Neuronal
Holofractale de l'hypervérité
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INTRO
Seul chez moi, avec mes cartons.
J’ai déjà essayé un seul de ces buvards, et j’ai trouvé ça légèrement trop faible même si pas mal.
J’ai voulu alors essayer double dose (donc peut-être environ 300 µg), la puissance du LSD me manquait un peu.
Je précise tout de même que la routine chez moi depuis un moment est plutôt la sobriété, je prends des psychés et de la weed de façon occasionnelle, et rien d’autre.
Je précise aussi que le but de cette prise n’est pas la défonce pour la défonce, mais ce n’est pas non plus forcément pour l’introspection, disons que je recherche surtout la métamorphose de l’esprit sur le long terme, tout en voulant également apprécier le moment.
J’ai profité de l’occasion d’être seul sans ma copine (qui est contre les psychés) pour faire ce trip, et j’ai préparé la playlist musicale la veille, vu que la fois dernière sans préparation j’avais du mal à trouver des musiques sur le moment.
J’ai préparé donc une playlist de près de 15 heures, qui commence avec une première partie « classique » : psybient, puis de la psytrance pendant quasiment la moitié, et ensuite une partie plus « découvertes » avec des styles jamais trop écoutés perché jusque-là : IDM puis space rock / acid rock. Certaines musiques me sont presque inconnues, je ne l’avais jamais écouté avant ou alors très peu.
Une liste assez longue car la dernière fois j’étais resté perché longtemps après la fin, et c’était galère pour m’endormir, du coup autant apprécier le trip avec de la musique le plus longtemps possible et minimiser la durée de cette descente un peu désagréable.
DÉCOLLAGE
Ce jour-là je me lève et je mange mon petit-déjeuner avec mes 2 cartons dans une tartine, comme Alan.
Il est 11h et je lance la playlist pour ne pas faire de décalage.
La première heure de musique était prévue pour être « moins trippante » que le reste, vu que je ne suis pas encore perché, c’est juste pour l’attente.
Je m’attendais à ce qu’après cette heure, je commencerai à être perché et j’avais prévu pour cela une sélection Shpongle de 2 heures, mais malheureusement j’écoutais les premières musiques de ce groupe sans être perché, j’étais un peu déçu.
Sûrement que le fait d’avoir mangé en même temps a ralenti la durée d’assimilation.
Lorsque Vapour Rumors vint et que je ne sentais toujours pas grand-chose, j’étais déçu, mais je me suis rassuré en me disant qu’il y avait beaucoup d’autres très bonnes musiques qui m’attendaient.
Progressivement, au cours des suivantes (Schmaltz Herring, Behind Closed Eyelids...), je commence quand même à ressentir une énergie, une synesthésie, sans visuels, l’équivalent d’un carton.
Pendant la fin de Shpongleyes je suis très stimulé et euphorique, ça monte.
Je ressens fortement aussi la beauté de Once Upon The Blissful Sea of Awareness, et le pâté neurocolore de Linguistic Mystic.
Mais petit à petit, je commence aussi à fatiguer physiquement et perdre en mobilité.
Ensuite une dernière heure de psybient, bizarrement je ne ressens pas trop la dimension mystique de Mystery Of The Yeti (Tribal Gathering), et le meilleur ressenti sera pour Entheogenic qui est donc à la fois stylé sous champis que sous LSD.
ENTREE DANS LE (SERVIE SUR) PLATEAU DE LA METAGOAGNITION
A 15 heures, ma sélection psytrance commence, avec le premier disque de la compilation Goa Head Vol. 6 (j’ai pris un peu le volume au hasard, je voulais démarrer avec de la goa un peu oldschool).
Je précise, et c’est important pour la suite, que je ne connaissais pas trop les musiques, que je les découvrais un peu dans ce trip.
Dès que le kick et la basse commencent, l’énergie me pousse à danser, et l’ambiance change alors radicalement (« oula c’est la teuf »).
Mais très rapidement, la fatigue physique prends le dessus et j’ai du mal à rester debout, pourtant la synesthésie me force à danser, ce qui me fait m’agiter sur mon lit allongé.
C’est là que le mental monte.
Je me surprends à faire un geste réflexe pour empêcher un objet de tomber d’une table alors qu’il était genre à 20 cm, mais j’avais eu l’impression que la table était liquide et que l’objet pouvait alors glisser.
Aussi, à chaque fois que j’allais pisser, j’évitais de me regarder dans le miroir car c’était un peu baddant (expression perdu/cheper exagérée).
Progressivement, les informations se mélangent de plus en plus, c’est le « méli-mélo dans mon cerveau » (phrase que je me répétais régulièrement).
C’est le mindfuck, en fait mon manque de repères était dû aux musiques que je ne connaissais pas, mais je m’en rendrai compte que plus tard.
Pour le moment, je fais l’erreur d’essayer de m’accrocher à mes pensées qui s’associent aléatoirement.
Au départ je rigole de subir un effet de dérèglement de la pensée (en tant qu’effet neurochimique de la drogue), je trouve ça intéressant.
Mais je ne reste pas sadomaso longtemps et je suis vite gêné par la difficulté extrême à réfléchir en ayant un fil de pensée normal de A à B (pour le coup, ayant eu un certain nombre d’autres expériences à l’acide, c’était vraiment très mindfuck), sentiment négatif venant bien-sûr du non-lâcher prise vu que j’essayais de m’accrocher à ma pensée pour me repérer.
Je n’ai pas le contrôle total de ma pensée, certaines idées semblent ne pas pouvoir s’assembler / s’associer, comme si c’était « interdit » ou « dangereux » socialement. Peut-être le Surmoi…
Je finis par me dire que ce n’est pas grave de mal associer les idées, car je suis seul donc je ne risque pas de gêner quelqu’un.
Mais cela ne suffit pas à retirer ce blocage : je comprendrais plus tard…
Puis, je me rends compte aussi que ma pensée a un temps de latence, ma conscience mets un certain temps pour passer d’une idée A à une idée B car elle rencontre en chemin beaucoup d’informations.
-- Mind pattern 1
J’ai une petite introspection qui me fait penser que je rate des opportunités en mettant trop de temps à réfléchir : ce temps de latence est extrapolé à ma psychologie quotidienne.
