S
Styloplume
Guest
Ca y est. Je retourne à ma vie comme elle est. Mon ordinateur, ma famille, les études, tout ça.
Mais qu'est-ce qu'il s'est passé en une nuit et une journée? Une quinzaine d'heures de demi-folie et de demi-lucidité dans un monde multicolore, profond et dense. Musique, cannabis, danse, rencontres... j'ai eu la totale!
Bon on commence par le début. Mon petit frère est convié à une soirée chez des potes à lui, principalement des lycéens. J'ai juste 7 ans de plus que la plupart d'entre eux, mais je les aime bien et je sais qu'il y aura de la bonne weed, donc tout va bien je pense, et dans le pire des cas j'ai mon plan de secours anti-bad si je part dans de mauvaises contrées dépressives.
Je débarque vers 21 heures. Je me suis habillé en hippie pour l'occasion, avec une sorte de pantalon large super cool qui fait un peu hakama, et une chemise classe et une veste stylée avec un visage himalayen dessus, mmbref voyez je suis content de mon apparence. Je suis comme je suis et j'en suis très content. Les jeunes sont pour la plupart assez timides (une trentaine d'invités quasiment tous au lycée). Je cause sympathiquement avec certains d'entre eux. Il y en a qui se souviennent de moi et qui m'appellent Dieu, parce que la dernière fois qu'on s'était vu j'avais parlé de drogue et de trip psychédélique et de Dieu, et ils avaient fait une fixette là-dessus. A un moment l'un d'entre eux était joyeux et m'a demandé de bénir ses parties en les exhibant, ce que j'ai fait de bon coeur. "Untel, je bénis tes couilles, au nom du Père, du Fils, et du Saint-Esprit." Haha le blasphème trop affreux et trop marrant. Les mecs étaient super contents.
Donc la musique a commencé, mon pote Imodos, qui a posté un TR dans la section Autres et qui s'intéresse à mes histoires d'hypnose, est là. C'est lui qui gère le son. Il a rassemblé une vingtaine d'enceintes de chaînes hi-fi, les a connectées à sa platine au travers de deux amplis, et il mixe comme ça. Ca fait un beau petit mur de son parfait pour une pièce de cette taille, avec un son très cool, bien balancé, puissant comme il faut. Sur le mini-mur de son Imodos et ses copains ont installés des spots et des stroboscopes, ainsi qu'une machine à fumée. Le résultat c'est une mini-teuf dans le salon du pote d'Imodos, un truc vraiment cool.
Donc la musique pousse, c'est surtout de l'electro, Justice, Birdy, SMK... je découvre. Je suis déjà super content de danser, et Imodos met de la Goa de temps à autres, c'est juste
.
A un moment je décide que tout va bien et que je peut fumer. Quand je fume faut que je contrôle les choses parce que j'ai tendance à partir en bad facilement. Mais mon frangin est là pour me soutenir au cas où. C'est mon petit frère, je l'adore ce gars, je l'ai déjà soutenu pendant une cuite et maintenant je sais que je peux compter sur lui, ça aide, c'est cool. Donc je monte dans la chambre des drogués et je coule une douille sur le bang d'Imodos. Hop-là ca fait beaucoup, je sors au cas où, mon frère suit, non tout va bien. Je reviens et j'en coule une autre. Cette fois je sors encore avec mon frangin et je vérifie si j'ai besoin de vomir. Effectivement je vomis un peu dans une bouche d'égoût et hop c'est bon.
Retour à la fête, mais en fait je suis pas vraiment perché. Enfin je danse. La plupart de jeunes sont dans la cuisine ou dehors à boire ou à causer ou à rien faire. Pas mal de gens coincés. Heureusement j'en fait pas partie. Je suis devant le son et bam bam bam je profite. D'ailleurs c'est que des vieux qui viennent danser! Haha on s'éclate, d'ailleurs, on est sur Planisphère de Justice, il me semble, et là il se passe quelque chose de spécial.
