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TR MD n°1 : Ogmios

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10/9/11
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http://fr.wikipedia.org/wiki/Ogmios pour plus d'infos sur la divinité dont il est question à un moment du TR.

TR MDMA n°1 : Ogmios (10/09/11)


Résumé : Première MD assez classique en club hardtek


Dose : Un para (0,1g) d'un ami revendeur raisonnablement fiable concernant la qualité (c'est celle qu'il consomme).


Set & setting : Moyen.

Je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre avec ma MD – j'en entendais parler pour la première fois le soir même ! - , à part que ça pouvait mettre quelques heures à monter, que ça donnait envie de danser, et que c'était assez social. Me disant que ça peut agréablement agrémenter un vendredi soir festif et dansant, je prends.

Le club était un peu surpeuplé – dur de se caler dans la petite cour intérieure pour prendre l'air, et impossible d'échapper au son. J'y suis avec quatre amis qui prennent de la MD pour la première fois également. Bon son, qui sera totalement sublimé par la molécule, mais d'une qualité pas négligeable à la base.


Détail :

0h30 : Entré dans le club, je drope mon para dans les toilettes, ayant mangé un peu une heure avant. Mes amis font de même un peu plus tard.

1h : Après avoir discuté un peu et l'entrée en matière drum and bass étant finie, nous nous lançons dans le son.

1h30 : Toujours rien, mes amis pas vraiment non plus, on évoque bien entendu la possibilité qu'on nous ait vendu de la merde. Après s'être posés on repart danser.

2h : Je commence à me sentir un peu mal. Rétrospectivement, je pense que mon système digestif en état normal aurait moyennement apprécié mon agitation – il est un peu capricieux. Cela m'amène à faire un tour aux toilettes, mais au final rien ne sort.

2h30 : L'énergie commence subrepticement à monter sans que je m'en rende vraiment compte. La chaleur, elle, par contre, est très perceptible, m'amenant à finir torse nu. Je passe dans une phase asociale où toute forme d'interaction avec autrui est insupportable.

3h : Après un peu de repos, fin de la phase asociale, je réalise que la MD a monté et repars à fond dans le son.

5h : Je réussis – avec difficulté, profitant d'un changement de DJ - à m'extraire des magnifiques basses et des mélodies éthérées pour me reposer un peu avant de repartir. Pendant un moment, il m'a semblé voir un triskell bleu électrique virevolter dans un coin de mon champ de vision – et surtout, j'imaginais le dieu celte Ogmios derrière la table de mixage, ce vieux barbu rieur qui me force à danser encore et encore, enchainé par les oreilles.
Plus tard, je ferai le dessin d'une tête ridée, chauve, barbue et rieuse, au yeux fous, qui tire sa langue percée par une chaine qui s'accroche à deux immenses oreilles pourvues de membres. Celles-ci se déhanchent en s'agrippant aux cordes d'une harpe comme à des barreaux de prison.

6h : Départ du club avec un ami. Je suis un peu moins speed, l'effet entactogène commence vraiment à faire effet, mais assez faiblement et à mon insu. Bonne discussion dans le métro.

7h : J'arrive vers chez moi. Je sors de la gare et marche vingt minutes face à l'aube, l'étoile du matin et la pleine lune encore visible. L'excitation est redescendue, il n'y a qu'un suprême sentiment pas de simple bien-être mais d'harmonie profonde avec l'Univers. Je suis là où je dois être, comme je dois être, pour faire ce que je fais, et chaque fibre de mon corps sait pourquoi car il y a une raison profonde à tout cela. Il y a un sens au monde, je le connais et en fais partie.
Plus tard, quand j'endurerai les déréalisations post-DXM, je saurai que c'est exactement le sentiment inverse dont il sera question...

7h30 : Je me couche et, malgré quelques difficultés à m'endormir, décide que c'est la meilleure molécule du monde.

Les jours suivants : Période de légère déprime, fatigue et de démotivation totale (mis tout le week-end à trouver l'énergie de passer un coup de fil à un pote pour avoir une info sur mes cours du lundi). Je décide que c'est la pire molécule du monde.

Mardi matin (3ème jour après la prise) : Remontée de MD en cours alors que je n'y attends pas du tout. Chaleur extrême, impossible de me concentrer, légère angoisse. Puis, rapidement, mes questions trouvent leurs réponses, je me sens bien, mon existence me convient. Et je réalise qu'il s'agit d'une remontée.


Conclusion : Première MD somme toute classique, si on excepte la quasi-absence des effets sociaux (qui par contre seront majoritaires à la deuxième). Les avantages et les inconvénients s'impriment clairement dans mon esprit, et je me fixe un délai de sécurité d'un mois minimum – il y en aura même deux, le temps de trouver la bonne occasion.
L'effet me semble au final assez proche de l'amour – comme le dit un certain Allemand, « c'est d'abord chaud, puis froid, et au final ça fait mal »... Comme pour celui-ci, on peut être tenté d'enchainer le plus vite possible, mais ça ne fait qu'empirer le problème.