Une voix intérieure me dit que dans la vie de tous les jours je suis trop hésitant, ou bien trop étourdi (ce qui ressemble à cette latence du LSD en moins fort) et que du coup je rate des opportunités en ayant pas eu le temps de me décider.
Elle me dit aussi que je n’assume pas assez mes décisions parfois, ce qui fait également que je rate « l’opportunité » d’avancer à fond dans une direction, peu importe laquelle, après l’avoir choisie.
--
Je pense à cette latence du moment que j’explique par « la folle quantité d'informations entre 2 connexions nerveuses » et je me dis :
« car oui, c'est vrai que toute la réalité que je capte, tous ces visuels toute cette musique circule dans quelques molécules entre 2 neurones », et évidemment cette pensée était excitante sous trip, car je visualise une synapse et cette complexité me fascine.
Maintenant je me dis que cette réflexion n’est pas très scientifique vu que je ne prends pas en compte la très grande quantité de neurones et de connexions, mais bon j’étais perché et c’était stylé à penser.
Encore les WC : à un moment il y avait tellement de « chevauchements de réalités » (la réalité matérielle, la musique, les visuels, mes pensées) qu’en allant pisser il fallait vraiment que je me concentre très fort pour me dire que les WC étaient la réalité matérielle et pour bien voir le trou, pour pas en foutre partout.
Ensuite, la playlist passe à des musiques de psytrance que je connais bien : Juno Reactor, Astral Projection, Shakta, Cosmosis etc. et là je reprends mes repères et je comprends.
Je comprends que la synesthésie est en fait si forte que la musique guide totalement mon mental, même de façon inconsciente.
Elle est mon vrai pied dans la réalité, ainsi que toutes mes perceptions (d’ailleurs je ressentais souvent le besoin de toucher et « palper » mon environnement pour garder un pied dans la réalité), formant mes repères en générant des sentiments et sensations qui vont ensuite « harmoniser » mes pensées.
Cette révélation me rappelle l’importance de la musique, élément essentiel du trip, et du coup l’importance des émotions et de ne pas se prendre la tête – même si on peut se dire que philosopher est plus « noble » - car de toutes façons la raison est totalement altérée.
Je me rappelle avec humour la phrase WTF que je m’étais déjà dite avant ce trip « Le LSD, c’est de la musique ».
Cela explique aussi le blocage de me focaliser sur certaines idées, vu que quelque part ce n’est pas moi qui décide mais « la musique ».
Je profite alors de la synesthésie accompagnée de bons visuels, parfois certaines musiques me paraissent un peu plus fades que la normale, d’autres sont très euphoriques.
Je me rends compte aussi que le temps est extrêmement ralenti, alors tantôt c’est bien lors des passages musicaux excellents, tantôt c’est parfois ennuyeux sur des moments qui tirent en longueur ou quand j’attends un meilleur instant.
Après une majorité de goa, petit passage hitech / darkpsy : Crazy Astronaut passe bien mais le reste est plus décevant.
Somnambulo de Furious d’habitude j’aime mais là ça me semble trop « bourrin pour rien », et ensuite j’ai mis un mix de « psycore » mais je suis vraiment trop cadavre pour capter l’énergie et ça me dépasse, c’est comme si j’écoutais une simple mitraillette bien que les sons psyché sont agréables.
Le ressenti est du coup assez critique, je ne saisis pas l’intérêt artistique (je parle bien de mon ressenti pendant le trip où ce choix musical n’était pas adapté).
Sur le coup ça me semble être de la musique pour stimulant plus que pour psyché, ou du moins pas pour ce dosage d’acide ou l’énergie physique est trop faible.
-- Mind pattern 2
Je ne sais plus à quel moment, j’ai vécu un genre de « breakthrough ».
Comme une dissolution de l’égo, j’ai « soudainement » oublié mon identité et que j’avais pris un trip, comme si je redémarrais ma pensée.
J’avais des visuels de malade, des OEV - mon pouce est une machine bio-numérique - mais surtout des CEV très beaux et complexes.
Plongé dans des kaléidoscopes multicolores dans lesquelles défilaient toutes sortes d’images de ma mémoire un peu aléatoirement, j’avais l’impression d’observer l’intérieur de mon cerveau (mon esprit en fait) et que plusieurs autres personnes (des proches notamment) regardaient également ce spectacle comme s’il s’agissait d’une expérience scientifique dont je suis le sujet.
Une expérience visant à m’induire cet état psychédélique et voir ce que ça donne, mais une voix intérieure, tel un chercheur abasourdi, me dit que ce qu’on observe n’est pas normal, imprévu : c’est mon fonctionnement naturel !
Je voyais ma vie défiler dans des fractales et une voix me disait que j’ai toujours fonctionné comme ça. « Ça c’est toi, c’est ta vie ».
J’avais le sentiment de vivre une expérience extraordinaire et une voix me dit « tu voulais juste te prendre un petit trip tranquille, mais ça c’est le trip de ta vie !!! Tu t’en souviendras de celui-là !! » (d'un air un peu autoritaire mais pourtant mon sentiment était extatique).
C’était un peu le meilleur moment du trip, les visuels étaient vraiment fascinants, parfaits.
On me disait que j’étais en plein cœur de mon imagination, et que celle-ci allait être extrêmement révélée sur le long terme après ce voyage.
Je me répétais plusieurs fois « c’est vraiment une expérience à part entière », et j’avais oublié le sens du mot LSD : je pensais pouvoir répondre à la question « qu’a tu fais ? » par « je suis entré dans mon imagination » sans que ça ne soit une simple jolie formule.
3
Ensuite, toujours dans ce pic d’effet, j’expérimentais des fils de pensée très intéressants, mais difficiles à retranscrire en détails.
Je parlais précédemment du long temps de focalisation de la pensée, en fait c’était également lié à l’amnésie et la remise en question : typiquement, à chaque fois qu'une pensée me venait par exemple via ma voix mais parfois dissociée de mon identité, ex "t'a pris du LSD", ma conscience en voulant se focaliser sur l'idée pour la comprendre oubliait alors son sens intrinsèque "c'est quoi déjà le LSD ?".
Cette remise en question peut alors être vue comme une annulation d’idée, donc une inversion.
Et donc, à un moment j’ai pris conscience de ça et jouait alors à faire des « rebonds » d’une pensée A à son inverse B, par exemple je pensais "blanc" et je voyais "noir", je pensais "haut" puis ma vue descendait, c'était comme si le rebond était programmé et que ma pensée était une prévision inverse.
