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Narcissime moral, bien pensance et politiquement correct

  • Auteur de la discussion Auteur de la discussion Deleted-1
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Deleted-1

Guest
Bienvenue dans l’ego-société, où chacun se doit d’être hyper-performant pour ne pas passer pour un looser.


Ici tout est image et apparence, où dans une volonté contemporaine nihiliste la valeur et l’essence de toute chose a été relégué au second plan, si ce n’est détruite pour des raisons économiques. Cette ambition individualiste a pour but le bénéfice, et pour finalité un intérêt purement égoïste. Le marketing a ainsi provoqué des envies et créé des besoins de toute pièce, grâce à des études cognitives et des publicités spécifiques, pour s’introduire dans l’intimité des consommateurs, et leur vendre des produits dont la qualité et l’utilité importe peu. L’acte d’achat étant un acte narcissique, celui-ci s’est toujours plus répandu au fur et à mesure que le modèle économique libéral a accaparé les esprits, et ce au point de normaliser le consumérisme et ses techniques toujours plus culottées pour exploiter la faible estime qu’on les gens d’eux-même, et que le produit leur rendra en satisfaisant leur besoin matériel. Face à la prétention grandissante des individus voulant faire du fric, à leur arrogance mise au service de leur réussite professionnelle, les relations humaines en ont été profondément changé. Dans la dualité narcissique d’une âme meurtrie, il s’agit alors de manger ou d’être mangé, d’assujettir ou d’être assujetti, d’un côté les winners sous les feux des projecteurs et de l’autre les loosers dans l’ombre de leur manque d’affirmation de soi.

Donc tout se vend, tout s’achète, et la morale ne côte plus rien en bourse. Le respect d’autrui est devenu un manque à gagner, un symptôme de faiblesse individuelle, faute de confiance en soi sur laquelle il est facile d’appuyer, pour culpabiliser les individus dont la dignité et la souveraineté leur ont été retiré. Pour faire simple, si tu ne sais pas te vendre en faisant preuve d’exhibitionnisme, de soumission au marché et de forcing, t’as raté ta vie. Heureusement il existe de multiples stages pour regagner cette estime de soi perdue, ou jamais acquise, et ainsi apprendre à devenir un pro du marketing en faisant de sa personne un clown jouant son rôle et sachant répondre aux attentes des spectateurs, afin qu’ils signent. Et à quoi bon prendre le temps de démontrer intellectuellement un propos, quand en usant de gesticulations physiques et de mots appropriés, il est possible de convaincre et d’empocher l’argent tant désirer ? Donc pourquoi pas se vendre comme une marchandise, si l’on peut être rentable dans un marché toujours plus concurrentiel ? Mais cette objétisation de soi en vue de plus de profit n’est absolument pas une preuve de bonne estime de soi, parce que l’estime de soi implique avant tout le respect de soi, et d’autrui. Sauf que les apparences prévalant sur la vérité, ainsi que l’enrichissement sur une éthique de vie plus sobre, c’est dans le rejet des valeurs traditionnelles où la pudeur s’apparentait à une vertu, que l’individu s’est condamné au culte de l’instant présent et de la personnalité, au vide moral et à l’errance spirituelle, dans un modèle sociétal où la finance fait loi.

Comment avons-nous pu en arriver à cette culture narcissique du développement personnel, à cette expression d’un besoin d’affirmation et de reconnaissance quasi pathologique, où la poursuite du bonheur revient à amasser des richesses et satisfaire ses pulsions dans une mise en avant de soi, tout en repoussant toujours plus les limites de la morale ? Une partie des réponses se trouve dans l’effondrement de la structure familiale qui, ne maintenant plus l’individu dans une dynamique collective, a favorisé son affirmation individuelle tout en le rendant plus fragile parce qu’isolé, et livré à d’autres individus apeurés et se voulant plus fort en écrasant autrui. Dans un temps plus rapproché, l’avènement des nouvelles technologies, des selfies et autres réseaux sociaux prônant l’unicité de l’individu ont émergé, avec un besoin de possession démesuré. La téléréalité a ensuite fini de déconstruire les repères de l’individu, qui se réfèrent désormais à des icônes médiatiques, glorifiantes mais factices, idéalisées mais peu relativisées dans ce qu’elles représentent, tant elles font désormais partie intégrante de notre culture populaire.

Il y a dans tous ces constats un lien qui ne parait pas évident en apparence, mais saute aux yeux lorsque l’on supprime quelques masques et observe le dire et l’agir avec un nouveau prisme, qu’est le narcissisme moral. Le narcissisme est une instance psychique , qui étant le support de l’estime de soi, intervient naturellement pour aider l’individu lorsqu’il est en difficulté en se sentant culpabilisé ou honteux, et agit ainsi pour lui redonner une confiance en lui, nécessaire à sa survie individuelle et sociale. Honteux de n’être que ce qu’il est ou de prétendre à ce qu’il n’est pas, ou coupable d’une faute commise pour justifier sa honte existentielle, l’individu se déprécie d’après des idéaux qui lui sont propres ou communs avec ses semblables. En se dévalorisant il se met sur la touche, et se voit écrasé par d’autres individus honteux et culpabilisés, mais qui font preuve d’un narcissisme pouvant être moral, pour se sortir de leur marasme quitte à s’appuyer sur autrui en lui marchant littéralement dessus. Je vous propose de voir plus en détail quels ressorts de la mécanique psychique s’articulent en l’individu, pour retrouver une estime de soi suffisante grâce à la morale, tant dévaluée.

INDIVIDUEL

Le narcissisme moral est donc en lien avec l’idéal propre de l’individu, auquel chacun cherche à correspondre pour s’estimer moralement, et ainsi retrouver un sens à son existence. Ce qui fait moralement défaut à l’individu en manque de repère n’est pas d’avoir fauté, mais la honte qu’il ressent d’être resté fixé à une image de lui tout puissante et enfantine, qu’il cherche inconsciemment à reproduire pour s’en sentir fort et se protéger d’une réalité jugée menaçante. « Il a honte de n’être que ce qu’il est ou de prétendre à plus qu’il n’est. » Dans son quotidien, cela se traduit par une volonté d’être pur et en parfaite correspondance avec son idéal moral, lui dictant une manière d’être saine, et une direction à suivre exemplaire. Le discours choisit est alors un bouclier protecteur dans ses fonctions esthétisantes et morales, lorsque l’individu obéit à l’exigence de former une belle totalité en tant que personne porteuse de sens, toujours d’après son idéal. Cette éthique de vie est digne d’un ascétisme dans lequel l’individu se porte volontaire à tout renoncement le rapprochant de son idéal jugé subjectivement comme moralement bon, et devenir un modèle d’humilité fuyant le monde et ses plaisirs. Il y a là une attitude quasi masochiste, mais dont le narcissisme moral se différencie en tant qu’il est d’abord animé par la honte de ne pas coller à son idéal, qui peut ensuite être transformée en culpabilité et amener à des pratiques masochistes, lorsque l’individu cherche dans la souffrance morale la punition d’une faute réelle ou imaginaire, en réponse à sa honte existentielle (exemples des mises en échecs systématiques et répétées, empêchant l’individu d’être reconnu et estimé socialement, mais aussi par lui-même en dépassant ses blocages).

