Marvelle
Neurotransmetteur
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- 28/2/20
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Bonjour à tous !
Consommateur régulier de champignons hallucinogènes (une dizaine de trips à intensités variables sur les deux dernières années), j'ai récemment vécu mon premier bad ; au vu des conséquences sur mon état de conscience, et de ma perception altérée de mon environnement, je m'inquiète de ce qui a pu se produire à l'échelle physique de mon cerveau.
Setting
Je testais depuis quelques jours différents truffes et champignons. J'avais vécu deux trips aux truffes fantasia (de gros trips assez profonds, à 15g chacun) le 9 et le 14 février. Le 22, j'ai pris un pied de McKennaii pour évaluer sa force (il a produit les effets d'une micro dose).
Chacun de ces trois trips m'a apporté une perception accrue de la nature des choses, une pensée glissant au plus profond de la réalité du monde, notamment des sagesses liées à la nature du langage humain, et de chaque aspect de notre comportement comme un langage, et la vie comme l'accomplissement d'une harmonie entre notre être profond et ce langage qui nous inscrit dans le monde matériel. Toutes ces sagesses m'ont été très précieuses, et ont influé en bien sur de nombreux aspects de ma vie : jeu de guitare fluide et libéré, écriture profonde et pure (seuls les mots qui étaient vraiment les miens sortaient sur la feuille), pensée constamment arborescente et perceptive, comme si tout mon esprit s'était définitivement inscrit dans l'énergie même du monde, et que je m'y mouvais enfin avec aisance et liberté, libre de m'accomplir sans doutes ni angoisses ; et les gestes suivaient comme par instincts, toujours justes, toujours optimaux.
Je suis éternellement reconnaissant à la psilocybine pour ce cadeau.
Enfin, le 25, une demi douzaine de minuscules pieds de McKenaii retrouvés sur la table du salon. Il semble que j'aie sous estimé le poids ou l'intensité de la dose (ils avaient des gueules de miettes) ; ramassés et mangés à la va vite au coin du feu, dans mon salon, seul.
Surpris par l'intensité du trip, je suis monté me mettre au lit, tout confort ; là le trip a commencé comme tous les autres, plus de tensions peut-être, pas mal de craintes et de serpents, et des horloges et clepsydres en néons tournoyant au plafond.
Je me suis rappelé d'un avertissement entendu lors d'un précédent trip : des voix "divines" m'y conseillaient de profiter des sagesses offertes par les champis, mais de consommer avec modération. Leur générosité a ses limites, comme un cadeau des dieux.
L'idée de l'addiction psychologique et de ses dangers a creusé une galerie dans mon trip, et j'ai senti la présence d'êtres malveillants, démons et sorcières, qui me défiaient de plonger avec eux plus profond encore. Par nature, je suis têtu et téméraire ; hors de question que des brutes me détournent hors de ma route. Du panache, que diable ! Alors j'ai bombé le torse, et j'ai serré les muscles. Come to me, bro (ce qui équivaut à lutter contre le trip, en termes psychédéliques, une grosse tension mentale). Et là, j'ai senti que les démons et sorcières me prenaient quelque chose, une chose précieuse : des parts de mon esprit et de mon intelligence. Qu'ils l'emportaient entre leurs griffes dans des zones lointaines et hurlantes de mon âme, sombres et labyrinthiques, où il me serait à jamais impossible de le retrouver. Un véritable archétype de l'enlèvement, comme dans tous les contes de fée. La crainte que mon cerveau soit ravagé a augmenté, jusqu'à ce que quelques heures plus tard, je renonce enfin et ingère un trip stopper.
Je suis redescendu près du feu en fin d'aprem, complètement déréalisé ; mes colocs semblaient à des kilomètres de moi, alors qu'ils se trouvaient dans la même pièce.
J'ai vécu le trip il y a trois jours, et depuis, mes réflexes sont amoindris, ma capacité d'attention est considérablement altérée (j'ai le sentiment que mon concentration s'est réduite à une petite zone au fond de mon crâne, derrière les yeux, engendrant une distance problématique avec mon environnement, des maladresses et des efforts accrus pour chaque réflexion), ma mémoire à court terme connait des sautes régulières, je subis aussi un regain de déréalisation (maladie qui me suit depuis l'enfance), mais celle-ci va et vient, et semble s'amenuiser. Surtout, ma pensée autrefois vive et arborescente ne semble plus aussi bien fonctionner : quand tout un tas d'idées me venaient à l'approche du moindre questionnement, favorisant une prise de décision rapide et instinctive, aujourd'hui, c'est le calme plat, journée sans vent, plage abandonnée. Je pense, et rien ne vient. Et avec ça, plus de capacité à la répartie, à l'humour, au langage surtout, les mots ne me venant qu'avec beaucoup de difficulté.
