Amy09
Neurotransmetteur
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- 19/11/09
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Premier TR, première prise de LSD !
(fallait bien que je me décide à en écrire un un jour)
Tout d'abord merci de faire vivre ce forum où je m'informe plus que ce que je partage .
Pour cette expérience, ça se passe dans un (très) bon concert drum&bass il y a deux jours. Je suis avec mon copain (Hebij sur le forum), un ami (Le Russe) et d'autres potes que je n'ai finalement pas beaucoup revu dans la soirée !
Les deux prennent de la MD, moi je trouve du speed avant de rentrer dans la salle, tout va bien. Je prends une trace dans la voiture, et on démarre la soirée.
1h30 : Le calme avant la tempête
Le son est bon, la soirée suit son cours, on fume un joint, le speed fait son effet. Je n'ai qu'une envie, aller au son me défouler, mais je me fais balader à droite et à gauche par les gars obsédés par l'idée de trouver des trips.
2h30, je mange un para de speed (dosé à 0,2 environ) , je les abandonne pour essayer de retrouver mes autres potes et je me retrouve compressée devant la scène au milieu de la foule. Un mec qui se faisait porter me tombe dessus, j'en ai marre, trop de violence pour mon petit corps, je vais faire un tour plus loin.
3h: La prise de LSD
Je retrouve mon homme qui est en pleine discussion avec un gentil monsieur en possession d'une fiole d'acide. On discute un peu, un videur passe, je fais le guet pendant la transaction. Visiblement le mec ne sait plus si il a mis une goutte ou deux ou trois dans la bouteille d'eau, tant pis. Hebij, seul initié au LSD ce soir là me passe sa bouteille, je ne m'étais pas vraiment préparée à prendre un trip, mais la curiosité me pousse à me laisser tenter. On retrouve Le Russe qui boit à son tour.
Au final, nous avons pris 2 gouttes titrées à 250µg à trois, ce qui fait BEAUCOUP pour un premier trip.
Je sais que je ne vais normalement pas être sujette à beaucoup d'effets visuels car je suis sous antidépresseur de type inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine, et les autres hallucinogènes ont peu d'effet sur moi depuis que je suis ce traitement. (Oui, attention aux effets psychologiques, aux rechutes, c'est pas sérieux etc, mais je l'ai choisi de plein gré, suis habituée au médicament et aux produits, les phases les plus violentes de ma dépression sont terminées depuis longtemps.)
3h30, Première montée : Qu'est-ce que c'est ? Comment on parle ? Quelle heure il est ? Qui sont ces gens ?
Après avoir dansé un peu, on sort fumer une clope et je gobe un second para de speed. Mes jambes me semblent toutes légères, je ressent quelques picotements dans le bas du corps.
Dans le coin fumeur, je m'assois face à Hebij et Le Russe autour d'un spot de lumière orange qui se trouve en plein milieu du sol. A ce moment je m'interroge déjà de manière bizarre sur la conception et la nature des choses qui m'entourent : Pourquoi cette lampe ici ? Pourquoi éclaire-t-elle autant ? Elle me fait mal aux yeux. Je fume donc ma cigarette, et suis émerveillée par les couleurs de cette lumière et par la fumée qui la traverse.
Des amies d'une amie viennent nous parler, elles nous questionnent sur l'effet du trip. C'est à cet instant que j'ai réalisé que j'étais incapable d'articuler et d'aligner les mots pour tenir une discussion cohérente. En plus, je n'avais aucune idée du temps qu'on avait passé dehors, peut-être 20 minutes, une demi heure ? Ce moment n'a réellement duré que le temps d'une clope. On retourne dans le son kiffer notre montée.
4h : Mais où est donc ma conscience?
Après avoir dansé un petit moment, Hebij sort de la salle en essayant de me parler, mais la perche + le son m'empêchent de l'entendre. On se regarde avec Russe, peu conscients de ce qui nous entoure et on se questionne mutuellement : Qu'est-ce qu'il fait ? Tu crois qu'il va bien ? Est-ce qu'on doit le suivre ou pas ? Finalement on décide de rester à l'endroit précis où il nous a quitté pour qu'on se retrouve, et on kiffe le son.
