Hey!
Bon j'ai bien envie de raconter cette expérience, ptetre un peu longuette.. Alors ça se passe samedi, une soirée trance pas très loin de chez moi, chose rare dans le coin. J'hésitais à y aller, tout en en ayant très envie, mais niveau financier ça craignait un peu... Puis le jour même le proprio nous a rendu la caution, alors j'me suis retrouvé avec plein d'sous, et une forte envie de danser sur de la trance, vu que ça faisait déjà deux week-ends en juin que je loupais des soirées qui s'annonçaient énormes...
Entrée en scène
J'me suis donc motivé, j'ai été chez un pote de mon coloc l'aprem, accompagné de ce dernier, bières pétards, puis vers 20h30 j'me suis décidé à partir. Ah ouais à ce moment là j'ai ingurgité un para de 80mg de methylone, qui a quand même dû jouer dans la suite, en fait. Arrivé là-bas, je me renseigne sur le déroulement de la soirée, impossible de sortir sur le parking une fois rentré et ça c'est bof... J'reste donc dehors, il est tôt de toute façon, et je retrouve alors plein de têtes connues, un type qui était dans ma promo, une fille avec qui j'ai fait du bénévolat en festoch, des connaissances de teufs ou de soirées, du Tribe même, bref, tout le ptit monde du coin. On boit fume et discute, tout se passe bien, visite des camions, du son... On hésite à rentrer, il n'y a pas l'air d'y avoir trop de monde et le son qu'on entend d'ici n'est pas top.. Finalement on reste, on passe le temps, et il me semble qu'on rentre vers 23h30, un peu avant peut être.
En fait, le son qu'on entendait de dehors venait de la scène techno minimale. La scène trance sonne bien et ça me fait diablement plaisir d'être là. L'espace est chouette, de la place dehors, pas très grand mais ça va. On danse, des connaissances arrivent, discussions, puis à force de paroles, on finit par tomber sur un type qui vient de prendre la goutte, et nous mène au monsieur... J'hésite à lui en prendre deux d'un coup, j'ai vraiment envie d'une forte expérience. Je discute avec lui, lui demande si elles sont fortes, on parle on parle, puis je décide quand même de n'en prendre qu'une, je reviendrai plus tard s'il le faut. Hop, c'est parti, je vais retrouver d'autres gens, vais danser, indique l'emplacement de la goutte à des connaissances...
L'hyper-multivers.
Comme à son habitude, la montée est insidieuse et même si les effets se font globalement sentir, le tout manque de puissance, même si je n'ai pas à me plaindre. Alors, quand un pote me demande de le guider en chercher une, environ une heure une heure et demi après ma première je dirais, j'me lance sur la seconde.
Dix minutes plus tard, en train de danser, je suis sur une autre planète. Tout devient très flou, je n'ai que de vagues souvenirs, une sensation de puissance dans la musique et la danse. Je vois les visages des gens, tout souriants, j'ai envie de communiquer, le fais parfois, mais très vite, quand on me parle ou autre, je perds le fil, mes pensées s'arrêtant sur un détail et oubliant l'instant d'avant. J'me souviens comme ça qu'il y avait une femme avec qui j'ai pas mal discuté lors de la soirée, enfin, pas "pas mal" mais souvent plutôt. Je me souviens qu'elle essayait de me dire quelque chose, de me faire comprendre quelque chose qui résonne comme important encore maintenant, mais je n'arrive plus à savoir ce que c'était.
En fait dès que je ferme les yeux, je quitte le monde et plus rien n'existe. D'ailleurs, je le vois s'effacer devant moi, le temps d'un clignotement de sourcils, et l'instant d'après, me voilà plongé dans un abîme noir, où des séries d'ondes s’entremêlent, se coupant en différents plans, différentes dimensions qui se croisent. A leurs interstices, j'entrevois comme des sous-couches, dimensions sous les dimensions, qui brillent de lumières éclatantes, scintillent dans les argentés, dorés...
Mon corps, qui n'en est plus vraiment un mais plutôt un amas de lumière, chute entre ces ondes et à chaque fois qu'il en croise une, se décompose, et continue sa course dans l'immensité, jusqu'à ne devenir qu'un point éclatant... Psiiiiouuuu, aspiration, retour au "monde" dur.
Il y a des fois comme ça où j'émerge subitement, et je me retrouve entouré de gens, parfois des amis qui me demandent si ça va... A un moment, je suis comme ça en face de deux potes qui me tiennent chacun d'un coté, le premier me demande ce que j'ai pris, le second demande si j'ai pris la seconde goutte avec un sourire aux lèvres, je réponds que oui et que ça va, le premier me regarde avec de grands yeux, l'autre sourit. J'ai l'impression qu'ils sont minuscules, je ne vois que leur tête en gros plan, leur corps semble ridicule, comme si le monde s'était replié sur lui-même et que je me tenais à leur perpendiculaire, comme si je marchais sur un mur en fait.