Le monde paradoxal du narcissique moral

Dans sa recherche de perfection morale, le narcissique peut se montrer hypocrite dans les faits, lorsqu’il se permet de faire la morale à son entourage alors qu’il ne la respecte pas lui-même, et quand ce qu’il dit ne correspond pas à ses actes. D’ailleurs le fait de le lui dire se traduit souvent par un état de déni, ou de susceptibilité accrue, parce qu’il ne se sent pas coupable de ce qu’il fait endurer aux autres, faute de s’en rendre compte. Il est intéressant de noter qu’en reprenant au mot ce type de narcissique sans se laisser culpabiliser, il est possible de leur retirer toute leur confiance en portant atteinte à leur image idéale qu’ils ont d’eux-mêmes, totalement distincte de leurs actes véritables. Ils perdent alors de leur aplomb en se culpabilisant de s’être fourvoyé, ou se victimise pour se justifier et continuer de nier la vérité, qu’ils ne peuvent admettre au risque de se briser intérieurement. Une des caractéristiques de ce type de narcissique moral est l’arriération affective, qui se manifeste soit dans des comportements enfantins, soit dans des exigences sentimentales (égoïsme, jalousie, agressivité), soit par des mécanismes de compensation de l'insatisfaction qu'elle entraîne (intériorisation, complexe d'infériorité, mythomanie, asociabilité). Il y a là un déni de leur monde pulsionnel et de la place de leur désir dans le monde. Pour aller plus loin, l’individu envie un caractère d’absolu, et est attaché à des rêveries puériles, emphatiques, voire messianiques. Mais la caractéristique la plus évidente de ce genre de comportement, est la faculté qu’à l’individu à se positionner en tête de Turc, tellement il est convaincu de son bon droit, si ce n’est de sa supériorité sur autrui.

Mais pourquoi monter au front de la sorte, pourquoi se donner corps et âme à une cause, qui nous dépasse en tant qu’individu isolé ? La réponse est l’orgueil qui en émane, et masqué derrière des formes trompeuses d’humilité. Ces choix comportementaux qui révèlent un véritable mode de vie politique, appelant à différents renoncements en s’imaginant que si chacun faisait comme soi, tout irait pour le mieux, sont le mortier d’un orgueil immense, qui édifie la personnalité dans une droiture morale à toute épreuve. Mais la raison initiale ayant poussé l’individu à un tel blindage égotique est une fragilité dans son Moi, ne lui permettant pas d’encaisser la réalité, et donc en s’opposant aux stimulations externes risquant d’exciter ses pulsions, l’individu se protège de lui-même en refusant en partie l’expression de ses passions. Il s’agit donc d’un mécanisme visant à protéger l’intégrité de l’individu, qui idéalise des manières d’être en tentant d’y correspondre, et pour se fixer des repères existentielles lui permettant de se reconnaitre. Sauf que répondre à un idéal n’est évidemment pas toujours possible quand la réalité met en échec ses propres conduites, et entraine de la honte plus que de la culpabilité, de la dépendance plus que de l’indépendance. Exemple du jeune travaillant dur à ses cours, parce qu’on l'a bien culpabilisé en lui promettant un bel avenir comparé au fait de finir clochard...stupide morale entrainant la compétition, mais pourtant très répandue.

Le narcissisme moral fait de la morale une jouissance auto-érotique

La satisfaction que trouve le narcissique moral dans ses privations est le sentiment d’être meilleur par le renoncement, fondement de l’orgueil humain. Ainsi l’individu dans son auto-privation se replie au cours d’un retrait de plus en marqué, qu’il rencontre des difficultés selon ses responsabilités. L’adolescence étant le moment où le renoncement est le plus affirmé, même si l’individu ne reconnait pas les raisons idéologiques de ses privations, toujours en se justifiant parce qu’il manquerait soit disant d’argent, de temps, d’énergie, d’intérêt, etc...bref l’individu passif et manquant de philosophie de vie pour se fixer des repères existentielles, ne se donne pas les moyens d’être ce à quoi il aspire secrètement. Pourtant il s’agit bien pour le narcissique moral de se vouloir pur dans un refus factuel, de dire « non » en renonçant au monde ainsi qu’à ses plaisirs comme à ses déplaisirs, en sachant tirer plaisir du déplaisir, toujours par orgueil. Certains vont plus loin que le refus du plaisir ou du déplaisir, en recherchant seul et dans la neutralité, une volonté d’endurance ascétique pour se rapprocher de leur vision absolu de la perfection, état d’équilibre où il ne serait plus soumis à des pulsions et passions dont ils ont honte. Si la souffrance n’est alors pas recherchée, elle n’est malheureusement pas évitée pour autant (contrairement au masochisme).

Pour en revenir à l’aspect enfantin de ce type de caractère, et que l’on pourrait associer à des bouderies, le narcissique moral veut être grand en ressemblant à l’idéalisation qu’il se fait des parents ayant appris à maitriser leurs pulsions, et ainsi arriver à contrer son sentiment d’être comme un enfant, toujours en quête de reconnaissance dans besoin d'être loué, et c'est ce dont il a honte. C’est donc comme un enfant dépendant de ses parents, que le narcissisme moral pousse l’individu à gagner l’amour et l’estime d’autrui, au travers d’actes moraux qui sont socialement reconnus et valorisés. En cas d’échec, son orgueil redouble d’intensité en prônant toujours plus de volonté de renoncement et de privation, parce que l’honneur d’un individu honteux, n’est jamais sauf. Seule sa fierté peut lui faire retrouver intégrité et dignité, et le sauver de lui-même. Comme toute personne en manque d’estime de soi, le narcissique moral a donc besoin d’une reconnaissance d’autrui, en lien au sacrifice du plaisir pour se sentir exister, tel un égocentrique qui ne peut s’apprécier qu’au travers du regard d’autrui, faute de s’aimer lui-même. Autrement l’individu se sublime dans le travail ou d’autres domaines d’activité, qui satisferont son idéal moral et le feront s’oublier, en se retirant d’un monde pulsionnel intérieur bien trop excitant pour être supporté.

A propos des pulsions et de la honte que l’on s’en fait

Ce repli pulsionnel et passionnel s’effectue au nom de la morale, pour endiguer l’agressivité croissante que l’individu ne peut plus contenir. Exemple typique de la personne disant s’isoler pour ne pas commettre un meurtre, parce qu’elle est sur le point de perdre toute retenue dans une situation qui ne lui convient pas. L’importance du cadre est donc primordiale pour ne pas péter les plombs, lorsque son degré d’insatisfaction n’est plus tolérable, et que l’individu n’arrive plus à réfréner ses pulsions agressives. On retrouve là le phénomène de l’adolescent ne supportant plus ses parents, l’environnement scolaire, et le modèle sociétal précaire qui ne lui donne pas envie. Sans être rassuré il ne peut se sentir sécurisé, et se retrouve en proie à des angoisses existentielles, faute de plus de repères faisant sens pour lui. Et si on lui a tout promit, il a la flemme de suivre un idéal parental qui n’est pas forcément le sien, parce qu’il est complètement individualisé et seul, perdu dans un tel flou, que la complexité de la réalité lui donne des vertiges qu'il n'arrive ni à formuler ni à exprimer, et dont il se sent honteux.

Quand le cadre dans lequel l’individu évolue, lui révèle ses insuffisances et vulnérabilités, en plus de lui saper son peu de confiance en lui imposant d’être compétitif dans un marché concurrentiel, il ne peut s’estimer correctement et s’émanciper. Alors il se replie dans des apparences d’assurances, et fait possiblement preuve d’un narcissisme moral dont le bénéfice substitutif est un orgueil, lui assurant une reconnaissance personnelle selon la morale qu’il suivra. En se fondant dans un moule idéologique, il peut cacher ses faiblesses derrière des masques d’humilité, des discours ou des choix menant à des actes louables, réparateurs, et libérateurs. L’orgueil est donc la satisfaction substitutive du renoncement du désir et de l’assouvissement pulsionnel. Mais si en apparence le narcissique moral proclame n’avoir besoin de personne, en réalité il est dans une relation de grande dépendance avec son entourage. Effectivement, en projetant inconsciemment sur autrui ses idéaux, son entourage devient le garant de la reconnaissance de sa morale, et le narcissique attend alors d’autrui un amour inconditionnel sous la forme de reconnaissance, d’approbation ou d’admiration, pour sa vertu exigeant tous ses sacrifices pulsionnels. Et dans le cas où il défaillirait en manquant ses objectifs, la dépression guette le narcissique moral, qui s’en prévient en usant donc d’apparences conformes avec ses idéaux et ses manières d’être idéalisées, et ce au détriment de sa vraie personnalité.

