Canin
le Hutin (EEEEEHeh)
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Récit d'une déréalisation
Il y a quelques mois, suite à une consommation de 3-MMC, j’ai eu un épisode de déréalisation assez violent. Dès la descente, puis pendant une semaine, impossible de réintégrer mon environnement. Durant ce temps j’ai pris des notes, qui sont retranscrites ici. J’y raconte ce qu’il me passe par la tête.
Je comptais initialement garder ces notes dans un cahier, mais il m’a été suggéré qu’elles pourraient être utiles à d’autres. Et je ne pense que c’est le cas. Alors les voici, pour ceux qui lisent anonymement le forum, peut être déréalisés là maintenant. Aussi, pour prévenir des risques liés à la drogue, qui ne sont pas forcément que physiques.
Ce que je souhaite avant tout documenter ici, c'est que la drogue peut mettre dans ce genre d'état. Et qu'on peut en sortir. Il y a sur le forum des témoignages, des questionnements, proches de ceux que j'ai pu me poser. J'aimerai aussi laisser la trace du retour à un état « normal ». D’autres seront peut être intéressés par les questions philosophiques qui sont ici jetées sur le papier.
Bien sûr toutes les personnes mentionnée le sont sous de faux noms. Je ferais mentions de comportements débiles (prendre de la drogue pour sortir d'une mauvaise passe induite par la drogue par ex) et ce n'est pas ce que je souhaite étaler. Les notes sont retranscrites telles quelles.
Mais je me dois avant toute chose de situer cet épisode. La consommation a eu lieu lors d’un before – after (sans soirée mdr) en septembre. Précédent cela, un an dans un pays étranger m'a amené à développer un rapport aux stimulants très malsain. Binges répétés, trop fréquents, tolérance explosée, sommeil flingué, j'ai cru faire une OD, tout ce qui peut ne pas aller. Le speed reste mon poto sûr en terme de drogues, depuis toujours, et encore maintenant. Mais c'est surtout sur les cathinones que j'ai forcé. Et puis, ce rapport aux stims est venu avec des fréquentations. Des gens que je voyais sobre, fonsdé, des fois pour prendre de la drogue principalement, des fois non, mais elle finissait toujours par se ramener là dedans. Je me suis fait de vrais potes, sous stimulants empathogènes, des gens que j'ai revus, qui ont rencontré ma copine lorsqu'elle est venue, avec qui on s'envoie encore des cadeaux pour nos anniversaires ou Noël. Ce sont Daniel et Kuba. Cela aura son importance. Car on part souvent du principe que les gens rencontrés en soirée sous MDMA ne seront jamais des vrais potes.
Après mon retour, j'ai voulu faire une pause. Elle a eu lieu. Elle a duré un mois et demi. J'ai un peu triché. Après deux semaines j'ai pris une trace de speed qu'on me proposait dans des conditions quasi idéales. C'était la seule, et le mois suivant rien d'autre qu'alcool et joints. Un peu trop souvent aussi, mais la période de stage + retrouvailles avec une famille toxique n'aide pas.
Après une période de retour à une réalité franchement merdique qui m'attendait en France, quelques questions relationnelles sont en suspens. Notamment, comment je vois une relation libre dans le futur. C'est ma première, elle s'est construite de manière glissante sans envisager le long terme, il le faut maintenant. Par exemple une question me taraude : comment je réagirai si mon amoureuse ressent l'envie, en ma présence, de choper quelqu'un ? Et dans l'autre sens, comment ça se passerait ? En soirée techno, ou en after, à tout hasard. C'est ce qui me semble le plus probable.
J'envisage donc cette soirée sensée durer 24h comme un putain de défouloir et un crash test.
Enfin le jour J arrive. Je commence à prendre de la 3-MMC pour le before, avant de décaler. Mais, pas de soirée, on se retrouve direct en after (ceux qui ont suivi le collectif parisien La Toilette sauront pourquoi). On arrive donc, Mâra et moi, chez Elvis. Il y a aussi Alice, sa copine, ainsi qu'un autre couple, Elvina et Mariusz. Nous avons rencontré ce groupe de potes il y a moins d'une heure devant la soirée, à laquelle ils allaient tous ensemble.
Tout le monde est sous stim. Les autres ont pris de la mephedrone au before et à la soirée, puis de la MDMA. Nous dropons les paras que j'avais préparés pour Mâra et moi. Alors au bout d'un moment, Mâra demande à Mariusz si elle peut l'embrasser. Il est chaud. Puis on se chope avec Elvina. On se kiffe, je vais pas faire une description trop imagée de la suite.
On part quand on est à cours de 3-MMC pour aller finir tous les deux chez Mâra, entre amoureux. Bref tout se passe bien si ce n'est le mauvais timing pour mon redrop. N'ayant plus qu'un para pour elle alors que le trajet s'éternise, je décide de prendre un bout de redescente sur moi.
