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Manuel de rdr de la Société psychédélique française

  • Auteur de la discussion Auteur de la discussion Encyclia
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Encyclia

Matrice Périnatale
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16/12/22
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Hello !

J'ouvre ce topic pour présenter le manuel de réduction des risques en français et dédié aux psychédéliques que j'ai co-écrit pour la Société psychédélique française et qui est disponible ici. On avait l'impression qu'il manquait un document en français qui rassemble le plus d'informations possibles sur ces substances en particulier. C'est un gros pavé parce qu'on trouve qu'il existe déjà des super flyers, pages webs etc. qui donnent des infos par substance ou sur des points précis. Nous sommes très curieux de tous les retours, critiques et pistes d'améliorations possibles :-) Bonne lecture pour celles et ceux que ça intéressera !

Je remets le descriptif que l'on a fait pour le diffuser : 
Nous avons l’immense plaisir de vous annoncer la sortie de l’ouvrage : « Psychédéliques : Manuel de réduction des risques ». Ce travail est le fruit d’une collaboration de quatre membres actifs de la Société psychédélique française. Il a été relu et complété par d’autres membres de l’association ainsi que par de nombreux•ses intervenant•es extérieur•es que nous remercions chaleureusement. Un grand merci aux artistes qui rendent ce guide si agréable à lire.  


Ce guide vise à prévenir les éventuels risques auxquels s’exposent les usagers de substances psychédéliques en apportant des informations claires et justes à leur sujet. Il propose des précautions d’emploi, liste les effets indésirables et les interactions avec d’autres substances, souligne l’importance du « set & setting », sur l’avant, pendant et après la consommation. Il n’incite en aucun cas à la consommation de ces substances, classées stupéfiantes.

Nous souhaitons que ce manuel soit accessible à toutes et à tous. C’est pourquoi, nous avons décidé de le rendre libre de droits, vous pouvez donc le partager, l’imprimer et le diffuser librement et massivement.

Nous serions heureux d’entendre vos retours et de répondre à vos questions. Nous organisons un webinaire le 19 janvier à 21h00 auquel vous êtes chaleureusement convié•es. Les informations pratiques pour assister au webinaire en ligne seront annoncées bientôt.
 
Salut Encyclia, bienvenue sur le forum et merci pour ce travail !
Je n'ai rien à redire sur toutes les parties descriptives, c'est tout bien détaillé et expliqué et je trouve super d'avoir ainsi un "manuel" de tout ce qu'il y a à savoir à propos des drogues. L'inconvénient de n'avoir rien à redire, c'est que mes critiques prendront plus de place, donc je tiens à le répéter, c'est globalement un super travail et bravo de vous être chauffé·es.

Mes critiques, donc, portent essentiellement sur les dernières parties, plus pratiques, qui se veulent des guides d'usage. Le problème me semble consubstanciel à la diversité des expériences possibles : comment conjuguer des conseils utiles (donc spécifiques) et pertinents pour tout le monde ? Vous y répondez en divisant votre guide en quatre usages : c'est à la fois beaucoup pour un guide, et pas assez en réalité. Vous courez le risque, au lieu d'épouser et améliorer des usages déjà existants, de les modeler au prisme de ce que les rédacteurs considèrent comme normal, rendant "anormal" ce qui n'y entrerait pas : et je me doute que ce n'est pas votre objectif.
Un unique exemple : concasser ensemble usage solitaire et introspectif. Il y a des gens qui font de l'introspection en groupe (voire de l'inter-spection) et d'autres dont les trips solos sont purement récréatifs.
Autre critiques à cette méthode : rédondance des conseils (-> risque qu'ils soient skipés à la lecture) et généralités sur ce qui n'entre pas dans la différenciation choisie (vous avez mis l'accent sur le setting, donc les conseils sont généraux en ce qui concerne la substance elle-même et le set).

Voici ma proposition. Plutôt que de découper les usages de psychédéliques en cas types relatant l'ensemble du process, les découper en sections modulables par l'usager lui-même. On pourrait imaginer par exemple des modules "je consomme un produit dont j'ai contrôlé le processus de fabrication / j'ai acheté mon produit" "je souhaite un trip réflexif / amusant / créatif / ..." "je suis avec seul / des amis / des inconnus" "je suis dans la nature / en teuf / dans un appart"... voire même un motif fléché afin de guider d'un module à l'autre, en mode "l'histoire dont vous êtes le héros".

J'ai la même critique, en plus sérieuse, en ce qui concerne l'exemple de préparation (p.77). J'ai bien compris que ce n'était qu'un exemple ; vous courez néanmoins le risque de devenir prescriptifs, avec des conseils qui sortent du champ de la RDR, voire peuvent aller à son encontre (par exemple : le sous-entendu qu'une personne sous tranquilisant devrait se sevrer avant la prise). On devine une certaine intention, un certain idéal de consommation dans l'esprit de læ rédacteurices.
Pour adoucir ce risque, je propose d'intégrer plusieurs exemples, en demenandant à plusieurs quelles ont été les conditions de leurs trips les plus aboutis/réussis, ou même l'inverse : quels ont été les conditions de leurs pires trips ! (à la fois drôle et dissuasif). Vous pourriez faire un pot-pourri, un peu en vrac ou thématisé, refltant la souplesse plutôt que le normatif : par exemple, mettre à côté "j'évite de prendre des anxios les jours précédents" / "je continue mes traitements psychiatriques" en explicitant que c'est à l'usager de faire le choix le plus adapté. La différence avec la partie précédente, celle des modules, serait qu'il s'agirait de conseils glanés auprès des usagers directement, sans le filtre de l'abstraction.