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Mmmh bon voilà ce qu'on m'a raconté sinon : j'ai parlé à une porte, j'aurais également parlé pendant un bon quart d'heure à une tenture sur laquelle était dessinée une femme. J'allais de groupes en groupes, regardais, puis m'en allais. Bon ça ça ne m'étonne pas, je devais perdre le fil de leurs conversations, me focaliser sur une autre idée et bouger. Sinon aussi à un moment, il paraît, j'étais posé avec un groupe, je fumais ma clope, il devait rester 2 ou 3 tafs et là je la pose en plein milieu des gens. Mon ami (il m'a raconté ça hier) : "Mais qu'est ce que tu fais ?" "Ben j'sais pas j'la pose au cas où quelqu'un veuille fumer" Blanc. "Non mais tu sais il reste rien personne va vouloir la fumer." Alors il m'a dit qu'il s'en était à fond voulu parce que j'aurais méga bloqué sur le coup, bug, j'ai ramassé la clope, l'ai éteinte, remise à ma bouche et suis parti, bredouillant des trucs (ça me rappelle vaguement quelque chose). J'parlais de façon assez incompréhensible souvent parait-il. Et j'aurais pris une trace de 4-mec aussi apparemment... Bof bof ça..
J'me souviens aussi d'un délire où, yeux fermés peu après la seconde goutte, je suis rentré dans une boucle, du moi qui crée un univers à l'image de mon moi qui fait de même, jusqu'à ce que ça ne revienne tout seul à mon corps. Sur le coup, ça a confirmé mon idée du fait qu'on revit en boucle sur la même terre.
Alors, quand des amis partent, j'en profite pour monter dans la voiture avec eux, et me fais déposer près de la gare. Direction chez l'ami où j'étais la veille, et chez qui mon coloc est en train de dormir.
Divagations et périple hallucinatoires
Les effets semblaient s'être calmés mais non. Je devais juste être tétanisé, et trop en train de m'interroger sur ce qu'il avait bien pu m'arriver pour y faire attention. Mais là, seul dans la ville et devant me rendre à une destination précise, je me rends vite compte que non, c'est loin d'être fini. Trèèès loin... Je m'aventure dans les rues, mais à chaque pas que je fais, le paysage, les maisons, font "des vagues". Je vois les rues qui, vraiment, grandissent, avant de se replier sur elles-mêmes, fondantes, puis regagner leur place d'origine, avant de refaire une vague. Et à chaque vague, j'entrevois de nouveau ces ondes qui miroitent de couleurs scintillantes, et me montrent des mondes. Parfois, j'aperçois des vallées verdoyantes, d'autres fois des paysages rocailleux... Tout cela ne dure qu'un instant, le temps que la vague ne grimpe, et ne s'écrase, faisant jaillir une pluie d'étoiles. Et moi, je suis là, dans ces rues, et je ne vois rien.
J'appelle mon coloc, une fois, deux fois, trois fois, je peine à trouver les repères qu'il me donne malgré les multiples plans de la ville que je croise. Puis bon, normalement, je sais à peu près où c'est. J'ai l'impression de passer tout le temps dans les mêmes rues, et ce n'est pas vraiment qu'une impression en fait. Je panique un peu, à bout, mon coloc décide alors de venir me rejoindre, et quand je le vois au loin, je ne suis pas sûr qu'il s'agit bien de lui. Un instant on dirait un personnage des Simpsons, petit, rondouillard et jaune et celui d'après, il ressemble au grand Boo dans Dragon Ball, tout fin et allongé, puis il s'évapore, se reforme.. Mais oui, c'est bien lui, et il me ramène chez son pote, tandis que je tente de lui expliquer à quel point je ne vois rien.
Là-bas, je roule un pétard tant bien que mal, alors que le coloc joue à la gameboy avant de s'endormir. Je m'allonge, j'ai mal partout, le corps tout transi. Je me pose enfin, le calme, ça fait du bien. Rien ne se calme pour autant. A chaque fois que je ferme les yeux quelques instants, je tombe de nouveau dans un abîme. Là, des chiffres, des symboles, des calculs, sortent de partout et remplissent l'espace à toute vitesse. Ils défilent et construisent une réalité (tiens je n'avais pas fait le rapprochement avant d'écrire ça mais ça faisait un peu Matrix, en blanc au lieu du vert, et qui ne bougeaient pas que de haut en bas!) . Je me retrouve dans des mondes étranges, l'un m'a particulièrement marqué, constitué uniquement de tuyaux/vortex qui s'entre-dévoraient. J'évolue à l'intérieur, me promène et quand je me déplace, je modifie, plus ou moins consciemment, l'espace autour de moi, par la force que je décide d'y mettre.
Et parfois j'ouvre les yeux. Hop. Merde, mais où je suis. Ah ouais. Mais. Qu'est ce qui me dit qu'en fait je ne me suis pas juste endormi là-bas et dans un rêve ici ? Après tout, j'ai bien la sensation d'avoir "sombré", comme si j'avais été happé par le sommeil un peu...
