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Le microdosage de psychédéliques, particulièrement de champignons est une pratique à la mode depuis quelques années pour améliorer l'état général de l'humeur et réduire les symptômes d'anxiété et de dépression, malgré une efficacité non-prouvée jusque-là. Cette étude parue en 2021 tend à démentir une efficacité réelle du microdosage.
L'étude a été menée sur une cinquantaine de participants, avec une méthode en double aveugle sur deux sessions de micro-dosing. Les sessions s'étalaient sur 3 semaines avec 2 semaines entre chaque pour faire disparaître l'accoutumance. Ceux ayant consommé des microdoses en 1ere session ont reçu un placebo en 2e session ; ceux ayant consommé un placebo ont reçu à l'inverse de vraies microdoses en 2e session.
Les résultats ne montrent aucune différence significative entre les groupes tests (sous microdose) et les groupes contrôle (placebo), quelque soit le type de test psychologique utilisé. Il y avait 3 tests différents, l'un portant sur le niveau de dépression et anxiété, l'un sur le temps de réaction face à des visages positifs ou négatifs et le dernier s'intéressant à la conscience des participants sur leurs états mentaux et émotionnels.
Toutefois ces résultats sont à pondérer pour une multitude de raisons citées par les auteurs :
1. Contrairement à la plupart des précédentes études, observations et anecdotes, la population analysée ici était en bonne santé mentale et physique à la base. Les effets de réduction d'anxiété et dépression pourraient être en partie invisibilisés, bien qu'une autre étude portant sur une population saine avait, elle, remarqué une réduction des scores liés à la dépression.
2. Les variations du dosage de psilocybine dans les truffes. Les truffes provenaient toutes de la même culture et un échantillon a été évalué à 1.5mg de psilocybine par 0.7g de truffe séchée, mais ce dosage peut varier d'une truffe à l'autre. Amha ça fait pas très sérieux et il aurait fallu utiliser de la psilocybine pure, pas des microdoses de truffes fabriquées par les participants dans un workshop (même workshop où ces participants ont été sélectionnés pour participer).
3. La durée. Le microdosage s'est étalé sur 3 semaines, ce qui pourrait être trop court pour voir des effets notables apparaître. (Pour rappel les antidépresseurs classiques mettent ~2 mois à produire leur effet, même si la comparaison est discutable vu le flou qui perdure sur les mécanismes de la dépression). L'importance de la durée restera très dure à évaluer sans davantage d'études sur le sujet.
4. Les participants avaient pour la plupart de l'expérience avec les psychédéliques (biais de sélection), et bien qu'un sevrage de 2 semaines a été demandé avant le début des tests, il est possible qu'une certaine accoutumance ait subsisté. Il est intéressant de noter qu'après la 2e session de microdose, la plupart des participants ont su dire correctement à quel moment ils avaient consommé un placebo. Un effet a donc bien été ressenti mais qui n'a pas joué sur les caractéristiques évaluées par les tests (ou alors les tests n'étaient pas assez précis).
Remarque perso : l'hypothèse associée au test go/no-go évaluant le temps de réaction à des visages présentant des émotions différentes m'a l'air un peu foireuse (mais je suis mal renseigné sur le test lui-même). Les auteurs s'attendaient à un temps de réaction plus court pour les visages montrant des émotions positives et un temps de réaction long pour les visages négatifs. Ca me paraît assez fragile comme hypothèse, pourquoi spécifiquement dans ce sens ? On pourrait aussi s'attendre à ce que les psychédéliques augmentent la sensibilité générale à ce type de stimuli et pas forcément aux stimuli positifs.
Bref l'étude porte sur un échantillon assez réduit (44 participants finaux), et malgré le double-aveugle de nombreuses variables parasites mériteraient un meilleur contrôle amha. A prendre avec des pincettes donc.
L'étude a été menée sur une cinquantaine de participants, avec une méthode en double aveugle sur deux sessions de micro-dosing. Les sessions s'étalaient sur 3 semaines avec 2 semaines entre chaque pour faire disparaître l'accoutumance. Ceux ayant consommé des microdoses en 1ere session ont reçu un placebo en 2e session ; ceux ayant consommé un placebo ont reçu à l'inverse de vraies microdoses en 2e session.
Les résultats ne montrent aucune différence significative entre les groupes tests (sous microdose) et les groupes contrôle (placebo), quelque soit le type de test psychologique utilisé. Il y avait 3 tests différents, l'un portant sur le niveau de dépression et anxiété, l'un sur le temps de réaction face à des visages positifs ou négatifs et le dernier s'intéressant à la conscience des participants sur leurs états mentaux et émotionnels.
Toutefois ces résultats sont à pondérer pour une multitude de raisons citées par les auteurs :
1. Contrairement à la plupart des précédentes études, observations et anecdotes, la population analysée ici était en bonne santé mentale et physique à la base. Les effets de réduction d'anxiété et dépression pourraient être en partie invisibilisés, bien qu'une autre étude portant sur une population saine avait, elle, remarqué une réduction des scores liés à la dépression.
2. Les variations du dosage de psilocybine dans les truffes. Les truffes provenaient toutes de la même culture et un échantillon a été évalué à 1.5mg de psilocybine par 0.7g de truffe séchée, mais ce dosage peut varier d'une truffe à l'autre. Amha ça fait pas très sérieux et il aurait fallu utiliser de la psilocybine pure, pas des microdoses de truffes fabriquées par les participants dans un workshop (même workshop où ces participants ont été sélectionnés pour participer).
3. La durée. Le microdosage s'est étalé sur 3 semaines, ce qui pourrait être trop court pour voir des effets notables apparaître. (Pour rappel les antidépresseurs classiques mettent ~2 mois à produire leur effet, même si la comparaison est discutable vu le flou qui perdure sur les mécanismes de la dépression). L'importance de la durée restera très dure à évaluer sans davantage d'études sur le sujet.
4. Les participants avaient pour la plupart de l'expérience avec les psychédéliques (biais de sélection), et bien qu'un sevrage de 2 semaines a été demandé avant le début des tests, il est possible qu'une certaine accoutumance ait subsisté. Il est intéressant de noter qu'après la 2e session de microdose, la plupart des participants ont su dire correctement à quel moment ils avaient consommé un placebo. Un effet a donc bien été ressenti mais qui n'a pas joué sur les caractéristiques évaluées par les tests (ou alors les tests n'étaient pas assez précis).
Remarque perso : l'hypothèse associée au test go/no-go évaluant le temps de réaction à des visages présentant des émotions différentes m'a l'air un peu foireuse (mais je suis mal renseigné sur le test lui-même). Les auteurs s'attendaient à un temps de réaction plus court pour les visages montrant des émotions positives et un temps de réaction long pour les visages négatifs. Ca me paraît assez fragile comme hypothèse, pourquoi spécifiquement dans ce sens ? On pourrait aussi s'attendre à ce que les psychédéliques augmentent la sensibilité générale à ce type de stimuli et pas forcément aux stimuli positifs.
Bref l'étude porte sur un échantillon assez réduit (44 participants finaux), et malgré le double-aveugle de nombreuses variables parasites mériteraient un meilleur contrôle amha. A prendre avec des pincettes donc.