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Rétrospective Introspective

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Deleted-1

Guest
Vendredi 17 heures, je quitte enfin le taffe après une semaine de travail répétitif, voir inutile à certain moment. Non pas que mon emploi de graphiste en tant que stagiaire fasse pleinement parti des «jobs à la con», il s’agit plutôt du fait que je vais devoir recommencer pour la énième fois ce sur quoi je travaille, parce que mon patron est exigeant sans savoir vraiment ce qu’il veut. Il trouve toujours une amélioration quitte à tout refaire chaque mois, à force de nouvelles idées orientant la chartre graphique initiale, dans de nouvelles directions n’ayant plus rien à voir avec les précédentes. Sans réponse positive de mes potes à ma proposition de tiser dans un bar ce soir, durant l’après midi une légère déprime s’est installée dans mon esprit, et marchant dans la rue, j'opte pour écouter un live de Justice.

Paris, le métro, ligne 1 direction La Défense, la rame est plutôt fonctionnelle et rapide, il n’empêche que je ne suis pas le seul à rentrer dans la banlieue ouest, et je suis fatigué de courir après ce train train quotidien me correspondant de moins en moins. Me lever à 7h pour aller effectuer le travail d’un employé normalement payé le double de ma solde, me mine le moral, sans compter l’ambiance hypocrite dans les locaux, avec un patron en demandant toujours plus, sans payer plus bien sur...ce fonctionnement stressant parait pourtant évident quand il nous explique qu’il y a des deadlines à tenir, et qu’en ces temps de crise, il y a du monde sur le marché, que l’argent ça coûte cher, et qu’il a toujours le dernier mot culpabilisateur, pour que moi le stagiaire en situation précaire, ressentant l’injustice de me faire exploiter avec une vingtaine d’autres jeunes gens, je me taise en obéissant, en mettant mon orgueil au porte manteau, la promesse d’une embauche aidant....même si celle-ci ne sera pas tenue.

Pour me distraire je me concentre sur le mot fléché du 20Minutes, cela me fait oublier le boulot, le métro, et presque mes ressentis par la même occasion. Sauf que je me perds dans ma raison raisonnante d’insatisfaction quasi perpétuelle, d’une non expression de ma sensibilité et de ma solitude, pour enfin me laisser aller à des passions presque joyeuses. Mais non, je commence à me demander si d’un simple état de déprime passager, je n’évolue pas dans une morosité continuelle depuis des semaines ? Mon taffe ne me plait pas, je vis chez mes parents et je n’ai pas de copine, mon groupe d’amis perd de sa vigueur comme chacun mène sa vie dans des chemins parfois opposés, et le métro est de plus en plus blindé...adorant la promiscuité, je suis gâté !

Arrivé à La Défense, je monte le son à fond et marche le plus vite possible, j’excelle dans ce sport quotidien avec mes grandes jambes qui, de manière explosive, me font traverser l'espace de la gare sur un tapis roulant de bass music, afin de prendre le train de 21, surement en retard comme très souvent. Mon pessimisme ne m’aide pas à sortir de ma mélancolie, il la nourrit même abondamment et étant conscient de ce schéma nocif à mon équilibre psychique, je me sens d’autant plus déprimé que je n’ai pas envie d’en sortir, je n’ai plus la force de me battre contre moi-même, de faire en sorte de m’en sortir, et la lâcheté étant tellement plus simple, je m’y abandonne allégrement. Je n'ai pas honte de mon état, parce que je ne fais pas tâche sur le quai. Franchement, à part les personnes se divertissant comme ils le peuvent avec leurs smartphones, tout ceux osant attendre le train, le regard dans le vide et livrés à eux mêmes, semblent abrutis et lassés d’exister dans cette réalité glauque et austère. Sans réelle urgence, des militaires bien armés patrouillent le long du quai, les détritus s’envolent dans les courants d'air glacés, et les publicités animées sur les écrans ne masquent pas vraiment la peur d’un nouvel incident tragique...je suis qui aujourd’hui ? que reste t-il de bon autour de moi pour que mon moral ne se noie pas dans la violence du quotidien ?

A ce niveau de réflexion, je crois qu’il vaut mieux que je me reconcentre sur mon mot fléché, poursuivre cette réflexion m’amènerait de nouveau à m’imaginer l’impact du train sur ma personne, si je me jetais sur les rails à son passage comme cette jeune fille, qui l’année dernière a fait son dernier choix, en choisissant de ne plus jamais avoir le choix des possibles.