Vivianne (prénom remplacé), la soeur d'Imodos, danse devant moi. On est balayé par les spots, à fond dans la musique, et là nos regards se verrouillent. Au début je me dit: "Ah, trippant, ça va être marrant". Et je commence à lui faire des sourires, du genre "Ah, c'est marrant, hein?" Et en fait non, son visage reste de marbre, il prends un aspect figé, une teinte inhumaine. J'ai peur. Je décide qu'il faut suivre, il faut tripper. Je fixe son regard et je laisse passer tout mon être dans le mien. Dans son visage et sa façon de danser je sens un lâcher-prise total. Je le sais, je le vois. Vivianne a vécu des choses extrêmes. Elle est passé par le paradis et par l'enfer, elle obéit sans recul à la musique, comme le font seuls ceux qui ont déjà testé le LSD ou qui ont vécu des choses extrêmes s'approchant. Je vois tout ça sur son visage. Alors je décide de lui montrer ce que moi j'ai vécu et je lui rends son regards. Pendant cinq ou dix minutes nous échangeons nos impressions, notre vie, nos terreurs, notre confiance, tout ça passe juste par des regards!
Ca fait beaucoup à digérer. Je me détache et je décide de parler avec elle. Celà ne m'est arrivé qu'une fois auparavant. Pendant trente secondes cet été, j'avais croisé le regard d'un gars très sympa, hippie et musicien, un bonhomme posé. Ces quelques instant m'avaient apporté au bord de la folie: dans le regard de ce type par ailleurs aimant, ouvert et amical, j'ai vu quelqu'un qui a contemplé l'enfer. D'un gars barbu, jovial, un peu rêveur, c'était devenu un prophète, un visage fixant Dieu lui-même, un archétype vivant.
Je parle avec Vivianne et on se raconte nos trucs. Je lui parle de mon expérience de dépression et de LSD, elle me parle de ses trucs à elle. Le contact passe super bien, on passe un bon moment à causer, je suis content parceque je ne m'ennuie pas dans cette soirée, et puis elle a plus mon âge que les autres. Bon je raconte pas tout ce qu'on s'est dit parce que ça nous regarde. Bref on s'entend bien, on danse un peu, d'ailleurs, on voudrait pas fumer un peu? Haha! Vivianne a de la weed! On galère un peu à trouver du tabac, des feuilles et un briquet, mais on trouve, on va se poser et on fume. Ouuuuuuulà cette fois ça y est! J'ai du mal à parler avec un raisonnement construit. Dès que j'arrive à une phrase j'ai oublié ce qui m'a amené à dire ça. J'ai un mal fou à garder les pieds sur terre, parce qu'on est bien là-haut. La moindre chose qu'on dit a une portée cosmique. Du coup je lâche prise et je me laisse emporter. On rapporte le joint pour le partager avec les autres et moi je vais me mettre devant le son.
Le meilleur moyen que j'aurai de décrire les effets de cette danse c'est: une remontée de LSD. Je suis en face du son, Imodos a remis de la Goa, et viouuuuuuuu la basse tabasse, je me cale dessus, bientôt des synthés mélodiques s'y mettent, les sons se placent, une percu par-dessus et ça y est je suis perché. D'une danse volontairement perchée, je passe à quelque chose de beaucoup plus calme en laissant parler la musique. D'abord je ne bouge pas beaucoup, je me cale. Ensuite les instruments s'additionnent et les images viennent. Et je danse sur les images.
Le son est assez monstrueux. Il devient une entité vivante énorme, un mur de son avec des lumières, une chose entière. Evidemment la musique est la représentation de mon univers, donc empreinte d'une certaine angoisse. Parce que même si j'ai décidé de venir il faut pas que je zappe mes révisions, mes trucs à faires, les cadeaux de noël, etc. Et en même temps, les images sont magnifiques. Je suis un peu divisé entre tout ça, mais je décide de me laisser emporter par la musique et de faire confiance aux images.
