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Seropram

Tridimensionnel

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27/4/16
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Bonjour,
Tout d'abord je ne sais si je suis dans la bonne section, merci de me déplacer au besoin.

Un psychiatre m'a prescrit du seropram. C'est la première fois qu'il me voyait, la consultation a duré 10 min, je ne me sens pas très rassuré quoi.
J'ai fais deux-trois recherches et je suis encore moins rassuré. D'un autre côté, Doctissimo c'est pas la panacée informative.

Donc voilà, je viens à la pêche à vos connaissances. Svp aidez-moi à y voir plus claire:
- C'est quoi les interactions à éviter absolument?
- Est-ce que c'est handicapant de prendre ce truc?
- Est-ce que je pourrai arrêter sans risque si l'envie m'en prend?
En résumé: vaut-il mieux prendre ça que d'avoir des pensées suicidaires?

Merci à vous et bonne journée
 
Pour nous faire gagner du temps et éviter une petite recherche tu aurais pu poster le(s) nom(s) de la/les molécule(s) active(s), ainsi que leur classe et la classe du médicament.

C'est un anti-dépresseur qui inhibe la recapture de la sérotonine ?
 
Désolé, je n'y avais pas pensé.
La molécule active c'est du Citalopram, inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine, la classe thérapeutique c'est neurologie-psychiatrie
 
Salut,
Le citalopram, la molécule active de ce médicament est un ISRS. Je ne connais pas les spécifitiés du citalopram parmis les ISRS (si tant est qu'il y en est), en revanche pour les ISRS ce qu'on peut dire:

-Les interactions à éviter absolument selon Tripsit, sont avec: le DXM, le Tramadol, les IMAOs et dans une moindre mesure mais tout de même à éviter sérieusement, l'alcool et la MXE.
-A cela j'ajouterai tout les psychotropes qui jouent sur le système sérotoninergique. Tu pourrais risquer le syndrome sérotoninergique. S'il s'agit d'un agoniste uniquement (comme les tryptamines par exemple), le risque est moins grand mais veille tout de même à tester avec des dosages moindres. Il se pourrait que les effets soient moins prononcés, mais il se pourrait aussi que la descente soit beaucoup plus rudes.
-Par ailleurs fais attention aux plantes qui sont vendus en pharmacie ou autre en tant que complément alimentaire ou en phytothérapie et qui peuvent avoir des lourdes interactions. (Je pense notamment à la Rodhiola que j'ai testé et à la Griffe du Diable).

-Ce médicament va simplement augmenter artificiellement dans niveau d'humeur. Ce n'est pas handicapant même si ça peut engendre certains désagréments (cf effets secondaires), mais il vaut mieux que tu considères cela comme une béquille pour quelques mois. Sur le temps long/très long il n'est jamais conseillé de prendre des anti-dépresseurs. Mais c'est tout de même une béquille suffisante voire nécéssaire pour se donner de l'énergie durant les périodes difficiles de la vie, le temps que le temps remette un peu d'ordre.

Par ailleurs oui il pourrait y avoir des symptômes de sevrage, mais tu peux voir avec ton psychiatre pour aménager ton traitement de sortes que ta sortie du seropram se fasse en douceur.

Bonne journée à toi ;)
 
Merci Xochi!
Du coup je ne peux carrément plus triper du tout haha.
Donc diminuer l'alcool, laisser tomber les psychédéliques, et pour tout ce qui est benzodiazépines/codéines (peut-être que ça fait partie de ce que tu as déjà cité)?
À titre indicatif, la durée idéal d'un tel traitement pour toi ce serait quoi?
 
Franchement Tridi je peux pas te répondre avec pertinence.

Seul un psychiatre qui donne accorde un minimum d'attention à ses patients le pourrait. Donc n'hésite pas à voir ailleurs si il faut.


Pour les benzo je ferais gaffe, ça peut potentialiser le truc, comme l'alcool. Les opiacés a priori c'est pas le même système donc pas de soucis (sauf particularité chimique, genre des opis RC ou le tramadol).

Sinon pour les psychédéliques, ce n'est pas "obligé" de les laisser tomber. Je pense que pour les agonistes des récépteurs sérotoninergiques (comme les champignons hallucinogènes par exemple), ça ne devrait pas poser de soucis aussi important que ceux que j'ai cité au dessus. En revanche faut juste être vigilant parce que les effets peuvent être différents. (Donc c'est un coup à prendre quoi).