Je monte en dernier dans le train afin de m’appuyer sur la porte, évitant ainsi d’être prit dans le flot humain se tenant en équilibre comme il le peut. Aussi je me dissocie de mes émotions pour ne plus ressentir les désagréments du moments présents, mon esprit se clivant pour parer à l’angoisse montante, que je ressens viscéralement. Inconsciemment, elle a prise naissance dans mon ventre pour s’immiscer jusque dans ma poitrine, et alors s’emparer de la totalité de mon être. J’alterne entre bouffée de chaleur, crispation stomacale et envie de lâcher un pet foireux, qui me brûle le rectum tant je me retiens. Devenu conscient de cette gêne, je change instantanément de style de musique pour palier à cette somatisation, l’électro trash n’étant pas des plus recommandable dans une telle situation de vulnérabilité. Un bon vieux rock psyché conviendra bien mieux à ma sensibilité, et je switch sur Echoes des Pink Floyd. La sensation d’oppression diminuant, au vu de mon rythme cardiaque revenu à la normale, je pense à toutes ces ressentis animant mon corps sans que ma volonté ne puisse rien n’y faire. Je constate que des années de consommation de divers produits stupéfiants, m’ont néanmoins appris à identifier ces maux, à les anticiper, voir les parer en fonction des situations.

Longtemps je me suis drogué de bonne heure, parfois, à peine ma douille écoulée, mes yeux se fermaient si vite que je n'avais pas le temps de me dire : « J’en ai trop prit». La défonce m’ayant transcendé de la tête au pied, des poils jusqu’à la moelle, je ne pouvais que subir la brusque montée, et alors je me retrouvais submergé par mes angoisses, ma raison consciente ne faisant plus autorité tant mon esprit s’était déconnecté de la réalité. Le rush m’immergeant quasi instantanément dans mon inconscient, hors du temps et de l’espace, j’errais dans des logiques associatives et instinctives, où des idées primaires et irréfléchis, permettent à mes angoisses de dominer le peu de conscience qu’il me reste, et alors mon moi tout petit face à ces géantes hurlantes, subissait de plein fouet la peur de mourir, ou de virer fou.

Mon esprit jamais à court de mécanisme de défense, a depuis longtemps développer un fort potentiel de sublimation, me permettant de parer mes angoisses en les transformant en créations artistiques, sous forme de visuels ou d’idées conceptuelles. Cette catharsis transformant mes pulsions en valeurs, favorise une logique d’esprit rationnelle, me ramenant ainsi un peu plus dans le mental lorsque j’étais trOp défoncé, ou en remontée post trip. Alors je pouvais analyser mes sentiments, distinguer mes émotions, et jouer au psy en me diagnostiquant des phénomènes d’ordre pathologique, comme lors d’une crise d’angoisse en plein rush de cannabis par exemple. Il s’agit d’une forme d’introspection suggérant une auto-transcendance, permettant une prise de recul sur soi en gagnant en objectivité. L'intérêt qu'à l'esprit de dissocier mon mental de mes émotions, est de pouvoir les observer influencer le corps via des ressentis empruntant des mécanismes alors conscientisables, pendant une phase de géniale lucidité d'un temps plutôt bref. Ceci étant possible grâce à une dissolution de mon égo, me plaçant dans un état de neutralité vis à vis de moi même, et empêchant mes émotions d’atteindre la petite voix dans ma tête, au point de l’emporter dans des états plus ou moins désagréables.

Cette pratique quelque peu extrême du clivage, m’a amené à observer chez moi des états semblables à de la bipolarité sous l’influence de drogue dissociative, en passant de phases d’excitation à des états de déprime intense, mais aussi de naviguer sur des vagues d’apaisement comme d’angoisse profonde sous cannabis, de chavirer dans des sentiment de culpabilité ou d’émerveillement sous psychédélique, et d’embrasser l’extase et la confiance en soi, avant de tomber dans la paranoïa sous empathogène et stimulant. Chaque drogue ayant son potentiel de défonce, qui, associé à différentes humeurs, peut amener à vivre diverses émotions et sentiments aboutissant à une myriade de ressentis possibles, et informant d’un état allant du bien au mal être. En l'occurrence j'ai retrouvé du baume au cœur, le train s'est à moitié vidé et je me suis trouvé une place assisse en bordure d'allée, comme ça je peux y placer mes jambes les rétracter. J'écoute maintenant Maeva de Joris Delacroix comme j'apprécie de nouveau l'immersion musicale, j'ai retrouvé mon état d'anxiété normale. Entouré de dizaines d'individus inconnus, je vis dans mon appréhension innée et infondée de la réalité, et découvrant les limites de ma pensée, je n'ai plus qu'à abdiquer et patienter comme tout le monde. En fait je sature et c'est le dawa dans ma tête, les interdits moraux de mon surmoi maintiennent trop fermement mon moi affaibli par mon environnement, et qui refoule déjà mes pulsions et angoisses provenant de mon ça. Je suis en phase d'introversion, dans laquelle ma pensée fait loi, cherchant toujours plus de raison là où il n'en nécessite pas nécessairement, cela peut être aussi jouissif qu'épuisant, et là ça l'est.