Au bout d'un certain temps, ne le voyant pas revenir, nous partons en exploration. Le Russe est accroché à mon bras et me suit, tel un jeune enfant apeuré accroché à sa mère. Je ne vois plus ce qu'il y a autour de moi en tant que tel (c'est à dire des personnes pour la plupart perchées qui gambadent) mais le perçoit comme une grosse masse sombre et fluide en mouvement. J'essaie de me frayer un couloir à travers cette foule qui ne m'effraie pas mais me semble un peu violente.
Quelques mètres plus loin, il me demande qu'on s'arrête pour s'asseoir. Nous trouvons donc un coin pas trop mouvementé au pied d'un escalier fermé, Le Russe s'assoit, je reste debout à regarder la scène de loin. Pendant qu'il bade complètement sur le sol et essaie de communiquer avec moi (chose impossible), je ne sais pas trop où mon esprit est parti.
On finit par retrouver Hebij, et c'est à mon tour de me perdre, je ne sais par quel moyen :retard:. Mes seuls souvenirs de cette phase sont de m'être retrouvée dehors avec mes potes du début de la soirée à fumer un joint.
Toujours peu d'effets visuels, jute des visions fractales les yeux fermés, un espèce de tunnel de triangles colorés tous identiques avec un œil au milieu, qui tournaient sur eux même (la vision kaléidoscopique basique en fait.) J'ai retrouvé Hebij et Le Russe juste après, avec l'impression de les avoir perdus pendant trop longtemps.
On rentre dans la salle, je m'arrête au bar car j'ai envie d'une bière idu:. Je paie avec un billet de 5, persuadée que c'est un billet de 20, et ne comprend pas quand le barman ne me rend que des pièces. Le pauvre n'a rien du comprendre à ce que je voulais non plus.
Ma bière en main, Le Russe re-accroché à mon bras, on retourne danser. Tout se passe bien, mis à part que chaque vigile que je croise me paraît immense et me fait vraiment peur.
4h30 : L'extase musicale
En regardant l'heure, je me rappelle qu'il me reste un para de speed dans la poche, et je me dis que ce serait cool de le prendre maintenant . Je danse les yeux fermés pour revoir ces triangles d'yeux encore et encore. Je fais des câlins à Hebij ai:, lui et Le Russe ont l'air de ne plus rien comprendre au rythme de la musique et au reste :retard:.
Puis je trouve l'ultime endroit pour ressentir le son : la plaque métallique où passent les câbles qui vont de la régie à la scène. Là j'entre dans un espace plein de légèreté, je ne sens plus mes jambes bouger, enfin presque, puisque j'ai plus l'impression de nager que de danser. Je suis une sphère d'amour flottant dans l'immensité de la musique. Les basses me font monter comme jamais, j'ai l'impression de revivre ma première perche à la MD en bien plus puissant. Je suis comme violée par le son avec des multiples orgasmes musicaux , ce qui se passe autour de moi n'existe plus. Quelqu'un lance des ballons de la scène, je les vois flotter au dessus des bras levés puis les revoit dans chaque flash de lumière .
Au bout d'un moment, j'observe la foule autour de nous. Un type avec un masque rayé s'approche de moi brusquement et me regarde en bougeant la tête. Il m'a fait peur, je détourne le regard, et là je vois tous les gens porter des masques comme celui-là . Puis leurs visages se déforment pour devenir tout lisses et uniformes. J'occulte cette vision un peu flippante et continue à kiffer le son.
J'ai continué à danser jusqu'à 5h30, fin du concert.
5h30: C 'est fini ? Loin de là...
Pour sortir de la salle, on se retrouve dans pièce qui me paraît beaucoup trop lumineuse après avoir passé 1h30 dans le noir.