Puis je me suis amusé alors à penser « inversion » et là, comme l’inversion de l’inversion étant paradoxal, il y eu une sorte d’éclat mystique avec explosion de visuels, comme une récompense de mon cerveau qui apprécie ce jeu mental.
Puis je suis fasciné par le fonctionnement de la pensée et très vite une association d'idées se fait comme la mécanique quantique au niveau neuronal.
Aussi complexe que cela puisse paraître ça s’est déroulé très rapidement, du genre une minute.
-- Mind pattern 4
L’album Nemesis d’E-Mantra fut le berceau mystique d’une introspection malgré moi, peut-être encore parce que je ne connaissais pas trop les musiques et donc perdais mes repères, ou simplement c’est l’ambiance mystique de la musique qui m’a poussé à ce genre de pensées.
En particulier, je pense au père de ma copine, qui apparaît dans les visuels avec une belle énergie bleue et je pense « c’est l’élément clé », dans le sens en fait la personne qui peut concilier les rapports entre moi, ma copine, mais aussi le frère de ma copine etc.
De façon globale je pensais à pas mal de proches dans mes visuels en ressentant de l’empathie, mais pour lui c’était plus important.
Je finis alors par me faire une réflexion, c'est qu'il est devenu, ou qu'il est bien placé pour devenir mon "père psychologique" en substitut de mon père décédé.
En effet, pendant ma psychothérapie (terminée aujourd’hui) j'avais déjà pensé au fait que je n'ai pas assez ressenti la présence de mon père dans ma jeune éducation et que dès lors je n'ai pas assez développé ma « force masculine » en grandissant, et ma psy m'avait parfois dit qu'il serait bon que je rencontre un "père de substitution".
C'est peut-être alors le père de ma copine, qui en effet à une aura positive sur moi, et évidemment avec son expérience de la vie il est un peu comme un mentor sur certains aspects, et puis on s’entend très bien.
Plus tard dans le trip je reverrais fréquemment son visage, parfois semi-déformé en masque souriant multicolore, mais souvent c'était comme si l'euphorie était matérialisée par lui.
Quelques moments de l’album qui résonnent encore en moi : la fin de Gebeleizis 7 :10, et Orphic Hymn.
En réécoutant cette dernière je me remémore le couloir de visuels multicolores au rythme effréné de la musique, avec cette impression d’être accompagné de proches comme cette personne euphoriques dans cette course merveilleuse.
--
Encore 2 heures de psytrance, du Total Eclipse, Khetzal et Infected Mushroom.
Bizarrement, Khetzal que j’aime beaucoup d’habitude m’a paru un peu trop « triste / naïf » par moments, quant à Total Eclipse (l'album Tales Of The Shaman) j’ai adoré à part que le côté « rave » finissait par un peu m’ennuyer à la longue (ennui dû au temps ralenti).
D’ailleurs j’ai tenté de danser mais je n’ai pas tenu debout plus d’une minute à cause de la fatigue...
Rien à dire pour Infected à part que sur la fin, je sentais que mon cerveau fatiguait un peu car j’avais l’impression de « zapper » certains sons (mon esprit n'arrivait pas toujours à calculer les détails complexes de certaines musiques, contrairement à l'habitude sous LSD et autres psychés mentaux).
Mais ce n’était pas forcément spécifique à ce groupe.
Petite réflexion sur les basses : j'ai pas mal focalisé sur les séquences de basse des musiques psytrance en me rendant compte qu'elles orientaient beaucoup les ressentis, c'est-à-dire que les sons psychédéliques sont de la surface esthétique mais la basse, si elle est mélodique, oriente réellement des sentiments.
C'est pourquoi j'ai remarqué que beaucoup de musiques de psytrance à basse linéaire donnent un sentiment de continuité éternelle, comme si elles poussaient le mental à s'activer mais sans but, ce qui me semblait assez "malsain" ou du moins dommage, contrairement aux musiques à basse mélodique qui sont plus joyeuses ou mystiques.
A un moment, alors que je me sentais un peu écrasé et affaibli par le mindfuck du LSD, ainsi que par la longueur du trip (en anticipant plus ou moins ma future difficulté à dormir), je me souvenais qu'un psychonaute m'avait conseillé de lâcher le LSD côté "trip solo introspectif" et de plutôt passer à la DMT.
Je pensais à ça car effectivement la DMT n'a pas cet inconvénient de la longueur et du mindfuck mental.
Mais ce qui est drôle c'est que ce souvenir était mélangé et devenu un peu incohérent puisque j'avais oublié ce que signifiaient vraiment LSD et DMT, sur le coup, et en plus je pensais à Tartopom alors que c'était Mushin qui m'avait dit ça.
("Faut que tu passes à la DMT... mais c'est quoi la DMT déjà ? Et c'est quoi le LSD ?...").
D'ailleurs, avant le trip je m'étais dit que je pouvais peut-être tenter de fumer de la DMT pendant le LSD, mais finalement, vu comment je galérais à me déplacer et j'aurais galéré à préparer la machine, et vu comment j'étais écrasé par la puissance psychédélique et la surcharge d'informations de mon cerveau, j'ai laissé tomber.
De toutes façons, je n'avais pas besoin d'encore plus de puissance, j'étais comblé, même si ce n'est pas le même type d'expérience.
Dans mes visuels, je voyais souvent des vigiles / gardes du corps costauds en costard-cravate (mais en mode cartoon), comme s'ils surveillaient les allées et venues de mes hallus.
Je ne sais pas si c'est aléatoire mais peut-être est-ce une partie de mon inconscient connectée aux entités de la DMT.
Une fois un vigile avait une tête avec une sorte de bec horizontal à la place du visage, j'ai trouvé ça stylé et maintenant je me dis que c'était peut-être dû au bec d'un pot de crème sur ma table de chevet qui se trouvait devant moi pendant l'hallu.
BRAINDANCE
Maintenant la partie « découverte », fin de la psytrance, début de l’IDM.
Brutal retour au calme avec Future Dub de Mouse On Mars, bien mystique à partir de 4 :28.
J’avais précédemment redouté l’arrivée de l’IDM pendant le trip du fait de la puissance de la synesthésie, notamment d’Autechre dont j’ai sélectionné des musiques au hasard et je sais que certaines sont très austères.
