Ces médocs multifonctions anti nausée, antitussifs, anti-allergies, somniféres tels que le mercalm, phénergan, dramamine, donormyl etc. sont à base d'antihistamines avec des effets anticholinergiques et sédatifs.
A haute dose les effets sont délirogénes : pour faire simple (les puristes de "l'herbe du diable" m'excuseront) ca se rapproche d'un sous trip à la datura (dont la principale substance active est la scopolamine qui a elle aussi des effets anticholinergiques), en moins "violent" (moins "enrichissant" ?) Le principal avantage avec ces médocs est que l'on peut doser avec précision contrairement à la datura. Pour ce qui est du trip à proprement parler, je vais résumer en quelque mots ce que j'ai vécu au cours de mon unique essai (à peu près un an auparavant) avec 165/195 mg de doxylamine soit 11 ou 13 comprimés de donormyl (je ne me souviens plus exactement de la dose) Pourquoi la doxylamine ? Et bien quelques internautes d'outre manche (l'usage des antihistamine/anticholinergique est assez répandu chez les teenages américains en manque de sensations fortes----benadryl) me vantaient les effets de cette molécule sur ses consoeurs (le buzz physique étant selon eux moins déplaisant).
Donc j'ingére les pillules dans la soirée, les premiers effets commencent à se faire sentir 30 à 45 minutes après : (très) grosse lourdeur hypnotique & sensation électrique pesante et assez désagréable qui parcourt le corps & goût et odorat qui prennent une texture que je qualifierais de métallique. Je me pose sur mon lit, j'ouvre un bouquin : des silhouettes se dessinent sur les pages en utilisant l'intervalle qui séparent les caractères : je m'amuse pendant un certain temps à essayer de devenir de quoi il s'agit : visages, animal, objet etc...Chaque hallucination s'estompent au bout de quelques secondes pour en laisser place à une autre, elles s'intensifient au même titre que le buzz physique (sortes de montées / décharges électriques dans mon crâne : vraiment désagréable) je ferme le bouquin, j'éteins la lumière. Une sorte de compteur électrique vient se greffer sur la tuyauterie, je le contemple sans y faire attention, puis je réalise qu'il s'agit d'une hallu : il disparait pour reapparaitre quelques instants après. D'autres objets incongrus apparaissent sur mes murs : j'ai vraiment du mal à me dire : tiens une hallu, non c'est là, c'est con, et moi je suis passif, abruti, à regarder sans réfléchir, j'ai tendance à oublier que j'ai ingéré un psychotrope, le trip devient fièvreux, incomfortable. Ma bouche est désséchée, je me lève pour aller boire dans la cuisine. Là j'entend une voie stridente qui m'interpelle (celle de ma mère ?) je prend peur et je met du temps à réaliser qu'il s'agit d'une hallu auditive...ces dernières vont continuer pdt un certain temps alors que je suis retourné dans mon lit. J'attend la fin de ce semi cauchemar lucide, je m'endors finalement pour me réveiller sans trop d'effets secondaires si ce n'est une légére gueule de bois.
Après coup, j'ai été plutôt content d'avoir pris une dose assez légére. J'ai ainsi pu resté sous contrôle du trip alors que cela aurait pu tourner au véritable bad. J'ai pris conscience de la différence (pas pleinement mais suffisemment pour ne pas avoir envie de renouveler l'expérience) entre un délirogéne et un hallucinogéne. En conclusion si vous êtes fasciné par la datura, que vous avez lu moults ouvrages à ce sujet, que cette dernière hante vos nuits, que vous savez parfaitement ce que vous faites, alors un antihistamique/anticholinergique de pharmacie peut éventuellement vous donner un avant goût général de l'expérience et peut être vous éviter de faire une (plus grosse) bêtise...
Les autres à la recherche d'un divertissement passager / d'une défonce amusante / d'un voyage raisonnable : passez votre chemin.
Je ne connais pas précisemment les dangers liès à l'abus d'antihistamines (Acx01b parlait de fortes chutes de tension) mais ceux ci sont réels : l'overdose se manifeste par des convulsions et peut entraîner la mort. Les doses "récréatives" varient selon l'antishistamine/anticholinergique utilisé mais implique généralement de prendre un minimum de 6 ou 7 fois la dose usuelle.
A noter que certains antihistamines (dont la promethazine) permettent de potentialiser (un peu) les opiacées.