Voilà pour mes remarques et conseils. Je suis dispo pour aider aux améliorations si vous décidez d'aller dans ce sens. Et encore bravo !
 
Merci Sorence d'avoir pris le temps de rédiger une critique bien constructive.
Je te suis, quand à la seconde partie, pour ce qui est de la préparation et de conseils plus directs, moins abstraits car dans la réalité, soit je suis incapable de m'organiser soit ça se passe trop rarement tout comme prévu et tout

Mais personnellement, manque sûrement d'imagination, mais les 4 set and setting décrits ainsi que les conseils qui leur sont associés me semblent tout à fait récurrants / communs sous psychédéliques et les conseils me semblent vraiment bien puisque je les applique pour passer de bons trips .

Je comprend ce que tu veux dire Sorence, ça m'arrive typiquement des trips très récréatifs sous ma couette et très introspectifs avec certaines personnes, j'adore le terme d'l'inter-spection haha

Mais j'ai tendance à penser que vraiment la majorité des consommateurs c'est des gens assez grands pour ... savoir ce qu'ils font et de toute façon c'est imprévisible, très imprévisible les psychédéliques, meme à une dose et un contexte connu de la personne qui consomme ça peut se révéler n'être pas du tout ce a quoi on s'attendait peut etre plus mettre l'emphase là dessus ?
 
Je rejoins ce qu'a dit Sorence, le guide est vraiment bien pour les débutants mais un petit algorithme décisionnel pourrait être utile pour à la fois couvrir plus d'usages et laisser de la liberté à l'utilisateur de créer une expérience qui lui convienne.

Sinon, je me suis plus basé sur quelques trucs au niveau de quelques informations peu claires voire parfois erronées.


[-]Ajouter un petit point que les lysergamides possèdent à la fois la structure chimique des phényléthylamines et des tryptamines ? (P.24)

[-] Vous dîtes qu'il y a des traitements médicamenteux pour les HPPD, or je ne connais pas d'indications de médicaments à cet usage (p.27). De quels médicaments vous parlez et est-ce que vous auriez des sources ? Pour l'utilisation d'antipsychotique, je trouve qu'ils sont présentés comme soignant les cas ("peuvent être résolus") alors qu'il s'agit d'un traitement symptomatique, généralement à vie. C'est un peu trompeur à mon sens.

[-] Il y a mention de décès imputables à la kétamine mais sans mélange c'est extrêmement rare (p. 28). Il y a des cas documentés ?

[-] Lorsque vous parlez de l'intranasal (p.31), il n'y a aucune explication du waterlining, qui est pourtant très utile pour faciliter le dosage, améliorer la biodisponibilité et éviter l'érosion des muqueuses, c'est dommage je trouve.

[-] Par rapport à l'intraveineux (p.32), vous dites qu'il n'y a pas d'intérêt particulier, ce qui est faux par rapport à la biodisponibilité supérieures à tous les autres moyens d'administration (donc aussi une économie de produits), une meilleure répétabilité dans les effets pour une certaine dose (notamment par rapport à l'oral) et la montée rapide souvent désirée dans ce genre d'usage.

[-] Il est marqué à la p.33 que les DOX et 25i-NBOMe sont présents dans les buvards aujourd'hui, or c'est extrêmement marginal selon nos retours d'analyse nationaux en Suisse (moins de 1% des analyses en 2020, et encore l'échantillonnage est très biaisé car il est volontaire). Vous avez les chiffres ici sous LSD à gauche.

[-] Les balances au milligramme grand public mentionnées à la p.34 ne sont pas adaptées pour peser en dessous de 20mg. Je pense qu'il faudrait plutôt renvoyer à la page où vous parler de la dilution volumétrique (surtout que vous expliquez déjà ce que c'est).

[-] Les doses de DMT de la p.35 sont trop fortes, 20-40 mg peuvent largement suffire pour un breakthrough bien énervé si c'est correctement vaporisé, c'est loin d'être du common.

[-] Les drogues remplaçant de la kétamine sur le marché noir (p.42), c'est hautement improbable et pas observé dans la pratique. Mis à part la 2F-DCK, qui est d'ailleurs plus cher que la kétamine à masse équivalente et moins puissante, les autres dissociatifs sont d'ailleurs trop longs en durée d'effets.

[-] Il serait intéressant d'ajouter aux conseils de la p.60 de toujours prévoir une activité de "secours" simple sous la main, comme un carnet de dessin, un instrument de musique, bref un truc qui permet de se canaliser, simple à réaliser et toujours disponible. Ça peut vraiment rassurer.
[-] À la p.69, les dissociatifs sont présentés comme pouvant induire une dépression respiratoire (rare voire jamais observé à ma connaissance en usage seul), et aussi une analgésie et une anesthésie, ce qui est redondant (l'anesthésie comprend l'analgésie).

[-] Enfin, on est pas dans la liste des références web à la fin de votre guide, c'est fort triste :(

Voilà, sinon très bonne initiative ce guide, je vais le partager à Nuit Blanche pour voir si ça intéresse mes collègues ^^
 
Merci Snap2, Sorence et Acacia pour vos remarques et vos critiques. Je vais centraliser tout ça pour une prochaine version.
Certaines critiques qui reviennent sont à propos de choses dont on a discuté super longtemps et pour lesquelles on ne voyait pas trop de bonne solution (comme les cas d'usage), et vous proposez des choses intéressantes. Pour les erreurs factuelles, je note tout ça bien précieusement.
Merci encore d'avoir pris le temps de regarder en détails, on est très reconnaissants :)
 
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