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Salvia Divinorum : 6 Archétypes

  • Auteur de la discussion Auteur de la discussion Acacia
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Acacia

𝓥𝓪𝓹𝓸𝓾𝓻𝓸𝓾𝓼 𝓢𝓱𝓪𝓭𝓮𝓼蒸気の色合い
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25/5/17
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La Salvia (je ne parlerais ici que de Salvia fumée) est un hallucinogène imprévisible, peut-être encore plus qu’avec les psychédéliques classiques ses effets difficile à décire et à cerner . Dans les grandes lignes, on peut dire que l’expérience est dissociative, rapide, intense, souvent dérengeante, effrayante ou dysphorique . On remarque quand même, en en discutant et avec la lecture de trip reports que certains effets semblent récurrants bien que la description par le language de l’expérience (comme pour un rêve) la dénature forcément .
 
Je propose, dans ce Topic de présenter 6 de ces « effets récurrants » qu’on apellera Archétypes, le tout basé principalement sur mon expérience mais aussi d’internet . Bon, ce que je dis est tout de même très subjectif et à prendre avec un grain de sel bien sur .
 
 
Le mouvement
 
Bien plus souvent qu’avec les psychédéliques comme le LSD par exemple, les hallucinations de la Salvia perturbent le sens du toucher . Pas mal de reports évoquent des sensations de brutalement s’envoler voire d’être mis en rotation par exemple . Personellement, cet effet se manifeste souvent par des sensations de fortes pressions dans une direction ou une autre, comme si une force invisible me décalait vers la droite, la gauche, ou me projetait vers l’arrière . Ces hallucinations du toucher peuvent également se manifester par la synesthésie, une sorte de sensation d’être touché physiquement par la musique ou un objet de notre champ de vision . Des impressions de se faire enrouler comme dans un tapis ou de se replier sur sois-même sont également souvent rapportées . J’ai l’impression que c’est souvent cet effet qui peut pousser les gens sous Salvia a faire des gestes et déplacements incohérants voire dagereux comme courrir droit devant ou se rouler par Terre . Il est important de ne pas fumer de Salvia dans un espace trop confiné sous peine de se blesser contre les murs ou casser des objets sous l’effet d’une force gravitationnelle invisible . Ces effets, qui marqent souvent le début du trip pourraient être vus comme une espèce de démonstration de puissance brute .
 
Les douleurs physiques
 
Toujours dans le thème des hallucinations du toucher mais en plus badant, les sensations salvièsques peuvent carrément être doumereuses, quand on ajoute la douleur, l’intensité et le flippe que ça peut être, on comprend l’adjectif « dysphorique » ! Des sensationsd’irritation, de brulures ou d’être piqué par des aiguilles sont souvent décrites, certains parlent même de sentir une coupure/ cassure comme si leur corps était coupé . On peut également se sentir pétrifié, immobiisé comme dans de la glace ou une coulé de ciment dans son propre corps . Personellement, si des goutes de sueur coulent sur mon corps alors que j’ai fumé fumé de la Salvia, j’aurait l’impression que la sueur est faite d’une acide très corosif qui creuse et brule ma peu . Cet effet se manifeste le plus souvent quand le trip me fait peur, comme une manifestation physique de l’inconfort psychologique .
 
 
La fermeture éclair
 
Celui-ci est souvent rapporté et semble se manifester de différentes façons . On peut carrément voir des espèces de fissures se « dé-zipper » au milieu de notre champ de vision, laissant entrevoir du vide ou un monde géométrique chelou . Les yeux fermés également, à plus pette dose il m’arrive de voir des fissures de dé-zipper . Dans des expériences de « Breakthrough », c’est à dire quand le monde réel se trouve intégralement remplacé par le monde de la Salvia, il n’est pas rare, lorsqu’on redescend d’avoir l’impression de ré-intégrer le monde réel en s’enouffrant dans ce genre de fermeture éclair qui se refermerat aussi tôt sur nous . J’ai par exemple déjà eu l’impression de ré-intégrer la réalité en sortant d’une fermeture éclair qui n’était autre que ma propre bouche . Ces archétypes ne sont pas nécéssairement séparés, ils se mélangent souvent dans un bordel sans nom . Il m’arrive aussi souvent d’avoir la sensation que mon champ de vision (et par extension la réalité toute entière que je perçois) constitue l’espace vide entre les deux côtés d’une fermeture éclair ouverte comme si, lorsque je tournais ma tête vers la gauche, ce n’était pas moi qui me déplaçais dans un monde en 3D mais le bord droit de la fermeture éclair qui se déportait vers la gauche .
 