Ma crainte la plus grande est d'avoir définitivement perdu la perception accrue de l'existence que m'avait offerte les précédents trips. Avec elle, ma discipline, ma capacité à exister au meilleur de moi même, à m'accomplir...
Bien sûr, il y a l'effet Nocebo ; mais ce serait terrible de croire qu'il me suffit d'attendre et de pratiquer la méthode Coué pour revenir à la normale, alors que certaines parts de ma psyché ont pu être considérablement altérées.
Mes questions sont les suivantes : la psilocybine favorisant les plasticités synaptique et neuronale, est-ce que le violent coup de stress infligé à mon cerveau au cours du trip a pu aboutir à une destruction de certains synapses, ou à un reformatage affaibli de leur architecture ? Dois-je réapprendre toutes les perceptions que les précédents trips m'avaient offertes ? Peut on perdre les sagesses et perceptions provoquées par les champignons ? J'ai le sentiment d'être un Jedi qui aurait perdu l'accès à la force ; Néo sans ses pouvoirs, à jamais bloqué dans la Matrice dans sa peau de vulgaire mr. Anderson.
En bref, je me suis perdu moi-même dans la noirceur du trip et je me demande si il ne me faudrait pas reprendre de la psilocybine, pour, comme un aventurier, replonger dans les ténèbres où je me suis perdu et aller chercher ce que les démons m'ont pris. Est-ce que ça semble logique ? Si ma psyché est altérée, peut-être qu'il me faut replonger avec plus de certitudes et de sérénité pour la remettre en place...
Et surtout, certain d'entre vous ont ils vécu des expériences similaires, et voudraient ils échanger à ce sujet ?
Je vous demande pardon pour la longueur du message ; je ne suis sûr de rien ces temps ci, et j'ai tenté d'être exhaustif pour contrebalancer le doute. J'ai plus que jamais besoin de certitudes et de réconfort.
Merci d'avance à toute la communauté, ainsi qu'aux administrateurs du site, de nous offrir un endroit ou partager et échanger sur nos expériences en commun.
Des bises à tout le monde !
Consommateur régulier de champignons hallucinogènes (une dizaine de trips à intensités variables sur les deux dernières années), j'ai récemment vécu mon premier bad ; au vu des conséquences sur mon état de conscience, et de ma perception altérée de mon environnement, je m'inquiète de ce qui a pu se produire à l'échelle physique de mon cerveau.
Setting
Je testais depuis quelques jours différents truffes et champignons. J'avais vécu deux trips aux truffes fantasia (de gros trips assez profonds, à 15g chacun) le 9 et le 14 février. Le 22, j'ai pris un pied de McKennaii pour évaluer sa force (il a produit les effets d'une micro dose).
Chacun de ces trois trips m'a apporté une perception accrue de la nature des choses, une pensée glissant au plus profond de la réalité du monde, notamment des sagesses liées à la nature du langage humain, et de chaque aspect de notre comportement comme un langage, et la vie comme l'accomplissement d'une harmonie entre notre être profond et ce langage qui nous inscrit dans le monde matériel. Toutes ces sagesses m'ont été très précieuses, et ont influé en bien sur de nombreux aspects de ma vie : jeu de guitare fluide et libéré, écriture profonde et pure (seuls les mots qui étaient vraiment les miens sortaient sur la feuille), pensée constamment arborescente et perceptive, comme si tout mon esprit s'était définitivement inscrit dans l'énergie même du monde, et que je m'y mouvais enfin avec aisance et liberté, libre de m'accomplir sans doutes ni angoisses ; et les gestes suivaient comme par instincts, toujours justes, toujours optimaux.
Je suis éternellement reconnaissant à la psilocybine pour ce cadeau.
Enfin, le 25, une demi douzaine de minuscules pieds de McKenaii retrouvés sur la table du salon. Il semble que j'aie sous estimé le poids ou l'intensité de la dose (ils avaient des gueules de miettes) ; ramassés et mangés à la va vite au coin du feu, dans mon salon, seul.
Surpris par l'intensité du trip, je suis monté me mettre au lit, tout confort ; là le trip a commencé comme tous les autres, plus de tensions peut-être, pas mal de craintes et de serpents, et des horloges et clepsydres en néons tournoyant au plafond.
