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LSD [150+80 µg ] : Le paradoxe des solitudes

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machinalaver

Elfe Mécanique
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9/11/13
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Set & Setting : Chez moi. Ma chambre jouxtant celle de mes parents. C'est certainement à peaufiner avec une dose plus grande. Là j'ai géré même si j'ai bien ressenti des « pertes », du potentiel non exploité à devoir rester dans ma chambre au petit matin. Et mes 4 chats.



Dose : Environ 150 µg + 80 (1h30 plus tard)



Ça a commencé comme ça. Mais absolument autrement. Enfin on va pas ergoter tout du long ça a bien fini par commencer cette chose il faut se l'avouer. Ou bien n'était-ce qu'une suite, une courbe qui se perpétue, s'achève, ne s'achève pas. C'était, c'est. Je ne sais pas.
Surtout je n'ai aucune idée de comment organiser ce récit/témoignage/journal d'après trip. On va bien voir.



Minuit : J'avale les 150 µg. Je suis à jeun depuis 5 heures avec un très gros repas derrière tout de même. J'attends. Je mets en route la playlist ( celle que j'utilise pour le DXM et qui s'avérera d'une satisfaction très variable ). J'attends. Une demi-heure et rien. Quarante-cinq minutes et toujours rien. Je me dis que c'est cuit, qu'une nouvelle fois je suis tombé sur un buvard bidon, tant pis, je ne l'aurai jamais MON voyage lysergique. Une heure et quelques fourmillements dans les mains, le corps. Une sensation étrange, de chaleur à la frontière entre plaisir et déplaisir, entre désir et tranquillité. C'est paisible comme montée, pas nécessairement agréable mais gérable. Tant mieux. Je décide de prendre ce qui me reste de buvard. Une demi-heure plus tard j'émerge. J'ai cette conscience lucide qui me dit « ce n'est que ça » et cette même conscience qui se dit quelques secondes plus tard « Ah ouais. Quand même. » Et effectivement quand même. Je suis bien perché à présent.



Dès lors le temps va paraître très aléatoire, paradoxal et pour cette raison je ne veux pas organiser ce TR de manière chronologique. Disons que les « E » vaudront un « Épisode ».



E1 Incertitudes : C'est encore le début. Je n'arrive pas à en tirer ce qu'il faut. Je suis à la lisière d'une lumière et des ténèbres. Tout est insatisfaisant, incomplet, répétitif. C'est une période qui va durer presque une heure je pense. Une étape vers l'élévation. La musique semble une boucle de jouissance qui ne va nulle part, un voyage dans lequel on aurait perdu le cœur des choses. C'est moi le voyageur. J'ai cru que je pouvais attendre, subir et dévorer. Non. C'est à moi, l'action, c'est à moi d'aller, d'ouvrir la brèche, m'engouffrer. Le chemin en filigrane c'est à moi de l'ouvrir. pèlerin dans la boucle qui ne conduit nulle part, actif, confronté au choix, à la possibilité du choix. L'acide me guide puis il me laisse, vagabonds sur des routes inconnues, puis me reprend, m'abandonne à nouveau. Je ne suis plus seul. Je suis l'homme le plus seul au monde.



E2 Peurs : La première désillusion, les premières larmes et la profonde tristesse de n'être que cette pâle silhouette vouée à l'errance de la terre. Je n'existe pas ou si peu. Que serai-je ? Que serons-nous alors, si faible dans cette immensité de glace et qui dévore et qui happe ? Où ? Avons-nous un sens ? Misérables. Serons-nous heureux quelque part ? Connaitrons nous les secrets de l'univers ? Mortels. Dans ce lit où tout s'éteint. Ne serait-ce que cela au fond ? L'âpre, l'amer constat de l'inexorable. Pauvre bougre avec sa dose pensant découvrir les confins, les cascades diamantines de la fin des temps. Idiot. Fou. Étais-tu donc à se point de déchéance intellectuelle ? Que la boucle continue de boucler si elle le veut, indéfiniment; qu'elle l'explore ma misère d'homme du désert immense des Hommes, qu'elle torture. Ça m'est bien égal. L'autre temps viendra. Le temps des mortels et je sortirai et le monde et les laideurs. Les retours. Ne suis-je capable que de cela, descendre, noircir les éclats, empoisonner les parfums ?



