Quetzal
Holofractale de l'hypervérité
- Inscrit
- 19/5/08
- Messages
- 3 436
Titre : rÉvolution ; La Graine ; Silence ; Sans titre ; Atitlan ; Amanecer.
Qui : Quetzal et 4 autres personnes
Substance : Extrait d HBW dans du rhum
Dose : 4, 5 ou 6 graines, selon les gens.
Ou : Set&setting parfait, Lac Atitlan, pleine Nature, Guatemala. Lieu de Haute énergie
Il eu fallu un dictionnaire de la taille d'un volcan, dont le flux de lave renouvèlerai sans cesse chaque définition, pour que les mots eussent pu décrire cet embrasement.
17h30, on arrive, après 4H de bus, à San Pedro de la Laguna, Atitlan. On pose nos trucs a la maison-hotel, on se prend une infusion dans un lieu idyllique, jardin du paradis. On parle un peu du trip (mais on est pas trés bavard); dans le groupe, ya 2 amis, la copine de l'un d'eux et un type qui s'est rajouté a la dernière minute. J'ai pas pu préparer le truc avec ces deux derniers, et il apparait qu'il sont pas tout a fait dans la même optique, mais soit. Ils pensent acheter un buvard et ptet le prendre a la moitié ou a la fin (ils ont pris quelques fois du LSD avant). J'aime pas vraiment l'idée... Surtout qu'on ne sait rien du combo (même si je suppose que c'est OK). Au final ca se fait pas, ouf.
On passe la fin de soirée dans un bar : electro-psyché, lumières noires et peintures fluos partout, modules suspendu, Visualisation de winamp en géant sur le mur, gens qui font des tournicolages de feux. Cool . On part vers 22H pour se coucher.
Il est 1h45. Le tuctuc vient nous chercher comme prévu – avec une autorisation spéciale de la police pour circuler a cette heure . C'est parti pour un trajet déjà un peu surréaliste, mais surtout tordu et cabossé! La route s'arrête et nous continuons a pied, armés de lampes de poche et tubes fluo. Après une petite heure de chemin, on se pose à l’ endroit prévu; nous avions déjà analysé l'endroit parfait lors d'un repérage un mois avant. On décide de faire un feu et collectons un peu de bois. Je m'exprime brièvement a propos du trip : liberté de chacun, responsabilités, l'attitude a avoir en cas de situation difficile (pas de panique, ya pas de risques physique, faut juste gérer le truc calmement). Des évidences, mais il est bon de les partager, de faire de la pensée positive. Je prépare les doses : 2 personnes prennent 5 graines (les deux amis du trip précédent), la fille 4 graines, moi et le nouveau, 6 graines. Les doses sont basées sur l'expérience et le feeling de chacun.
3h15. Ca passe bien avec quelques fraises (je recommande ce "truc").
C'est l'attente qui commence; On se couche et regardons le ciel aux milles étoiles enfin visibles, loin de la civilisation. Il y a un anneau de nuages qui nous entourent, au loin. Nous évoluions sans trop parler depuis le début, bien que l'ambiance fût très joyeuse. Le silence s'installe durablement. Seul retentissent les émotions de chacun face aux dizaines d'étoiles filantes. Après peut être 40 minutes, je prends vie et marche un peu; nous sommes sur une sorte de mirador, sur le flanc du volcan San Pedro, a une centaine de mettre du lac en contre bas. Je m'agite un peu pour faire passer un étrange poids sur l'estomac, qu'à force je finis par bien connaitre...
Mon ami Chris me rejoint et nous allumons un bon pétard. Un fin croisant de lune est apparu, couché sur les montagnes. Le pétard réveille un effet, c'est net, sans doute possible, ce que j'attribue a la relativement forte dose (j'ai jamais pris plus de 6). On retourne prés du feu, et nous nous dédions a le faire vivre. C'est une phase trés longue et silencieuse. Après ce long moment, où je jugerai -et je n'étais pas le seul- qu'il n'y avait aucun effet, je décide qu'il faut faire qqchose, pour réveiller le LSA. On décide de créer un anneau géant avec les bracelets fluo, et le disposons autour du feu. Avec les 2 bougies, cela forme un personnage enflammé. Je le baptise "Ojos de Fuegos". Yeux de Feux.
Nous jouons avec des bulles de savon, de la fumée, et un laser, qui se difracte dans les bulles. Ca nous anime un bon moment, tout en profitant du cadre, du feu et des fruits. La lune pleure son reflet dans le lac argenté.
