E
Etenab
Guest
Bonjour à tous,
le trip que je vais vous raconter ici date maintenant d'il y a deux ans et bien que certains détails m'aient évidemment échappé, les évènements marquants et les impressions sont et seront toujours dans un coin de ma tête.
Pour vous décrire le contexte : moi et une bonne dizaines d'ami(e)s faisant un tour des capitales européennes qui nous semblaient cools : Dam, Berlin, Prague, Vienne, tout ça au mois d'Août. Faut pas se leurrer on le faisait pour faire la fête et devinez quoi ? C'est ce qui s'est passé.
BERLIN
On entend parler d'un festival, de concerts, d'évènements artistiques dans un parc ou parc d'attraction ? On ne sait pas exactement. Forcément le soir même direction le fameux Spree Park (pour ceux qui connaissent) afin de déterminer l'étendu de la situation.
Arrivé, rien. "AHH mais si écoutez!" Ca tabasse correctement au milieu de la forêt qui s'étend devant nous. Aucune indication, guidés par le son, ça promet.
On voit des gens refluer, heureux mais fatigués. Il s'avère que c'est le début de la deuxième nuit de festival, il nous reste donc toute la nuit jusqu'à demain midi pour kiffer, ça peut le faire. Certains nous donnent carrément leur bracelet, on est aux anges.
Une fois entrés, "WOOOHH". Pleins de petites maisonnettes, des arbres de partout, des dinosaures géants avec des dessins psychés, une immense roue sur laquelle on peut faire des tours, des lumières colorées à ne plus savoir quoi en faire, des guirlandes. Un mec mixe dans un camion, pendant que certains festivaliers dansent sur le toit de la maison d'Hantzel & Gretel. Pas de service d'ordre, uniquement la croix rouge allemande occupée à se balader et à kiffer, elle aussi.
Sorti de je ne sais où, un mec vient nous parler, vraiment sympa mais complètement tripé ça se voit à 10 bornes. Le profil type du hippie comme le voit le commun des mortels.
Ca ne loupe pas, on lui demande ce qu'il a (je suis persuadé que vous savez!). Le mec sort un buvard entier. On décide d'en prendre 4, certains du groupe n'en veulent pas, moi et 7 potes prendront une moitié. Il est minuit.
C'EST PARTI
Le festival se déroule tranquillement, ça fait chier toutes les scènes ne sont pas ouvertes mais le décor est planté, on est tous ensemble, on a à boire, au top. On marche jusqu'à arriver dans un hangar. A l'entrée pour faire le SAS un énorme drap blanc avec un oeil complètement barré. Dans la salle, vraiment tout ce dont on peut rêver : entre 300 et 400 personnes, juste parfait pour laisser à chacun la place de danser, des lumières, lazers toussa à gogo, les délires psychés toujours bien présents un peu partout.
On sort fumer une clope pour les premières impressions et là ça commence à monter. Une joie intense, mon corps et ma tête chauffe doucement, tout est drôle, je kiffe mes potes comme jamais et on rigole pendant une bonne demi-heure. On retourne à l'intérieur et là le choc : une fois installé tout devant, je m'allume une autre clope et tire la première taffe. Au moment de recracher la fumée il semblerait que les machines à fumer se soit mises en route. JOIE énorme, persuadé que c'est moi, ou peut-être kiffant que je sois persuadé que je suis persuadé que c'est moi, l'introspection commence tranquillement.
La frontière entre le réel et l'irréel a disparu depuis longtemps mais je crois que je ne m'en rends compte qu'à ce moment là : les lumières me touchent et en fonction de leur couleur me chauffent plus ou moins fortement. J'entends les gens parler distinctement Allemand et je comprends ce qu'ils disent même lorsqu'ils sont à l'autre bout de la salle. La musique est si bonne, électro allemande très mélodique et rythmée à la fois (Egokind, découverte de l'année), que je ne peux m'empêcher de me balader en sautant et rigolant avec les gens. Un pote à moi est littéralement mort de rire pendant qu'un autre ne peut pas s'empêcher de tourner sur lui même en rythme avec la musique, les pieds joints, le sourire aux lèvres.
Pause joint : tout le monde il est beau tout le monde il est gentil, on kiffe tous notre race "meeeec c'est d'la bombe". Mon pote aux pieds joints me dit que le dj ressemble à un mix de deux mecs qu'on connaît, je pars dans un fou rire de 15min tellement c'est vrai, même après vérification en étant descendu.
Petit passage obligé avec une copine dans les arbres, c'est totalement barré. Je vois les nervures de chaque feuille et sent que l'arbre dégage quelquechose de très fort, ma copine aussi. Les spots projetés contre les feuilles forment des ombres qui bougent et qui nous scotchent pendant je ne sais combien de temps, c'est un pote qui revient nous chercher.