L'aurore grelottante en robe rose et verte
S'avançait lentement sur la Seine déserte,
Et le sombre Paris, en se frottant les yeux,
Empoignait ses outils, vieillard laborieux.





Et le poèmes de Tristes Psychotropiques écrit quelques semaines plus tard sur ce chemin magnifique entre la gare et chez moi (les vers en rime masculine sont en coupe épique, le e à la césure n'est pas prononcé contrairement au règles classiques) :

4) Laudes


Le soleil et la lune coloraient l'horizon,
Salués tous les deux par l'éclat d'une étoile,
Qui restait, elle seule, dans le ciel d'électron,
Irradiant la douleur de l'aurore orientale
Dont les longs doigts de rose m'ensaignaient la raison.
 
Il y a souvent peu à dire sur les dépucelages à la MD, sauf pour sermonner quelques utilisateurs imprudents à grands coups de "pas dans le pif" et de "non c'est pas conseillé d'en prendre tous les samedis" (Dieu sait qu'on aimerait :lol: ). Mais :

SoK a dit:
J'arrive vers chez moi. Je sors de la gare et marche vingt minutes face à l'aube, l'étoile du matin et la pleine lune encore visible. L'excitation est redescendue, il n'y a qu'un suprême sentiment pas de simple bien-être mais d'harmonie profonde avec l'Univers. Je suis là où je dois être, comme je dois être, pour faire ce que je fais, et chaque fibre de mon corps sait pourquoi car il y a une raison profonde à tout cela. Il y a un sens au monde, je le connais et en fais partie.
Plus tard, quand j'endurerai les déréalisations post-DXM, je saurai que c'est exactement le sentiment inverse dont il sera question...

Oui, je ressens la même chose en descente de MD bien gérée après une bonne soirée, c'est bien sûr moins cool dans les jours qui suivent mais quand la phase à donf se termine et que je commence à sentir que j'aurai des courbatures dans quelques heures il y a une certaine paix qui me remplit, la simple paix du trippé content de lui :) . Je préfère être seul d'ailleurs dans ces moments-là, pour regarder le lever du jour en marchant.

Mais le mieux c'était quand même en rentrant chez moi en tram après un candyflipping, jamais mon corps n'avait été aussi délicieusement lourd...
 
Oui, au final y'a pas grand-chose à dire, c'est bien pour ça que j'ai mis aussi longtemps à faire le TR. Au final c'est seulement par souci d'exhaustivité, et parce que j'ai un TR de MXE et de 2C-P à l'état d'ébauche pour lesquels je ne me sentais pas la force (parce que ouais, c'est quand même plus complexe à raconter).

Et donc, on est d'accord, le meilleur moment c'est quand les effets se finissent, tout seul. Ou alors ça concerne que les gens qui écoutent du black metal ? :lol:
 
Je dirais pas que c'est le meilleur moment, y a quand même peu de choses que j'aime autant que sentir que ça monte à 200 km/h, quand le cerveau dit "bin mon con, tu la voulais ton explosion de séroto, tu vas pouvoir te gaver comme un gros PORC !". Mais oui, la MD qui s'en va doucement (je ressens pas la descente brutalement contrairement à certains), c'est un moment spécial que j'apprécie beaucoup si c'est dans les bonnes conditions.
 
Larry_Golade a dit:
SoK a dit:
J'arrive vers chez moi. Je sors de la gare et marche vingt minutes face à l'aube, l'étoile du matin et la pleine lune encore visible. L'excitation est redescendue, il n'y a qu'un suprême sentiment pas de simple bien-être mais d'harmonie profonde avec l'Univers. Je suis là où je dois être, comme je dois être, pour faire ce que je fais, et chaque fibre de mon corps sait pourquoi car il y a une raison profonde à tout cela. Il y a un sens au monde, je le connais et en fais partie.

Oui, je ressens la même chose en descente de MD bien gérée après une bonne soirée.
Je n'oublierai jamais ces quelques moments de sérénité extatique, quand, à l'aube succédant à ma rencontre avec le LSD, je contemplais au travers des vitres du train me ramenant chez moi, le soleil se lever et illuminer le paysage campagnard défilant sous mes yeux. J'ai alors éprouvé un sentiment de plénitude, que les mots de SoK expriment mieux que je ne saurais le faire.

Les descentes de MDMA sont chez moi plus brutales, et bien moins agréables. Dans le meilleur des cas, l'effet s'envole presque sans crier gare, me laissant frustrée comme après une attraction à sensation forte qui ne dure qu'une ou deux minutes : on referait bien un tour, mais est-ce que ça vaut vraiment la peine de faire la queue plus d'une heure avec des gosses braillards et des familles nombreuses d'obèses? Pas sûr... Et dans le pire (et le plus fréquent) des cas, je me retrouve avec un mal de crâne carabiné à la limite du supportable, qui m'oblige à m'isoler dans une pièce sombre et silencieuse dans laquelle je peux à loisir cultiver ma déprime post-sérotonine. Typique.
 
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