Les images! Je suis dans le vortex, ça avance à une vitesse dingue. L'electro n'est plus une musique brutale. Elle est devenu gentille comme tout, les gros coups de grosse caisse saturée ont une couleurs pleine, des contours savoureux, qui dessinent des schémas de toute beauté à chaque beat de plus. BAM BAM BAM une route se construit, BAM BAM BAM un arbre, puis une graine, puis, je décide que je suis le Père, l'adulte qui s'occupe de mon enfant intérieur. Je porte une lourde charge, une demi-sphère remplie d'eau, elle est lourde, trop grosse pour moi, alors je met mes mains en coupe plutôt, pour prendre soin de ce peu d'eau, pour qu'elle ne se renverse pas. J'éprouve une tendresse infinie pour ce morceau de vie qui est en fait moi. J'ai mon enfant intérieur dans mes bras, je le berce. Je suis l'enfant, je suis dans les bras de mon père, je suis protégé, rien ne peut me faire de mal. Je m'épanoui au monde, comme le Christ tenu à bout de bras par la vierge Marie. Je me donne en toute confiance. Je suis une graine qui pousse pour devenir un arbre, à l'image de mon père. Je suis une graine qui pousse, et mes bras sont des branches qui s'élevent vers le ciel.
Haha! Je suis le seul à danser et il y a une demi-douzaine de jeunes sur le canapé qui m'observent danser, chéper looké hippie, le gars qui danse les yeux fermés en mimant des trucs comme un vrai drogué. Une vraie attraction. D'ailleurs Imodos me filme haha! Donc je joue le jeu et je me met en spectale. Je me tourne vers eux et danse de manière plus extravertie, imprégné d'une grande confiance en moi. Je me moque de ce qu'ils pensent de moi. Je suis connecté à mes propres images, je sais ce que je vaux, je sais que lâcher prise c'est ça qui rend heureux, et je suis là pour le leur montrer. Alors je me déhanche, je danse d'une manière tribale, genoux fléchis, avec de grands mouvements de bras, tout en restant calé sur la musique. L'éclate totale.
Plus tard, je m'amuse avec mes mains et les tourne autour d'une sphère imaginaire. Imodos fait la même chose, on partage la même sphère, l'éclate, le truc de chéper! Les spots balancent une lumière juste géniale. On est plusieurs à jouer au jeu de la sphère, ça devient à la mode.
Je retrouve mon frangin, tout va bien. Il a fumé aussi, il est bien, tout va bien. Dans la chambre en haut on cause de LSD et de matrices périnatales, de mort et de renaissance, mes trucs quoi. Les jeunes sont assez captivés par ce que je raconte, même si j'en chie à suivre le fil de mes pensées (saloperie de THC
). A un moment donné Imodos et moi on veut causer hypnose, mais les gars qui m'appellent Dieu passent par là et m'apostrophent: "Hé Jésus! J'ai péché, tu me pardonnes?" Je leurs pardonne de bon coeur, mais en attendant on a pas trop la possibilité de causer avec Imodos, et ça c'est un peu moins cool. D'ailleurs il y a une petite crise dans la maison et à 4 heures du mat' le proprio ordonne le nettoyage du site. Donc c'est foutu pour la conversation, bon c'est pas grave, on se causera plus tard.
Je chope mon frère et on va se coucher après avoir donné un rapide coup de main. On dors dans le même lit chez Imodos, c'est cool on a un lit! Un bon vrai lit avec une couette et même deux! Je suis super super content. On a géré comme des boss entre frères, la dernière fois on était partis se coucher bourrés à 11 heures et demi, et là on a fumé et on se couche à 4 heures, et encore on aurait pu rester debout. This is an achievement.
On se couche, je respire pour me calmer. La musique revient. Et les images sont toujours là. Incroyable! Je tape des halus sur de la musique que je me crée au fur et à mesure! De la vraie goa super, avec des tchac tchac tchac tout gentils qui sont des spots lumineux tenus par un personnage sombre. Il éclaire le sol avec, et des routes cosmiques vont toutes vers le chateau de la belle au bois dormant. Bref ça tripe
C'est sympa mais je met pas mal de temps à m'endormir.
Le matin, réveil nickel, petit-dèj devant la télé avec la famille d'Imodos et quelques autres rescapés de la soirée qui ont échoué ici pour dormir. Ca fait un super petit-dèj, on parle beaucoup de musique, d'ailleurs on met du Justice puis du SMK et on danse dans le salon, à midi
Haha j'ai même mis du Hallucinogen, haha, énorme comme matin.