Après une nouvelle pose et sans doute un ou deux pétards, le ciel s'éclairci, l'Heure arrive. Je vois un endroit en hauteur, propose a 2 amis de m'accompagner en mission; on rassemble des pétards, et du matériel. On cherche a accéder par quelque part mais ne trouvons pas de chemin, on retourne sur notre base. Je demande a ce qu'on me laisse tranquille, distribue un pétard aux 2 amis, un autres a ceux du feu, et un pour moi. J'ai pris celui annoté de la lettre "J", une herbe vendue comme de la chaque Jack Herrer a un prix 24 foi supérieur a la normale. Ou "J" comme Joker...
Je m'assied dans les herbes, met un nocturne de Chopin; aux premières notes de musiques, j'ouvre les bras au paysage, et s'envole un papillon. Je fume le pétard de manière agitée, compulsivement, une énergie monte. La Musique. Le sol, je me couche. Le ciel est entouré d'un anneau d'hautes herbes et la lune est depuis montée au dessus du volcan… Le nocturne se finit. Des lambeaux rouges apparaissent au loin. Je décide de mettre une valeur sure, une partie du concerto N°2 de Chopin; Il va falloir assurer. J'oscille entre regarder le paysage, être couché, et fermer les yeux; les coups de fffforte de Chopin me donne des compulsions, mes bras s'agitent pour s'expulser vers le monde. Couché, je ne vois pas le paysage, mais je le sens, je sens un ensemble. Comme une main, la main du monde qui me soutient. Il n'y a encore presque rien, juste un pur état de beauté et une lucidité affinée comme une aiguille; une aiguille pour rentrer dans une serrure, qui ne cache pas une porte mais un engrenage géant. J'ai trouvé. J'ai trouvé la graine, le qqchose en devenir, en toute sérénité. La graine de l'Acceptation. L'idée vient d'être semée, que le processus commence, maintenant pour toujours, que l'aiguille de mon esprit amorce l'engrenage, en pleine lucidité. C'est l'Acceptation, l'Acceptation que le monde tel que je le voie est LE MONDE ; c'est déjà le Brahman, c'est déjà lui le Tout, même si ma vision ne l'acceptait pas, qu'elle cherchait encore et toujours; mais il faut accepter notre vision présente et faire descendre le Divin sur le monde. Ce n'est pas renoncer à chaque seconde à améliorer cette vision, mais au contraire tenir compte de l'unique valeur du Tout, de ma réalité, sur la pointe affinée de l'Instant. Ce cheminement s'accompagne d'une lente montée en trance, qui enflamme ma vision d'une aura, celle de la Graine. Le Soleil Lève le Monde. J'enfante la réalité; c'est la Madre, l'explosion de la nature et la création, c'est la correspondante totale de mon auto-création, c'est la graine forgée par ma propre conviction, ma Croyance en elle même. C'est enfanter sans désire, seul, souverain.
Marooned (Pink Floyd). Les Rayons illuminent d'or le cratère, la lumière dégouline sur les flancs boisés. En fermant les yeux, je sens toute la puissance, je crie, je hurle en silence. Je suis en trance devant la beauté, je fini par rire d'un rire gras, satanique. Yeux de Feux, des yeux pour voir, des yeux pour créer. La Fractale, la récursivité, la encore – comme depuis le début, tous les concepts sont vus sous cet angle. Je me lève, m'agite devant le paysage, contemple chaque angle, respire le ciel. Le Soleil Lève le Monde. Le spectacle est EBLOUSISSANT. Un anneau de nuage forme un doux voile rosé autour de Toliman.
Je vois mes amis depuis le début, assis sur une pierre entrain de contempler passif le paysage. Je ne sais pas si ils trippent, mais je me sens égoïste, Chris, comment je peux te priver de ça. Mais pourront-ils le vivre? Je ne peux pas rester sans tenter le coup, et à la fin du morceau, je lui donne le MP3, lui remet marooned et lui dit de s'assoir seul et profiter.
Je regarde le monde, en silence, en complète plénitude et prend mon carnet en bois gravé de notes de musiques.
Mon ami me rend le MP3 et me dit "c'était trés beau". Nous décidons de prendre la route, rassemblant nos affaires. Je dirais simplement, "Christopher, je dois te raconter, mais je ne peux pas". Le soleil est passé au dessus des montagnes et nous voyons maintenant le lac s'illuminer de son splendide reflet. Je remercie le feu, presque éteint maintenant.
