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moonlight_024
Guest
Bonjour,
Je pense que mon témoignage sur le sevrage du subutex peut en rassurer plus d'un : je galère, je suis déprimé, malade, quand je sors voir un pote ou faire les courses je me tape toujours une crise en rentrant. ça va peut-être durer encore 2 semaines mais, même si les effets du manque ne sont pas anodins et sont super désagréables, en vérité mon corps, à J+11 est presque sevré car 15mg de codéine (1.5mg de morphine ?) lui suffit amplement.
J'ai pris environ 500mg d'équivalent morphine par jour, pendant presque 2 ans, en sniff, j'ai arrêté brutalement pour cause de pénurie.
Je suis passé au subutex que je préférais parce que, de mon point de vue, me concernant, l'effet que les TSO font sur moi sont les suivants :
- le subutex peut se sniffer, et servir de béquille (en adaptant au feeling la dose) toute la journée sans trop être "shooté", enfin cela peut arriver mais ça ne dure beaucoup plus d'une heure et c'est somme toute assez léger quand on ne triple pas la dose (ici je parle du subutex pour un usager dépendant et non pas pour un usager naïf pour qui c'est beaucoup plus et beaucoup trop fort ! ) ;
- alors que la méthadone monte plus lentement, et peut, quand on dépasse la dose, faire piquer du nez et cela pendant très longtemps (10 heures). Comme la méthadone n'a presque pas de "high" au final on est à une dose constante toute la journée, et quand on est "angoissé" ou qu'on fait la fête au lieu de baisser la dose on l'augmente et résultat on est shooté (je dis ça suite à ma courte expérience de 1mois presque complet à la méthadone en début d'année).
Au final, 4 mois après, je suis passé de 8 à 6mg de subutex pendant un mois puis à 2mg puis 1mg, puis 0.3mg pendant une semaine, quelques jours à 0.1mg et enfin 0mg.
Juste une précision : à chaque fois que j'ai baissé c'est parce que, au bout de quelques mois/semaines j'avais l'impression d'être foncedé au dosage où j'étais, donc je réduisais, sans même le vouloir vraiment, et toujours en sniff en fractionnant les doses. Sauf tout à la fin où j'ai dû me forcer, me mettre à la limite du manque et de la déprime, pour descendre de 2mg à en dessous de 1mg et à 0mg en même pas 3 semaines.
Le sevrage. Là je suis à J+11, et je peux commencer à raconter un peu comment ça se passe pour moi :
- 1er jour pas terrible mais pas très différent des jours précédents où je me forçais à être à 0.1mg
- 2,3,4èmes jours : carnage total, grippe avec 39°C voir 40°C par moment. Peu de diarrhée, pas de problème pour dormir 5-6heures après 3.75mg ou 7.5mg de zopiclone (une des Z drug, pseudo-benzodiazépine).
- 5-6èmes jours : toujours un carnage mais je me rends compte que prendre un tout petit peu de zopiclone toute la journée (enfin seulement en soirée parce que le matin j'en ai encore de la veille dans le sang) aide à rester assis tranquillement sans se retourner tout le temps, et permet de regarder presque agréablement la téloche. La diarrhée sévère fait son entrée, la grippe se mue petit à petit en gastro virale. Sommeil de 5-6heures toujours, somme toute assez réparateur.
- le 7ème jour : 80% de la journée agréable sans médoc, 20% grosse crise avec mal de crane et réminiscence des premiers jours. Je décide donc de faire une pause pour la soirée, je prends 15/15mg de codéïne/codéthyline, et un chouïa d'antihistaminique (cétirizine). Eh bien ! C'est un gros ratage car au final après 30 minutes agréables je suis foncedé, la tête plombée, et ça pour 5 heures ! Comme si j'avais pris un skénan 100mg LP d'un coup.
- 8-10èmes jours : pareil que le début du 7ème jour, avec le 20% de la journée en "manque" qui passe à 15% puis 10%, ainsi que bien sûr l'intensité des crises qui diminue, mais pas celle des diarrhées.