Si cette forme de narcissisme a un côté positif en tant qu’il protège l’individu, dont la personnalité est fragile, il est par ailleurs essentiellement négatif en valorisant le renoncement comme défense contre la privation et le manque d’être à soi. C’est le schéma classique préventif qu’est le fait de se désintéresser de tout, pour n’avoir plus rien à perdre. Mais n’est-ce pas nier le manque, l’incomplétude de chacun ? manque que l’on cherche à éviter alors que la complétude est impossible, manque qui va creuser l’écart existant entre ce qu’est l’individu réellement et son idéal de perfection, d’où naitra la honte de pas être à la hauteur de ses espérances.

LES AUTRES ASPECTS DU NARCISSISME

Le narcissisme se déclinant dans des dimensions intellectuelle, corporelle et morale, ce dernier est en relation avec les deux autres.

Le narcissisme intellectuel est une forme d’auto-suffisance et de valorisation de son intellect, que ça soit dans un but de maitrise ou de séduction. Il s’agit là d’une recherche intellectuelle de caractères moraux, comme le fait de trouver les raisons d’un fondement d’une éthique philosophique, ou d’un ordre divin pour le théologien, et ainsi lutter contre une vie pulsionnelle à dépasser, refouler ou éteindre. La commune honte de sa vie pulsionnelle peut pousser à se rassurer en comprenant le pourquoi du comment des choses, ou à développer une argumentation pour se justifier, même si une petite voix dans sa tête devine malgré tout les buts cachés des raisonnements et constructions mentales. Cette petite voix tourmentant les individus quand à leur fantaisie, leur mensonge et leur manque de respect, alimente d’une part la honte d’être passionné, et d’autre part l’intellect pour se raccrocher à une morale digne de l’image que l’on veut se porter. Cette tendance à l’établissement de règles morales révèle une véritable activité paranoïaque, qui constamment remodèle le réel selon les vécus instinctuels des individus et des masses, et ainsi résolve les conflits qui en émanent dans une possible sublimation individuelle ou collective.

Si les connivences intellectuelles du narcissisme moral peuvent se perdre dans des jactances et autres justifications rhétoriques, le corps lui ne trompe pas. Il témoigne par sa posture et ses formes de la droiture morale de l’individu, morale qui le sculpte dès le plus jeune âge en favorisant certaines attitudes forçant le respect, et refusant quelques positions suggérant le plaisir et la séduction afin de conquérir autrui. Pour le narcissique moral, le corps est un quasi supplice qui va à l’encontre de sa raison, et trahit ses envies et pulsions malgré lui. Il est à l’origine de malaises corporels tels les bruits intestinaux, pleurs, rougeurs, tachycardie, sudation, sensations de froid ou de chaud, et autres contractions musculaires traduisant un mal-être dans sa peau, un conflit entre corps et esprit, entre pulsions et raisons morales. Démuni devant ses manifestations physiques, le narcissique moral nie pour sauver les apparences ou se sent honteux, mais il peut aussi ne pas se rendre compte de ses gestes, quand le fantasme le domine. Mais cette souffrance plus ou moins affichée et perceptible est la preuve d’une vie intérieure intense et dévoilant la grande raison du corps, face à la petite raison de l’esprit. Ce corps qui pense avant que la conscience n’est pu formuler ce que ça veut signifier. L’orgueil tendant à vouloir se faire paraitre neutre et humble dans un contrôle défensif du corps et de ses bouillonnements pulsionnels, vecteurs d’angoisses viscérales. Si la morale est trop brutale en étant intolérante contre quoi elle se protège, la souffrance psychique induite est constatable et mesurable aux degrés des troubles physiques liés. Alors la maitrise du corps pousse à un engourdissement somatique, annonciateur d’une regrettable mort intérieure, paralysant l’individu dans sa vie psychique.

POLITIQUE

Le narcissique moral est persuadé de savoir mieux que les autres ce qui est bon pour eux, quitte à le leur imposer, tant il est convaincu d’œuvrer pour le bien du plus grand nombre. Il est ainsi animé par une volonté teintée de bonnes et généreuses intentions, motivé par un sentiment altruiste de justice sociale. Sauf que le narcissique moral se protège derrière le bien fondé de ses louables intentions, pour justifier ses décisions et ne pas toujours assumer ses actes et leurs conséquences. Il s’agit là des tenants du politiquement correct et de la bien-pensance l’accompagnant d’une pensée se voulant souvent unique, qui codifient les discours en nuisant à la liberté d’expression, et permet le mensonge dans la désinformation, puisque seules les bonnes intentions comptent pour les acteurs et les spectateurs de la comédie politique.

C’est de cette façon que le narcissisme moral réduit les personnes à leurs idées et non à leurs actes, à leurs discours enjolivés et non aux effets produits, en affectant tous les aspects du débat politique et culturel. Il n’est donc plus moralement permit de penser autrement que ce qu’une caste médiatique et influente impose aux gens par le biais de la culpabilité, et tendant à instaurer une vision des choses uniformisées et lissées. Les plus réceptifs accepteront cela comme une évidence, et entraineront par leur bonne parole les individus désireux d’être acceptés en pensant comme la masse, quitte à s’approprier fièrement le discours ambiant comme étant leur propre moral. Sans plus de remise en cause, des idées plus ou moins justes et avérées peuvent émerger et gouverner les consciences, dans une domination idéologique.

Les techniques de manipulation servent ensuite à rassembler ou diviser, mais toujours dans le but de ramener à sa cause intéressée des individus initialement désintéressés. Ici s’articule les affects de la politique, de manière immorale en culpabilisant les individus honteux, en les désinformant avec des réponses données à des questions précises masquant les vérités dérangeantes, et en ne mettant jamais en perspective les faits actuels pour que la masse prenne du recul. C’est donc dans une dynamique manichéenne que les puissants élaborent par le biais des médias, des visions dualistes du monde, où s’opposent le bien et le mal, le bon et le mauvais, sans plus de nuance et d’explication remettant en cause la fausse bonne morale, qui maintient les spectateurs dans l'immédiateté du spectacle de la communication politique. Ces tendances s’appliquent en économie, quand une récession parait nécessaire pour parer à la dette croissante des pays, en géopolitique, quand on se doit d’intervenir dans des guerres au nom des Droits de l’Homme, ou en écologie, quand il n’est plus concevable de nier la responsabilité humaine dans le réchauffement climatique. De ces affirmations naissent des oppositions contraires, et d’infinies possibilités de récupérations politiques, dogmatiques et simplifiées à l’extrême, pour satisfaire un futur électorat ignorant dans son grand ensemble la complexité des phénomènes se jouant dans notre société.

La morale s’affirmant en se cachant derrière ses bonnes intentions, le narcissique persuadé d'être dans son bon droit affirme qu’il est essentiel de lutter par tous les moyens pour son projet, même si ses croyances prônées comme des vérités sont contestables ou indéterminées. Le problème venant le plus souvent de l’ignorance et la crédulité des acteurs médiatiques et des spectateurs, relayant des informations incomplètes, hors contextes, si ce n’est erronées. Mais ce n’est pas pour autant qu’il faut condamner le narcissisme moral, parce que des actes en accord avec les bonnes intentions les instiguant, peuvent améliorer les problèmes sociétaux rencontrés et favoriser l’adaptation à tendance égalitaire des différentes classes sociales, dans une société toujours plus technologique. Il serait ensuite indispensable de critiquer les conséquences des décisions prises pour juger de si elles ne correspondent pas aux propositions initiales, dont le représentant exhibitionniste, et beau parleur politicien, est le reflet flatteur d’individus moralement influençable, et pouvant défendre une cause qui leur est par ailleurs nuisible.
 
J'ai la Gaule.
 
Hat-trick avec mon com .

MDR , je repasserai ... Là je dois dire que j'ai la flemme aussi lol
 
Lol il mérite mieux comme com' quand même.

J'ai bien aimé comme d'hab' parce que tu exprimes ton opinion à partir de ton propre vocabulaire. Ce qui est le propre des grands penseurs.