En vérité, je sais bien que la réalité est ici mais je m'interroge quand même. Il n'y a pas de peur ou de bad qui se profile. D'ailleurs, il n'y a pas vraiment d'émotions, autre que de la stupéfaction, être là. Malgré tout je n'ose pas trop me laisser happer les yeux fermés du coup, enfin je laisse un peu la surprise passer avant de m'y replonger, plus confiant. Je me rends compte un peu après, alors que la copine du pote chez qui je suis se lève, que je viens de tenir et de bâtir des univers de toutes pièces, par de simples clignements d'yeux. Des univers dans lesquels l’interaction avec le monde extérieur paraissait tout autant réel qu'ici. Serait-ce ça, rester perché, ne plus savoir où sont les mondes, leurs frontières...
Le petit dej se prépare et on m'interroge sur la soirée, je fais de mon mieux pour répondre mais je sens bien que je peine. Tant pis. J'me rends également mieux compte de mon état de la veille : je suis incapable de dire s'il y avait du monde, à quelle heure j'ai fait quoi, la musique n'est qu'un concept général... Je ne fais donc que leur répondre sans en rajouter, les regarder est un spectacle suffisamment intense en soi : lui, son visage évolue sans cesse et peut prendre une dizaine d'expressions par seconde, allant de l'énervé à un bébé, à un air naïf, à une tête de Fantasio, à un vieillard, à un type bouche grande ouverte à la Tex Avery... Elle, ses cheveux prennent des teintes argentées qui d'un coup se libèrent et flashent la pièce. Je n'arrive pas spécialement à suivre ce qu'ils disent mais je me concentre sur les détails. Un regard par la fenêtre, je vois un toit, il se sépare en cinq parties distinctes, et les tuiles de chaque partie partent dans des directions opposées, s'éparpillant avant de revenir mystérieusement.
Il est temps d'y aller, c'est toujours le matin mais ils doivent partir manger quelque, puis autant aller se poser vraiment chez soi (enfin, chez mon (du coup ancien maintenant) coloc).
Dans la gare, nous croisons des potes qui étaient avec nous à la soirée, le coloc achète le billet, j'attends, je le perds, je retrouve les autres, leur demande s'ils ne l'ont pas vu, non, je le trouve, les autres perdent un de leurs potes, ma vue s'égare...
Rien à signaler dans le train, le trajet se passe vite. Nous voulons -pour une fois!!- acheter des tickets de tram car nous n'avons pas envie de nous emmerder à sortir cas où y'ai des contrôleurs, mais on a que des billets, la machine prend que des pièces, et les commerçants de la gare ne veulent pas nous faire de monnaie... Bon tant pis, mais pour une fois qu'on voulait être réglo...
Mais du coup, il faut quand même faire attention, si jamais il y en a. Je sombre parfois dans un autre monde le temps d'un arrêt mais me réveille à chaque fois vérifier, ce qui ne sert pas à grand chose puisque de toute façon je n'arrive pas à voir jusqu'au fond du tram, les modifications visuelles prenant le dessus avant. C'est alors qu'à un moment, je suis persuadé d'entendre "contrôle des tickets". Je me retourne, personne. … Puis, de nouveau, et le bruit de la machine. Je me retourne, plus brusquement, et les vois. Je les vois une demi-seconde avant qu'ils ne s'évanouissent en fumée. Brr.
Terminus, marche jusqu'à l'appart, et discussion avec le colocataire. J'évoque l'épisode du tram et les voyages entre les mondes, il me dit que c'est justement ça qu'il préfère lui, ce libre champ d'action à l'imagination. J'ai l'impression qu'on est suivi, j'entends des bourdonnements, des sifflements. Cette fois, quand je me retourne, l'espace d'un instant, je vois une nuée de créatures fantomatiques, sombres, qui s'effacent aussitôt. Je ne suis définitivement pas rassuré, et j'ai vraiment mal aux jambes, hâte de me poser.
Enfin. Bon je ne vais peut être pas rentrer dans les moindres détails ce ne serait pas forcément intéressant, mais globalement : on est arrivé vers midi, jusqu'à 17/18h, j'avais des phases de "recouvrement de la réalité", où une image venait se construire dans mon champ de vision jusqu'à obstruer la réalité, et puis finissait par s'évaporer en scintillant juste après. Parfois c'était juste des failles qui s'entrouvraient, et j'y apercevais la mer, la foret...
Je voyais ma pupille. De l'intérieur. Normal, elle était tellement énorme.. (je voulais prendre une photo mais j'ai passé beaucoup de temps à chercher comment faire marcher la webcam, sans succès). Mais ça faisait tout étrange, de voir à travers, et de voir les modifications qui s'y opéraient. Je sentais mon œil, je le sentais tourner, je voyais ses mouvements. J'me suis aussi demandé si l'image de la pupille n'était pas à l'origine de certaines fresques psychédéliques parfois observées (comme j'l'ai dit à mon coloc sur le coup : "tu vois, une mosaïque psychédélique basique quoi"^^), chaque clignement d'oeil appuyant en plus la marque de la pupille sur l'environnement extérieur, avant de couler lentement, et de s'effacer par teintes.