Mais ce fut Etchogon-S et Iris Was a Pupil qui au final se sont avérées mélodiques et agréables (peut-être plus la seconde j’avoue), et intéressantes par leur aspect imprévisible – bizarre, mais avec une part de beauté tout de même.
Ma sélection de Mouse On Mars a peut-être été la plus jouissive, je ressentais vraiment le côté perché, et en même temps joyeux / marrant : Actionist Respoke, Booosc, l’interlude Mompou (perturbante celle-là quand même), Yippie et surtout Distroia (0 :52, ça c’est stimulant !) dont l’énergie bourrine fut excellente.
Celles de The Higher Intelligence Agency sont ressorties très différentes des autres, les textures psychédéliques « propres » me faisaient alors plus penser à de la psybient que de l’IDM.
Didgeridoo d’Aphex Twin était également très jouissive, en nageant dans ces spirales de leads acid et de phaser je visualisais Richard moins comme un « intello de la musique » qu’un artiste de goa trance (dans le bon sens) c’est-à-dire un partageur de sensation LSD-esque.
Dans cette partie IDM j’ai également posé un peu de The Art Of Noise, un groupe des années 80 déjà très électronique et un des précurseurs du sampling, que je trouve très original et parfois psychédélique.
Je n’ai pas été déçu par Who’s Afraid, déjà écouté sous 2C-E, bien psyché, Beatbox (Diversion One) passait bien aussi.
Après une transition WTF avec du chant amérindien, posé et marrant, on passe au rock psyché / puis space rock.
DESCENTE DE HIPPIE ET INSOMNIE
A ce moment la puissance du trip était beaucoup moins forte au niveau mental, j’étais bien plus lucide, pourtant ça allait encore durer un moment.
Les visuels étaient parfois peu présents, mais en même temps ils redevenaient parfois très puissants pendant 1 heure et je repensais au graphique d'Erowid du temps de trip montrant des vagues de montées et redescentes légères.
Bizarrement sur la fin j'avais l'impression que la perche mentale était comme semi-volontaire, une illusion ou un jeu/un semblant, et que si je le voulais, je pouvais la stopper et me raccrocher complètement à la réalité : et effectivement pendant quelques secondes j'ai réussi à stopper le truc 1 ou 2 fois, mais un triste sentiment de vide m'a envahi, forcément c'est moins drôle tout à coup de redevenir normal.
Gong ne m’a vraiment pas déçu avec Allez Ali Baba Black Sheep Have You Any Bullshit, que j’adore en temps normal, j’ai vraiment aimé cette ambiance complètement perchée ressemblant à un rituel tribal d’une néo-religion avec danse circulaire autour d’une marmite de LSD, le batteur dans l’espace etc.
The Amorphous Androgynous, groupe jamais trop écouté, apportait également des ressentis psychédéliques jouissifs dans ma sélection de l’album Alice In Ultraland.
Ensuite Pink Floyd, forcé de faire une petite sélection vu la durée de la playlist, j’avais peur d’avoir mal choisi.
Avec quelques musiques de Dark Side Of The Moon, j’ai suivi les conseils d’un ami de les mettre dans l’ordre chronologique pour garder le fil musical.
De Speak To Me / Breathe a Any Colour You Like, j’étais légèrement sceptique au début quant à avoir des ressentis psychédéliques, par l’aspect semblant plus « sérieux » que Gong par exemple, et puis j’ai été agréablement surpris par la beauté en fait, finalement moi qui ne suis pas trop rock à la base j’ai beaucoup aimé certains passages typiquement rock et acoustique.
C'était un tout autre ressenti que face à de la musique électronique mais non moins agréable.
Enfin, Tangerine Dream, j’ai choisi ce que je préférais (la musique Stratosfear et l’album Ricochet) mais malheureusement je me rendais compte que j’en ai vraiment pas mis assez, même si la playlist était tout de même déjà très longue : d’une j’étais déçu par avance de ne pas plus profiter de ce groupe, et de deux je me sentais encore bien perché et pas capable de dormir à la fin.
Et j’étais bien trop fatigué physiquement pour rajouter d’autres musiques.
De parfaits voyages mystiques et cosmiques tout de même, pour finir vers 2h30/3h.
Et voilà que vint le silence, je me sentais encore bien stimulé par la substance et incapable de dormir, mais je me couche quand même pour tenter de calmer mon cerveau. Je remarque que je n’entends pas de voix distincte traduisant ma pensée : je suis bel et bien encore perché.
J’ai donc attendu que le produit s’élimine assez pour m’endormir mais cela fut très long (plusieurs heures ressenties), bien que ma sensation de temps ralenti a peut-être fait que le temps réel n’était pas si long.
Cette difficulté à m’endormir fut donc une fois de plus assez désagréable.
Dans la même idée, j’avais également parfois pendant le trip une sensation désagréable de serrage au crâne et quelques douleurs à la tête, me donnant l'impression de "nœuds dans mon cerveau" ou de "mal aux neurones" qui pouvaient s'accentuer si je "réfléchissais trop" notamment quand je me souvenais des pics de mental et ces souvenirs me donnaient l'impression de restimuler le trip.
Cela faisait partie des effets négatifs du trip et parfois il m'est arrivé de regretter même d'avoir pris à cause de cette longueur et fatigue.
Au cours du trip, ce « serrage au crâne » prenait souvent la forme d’un « écrasement » c’est-à-dire l’impression d’être littéralement écrasé par la puissance du produit, au point d’être rapidement épuisé, et vraiment avec l’impression qu’une large force invisible tel un éléphant était attachée à ma tête.
Quelques récurrences de pensée sur des airs de chansons :
Conclusion
Très visuel, mystique, introspectif, imaginatif… bref une rare expérience psychédélique « transcendante » mais malheureusement aussi un peu trop puissante avec ces défauts du LSD démultipliés que sont la longueur et le côté éprouvant, à tels points que j’ai par moments regretté d’en avoir pris et que j’ai pensé arrêter pour « passer à la DMT ».
Je ne pense pas que ce sera le trip final mais peut-être que dorénavant je resterai plus dans des dosages moyens, et peut-être plus dans d’autres contextes – en teuf par exemple. A voir…
Merci d'avoir lu
Seul chez moi, avec mes cartons.
J’ai déjà essayé un seul de ces buvards, et j’ai trouvé ça légèrement trop faible même si pas mal.
