Teknival. La confusion générale
La plus grande confusion régnait , hier, autour de l’organisation du teknival qui doit réunir plus de 40.000 raveurs dans le Morbihan, ce week-end. L e juge des référés du tribunal administratif de Rennes a, en effet, suspendu, hier, l’arrêté, pris par la préfecture du Morbihan, de réquisition des terrains de l’ aérodrome de Vannes-Meucon.
Le juge des référés du tribunal administratif de Rennes, Evelyne Coënt-Bochard, a ordonné, hier, la suspension de l’exécution d’un arrêté du préfet du Morbihan, en date du 25 juin, portant réquisition de l’aérodrome de Vannes-Meucon pour l’organisation du teknival, du 30 juin au 2 juillet. Conséquence, la préfecture, qui assure avoir étudié treize sites dans le Morbihan avant de prendre son arrêté, est censée choisir un autre terrain pour l’organisation du teknival. Les recours en référé suspension avaient été déposés par la ville de Vannes, la commune de Monterblanc, le syndicat intercommunal d’alimentation en eau potable de Saint-Avé-Meucon, les fédérations françaises aéronautique et de parachutisme, l’aéro-club du Pays de Vannes, l’école de parachutisme de Vannes, l’aéro-club de France, l’union française de l’Hélicoptère, l’association des pilotes et propriétaires d’aéronefs et la fédération nationale de l’aviation marchande. La préfecture faisant la sourde oreille à une demande de la ville de Vannes, le tribunal administratif lui avait enjoint mardi de fournir différents documents allant de la copie de la déclaration préalable nécessaire à l’organisation d’un teknival en passant par les certificats d’assurances des organisateurs et leurs coordonnées, ou encore l’identité des propriétaires du matériel acoustique utilisé.
Absence des documents demandés par le tribunal
Hier matin, à l’ouverture de l’audience, rien n’avait été déposé. Le mémoire en défense de la préfecture n’avait même pas été communiqué à la présidente, ni aux requérants. Avocat de la ville de Vannes, M e Rolland a dénoncé « les cachotteries, les attitudes dilatoires et l’incohérence » de ce dossier en voulant y voir « l’expression de la naïveté des services préfectoraux » dans cette « première réquisition d’un aéroport depuis 1945 ». Parlant d’une « situation ubuesque », l’avocat vannetais a évoqué « une erreur manifeste d’appréciation et un détournement de pouvoir au bénéfice d’une activité privée ». M e Julien Bonnat, représentant Monterblanc et le syndicat intercommunal d’alimentation en eau potable, a souligné que, l’an dernier, « le même préfet du Morbihan avait interdit la tenue d’un teknival en visant le non respect de la procédure de déclaration préalable ». Pour M e Yves de Boismillon, représentant les activités aéronautiques et de parachutisme, l’arrêté préfectoral, pris le dimanche 25 juin, à 22 h, est à la fois « illégal et complètement abscons ».
Avalanche d’arguments contre la tenue du teknival
La représentante de la préfecture, dans l’impossibilité de produire l’inexistante déclaration préalable nécessaire, a expliqué, en faisant référence au collectif organisateur, « qu’en avril, nous leur avons proposé trois types de documents qu’ils n’ont pas souhaité remplir ». Ont également été évoqués par les avocats des requérants : l’activité de prélèvement d’organes du centre hospitalier de Vannes; les risques de pollution des zones de captage d’eau potable; l’absence d’avis de la commission départementale de sécurité; l’absence d’information des collectivités concernées; la violation des dispositions du plan local d’urbanisme dans un secteur protégé; l’impossibilité réglementaire pour des aéroports ouverts à la circulation aérienne publique d’être utilisés pour ce genre de manifestation ainsi que l’importance de l’aérodrome de Vannes-Meucon dans le plan rouge de secours en cas de catastrophe.