La vraie descente, arrivée quelques heures plus tard, se passe sur le balcon, comme souvent. Porto joints etc rien d'inhabituel, je suis même plutôt heureux de retrouver tout ça. Alors je fais part à Mâra de ce que je pense : je suis heureux d'avoir fait cette expérience, elle répond à une sacré question, je crois que c'est plus ce genre de relation que je cherchais c'est bien de le savoir etc...
Mais alors elle me répond que pour elle, tout ceci n'est pas dans le "vrai".
Bien sûr, il faut garder à l'esprit la subjectivité de chacun, mais elle ne peut pas s'empêcher de voir le vernis d'artificialité qui couvre tous nos agissements sur les dernières 24h. Ça y est. Mon monde s'écroule. L'idée que ce que je vis et perçois est vrai n'est plus, c'est une fondation importante. Ce n'est pas la première fois que je me pose la question. Mais, ma sensibilité accrue par la descente, le doute résonne.
Le lendemain, je vais récupérer quelques affaires chez ma sœur et emménage dans mon nouvel appart. Je me réveille donc deux jours après dans un endroit nouveau, sans aucun repère.
Notes
08 Septembre
Pourquoi chercher l'intensité spécifiquement ?
Osc a l'air de chercher la vérité, ou l'expérience vraie, comme je sais que c'est le cas pour Mâra. Parfois il n'y a pas de différence, c'est évident. D'autres fois c'est à la profondeur que cela se mêle. Et j'ai aussi un attrait pour cette dernière. En voyant Mâra, je suis souvent en voie de confondre vrai et profond. Il y a aussi du vrai dans la surface des choses, car elle existe et est sensible. L'expérience de ce week-end montre cependant que la surface est parfois trop prenante, car la seule expression de tout. Alors que l'expression est la seule chose présente, l'exprimé disparaît inexorablement.
L'exprimé fait maintenant cruellement défaut. Tout se heurte à une surface trop bien visible. Au mieux rebondit, au pire se brise dessus.
Il me faut retrouver la faille de la réalité. D'instinct, il faut la chercher dans l'humain. Maintenant, il faut aussi trouver l'humain faillible.
Dans la modification de ma perception du monde, il y a clairement la trace de l'empathogène. Devrais-je plutôt cherche un être qui porte cette trace aussi ? Afin de confirmer que ce réel et l'empatho sont bien liés ? Ou plutôt ceux qui étaient présents avant le déclenchement, et non pendant ? Est ce que cette rencontre, avec quelqu'un d'avant, ne ferait pas juste asseoir cette nouvelle réalité, et non mêler les deux ?
Il y a au moins la tentative de l'expérience. J'ai envoyé un message. La rencontre, si elle a lieu, et ce qui la suivra, apporteront des éléments de réponse. Le mouvement lui, fait déjà partie de la réalité.
09 Septembre
Quelques réflexions ont donc suffit à remettre en question une année entière, et toute la perception que j'en ai eu. Bien sûr, on ne forme pas les relations les plus sincères sous empathogène, la première fois. Quoique, c'est un peu ce qu'il s'était passé avec Daniel. Kuba aussi, au fur et à mesure. J'avais fini par intégrer le fait que ces produits font partie de la vie, des week-ends surtout. Qu'ils ont une présence avérée dans le concret. La poudre elle-même, le temps passé sous influence. Le lendemain le prouve, il se fait sentir, aucun doute là dessus. Il fait un peu payer le reste, et j'ai trouvé un réconfort là-dedans. Il n'y a pas une réalité limitée, et cela oblige à ne pas croire à la seule belle magie qui nous arrange. Il faut le vouloir et tout a une contrepartie.
La perception prend appui sur ce qui nous entoure, et je n'ai jamais apporté trop de crédit non plus à la dualité de l'âme et de la matière. La magie que je pratique ne s'échappe pas du réel mais le prolonge, plonge dedans. Poudre physique. Prise, perception altérée, entrée dans un autre monde situé dans le premier, celui qu'on appelle le vrai monde. Il ne s'agit de rien d'autre que de poupées russes. Ou d'un rhizome de perceptions. Je ne sais pas encore.
Pourtant quelques mots au moment de revenir dans le réel pur ont suffit à tout faire bouger.
Ces expériences (induites par la drogue) ne sont pas dans le domaine du vrai. C'est ce que j'ai compris de la vision de Mâra. Si c'est le cas, ou bien le continuum de la réalité est une idée fausse et il me faut maintenant trouver des points de rupture, les frontières entre le réel et la perception, ou bien le continuum existe et tout est faux.
C'est de ne pas vouloir abandonner cette idée, celle d'un continuum, que vient cet état je pense. Au moins inconsciemment, je me rattache à une expérience réelle tout le temps.