Pour autant à un moment tu parles de la fragilité du Moi dans le processus de renforcement égotique. Je trouve ça intéressant parce que dans un temps tu décrit un processus "mensongé" de renforcement intérieur par rupture imaginée avec l'extérieur. Puis dans un second temps tu parles de l’uniformisation idéologique par faiblesse et paresse de l'esprit, donc en quelques sortes une expansion du Sur-moi sur le Moi dans la matière à penser de l’individu. (Désolé du jeu de mot qui complique ma phrase c'est involontaire ^^).

En bref d'un côté tu critiques la ligne Nietzsche à l'état pré-construit dont toi et moi faisons partis (je parle là d'une forme d'individualisme idéaliste, qui considère comme il se doit l'ego naturel de chacun, qui annihile toute indifférence vis à vis de soi-même), et d'un autre tu critiques l'individu mouton, qui ignore sa nature fondamentale.

Alors c'est assez intéressant parce que comme tu le dis nous sommes les deux à la fois. Par l'éducation que nous recevons en tant qu'enfant, nous sommes forcément une éponge du monde dans laquelle nous évoluons. C'est notre chemin différent qui nous a permis de dissoner du monde "normal".

Donc voilà ma question, avons-nous tous été ce narcissique moral ?

Ou certains dans ce monde, touché par la grâce écologique, possède l'idéologie communiste des fourmis de manière innée ?
 
Xochipilli94 a dit:
Donc voilà ma question, avons-nous tous été ce narcissique moral ?

Héhé toi aussi tu te rend compte qu'on se reconnaît dans les descriptions.

Est ce que c'est parce que les propos sont généralistes ? Ou parce que par un subtile jeu de langage nous pouvons nous projeter ?

Non, je crois effectivement que c'est parce que nous avons été et sommes encore tous des narcissique moraux. Seulement nous luttons tous contre certains aspects de notre nature.
C'est le passage à l'âge adulte et à la raison. Car les enfants sont les plus grands narcissiques moraux.

Xochipilli94 a dit:
Ou certains dans ce monde, touché par la grâce écologique, possède l'idéologie communiste des fourmis de manière innée ?

Nan ça c'est juste un effet de mode. Ce qui perdurera c'est la volonté de survie.
 
Mr Sandman a dit:
Héhé toi aussi tu te rend compte qu'on se reconnaît dans les descriptions.

Est ce que c'est parce que les propos sont généralistes ? Ou parce que par un subtile jeu de langage nous pouvons nous projeter ?

Non, je crois effectivement que c'est parce que nous avons été et sommes encore tous des narcissique moraux. Seulement nous luttons tous contre certains aspects de notre nature.
C'est le passage à l'âge adulte et à la raison. Car les enfants sont les plus grands narcissiques moraux.

Je rejoins ton point de vue. Mais enfin connaissant Laura, le pourfendeur des égos de ce forum, je ne serais pas étonné si, tel un leader staliniste, ce lancerait dans l'autocritique



Mr Sandman a dit:
Nan ça c'est juste un effet de mode. Ce qui perdurera c'est la volonté de survie.

Ahah ça c'est le grand débat du forum. Je parle de caractère innée. Pour autant lorsqu'on parle de survie, on ne peut oublier la volonté de suicide cellulaire (l'apoptose) pour le bien de l'organisme, et dans le même temps le propre du cancer, qui est l'inhibition du mécanisme d'apoptose.

La survie, la mort, l'organisme, l'individualité, l'idéal. C'est un questionnement métaphysique. L'effet de mode lui, est conjoncturel, il vient après.
 
Eut égard au profond travail de réflexion de Laura Zerty, il serait injuste de condenser son propos au seul concept du culte de l'infantilisme. Pourtant je pense comme le monsieur de sable que c'est le point essentiel. Tout découle de cela. Tout a été fait pour prolonger à l'infini l'adolescence.
 
C'est marrant ton texte, il me fait écho, mais pas dans le sens ou je m'y reconnais mais celui ou justement il me pose face à des "problèmes" sociaux que je ne suis pas capable ou ne souhaite pas surmonter.

Ton deuxième paragraphe notamment, reflète la raison principale d'un de mes échecs professionnels. J'ai voulu essayer de gagner ma vie avec de l'art, avec ma vision du monde. Mais je devais la vendre, et au travers du fait de vendre ma vision du monde je devais vendre une partie intime de moi, et surtout me vendre moi en tant que personne, chose que je déteste au plus haut point ....
Du coup plutôt que de me dire qu'il faudrait surpasser ça, j'ai préféré tout arrêter en supposant, que si je continuais dans cette voie, j'allais surement toucher un point trop sensible de ma personnalité. Mon estime de moi étant relativement abyssale comment j'aurai pu me vendre ? J'avais cet idéalisme un peu idiot de me dire que si les gens aimaient ce que je fais, ils viendraient d'eux même vers moi. Mais la réalité du fonctionnement de ce monde est que plus tu te vend, plus tu te montre, plus tu paraîtra compétent et/ou important.

J'ai parfois l'impression de vivre dans un monde ou tout est faux, beaucoup de gens portent un masque, et quand tu en trouve qui refusent de porter ce masque, ils sont pointés du doigt par tout le reste. Triste monde.
 
Merci pour les commentaires constructifs et portant à réflexion, je vais essayer de répondre à toutes les directions qu'ont emprunté vos réponses.

Xochipilli94 a dit:
Pour autant à un moment tu parles de la fragilité du Moi dans le processus de renforcement égotique. Je trouve ça intéressant parce que dans un temps tu décrit un processus "mensongé" de renforcement intérieur par rupture imaginée avec l'extérieur. Puis dans un second temps tu parles de l’uniformisation idéologique par faiblesse et paresse de l'esprit, donc en quelques sortes une expansion du Sur-moi sur le Moi dans la matière à penser de l’individu. (Désolé du jeu de mot qui complique ma phrase c'est involontaire ^^).

En bref d'un côté tu critiques la ligne Nietzsche à l'état pré-construit dont toi et moi faisons partis (je parle là d'une forme d'individualisme idéaliste, qui considère comme il se doit l'ego naturel de chacun, qui annihile toute indifférence vis à vis de soi-même), et d'un autre tu critiques l'individu mouton, qui ignore sa nature fondamentale.

Alors c'est assez intéressant parce que comme tu le dis nous sommes les deux à la fois. Par l'éducation que nous recevons en tant qu'enfant, nous sommes forcément une éponge du monde dans laquelle nous évoluons. C'est notre chemin différent qui nous a permis de dissoner du monde "normal".

Donc voilà ma question, avons-nous tous été ce narcissique moral ?

Ou certains dans ce monde, touché par la grâce écologique, possède l'idéologie communiste des fourmis de manière innée ?

Effectivement nos manques et faiblesses reposent principalement sur nos peurs et notre paresse d'agir, ou de faire face. La morale étant une pure construction consciente, elle permet sans plus d'effort de se constituer un pare-feu contre nos peurs, et justifier notre flemme derrière de vaines paroles, ce qui n'aide pas nos instincts et passions à nous construire en tant qu'individu dans un processus d'individuation et non d'individualisation.

D'autre part avant de poser la question d'avoir été un narcissique moral ? je me demanderais d'abord ce qu'il en est du narcissisme moral. Dans mon précédent article je définissais le narcissisme plus en détail comme étant le socle de notre identité, le terreau de notre sentiment d'exister, et que cette instance narcissique étant l'essence de notre être, se répartissait en chacun de nous dans trois dimensions que ce sont l'intellect, le physique et la morale.

A partir de ce constat j'en ai compris que l'on se construisait tous à partir de ces formes de narcissisme, pour s'estimer dans les différentes dimensions constituant la personnalité et l'identité humaine. Disons que le narcissisme est la colonne vertébrale de notre psychisme, et articule nos différentes instances (Ça, Moi, Surmoi, Idéal du Moi, Moi Idéal, etc) de l'inconscient jusqu'au conscient, du stade anténatal jusqu’à la mort, si ce n'est après, mais je ne me prononcerais pas là dessus huhu..