Arrivé dans la salle je le sens encore monter, il a dû se passer à peine 2 voire 3 heures et j'ai franchement l'impression que ce n'est que le début toujours. Première prise mais j'ai lu sur le sujet, je sais qu'il ne faut pas paniquer et simplement laisser venir le truc.
Ca en arrive à un point où je ne suis plus certain d'être vraiment là, que c'est la prod qui me fait croire ça alors qu'en fait je suis autre part. Début de bad calmé par un pote qui se ramène une bière à la main et me raconte que des conneries (lui n'avait rien pris).
Un autre pote a un gros kiffe avec le son et supplie le dj de lui laisser faire quelquechose avec les platines contre quelques taffes sur son joint.
Le mec accepte au bout d'un moment et lui laisse balancer le kick de sa prochaine track, énorme smile sur son visage et forcément avec l'empathie, gros gros smile sur le mien.
La soirée se déroule tranquillement, cela fait un moment que je ne suis pas sorti. "NAN IL EST 7H ?" Le hangar ferme, la lumière du jour me rappelle qu'il existe un monde, un endroit où la vie que je connais d'habitude se déroule tout à fait normalement. Encore carrément sous trip, un pote manque de se faire mettre de force dans le camion de la croix rouge parce qu'il poursuit les gens avec un stylo (où l'a t-il trouvé?) et essaye de péter les ballons d'hélium qu'ils se sont attachés à la ceinture. Encore un fou rire. L'introspection est moins forte et c'est reposant car pendant une heure voire une heure et demi (en fait j'en sais rien) j'ai dû lutter contre les questions du type "est ce que c'est bien, ou mal?", "pourquoi je fais ça ?", "est ce que je vais rester bloqué..?!", bref ça va mieux j'ai passé le cap et tant mieux.
L'EXTASE
On suit la marche, résignés car aucun de ceux qui ont pris ne veulent partir, il me semble que les autres sont déjà partis. Un pote s'est mis en tête que rien ne va et qu'il va rester bloqué, ondes négatives qu'il me transfère et du tout au tout je veux moi aussi rentrer, tout de suite. Il le faut parce que c'est comme ça, c'est pas bien, voilà.
Pas décidé à rentrer seul, mais j'ai peur de le laisser je l'oblige presque à suivre les autres qui se dirigent vers ce qui semble être une autre scène à l'autre bout du festoche, la fête continue.
On tombe sur une sorte d'arène faite uniquement de petites maisonnettes avec le son à fond, des gens avec de la peinture et des paillettes partout sur la gueule. Les filles sont jolies à la lumière, et dégagent quelque chose de très particulier. Les jambes sont malgré tout lourdes et on se pose fumer un petit joint sur la scène. Plus grosse claque cannabinoïde de ma vie, je redescendais et bien je suis reparti pour un tour. D'un coup, un mec avec un sourire et des yeux gigantesques débarquent avec un parapluie jaune et noir aux couleurs criardes avec la tête de maya l'abeille. Obnubilé, pieds joint va le chercher et on se le fait passer, en touchant le truc et en sautant tout le temps avec. Une légère pluie fine, presque comme de la brume vient nous caresser le visage alors que le ciel est d'un gris étincelant. Oliver Koletzki aux platines, le voyage est simplement indescriptible de par sa beauté, et sa sincérité. Je me revois penser à quel point je suis chanceux et qu'il est hors de question que je parte, les ondes négatives sont tellement lointaines. Un pote revient en courant, lui qui ne fume même pas de joint d'habitude vient de prendre une trace de speed en plus du lsd, c'est du joli.
Deux heures plus tard, la descente commence et la fatigue psychologique est vraiment là. Accumulée avec toutes les sorties de la semaine, il est 11h et cela doit bien faire 7 ou 8h que je n'ai rien bu et que personne n'a plus une thune pour s'acheter à boire. Je ne m'en étais pas rendu compte mais ma mâchoire se contracte vraiment souvent et est douloureuse. Le temps de rameuter la populace, le bad triper s'est barré et nous apprendrons plus tard qu'il est rentré à pied, ce qui fait quand même une heure de marche. Il mettra plusieurs mois à s'en remettre, de nature un peu "voire constamment le verre à moitié vide", il n'aurait pas dû... trop tripés personne ne s'est rendu compte qu'il était vraiment mal, c'est le gros bémol du lsd : il faut être vraiment bien sinon on peut être vraiment mal.
Mise à part ça, ce fût ma première vraie expérience et je dois avouer que tout au long du trip, j'ai vraiment halluciné au sens propre comme au figuré. C'était exactement comme ça que j'imaginais les effets d'une "drogue" et je n'ai pas touché au lsd depuis car par moment, j'ai quand même trouvé cela vraiment, vraiment fort.
En espérant que ça vous ait plus, je vous souhaite une bonne soirée.