EDIT: Et j’oubliais, ces infos là concerne les ISRS en général. Il peut y avoir une grande disparité entre les molécules, donc soit toujours vigilante !
 
Je suis un peu déçu, car ce psychiatre avait de bonnes critiques quant à sa qualité d'écoute, mais la deuxième question qu'il m'a posée fut "ça vous gênerait de prendre des médicaments?" et en avant guingamp.
J'irai sûrement voir ailleurs la prochaine fois. Si qqun a au passage le contact d'un bon psychiatre pas trop trop cher en région parisienne... je lance ça comme ça.
Du coup j'ose pas trop commencer maintenant, je vais d'abord attendre voir si ce que je crois être un nouvel épisode dépressif s'annonce aussi intenable que d'habitude (tordu comme je suis, peut-être que le simple fait de savoir que j'ai une porte de sortie l'éloignera pour cette fois).
Merci de tes réponses, et bonne journée à toi.
 
Je pense pas qu'il y ai d'interaction avec des Benzo, la codéine par contre je sais pas.
Pour la durée idéale, le moins longtemps possible ;)

L'alcool il vaut mieux l’arrêter si tu t'en sens capable, les conséquences peuvent être pas cool et surtout tu ressentira surtout les effets négatifs de l'alcool.
 
Oh j'en profite, je lis que le LSD est un agoniste partiel, est-ce que ça signifie que, comme les trypta, ça ne cause pas de soucis très important à condition de faire gaffe à la dose?

CZ: arrêter l'alcool je sais pas, c'est tellement socialement festif.. réduire par contre, je pense en être capable.
 
Non c'est pas spécialement dangereux. Je pense surtout que ça va bien niquer ton trip, c'est le genre de molécule qui réduit considérablement les effets des psychés, donc ça n'a pas grand intérêt d'en prendre pendant ton traitement du coup... Va falloir tout arrêter, l'alcool et les psyché :mrgreen:
 
Et merde... Bon, si la santé mentale est à ce prix... Et pis c'est pas pour toute la vie, hein? *se réconforte comme on peut*
 
Personnellement c'est ce que j'ai toujours lu un peu partout. (Que les ISRS downe les psychés tryptaminique).

Mais en vrai j'en suis pas si sur, surtout qu'il y a des témoignages qui infirme cette théorie et d'autres qui la contredisent complètement.
Après on peut sûrement mettre cette irégularité sur le dos des différences entre les molécules ISRS.
 
Oui, je pense aussi que beaucoup partent du principe que anti dépresseur = ISRS et ça peut peut être porter à confusion dans certains témoignage. En ce qui concerne le citalopram il y a eu une petite étude avec de la MDMA :

https://www.erowid.org/chemicals/mdma/mdma_info9.shtml

An important study by Liechti et al., concerning the effects of SSRI pretreatment on subjective MDMA effects in humans, administered Citalopram (an SSRI) at 40 mg by IV and found that the Citalopram reduced physiological and emotional responses:

"The main result of this study is that the psychoactive effects of 1.5 mg/kg MDMA were substantially attenuated by pretreatment with the SSRI citalopram (40 mg iv). Citalopram inhibited most of the psychological effects of MDMA. MDMA-induced increases in positive mood, derealization and depersonalization phenomena, thought disorder, and the loss of thought and body control were all attenuated by citalopram pretreatment. MDMA-evoked intensification of sensory perception, changes in the meaning of percepts, and subjectively facilitated imagination were also inhibited by citalopram as compared to MDMA alone. Citalopram alone also lowered scores on some scales compared to placebo. Most of these changes, however, were clearly due to side effects of citalopram such as fatigue, headache, and nausea, which influenced the mood rating. MDMA also produced marked increases in emotional excitability and sensitivity that, however, were not reduced by citalopram."

Donc à mon avis avec un psyché classique ou peut s'attendre au même résultat.
 
C'est probable, mais même l'étude que tu cites expose cette ambiguité. Certains paramètres ont diminués (DR et DP), alors que d'autre non (excitabilité émotionnel, sensitivité, etc). De même ils exposent que les effets secondaires du Citalopram (fatigue, etc) ont clairement influencé le ressenti qu'on eu les patients.