Maintenant à la question "avons-nous tous été ce narcissique moral ?", je dirais que oui en faisant un lien avec l'égocentrisme, parce que cette tendance psychique intervient aux différentes phases de l'existence et lorsque l'on a répondu à quelques questions essentielles à son développement, et qu'en assimilant ses réponses on fasse preuve d'un certain narcissisme, dans le fait de se prendre comme référence (on renforce son Moi, son sentiment d'exister). Il y a là une attitude dite narcissique et qui est temporaire, alors que le narcissisme agit en nous constamment, en investissant des objets extérieurs ou notre propre Moi (en gros lorsque l'on fièrement dit Moi Je). De mes lectures psychanalytiques et socio-psychologiques j'ai cru comprendre que l'on passait tous plus ou moins par un stade d'égocentrisme lors de l'adolescence, d'où en découlait des attitudes typiques d'un narcissisme moral. En gros si il faut répondre de manière catégorique, oui, nous avons tous été ce narcissique moral à notre manière et selon nos intérêts, et cela devrait recommencer à chaque fois que l'on serait confronté à une difficulté personnelle, et qu'en la résolvant, nous ferions preuve d'égocentrisme en nous rassurant avec des renoncements moraux, typiques d'une attitude narcissique (rien de pervers là dedans on est bien d'accord).

Vis à vis du mouton et de l'indépendant qui s'activent en chacun de nous, effectivement on serait tiraillé par deux côtés radicalement opposés. D'une part suivre sans réfléchir la morale bien-pensante nous disant d'aller voter Macron arf, et allant à l'opposer de la liberté démocratique que chacun acquiert à sa naissance, et d'autre part on veut être libre d'arbitrer nos choix en prenant des décisions par soi-même, en tant qu'individu responsable et cause de lui-même. Second choix qui me semble être un idéal à atteindre, en passant par des renoncements digne d'un narcissisme moral édifiant son identité propre, mais qui donne le vertige lorsque l'on a pas la culture et le langage pour s'y retrouver dans la complexité du monde, d'où le fait de faire comme les autres quand à nos trop peur de se tromper, ou trop la flemme de se cultiver pour choisir selon ses propres convictions (parce que lorsque l'on a lu les différentes propositions politiques, on ne peut plus dire que l'on a pas au moins une préférence, même minime).

Mais loin de moi l'idée de blâmer les petites gens qui travaillent dur pour survivre, ce que je dénonce c'est l'usage d'une fausse morale à deux balles de la part de puissant pour culpabiliser les faibles, qui sont faibles uniquement parce qu'on les a empêché de s'émanciper en les gavant de conneries télévisées et autres abrutissements les faisant régresser en plus d'appauvrir leur intériorité. Le mec lambda n'est absolument pas con, il vit dans un corps et un esprit en bonne santé grâce à une nutrition et une médication efficace, et malgré ça ce qui m'agace d'autant plus, c'est l'usage immorale de la morale par les puissants, pour mieux asservir les petits en les affaiblissant toujours plus (on voit la précarité de l'emploi et la hausse du chômage, ça te brise un individu dans son estime de soi et son intégrité six mois de chômage, alors si en plus un politicien surpayé lui dit tout haut que c'est un bon à rien qui n'a qu'à se bouger le derche pour se payer un costume, je trouve ça quelques peu abusé, honteux et hypocrite...)

Pour aborder ta deuxième question vis à vis du caractère innée des choix moraux, là je n'en sais rien je t'avoue.

Peut-être que nos affinités sensibles avec la nature sont elles innées (probablement même), mais le fait de devenir végétarien ou écologiste reviendrait plutôt d'une construction morale par le renoncement à certains mets, à certains moyens de production polluants, et de se satisfaire narcissiquement en s'estimant moralement bon de protéger les animaux et de respecter l'environnement. Ou comme l'a dit autrement Sandman, il peut s'agir d'un effet de mode, comme cela se fait depuis toujours.


Mr Sandman a dit:
Héhé toi aussi tu te rend compte qu'on se reconnaît dans les descriptions.

Est ce que c'est parce que les propos sont généralistes ? Ou parce que par un subtile jeu de langage nous pouvons nous projeter ?

Je fais le choix dans mes articles de ne pas choisir d'exemple précis en restant le plus généraliste, chacun pourra ainsi s'y retrouver ou retrouver quelqu'un d'autre. Il n'y a pas de subtil jeu de langage visant quelqu'un en particulier, je me constitue des articles plutôt théoriques que pratiques pour avoir une base sur laquelle travailler ensuite. Après je vous les propose pour partager mes recherches si cela en intéresse, et pour avoir d'éventuels retours parce que c'est toujours agréable de discuter de sujets qui nous touchent tous, d'où le fait que l'on s'y projette.

Mais je ne veux pas être un leader staliniste ahah, et pour faire mon autocritique, je dirais que vu la personne flippée que je suis, je me raccroche énormément à la morale pour m'estimer quitte à me tromper moi-même entre ce que je dis et ce que je fais. Je carbure à l'intellect pour me brosser l'ego dans le sens de mon orgeuil du j'ai raison et j'adore ça, et j'ai même une légère tendance culturiste à faire du sport sans effort pour ressembler le plus possible à Christiano Ronaldo, quand il pose en slip sur des affiches 20mx10m (je verrais si je développe plus les narcissismes intellectuels et corporels par la suite, là je devais traiter de la paranoïa et de l'addiction pour suivre mon plan initiale, mais je m'en suis quelque peu éloigné). Après le narcissisme moral se retrouve dans autant de dimensions psychiques, que de niveau d'application et de degré d'intensité effective, sans compter que ces taux varient selon ses évolutions dans sa vie...bref là dessus je ne vais pas m'étaler, y a des trucs dont je peux être fier, et d'autres non, disons que je tends à ne rien oublier sans pour autant vivre dans le regret, et que si j'ai fauté parce que j'étais arrogant et ignorant, j'ai tout le loisir de me rattraper derrière en étant plus sage et mesuré, et plus cohérent dans mes dires et mes actes.


l'ancien a dit:
Eut égard au profond travail de réflexion de Laura Zerty, il serait injuste de condenser son propos au seul concept du culte de l'infantilisme. Pourtant je pense comme le monsieur de sable que c'est le point essentiel. Tout découle de cela. Tout a été fait pour prolonger à l'infini l'adolescence.

Oui tu as raison, la société tend à prolonger l'adolescence en amont et en aval, lorsque les 8-10 ans se la jouent comme des grands qu'ils ne sont pas, et que les jeunes adultes si ce n'est les adultes se comportent comme des adulescents. Le fait serait qu'on en reste tous dans cet état d’égocentrisme propre à l'enfance et à l’adolescence en particulier, et que l'on se comporte de manière immature en ne prenant ni nos responsabilité, ni en faisant un travail de construction individuelle, alors que dans la majorité on en rêve parce que c'est tendance. Mais notre narcissisme moral nous fait dire des choses que l'on ne fait pas, ou que de manière superficielle, enfin c'est le classique "faites ce que je dis mais pas ce que je fais." qui se généralise et devient une norme dans toutes les tranches d'âge, au lieu de s'en tenir à la période de l'adolescence ou l'enfance, ou à des petites phases par-ci par là dans sa vie adulte (genre crise de la quarantaine et autres passages de vie symboliques).


CookiezSlayer a dit:
C'est marrant ton texte, il me fait écho, mais pas dans le sens ou je m'y reconnais mais celui ou justement il me pose face à des "problèmes" sociaux que je ne suis pas capable ou ne souhaite pas surmonter.