Le chemin est vraiment magnifique, et se fait toujours dans un relatif silence; le groupe se disloque et je décide de remettre ma musique. Led Zep II. Je suis seul entre 2 groupes, et la c'est le big smile, je m'agite, je me mets a courir, je saute, je m'épuise et contemple, recommence...
Le trajet est assez long, je m'arrête avec les autres pour quelques minutes a faires des bulles, cueillir des fleurs d'ipomées. Elles sont comme des vortex aspirant des couleurs sans fonds.
On a perdu une partie du groupe, reste mes 2 potes quand on arrive sur Le point parfait pour déjeuner. Un super bon moment a déguster des fraises, mandarines, jus. Un trés léger voile sur le lac rend la lumière éblouissante. Le casque met un fond de Doors pour tout le monde, il n'y a pas de vent, pas un bruit si ce n'est les oiseaux. Nous faisons des bulles, jouons avec le reflet des lunettes de soleil créant des perspectives délirantes. On se dit qu'il doit être vaguement 10H.
7H30. Je fais un ptit tour dans les hautes herbes, la nature est plus dégagée par ici, je me couche et vois les tiges comme des immenses buildings. Elles, elles ont compris, elles sont issues de millions d'années d'évolution et sont codées à ce titre selon l'intelligence de la Nature. Comparé a nos building, elles sont bien plus élancées, fines, résistantes. Ne nécessitent que ce qu'il y a a leur pied, et au bout de leur structure ont tout le nécessaire pour perpétuer leur existence à l'infini. Je reviens pour raconter ca a mes potes quand on voit apparaitre un homme, un mix d'un agent de la DEA et d'un touriste safari. Il avait en main une parabole d'un mètre, portait un casque, des jumelles et un tas de brols. "Bonjour Monsieur, comment ca marche votre engin?". Donc notre ami le biologiste des colibris branche sa machine type premier episode de southpark. Une chouette expérience , on entend le chants des oiseaux, ou le bourdonnement de chaque insecte en visant plus prés; ou encore la musique de mon casque, 30 mètres plus loin. On lui offre une fraise et il continue son chemin. C'est une histoire a vous rendre paranoïaque, parce qu’on le voit monter sur la montagne et on sait qu'il peut entendre TOUT ce qu'on dit
On a toujours pas retrouvé les autres, ils ont du rentrer. On reprend la route et décidons de tout faire a pied; c'est dur mais je ne suis pas vraiment fatigué. On trouve un accès pour descendre au lac et trempons nos pied un bon moment. Absolument génial comme dimanche matin! Je me dis que jamais je n'avais eu une journée aussi éblouissante. Et il n'était que 8h30!
Je rapproche l'idée de cette création seule, divine, souveraine; le Volcan Santa Maria... Marie... C'est toujours la même idée; mais ca pourrait aussi etre Gaia; peu importe!
Nous arrivons finalement a la maison. Sieste. La, pour la première foi depuis le début, je pense a Styloplume, un ami de psychonaut. Un tas de rapprochements sont à faire, ca correspond a ce dont on avait parlé, a sa version du "Oui de Dieu".
12h30, on se lève, on reprend le bus pour Quetzaltenango (3h30 de bus ultra chaotique, bondé, mais avec des gens sympa.). J'ai mal a la gorge, mais sinon je vais trés bien. Mieux que ca même. Mon voyage est fait de pensées métaphoriques, tout prend une forme poétique, je réfléchit sur l'expérience, sur l'immanence, sur la création, et je revis la nature, l'esthétique surbrillante a travers un mélange de sentiments, images, mots. Je verse même quelques dernières larmes de joies. Un trip de contradictions, ou les contradictions sont un moteur d'équilibre; ou le flux prend sa valeur dans sa distillation en ses différentes parties parfois opposées mais néanmoins liées. Mais ce point n'est pas encore entré en pleine lucidité
ANNEXES
En complément.
Je vous propose une analyse inédite ultra-synthétique du cheminement du premier trip au LSA à maintenant (LSA-1 a LSA-7). LSA-1, c'était la découverte des outils psychédéliques, un peu un tour du proprio. LSA-2, ca a été le début du délire mystique, la rencontre d'une expérience hors limite établie, qui montre un possible inaccessible; l'expérience du Tout, qui est donc capitale pour la suite.