Etenab
le trip que je vais vous raconter ici date maintenant d'il y a deux ans et bien que certains détails m'aient évidemment échappé, les évènements marquants et les impressions sont et seront toujours dans un coin de ma tête.
Pour vous décrire le contexte : moi et une bonne dizaines d'ami(e)s faisant un tour des capitales européennes qui nous semblaient cools : Dam, Berlin, Prague, Vienne, tout ça au mois d'Août. Faut pas se leurrer on le faisait pour faire la fête et devinez quoi ? C'est ce qui s'est passé.
BERLIN
On entend parler d'un festival, de concerts, d'évènements artistiques dans un parc ou parc d'attraction ? On ne sait pas exactement. Forcément le soir même direction le fameux Spree Park (pour ceux qui connaissent) afin de déterminer l'étendu de la situation.
Arrivé, rien. "AHH mais si écoutez!" Ca tabasse correctement au milieu de la forêt qui s'étend devant nous. Aucune indication, guidés par le son, ça promet.
On voit des gens refluer, heureux mais fatigués. Il s'avère que c'est le début de la deuxième nuit de festival, il nous reste donc toute la nuit jusqu'à demain midi pour kiffer, ça peut le faire. Certains nous donnent carrément leur bracelet, on est aux anges.
Une fois entrés, "WOOOHH". Pleins de petites maisonnettes, des arbres de partout, des dinosaures géants avec des dessins psychés, une immense roue sur laquelle on peut faire des tours, des lumières colorées à ne plus savoir quoi en faire, des guirlandes. Un mec mixe dans un camion, pendant que certains festivaliers dansent sur le toit de la maison d'Hantzel & Gretel. Pas de service d'ordre, uniquement la croix rouge allemande occupée à se balader et à kiffer, elle aussi.
Sorti de je ne sais où, un mec vient nous parler, vraiment sympa mais complètement tripé ça se voit à 10 bornes. Le profil type du hippie comme le voit le commun des mortels.
Ca ne loupe pas, on lui demande ce qu'il a (je suis persuadé que vous savez!). Le mec sort un buvard entier. On décide d'en prendre 4, certains du groupe n'en veulent pas, moi et 7 potes prendront une moitié. Il est minuit.
C'EST PARTI
Le festival se déroule tranquillement, ça fait chier toutes les scènes ne sont pas ouvertes mais le décor est planté, on est tous ensemble, on a à boire, au top. On marche jusqu'à arriver dans un hangar. A l'entrée pour faire le SAS un énorme drap blanc avec un oeil complètement barré. Dans la salle, vraiment tout ce dont on peut rêver : entre 300 et 400 personnes, juste parfait pour laisser à chacun la place de danser, des lumières, lazers toussa à gogo, les délires psychés toujours bien présents un peu partout.
On sort fumer une clope pour les premières impressions et là ça commence à monter. Une joie intense, mon corps et ma tête chauffe doucement, tout est drôle, je kiffe mes potes comme jamais et on rigole pendant une bonne demi-heure. On retourne à l'intérieur et là le choc : une fois installé tout devant, je m'allume une autre clope et tire la première taffe. Au moment de recracher la fumée il semblerait que les machines à fumer se soit mises en route. JOIE énorme, persuadé que c'est moi, ou peut-être kiffant que je sois persuadé que je suis persuadé que c'est moi, l'introspection commence tranquillement.
La frontière entre le réel et l'irréel a disparu depuis longtemps mais je crois que je ne m'en rends compte qu'à ce moment là : les lumières me touchent et en fonction de leur couleur me chauffent plus ou moins fortement. J'entends les gens parler distinctement Allemand et je comprends ce qu'ils disent même lorsqu'ils sont à l'autre bout de la salle. La musique est si bonne, électro allemande très mélodique et rythmée à la fois (Egokind, découverte de l'année), que je ne peux m'empêcher de me balader en sautant et rigolant avec les gens. Un pote à moi est littéralement mort de rire pendant qu'un autre ne peut pas s'empêcher de tourner sur lui même en rythme avec la musique, les pieds joints, le sourire aux lèvres.
Pause joint : tout le monde il est beau tout le monde il est gentil, on kiffe tous notre race "meeeec c'est d'la bombe". Mon pote aux pieds joints me dit que le dj ressemble à un mix de deux mecs qu'on connaît, je pars dans un fou rire de 15min tellement c'est vrai, même après vérification en étant descendu.
Petit passage obligé avec une copine dans les arbres, c'est totalement barré. Je vois les nervures de chaque feuille et sent que l'arbre dégage quelquechose de très fort, ma copine aussi. Les spots projetés contre les feuilles forment des ombres qui bougent et qui nous scotchent pendant je ne sais combien de temps, c'est un pote qui revient nous chercher.