La blague
 
Cet effet là n’a rien de visuel, ni d’hallucinogène d’ailleurs, il est purement cognitif mais subjectivement, je trouve que c’est l’effet le plus impressionant que m’aie provoqué la Salvia . Dans les grandes lignes, il n’est pas rare que la drogue semble se moquer de nous ou bien, qu’elle nous montre que la vie « de tous les jours » est une blague, une farce . On a souvent l’impression que la plante nous juge, se moque de notre réaction apeurée . Personellement, dans ces moments-là, j’entend souvent une voix de femme rire . A contrario, on peut avoir l’impression de transcender la rélité, comme si notre vie n’était qu’un rêve et qu’on s’en réveillait . Cela entraîne souvent une hilarité incontrollée chez moi qui cache une peur existentielle . Mon interprétation d ece ressenti « comique » serait que la dissociation qu’apporte le produit  plonge notre esprit dans un décélage si radical avec le réel tel qu’on le connait que cette sensation de comique cosmique ou de fou rire se manifeste; on dit souvent que le rire est une sorte de mécanisme de défense face au malaise par exemple, le ressort comique d’une blague réside souvent dans le maisaise/ décéalage de son histoire . Cet effet peut être très perturbant je trouve .
 
Le livre du temps
 
Au moins aussi perturbant que le précédent, celui-ci me terrifie à chaque fois, je n’ai encore jamais réussi à ne pas paniquer face à cet effet lol . J’imagine que vous avez tous connus ces petits livres avec une image par page et qui, si on tourne rapidement les pages fait une animation, c’est d’ailleurs le principe des dessins animés si je ne dis pas de connerie . Et bien là, on vit à peu près la même chose, commesi chaque instant, chaque seconde était « une page » et que l’écoulement du temps était le fait de tourner une page du livre . Imaginons que je sois en train de me lever, je commence à me lever, une « page » de réalité disparait alors pour laisser place à une autre « page » dans laquelle je serais un peu plus levé . Ce qui me fascine le plus avec cet effet c’est qu’une fois une « page » de temps disparait pour laisser place à une nouvelle, eh bien elle a disparue, on le retrouvera plus jamais . D’autant que j’ai à chaque fois qu’une « page  » je tourne l’impression que le moi de la page précédente disparait dans les limbes du néant et que je suis un nouveau moi dans une nouvelle page de réalité … Franchement ça fait flipper mais ça fait aussi philosopher .
 
La transorfmation
 
Un cassique qui est très souvent évoqué avec la Salvia : l’impression de se tranformer en un objet inanimé . Dans le contenu, ça semble assez aléatoire, j’ai déjà entendu parler de roue, de pont, de maison et j’en passe, pour ma part j’ai déjà été une fenêtre et diverses parties d’un corps humain . Encore une fois, l’interprétation et la réaction à cet effet varie d’usager à usager, pas mal décrivent un grand inconfort, une sensation d’être comme piégé, enfermé dans une entité matérielle qui ne nous correspond pas; et puis en plus, être humain c’est cool, on peut se déplacer, parler … quand on est un pont bah… à par être, on se fait pas grand chose de passionant de sa vie quoi, d’où une peur assez récurrente au sein des trips, de ne jamais recouvrer sa forme humaine initiale . Pour ma part, quand je vis ce genre de « transformation », c’est comme si je n’étais plus moi, être une fenêtre me semble tout à fait normal comme si j’avais toujours été une fenêtre et que je serais toujours une fenêtre, comme si c’était dans l’ordre des choses .
 
Forcément, ces archétypes nous interrogent sur le rôle du conditionnement social, de la mémoire et des images inconscientes qui ressortent lors de la cnsommation d’hallucinogènes, les Mexicains qui l’utilisaient comme plante divinatoire ne voyaint sans doute pas de fermetures éclairs… je me demande d’ailleurs quelle genre de prédiction un trip sous Salvia peut amener à faire haha, je serais très curieux de lire le trip report d’un.e Chamane .
 