Au fond ce qui m'intéresserais ce sont des études qui permettent de déterminer physiologiquement le pourquoi du comment.
D'autant plus que certains déconseillent la prise d'ISRS après la prise de MDMA car elle augmenterais le risque de syndrome sérotoninergique, alors que dans le même temps une prise une prise de MDMA avant réduirait fortement les effets. Or quand tu es sous traitement de AD, en toute logique tu en prend avant et après, personne ne précise les termes exactes de ces affirmations, bref c'est le flou total.

Tout ce qu'on sait c'est que les ISRS semblent empêcher la recapture de la sérotonine par le neurone pré synaptique. Donc quand on visualise le circuit, on se dit qu'il y a un problème quelque part.

Donc bon, peut être que ceux qui dérèglent un peu n'importe comment la MDMA sont clairement à éviter, mais pour des agonistes simples, je ne serais pas aussi formel.
 
Si je dis pas de conneries, l'effet de la MDMA est diminué voir annulé à cause de l'affinité élevée de la molécule citalopram auprès des récepteurs qu'elle vise, plus élevée que la MDMA qui vise les mêmes. Ce qui fait que quand cette molécule est liée à un récepteur, la MDMA ne peut pas s'y lier. Si tous les récepteurs sont saturés, la MDMA ne peut se lier nulle-part = pas d'effets.

Si je dis toujours pas de conneries, c'est le même mécanisme qui s'applique avec le LSD et les champignons, et réduit voire annule leurs effets.

Par contre, le taux de sérotonine dans le cerveaux est, comme dit plus haut, artificiellement augmenté. La recapture de la sérotonine est inhibée, et je ne sais pas du tout si cet effet prend fin dès l'instant où les récepteurs seraient hypothétiquement et en majorité débarrassés du citalopram. Par conséquent, si par hasard tu venais à consommer une molécule ayant un effet d'inhibition de la recapture de la sérotonine et/ou de libération de sérotonine (releaser), et qui aurait une affinité plus élevée que le citalopram sur les récepteurs visés (je les appelle comme ça car je ne sais pas de quels récepteurs on parle ^^), alors le risque de syndrome sérotoninergique serait présent.
De même, je ne sais pas si ce syndrome peut être provoqué par la présence de molécules ressemblant à la sérotonine et se liant aux récepteurs à sérotonine, mais qui n'en sont pas : les tryptamines précédemment citées.

Ceci est le post d'un amateur et mes connaissances réduites en neuro-bio/chimie ont été glanées ça et là, donc ces infos sont à vérifier auprès de source plus sérieuses.
 
Je vous remercie pour vos réponses argumentées. Après réflexion, je pense que ce psychiatre était complètement débile, parce que je l'ai prévenu que je ne pourrai reprendre un autre RDV avant environ un mois et demie pour cause de voyage, et il ne m'a pourtant prescrit que de quoi "tenir" un mois: donc si j'avais bêtement suivi ses conseils, je me serais exposé à un violent sevrage, et ce en pays étranger (l'enfer).
Donc soit je convainc le/a pharmacien.ne de doubler mon ordonnance, soit c'est mort pour cette fois, car je n'ai pas 50e à dépenser dans une seconde consultation.
Quant aux prods, le cas échéant, j'aurais probablement du mal à me retenir de tester deux ou trois trucs. Peut-être ferai-je avancer la science :P
 
Ah, et lorsque j'ai parlé de mon trouble de l'attention au type, il m'a répondu "ah bon, mais le médicament va aussi arranger ça". Je trouve ça un peu gros, à votre avis c'est bullshit ou y'a de la vérité là-dedans?
 
C'est du bullshit. Il semblerait que le problèle du TDAH trouve sa source dans un déficit en dopamine.

Alors que les ISRS (pour Inhibiteur Sélectif de la Recapture de Sérotonine) sont prescrits justement parce qu'ils ont une très faible affinité pour les autres neurotransmetteurs, contrairement à d'autres ADs.

En fait il a du croire que tout tes problèmes étaient du à ta dépression/déficit de sérotonine.

A mon avis ce psychiatre a aussi des troubles de l'attention, mais envers le patient.
 
Franchement, je ne sais pas si ta prescription peut t’aider ou pas mais en revanche je sais que se fier à l'avis de 2-3 gars sans qualification sur le net pour déterminer si son traitement médical est adapté à tes problèmes ou pas, ben c'est un peu risqué à mon humble avis.
Globalement, le monde médical n'est pas là pour te faire du mal. T'es sur que tu n'as pas moyen de consulter un autre psy ou même un généraliste pour lui faire part de tes doutes et questionnements.
 
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