LSA-3, c'était l'allégorie de la Caverne, le Tout c'est Moi, ma vision est une création personnelle et elle est la base de mon existence, de l'Existence. LSA-4, c'est combiner cette vison de moi même avec celle de Liberté, Karma, Contrainte, Relation – et c'est donc l'introduction personnelle d'un concept de flux , de ligne dans un hyperespace, de navigateur dans un espace de possibles ayant ses attracteurs, ses forces, ses énergies. Le Devenir. LSA-5, c'est pouvoir réunir des parties de moi même dans un flux fractal d'amour-liberté, c'est une grande réconciliation avec moi même, c'est la fleur de l'auto-création dans un épisode bien unique en son genre. LSA-6, C'est une introduction au 7, étant donné qu'il me dit : "Le monde sous LSA, c'est LE MONDE, Change juste ton attitude pour en profiter pleinement". Cette idée était déjà présente en 4, quand il m'a dit "Sous LSA, c'est Toi qui trip".
Le trip N°6 travail aussi une idée du Chaos et de la Lucidité; et conclut que les états Lucides ne sont jamais qu'un Chaos dont on a dévoilé des attracteurs, des structures; et que le plongeon vers les abimes du réel chaotique peut être implicite. LSA-7, C'est l'Auto-création agencée dans la fractale du Tout, en Harmonie divine avec l'Instant présent, la Nature, la Madre. Les 3 derniers trips sont decrescendo en puissances, c'est un plongeon vers la clarté, la douceur. On voit que chaque trip se construit sur un des concepts centraux du trip précédent, bien sur alimenté d'un travail personnel continu.
Commentaires.
Voila. Nous sommes lundi. Je viens de rédiger ca dans une grande émotion, j'en sue presque.
En rentrant le soir après le trip, j'ai rédigé juste quelques lignes, images, que j'utilise dans le TR (pour tenter de décrire le spectacle...).
Avant le trip, a San Pedro, yavait un Calendrier maya (rond) avec les Nahuales et une flèche comme une horloge. L'horloge était opposée a mon symbole (Imox). J'écris
(a connecter au dernier paragraphe du TR, a propos des contradictions, de la distillation du flux...)
Juste après avoir rédigé ce TR, je vais a la cuisine. Il y a un ami argentin et deux autre personne ; on se présente rapidement. La fille prend la parole et dis « j ai fais un rêve étrange, prophétique ». Elle raconte alors une histoire de gens montant une structure définie mais la descendant comme ils l´entendent, librement, chacun forgeant son propre chemin – tel les espaces lisses et strié de Deleuze, le Hors Piste de Stelio (une source d´inspiration capitale pour mon trip). D une lune qui descend sur la terre – tel la mienne qui pleure et coule dans le lac. Une lune aux rayons bleu et violet – tel les ipomées d´Atitlan – a qui il faut offrir une plante magique. De la recherche des 3 pierres (qui ne sont pas a la couleur de l alchimie mais des points cardinaux maya) mais qu il faut apporter a un mage, alchimiste. Un récit des plus atypique, surtout avec une inconnue ! On discute de tout cela, la connexion-synchronisation est parfaite ; on continuera a discuter pendant des heures dans une symphonie de coïncidences et corrélation improbables ; Elle était également au Lac hier. Le symbole maya de ce dimanche était l auto existence.
-flippant-
Sinon a part ca, il y a une relation directe entre effets et attitude pré-trip; je veux dire, je suis celui qui passe pour le stressé du set&setting, parfois sérieux. Aucun regret. Haha.
Les autres ont pas l'air d'avoir vraiment voyagé, ou alors l'ont bien caché; mes 2 amis ont quand même passé un EXELLENT moment.
Il faut dire, un Set&setting aussi parfait, je vois pas. Je veux dire, j'ai foulé le monde et CA, c'était qqchose; sobre, c'est déjà l'illumination. Ce levé de soleil est le plus beau que j'ai jamais vu.
Le groupe a foiré, Chris et Riki avait plus de potentiel, mais pas assez inhibé par la présence des 2 qui ont pas complètement accroché. Mais encore une foi, pas de regret. Avec seulement mes 2 amis, on aurait trippé ensemble et je n’aurai pas vécu ca. Une leçon a tirer quand même : plus jamais de trip sans musique pour tout le monde. Ca a était un ingrédient aussi indispensable, basique, que le LSA.
Je me demande quand même ce qu'il se passe avec ces graines, me semble que ca tape moins qu'avant, faut que je revois mon matos ou extraction...
Mais bon, comme on le voit, peu importe! Ici, la tronçonneuse devient obsolète, et atteignant le diamant, le trip devient transparent.
Qui : Quetzal et 4 autres personnes
Substance : Extrait d HBW dans du rhum
Dose : 4, 5 ou 6 graines, selon les gens.