Là j'me suis dis qu'il serait normal que je m'arrache l'oeil. En fait. Ou une partie. Un seul en tout cas. Parce que la vraie vision n'est pas, trop de filtres. Oui mais alors, à quel sens peut-on se fier ? Et peut-on se fier à ce que l'on pense même ? Non puisque nous sommes le produit d'interactions avec le monde. Se fier aveuglement à ce que l'on pense/est, ce serait considérer le monde comme étant à son image, et donc fiable. Bati à son image, pour soi. Ouais mais une théorie, un avis ne nait jamais qu'en réaction. Mais au final, si ce n'est qu'un rêve ou une fausse vision, rien ne peut me le prouver puisque ce serait comme un dialogue avec soi-même. Donc sans inconnu, on accède juste au résultat par d'autres voies.
J'ai pas mal réfléchi sur "la main" aussi, la façon dont nos ancêtres avaient apprivoisé cet outil merveilleux et dévastateur, porteur d'autant de bien que de mal.
La plupart des images ou des schémas qui me venaient à l'esprit étaient axés sur le 3, le triangle, les idées qui se balancent entre les 3 différents pôles (eux-mêmes décomposés à l'infini ensuite) en faisant des aller-retours.
Il y avait plein de choses que je voulais faire, écrire, prendre des photos, chercher un torrent, parfois même fumer..., que j'oubliais -enfin non-, que mon cerveau mettait dans un coin, et ma pensée évoluait, et j'me retrouvais, une demi-heure après, à voir que j'avais déjà commencer à chercher, à galérer, passer à autre chose, me rouler une clope, m'apercevoir qu'une autre non-finie traine déjà dans le cendar...
Et on conclue..
Niveau physique ce n'était pas évident, tétanisé, sans savoir trop comment me mettre. J'avais vite de grosses bouffées de chaleurs, suivies par des sueurs froides et tremblements. Ca ne mettait pas mal non plus, mais impossible de penser à dormir dans ces conditions.
J'ai eu de vrais effets jusqu'à environ 2h, donc un peu plus de 24h après la première prise (un peu moins pour la seconde) et j'ai pu m'endormir vers 4-5h.
Le lendemain a physiquement était dur aussi, toujours des alternances chaud/froid, quelques réminiscences visuelles de temps à autres... Enfin voilà !
Aha qu'en dire... Bon déjà merci à tous les gens qui étaient avec moi : c'est grâce à eux que j'ai pu aussi bien tripper, même s'ils n'apparaissent pas beaucoup dans le récit. Mais ils ont souvent été mes repères au monde, et même si, dans un cadre de teuf, je ne pense pas que ça aurait pu mal tourner (le son contrôle tout donc bon..), on ne sait jamais, et rien que le fait d'avoir été presque constamment accompagné a bien joué en ma faveur, m'évitant des galères interminables. Un ami, pourtant pas mal habitué aux teufs et aux psychédéliques, m'a quand même dit "à part les types à balle de K, j'avais jamais vu quelqu'un comme toi". Mais bon ils m'ont dit qu'ils voyaient bien que j'allais bien "dans mon trip", et qu'il fallait juste me surveiller un peu, même si j'leur ai quand même fait un peu peur. Donc ouais il faut un bon set&setting ! (et celui là était déjà loin d'être parfait, oui j'ai eu de la chance d'être bien entouré !)
Voilà je ne sais pas trop quoi dire de plus, ni quoi en tirer. J'ai rencontré tellement de choses, vu tant de concepts... qu'il va me falloir certainement un peu de temps pour tout assimiler ou même analyser.
Tout ce que je vois là, c'est que j'ai franchi un stade : je n'avais jamais vécu une telle puissance ou alors avec un combo plus forcé sur une autre substance, ou sans plus m'en souvenir trop ensuite. Il n'y avait pas non plus de "déformations", enfin si, mais on pouvait vraiment parler d'hallus. Le cerveau qui invente un monde et les sens qui se mettent à le construire, selon tout un tas de lois qui nous (enfin me) sont connues inconsciemment, ou du moins auquel le cerveau se réfère, confirmant ou contournant le connu.
Ah et j'le mets dans Lsd parce que c'est le Lsd que je trouve important là, mais ne pas oublier les empathogènes, qui ont quand même dû jouer leur rôle dans ce chaos !
Et un mix d'un artiste qui passait :
Krabzo - Virtual Paradise 2 by Krabzo on SoundCloud - Create, record and share your sounds for free
J'espère que le récit vous aura plu en tout cas, merci d'avoir lu ! (forcément, l'impression d'avoir zappé des trucs, hésitez pas si vous avez des questions)
UbiK.
Bon j'ai bien envie de raconter cette expérience, ptetre un peu longuette.. Alors ça se passe samedi, une soirée trance pas très loin de chez moi, chose rare dans le coin. J'hésitais à y aller, tout en en ayant très envie, mais niveau financier ça craignait un peu... Puis le jour même le proprio nous a rendu la caution, alors j'me suis retrouvé avec plein d'sous, et une forte envie de danser sur de la trance, vu que ça faisait déjà deux week-ends en juin que je loupais des soirées qui s'annonçaient énormes...
