédélique. Réellement inattendue en tout cas, et au vu de mon dernier trip de dxm quasi traumatique, je me sens plutôt heureux d'avoir vécu une expérience aussi positive. Certes parsemée de doutes et d'appréhensions, mais globalement j'ai eu un bon contrôle et j'ai réussi à rester positif sans me laisser déstabiliser et partir en bad. Ce qui m'étonne, c'est que c'est finalement bien plus intense et profond que mon trip à la kétamine, qui jusque là était mon trip le plus mémorable. Et tout ça avec une simple weed !