Ou : Set&setting parfait, Lac Atitlan, pleine Nature, Guatemala. Lieu de Haute énergie
Il eu fallu un dictionnaire de la taille d'un volcan, dont le flux de lave renouvèlerai sans cesse chaque définition, pour que les mots eussent pu décrire cet embrasement.
17h30, on arrive, après 4H de bus, à San Pedro de la Laguna, Atitlan. On pose nos trucs a la maison-hotel, on se prend une infusion dans un lieu idyllique, jardin du paradis. On parle un peu du trip (mais on est pas trés bavard); dans le groupe, ya 2 amis, la copine de l'un d'eux et un type qui s'est rajouté a la dernière minute. J'ai pas pu préparer le truc avec ces deux derniers, et il apparait qu'il sont pas tout a fait dans la même optique, mais soit. Ils pensent acheter un buvard et ptet le prendre a la moitié ou a la fin (ils ont pris quelques fois du LSD avant). J'aime pas vraiment l'idée... Surtout qu'on ne sait rien du combo (même si je suppose que c'est OK). Au final ca se fait pas, ouf.
On passe la fin de soirée dans un bar : electro-psyché, lumières noires et peintures fluos partout, modules suspendu, Visualisation de winamp en géant sur le mur, gens qui font des tournicolages de feux. Cool . On part vers 22H pour se coucher.
Il est 1h45. Le tuctuc vient nous chercher comme prévu – avec une autorisation spéciale de la police pour circuler a cette heure . C'est parti pour un trajet déjà un peu surréaliste, mais surtout tordu et cabossé! La route s'arrête et nous continuons a pied, armés de lampes de poche et tubes fluo. Après une petite heure de chemin, on se pose à l’ endroit prévu; nous avions déjà analysé l'endroit parfait lors d'un repérage un mois avant. On décide de faire un feu et collectons un peu de bois. Je m'exprime brièvement a propos du trip : liberté de chacun, responsabilités, l'attitude a avoir en cas de situation difficile (pas de panique, ya pas de risques physique, faut juste gérer le truc calmement). Des évidences, mais il est bon de les partager, de faire de la pensée positive. Je prépare les doses : 2 personnes prennent 5 graines (les deux amis du trip précédent), la fille 4 graines, moi et le nouveau, 6 graines. Les doses sont basées sur l'expérience et le feeling de chacun.
3h15. Ca passe bien avec quelques fraises (je recommande ce "truc").
C'est l'attente qui commence; On se couche et regardons le ciel aux milles étoiles enfin visibles, loin de la civilisation. Il y a un anneau de nuages qui nous entourent, au loin. Nous évoluions sans trop parler depuis le début, bien que l'ambiance fût très joyeuse. Le silence s'installe durablement. Seul retentissent les émotions de chacun face aux dizaines d'étoiles filantes. Après peut être 40 minutes, je prends vie et marche un peu; nous sommes sur une sorte de mirador, sur le flanc du volcan San Pedro, a une centaine de mettre du lac en contre bas. Je m'agite un peu pour faire passer un étrange poids sur l'estomac, qu'à force je finis par bien connaitre...
Mon ami Chris me rejoint et nous allumons un bon pétard. Un fin croisant de lune est apparu, couché sur les montagnes. Le pétard réveille un effet, c'est net, sans doute possible, ce que j'attribue a la relativement forte dose (j'ai jamais pris plus de 6). On retourne prés du feu, et nous nous dédions a le faire vivre. C'est une phase trés longue et silencieuse. Après ce long moment, où je jugerai -et je n'étais pas le seul- qu'il n'y avait aucun effet, je décide qu'il faut faire qqchose, pour réveiller le LSA. On décide de créer un anneau géant avec les bracelets fluo, et le disposons autour du feu. Avec les 2 bougies, cela forme un personnage enflammé. Je le baptise "Ojos de Fuegos". Yeux de Feux.
Nous jouons avec des bulles de savon, de la fumée, et un laser, qui se difracte dans les bulles. Ca nous anime un bon moment, tout en profitant du cadre, du feu et des fruits. La lune pleure son reflet dans le lac argenté.
Après une nouvelle pose et sans doute un ou deux pétards, le ciel s'éclairci, l'Heure arrive. Je vois un endroit en hauteur, propose a 2 amis de m'accompagner en mission; on rassemble des pétards, et du matériel. On cherche a accéder par quelque part mais ne trouvons pas de chemin, on retourne sur notre base. Je demande a ce qu'on me laisse tranquille, distribue un pétard aux 2 amis, un autres a ceux du feu, et un pour moi. J'ai pris celui annoté de la lettre "J", une herbe vendue comme de la chaque Jack Herrer a un prix 24 foi supérieur a la normale. Ou "J" comme Joker...