Faites de bons voyages

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Le truc des stades S-A-L-V-I-A, c’est une échelle qui décrit les différents stades d’intensité des trips sous Salvia, un peu comme les plateaux pour le DXM . 
 S pour un effet Subtil
 
A pour un état de conscience Altéré 
 
L pour des hallucinations superficielles, un truc qui reste tout de même ancré dans le réel, 
 
V pour les visions, ça commence à devenir bien mystique
 
I pour la perte d’identité 
Et 
A pour le black out, l’amnésie
 
C'est la seule drogue qui m'a toujours tellement fait peur je n'ai jamais osé en prendre et pourtant j'ai eu des occasions et des gens qui m'ont proposé mais j'ai jamais jamais jamais franchi le cap j'ai dû trop lire de trip report ça me fait peur ce truc....
 
Hey super bien décrit ! C'est sur que c'est très récurent car je les ai tous reconnu sauf la douleur et heureusement... xD

Pour le mouvement en général, c'est comme si ma vision était découpée en deux et que du côté droit je commençais à partir vers le bas comme dans une grande roue mais constituée des rouages de l'univers...

Pour la fermeture éclair j'y vois plutôt comme une étiquette que l'on décolle sur la 'réalité' et qui permet d'atteindre le vrai monde, comme si la vie que nous menons est un film et que d'un seul coup la salvia permet de se retrouver dans les coulisses du tournage du film de la vie.

La blague, j'étais en quête spirituel et de remise en question de tout et plusieurs fois la salvia m'a fait comprendre toute l'ironie de la vie, je me souviens même une fois ou je pensais que la salvia allait m'envoyer un message, les lignes du bois de mon bureau bougeait et ont commencé à former une femme et j'étais émerveillée et dans l'attente d'une révélation mystique et là deux lignes se sont transformées en mains et ont commencées à violer la femme... j'étais o_o à peu près comme ça. Ou le trip de la table que j'avais raconté y'a pas si longtemps qui représentait ironiquement la vie ?!

Le livre du temps est intéressant car je vois ce que tu veux dire mais je ne l’interprète pas du tout de la même façon. Pour moi la salvia c'est comme un microscope à la fois qui zoom sur l'infiniment petit qui dézoom sur l'infiniment grand (j'me comprend) suivant la dose et aussi sur le temps. J'ai l'impression que le temps s'arrête et de pouvoir 'zoomer' dans les mécanismes primaires engendrant certaines de mes actions comme reposer mon bang, je voyage au coeur de mes pensées qui m'amènent à vouloir reposer le bang et tous les mécanismes pour y arriver. À l'intérieur de mon corps je peux voyager dans mon bras et à l'extérieur c'est comme si des milliards d'énergies conscientes bâtissaient tout un monde pour chaque micro actions que l'on puisse faire (en même temps c'est pas tellement faux vu que tout est matière) et que le temps est seulement un mouvement, mais pas de disparaître dans le néant, plutôt de décortiquer mes actions les plus basiques avec une notion du temps vraiment modifiée et suivant le dosage je vais être une partie de mon corps, ou bien carrément l'un des éléments le plus infime de la matière.

Pour la transformation c'est pareil, en général suivant le dosage je peu arriver à rentrer dans ce sur quoi je me suis focalisée avant de partir juste après avoir coulé ma douille, suivant le dosage c'est plus ou moins puissant, mais la salvia me fait penser que le vide n'existe pas et que l'on peut voyager d'un objet à l'autre, ou d'une partie de mon corps à l'autre, en fusionnant avec les consciences de la matière qu'il y a entre, que d'ailleurs je n'ai pas de conscience propre mais que ma conscience est faite de la conscience unifiée de toutes les consciences présentes dans mon corps, chose qui m'a apprise à prendre plus soin de mon corps dans son ensemble, car certaines parties de moi n'aimaient pas ce que je faisais. Souvent si je regarde une bouteille avec une faible dose de salvia, je la vois tourner à 360° avec l'étiquette et je peux même lire ce qu'il y a dessus alors que l'étiquette est réellement derrière la bouteille. Alors après j'ai pas dis que c'est réel, c'est ce que je vois.