Ton deuxième paragraphe notamment, reflète la raison principale d'un de mes échecs professionnels. J'ai voulu essayer de gagner ma vie avec de l'art, avec ma vision du monde. Mais je devais la vendre, et au travers du fait de vendre ma vision du monde je devais vendre une partie intime de moi, et surtout me vendre moi en tant que personne, chose que je déteste au plus haut point ....
Du coup plutôt que de me dire qu'il faudrait surpasser ça, j'ai préféré tout arrêter en supposant, que si je continuais dans cette voie, j'allais surement toucher un point trop sensible de ma personnalité. Mon estime de moi étant relativement abyssale comment j'aurai pu me vendre ? J'avais cet idéalisme un peu idiot de me dire que si les gens aimaient ce que je fais, ils viendraient d'eux même vers moi. Mais la réalité du fonctionnement de ce monde est que plus tu te vend, plus tu te montre, plus tu paraîtra compétent et/ou important.

J'ai parfois l'impression de vivre dans un monde ou tout est faux, beaucoup de gens portent un masque, et quand tu en trouve qui refusent de porter ce masque, ils sont pointés du doigt par tout le reste. Triste monde.

J'ai eu un parcours similaire et ça m'a saoulé, je ne voulais pas me vendre en m'exhibant comme un mariole cherchant à attirer l'attention sur lui. D’ailleurs ça m'a pas mal tiraillé ça aussi, quand d'un côté j'aspirais à réduire mon narcissisme du MOI JE, hohou regarder moi j'existe en disant de la merde purement subjective genre j'ai mangé une pomme et elle était bonne, et d'un autre côté montrer à tout le monde que je suis là et qu'il faut venir vers moi pour m'acheter parce qu'il n'en est pas autrement dans ma tête, on m'a dit que j'étais trop cool trop ouf, et j'ai pas envie d'en douter... Depuis j'ai laissé tomber cette démarche de commercialisation de ma personne au travers de médias me demandant mes coordonnées, et en allant chercher des clients qui te traitent comme un pion ou te jette comme si t'existais pas, bref ça m'a détruit intérieurement, j'étais clairement pas fait pour vivre de la sorte avec une estime de moi au rabais, et à envoyer une centaine de lettres de motive pour ne recevoir que cinq réponses, défavorables..

C'est ça tout le monde porte un masque, un faux-self pour encaisser la dure réalité. Là je découvre comment se constitue les personnalités en lisant de la psychanalyse, et c'est terrible de voir comment les gens complètement névrosés vivent dissocier d'eux-même dans la grande majorité, comment ils jouent des rôles qui ne leur correspondent pas, pour être estimer comme des winners et ne pas être pointés du doigt par ceux qui se sentent comme des loosers, tout le monde se marche les uns sur les autres pour se valoriser en dévalorisant autrui, enfin c'est de la pure vanité et ce n'est pas nouveau. Mais au vue des tendances actuelles, ce n'est pas prêt de s'améliorer et ça fait mal de s'en rendre compte quand je croyais que plus le temps passait plus on évoluait dans nos sociétés...que dalle sur le plan moral, que dalle sur le plan économique qui continue de broyer socialement les gens, que dalle sur le plan intellectuel ou réfléchir devient risible, et où si il n'y a pas d'aspect ludique, les gens témoignent leur inaptitude à faire l'effort de se concentrer ou s'intéresser, pour s'en sentir exister de part un manque à être eux-mêmes. Mais avec Macron tout va changer, je reste confiant 8)
 
Mais loin de moi l'idée de blâmer les petites gens qui travaillent dur pour survivre, ce que je dénonce c'est l'usage d'une fausse morale à deux balles de la part de puissant pour culpabiliser les faibles, qui sont faibles uniquement parce qu'on les a empêché de s'émanciper en les gavant de conneries télévisées et autres abrutissements les faisant régresser en plus d'appauvrir leur intériorité. Le mec lambda n'est absolument pas con, il vit dans un corps et un esprit en bonne santé grâce à une nutrition et une médication efficace, et malgré ça ce qui m'agace d'autant plus, c'est l'usage immorale de la morale par les puissants, pour mieux asservir les petits en les affaiblissant toujours plus (on voit la précarité de l'emploi et la hausse du chômage, ça te brise un individu dans son estime de soi et son intégrité six mois de chômage, alors si en plus un politicien surpayé lui dit tout haut que c'est un bon à rien qui n'a qu'à se bouger le derche pour se payer un costume, je trouve ça quelques peu abusé, honteux et hypocrite...)

Je dirai même qu'au delà du fait que l'on empêche les gens à ne pas s'émanciper, j'ai pu constater autour de moi que la personne lambda n'en as pas envie car ça ne lui parait pas bénéfique. Mais dans le fond à il tord ? Plus j'avance et plus je me dit que toutes les questions que je me pose, toutes ces remises en question, de voir que le monde ne tourne pas rond et qu'on nous prend pour des cons, ça mine le moral. C'est encore plus dur de voir tout le monde autour de toi fermer les yeux la dessus, ne pas vouloir le voir ou le comprendre, car au final pour eux, c'est plus facile ... Mais ont ils tord ? J'aime le fait de pouvoir avoir ce genre de démarches, après tout ça fait partie d'une grande part de ma personnalité, mais pourtant est ce que ça me rend heureux pour autant ? J'en doute, mais j'y renoncerai pour rien au monde.

Et oui le monde cherche a culpabiliser les petits et toujours plus glorifier les grands. Mais dans le fond une fois que t'as compris que c'est une grande blague, que tout ça n'est qu'un jeu d'illusion du "moi je suis meilleur que toi" ça fini juste par te faire doucement rire. Pourquoi se sentir rabaissé par quelqu'un qui n'as au final aucune valeur à tes yeux ? Mais bien sur, ça fou toujours en rogne de voir ces choses persister...

Oui tu as raison, la société tend à prolonger l'adolescence en amont et en aval, lorsque les 8-10 ans se la jouent comme des grands qu'ils ne sont pas, et que les jeunes adultes si ce n'est les adultes se comportent comme des adulescents. Le fait serait qu'on en reste tous dans cet état d’égocentrisme propre à l'enfance et à l’adolescence en particulier, et que l'on se comporte de manière immature en ne prenant ni nos responsabilité, ni en faisant un travail de construction individuelle, alors que dans la majorité on en rêve parce que c'est tendance. Mais notre narcissisme moral nous fait dire des choses que l'on ne fait pas, ou que de manière superficielle, enfin c'est le classique "faites ce que je dis mais pas ce que je fais." qui se généralise et devient une norme dans toutes les tranches d'âge, au lieu de s'en tenir à la période de l'adolescence ou l'enfance, ou à des petites phases par-ci par là dans sa vie adulte (genre crise de la quarantaine et autres passages de vie symboliques).

La question que je me pose de mon coté .... c'est pourquoi il devrait y avoir une transition totale vers l'adulte. J'ai du mal a comprendre le fait de laisser la part de l'enfant derrière sois. C'est comme refouler une grosse partie de son identité au profit d'une pseudo maturité à mon goût. Je ne dis pas qu'il faut refuser les responsabilité et vivre comme un enfant toute sa vie, loin de la. Seulement je pense que de vouloir absolument faire taire cette partie la est une erreur, c'est agaçant de se dire qu'on à socialement pas le droit de laisser cette part de nous s'exprimer. Et plus on la refoule, plus elle est susceptible de faire des gros dégâts quand elle revient à la charge.

J'ai eu un parcours similaire et ça m'a saoulé, je ne voulais pas me vendre en m'exhibant comme un mariole cherchant à attirer l'attention sur lui. D’ailleurs ça m'a pas mal tiraillé ça aussi, quand d'un côté j'aspirais à réduire mon narcissisme du MOI JE, hohou regarder moi j'existe en disant de la merde purement subjective genre j'ai mangé une pomme et elle était bonne, et d'un autre côté montrer à tout le monde que je suis là et qu'il faut venir vers moi pour m'acheter parce qu'il n'en est pas autrement dans ma tête, on m'a dit que j'étais trop cool trop ouf, et j'ai pas envie d'en douter... Depuis j'ai laissé tomber cette démarche de commercialisation de ma personne au travers de médias me demandant mes coordonnées, et en allant chercher des clients qui te traitent comme un pion ou te jette comme si t'existais pas, bref ça m'a détruit intérieurement, j'étais clairement pas fait pour vivre de la sorte avec une estime de moi au rabais, et à envoyer une centaine de lettres de motive pour ne recevoir que cinq réponses, défavorables..