Toute la journée a été marqué par un afterglow très sympa. Avec frangin on a fait nos courses de noël. Comme prévu je suis allé dans les bois pour méditer sur tout ce qu'il s'est passé, et le verdict est plutôt positif. En restant dans la règle "THC seulement une fois par mois", je me suis offert une mini-teuf avec quelques moments violemment psychédéliques, un peu d'angoisse, mais résorbée sur le fond, parceque j'étais là pour agir. Impressionné par les effets psychédéliques du THC, une grosse remontée de LSD
Voilà, maintenant les vacances sont parties, mes révisions je vais suivre, et tout va bien se passer, ooooh yeaaaaaahh
Mais qu'est-ce qu'il s'est passé en une nuit et une journée? Une quinzaine d'heures de demi-folie et de demi-lucidité dans un monde multicolore, profond et dense. Musique, cannabis, danse, rencontres... j'ai eu la totale!
Bon on commence par le début. Mon petit frère est convié à une soirée chez des potes à lui, principalement des lycéens. J'ai juste 7 ans de plus que la plupart d'entre eux, mais je les aime bien et je sais qu'il y aura de la bonne weed, donc tout va bien je pense, et dans le pire des cas j'ai mon plan de secours anti-bad si je part dans de mauvaises contrées dépressives.
Je débarque vers 21 heures. Je me suis habillé en hippie pour l'occasion, avec une sorte de pantalon large super cool qui fait un peu hakama, et une chemise classe et une veste stylée avec un visage himalayen dessus, mmbref voyez je suis content de mon apparence. Je suis comme je suis et j'en suis très content. Les jeunes sont pour la plupart assez timides (une trentaine d'invités quasiment tous au lycée). Je cause sympathiquement avec certains d'entre eux. Il y en a qui se souviennent de moi et qui m'appellent Dieu, parce que la dernière fois qu'on s'était vu j'avais parlé de drogue et de trip psychédélique et de Dieu, et ils avaient fait une fixette là-dessus. A un moment l'un d'entre eux était joyeux et m'a demandé de bénir ses parties en les exhibant, ce que j'ai fait de bon coeur. "Untel, je bénis tes couilles, au nom du Père, du Fils, et du Saint-Esprit." Haha le blasphème trop affreux et trop marrant. Les mecs étaient super contents.
Donc la musique a commencé, mon pote Imodos, qui a posté un TR dans la section Autres et qui s'intéresse à mes histoires d'hypnose, est là. C'est lui qui gère le son. Il a rassemblé une vingtaine d'enceintes de chaînes hi-fi, les a connectées à sa platine au travers de deux amplis, et il mixe comme ça. Ca fait un beau petit mur de son parfait pour une pièce de cette taille, avec un son très cool, bien balancé, puissant comme il faut. Sur le mini-mur de son Imodos et ses copains ont installés des spots et des stroboscopes, ainsi qu'une machine à fumée. Le résultat c'est une mini-teuf dans le salon du pote d'Imodos, un truc vraiment cool.
Donc la musique pousse, c'est surtout de l'electro, Justice, Birdy, SMK... je découvre. Je suis déjà super content de danser, et Imodos met de la Goa de temps à autres, c'est juste

A un moment je décide que tout va bien et que je peut fumer. Quand je fume faut que je contrôle les choses parce que j'ai tendance à partir en bad facilement. Mais mon frangin est là pour me soutenir au cas où. C'est mon petit frère, je l'adore ce gars, je l'ai déjà soutenu pendant une cuite et maintenant je sais que je peux compter sur lui, ça aide, c'est cool. Donc je monte dans la chambre des drogués et je coule une douille sur le bang d'Imodos. Hop-là ca fait beaucoup, je sors au cas où, mon frère suit, non tout va bien. Je reviens et j'en coule une autre. Cette fois je sors encore avec mon frangin et je vérifie si j'ai besoin de vomir. Effectivement je vomis un peu dans une bouche d'égoût et hop c'est bon.
Retour à la fête, mais en fait je suis pas vraiment perché. Enfin je danse. La plupart de jeunes sont dans la cuisine ou dehors à boire ou à causer ou à rien faire. Pas mal de gens coincés. Heureusement j'en fait pas partie. Je suis devant le son et bam bam bam je profite. D'ailleurs c'est que des vieux qui viennent danser! Haha on s'éclate, d'ailleurs, on est sur Planisphère de Justice, il me semble, et là il se passe quelque chose de spécial.