E3 Éclats : Non. Je commence à avoir des visuels importants. Des scintillements, des distorsions. Je ferme les yeux ( sous DXM c'est la flambée des galaxies ) mais pas si convaincant. Je comprends que ce n'est pas tellement l'intérêt de ce trip, pas ce soir du moins. Envie de pisser soudainement. Je marche extrêmement lentement comme effrayé, je découvre les couloirs dans la nuit, j'ai peur de tomber dans un trou. Ça me fait rire et je ris longtemps de moi-même, d'un rire franc. Quelque chose se passe. Dans les chiottes la lumière est chaude, intense, elle frappe le carrelage mais je suis trop peu attentif encore. Puis j'ouvre les yeux qui l'étaient déjà. Des fractales énormes sur le sol et au mur et partout qui semblent m'entourer d'une aura protectrice. On s'occupe de moi cette fois. Il n'y a plus qu'à laisser aller.



E4 Scintillements : Une brin de lumière m'appelle. Je sors fumer ( épique le roulage de clope, l'impression d'avoir des insectes sur les doigts, ce n'était que le tabac ). L'animisme maintenant. Tout est emprunt d'une force, d'une volonté propre. Le vent qui bruit à travers les branchages laisse voleter, comme dans un chant, les âmes et les êtres. Les liens se tissent, disparaissent. Mes chats vont et viennent. Ils m'effleurent parfois. Je prends peur et j'aime leur contact. J'aime. J'aime cette nuit fraiche sur ma peau, cette clope qui s'étend et s'étend, qui se fume dans un millénaire de possibilités réduites en une seconde et cette seconde qui se propage, belle, pure, douloureuse. La vie et ses paradoxes. Il n'y a plus rien de manichéen, de simple ou de complexe. Il y a une unité. Dans le ciel les étoiles fusent, crient, pleurent et sourient. Comme des milliers de grelots, des milliers de sens et de directions. Des milliards. Elle n'est pas absurde cette croyance au fond, elle m'était déjà venue sans drogue, elle revient à présent. Tout est lié. Oui tout mais c'est aussi beau qu'atroce. C'est aussi effrayant que réconfortant. A quoi appartenir encore ?



E5 Délire : Tiens. Mes chats. Ils ont faim mes chats. Il faut les nourrir mes chats. Ce sont des félins féroces. Il faut les satisfaire. Je vais dans la cuisine. Les quatre sont là. Ils m'entourent. Je ne sais pas très bien quoi faire. J'ouvre le frigo, je sors du jambon. J'en fous partout dans le cuisine. Qu'ils soient repus. Je sors discrètement, sur la pointe des pieds, j'heurte le frigo ou la table je ne sais plus. On ne dérange pas un félin lorsqu'il mange.



E6 Immensité : Je remonte les escaliers. Que je suis lent. A tatillons, l'obscurité m'effraie et ma chambre comme un refuge est le foyer dans lequel brûle le feu du réconfort. Je m'allonge de nouveau. C'est le début des boucles qui n'en finissent pas. Chaque geste me rappelle à un autre. Je lève le poing que j'avais déjà levé il y a quelques minutes et une boucle se ferme. Je souris et une autre. Je retourne aux chiottes et une nouvelle s'achève. « Je boucle dans la pisse » que je m'exclame et je suis partagé entre désillusion et joie profonde. Cette dernière prendra le dessus. Parce qu'il le faut. Parce qu'il faut que ce monde ait un sens, il faut qu'il soit beau et possible, il faut que l'être puisse vivre, respirer, rire, rire, chanter, danser. C'est indispensable. Autrement j'en pleurerai à en crever, dans des torrents et des torrents. Mais c'est ailleurs que je pleure. Je m'amuse un peu avec les boucles et elle s'amusent avec moi. On est quittes. Je baille et une boucle énorme qui se ferme, j'aspire des univers, des âmes, des berceaux, des vents. Je suis maitre, je suis Dieu. Non. Je suis dans mon lit. Tant pis. Ça me va tout autant.



E7 Sens : J'ouvre et je crée des mondes et des réalités. Les espaces se réduisent et le temps n'est plus que le condensé d'une seconde étalée dans toute l'éternité de la création. L'éternité est cette seconde et toutes les autres qu'elle connait et connaitra à travers les âges. Il y a toujours une joie à espérer. Il n'y a plus de distance dans les espaces qui me séparent des autres, dans les lointains. Car je suis partout et en un lieu unique. Moi et tous. Tous, eux. Eux surtout. Entre la toile d'araignée qui s'accroche à ma fenêtre et le sommeil d'un inconnu à des continents de distance il n'y a plus rien. En un clignement d'œil, une respiration et tout converge. Un mouvement, une paupière, des millions de paupières qui bougent, s'entrecroisent simultanément et qui concordent vers un même but qu'elles ne trouvent pas, qu'elles n'ont pas à trouver. Elles marchent. C'est suffisant.



