Sujet de la Quinzaine Quels sont les stéréotypes sur les usagers de drogues auxquels tu aimerais mettre fin ?

Nymphis

Glandeuse Pinéale
Yo les psychos !

On a tous du faire face d'une quelconque manière par les moldus, les non usagers de drogues, appelez les comme vous voulez, à des stéréotypes sur notre conso voir sur la conso de psychotropes en général. Même entre drogués il y a des préjugés. Ca nous gonfle tous, et certains stéréotypes plus que d'autres. Déversons donc notre frustration ici pour dire les stéréotypes qui nous les brisent menu le plus fort. J'ouvre le bal avec un classique :

Non mon reuf, l'usager de drogues n'est pas forcément un toxico SDF mendiant sans avenir complètement accro et dépressif et crasseux avec des dents de piano qui meurt d'une overdose dans un caniveau. C'est comme l'alcool et la clope (voir moins pire dans beaucoup de cas) : si tu restes raisonnable, que tu suis la RDR, tu peux mener ta vie tranquillement sans trop de problèmes. Incroyable non ?

"Le cannabis, l'ecstasy, [insérer toute drogue non légale ici], ça fait des trous dans le cerveau ! Tu deviens complètement débile ! Ca fait des ravages ! Et après c'est à vie !". Toujours pas ma reus, toi tu connais pas le Pharmakon : tout est poison, rien n'est poison, c'est la dose qui fait le poison. Oui il y a des drogues qui sont globalement plus nuisibles que d'autres, mais encore une fois si t'abuses pas tu t'en sors très bien dans la vie.

"Il y a des drogues douces et dures". Compliqué, mais en fait ça n'a pas vraiment de sens. On pourrait peut-être définir ce qui est doux et dur avec des mesures précises, mais là dans l'usage commun en fait bah ça veut rien dire, parce que ce que tu considères comme doux (soit l'alcool, le tabac et peut-être le cannabis) bah c'est surtout parce que c'est légal alors que pourtant, regarde la doc scientifique dessus, tu verras que l'alcool a bien les propriétés de ce que t'appelles "drogue dure".

Et enfin je termine par celle qui personnellement me pète le plus les couilles parce que c'est ce qu'on me sort le plus :

"Mais si tu consommes de la drogue, c'est forcément pour compenser un mal-être en toi/que tu cherches à t'extirper de la réalité. C'est un refuge."

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Quand tu bois ton verre de rouge, tu cherches à t'extirper de la réalité à chaque fois ? Non c'est juste bon, et accessoirement l'effet de l'ivresse c'est cool. Bah pour le reste c'est pareil, y'a plein d'autres raisons qui amènent à se défoncer : modifier son état de conscience, avoir une expérience transcendante et mystique, rigoler avec les copains, simplement même le plaisir pur et simple d'être défoncé en fait.
 
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J'aimerais bien mettre au fin au préjugé selon lequel les drogues expliqueraient tous les problèmes des usagers de drogues.
Je pense notamment au cliché que tu mentionnes du toxico sdf et j'en passe... (je vais pas répéter chaque terme car je trouve l'ensemble dégradant), il y en a(vait jusqu'aux JO en tous cas) pas mal au nord-est de Paris : la colline, Stalingrad, tout ça. Les fameux crackeux. Bin je trouve dommage qu'on résume toujours leurs problèmes à : ce sont des drogués. Je pense que leur problème c'est surtout d'être à la rue. Quand t'es dans une telle situation, tu gères et surmontes comme tu peux. C'est vrai que l'usage de crack dans ce contexte ça engloutit les finances, et puis on sait bien qu'il y a des personnes pas à la rue qui se fournissent dans le quartier sans forcément y traîner, et celleux-ci témoignent plutôt de la galère financière que ça représente pour elleux, alors je prétends pas que la drogue ne serait pas un problème du tout. Mais cerner les crackeux sous l'angle du crack c'est une vision médicalisée qui évite de se poser toutes les bonnes questions sociales : qui évite d'interroger notre système d'hébergement, d'emploi, de soutien mental. Une tendance que tentent de contrecarrer des assos incroyables comme "Un toit d'abord" (hébergement stable pour personnes en maxigalère) et "TAPAJ" (travail payé à la journée).

C'est facile et je fais souvent cette erreur aussi, de chercher la cause ou la justification d'un problème dans une consommation. Peut-être que c'est le revers de chercher la solution dans un médicament, une tendance à laquelle notre culture nous encourage très largement : à l'alpha et l'oméga, il n'y a plus Jésus mais la biochimie.
 
Là-dessus je te rejoins totalement. J'ai tendance également a expliquer un problème par une consommation. Plus qu'un retour de quelque chose je pense que c'est le fait qu'objectivement une consommation d'un produit psychotrophe peut amener plus ou moins de problèmes, plus le lot de clichés et de diabolisations qui tournent autour dudit psychotrophe, qui nous amène à sauter directement sur la conclusion que c'est la cause de tous les problèmes. C'est facile comme tu dis.

Je tiens à juste préciser parce que je sais que c'est pas forcément clair : l'énumération des qualificatifs que j'ai fait pour le cliché que j'ai présenté (avec la personne SDF) n'est pas la vision que je prône à avoir sur ces individus, dans le contexte où je l'ai présenté c'était plutôt comme si je répondais à quelqu'un qui me disait ce cliché avec ces qualificatifs en les lui redisantavec ironie.
 
Une tendance que tentent de contrecarrer des assos incroyables comme "Un toit d'abord" (hébergement stable pour personnes en maxigalère) et "TAPAJ" (travail payé à la journée).
Mouai. Ces Asso "incroyable" foutent en général les gens à la rue des 10h du mat, qu'iels travaillent le jour où la nuit :/ alors y'en a qui dorment qm sur des banc... Et c'est pas.le seul problème : les éduc de ces asso vont te poser plein de question sur ta vie et en conclure ci ou mi, et te refuser telle ou telle aides auxquelles tu aurais droit, pour telle ou telle raison arbitraires. Bref, ça dépend sans doute des asso, mais dans celles que j'ai connu c'est à la gueule du client ; et si t'es un crack-head c'est même pas la peine d'espérer avoir autre chose qu'un sandwich et un café de ce genre d'asso... Iels vont t'heberger, puis te viré au bout de deux jours sans donner de raison " tu sais très bien pourquoi" et sinon c'est toi qui preferera ouvrir un squat sans élec en hiver pour éviter les vols les agressions les insultes.
 
Je donnais ces initiatives en exemple contre un modèle purement médical type "désintox en centre de soin fermé" dont on entend souvent parler dans le cadre du problème du crack au nord de Paris, pas comme des exemples de gestion.
 
Le cliché du psychopathe sans morale près à vendre sa famille ou dévaliser la personne la + vulnérable à vue pour payer *une dose*, bien sur que ce genre d accident doit arriver mais me faites pas croire que la majorité des vols etc sont commis par des Tox en manque ..... ou meme une part significative....

Que la weed / les psychés ça rend schizo .... genre non ça peut déclancher des bouffés délirantes , trigger une personne qui le serait déjà devenu lors d' une décompensation etc , faire d énormes déréalisations mais la schizophrénie ne s'attrape pas ni ne se résume aux bouffés délirantes ...

Et généralement la façon dont la plupart des gens voient l'addiction aux drogues comme foncièrement différentes d'autres addictions comportementales... certes y'a des leviers neurophysiologiques indéniables avec les prod en plus mais à la racine j'ai bien l'impression que 'est le meme principe .
 
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