Ouais je te comprend totalement .... J'ai jamais adhéré au fait de me montrer, d'exposer ma vie et mon intimité. Mais je pensais naïvement que je pourrai m’exprimer de façon caché au travers de l'art, sans chercher a faire de exhibitionnisme de ma personne et de ma vie qui n'est pas plus intéressante que celle d'un autre (donc je ne vois pas pourquoi la partager / mettre en avant).
Ca m'as beaucoup détruit aussi a une passe de ma vie particulièrement difficile ou je traversé des moments très dur. J'a vite sentit que j'étais en réalité seul et que je courrais après du vent. Je pense que le plus compliqué pour moi, ça a été le rapport aux proches, ceux qui ignorent tes projets, ceux qui te regardent d'un air de dire "ça sert a rien ce que tu fais" et qui finissent par te dire quand ça marche "ah mais j'étais toujours sur que tu y arriverait !". Ou ceux qui te demandent sans cesse de faire des trucs pour eux, mais qui ne t'offrent jamais rien en retour (pas même de la reconnaissance). Ou encore ceux qui partagent 50 photos de chats par jours ou des images avec des quote pseudo philosophiques en quête de like sur facebook. Et qui évidemment ne t'aident pas a partager tes projets pour qu'ils gagnent en visibilité.
Mais au final, je me demande pourquoi j'ai pris pour acquis le fait que mes proches devaient m'aider, c'est pas parce que je le fait pour eux qu'il vont le faire. C'est pas par parce que mes projets me semblent interessants qu'il soit l'être a leurs yeux ...
Mais bon au final sans s'en rendre compte eux et moi on à creusé une tombe. Tellement profonde que ce qui fut un temps me paraissait comme un projet professionnel et devenu quelque chose de presque phobique que je n'ose même plus faire pour le plaisir... Car je m'en sens incapable (alors que dans le fond, je sais que c'est faux ...).

Mais j'ai appris a surmonté ces choses au moins dans d'autres domaines artistiques :) Sauf qu'ici cette foi, j'en e ferai pas la même erreur de vouloir essayer de promouvoir mon travail. Je le garde timidement dans mon coin et je le partage a ceux qui s'en intéressent. Au final j'ai un public restreint, mais après tout, c'est mon moyen d'expression que j'utilise pour moi. Si personne ne l'écoute c'est pas bien grave, et si des gens aiment, c'est cool :)


Je pense qu'il est difficile de faire progresser une société dans le sens "moral" car ça demande a des gens de faire des sacrifices pour les quels ils ne tireront peut être aucun bénéfice. A l'heure où ou tout est question de profit et consommation instantanée, c'est difficile de projeter la plus part du monde dans un avenir ou leur profit n'est pas tangible.
Haha ouais ça va changer avec Macron, à n'en point douter, on va s'enfoncer encore plus vite et plus loin :3


(hum j'ai pas mal dérivé du sujet de base je me suis un peu emporté en essayant pourtant de me restreindre :o)
 
Tkt on est toujours dans le sujet de base, mais pas au niveau théorique initial, et puis même si on en dévie, c'est pas très grave tant qu'on ne part dans du trolling spontané et irréfléchi..

La question que je me pose de mon coté .... c'est pourquoi il devrait y avoir une transition totale vers l'adulte. J'ai du mal a comprendre le fait de laisser la part de l'enfant derrière sois. C'est comme refouler une grosse partie de son identité au profit d'une pseudo maturité à mon goût. Je ne dis pas qu'il faut refuser les responsabilité et vivre comme un enfant toute sa vie, loin de la. Seulement je pense que de vouloir absolument faire taire cette partie la est une erreur, c'est agaçant de se dire qu'on à socialement pas le droit de laisser cette part de nous s'exprimer. Et plus on la refoule, plus elle est susceptible de faire des gros dégâts quand elle revient à la charge.

Ah mais il ne faut pas laisser son enfance derrière soi, toute la complexité du phénomène de l'adulescence réside dans le fait de se comporter comme un enfant tout en voulant être grand, c'est à dire par l'articulation d'un narcissisme moral nous faisant dire qu'on est des grands, alors qu'on agit puérilement.

Il me parait essentiel de rester en contact avec son enfant intérieur, pour continuer à jouer le jeu qui nous anime au quotidien, à nous amuser d'une réalité pas toujours gentille, si ce n'est méchante quand quelques individus qui ont perdu le goût du jeu en eux, s'amusent et se divertissent en rabaissant autrui ou en dévalorisant les projets des uns et des autres. Ces gens ne sont pas adultes, il ne sont pas responsables, à part de leur bêtise inhérente à leur ignorance d'eux-mêmes et du monde qui les entoure (il croit et colportent les mensonges qui les arrangent). Il manque de morale pour se situer dans une continuité existentielle qui les rassurerait véritablement et leur permettrait de s'émanciper en sachant d'où ils viennent, où ils en sont, et où ils vont ou voudraient aller, en gros savoir qui ils sont, comment ils fonctionnent, et quel sont leurs rôles dans le collectif (on les connais les grand types de personnalités, ils sont accessibles sur Wikipédia, faut juste apprendre à se connaitre et faire l'effort de se documenter). Mais non l'absence de morale et de repères pour se situer dans la globalité de leur vie et de la société, les fait stagner dans l'âge ingrat de l'adolescence, où l'on se plait à régresser en se croyant fort d'écraser autrui, c'est stupide, immature, et improductif à souhait pour soi et pour autrui.

Et c'est en ça qu'il me parait indispensable de transiter vers un âge adulte, pour ne pas fuir son enfant intérieur dans l'adulescence, mais composer avec lui pour mieux s'amuser, au lieu de se déresponsabiliser comme l'enfant que certains sont restés. Il ne faut pas avoir peur de la maturité, il ne s'agit que d'accepter ses choix et d'être en accord avec ses envies, même si ça parait inatteignable comme rêve, au vu de la diversité des multiples propositions qui nous sont faites, et vu comment le libéralisme tend à mettre en concurrence les individus en les rabaissant comme s'ils ne valaient rien. Si tu te dis ne rien valoir, tu vas chercher à t'oublier dans des délires fantasques et imaginaires, à te sublimer dans un jeu ludique comme lorsque tu étais enfant, et généralement ça n'est pas productif, mais régressif comme lorsque l'on se met des œillères pour ne pas voir la vérité et le réel.

Et si on est dans un tel déni, c'est parce que l'on manque de repères existentielles, de valeurs morales pour nous sentir fort d'être humain et de nous tenir droit dans une ambition altruiste. A quoi bon se grandir avec ego et emphase, si c'est pour être au dessus des autres, et une fois là haut être tout seul comme un blaireau qui manquera d'oxygène pour respirer. Non non la solution que je trouve la plus profitable à tous est de s'élever en soi, pour pouvoir aider autrui à surmonter ses propres difficultés, et qui sont souvent communes à tous les individus. Voila une morale anti égoïsme, une éthique qui permet de mettre en relation son ego avec celui des autres, n'ont pas pour se taper dessus et savoir qui aura le dernier mot, mais en s'êtant assez construit intérieurement pour savoir qui l'on est, comment l'on fonctionne, et pouvoir aider les autres à arriver à ce même stade de développement personnel et kiffer ensemble. Si c'est la tendance actuelle de chercher à se développer à tout prix, alors je l'accepte, je saurais être narcissique en parlant de moi, en me mettant en avant, mais encore faut-il que ça serve à quelque chose. Par exemple j'ai écris des dizaines et des dizaines de Tr en parlant de moi et que de moi, et c'était indispensable pour savoir qui j'étais, ce que je pensais, et aujourd'hui arriver à rentrer dans des théories me permettant de me décentrer en parlant moins de moi, mais toujours de sujet touchant le plus grand nombre, et qui pourront porter à réflexion pour que chacun puisse s'y retrouver et s'estimer en prenant des décisions conscientes pour s'émanciper. J'ai compris que mon esprit était un labyrinthe dont les limites ne vont que se repousser plus je repousse ma morale en me permettant d'être un connard auto-centré, et que pour me débloquer lorsque je me perds dans mon orgueil à croire que je n'ai besoin de personne, j'ai besoin de clés. Ces clés je les trouve partout autour de moi, et je les recherche avec grand appétit, donc une fois que je les ai trouvé, pourquoi ne pas les partager au lieu de les garder pour moi, ou pire de donner des mauvaises clés à certains pour être bien sur qu'ils se vautrent...