Entrée en scène
J'me suis donc motivé, j'ai été chez un pote de mon coloc l'aprem, accompagné de ce dernier, bières pétards, puis vers 20h30 j'me suis décidé à partir. Ah ouais à ce moment là j'ai ingurgité un para de 80mg de methylone, qui a quand même dû jouer dans la suite, en fait. Arrivé là-bas, je me renseigne sur le déroulement de la soirée, impossible de sortir sur le parking une fois rentré et ça c'est bof... J'reste donc dehors, il est tôt de toute façon, et je retrouve alors plein de têtes connues, un type qui était dans ma promo, une fille avec qui j'ai fait du bénévolat en festoch, des connaissances de teufs ou de soirées, du Tribe même, bref, tout le ptit monde du coin. On boit fume et discute, tout se passe bien, visite des camions, du son... On hésite à rentrer, il n'y a pas l'air d'y avoir trop de monde et le son qu'on entend d'ici n'est pas top.. Finalement on reste, on passe le temps, et il me semble qu'on rentre vers 23h30, un peu avant peut être.
En fait, le son qu'on entendait de dehors venait de la scène techno minimale. La scène trance sonne bien et ça me fait diablement plaisir d'être là. L'espace est chouette, de la place dehors, pas très grand mais ça va. On danse, des connaissances arrivent, discussions, puis à force de paroles, on finit par tomber sur un type qui vient de prendre la goutte, et nous mène au monsieur... J'hésite à lui en prendre deux d'un coup, j'ai vraiment envie d'une forte expérience. Je discute avec lui, lui demande si elles sont fortes, on parle on parle, puis je décide quand même de n'en prendre qu'une, je reviendrai plus tard s'il le faut. Hop, c'est parti, je vais retrouver d'autres gens, vais danser, indique l'emplacement de la goutte à des connaissances...
L'hyper-multivers.
Comme à son habitude, la montée est insidieuse et même si les effets se font globalement sentir, le tout manque de puissance, même si je n'ai pas à me plaindre. Alors, quand un pote me demande de le guider en chercher une, environ une heure une heure et demi après ma première je dirais, j'me lance sur la seconde.
Dix minutes plus tard, en train de danser, je suis sur une autre planète. Tout devient très flou, je n'ai que de vagues souvenirs, une sensation de puissance dans la musique et la danse. Je vois les visages des gens, tout souriants, j'ai envie de communiquer, le fais parfois, mais très vite, quand on me parle ou autre, je perds le fil, mes pensées s'arrêtant sur un détail et oubliant l'instant d'avant. J'me souviens comme ça qu'il y avait une femme avec qui j'ai pas mal discuté lors de la soirée, enfin, pas "pas mal" mais souvent plutôt. Je me souviens qu'elle essayait de me dire quelque chose, de me faire comprendre quelque chose qui résonne comme important encore maintenant, mais je n'arrive plus à savoir ce que c'était.
En fait dès que je ferme les yeux, je quitte le monde et plus rien n'existe. D'ailleurs, je le vois s'effacer devant moi, le temps d'un clignotement de sourcils, et l'instant d'après, me voilà plongé dans un abîme noir, où des séries d'ondes s’entremêlent, se coupant en différents plans, différentes dimensions qui se croisent. A leurs interstices, j'entrevois comme des sous-couches, dimensions sous les dimensions, qui brillent de lumières éclatantes, scintillent dans les argentés, dorés...
Mon corps, qui n'en est plus vraiment un mais plutôt un amas de lumière, chute entre ces ondes et à chaque fois qu'il en croise une, se décompose, et continue sa course dans l'immensité, jusqu'à ne devenir qu'un point éclatant... Psiiiiouuuu, aspiration, retour au "monde" dur.
Il y a des fois comme ça où j'émerge subitement, et je me retrouve entouré de gens, parfois des amis qui me demandent si ça va... A un moment, je suis comme ça en face de deux potes qui me tiennent chacun d'un coté, le premier me demande ce que j'ai pris, le second demande si j'ai pris la seconde goutte avec un sourire aux lèvres, je réponds que oui et que ça va, le premier me regarde avec de grands yeux, l'autre sourit. J'ai l'impression qu'ils sont minuscules, je ne vois que leur tête en gros plan, leur corps semble ridicule, comme si le monde s'était replié sur lui-même et que je me tenais à leur perpendiculaire, comme si je marchais sur un mur en fait.