Je m'accroche à cette idée, mais est-elle juste ? Qu'une discussion avec Mâra me sorte d'une manière si violente d'un état de connexion à ce qui m'entoure, qui m'a toujours permis de vivre et de bouger, me fait douter de la possibilité d'être sûr de quelque chose. Il n'y a aucune fondation.
Moi qui me voyais comme un, l'autre de l'un selon Levinas, je n'arriverais plus à penser seul ? Et encore une fois, c'est sur elle que je compte pour sortir de là.
Sans répondre à la question du continuum, je pense voir pourquoi je m'accroche à cette idée.
Après ces quelques mois, je pouvais tirer la conclusion suivante : ce que j'ai vécu à Angers est mauvais mais vrai, ce week-end était d'un bonheur faux. Enfin, c'est si je pars du principe que le vécu sous drogue est faux. Et je n'arrive pas à prouver le contraire.
Ensuite il me faudra me poser la question : et Yule, la maison de sorcière, Mâra et ma relation avec elle, une partie importante de la magie, qu'en est il ? Où se situe cet ensemble ?
Comme Mâra cherche et trouve le vrai, je peux la rattacher à ce domaine, elle communique avec au moins. C'est avec elle aussi que j'ai vécu ce week end, et ne l'ai pas revue depuis la déconnexion. D'ailleurs durant cet after, faisant visiblement partie du faux, j'ai eu réponse à des questionnements venant du vrai que je vis avec elle. Le continuum explose, les gradients deviennent des paillettes qui se mélangent.
10 Septembre
Environ 6h du matin, en redescente de 5-MAPB sur le balcon de la chambre de Mâra. La discussion a porté ses fruits : Mâra m'a notamment fait part de la subjectivité qui teinte ses paroles, et doit être considérée.
Cela a aussi permis de souligner mes abus de prods, et la présence de prérequis : des périodes compliquées à traverser suivies d'un nouvel abus. Pas étonnant que je déconnecte à un moment.
Elle m'a aussi expliqué que vivre ses émotions, c'est un peu comme la drogue. Le cerveau et sa chimie. Il y a équivalence, continuité. Le continuum est sauf.
Je caresse toujours l'idée de revoir au moins un des autres. Elvis semble tout indiqué, plus loin de tout ça que les autres. Mais c'est peut être aussi pour cette raison que je préférerais voir Elvina. J'avais l'impression d'accrocher, que j'aurais pu être ami avec elle de toute manière. Ce qu'il découlera de cette rencontre pourrait confirmer, ou invalider, l'ensemble de mes impressions et de ce qui a été dit. C'est ainsi la solution la plus radicale et la plus tentante.
J'ai aussi dû repenser certaines choses, comme à chaque fois lors d'une discussion de vive voix. Comme ce que je n'ai pas voulu m'avouer et que j'ai nié à un psychonaute contacté par désespoir : mes abus. Puis la source de la dissonance : le vécu sous prods, sous cathinones, à Varsovie et ici.
Mais surtout l’essentiel, les différences entre véracité, intensité, et profondeur. Les trois sont liées de manières quelque peu inégale. Je n'aurai jamais l’expérience vraie de ce week-end. La mienne fut intense (si on veut), profonde (de même, mais il faut le vouloir plus), mais pas vraie (dans un sens très philosophique). Ce sont ces derniers points qui demandent à être redéfinis pour mieux rebondir. Il ne reste plus qu'à espérer que ma mémoire reste intacte, pendant que mon esprit s'éclaircit.
12 Septembre
Je n'ai pas écrit hier. J'étais trop occupé à reprendre pied. J'ai dormi jusque tard. La nuit blanche chez Mâra m'a aidé à me sentir vivant. La 5-MAPB n'était pas nécessaire, j'avais fini de trouver les réponses à mes questions juste avant que ça monte.
J'ai « refait l'histoire de la philosophie » jusque tard. Mais la fatigue du lendemain, elle, a aidé. Quand le corps est malmené, épuisé, on a pas d'autre choix que de le sentir. Encore plus en l'activant. J'ai tout de même cru repartir, en arrivant devant l'Opéra Garnier ; l'espace est si vide, il s'arrête brutalement sur les murs massifs, dorés par les rayons de la fin de journée. Le bâtiment symbole domine les hommes qui l'ont érigé. Aucune autre connexion n'est en apparence possible avec lui.
Expérience courte de dissociation à ranger en prolongement de celle de déréalisation. Autrefois, j’avais hâte de me retrouver dans un état pareil à cause de la drogue. Un peu à cause du discours conditionnel que l'on reçoit régulièrement. Psychonaut sert justement à éviter ça. Je me suis fait une raison, et tente de prendre ce qui est arrivé comme une « expérience de vie » de plus. Je suis le mot de Camus, on doit chercher les expériences diverses de l’existence.