Je m'assied dans les herbes, met un nocturne de Chopin; aux premières notes de musiques, j'ouvre les bras au paysage, et s'envole un papillon. Je fume le pétard de manière agitée, compulsivement, une énergie monte. La Musique. Le sol, je me couche. Le ciel est entouré d'un anneau d'hautes herbes et la lune est depuis montée au dessus du volcan… Le nocturne se finit. Des lambeaux rouges apparaissent au loin. Je décide de mettre une valeur sure, une partie du concerto N°2 de Chopin; Il va falloir assurer. J'oscille entre regarder le paysage, être couché, et fermer les yeux; les coups de fffforte de Chopin me donne des compulsions, mes bras s'agitent pour s'expulser vers le monde. Couché, je ne vois pas le paysage, mais je le sens, je sens un ensemble. Comme une main, la main du monde qui me soutient. Il n'y a encore presque rien, juste un pur état de beauté et une lucidité affinée comme une aiguille; une aiguille pour rentrer dans une serrure, qui ne cache pas une porte mais un engrenage géant. J'ai trouvé. J'ai trouvé la graine, le qqchose en devenir, en toute sérénité. La graine de l'Acceptation. L'idée vient d'être semée, que le processus commence, maintenant pour toujours, que l'aiguille de mon esprit amorce l'engrenage, en pleine lucidité. C'est l'Acceptation, l'Acceptation que le monde tel que je le voie est LE MONDE ; c'est déjà le Brahman, c'est déjà lui le Tout, même si ma vision ne l'acceptait pas, qu'elle cherchait encore et toujours; mais il faut accepter notre vision présente et faire descendre le Divin sur le monde. Ce n'est pas renoncer à chaque seconde à améliorer cette vision, mais au contraire tenir compte de l'unique valeur du Tout, de ma réalité, sur la pointe affinée de l'Instant. Ce cheminement s'accompagne d'une lente montée en trance, qui enflamme ma vision d'une aura, celle de la Graine. Le Soleil Lève le Monde. J'enfante la réalité; c'est la Madre, l'explosion de la nature et la création, c'est la correspondante totale de mon auto-création, c'est la graine forgée par ma propre conviction, ma Croyance en elle même. C'est enfanter sans désire, seul, souverain.
Marooned (Pink Floyd). Les Rayons illuminent d'or le cratère, la lumière dégouline sur les flancs boisés. En fermant les yeux, je sens toute la puissance, je crie, je hurle en silence. Je suis en trance devant la beauté, je fini par rire d'un rire gras, satanique. Yeux de Feux, des yeux pour voir, des yeux pour créer. La Fractale, la récursivité, la encore – comme depuis le début, tous les concepts sont vus sous cet angle. Je me lève, m'agite devant le paysage, contemple chaque angle, respire le ciel. Le Soleil Lève le Monde. Le spectacle est EBLOUSISSANT. Un anneau de nuage forme un doux voile rosé autour de Toliman.
Je vois mes amis depuis le début, assis sur une pierre entrain de contempler passif le paysage. Je ne sais pas si ils trippent, mais je me sens égoïste, Chris, comment je peux te priver de ça. Mais pourront-ils le vivre? Je ne peux pas rester sans tenter le coup, et à la fin du morceau, je lui donne le MP3, lui remet marooned et lui dit de s'assoir seul et profiter.
Je regarde le monde, en silence, en complète plénitude et prend mon carnet en bois gravé de notes de musiques.
Je trace une ligne et je sais qu'il est vain de vouloir en dire plus. J'embrasse mon carnet et pleure de bonheur. Je profite encore d'éternels moments de beautés.J'ai planté une graine, celle de l'acceptation.
Mon ami me rend le MP3 et me dit "c'était trés beau". Nous décidons de prendre la route, rassemblant nos affaires. Je dirais simplement, "Christopher, je dois te raconter, mais je ne peux pas". Le soleil est passé au dessus des montagnes et nous voyons maintenant le lac s'illuminer de son splendide reflet. Je remercie le feu, presque éteint maintenant.
Le chemin est vraiment magnifique, et se fait toujours dans un relatif silence; le groupe se disloque et je décide de remettre ma musique. Led Zep II. Je suis seul entre 2 groupes, et la c'est le big smile, je m'agite, je me mets a courir, je saute, je m'épuise et contemple, recommence...