Ce que je veux dire c'est que l'on passe obligatoirement par des phases d'égocentrisme, de narcissisme, que l'on est orgueilleux et vaniteux, égoïstes etc, et qu'en comprenant cela, on peut en ressortir plus fort sans perpétrer ses comportements égotiques qui peuvent être très nuisibles au collectif, à la société, et avec des répercussions sur l'humanité entière ainsi que sur l'environnement (guerre mondiale, esclavagisme, pollution, la liste est longue...). Donc sans morale sur lesquelles s'appuyer, chacun évolue dans son coin, développant son individualité dans un égoïsme où il ne verrait pas pourquoi il aiderait autrui si ça ne lui rapporterait pas un quelconque intérêt, ou pourquoi il s'intéresserait à ce que fait un tel ou même un proche, alors qu'effectivement au moment où tu réussis quelque chose de remarquable et que c'est reconnu, là les vaniteux s'approprient ta réussite en t'entourant et t'as juste envie d'exploser pour leur dire que c'était avant que t'avais beosin d'être soutenu, pas une fois que t'es sorti de ton merdier...

Après je ne pense pas qu'il faille mettre des coups de pieds aux gens pour leur dire d'éteindre leur télé, de prendre leur responsabilité parce qu'il s'en sentiront culpabilisés par automatisme, je pense plutôt qu'il faudrait arrêter de repousser les limites du vice et de la crétinerie au nom d'une liberté d'expression, protégée par un narcissisme moral ne servant que les intérêts de puissants manipulateurs. En gros faudrait arrêter de culpabiliser les gens volontairement mais leur faire comprendre qu'ils ont les capacités d'accéder à des vérités bonnes à entendre ou à dire, à une forme de culture qui ne demande pas tant que ça de connaissance pour être comprise, enfin si la télé diffusait une somme d'information choisie pour permettre aux gens lambdas d'avoir en tête deux ou trois savoirs essentiels, ils se désintéresseraient d’eux-mêmes de la télé réalité, et chercherait spontanément à en savoir plus sur une culture se situant au dessus de l'entre jambe.

En gros c'est une articulation globale liée à l'estime que l'on a de soi, selon sa morale propre et les morales collectives, et qui nous permettra de nous assumer en tant qu'adulte sachant jouer un jeu altruiste grâce au souvenir de son enfant intérieur, plutôt que d'être abruti par une dévalorisation de sa personne, poussant à user d'une fausse morale pour paraitre adulte au travers de comportements égotiques, et derrière d'agir puérilement sans savoir jouer avec ses passions pour redonner du goût et de la saveur à sa vie.

 
Ok je crois surtout qu'on avait pas la même définition d'adulte en fait :p

S'élever sois, ça reste quelque chose de compliqué a mon gout, comment savoir si tu es vraiment "élevé" ou dans une sorte de délire maniaque ? Après tout ... c'est quoi être élevé et comment on pourrait s'en rendre compte sois même ?
Mais ça reste quand même je pense quelque chose d'important de reussir à avoir un peu de narcissime, il faut trouver une sorte d'équilibre, et c'est ça le plus compliqué au fond ..

Quand à la morale le soucis à mes yeux, c'est qu'elle est totalement subjective, il y a des choses que je trouve moralement innaceptables et qui le sont tout a fait par la société, et vice versa. Dur d'avoir une morale commune à tous mine de rien ...

Ah ça je te le fais pas dire, mais c'est compliqué de faire comprendre aux gens que ce qu'ils font n'est peut être pas la seule et unique façon de faire et cela sans qu'ils ne se sentent attaqués ou dévalorisés....
 
CookiezSlayer a dit:
S'élever sois, ça reste quelque chose de compliqué a mon gout, comment savoir si tu es vraiment "élevé" ou dans une sorte de délire maniaque ? Après tout ... c'est quoi être élevé et comment on pourrait s'en rendre compte sois même ?

Pour savoir si tu t'es élevé, tu mets tes lunettes de la sincérité, et tu fais un bilan de ta vie, sur ce point j'ai bien évolué en étant allé de l'avant : je me suis élevé en dépassant mes facultés initiales.

Sur ce point je stagne en répétant les mêmes erreurs, je ne me suis pas élevé parce que je n'assume pas telles et telles choses.

En analysant tes forces et tes faiblesses, tu peux voir quels curseurs de vie rehausser pour rééquilibrer ton narcissisme, selon ses manques et ses excès. Ici je me la pète un peu trop, par contre là faut que j'ai plus confiance en moi.

En gros tu te parles comme à un enfant qu'il faudrait éduquer et accompagner lors de ses différentes phases de vie :D


CookiezSlayer a dit:
Quand à la morale le soucis à mes yeux, c'est qu'elle est totalement subjective, il y a des choses que je trouve moralement innaceptables et qui le sont tout a fait par la société, et vice versa. Dur d'avoir une morale commune à tous mine de rien ...

Oui la morale est subjective, mais aussi objective.

Subjective quand l'on a ses propres notions de ce qui est bien ou mal, bon ou mauvais.

Objective lorsqu'il s'agit du vivre ensemble, quand on est cordial et amical en se respectant par exemple. A partir de là tu vois selon les cultures, les nations, les types d'individus, les familles, les amis, ceux qui ont la même morale dans un collectif plus ou moins grand.

Dans notre société, les valeurs communes au plus grand nombre sont le bénéfice et l’égoïsme, chacun pour soi et pour se faire un max de fric. C'est une tendance qui repose sur des intérêts individualistes. D'autres ont une morale plutôt écologique, d'autres conservatrices, enfin tu vois qu'on peut avoir des valeurs propre à un ensemble de personne, et que rapporter à l'individu, chacun à sa vision de la morale.

Le problème serait aujourd'hui que l'on a perdu la grande morale collective transmises par le catholicisme, au détriment de morales immorales vis à vis de l'entraide et de l'altruisme. Et quand on perd la morale collective, on en arrive à ce qu'on peut appeler le narcissisme des petites différences, en gros c'est une pluralité de morales individualistes où chacun essaye de se démarquer de l'autre en disant "moi je", le pire étant lorsque ces façons d'être s'inscrivent dans un marché libéral où les gens sont mis en concurrence. En gros il n'y a plus de règles et le mensonges fait loi avec le pouvoir de l'argent.

Petit exemple concret d'un usage honteux de narcissisme moral :


"Macron, la victoire d'un système"

RTS Deux et RTS Play ont consacré une émission spéciale sur cette technique très couteuse qui gangrène les institutions démocratiques. Une seule question : que reste-t-il vraiment de nos démocraties modernes ?

Voici comment Macron a ramassé un électorat indécis grâce aux données du big data, lorsque les pro-Macron ciblent des gens en récupérant leurs données internets, et vont chez eux les convaincre de voter Macron si ils semblent indécis, quartier par quartier. Et cette manière de faire honteuse est justifiée par une bonne intention qu'est : "Ecouter les gens" alors qu'ils les espionnent pour mieux leur retourner le crâne en leur promettant de la merde, et de conclure que "Ce que va rajouter le big data d'après moi, c'est plus de démocratie".

La mauvaise foi incarnée...et Macron dira que le plus grand nombre à voulu l'élire...
 
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