Je me suis rappelé d'un avertissement entendu lors d'un précédent trip : des voix "divines" m'y conseillaient de profiter des sagesses offertes par les champis, mais de consommer avec modération. Leur générosité a ses limites, comme un cadeau des dieux.
L'idée de l'addiction psychologique et de ses dangers a creusé une galerie dans mon trip, et j'ai senti la présence d'êtres malveillants, démons et sorcières, qui me défiaient de plonger avec eux plus profond encore. Par nature, je suis têtu et téméraire ; hors de question que des brutes me détournent hors de ma route. Du panache, que diable ! Alors j'ai bombé le torse, et j'ai serré les muscles. Come to me, bro (ce qui équivaut à lutter contre le trip, en termes psychédéliques, une grosse tension mentale). Et là, j'ai senti que les démons et sorcières me prenaient quelque chose, une chose précieuse : des parts de mon esprit et de mon intelligence. Qu'ils l'emportaient entre leurs griffes dans des zones lointaines et hurlantes de mon âme, sombres et labyrinthiques, où il me serait à jamais impossible de le retrouver. Un véritable archétype de l'enlèvement, comme dans tous les contes de fée. La crainte que mon cerveau soit ravagé a augmenté, jusqu'à ce que quelques heures plus tard, je renonce enfin et ingère un trip stopper.
Je suis redescendu près du feu en fin d'aprem, complètement déréalisé ; mes colocs semblaient à des kilomètres de moi, alors qu'ils se trouvaient dans la même pièce.
J'ai vécu le trip il y a trois jours, et depuis, mes réflexes sont amoindris, ma capacité d'attention est considérablement altérée (j'ai le sentiment que mon concentration s'est réduite à une petite zone au fond de mon crâne, derrière les yeux, engendrant une distance problématique avec mon environnement, des maladresses et des efforts accrus pour chaque réflexion), ma mémoire à court terme connait des sautes régulières, je subis aussi un regain de déréalisation (maladie qui me suit depuis l'enfance), mais celle-ci va et vient, et semble s'amenuiser. Surtout, ma pensée autrefois vive et arborescente ne semble plus aussi bien fonctionner : quand tout un tas d'idées me venaient à l'approche du moindre questionnement, favorisant une prise de décision rapide et instinctive, aujourd'hui, c'est le calme plat, journée sans vent, plage abandonnée. Je pense, et rien ne vient. Et avec ça, plus de capacité à la répartie, à l'humour, au langage surtout, les mots ne me venant qu'avec beaucoup de difficulté.
Ma crainte la plus grande est d'avoir définitivement perdu la perception accrue de l'existence que m'avait offerte les précédents trips. Avec elle, ma discipline, ma capacité à exister au meilleur de moi même, à m'accomplir...
Bien sûr, il y a l'effet Nocebo ; mais ce serait terrible de croire qu'il me suffit d'attendre et de pratiquer la méthode Coué pour revenir à la normale, alors que certaines parts de ma psyché ont pu être considérablement altérées.
Mes questions sont les suivantes : la psilocybine favorisant les plasticités synaptique et neuronale, est-ce que le violent coup de stress infligé à mon cerveau au cours du trip a pu aboutir à une destruction de certains synapses, ou à un reformatage affaibli de leur architecture ? Dois-je réapprendre toutes les perceptions que les précédents trips m'avaient offertes ? Peut on perdre les sagesses et perceptions provoquées par les champignons ? J'ai le sentiment d'être un Jedi qui aurait perdu l'accès à la force ; Néo sans ses pouvoirs, à jamais bloqué dans la Matrice dans sa peau de vulgaire mr. Anderson.
En bref, je me suis perdu moi-même dans la noirceur du trip et je me demande si il ne me faudrait pas reprendre de la psilocybine, pour, comme un aventurier, replonger dans les ténèbres où je me suis perdu et aller chercher ce que les démons m'ont pris. Est-ce que ça semble logique ? Si ma psyché est altérée, peut-être qu'il me faut replonger avec plus de certitudes et de sérénité pour la remettre en place...
Et surtout, certain d'entre vous ont ils vécu des expériences similaires, et voudraient ils échanger à ce sujet ?
Je vous demande pardon pour la longueur du message ; je ne suis sûr de rien ces temps ci, et j'ai tenté d'être exhaustif pour contrebalancer le doute. J'ai plus que jamais besoin de certitudes et de réconfort.
Merci d'avance à toute la communauté, ainsi qu'aux administrateurs du site, de nous offrir un endroit ou partager et échanger sur nos expériences en commun.
Des bises à tout le monde !