E8 Solitudes : Alors je me sens seul. J'ai froid dans le creux de mon désir. J'ai froid partout où je suis et où je ne suis pas. Je suis l'homme sauvage retourné à la nature sans tempérance. J'ai faim d'une union sans limite, j'ai le désir chevillé au corps et qui monte et qui monte. J'appelle ma copine. Elle ne répond pas. Je rêve à de grands jardins édéniques, des chaises suspendues, des porches qui laisseraient la pluie passer, des gens et des visages partout, qui m'entourent, je rêve à une vie pleine et partagée à chaque instant mais elle ne vient pas. C'est seulement dans mon cœur. Alors je me sens seul. Je me vois au sommet d'une montagne, dans le froid et la gerçure, errant à chercher le secret et l'amour des hommes. Ils ne me refusent rien. Je ne sais pas encore chercher simplement, voyageur balbutiant qui comprend que l'ascension n'a même pas encore commencé. Là je me questionne sur le sens de ce trip dans ces conditions. Ce que je perds à le faire dans cette chambre. Beaucoup sans doute. Ce n'est plus une drogue. C'est un cœur qui bat derrière la voute de la réalité première.



E9 Explosion : Le désir est trop grand. J'explose. Je vais sur internet. Je mets un porno, comme ça, au hasard. Je me dis que ça peut être marrant. Très vite je suis pris, essoufflé, dans l'âme de la bête qui veut sa satisfaction. La jouissance est une décharge électrique dans le corps entier. Cette idée qui me vient. Le sexe sous LSD ce doit être une des plus belles choses au monde.



E10 Chocs : Je continue ensuite mon errance cellulaire. Je viens ici, sur le site. Je découvre la lecture sous acide. L'impression d'une destinée dans les mots, qu'ils ont été écrit pour moi, qu'ils ont le sens profond de l'existence et tournoient autour de moi comme des guides, des phares lointains. Puissant. La phrase de signature de Moonshiner, son pseudo, sa localisation. Sous le choc. C'est impossible. Quelqu'un me parle. Là haut. Sous le lit. Dans les rideaux. Quelqu'un parle et comprend et sait. Le sens est partout. La vie à mener est la nôtre. Les choix les nôtre. Je veux me tourner, je me tourne. Je lis, je lis. Je comprends, je comprends. Oui, ce « truc » éparpillé quelque part c'est un peu de moi, c'est une part infinitésimal de mon être immense et si petit et des autres qui chavirent et s'accrochent. Je vois cet homme sur la plage au petit matin, qui tente de pêcher et ne pêche rien. De quoi vit-il ? Pourquoi s'accroche-t-il encore ? Il a raison. L'avenir s'ouvre. Les boucles se succèdent et se bouclent et s'achèvent et recommencent. J'ai soif d'une vie qui ne s'achèverait pas et qui trouverait son sens dans le simplicité d'une eau qui s'écoule. Soif. Soif. Rassasié.



E11 Destinées : Je ferme ma playlist ( les musiques pour le DXM, c'était pas tout à fait ça ). Je veux du lourd et je fais simple. Allez ! Shine on your crazy diamond. C'est le bond. L'histoire qui reprend. C'est une petite histoire longue comme le destin des hommes. Je lève les mains, des traces les suivent. Autant de vies antérieurs et à venir. La lignée des mânes. J'absorbe l'énergie dans une paume et je relâche. Je danse. Un monde s'ouvre, entier. Une faille, un appel. Je meurs, tendrement. Et je renais dans une explosion, une petite musique douce qui s'éveille. Une renaissance simple. L'être et l'étant. Ce que je suis, serai, ai été. A moi. La plus belle des boucles n'est-ce pas celle qui reste à boucler ?

Le présage d'un plus grand à venir. La révélation qu'il n'y a peut-être pas de véritable révélation. La boucle est insoluble. J'aime aussi cela. Elle sera autrement plus tard peut-être. La réflexion m'essouffle. Véritablement. Je sors respirer un peu.