J’ai voulu alors essayer double dose (donc peut-être environ 300 µg), la puissance du LSD me manquait un peu.
Je précise tout de même que la routine chez moi depuis un moment est plutôt la sobriété, je prends des psychés et de la weed de façon occasionnelle, et rien d’autre.
Je précise aussi que le but de cette prise n’est pas la défonce pour la défonce, mais ce n’est pas non plus forcément pour l’introspection, disons que je recherche surtout la métamorphose de l’esprit sur le long terme, tout en voulant également apprécier le moment.
J’ai profité de l’occasion d’être seul sans ma copine (qui est contre les psychés) pour faire ce trip, et j’ai préparé la playlist musicale la veille, vu que la fois dernière sans préparation j’avais du mal à trouver des musiques sur le moment.
J’ai préparé donc une playlist de près de 15 heures, qui commence avec une première partie « classique » : psybient, puis de la psytrance pendant quasiment la moitié, et ensuite une partie plus « découvertes » avec des styles jamais trop écoutés perché jusque-là : IDM puis space rock / acid rock. Certaines musiques me sont presque inconnues, je ne l’avais jamais écouté avant ou alors très peu.
Une liste assez longue car la dernière fois j’étais resté perché longtemps après la fin, et c’était galère pour m’endormir, du coup autant apprécier le trip avec de la musique le plus longtemps possible et minimiser la durée de cette descente un peu désagréable.
DÉCOLLAGE
Ce jour-là je me lève et je mange mon petit-déjeuner avec mes 2 cartons dans une tartine, comme Alan.
Il est 11h et je lance la playlist pour ne pas faire de décalage.
La première heure de musique était prévue pour être « moins trippante » que le reste, vu que je ne suis pas encore perché, c’est juste pour l’attente.
Je m’attendais à ce qu’après cette heure, je commencerai à être perché et j’avais prévu pour cela une sélection Shpongle de 2 heures, mais malheureusement j’écoutais les premières musiques de ce groupe sans être perché, j’étais un peu déçu.
Sûrement que le fait d’avoir mangé en même temps a ralenti la durée d’assimilation.
Lorsque Vapour Rumors vint et que je ne sentais toujours pas grand-chose, j’étais déçu, mais je me suis rassuré en me disant qu’il y avait beaucoup d’autres très bonnes musiques qui m’attendaient.
Progressivement, au cours des suivantes (Schmaltz Herring, Behind Closed Eyelids...), je commence quand même à ressentir une énergie, une synesthésie, sans visuels, l’équivalent d’un carton.
Pendant la fin de Shpongleyes je suis très stimulé et euphorique, ça monte.
Je ressens fortement aussi la beauté de Once Upon The Blissful Sea of Awareness, et le pâté neurocolore de Linguistic Mystic.
Mais petit à petit, je commence aussi à fatiguer physiquement et perdre en mobilité.
Ensuite une dernière heure de psybient, bizarrement je ne ressens pas trop la dimension mystique de Mystery Of The Yeti (Tribal Gathering), et le meilleur ressenti sera pour Entheogenic qui est donc à la fois stylé sous champis que sous LSD.
ENTREE DANS LE (SERVIE SUR) PLATEAU DE LA METAGOAGNITION
A 15 heures, ma sélection psytrance commence, avec le premier disque de la compilation Goa Head Vol. 6 (j’ai pris un peu le volume au hasard, je voulais démarrer avec de la goa un peu oldschool).
Je précise, et c’est important pour la suite, que je ne connaissais pas trop les musiques, que je les découvrais un peu dans ce trip.
Dès que le kick et la basse commencent, l’énergie me pousse à danser, et l’ambiance change alors radicalement (« oula c’est la teuf »).
Mais très rapidement, la fatigue physique prends le dessus et j’ai du mal à rester debout, pourtant la synesthésie me force à danser, ce qui me fait m’agiter sur mon lit allongé.
C’est là que le mental monte.
Je me surprends à faire un geste réflexe pour empêcher un objet de tomber d’une table alors qu’il était genre à 20 cm, mais j’avais eu l’impression que la table était liquide et que l’objet pouvait alors glisser.
Aussi, à chaque fois que j’allais pisser, j’évitais de me regarder dans le miroir car c’était un peu baddant (expression perdu/cheper exagérée).
Progressivement, les informations se mélangent de plus en plus, c’est le « méli-mélo dans mon cerveau » (phrase que je me répétais régulièrement).
C’est le mindfuck, en fait mon manque de repères était dû aux musiques que je ne connaissais pas, mais je m’en rendrai compte que plus tard.
Pour le moment, je fais l’erreur d’essayer de m’accrocher à mes pensées qui s’associent aléatoirement.
Au départ je rigole de subir un effet de dérèglement de la pensée (en tant qu’effet neurochimique de la drogue), je trouve ça intéressant.
Mais je ne reste pas sadomaso longtemps et je suis vite gêné par la difficulté extrême à réfléchir en ayant un fil de pensée normal de A à B (pour le coup, ayant eu un certain nombre d’autres expériences à l’acide, c’était vraiment très mindfuck), sentiment négatif venant bien-sûr du non-lâcher prise vu que j’essayais de m’accrocher à ma pensée pour me repérer.
Je n’ai pas le contrôle total de ma pensée, certaines idées semblent ne pas pouvoir s’assembler / s’associer, comme si c’était « interdit » ou « dangereux » socialement. Peut-être le Surmoi…
Je finis par me dire que ce n’est pas grave de mal associer les idées, car je suis seul donc je ne risque pas de gêner quelqu’un.
Mais cela ne suffit pas à retirer ce blocage : je comprendrais plus tard…
Puis, je me rends compte aussi que ma pensée a un temps de latence, ma conscience mets un certain temps pour passer d’une idée A à une idée B car elle rencontre en chemin beaucoup d’informations.
-- Mind pattern 1
J’ai une petite introspection qui me fait penser que je rate des opportunités en mettant trop de temps à réfléchir : ce temps de latence est extrapolé à ma psychologie quotidienne.
Une voix intérieure me dit que dans la vie de tous les jours je suis trop hésitant, ou bien trop étourdi (ce qui ressemble à cette latence du LSD en moins fort) et que du coup je rate des opportunités en ayant pas eu le temps de me décider.