Arrivé dans la salle je le sens encore monter, il a dû se passer à peine 2 voire 3 heures et j'ai franchement l'impression que ce n'est que le début toujours. Première prise mais j'ai lu sur le sujet, je sais qu'il ne faut pas paniquer et simplement laisser venir le truc.
Ca en arrive à un point où je ne suis plus certain d'être vraiment là, que c'est la prod qui me fait croire ça alors qu'en fait je suis autre part. Début de bad calmé par un pote qui se ramène une bière à la main et me raconte que des conneries (lui n'avait rien pris).
Un autre pote a un gros kiffe avec le son et supplie le dj de lui laisser faire quelquechose avec les platines contre quelques taffes sur son joint.
Le mec accepte au bout d'un moment et lui laisse balancer le kick de sa prochaine track, énorme smile sur son visage et forcément avec l'empathie, gros gros smile sur le mien.
La soirée se déroule tranquillement, cela fait un moment que je ne suis pas sorti. "NAN IL EST 7H ?" Le hangar ferme, la lumière du jour me rappelle qu'il existe un monde, un endroit où la vie que je connais d'habitude se déroule tout à fait normalement. Encore carrément sous trip, un pote manque de se faire mettre de force dans le camion de la croix rouge parce qu'il poursuit les gens avec un stylo (où l'a t-il trouvé?) et essaye de péter les ballons d'hélium qu'ils se sont attachés à la ceinture. Encore un fou rire. L'introspection est moins forte et c'est reposant car pendant une heure voire une heure et demi (en fait j'en sais rien) j'ai dû lutter contre les questions du type "est ce que c'est bien, ou mal?", "pourquoi je fais ça ?", "est ce que je vais rester bloqué..?!", bref ça va mieux j'ai passé le cap et tant mieux.
L'EXTASE
On suit la marche, résignés car aucun de ceux qui ont pris ne veulent partir, il me semble que les autres sont déjà partis. Un pote s'est mis en tête que rien ne va et qu'il va rester bloqué, ondes négatives qu'il me transfère et du tout au tout je veux moi aussi rentrer, tout de suite. Il le faut parce que c'est comme ça, c'est pas bien, voilà.
Pas décidé à rentrer seul, mais j'ai peur de le laisser je l'oblige presque à suivre les autres qui se dirigent vers ce qui semble être une autre scène à l'autre bout du festoche, la fête continue.
On tombe sur une sorte d'arène faite uniquement de petites maisonnettes avec le son à fond, des gens avec de la peinture et des paillettes partout sur la gueule. Les filles sont jolies à la lumière, et dégagent quelque chose de très particulier. Les jambes sont malgré tout lourdes et on se pose fumer un petit joint sur la scène. Plus grosse claque cannabinoïde de ma vie, je redescendais et bien je suis reparti pour un tour. D'un coup, un mec avec un sourire et des yeux gigantesques débarquent avec un parapluie jaune et noir aux couleurs criardes avec la tête de maya l'abeille. Obnubilé, pieds joint va le chercher et on se le fait passer, en touchant le truc et en sautant tout le temps avec. Une légère pluie fine, presque comme de la brume vient nous caresser le visage alors que le ciel est d'un gris étincelant. Oliver Koletzki aux platines, le voyage est simplement indescriptible de par sa beauté, et sa sincérité. Je me revois penser à quel point je suis chanceux et qu'il est hors de question que je parte, les ondes négatives sont tellement lointaines. Un pote revient en courant, lui qui ne fume même pas de joint d'habitude vient de prendre une trace de speed en plus du lsd, c'est du joli.
Deux heures plus tard, la descente commence et la fatigue psychologique est vraiment là. Accumulée avec toutes les sorties de la semaine, il est 11h et cela doit bien faire 7 ou 8h que je n'ai rien bu et que personne n'a plus une thune pour s'acheter à boire. Je ne m'en étais pas rendu compte mais ma mâchoire se contracte vraiment souvent et est douloureuse. Le temps de rameuter la populace, le bad triper s'est barré et nous apprendrons plus tard qu'il est rentré à pied, ce qui fait quand même une heure de marche. Il mettra plusieurs mois à s'en remettre, de nature un peu "voire constamment le verre à moitié vide", il n'aurait pas dû... trop tripés personne ne s'est rendu compte qu'il était vraiment mal, c'est le gros bémol du lsd : il faut être vraiment bien sinon on peut être vraiment mal.
Mise à part ça, ce fût ma première vraie expérience et je dois avouer que tout au long du trip, j'ai vraiment halluciné au sens propre comme au figuré. C'était exactement comme ça que j'imaginais les effets d'une "drogue" et je n'ai pas touché au lsd depuis car par moment, j'ai quand même trouvé cela vraiment, vraiment fort.
En espérant que ça vous ait plus, je vous souhaite une bonne soirée.
Etenab