Le trajet est assez long, je m'arrête avec les autres pour quelques minutes a faires des bulles, cueillir des fleurs d'ipomées. Elles sont comme des vortex aspirant des couleurs sans fonds.
On a perdu une partie du groupe, reste mes 2 potes quand on arrive sur Le point parfait pour déjeuner. Un super bon moment a déguster des fraises, mandarines, jus. Un trés léger voile sur le lac rend la lumière éblouissante. Le casque met un fond de Doors pour tout le monde, il n'y a pas de vent, pas un bruit si ce n'est les oiseaux. Nous faisons des bulles, jouons avec le reflet des lunettes de soleil créant des perspectives délirantes. On se dit qu'il doit être vaguement 10H.
7H30. Je fais un ptit tour dans les hautes herbes, la nature est plus dégagée par ici, je me couche et vois les tiges comme des immenses buildings. Elles, elles ont compris, elles sont issues de millions d'années d'évolution et sont codées à ce titre selon l'intelligence de la Nature. Comparé a nos building, elles sont bien plus élancées, fines, résistantes. Ne nécessitent que ce qu'il y a a leur pied, et au bout de leur structure ont tout le nécessaire pour perpétuer leur existence à l'infini. Je reviens pour raconter ca a mes potes quand on voit apparaitre un homme, un mix d'un agent de la DEA et d'un touriste safari. Il avait en main une parabole d'un mètre, portait un casque, des jumelles et un tas de brols. "Bonjour Monsieur, comment ca marche votre engin?". Donc notre ami le biologiste des colibris branche sa machine type premier episode de southpark. Une chouette expérience , on entend le chants des oiseaux, ou le bourdonnement de chaque insecte en visant plus prés; ou encore la musique de mon casque, 30 mètres plus loin. On lui offre une fraise et il continue son chemin. C'est une histoire a vous rendre paranoïaque, parce qu’on le voit monter sur la montagne et on sait qu'il peut entendre TOUT ce qu'on dit
On a toujours pas retrouvé les autres, ils ont du rentrer. On reprend la route et décidons de tout faire a pied; c'est dur mais je ne suis pas vraiment fatigué. On trouve un accès pour descendre au lac et trempons nos pied un bon moment. Absolument génial comme dimanche matin! Je me dis que jamais je n'avais eu une journée aussi éblouissante. Et il n'était que 8h30!
Je rapproche l'idée de cette création seule, divine, souveraine; le Volcan Santa Maria... Marie... C'est toujours la même idée; mais ca pourrait aussi etre Gaia; peu importe!
Nous arrivons finalement a la maison. Sieste. La, pour la première foi depuis le début, je pense a Styloplume, un ami de psychonaut. Un tas de rapprochements sont à faire, ca correspond a ce dont on avait parlé, a sa version du "Oui de Dieu".
12h30, on se lève, on reprend le bus pour Quetzaltenango (3h30 de bus ultra chaotique, bondé, mais avec des gens sympa.). J'ai mal a la gorge, mais sinon je vais trés bien. Mieux que ca même. Mon voyage est fait de pensées métaphoriques, tout prend une forme poétique, je réfléchit sur l'expérience, sur l'immanence, sur la création, et je revis la nature, l'esthétique surbrillante a travers un mélange de sentiments, images, mots. Je verse même quelques dernières larmes de joies. Un trip de contradictions, ou les contradictions sont un moteur d'équilibre; ou le flux prend sa valeur dans sa distillation en ses différentes parties parfois opposées mais néanmoins liées. Mais ce point n'est pas encore entré en pleine lucidité
ANNEXES
En complément.
Je vous propose une analyse inédite ultra-synthétique du cheminement du premier trip au LSA à maintenant (LSA-1 a LSA-7). LSA-1, c'était la découverte des outils psychédéliques, un peu un tour du proprio. LSA-2, ca a été le début du délire mystique, la rencontre d'une expérience hors limite établie, qui montre un possible inaccessible; l'expérience du Tout, qui est donc capitale pour la suite.