- 11ème jour : j'ai oublié de vous dire que je pense beaucoup à la "came" depuis une semaine, je lis plein d'article de pharmacologie et autre. ça fait du bien au final de prendre de la came sans en prendre, juste en lisant. J'ai aussi décidé de (re)faire une petite pause "d'un soir" et là, surprise : 15mg de codéine base ça suffit largement, c'est cool, nickel, je me sens normal, bien, même un peu euphorisé.
Alors vous devez savoir aussi bien que moi que le métabolisme de chacun vis à vis de la codéïne est très variable, il peut aller de 0% à 30% (10% en moyenne) de conversion en morphine.
Je pense que cette info sur le sevrage du subutex peut en rassurer plus d'un : je galère, je suis déprimé, malade, quand je sors voir un pote ou faire les courses je me tape toujours une crise en rentrant. ça va peut-être durer encore 2 semaines mais, même si les effets du manque ne sont pas anodins et sont super désagréables, en vérité mon corps, à J+11 est presque sevré car 15mg de codéine (1.5mg de morphine ?) lui suffit amplement.
Bien sûr cet épisode avec les opiacés n'engage que moi, tout le monde a une expérience différente avec l'addiction et le sevrage.
Si vous ne mettez pas trop de commentaires tordus je vous raconterai peut-être la suite plus tard.
Ps : grands remerciements aux chercheurs qui ont développé et su reconnaître l'intéret de la buprénorphine pour les toxicos à des opioïdes forts, qui comme moi consomment le subutex mais progressivement estiment que c'est beaucoup moins drôle que la came et donc réduisent et arrêtent naturellement. C'est un pied de nez je sais que beaucoup galèrent longtemps d'ailleurs je n'en suis pas encore vraiment sorti même si j'ai énormément diminué et très vite. Peut-être que c'est parce que je n'ai fait que 2 ans de came et que c'était un produit particulier..
Je pense que mon témoignage sur le sevrage du subutex peut en rassurer plus d'un : je galère, je suis déprimé, malade, quand je sors voir un pote ou faire les courses je me tape toujours une crise en rentrant. ça va peut-être durer encore 2 semaines mais, même si les effets du manque ne sont pas anodins et sont super désagréables, en vérité mon corps, à J+11 est presque sevré car 15mg de codéine (1.5mg de morphine ?) lui suffit amplement.
J'ai pris environ 500mg d'équivalent morphine par jour, pendant presque 2 ans, en sniff, j'ai arrêté brutalement pour cause de pénurie.
Je suis passé au subutex que je préférais parce que, de mon point de vue, me concernant, l'effet que les TSO font sur moi sont les suivants :
- le subutex peut se sniffer, et servir de béquille (en adaptant au feeling la dose) toute la journée sans trop être "shooté", enfin cela peut arriver mais ça ne dure beaucoup plus d'une heure et c'est somme toute assez léger quand on ne triple pas la dose (ici je parle du subutex pour un usager dépendant et non pas pour un usager naïf pour qui c'est beaucoup plus et beaucoup trop fort ! ) ;
- alors que la méthadone monte plus lentement, et peut, quand on dépasse la dose, faire piquer du nez et cela pendant très longtemps (10 heures). Comme la méthadone n'a presque pas de "high" au final on est à une dose constante toute la journée, et quand on est "angoissé" ou qu'on fait la fête au lieu de baisser la dose on l'augmente et résultat on est shooté (je dis ça suite à ma courte expérience de 1mois presque complet à la méthadone en début d'année).
Au final, 4 mois après, je suis passé de 8 à 6mg de subutex pendant un mois puis à 2mg puis 1mg, puis 0.3mg pendant une semaine, quelques jours à 0.1mg et enfin 0mg.