Mais avant de comprendre ces abstractions caractéristiques, techniques et théoriques, j'ai pris le temps de me pencher sur ce qui m'amenait à ce besoin d'abstraction mentale, de répondre au pourquoi je fuis à longueur de temps mes émotions, et c'est pour cela que je m'y suis intéressé d'un peu plus près. J'ai longuement cherché les significations de mes perceptions des couches subliminales de mon être, et pour cela la drogue a été un bon outils, puisque je m'en suis servi pour apporter de la lucidité sur des émotions exacerbées. Effectivement chaque prise de stupéfiant me laissait croire que je vivais un moment nouveau mais pourtant connu, mon intuition l’interprétait alors toujours un peu plus, en me donnant les traits essentiels de ce qui m’animait de l'intérieur, avant que j’interprète plus consciemment la chose, pour comprendre d’où venait cette chose, et où elle allait. A partir de ce travail de perception, s’opérait un jugement portant sur la valeur ou la nature de la chose en question, en fonction de si j’étais respectivement dans une humeur sentimentale, ou réflexive. En d’autres termes, soit ma subjectivité appréciait la chose de manière affective, instinctive et sélective, afin de me dire si celle-ci était agréable ou pas, soit d’un point de vue plus objective, mon esprit logique, via ma raison, verbalisait la chose de manière théorique, afin d'en saisir son essence. Il m’arrive d’apprécier aller voir jusqu’au bout des choses, quitte à y perdre quelques illusions, ainsi qu’une part de rêve et d’espérance. Pour reprendre Nietzsche : «Le degré de vérité que supporte un esprit, la dose de vérité qu’un esprit peut oser, c’est ce qui m’a servi de plus en plus à donner la véritable mesure de la valeur.»

Mais tout ces abus et ces (dé)charges sensitives importantes et répétés de plus en plus régulièrement, n’ont pas laissé le temps à mon appareil psychique de se réguler, et retrouver un pseudo équilibre entre ma raison et mes émotions (équilibre que je ne pense n’avoir jamais vraiment acquis au cours de vie, ou qu’à très court terme de ce dont je me souvienne). La constatation est qu’à trop se dissocier, le clivage amène à une forme de dépersonnalisation favorisant l’anxiété au travers d’une peur existentielle, un état de trouble psychique, plus ou moins intense et morbide, s'accompagnant de phénomènes physiques moins grave que l’angoisse, mais tout aussi pesant au quotidien, quant à son bien être et l’estime que l’on porte à soi. Comment peut-on s’apprécier et se mettre en valeur en s’estimant, quand l’appréhension d'une menace intérieure souvent indéfinissable vous travaille sans arrêt ? qui plus est sans que vous ne vous en rendiez compte comme cet état néfaste fait partie de vous depuis un temps que vous ne sauriez définir. Que faire face à des représentations inconscientes que nous ne comprenons pas, parce que nous les refoulons dans diverses pensées illusoires, justifiant notre lâcheté, ou que nous essayons tant bien que mal d’interpréter pour expliquer nos actes, que faute de moyens et connaissances intellectuels et théoriques, nous assimilons à des faits inadéquates, voire surnaturelles en les acceptant. Tout un chacun nous nous trompons sur nous-mêmes, et pourtant nous savons qu’il est nécessaire de faire tomber quelques masques pour avancer, en sortant de nos schémas répétitifs nocifs. Pour prendre un exemple, je parlerais d'une forme de "Beauféthie", ou l'art de se laisser aller, et de se déresponsabiliser en reportant nos torts sur autrui, ou des entités inexistantes, ce qui est selon moi la base de toutes croyances, sur lesquelles reposent notre égocentrisme, omniprésent dans notre société prônant l’individualité et normalisant le narcissisme.

«c’est la nature humaine, toujours le même problème».