Elle me dit aussi que je n’assume pas assez mes décisions parfois, ce qui fait également que je rate « l’opportunité » d’avancer à fond dans une direction, peu importe laquelle, après l’avoir choisie.
--
Je pense à cette latence du moment que j’explique par « la folle quantité d'informations entre 2 connexions nerveuses » et je me dis :
« car oui, c'est vrai que toute la réalité que je capte, tous ces visuels toute cette musique circule dans quelques molécules entre 2 neurones », et évidemment cette pensée était excitante sous trip, car je visualise une synapse et cette complexité me fascine.
Maintenant je me dis que cette réflexion n’est pas très scientifique vu que je ne prends pas en compte la très grande quantité de neurones et de connexions, mais bon j’étais perché et c’était stylé à penser.
Encore les WC : à un moment il y avait tellement de « chevauchements de réalités » (la réalité matérielle, la musique, les visuels, mes pensées) qu’en allant pisser il fallait vraiment que je me concentre très fort pour me dire que les WC étaient la réalité matérielle et pour bien voir le trou, pour pas en foutre partout.
Ensuite, la playlist passe à des musiques de psytrance que je connais bien : Juno Reactor, Astral Projection, Shakta, Cosmosis etc. et là je reprends mes repères et je comprends.
Je comprends que la synesthésie est en fait si forte que la musique guide totalement mon mental, même de façon inconsciente.
Elle est mon vrai pied dans la réalité, ainsi que toutes mes perceptions (d’ailleurs je ressentais souvent le besoin de toucher et « palper » mon environnement pour garder un pied dans la réalité), formant mes repères en générant des sentiments et sensations qui vont ensuite « harmoniser » mes pensées.
Cette révélation me rappelle l’importance de la musique, élément essentiel du trip, et du coup l’importance des émotions et de ne pas se prendre la tête – même si on peut se dire que philosopher est plus « noble » - car de toutes façons la raison est totalement altérée.
Je me rappelle avec humour la phrase WTF que je m’étais déjà dite avant ce trip « Le LSD, c’est de la musique ».
Cela explique aussi le blocage de me focaliser sur certaines idées, vu que quelque part ce n’est pas moi qui décide mais « la musique ».
Je profite alors de la synesthésie accompagnée de bons visuels, parfois certaines musiques me paraissent un peu plus fades que la normale, d’autres sont très euphoriques.
Je me rends compte aussi que le temps est extrêmement ralenti, alors tantôt c’est bien lors des passages musicaux excellents, tantôt c’est parfois ennuyeux sur des moments qui tirent en longueur ou quand j’attends un meilleur instant.
Après une majorité de goa, petit passage hitech / darkpsy : Crazy Astronaut passe bien mais le reste est plus décevant.
Somnambulo de Furious d’habitude j’aime mais là ça me semble trop « bourrin pour rien », et ensuite j’ai mis un mix de « psycore » mais je suis vraiment trop cadavre pour capter l’énergie et ça me dépasse, c’est comme si j’écoutais une simple mitraillette bien que les sons psyché sont agréables.
Le ressenti est du coup assez critique, je ne saisis pas l’intérêt artistique (je parle bien de mon ressenti pendant le trip où ce choix musical n’était pas adapté).
Sur le coup ça me semble être de la musique pour stimulant plus que pour psyché, ou du moins pas pour ce dosage d’acide ou l’énergie physique est trop faible.
-- Mind pattern 2
Je ne sais plus à quel moment, j’ai vécu un genre de « breakthrough ».
Comme une dissolution de l’égo, j’ai « soudainement » oublié mon identité et que j’avais pris un trip, comme si je redémarrais ma pensée.
J’avais des visuels de malade, des OEV - mon pouce est une machine bio-numérique - mais surtout des CEV très beaux et complexes.
Plongé dans des kaléidoscopes multicolores dans lesquelles défilaient toutes sortes d’images de ma mémoire un peu aléatoirement, j’avais l’impression d’observer l’intérieur de mon cerveau (mon esprit en fait) et que plusieurs autres personnes (des proches notamment) regardaient également ce spectacle comme s’il s’agissait d’une expérience scientifique dont je suis le sujet.
Une expérience visant à m’induire cet état psychédélique et voir ce que ça donne, mais une voix intérieure, tel un chercheur abasourdi, me dit que ce qu’on observe n’est pas normal, imprévu : c’est mon fonctionnement naturel !
Comme si j’avais, de façon anormale, un psychisme qui fonctionne depuis toute ma vie comme un trip, et cela sonnait comme une révélation.« Hein ? Ah mais c’est pas qu’un trip c’est ma vie en fait ? »
Je voyais ma vie défiler dans des fractales et une voix me disait que j’ai toujours fonctionné comme ça. « Ça c’est toi, c’est ta vie ».
J’avais le sentiment de vivre une expérience extraordinaire et une voix me dit « tu voulais juste te prendre un petit trip tranquille, mais ça c’est le trip de ta vie !!! Tu t’en souviendras de celui-là !! » (d'un air un peu autoritaire mais pourtant mon sentiment était extatique).
C’était un peu le meilleur moment du trip, les visuels étaient vraiment fascinants, parfaits.
On me disait que j’étais en plein cœur de mon imagination, et que celle-ci allait être extrêmement révélée sur le long terme après ce voyage.
Je me répétais plusieurs fois « c’est vraiment une expérience à part entière », et j’avais oublié le sens du mot LSD : je pensais pouvoir répondre à la question « qu’a tu fais ? » par « je suis entré dans mon imagination » sans que ça ne soit une simple jolie formule.
3
Ensuite, toujours dans ce pic d’effet, j’expérimentais des fils de pensée très intéressants, mais difficiles à retranscrire en détails.
Je parlais précédemment du long temps de focalisation de la pensée, en fait c’était également lié à l’amnésie et la remise en question : typiquement, à chaque fois qu'une pensée me venait par exemple via ma voix mais parfois dissociée de mon identité, ex "t'a pris du LSD", ma conscience en voulant se focaliser sur l'idée pour la comprendre oubliait alors son sens intrinsèque "c'est quoi déjà le LSD ?".
Cette remise en question peut alors être vue comme une annulation d’idée, donc une inversion.
Et donc, à un moment j’ai pris conscience de ça et jouait alors à faire des « rebonds » d’une pensée A à son inverse B, par exemple je pensais "blanc" et je voyais "noir", je pensais "haut" puis ma vue descendait, c'était comme si le rebond était programmé et que ma pensée était une prévision inverse.