Mais surtout j'ai l'impression que justement tout est lié toutes ces particularités sont présentes dans chacun de mes trips et à faible dosage je vois juste les dessins de ma tapisserie onduler d'une façon bien précises, justement elles font un mouvement et ce mouvement est le même qu'à plus fort dosage qui me propulse sur la grande roue de la vie, juste l'échelle change en fonction du dosage et j'ai toujours l'impression que ce mouvement est le même et qu'il y a une chose à comprendre par rapport à ça, mais quoi ?

Quand je fumais beaucoup de salvia j'arrivais à contrôler entièrement mes sens et j'arrivais à halluciner de malade en étant clean, je pouvais transformer un mouchoir en fleur ou faire bouger des immeubles en me concentrant et ce qui est intéressant c'est qu'à chaque fois que j'arrêtais de me concentrer à modifier le monde, celui-ci se reformait comme une vidéo que l'on passe à l'envers comme les vieux vhs à l'époque que l'on rembobinait, comme si mon cerveau essayait de trouver une logique à tout ça et que pour garder une sensation de réalisme il fallait que les choses reprennent leurs place en faisant l'exacte contraire de ce que je leurs ai fait faire... J'sais pas si c'est clair.

Après mes exams je me commande des extraits ça fait des années que je n'ai pas fumé de salvia. C'est fou cette petite plante !​
 
Très intéressant ton post regroupant les effets dissociatifs les plus intenses d'une transe sous salvia. Sans appeler les effets Archétypes, je vais essayer de proposer des approches psychologiques, psychanalytiques ou philosophiques tirées de mes recherches pour tenter d'expliquer ce dont tu traites :

 
Le mouvement
 
Bien plus souvent qu’avec les psychédéliques comme le LSD par exemple, les hallucinations de la Salvia perturbent le sens du toucher . Pas mal de reports évoquent des sensations de brutalement s’envoler voire d’être mis en rotation par exemple . Personellement, cet effet se manifeste souvent par des sensations de fortes pressions dans une direction ou une autre, comme si une force invisible me décalait vers la droite, la gauche, ou me projetait vers l’arrière . Ces hallucinations du toucher peuvent également se manifester par la synesthésie, une sorte de sensation d’être touché physiquement par la musique ou un objet de notre champ de vision . Des impressions de se faire enrouler comme dans un tapis ou de se replier sur sois-même sont également souvent rapportées . J’ai l’impression que c’est souvent cet effet qui peut pousser les gens sous Salvia a faire des gestes et déplacements incohérants voire dagereux comme courrir droit devant ou se rouler par Terre . Il est important de ne pas fumer de Salvia dans un espace trop confiné sous peine de se blesser contre les murs ou casser des objets sous l’effet d’une force gravitationnelle invisible . Ces effets, qui marqent souvent le début du trip pourraient être vus comme une espèce de démonstration de puissance brute.


Je ne sais pas à quoi sont dues les mouvements induits par la modification des champs de conscience et de son équilibre homéostatique. Peut-être s'agit-il de réactions du métabolisme par rapport à des perturbations physiologiques et psychologiques, mais en tout cas il n'y a pas de force gravitationnelle invisible agissant en nous à ce moment là. Plutôt des formes d'impulsivité induites par les effets angoissants de la drogue sur l’organisme, pouvant stimuler fortement le corps en le poussant à réagir de manière vive et spontanée sans prendre attention aux objets alentours. L'impulsivité fait partie des réflexes moteurs inhérents au crise de panique.


 
La fermeture éclair
 
Celui-ci est souvent rapporté et semble se manifester de différentes façons . On peut carrément voir des espèces de fissures se « dé-zipper » au milieu de notre champ de vision, laissant entrevoir du vide ou un monde géométrique chelou . Les yeux fermés également, à plus pette dose il m’arrive de voir des fissures de dé-zipper . Dans des expériences de « Breakthrough », c’est à dire quand le monde réel se trouve intégralement remplacé par le monde de la Salvia, il n’est pas rare, lorsqu’on redescend d’avoir l’impression de ré-intégrer le monde réel en s’enouffrant dans ce genre de fermeture éclair qui se refermerat aussi tôt sur nous . J’ai par exemple déjà eu l’impression de ré-intégrer la réalité en sortant d’une fermeture éclair qui n’était autre que ma propre bouche . Ces archétypes ne sont pas nécéssairement séparés, ils se mélangent souvent dans un bordel sans nom . Il m’arrive aussi souvent d’avoir la sensation que mon champ de vision (et par extension la réalité toute entière que je perçois) constitue l’espace vide entre les deux côtés d’une fermeture éclair ouverte comme si, lorsque je tournais ma tête vers la gauche, ce n’était pas moi qui me déplaçais dans un monde en 3D mais le bord droit de la fermeture éclair qui se déportait vers la gauche .