Face à ce genre de prise de conscience, je me suis senti plus d’une fois déstabilisé et perdu quand à celui que j’étais, à ce que j’attendais de moi, vis à vis de mes pensées et de la manière dont je voulais les penser, et du type de personne que je devenais comparé à celle que j'idéalise. En terme de processus d’inviduation et de construction de mon esprit critique, fallait-il continuer à vivre avec des œillères dans ce carcan égocentrique de l’adolescence, faisant de moi un adulescent adepte de l'éphémère et de la régression infantile, ou enfin m’accepter tel que je suis, et m’affirmer en tant que jeune adulte, en phase de devenir un individu fini, mâture et respectable ? Bien que j’étais loin de cette finalité qui me plait, je crois que c’est en voulant m’accepter que j’ai développé une véritable paranoïa, jamais vécu jusque là, ou alors pas à un stade si conscient, ce qui est peu être d’autant plus flippant quand l’on sait que l’on est terrorisé par soi même, tétanisé par la peur au point de s'empêcher d'agir pour et par soi. Mais pourquoi la peur s’est emparée de ma personne quand j’ai décidé d’advenir à moi même ?

Aujourd’hui je dirais que premièrement, la drogue avait modifié l’alchimie dans mon cerveau, que mon taux de sérotonine devait être au plus bas, et ne pouvant plus encaisser les décharges de dopamine, mon esprit restait dissocié pour limiter la casse, en isolant mon mental de mes émotions devenues incontrôlables et badantes. Ensuite le passage de l’adolescence à l’entrée dans le monde adulte, étant une phase importe d’acquisition de connaissance diverses, qu’il s’agisse des études ou des expériences personnelles, amène à une phase d’égocentrisme inévitable, pendant laquelle je faisais de ma personne une référence indépassable. Mon orgueil me masquant derrière une humilité apparente, je donnais le change à exprimer une vision objective, pourtant influencée par une subjectivité prédominante tant mes sentiments affolaient ma raison, jouant avec mon esprit critique au point de me perdre à toujours redouter, mon propre jugement quant à ce que je dirais, ou pire le jugement d’autrui. Je portais beaucoup trop d'importance à ce que les autres penseraient de moi, que je passais mon temps à me projeter dans autrui pour tenter de connaître son avis sur ma personne. Je vous parle d’un effort ininterrompu de calcul et d’anticipation pour au départ faire bonne figure, et le délire progressant, plus la pression sociale montait, et plus j’en arrivais à vouloir mater l’autre, de peur de perdre la face, narcissisme quand tu nous tiens...

Dans cette guerre d’égo l’on trouve toujours plus con que soit, mais quand l’on est épris dans une situation toujours plus
complexes, à répéter des schémas que je m’étais pourtant promis de ne pas recommencer, il y a un moment où il faut décrocher, reprendre le contrôle de soi et réellement gagner en objectivité pour faire redescendre sa colère, ma faille narcissique étant alors aussi profonde que la fosse des Marianne. Ce travail ne s'est fait pas en quelques heures ou quelques jours, au point où j’en étais il m’a fallu des semaines, et mêmes des mois pour sortir de cette mauvaise passe en me trouvant de nouvelles valeurs, de nouveaux référentiels, d’autant plus que je continuais de proder en buvant et fumant assez pour enchainer quelques trips monumentaux, où les expériences m’ont mené à des expérimentations artistiques magiques, mais aussi à des black out où j’ai vu ma mort de très près. C’est le problème quand on cherche trop à se rapprocher de la lumière, on sniffe trop de photons et ça nous brûle les synapses, au point que l’on en vient à choir de manière infinie dans son propre esprit. Dans cette égarement, la volonté de paraître amène à des crises plus ou moins fortes d’égocentrisme et de narcissisme, où l’on s’exhibe pour attirer l’attention, quitte à faire le bouffon...après tout pourquoi pas si l'on a le talent de transformer la peur en rire, mais la vulgarité si facile d'accès face à la subtilité, devient de plus en plus légitime aujourd'hui.