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Mmmh bon voilà ce qu'on m'a raconté sinon : j'ai parlé à une porte, j'aurais également parlé pendant un bon quart d'heure à une tenture sur laquelle était dessinée une femme. J'allais de groupes en groupes, regardais, puis m'en allais. Bon ça ça ne m'étonne pas, je devais perdre le fil de leurs conversations, me focaliser sur une autre idée et bouger. Sinon aussi à un moment, il paraît, j'étais posé avec un groupe, je fumais ma clope, il devait rester 2 ou 3 tafs et là je la pose en plein milieu des gens. Mon ami (il m'a raconté ça hier) : "Mais qu'est ce que tu fais ?" "Ben j'sais pas j'la pose au cas où quelqu'un veuille fumer" Blanc. "Non mais tu sais il reste rien personne va vouloir la fumer." Alors il m'a dit qu'il s'en était à fond voulu parce que j'aurais méga bloqué sur le coup, bug, j'ai ramassé la clope, l'ai éteinte, remise à ma bouche et suis parti, bredouillant des trucs (ça me rappelle vaguement quelque chose). J'parlais de façon assez incompréhensible souvent parait-il. Et j'aurais pris une trace de 4-mec aussi apparemment... Bof bof ça..
J'me souviens aussi d'un délire où, yeux fermés peu après la seconde goutte, je suis rentré dans une boucle, du moi qui crée un univers à l'image de mon moi qui fait de même, jusqu'à ce que ça ne revienne tout seul à mon corps. Sur le coup, ça a confirmé mon idée du fait qu'on revit en boucle sur la même terre.
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Je commence à vite fait retrouver des repères, savoir où je suis etc, je le fais savoir autour de moi. Le jour ne va pas tarder à se lever. Le son est bizarre je trouve, de la trance un peu trop dance à mon goût à des moments, des passages étranges... Du coup je ne sais pas trop quoi faire, je suis un peu perdu malgré tout, ne sais pas trop quoi dire... C'est quelque chose de très fréquent chez moi, une fois le gros rush passé j'suis souvent assez silencieux, besoin de me remettre les idées en place, réfléchir à ce qu'il s'est passé. Du coup parfois j'fais un peu figuration, posé là sans rien dire, suivant à moitié les conversations, observant les détails, "l'ordre/le chemin dans lequel se passent les choses", et perdu dans mes pensées... Mais bon. Puis le son s'arrête subitement, bien plus tôt que prévu au départ et c'est déjà la fin, je me retrouve tout perdu, sans savoir trop quoi faire, il pleut un peu en plus...
Alors, quand des amis partent, j'en profite pour monter dans la voiture avec eux, et me fais déposer près de la gare. Direction chez l'ami où j'étais la veille, et chez qui mon coloc est en train de dormir.
Divagations et périple hallucinatoires
Les effets semblaient s'être calmés mais non. Je devais juste être tétanisé, et trop en train de m'interroger sur ce qu'il avait bien pu m'arriver pour y faire attention. Mais là, seul dans la ville et devant me rendre à une destination précise, je me rends vite compte que non, c'est loin d'être fini. Trèèès loin... Je m'aventure dans les rues, mais à chaque pas que je fais, le paysage, les maisons, font "des vagues". Je vois les rues qui, vraiment, grandissent, avant de se replier sur elles-mêmes, fondantes, puis regagner leur place d'origine, avant de refaire une vague. Et à chaque vague, j'entrevois de nouveau ces ondes qui miroitent de couleurs scintillantes, et me montrent des mondes. Parfois, j'aperçois des vallées verdoyantes, d'autres fois des paysages rocailleux... Tout cela ne dure qu'un instant, le temps que la vague ne grimpe, et ne s'écrase, faisant jaillir une pluie d'étoiles. Et moi, je suis là, dans ces rues, et je ne vois rien.
J'appelle mon coloc, une fois, deux fois, trois fois, je peine à trouver les repères qu'il me donne malgré les multiples plans de la ville que je croise. Puis bon, normalement, je sais à peu près où c'est. J'ai l'impression de passer tout le temps dans les mêmes rues, et ce n'est pas vraiment qu'une impression en fait. Je panique un peu, à bout, mon coloc décide alors de venir me rejoindre, et quand je le vois au loin, je ne suis pas sûr qu'il s'agit bien de lui. Un instant on dirait un personnage des Simpsons, petit, rondouillard et jaune et celui d'après, il ressemble au grand Boo dans Dragon Ball, tout fin et allongé, puis il s'évapore, se reforme.. Mais oui, c'est bien lui, et il me ramène chez son pote, tandis que je tente de lui expliquer à quel point je ne vois rien.
Là-bas, je roule un pétard tant bien que mal, alors que le coloc joue à la gameboy avant de s'endormir. Je m'allonge, j'ai mal partout, le corps tout transi. Je me pose enfin, le calme, ça fait du bien. Rien ne se calme pour autant. A chaque fois que je ferme les yeux quelques instants, je tombe de nouveau dans un abîme. Là, des chiffres, des symboles, des calculs, sortent de partout et remplissent l'espace à toute vitesse. Ils défilent et construisent une réalité (tiens je n'avais pas fait le rapprochement avant d'écrire ça mais ça faisait un peu Matrix, en blanc au lieu du vert, et qui ne bougeaient pas que de haut en bas!) . Je me retrouve dans des mondes étranges, l'un m'a particulièrement marqué, constitué uniquement de tuyaux/vortex qui s'entre-dévoraient. J'évolue à l'intérieur, me promène et quand je me déplace, je modifie, plus ou moins consciemment, l'espace autour de moi, par la force que je décide d'y mettre.