Juste une précision : à chaque fois que j'ai baissé c'est parce que, au bout de quelques mois/semaines j'avais l'impression d'être foncedé au dosage où j'étais, donc je réduisais, sans même le vouloir vraiment, et toujours en sniff en fractionnant les doses. Sauf tout à la fin où j'ai dû me forcer, me mettre à la limite du manque et de la déprime, pour descendre de 2mg à en dessous de 1mg et à 0mg en même pas 3 semaines.
Le sevrage. Là je suis à J+11, et je peux commencer à raconter un peu comment ça se passe pour moi :
- 1er jour pas terrible mais pas très différent des jours précédents où je me forçais à être à 0.1mg
- 2,3,4èmes jours : carnage total, grippe avec 39°C voir 40°C par moment. Peu de diarrhée, pas de problème pour dormir 5-6heures après 3.75mg ou 7.5mg de zopiclone (une des Z drug, pseudo-benzodiazépine).
- 5-6èmes jours : toujours un carnage mais je me rends compte que prendre un tout petit peu de zopiclone toute la journée (enfin seulement en soirée parce que le matin j'en ai encore de la veille dans le sang) aide à rester assis tranquillement sans se retourner tout le temps, et permet de regarder presque agréablement la téloche. La diarrhée sévère fait son entrée, la grippe se mue petit à petit en gastro virale. Sommeil de 5-6heures toujours, somme toute assez réparateur.
- le 7ème jour : 80% de la journée agréable sans médoc, 20% grosse crise avec mal de crane et réminiscence des premiers jours. Je décide donc de faire une pause pour la soirée, je prends 15/15mg de codéïne/codéthyline, et un chouïa d'antihistaminique (cétirizine). Eh bien ! C'est un gros ratage car au final après 30 minutes agréables je suis foncedé, la tête plombée, et ça pour 5 heures ! Comme si j'avais pris un skénan 100mg LP d'un coup.
- 8-10èmes jours : pareil que le début du 7ème jour, avec le 20% de la journée en "manque" qui passe à 15% puis 10%, ainsi que bien sûr l'intensité des crises qui diminue, mais pas celle des diarrhées.
- 11ème jour : j'ai oublié de vous dire que je pense beaucoup à la "came" depuis une semaine, je lis plein d'article de pharmacologie et autre. ça fait du bien au final de prendre de la came sans en prendre, juste en lisant. J'ai aussi décidé de (re)faire une petite pause "d'un soir" et là, surprise : 15mg de codéine base ça suffit largement, c'est cool, nickel, je me sens normal, bien, même un peu euphorisé.
Alors vous devez savoir aussi bien que moi que le métabolisme de chacun vis à vis de la codéïne est très variable, il peut aller de 0% à 30% (10% en moyenne) de conversion en morphine.
Je pense que cette info sur le sevrage du subutex peut en rassurer plus d'un : je galère, je suis déprimé, malade, quand je sors voir un pote ou faire les courses je me tape toujours une crise en rentrant. ça va peut-être durer encore 2 semaines mais, même si les effets du manque ne sont pas anodins et sont super désagréables, en vérité mon corps, à J+11 est presque sevré car 15mg de codéine (1.5mg de morphine ?) lui suffit amplement.
Bien sûr cet épisode avec les opiacés n'engage que moi, tout le monde a une expérience différente avec l'addiction et le sevrage.
Si vous ne mettez pas trop de commentaires tordus je vous raconterai peut-être la suite plus tard.
Ps : grands remerciements aux chercheurs qui ont développé et su reconnaître l'intéret de la buprénorphine pour les toxicos à des opioïdes forts, qui comme moi consomment le subutex mais progressivement estiment que c'est beaucoup moins drôle que la came et donc réduisent et arrêtent naturellement. C'est un pied de nez je sais que beaucoup galèrent longtemps d'ailleurs je n'en suis pas encore vraiment sorti même si j'ai énormément diminué et très vite. Peut-être que c'est parce que je n'ai fait que 2 ans de came et que c'était un produit particulier..