La modification de son champ visuel se retrouve fréquemment dans les délires psychotiques induits par des psychotropes, du fait que le produit modifie les connexions synaptiques au sein de réseaux neuronaux. Autrement dire que les cartes neurales composant les différentes parties de notre cerveau, plus précisément au niveau des cortex visuels en l’occurrence, sont ultra connectés avec toutes les modifications que cela peut entrainer dans son champ de vision, autant réel lorsqu'on a les yeux ouverts qu'imaginaire lorsque ses yeux sont fermés.


 
La blague
 
Cet effet là n’a rien de visuel, ni d’hallucinogène d’ailleurs, il est purement cognitif mais subjectivement, je trouve que c’est l’effet le plus impressionant que m’aie provoqué la Salvia . Dans les grandes lignes, il n’est pas rare que la drogue semble se moquer de nous ou bien, qu’elle nous montre que la vie « de tous les jours » est une blague, une farce . On a souvent l’impression que la plante nous juge, se moque de notre réaction apeurée . Personellement, dans ces moments-là, j’entend souvent une voix de femme rire . A contrario, on peut avoir l’impression de transcender la rélité, comme si notre vie n’était qu’un rêve et qu’on s’en réveillait . Cela entraîne souvent une hilarité incontrollée chez moi qui cache une peur existentielle . Mon interprétation d ece ressenti « comique » serait que la dissociation qu’apporte le produit  plonge notre esprit dans un décélage si radical avec le réel tel qu’on le connait que cette sensation de comique cosmique ou de fou rire se manifeste; on dit souvent que le rire est une sorte de mécanisme de défense face au malaise par exemple, le ressort comique d’une blague réside souvent dans le maisaise/ décéalage de son histoire . Cet effet peut être très perturbant je trouve .


Tous ces effets décrits relèvent des symptômes de dépersonnalisation et de déréalisation faisant suite à une décompensation psychotique, exactement ce qu'il advient quand son esprit se morcelle dans une phase extrême de délire salviesque, mais également sous l'influence de n'importe quelle drogue perturbant sa conscience au point de la dissocier très fortement (c'est un mécanisme de défense classique aux nombreuses propriétés).

Le repli sur soi s'opère à un stade métaphysique par une sensation de gène et de honte donnant l'impression d'être moquée par une entité extérieure. Expression d'un délire paranoiaque à tendance psychotique. Sur le plan philosophique après un sentiment d'étrangeté le monde parait absurde et laisse place à un manque d'espoir total amer et nihiliste. Il ne s'agit pas d'un désespoir complet, mais juste d'un manque d'espoir total, c'est comme une dépression morale lorsqu'on se sent complètement perdu, sans aucune ressource pour s'en sortir. On se retrouve sans solution face à l'adversité et l'angoisse d'une réalité ne faisant plus sens. Symptôme classique de déréalisation suite à une dépersonnalisation lors d'un phénomène dissociatif très intense. Comme lors d'un stress post traumatique. Après tout dépend de son degré et de sa survenue, si c'est pendant le trip, juste après quand on en revient, ou les jours qui suivent.

Le rire est effectivement une manière de se protéger de cette perte de réalité, de cette incompréhension menant à l'effroi. Tout comme le cynisme peut préserver d'une trop brutale sensation d'être violenté, prit à partie et prisonnier d'un rôle indésiré. Pour en revenir à la sensation d'absurde, selon Albert Camus ce n'est pas le monde ou l'humain qui sont absurdes, mais leur confrontation lorsque l'humain se rend compte que le monde n'est pas tel qu'il le désirait, tel qu'il s'en illusionnait. D'où un malaise relevant d'une perte d'espoir qui prend des proportions phénoménales et gigantesques lors d'un trip salviesque. #décompensationpsychotiqueetpertedelaréalité