Puis je me suis amusé alors à penser « inversion » et là, comme l’inversion de l’inversion étant paradoxal, il y eu une sorte d’éclat mystique avec explosion de visuels, comme une récompense de mon cerveau qui apprécie ce jeu mental.
Puis je suis fasciné par le fonctionnement de la pensée et très vite une association d'idées se fait comme la mécanique quantique au niveau neuronal.
Aussi complexe que cela puisse paraître ça s’est déroulé très rapidement, du genre une minute.
-- Mind pattern 4
L’album Nemesis d’E-Mantra fut le berceau mystique d’une introspection malgré moi, peut-être encore parce que je ne connaissais pas trop les musiques et donc perdais mes repères, ou simplement c’est l’ambiance mystique de la musique qui m’a poussé à ce genre de pensées.
En particulier, je pense au père de ma copine, qui apparaît dans les visuels avec une belle énergie bleue et je pense « c’est l’élément clé », dans le sens en fait la personne qui peut concilier les rapports entre moi, ma copine, mais aussi le frère de ma copine etc.
De façon globale je pensais à pas mal de proches dans mes visuels en ressentant de l’empathie, mais pour lui c’était plus important.
Je finis alors par me faire une réflexion, c'est qu'il est devenu, ou qu'il est bien placé pour devenir mon "père psychologique" en substitut de mon père décédé.
En effet, pendant ma psychothérapie (terminée aujourd’hui) j'avais déjà pensé au fait que je n'ai pas assez ressenti la présence de mon père dans ma jeune éducation et que dès lors je n'ai pas assez développé ma « force masculine » en grandissant, et ma psy m'avait parfois dit qu'il serait bon que je rencontre un "père de substitution".
C'est peut-être alors le père de ma copine, qui en effet à une aura positive sur moi, et évidemment avec son expérience de la vie il est un peu comme un mentor sur certains aspects, et puis on s’entend très bien.
Plus tard dans le trip je reverrais fréquemment son visage, parfois semi-déformé en masque souriant multicolore, mais souvent c'était comme si l'euphorie était matérialisée par lui.
Quelques moments de l’album qui résonnent encore en moi : la fin de Gebeleizis 7 :10, et Orphic Hymn.
En réécoutant cette dernière je me remémore le couloir de visuels multicolores au rythme effréné de la musique, avec cette impression d’être accompagné de proches comme cette personne euphoriques dans cette course merveilleuse.
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Encore 2 heures de psytrance, du Total Eclipse, Khetzal et Infected Mushroom.
Bizarrement, Khetzal que j’aime beaucoup d’habitude m’a paru un peu trop « triste / naïf » par moments, quant à Total Eclipse (l'album Tales Of The Shaman) j’ai adoré à part que le côté « rave » finissait par un peu m’ennuyer à la longue (ennui dû au temps ralenti).
D’ailleurs j’ai tenté de danser mais je n’ai pas tenu debout plus d’une minute à cause de la fatigue...
Rien à dire pour Infected à part que sur la fin, je sentais que mon cerveau fatiguait un peu car j’avais l’impression de « zapper » certains sons (mon esprit n'arrivait pas toujours à calculer les détails complexes de certaines musiques, contrairement à l'habitude sous LSD et autres psychés mentaux).
Mais ce n’était pas forcément spécifique à ce groupe.
Petite réflexion sur les basses : j'ai pas mal focalisé sur les séquences de basse des musiques psytrance en me rendant compte qu'elles orientaient beaucoup les ressentis, c'est-à-dire que les sons psychédéliques sont de la surface esthétique mais la basse, si elle est mélodique, oriente réellement des sentiments.
C'est pourquoi j'ai remarqué que beaucoup de musiques de psytrance à basse linéaire donnent un sentiment de continuité éternelle, comme si elles poussaient le mental à s'activer mais sans but, ce qui me semblait assez "malsain" ou du moins dommage, contrairement aux musiques à basse mélodique qui sont plus joyeuses ou mystiques.
A un moment, alors que je me sentais un peu écrasé et affaibli par le mindfuck du LSD, ainsi que par la longueur du trip (en anticipant plus ou moins ma future difficulté à dormir), je me souvenais qu'un psychonaute m'avait conseillé de lâcher le LSD côté "trip solo introspectif" et de plutôt passer à la DMT.
Je pensais à ça car effectivement la DMT n'a pas cet inconvénient de la longueur et du mindfuck mental.
Mais ce qui est drôle c'est que ce souvenir était mélangé et devenu un peu incohérent puisque j'avais oublié ce que signifiaient vraiment LSD et DMT, sur le coup, et en plus je pensais à Tartopom alors que c'était Mushin qui m'avait dit ça.
("Faut que tu passes à la DMT... mais c'est quoi la DMT déjà ? Et c'est quoi le LSD ?...").
D'ailleurs, avant le trip je m'étais dit que je pouvais peut-être tenter de fumer de la DMT pendant le LSD, mais finalement, vu comment je galérais à me déplacer et j'aurais galéré à préparer la machine, et vu comment j'étais écrasé par la puissance psychédélique et la surcharge d'informations de mon cerveau, j'ai laissé tomber.
De toutes façons, je n'avais pas besoin d'encore plus de puissance, j'étais comblé, même si ce n'est pas le même type d'expérience.
Dans mes visuels, je voyais souvent des vigiles / gardes du corps costauds en costard-cravate (mais en mode cartoon), comme s'ils surveillaient les allées et venues de mes hallus.
Je ne sais pas si c'est aléatoire mais peut-être est-ce une partie de mon inconscient connectée aux entités de la DMT.
Une fois un vigile avait une tête avec une sorte de bec horizontal à la place du visage, j'ai trouvé ça stylé et maintenant je me dis que c'était peut-être dû au bec d'un pot de crème sur ma table de chevet qui se trouvait devant moi pendant l'hallu.
BRAINDANCE
Maintenant la partie « découverte », fin de la psytrance, début de l’IDM.
Brutal retour au calme avec Future Dub de Mouse On Mars, bien mystique à partir de 4 :28.
J’avais précédemment redouté l’arrivée de l’IDM pendant le trip du fait de la puissance de la synesthésie, notamment d’Autechre dont j’ai sélectionné des musiques au hasard et je sais que certaines sont très austères.