Et parfois j'ouvre les yeux. Hop. Merde, mais où je suis. Ah ouais. Mais. Qu'est ce qui me dit qu'en fait je ne me suis pas juste endormi là-bas et dans un rêve ici ? Après tout, j'ai bien la sensation d'avoir "sombré", comme si j'avais été happé par le sommeil un peu...
En vérité, je sais bien que la réalité est ici mais je m'interroge quand même. Il n'y a pas de peur ou de bad qui se profile. D'ailleurs, il n'y a pas vraiment d'émotions, autre que de la stupéfaction, être là. Malgré tout je n'ose pas trop me laisser happer les yeux fermés du coup, enfin je laisse un peu la surprise passer avant de m'y replonger, plus confiant. Je me rends compte un peu après, alors que la copine du pote chez qui je suis se lève, que je viens de tenir et de bâtir des univers de toutes pièces, par de simples clignements d'yeux. Des univers dans lesquels l’interaction avec le monde extérieur paraissait tout autant réel qu'ici. Serait-ce ça, rester perché, ne plus savoir où sont les mondes, leurs frontières...
Le petit dej se prépare et on m'interroge sur la soirée, je fais de mon mieux pour répondre mais je sens bien que je peine. Tant pis. J'me rends également mieux compte de mon état de la veille : je suis incapable de dire s'il y avait du monde, à quelle heure j'ai fait quoi, la musique n'est qu'un concept général... Je ne fais donc que leur répondre sans en rajouter, les regarder est un spectacle suffisamment intense en soi : lui, son visage évolue sans cesse et peut prendre une dizaine d'expressions par seconde, allant de l'énervé à un bébé, à un air naïf, à une tête de Fantasio, à un vieillard, à un type bouche grande ouverte à la Tex Avery... Elle, ses cheveux prennent des teintes argentées qui d'un coup se libèrent et flashent la pièce. Je n'arrive pas spécialement à suivre ce qu'ils disent mais je me concentre sur les détails. Un regard par la fenêtre, je vois un toit, il se sépare en cinq parties distinctes, et les tuiles de chaque partie partent dans des directions opposées, s'éparpillant avant de revenir mystérieusement.
Il est temps d'y aller, c'est toujours le matin mais ils doivent partir manger quelque, puis autant aller se poser vraiment chez soi (enfin, chez mon (du coup ancien maintenant) coloc).
Dans la gare, nous croisons des potes qui étaient avec nous à la soirée, le coloc achète le billet, j'attends, je le perds, je retrouve les autres, leur demande s'ils ne l'ont pas vu, non, je le trouve, les autres perdent un de leurs potes, ma vue s'égare...
Rien à signaler dans le train, le trajet se passe vite. Nous voulons -pour une fois!!- acheter des tickets de tram car nous n'avons pas envie de nous emmerder à sortir cas où y'ai des contrôleurs, mais on a que des billets, la machine prend que des pièces, et les commerçants de la gare ne veulent pas nous faire de monnaie... Bon tant pis, mais pour une fois qu'on voulait être réglo...
Mais du coup, il faut quand même faire attention, si jamais il y en a. Je sombre parfois dans un autre monde le temps d'un arrêt mais me réveille à chaque fois vérifier, ce qui ne sert pas à grand chose puisque de toute façon je n'arrive pas à voir jusqu'au fond du tram, les modifications visuelles prenant le dessus avant. C'est alors qu'à un moment, je suis persuadé d'entendre "contrôle des tickets". Je me retourne, personne. … Puis, de nouveau, et le bruit de la machine. Je me retourne, plus brusquement, et les vois. Je les vois une demi-seconde avant qu'ils ne s'évanouissent en fumée. Brr.
Terminus, marche jusqu'à l'appart, et discussion avec le colocataire. J'évoque l'épisode du tram et les voyages entre les mondes, il me dit que c'est justement ça qu'il préfère lui, ce libre champ d'action à l'imagination. J'ai l'impression qu'on est suivi, j'entends des bourdonnements, des sifflements. Cette fois, quand je me retourne, l'espace d'un instant, je vois une nuée de créatures fantomatiques, sombres, qui s'effacent aussitôt. Je ne suis définitivement pas rassuré, et j'ai vraiment mal aux jambes, hâte de me poser.
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Enfin. Bon je ne vais peut être pas rentrer dans les moindres détails ce ne serait pas forcément intéressant, mais globalement : on est arrivé vers midi, jusqu'à 17/18h, j'avais des phases de "recouvrement de la réalité", où une image venait se construire dans mon champ de vision jusqu'à obstruer la réalité, et puis finissait par s'évaporer en scintillant juste après. Parfois c'était juste des failles qui s'entrouvraient, et j'y apercevais la mer, la foret...