 
 
Le livre du temps
 
Au moins aussi perturbant que le précédent, celui-ci me terrifie à chaque fois, je n’ai encore jamais réussi à ne pas paniquer face à cet effet lol . J’imagine que vous avez tous connus ces petits livres avec une image par page et qui, si on tourne rapidement les pages fait une animation, c’est d’ailleurs le principe des dessins animés si je ne dis pas de connerie . Et bien là, on vit à peu près la même chose, commesi chaque instant, chaque seconde était « une page » et que l’écoulement du temps était le fait de tourner une page du livre . Imaginons que je sois en train de me lever, je commence à me lever, une « page » de réalité disparait alors pour laisser place à une autre « page » dans laquelle je serais un peu plus levé . Ce qui me fascine le plus avec cet effet c’est qu’une fois une « page » de temps disparait pour laisser place à une nouvelle, eh bien elle a disparue, on le retrouvera plus jamais . D’autant que j’ai à chaque fois qu’une « page  » je tourne l’impression que le moi de la page précédente disparait dans les limbes du néant et que je suis un nouveau moi dans une nouvelle page de réalité … Franchement ça fait flipper mais ça fait aussi philosopher


La déformation du fil de lecture de sa réalité peut s'expliquer par la perte de ses mémoire épisodique, sémantique, autobiographique et de travail lorsqu'on perd tout recul sur soi et que l'on n'est plus à même d'écrire son récit de vie dans une suite logique avec un passé, un présent et un avenir en son esprit. La production d'images mentales élaborant le film dans sa tête est perturbée et modifie toute sa construction de la réalité en créant un scénario effrayant et en décalage avec l'idée qu'on a du réel, entre ce qu'on vit au présent de dramatique, le souvenir qu'on se fait de sa réalité bien à soi et rassurante, et le réel extérieur à soi, qu'on a  perdu.

L'impression que les pages se tournent peuvent s'expliquer du fait que dans la dissociation son attention se focalise sur des phénomènes psychiques auquel on ne porte pas d'importance habituellement, d'où l'impression de voir les fils derrière la broderie composant notre réalité, un peu comme lorsqu'on voit comment s'est fait dans l'envers du décors.

Antonio Damasio explique que le sentiment du moi, autrement dit l'illusion de soi nous faisant nous sentir nous-même dans le moment présent actuel, proviendrait d'une production instantanée d'images mentales issues d'une cartographie permanente de soi dans son environnement, associée à l'idée qu'on s'en fait au travers du sentiment de soi. C'est à dire que son cerveau nous image en permanence en nous situant dans le réel et construit en notre esprit une réalité mettant en scène nos souvenirs via notre subjectivité donnant notre individualité. Le sentiment conscient de son moi proviendrait d'une succession de moment instantané de sentiment d'être soi. Tous nos cortex sensorimoteurs (et plus) élaborent des cartes proprioceptives, intéroceptives et perceptives qui construisent une réalité dans son champ mental en recoupant différentes images issues de diverses parties de son cerveau, ce qui forme l'esprit. 
 
Il faudrait bien sur détailler tout ça avec plus de précisions et de sources, dont je peux en proposer certaines même si faut s’accrocher pour comprendre la complexité des évènements traités ici.
 
C'est marrant, parce que autant quand on a jamais pris de psyché en lisant les TR on arrive quand même à se représenter quelque chose de plus ou moins palpable, ou abordable intellectuellement genre "des fractales lumineuses se dessinent sur le mur ou quand je bouge ma main , elle fait des traceurs"

Mais la Salvia, je n'arrive pas du tout à me représenter le feeling de l'expérience. Quand vous vivez ce que vous vivez c'est comme si vous faisiez parti intégrante de vos visions et qu'elles vous malmenaient ou c'est plutôt démonstratif comme sous DMT ? J'entends par là que si sous DMT je me retrouve dans le hall d'un palais oriental avec un elfe qui me parle, c'est la vision d'une scène qui se déroulerait devant mes yeux alors que là sous salvia j'ai l'impression qu'on pourrait faire "partie du décor" et en être un rouage

je ne sais pas si je suis bien clair.

et les visuels sont comment ? c'est coloré ? cartoonesque ?
 