J'ai l'impression de mieux comprendre désormais d'autres membres du forum. Mâra surtout, mais pas que. C'est un vécu difficile à imaginer tant qu'on en a pas fait la pleine expérience. J'avais déjà vu tout ça, je m'en rend compte maintenant. En arrière plan, couleur de fond, filtre teinté seulement.
Désormais je connais l'intensité, la profondeur du plan.
14 Septembre
Une question reste, et revient de temps en temps : ai-je envie, besoin, de revoir les autres ? J'y repense régulièrement, et maintenant j'ai peur que ce que m'a dit Mâra soit vrai. Que finalement on ne sera jamais amis, que seule la drogue donne cette impression, et qu'elle ne donne que des impressions. L'encre que j'ai envoyée hier à Daniel, par la poste, m'aide à penser que le contraire peut être vrai.
Aussi, on doit envoyer aujourd'hui un message à Maya. On espère célébrer la quatrième plaine lune du mois dans la sa maison de sorcière. Faire de la magie sobre, c'est ce qu'il me faut. Je crois. Assumer que cette vision du monde qui est la mienne n'est pas uniquement associée et due à la drogue. Qu'on peut voir à la fois le beau, le profond, l'intense, la brillance, si on le veut, uniquement armé de ses yeux, de sa perception, de sa compréhension.
C'est pour ça que la magie existe, que j'en fais, qu'on la voit et la partage. Elle est belle pour qui sait.
Mâra a bien fait de me rappeler que ce n'est pas ma première déréalisation liée à une consommation de 3-MMC. La dernière fois c'était avec elle à Varsovie. Pendant la session même. Elle avait réussi à me replonger dedans avec un peu de magie et une morsure.
Je lui ai dit que je ne pensais plus prendre ce prod avec elle à l'avenir. Après ça j'ai pris la résolution d'une pause, toutes drogues confondues. Aucun disso. Bières et joints avec les potes sont acceptés, ça va sans dire. Même si j'ai aussi commencé à moins boire, je fume encore un peu trop. J'arrive à réduire de mois en mois, mais quand on se traîne une conso problématique sur des années, difficile de décrocher. J'arrive à réduire de mois en mois et c'est bien déjà.
Faire un point sur mes consos était nécessaire. Je crois que cet épisode le montre aussi.
Je dois recommencer à proder dans un territoire nouveau. Et donc, pas de la même manière. Écrire sur « La culture des stims en Pologne » n'aide pas. Jamais je n'imaginais me retrouver là dedans. Je me rappelle avoir dit à Mâra, peu après notre rencontre, préférer les psychés. Leur longue durée d'action et la force du trip obligeant à les utiliser avec parcimonie. En vrai j'étais déjà amoureux de l'amphétamine sans le savoir à cette époque. Et aujourd'hui, je fais part à ma copine de ma peur de devenir con à cause des stims. Je ne peux nier l'influence de ce qu'il s'est passé entre les deux.
16 Septembre
Il y a certaines choses que je dois noter avant de les oublier. Car le week-end et les jours qui ont suivi sont en train de s'estomper petit à petit de ma mémoire. Ils rejoignent les souvenirs sous MDMA, dans un brouillard blanc et rose. Ils sont cachés, derrière un voile presque transparent. Déjà ça, il faut le noter.
Puis ce dont je me suis rendu compte, sur la non connexion sous 3-MMC. Une contre connexion ? Anti connexion ! J'avais l'impression d'être lié à Mâra, à chaque fois qu'on en prenait ensemble. A Varsovie. Puis à l'after. J'avais un peu estompé ce souvenir de la dernière fois. Ou plutôt on avait peu parlé de la fin du trip. Et après l'avoir fait, la même dissonance était apparue déjà.
En voyant comment je réagis maintenant à sa présence, à certains mots, je pense que toute cette expérience ne se répercute pas uniquement sur la vision que j'ai de la drogue, mais aussi de l'autre, des autres, et des liens qu'on peut tisser avec eux. Et donc sur Mâra. En même temps, pourquoi y échapperait-elle ? Elle fait partie de l'expérience à chaque fois.
Conclusion
Finalement j'ai recontacté Elvina et Mariusz. On est devenus potes, et ça a permis de jeter un pont entre les deux mondes. Le fait que Mâra ai relativisé son jugement entre deux a aidé à reconstruire une base assez solide, en même temps que je prenais chez elle de la 5-MAPB. Cette drogue, on en prend régulièrement ensemble. Mais même si j'étais celle cette fois, elle garde un signification particulière. C'est grâce à celle-ci qu'on se lie plus encore. Alors quand Mariusz m'a expliqué qu'il a rencontré Elvis et Alice dans des conditions assez similaires à celles de notre rencontre, j'ai pu reformer une vision stable de ce qui m'entoure.