E12 Calme : Je me dis qu'il faut soit résoudre soit aimer. Dehors le jour se lève doucement. La lumière roule dans les feuillages et comme un halo qui balance elle navigue au-dessus de la ville, au-dessus de la vie. Tout est beau et grand. C'est toujours aussi épique de rouler et de fumer. Je m'assois. Il pleut un peu. La pluie perle sur ma peau nue, elle m'offre la simplicité des choses. Je pense alors à ces quelques phrases de Michaud. La ralentie.

« Ralentie, on tâte le pouls des choses ; on y ronfle ; on a tout le temps ; tranquillement, toute la vie. On gobe les sons, on les gobe tranquillement ;toute la vie. On vie dans son soulier. On y fait le ménage. On a plus besoin de se serrer. On a tout le temps. On déguste. On rit dans son poing. On ne croit plus qu'on sait. On n'a plus besoin de compter. On est heureuse en buvant ; on est heureuse en ne buvant pas. »



E13 Simplicité : De retour dans la chambre. J'aimerais que la vie soit toujours cette orbe qui virevolte, qui émeut. J'aimerais des vagues, des ombres, des contrées. J'aimerais tout. J'aime le bruit du volet qui cogne et annonce le jour. J'aime le frottement des draps contre le mur. J'apprends à voir une nouvelle fois. Par delà le voile il y a une chose à aimer. Je ressens la terre humide, la rue qui s'anime. Je vois les avions reliés à des fils, menant des hommes vers des lieux où je puis être aussi. Des idiots. Des Hommes. Je souris. La voisine me regarde. Elle baisse la tête, elle avance vite. Je souris encore plus. Je suis l'enfant retrouvé. Je m'amuse d'un rien. Et l'espérance d'une prochaine fois me rend heureux. Heureux de n'avoir pas tout trouvé ce soir.



E14 Retour : Cette fois c'est fini que je me dis. Je redescends. Non. Je remonte. Des boucles encore. L'infinitésimal qui s'associe aux gargantuesques univers. Le titan qui parle à la bactérie. L'odeur. Les sons. Mon père fait-il autant de bruit chaque matin ? J'entends craqueler les murs et les dimensions. Je sens l'odeur de l'humidité. J'entends l'oiseau qui s'éveille, les trains qui fuient, les hommes qui s'évadent et s'enferment. Puis doucement enfin, le secret qui s'échappe. Tant mieux. C'est la dernière boucle avant la fin d'un temps. Comme un goutte à goute, un murmure. J'aime les murmures.



E15 Appétit : Le festin. J'ouvre le frigo. J'ai mille idées, j'ai une faim énorme. Je veux me cuisiner quelque chose, prendre le temps. Je coupe un bout de saucisson, un autre, un autre, je referme le frigo. Je vais ça à peu près 3 ou 4 fois. Une autre boucle me dis-je en souriant. Puis je me sers des pâtes que je mange avec les mains. Mon estomac est un trou béant. Je sens à peine la nourriture mais c'est un vrai repas divin, c'est un être que je mange. La sensation est étrange, nouvelle. L'impression d'être un gouffre. D'enfin récupérer l'usage de ma mâchoire aussi parce qu'elle a bien pris. Enfin bon ça c'est habituel.



E16 Esprit : Repos et réflexion. Je suis proche de la possibilité du sommeil cette fois. J'aimerais que ça s'arrête car je suis exténué mais ce n'est pas encore tout à fait fini. Et j'apprécie également cette petite lassitude qui dure. Les questions fusent dans un déluge, un intempérie antédiluvien, avant l'homme et la création. J'ai peur de la disparition, que tout ne fut qu'un trip, une dose de quelques heures pour l'extinction des lampes. Je me demande si la réflexion est vraie ou le reflet d'une sensation. Si je suis vraiment en train de réfléchir ou si mon corps me le fait croire. Et si la vérité de l'acide ce n'est encore que l'acide ? Si j'avais tout inventé, tout. Inventer des boucles, des systèmes de pensées. Je constate aussi que le mécanisme de réflexion se répète. Je prends une idée, je la passe sous acide et elle devient la cellule d'un grand corps infini. Mais il m'est impossible de penser comme je le ferai sobre. C'est plus fou que ce que j'ai pu imaginer et en même temps pas plus qu'un léger souffle, une poussière dans le temps.