LSA-3, c'était l'allégorie de la Caverne, le Tout c'est Moi, ma vision est une création personnelle et elle est la base de mon existence, de l'Existence. LSA-4, c'est combiner cette vison de moi même avec celle de Liberté, Karma, Contrainte, Relation – et c'est donc l'introduction personnelle d'un concept de flux , de ligne dans un hyperespace, de navigateur dans un espace de possibles ayant ses attracteurs, ses forces, ses énergies. Le Devenir. LSA-5, c'est pouvoir réunir des parties de moi même dans un flux fractal d'amour-liberté, c'est une grande réconciliation avec moi même, c'est la fleur de l'auto-création dans un épisode bien unique en son genre. LSA-6, C'est une introduction au 7, étant donné qu'il me dit : "Le monde sous LSA, c'est LE MONDE, Change juste ton attitude pour en profiter pleinement". Cette idée était déjà présente en 4, quand il m'a dit "Sous LSA, c'est Toi qui trip".
Le trip N°6 travail aussi une idée du Chaos et de la Lucidité; et conclut que les états Lucides ne sont jamais qu'un Chaos dont on a dévoilé des attracteurs, des structures; et que le plongeon vers les abimes du réel chaotique peut être implicite. LSA-7, C'est l'Auto-création agencée dans la fractale du Tout, en Harmonie divine avec l'Instant présent, la Nature, la Madre. Les 3 derniers trips sont decrescendo en puissances, c'est un plongeon vers la clarté, la douceur. On voit que chaque trip se construit sur un des concepts centraux du trip précédent, bien sur alimenté d'un travail personnel continu.
Commentaires.
Voila. Nous sommes lundi. Je viens de rédiger ca dans une grande émotion, j'en sue presque.
En rentrant le soir après le trip, j'ai rédigé juste quelques lignes, images, que j'utilise dans le TR (pour tenter de décrire le spectacle...).
Avant le trip, a San Pedro, yavait un Calendrier maya (rond) avec les Nahuales et une flèche comme une horloge. L'horloge était opposée a mon symbole (Imox). J'écris
A l’ opposé Chronologique de l'Imox, comme une flèche du temps à l'opposé de la mienne, pour équilibrer le temps sur la pointe de l'Instant.
Une opposition des forces
Une contradiction des efforts
Un équilibre
(a connecter au dernier paragraphe du TR, a propos des contradictions, de la distillation du flux...)
Juste après avoir rédigé ce TR, je vais a la cuisine. Il y a un ami argentin et deux autre personne ; on se présente rapidement. La fille prend la parole et dis « j ai fais un rêve étrange, prophétique ». Elle raconte alors une histoire de gens montant une structure définie mais la descendant comme ils l´entendent, librement, chacun forgeant son propre chemin – tel les espaces lisses et strié de Deleuze, le Hors Piste de Stelio (une source d´inspiration capitale pour mon trip). D une lune qui descend sur la terre – tel la mienne qui pleure et coule dans le lac. Une lune aux rayons bleu et violet – tel les ipomées d´Atitlan – a qui il faut offrir une plante magique. De la recherche des 3 pierres (qui ne sont pas a la couleur de l alchimie mais des points cardinaux maya) mais qu il faut apporter a un mage, alchimiste. Un récit des plus atypique, surtout avec une inconnue ! On discute de tout cela, la connexion-synchronisation est parfaite ; on continuera a discuter pendant des heures dans une symphonie de coïncidences et corrélation improbables ; Elle était également au Lac hier. Le symbole maya de ce dimanche était l auto existence.
-flippant-
Sinon a part ca, il y a une relation directe entre effets et attitude pré-trip; je veux dire, je suis celui qui passe pour le stressé du set&setting, parfois sérieux. Aucun regret. Haha.
Les autres ont pas l'air d'avoir vraiment voyagé, ou alors l'ont bien caché; mes 2 amis ont quand même passé un EXELLENT moment.
Il faut dire, un Set&setting aussi parfait, je vois pas. Je veux dire, j'ai foulé le monde et CA, c'était qqchose; sobre, c'est déjà l'illumination. Ce levé de soleil est le plus beau que j'ai jamais vu.
Le groupe a foiré, Chris et Riki avait plus de potentiel, mais pas assez inhibé par la présence des 2 qui ont pas complètement accroché. Mais encore une foi, pas de regret. Avec seulement mes 2 amis, on aurait trippé ensemble et je n’aurai pas vécu ca. Une leçon a tirer quand même : plus jamais de trip sans musique pour tout le monde. Ca a était un ingrédient aussi indispensable, basique, que le LSA.
Je me demande quand même ce qu'il se passe avec ces graines, me semble que ca tape moins qu'avant, faut que je revois mon matos ou extraction...
Mais bon, comme on le voit, peu importe! Ici, la tronçonneuse devient obsolète, et atteignant le diamant, le trip devient transparent.