Pour en revenir à l'introspection et à l’auto-transformation de soi via de nouvelles valeurs et représentations, appuyés sur de nouveaux symboles modifiant son discours auto-narratif, ou la manière dont l'on se raconte soi-même, la philosophie m’a grandement aidé, ainsi que la psychologie pour mieux comprendre mes lectures philosophiques, ma personne, et mon environnement. Dans mon besoin de compréhension globale, à force de déceptions personnelles et d’échecs multiples, mais aussi d’auto réalisations satisfaisantes et de résultats positifs vis à vis de mes relations avec autrui, j’ai compris que ma quête du Tout pour trouver un absolu n’est peut être pas si illusoire, et que d’une illusion perdue par une remise en cause des valeurs qui lui sont liées, une autre plus évoluée la remplace, m’amenant toujours plus loin dans ma lucidité. Pour l’instant je m’y retrouve pleinement donc j’en tire profit pour ne plus me focaliser sur mes ressentis insignifiants et inutiles, améliorer mon cadre de vie, et gagner en connaissances diverses. Et même si tout n’est pas rose dans ma vie, je continuerai de croire qu’une forme de béatitude éthique se cache derrière cet absolu que je recherche, et que je n’atteindrai probablement jamais, afin de ne pas perdre espoir. Aujourd’hui je sais pertinemment qu’à enfoncer les portes de la perception alternée comme le bourrin que je suis, au final je m’y perd, au risque de me rayer le casque à vouloir monter trop haut, parce que lorsque l’on s’est brûlé les ailes, il ne reste plus que la chute libre. Mais moi aussi je répondrai de manière rhétorique, que l’important c’est l’atterrissage, et c’est d’ailleurs en rebondissant sur mes réflexions, l'humour pouvant aider, que j’ai ralenti ma chute, jusqu'à ce que ma raison regagne du terrain sur mes émotions, et que j'ai eu retrouvé un équilibre psychique plus objectif que subjectif, me sortant de ma petite personne, et ne subissant plus directement mes sensations et ressentis.

En rentrant à pied de la gare, je me remémore qu'il s'agit d'un réel travail pour ne plus sur généraliser mes sentiments, me rendant compte qu’ils n’étaient pas tout, et pas toujours en accord avec le moment présent, en gros que je flippais pour rien faute de savoir faire autrement depuis toujours, et que pour palier à cette peur, je juge tout en collant des étiquettes aux choses et aux personnes. Le problème n'étant pas de juger, mais de le faire mal en transposant ses peurs sur autrui, d'abuser de morale justifiant un ressentiment qui nous rend aigri. J’ai aussi réappris à me concentrer sur une tâche, et à vivre l’instant présent en laissant mes idées traverser mon esprit, sans m’y arrêter de manière catastrophique et faisant d’un rien un évènement extrême. J’ai fais un travail de conscientisation visant à repérer et nommer mes sentiments et émotions, afin de savoir quand les prendre en compte et quand ne pas les écouter, à ne plus vouloir tout contrôler, à sortir du doute obsessionnel et des inquiétudes infondées, amenant à des situations inadéquates à mon évolution personnelle. Ayant vécu un bon petit traumatisme qui s'est déclenché à mes début avec les prods, pour culminer après trois ans d'excès croissant, et s'amenuiser pendant encore trois ans jusqu'à ne peut être pathologique. J'ai vécu la paranoïa au point de rompre presque tout contact social non virtuel, et j'ai du me forcer à me sortir de mes comportements sécurisants, ne favorisant pas la prise de risque qu’est le fait d’aller vers autrui, pour me réinsérer socialement (je parle du monde réel, enfin le monde matériel qui se trouve au delà de la surface de l'écran). Diminuant mes ruminations perpétuelles et cherchant à tolérer les différences d’autrui, je me suis éviter des situations frustrantes, et j'ai combattu l’inactivité afin d’être actif et productif, en trouvant des solutions de substitutions pour faire disparaître mon sentiment de honte, me débarrasser d'une partie de ma culpabilité, essayer d’être plus délicat avec mes contemporains, et gagner en optimisme.

Arrivé chez moi, je finis d’énumérer cyniquement cette liste de bons conseils de thérapies cognitives comportementales, en me disant que je suis un gentil garçon qui fait bien les choses arf. Je tire la chasse d’eau après avoir chier mon stress, et une fois que j'ai eu fini de manger, je suis allé écrire ce post avec quelques traces de coke pour la motivation initiale, puis de MxE pour donner un peu de rêve au récit. Maintenant que je suis bien défoncé je vais regarder un documentaire sur les derniers jours de Pompéi, ça me détend d'apprendre que les Romains vivaient dans un monde où ils maitrisaient bien leur environnement avec peu de moyen, notamment l’art au point d’exceller dans les représentations picturales dans différents genres, et sur de nombreux support, mais aussi en architecture et en ingénierie. Ils vivaient dans des habitations à plusieurs étages, avec l’eau courante dans les rues, et un certain confort pour les plus aisés...jusqu’à ce que la nature reprenne ses droits en quelques heures, le Vésuve ensevelissant la ville sous trois mètres de cendre, elle fut redécouverte au milieu du 18ème siècle. Ensuite je me roule un joint, écoute de la musique de manière méditative dans mon lit, et je termine ma soirée avec un autre documentaire plus joyeux.

J'ai encore du chemin à parcourir.
 
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