Vivianne (prénom remplacé), la soeur d'Imodos, danse devant moi. On est balayé par les spots, à fond dans la musique, et là nos regards se verrouillent. Au début je me dit: "Ah, trippant, ça va être marrant". Et je commence à lui faire des sourires, du genre "Ah, c'est marrant, hein?" Et en fait non, son visage reste de marbre, il prends un aspect figé, une teinte inhumaine. J'ai peur. Je décide qu'il faut suivre, il faut tripper. Je fixe son regard et je laisse passer tout mon être dans le mien. Dans son visage et sa façon de danser je sens un lâcher-prise total. Je le sais, je le vois. Vivianne a vécu des choses extrêmes. Elle est passé par le paradis et par l'enfer, elle obéit sans recul à la musique, comme le font seuls ceux qui ont déjà testé le LSD ou qui ont vécu des choses extrêmes s'approchant. Je vois tout ça sur son visage. Alors je décide de lui montrer ce que moi j'ai vécu et je lui rends son regards. Pendant cinq ou dix minutes nous échangeons nos impressions, notre vie, nos terreurs, notre confiance, tout ça passe juste par des regards!
Ca fait beaucoup à digérer. Je me détache et je décide de parler avec elle. Celà ne m'est arrivé qu'une fois auparavant. Pendant trente secondes cet été, j'avais croisé le regard d'un gars très sympa, hippie et musicien, un bonhomme posé. Ces quelques instant m'avaient apporté au bord de la folie: dans le regard de ce type par ailleurs aimant, ouvert et amical, j'ai vu quelqu'un qui a contemplé l'enfer. D'un gars barbu, jovial, un peu rêveur, c'était devenu un prophète, un visage fixant Dieu lui-même, un archétype vivant.
Je parle avec Vivianne et on se raconte nos trucs. Je lui parle de mon expérience de dépression et de LSD, elle me parle de ses trucs à elle. Le contact passe super bien, on passe un bon moment à causer, je suis content parceque je ne m'ennuie pas dans cette soirée, et puis elle a plus mon âge que les autres. Bon je raconte pas tout ce qu'on s'est dit parce que ça nous regarde. Bref on s'entend bien, on danse un peu, d'ailleurs, on voudrait pas fumer un peu? Haha! Vivianne a de la weed! On galère un peu à trouver du tabac, des feuilles et un briquet, mais on trouve, on va se poser et on fume. Ouuuuuuulà cette fois ça y est! J'ai du mal à parler avec un raisonnement construit. Dès que j'arrive à une phrase j'ai oublié ce qui m'a amené à dire ça. J'ai un mal fou à garder les pieds sur terre, parce qu'on est bien là-haut. La moindre chose qu'on dit a une portée cosmique. Du coup je lâche prise et je me laisse emporter. On rapporte le joint pour le partager avec les autres et moi je vais me mettre devant le son.
Le meilleur moyen que j'aurai de décrire les effets de cette danse c'est: une remontée de LSD. Je suis en face du son, Imodos a remis de la Goa, et viouuuuuuuu la basse tabasse, je me cale dessus, bientôt des synthés mélodiques s'y mettent, les sons se placent, une percu par-dessus et ça y est je suis perché. D'une danse volontairement perchée, je passe à quelque chose de beaucoup plus calme en laissant parler la musique. D'abord je ne bouge pas beaucoup, je me cale. Ensuite les instruments s'additionnent et les images viennent. Et je danse sur les images.
Le son est assez monstrueux. Il devient une entité vivante énorme, un mur de son avec des lumières, une chose entière. Evidemment la musique est la représentation de mon univers, donc empreinte d'une certaine angoisse. Parce que même si j'ai décidé de venir il faut pas que je zappe mes révisions, mes trucs à faires, les cadeaux de noël, etc. Et en même temps, les images sont magnifiques. Je suis un peu divisé entre tout ça, mais je décide de me laisser emporter par la musique et de faire confiance aux images.