Mais ce fut Etchogon-S et Iris Was a Pupil qui au final se sont avérées mélodiques et agréables (peut-être plus la seconde j’avoue), et intéressantes par leur aspect imprévisible – bizarre, mais avec une part de beauté tout de même.
Ma sélection de Mouse On Mars a peut-être été la plus jouissive, je ressentais vraiment le côté perché, et en même temps joyeux / marrant : Actionist Respoke, Booosc, l’interlude Mompou (perturbante celle-là quand même), Yippie et surtout Distroia (0 :52, ça c’est stimulant !) dont l’énergie bourrine fut excellente.
Celles de The Higher Intelligence Agency sont ressorties très différentes des autres, les textures psychédéliques « propres » me faisaient alors plus penser à de la psybient que de l’IDM.
Didgeridoo d’Aphex Twin était également très jouissive, en nageant dans ces spirales de leads acid et de phaser je visualisais Richard moins comme un « intello de la musique » qu’un artiste de goa trance (dans le bon sens) c’est-à-dire un partageur de sensation LSD-esque.
Dans cette partie IDM j’ai également posé un peu de The Art Of Noise, un groupe des années 80 déjà très électronique et un des précurseurs du sampling, que je trouve très original et parfois psychédélique.
Je n’ai pas été déçu par Who’s Afraid, déjà écouté sous 2C-E, bien psyché, Beatbox (Diversion One) passait bien aussi.
Après une transition WTF avec du chant amérindien, posé et marrant, on passe au rock psyché / puis space rock.
DESCENTE DE HIPPIE ET INSOMNIE
A ce moment la puissance du trip était beaucoup moins forte au niveau mental, j’étais bien plus lucide, pourtant ça allait encore durer un moment.
Les visuels étaient parfois peu présents, mais en même temps ils redevenaient parfois très puissants pendant 1 heure et je repensais au graphique d'Erowid du temps de trip montrant des vagues de montées et redescentes légères.
Bizarrement sur la fin j'avais l'impression que la perche mentale était comme semi-volontaire, une illusion ou un jeu/un semblant, et que si je le voulais, je pouvais la stopper et me raccrocher complètement à la réalité : et effectivement pendant quelques secondes j'ai réussi à stopper le truc 1 ou 2 fois, mais un triste sentiment de vide m'a envahi, forcément c'est moins drôle tout à coup de redevenir normal.
Gong ne m’a vraiment pas déçu avec Allez Ali Baba Black Sheep Have You Any Bullshit, que j’adore en temps normal, j’ai vraiment aimé cette ambiance complètement perchée ressemblant à un rituel tribal d’une néo-religion avec danse circulaire autour d’une marmite de LSD, le batteur dans l’espace etc.
The Amorphous Androgynous, groupe jamais trop écouté, apportait également des ressentis psychédéliques jouissifs dans ma sélection de l’album Alice In Ultraland.
Ensuite Pink Floyd, forcé de faire une petite sélection vu la durée de la playlist, j’avais peur d’avoir mal choisi.
Avec quelques musiques de Dark Side Of The Moon, j’ai suivi les conseils d’un ami de les mettre dans l’ordre chronologique pour garder le fil musical.
De Speak To Me / Breathe a Any Colour You Like, j’étais légèrement sceptique au début quant à avoir des ressentis psychédéliques, par l’aspect semblant plus « sérieux » que Gong par exemple, et puis j’ai été agréablement surpris par la beauté en fait, finalement moi qui ne suis pas trop rock à la base j’ai beaucoup aimé certains passages typiquement rock et acoustique.
C'était un tout autre ressenti que face à de la musique électronique mais non moins agréable.
Enfin, Tangerine Dream, j’ai choisi ce que je préférais (la musique Stratosfear et l’album Ricochet) mais malheureusement je me rendais compte que j’en ai vraiment pas mis assez, même si la playlist était tout de même déjà très longue : d’une j’étais déçu par avance de ne pas plus profiter de ce groupe, et de deux je me sentais encore bien perché et pas capable de dormir à la fin.
Et j’étais bien trop fatigué physiquement pour rajouter d’autres musiques.
De parfaits voyages mystiques et cosmiques tout de même, pour finir vers 2h30/3h.
Et voilà que vint le silence, je me sentais encore bien stimulé par la substance et incapable de dormir, mais je me couche quand même pour tenter de calmer mon cerveau. Je remarque que je n’entends pas de voix distincte traduisant ma pensée : je suis bel et bien encore perché.
J’ai donc attendu que le produit s’élimine assez pour m’endormir mais cela fut très long (plusieurs heures ressenties), bien que ma sensation de temps ralenti a peut-être fait que le temps réel n’était pas si long.
Cette difficulté à m’endormir fut donc une fois de plus assez désagréable.
Dans la même idée, j’avais également parfois pendant le trip une sensation désagréable de serrage au crâne et quelques douleurs à la tête, me donnant l'impression de "nœuds dans mon cerveau" ou de "mal aux neurones" qui pouvaient s'accentuer si je "réfléchissais trop" notamment quand je me souvenais des pics de mental et ces souvenirs me donnaient l'impression de restimuler le trip.
Cela faisait partie des effets négatifs du trip et parfois il m'est arrivé de regretter même d'avoir pris à cause de cette longueur et fatigue.
Au cours du trip, ce « serrage au crâne » prenait souvent la forme d’un « écrasement » c’est-à-dire l’impression d’être littéralement écrasé par la puissance du produit, au point d’être rapidement épuisé, et vraiment avec l’impression qu’une large force invisible tel un éléphant était attachée à ma tête.
Quelques récurrences de pensée sur des airs de chansons :
« Méli-mélo dans mon cerveau »
« T’a mis ta tête par terre, t'a mis ta tête à l'envers »
Conclusion
Très visuel, mystique, introspectif, imaginatif… bref une rare expérience psychédélique « transcendante » mais malheureusement aussi un peu trop puissante avec ces défauts du LSD démultipliés que sont la longueur et le côté éprouvant, à tels points que j’ai par moments regretté d’en avoir pris et que j’ai pensé arrêter pour « passer à la DMT ».
Je ne pense pas que ce sera le trip final mais peut-être que dorénavant je resterai plus dans des dosages moyens, et peut-être plus dans d’autres contextes – en teuf par exemple. A voir…
Merci d'avoir lu