Je suis d'accord, je trouve qu'avec les disso en général il est difficile de vraiment se faire une idée de l'expérience sans l'avoir vécue au préalable . j'ai le même soucis avec les RC dérivés du PCP, ils m'attirent un peu mais j'ai beaucoup de mal à appréhender à quoi ressemble l'expérience .

Pour ma part avec la Salvia, il existe un point où l'intensité et le dosage font que je me retrouve totalement immergé dans l'expérience, il m'est presque impossible de poser une pensée cohérente et je me retrouve vraiment perdu dans le trip . Pour moi la sensation est plus proche de l'idée de voir sa réalité se décomposer que d'assister à un spectacle halluciné donc oui quelque part je fais partie intégrante du trip . Mais pour moi, c'est un état très confus, tellement dissocié que c'est encore plus évanescent qu'un rêve, difficile de dire si l'on voit, entend ou ressent les stimuli, sans doute tout à la fois donc même se raconter à sois ce qu'on a vécu passe par une certaine forme d'interprétation, souvent face à un ressenti inexprimable mon cerveau va le simplifier par une métaphore .

Les visuels je ne saurais pas trop les décrire, là où ils ont un aspect surtout esthétique sous psyché, avec la Salvia ils s'intègrent au délire souvent, et je trouve également beaucoup plus aléatoire qu'avec les psychés .
Pour comparer à l'image plus haut, ce n'est pas forcément aussi coloré mais les bonhommes légos qui semblent se fabriquer à la chaine, le fond qui se dé-zippe et s'enroule sur lui-même, la bizarrerie des différents niveaux de profondeur ... tous ces éléments me paraissent très "salvia", ce n'est probablement pas ce que tu verras si tu en prend, mais c'est ce type de thèmes .

Je n'ai jamais pris de hautes doses de DMT, mais de ce que j'en ai vu la Salvia dissout bien plus vite le contact avec la réalité, mais à part la durée, la vitesse de la montée et l'intensité il y'a peu de matière à comparer je trouve .
 
C'est quand même dingue. Partout je vois des expériences incroyables avec la salvia, mais les rares fois où j'en ai fumé, je me suis sentie perdue, mal à l'aise et dans un état vraiment étrange. Peut être que ça venait de moi...
 
Je confirme !
Je viens de fumer pour la première fois un x5.

Si je devais décrire, j'ai assisté à la sensation que cette vie était une page.. mais une page d'un grand livre.
Et une présence, comme une amie à moi, pendant que cette page se tournait (j'étais litéralement cette page en terme de sensation) voulait comme m'emmener autre part. J'avais la sensation qu'elle voulait me dire "mais vas-y viens!" et me tirait vers elle !

Mais moi j'hésitais. J'avais lu un TR de qqn récemment sur le forum qui disait que la salvia lui a montré ses peurs... Et bah je comprend mtn ce qu'il voulait dire. J'ai commencé à me demander mais... si je pars, je vais revenir à cette réalité ? Puis après y'avait comme une négociation interne :

 "Mais de toute façon, ta vie ici est pas ouf, tu peux y aller non ?"
 "Oue mais non, pcq y'a les parents et tout, ils vont devenir quoi eux, si je pars"

** Je remarque toujours la présence qui essaie de me tirer "vas-y viiiiens !!" **

"Regarde c'est qu'une réalité parmi d'autres"
"Oue mais non, je ne peux pas y aller, je dois continuer cette vie.. Et puis imagine tu reviens, et t'es completement décalé et fou !"


En gros ça me montrait mes attachements, une peur de la mort (=changement de réalité), une peur de la folie aussi.
J'avais pris une dose où j'étais à la frontière. Avec une plus grosse dose j'aurais été catapulté autre part sans demander mon avis j'imagine. Là avec une latte de x5, j'avais comme le choix. 

Et puis j'avais la sensation qu'il y avait un Moi qui était très ami avec la présence et qui était beaucoup plus moi-même que le "moi" ici dans cette vie. Je me sentais moi-même sans mes peurs.

Mais vu que c'était la frontière, je valsait entre les deux "moi".
Le Moi Supérieur on va l'appeler comme ça, il avait aucune crainte, il voulait suivre la présence. Mon moi de cette vie avait la trouille comme pas possible.
 
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