Les images! Je suis dans le vortex, ça avance à une vitesse dingue. L'electro n'est plus une musique brutale. Elle est devenu gentille comme tout, les gros coups de grosse caisse saturée ont une couleurs pleine, des contours savoureux, qui dessinent des schémas de toute beauté à chaque beat de plus. BAM BAM BAM une route se construit, BAM BAM BAM un arbre, puis une graine, puis, je décide que je suis le Père, l'adulte qui s'occupe de mon enfant intérieur. Je porte une lourde charge, une demi-sphère remplie d'eau, elle est lourde, trop grosse pour moi, alors je met mes mains en coupe plutôt, pour prendre soin de ce peu d'eau, pour qu'elle ne se renverse pas. J'éprouve une tendresse infinie pour ce morceau de vie qui est en fait moi. J'ai mon enfant intérieur dans mes bras, je le berce. Je suis l'enfant, je suis dans les bras de mon père, je suis protégé, rien ne peut me faire de mal. Je m'épanoui au monde, comme le Christ tenu à bout de bras par la vierge Marie. Je me donne en toute confiance. Je suis une graine qui pousse pour devenir un arbre, à l'image de mon père. Je suis une graine qui pousse, et mes bras sont des branches qui s'élevent vers le ciel.
Haha! Je suis le seul à danser et il y a une demi-douzaine de jeunes sur le canapé qui m'observent danser, chéper looké hippie, le gars qui danse les yeux fermés en mimant des trucs comme un vrai drogué. Une vraie attraction. D'ailleurs Imodos me filme haha! Donc je joue le jeu et je me met en spectale. Je me tourne vers eux et danse de manière plus extravertie, imprégné d'une grande confiance en moi. Je me moque de ce qu'ils pensent de moi. Je suis connecté à mes propres images, je sais ce que je vaux, je sais que lâcher prise c'est ça qui rend heureux, et je suis là pour le leur montrer. Alors je me déhanche, je danse d'une manière tribale, genoux fléchis, avec de grands mouvements de bras, tout en restant calé sur la musique. L'éclate totale.
Plus tard, je m'amuse avec mes mains et les tourne autour d'une sphère imaginaire. Imodos fait la même chose, on partage la même sphère, l'éclate, le truc de chéper! Les spots balancent une lumière juste géniale. On est plusieurs à jouer au jeu de la sphère, ça devient à la mode.
Je retrouve mon frangin, tout va bien. Il a fumé aussi, il est bien, tout va bien. Dans la chambre en haut on cause de LSD et de matrices périnatales, de mort et de renaissance, mes trucs quoi. Les jeunes sont assez captivés par ce que je raconte, même si j'en chie à suivre le fil de mes pensées (saloperie de THC

Je chope mon frère et on va se coucher après avoir donné un rapide coup de main. On dors dans le même lit chez Imodos, c'est cool on a un lit! Un bon vrai lit avec une couette et même deux! Je suis super super content. On a géré comme des boss entre frères, la dernière fois on était partis se coucher bourrés à 11 heures et demi, et là on a fumé et on se couche à 4 heures, et encore on aurait pu rester debout. This is an achievement.
On se couche, je respire pour me calmer. La musique revient. Et les images sont toujours là. Incroyable! Je tape des halus sur de la musique que je me crée au fur et à mesure! De la vraie goa super, avec des tchac tchac tchac tout gentils qui sont des spots lumineux tenus par un personnage sombre. Il éclaire le sol avec, et des routes cosmiques vont toutes vers le chateau de la belle au bois dormant. Bref ça tripe

C'est sympa mais je met pas mal de temps à m'endormir.
Le matin, réveil nickel, petit-dèj devant la télé avec la famille d'Imodos et quelques autres rescapés de la soirée qui ont échoué ici pour dormir. Ca fait un super petit-dèj, on parle beaucoup de musique, d'ailleurs on met du Justice puis du SMK et on danse dans le salon, à midi

Toute la journée a été marqué par un afterglow très sympa. Avec frangin on a fait nos courses de noël. Comme prévu je suis allé dans les bois pour méditer sur tout ce qu'il s'est passé, et le verdict est plutôt positif. En restant dans la règle "THC seulement une fois par mois", je me suis offert une mini-teuf avec quelques moments violemment psychédéliques, un peu d'angoisse, mais résorbée sur le fond, parceque j'étais là pour agir. Impressionné par les effets psychédéliques du THC, une grosse remontée de LSD

Voilà, maintenant les vacances sont parties, mes révisions je vais suivre, et tout va bien se passer, ooooh yeaaaaaahh