E17 Témoignage : Écriture. Je me mets à écrire. Mes doigts semblent animer d'une énergie qu'ils ne contrôlent pas. Les mots s'inventent. C'est à peine lisible mais la signification est là. Joie. Désir. Mer. Des mots. Des phrases. J'écris : « Enfin j'étais partout sans peser ». Cette légèreté dont parle Kundera. Est-ce donc ça ? Légèreté ou pesanteur ? La question encore et encore. Je voyage aux frontières des vérités, j'effleure, je respire la brise qui fuit pour d'autres que moi. Écrire c'est vibrant, hallucinant. C'est la possession, les voix du guide, l'inconscient et les univers parallèles qui surgissent.

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E18 Vitesse : Je dessine aussi. Ce premier dessin. Des points noirs et scintillants partout que j'essayais de relier. A en perdre haleine. J'avais la sensation d'être sur-homme, génie. Et au centre, cet œil, cet échec, cette chose que je n'ai pas atteint, sur laquelle je me suis acharné. La beauté des échecs c'est ce qu'ils ouvrent d'avenir ; échouer, « échouer encore, échouer mieux. » Puis l'essoufflement véritable, celui de la for ce, la force du substrat, de la sève de l'existence qui s'exprime et qui n'en a pas l'habitude. Le miracle et l'exception.

Le second dessin je ne m'en souviens que très peu. Des boucles sans doute. Je ne regardais même pas la feuille.


E19 Partage : J'appelle ma sœur. Elle répond. Je r aconte un peu mon expérience. Besoin de témoigner. J'ai encore une perception du temps très aléatoire. Je lui dis que je dois raccrocher parce que je suis en train de bouffer mon crédit mais ça ne fait que cinq minutes que nous parlons. C'est drôle, j'ai encore des blocages. Je la rappelle plusieurs fois étant donné qu'il est impossible pour moi de dormir pour le moment. Cette première phrase de la descente n'est pas triste. Peut-être aurai-je aimé la partager. Je lui envoie un texto : « Sbounz » et c'est la chose la plus drôle de ma vie. Quel enfant, quel plaisir.



E20 Repos : Le sommeil peu à peu. Je sais qu'au réveil j'aurai oublié beaucoup d'idées, d'éclairs, je sais qu'il ne restera qu'un battement au fond d'une banquise. Mais c'est cette pulsation qui est tout. Pour ce qui reste à venir, à travers des siècles, à travers la seconde unique. On se revoit bientôt j'espère.





Souvenirs épars :


  • Je me souviens d'avoir à plusieurs reprises entendu le bruit du « Tardis » ( faut dire que j'suis en pleine période Doctor Who )
  • J'ai vu le jour, les oiseaux, les ombres défiler à une vitesse hallucinante. Comme dans un film accéléré.
  • Aspirer et souffler la vie dans une clope.
  • Vu une espèce d'homme rouge-orangé avec une langue de serpent sur mon mur. Puis une fleur qui dansait ou quelque chose du genre. Furtivement.
  • Je me suis dit à un moment « Putain même mes cheveux ont bouclé » et j'ai ri pendant une bonne dizaine de minutes – ou peut-être juste trois secondes.

    Remarques éparses :
  • A essayer sans doute de meilleures conditions. Avec une tranquillité assurée et dans un grand espace. Proche de la nature.
  • Trip assez bien gérer sinon. Baromètre comme touj ours : mes chats. Et depuis qu'ils ont survécu au 800mg du DXM, je me dis qu'ils peuvent survivre à tout.
  • Assurément c'était du LSD. J'ignore si j'augmenterais la dose la prochaine fois. Sans doute que oui. J'ai du mal encore à imaginer ce que cela doit être plus haut. La molécule m'a montré des portes mais je ne les ai pas toutes ouvertes.
  • Montée très clean, descente aussi. Environ 7-8h d'effets ; peut-être un peu long sur la fin. Je me vois très mal prendre une dose énorme en teuf.

    Je m'étais dit pendant le trip que c'était à moi d'en tirer quelque chose ou pas. D'y voir un sinistre ou une élévation. Le choix est fait. Je suis encore très loin, si loin mais j'ai du temps. Et cette vraie première fois en augure d'autres, plus immenses encore. Dans la boucle !
 
Thank you so much for writing your experience. I have tried 125+125 but it was very strong for me, and the effects lasted more than 24 hours while the trip 6-7 hours!!!
 
Merci pour ce beau partage.
 
Merci pour cette lecture :)
 
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