Je voyais ma pupille. De l'intérieur. Normal, elle était tellement énorme.. (je voulais prendre une photo mais j'ai passé beaucoup de temps à chercher comment faire marcher la webcam, sans succès). Mais ça faisait tout étrange, de voir à travers, et de voir les modifications qui s'y opéraient. Je sentais mon œil, je le sentais tourner, je voyais ses mouvements. J'me suis aussi demandé si l'image de la pupille n'était pas à l'origine de certaines fresques psychédéliques parfois observées (comme j'l'ai dit à mon coloc sur le coup : "tu vois, une mosaïque psychédélique basique quoi"^^), chaque clignement d'oeil appuyant en plus la marque de la pupille sur l'environnement extérieur, avant de couler lentement, et de s'effacer par teintes.
Là j'me suis dis qu'il serait normal que je m'arrache l'oeil. En fait. Ou une partie. Un seul en tout cas. Parce que la vraie vision n'est pas, trop de filtres. Oui mais alors, à quel sens peut-on se fier ? Et peut-on se fier à ce que l'on pense même ? Non puisque nous sommes le produit d'interactions avec le monde. Se fier aveuglement à ce que l'on pense/est, ce serait considérer le monde comme étant à son image, et donc fiable. Bati à son image, pour soi. Ouais mais une théorie, un avis ne nait jamais qu'en réaction. Mais au final, si ce n'est qu'un rêve ou une fausse vision, rien ne peut me le prouver puisque ce serait comme un dialogue avec soi-même. Donc sans inconnu, on accède juste au résultat par d'autres voies.
J'ai pas mal réfléchi sur "la main" aussi, la façon dont nos ancêtres avaient apprivoisé cet outil merveilleux et dévastateur, porteur d'autant de bien que de mal.
La plupart des images ou des schémas qui me venaient à l'esprit étaient axés sur le 3, le triangle, les idées qui se balancent entre les 3 différents pôles (eux-mêmes décomposés à l'infini ensuite) en faisant des aller-retours.
Il y avait plein de choses que je voulais faire, écrire, prendre des photos, chercher un torrent, parfois même fumer..., que j'oubliais -enfin non-, que mon cerveau mettait dans un coin, et ma pensée évoluait, et j'me retrouvais, une demi-heure après, à voir que j'avais déjà commencer à chercher, à galérer, passer à autre chose, me rouler une clope, m'apercevoir qu'une autre non-finie traine déjà dans le cendar...
Et on conclue..
Niveau physique ce n'était pas évident, tétanisé, sans savoir trop comment me mettre. J'avais vite de grosses bouffées de chaleurs, suivies par des sueurs froides et tremblements. Ca ne mettait pas mal non plus, mais impossible de penser à dormir dans ces conditions.
J'ai eu de vrais effets jusqu'à environ 2h, donc un peu plus de 24h après la première prise (un peu moins pour la seconde) et j'ai pu m'endormir vers 4-5h.
Le lendemain a physiquement était dur aussi, toujours des alternances chaud/froid, quelques réminiscences visuelles de temps à autres... Enfin voilà !
Aha qu'en dire... Bon déjà merci à tous les gens qui étaient avec moi : c'est grâce à eux que j'ai pu aussi bien tripper, même s'ils n'apparaissent pas beaucoup dans le récit. Mais ils ont souvent été mes repères au monde, et même si, dans un cadre de teuf, je ne pense pas que ça aurait pu mal tourner (le son contrôle tout donc bon..), on ne sait jamais, et rien que le fait d'avoir été presque constamment accompagné a bien joué en ma faveur, m'évitant des galères interminables. Un ami, pourtant pas mal habitué aux teufs et aux psychédéliques, m'a quand même dit "à part les types à balle de K, j'avais jamais vu quelqu'un comme toi". Mais bon ils m'ont dit qu'ils voyaient bien que j'allais bien "dans mon trip", et qu'il fallait juste me surveiller un peu, même si j'leur ai quand même fait un peu peur. Donc ouais il faut un bon set&setting ! (et celui là était déjà loin d'être parfait, oui j'ai eu de la chance d'être bien entouré !)
Voilà je ne sais pas trop quoi dire de plus, ni quoi en tirer. J'ai rencontré tellement de choses, vu tant de concepts... qu'il va me falloir certainement un peu de temps pour tout assimiler ou même analyser.
Tout ce que je vois là, c'est que j'ai franchi un stade : je n'avais jamais vécu une telle puissance ou alors avec un combo plus forcé sur une autre substance, ou sans plus m'en souvenir trop ensuite. Il n'y avait pas non plus de "déformations", enfin si, mais on pouvait vraiment parler d'hallus. Le cerveau qui invente un monde et les sens qui se mettent à le construire, selon tout un tas de lois qui nous (enfin me) sont connues inconsciemment, ou du moins auquel le cerveau se réfère, confirmant ou contournant le connu.
Ah et j'le mets dans Lsd parce que c'est le Lsd que je trouve important là, mais ne pas oublier les empathogènes, qui ont quand même dû jouer leur rôle dans ce chaos !
Et un mix d'un artiste qui passait :
Krabzo - Virtual Paradise 2 by Krabzo on SoundCloud - Create, record and share your sounds for free
J'espère que le récit vous aura plu en tout cas, merci d'avoir lu ! (forcément, l'impression d'avoir zappé des trucs, hésitez pas si vous avez des questions)
UbiK.