Ca se bouscule pour sortir, j'ai peur de perdre les garçons, alors je me retourne fréquemment pour voir si ils sont toujours derrière moi. A chaque fois que je tourne la tête, je vois Le Russe emmêlé dans la foule, puis ne le voit plus, puis le revoit ailleurs, comme si il se téléportait à un autre endroit à quelques centimètres de là .
Retour à la voiture, on s'enferme car l'extérieur nous fait peur. Nos potes du début sont avec nous quelques minutes, ils décident de rentrer.
Je suis venue en voiture et j'aimerais bien repartir avec . Je décide de rester sur le parking jusqu'à ce que je ne perche plus, en me disant « Si je décide que ça s'arrête, c'est fini, comme avec les champis. »
J'essaie de reprendre mes esprits, j'y arrive seule mais dès que Hebij et Le Russe parlent je me perds dans leurs propres hallus et dans leur discussions. On part dans une boucle de boucles interminables, des discussions qui ne veulent rien dire, on se répète car on oublie ce dont on était en train de parler, mon mec me stresse pour partir en after, et Le Russe part dans des phases parano où il pense que son état actuel fait chier tout le monde.
7h: Objectif After
Pour revenir à la réalité et à des choses plus terre à terre, je me fixe des objectifs à ne pas perdre, comme gérer la situation avec les deux restes d'être humain qui m'accompagnent et qui sont au bord du bad, et je programme mon GPS jusqu'à l'endroit où se déroule l'after.
Au bout d'une bonne heure à fumer des clopes sur le parking je me sens capable de conduire, chose la plus irresponsable que j'ai pu faire et j'en suis pas fière ! :-1:
Le trajet se déroule plus ou moins normalement, aucune hallu sur la route, j'ai juste peur des autres voitures et n'ai aucune idée d'où je suis, je me raccroche à la voix du GPS . Malgré ça, j'arrive à oublier en moins d'une minute où j'allais et me trompe plusieurs fois de direction.
Une fois arrivée et garée, on reste un petit moment dans la voiture car j'ai besoin de me remettre de mes émotions, je suis limite essouflée. J'ai vécu ce trajet comme un espèce de marathon contre la drogue où je ne devais pas me laisser partir pour réussir à conduire. On fait la queue devant la « boîte » et on finit par y rentrer.
7h30: La maison hantée
Nous arrivons dans une jolie salle avec des fauteuils style années 50, je paie les entrées. Chose faite, Hebij commence à discuter avec le mec au guichet, il ne dit plus rien de cohérent, je le traîne dans la direction opposée à cette jolie salle puisque visiblement l'after ne se déroule pas là.
On passe devant trois vigiles plus qu'effrayants, et on monte un escalier très sombre. J'ai l'impression d'être dans un vieux manoir hanté. :twisted:
Je trouve les toilettes, en haut d'un autre escalier très glauque et bien gardé par un vigile, je me perds dans mon cerveau le temps de faire la queue. Quelqu'un m'interpelle , je me retourne, et là l'enfer est sur terre: un de ces horribles vigiles me parle. Il veut que je mette mon sac au vestiaire. Je m'exécute, et je vais retrouver les autres en salle fumeur.
On s'assoit dans un coin pour discuter. Les gens autour de moi me paraissent être démoniaques :snakeman:, difformes, je me sens mal à l'aise dans cet endroit et je ne veux pas leur parler. L'horrible vigile refait surface , apparemment on ne peut pas s’asseoir par terre dans cette maison du diable. On essaie de danser, impossible, mes jambes sont trop lourdes, la musique ne me plaît pas, j'ai juste envie de m'étaler sur mon lit.
Alors on traîne un peu là-dedans, déchets parmi d'autres, collés contre un mur dans un coin, sans se parler, avec l'espoir de redescendre un peu avant de rentrer à la maison.
9h : Home sweet home
Une fois rentrés, je me sens soulagée d'un poids énorme. Plus de vigiles/démons, plus de voitures, tout va bien. Je vais dans la salle de bain, j'entends de la drum&bass dans l'aération et les carrelages ondulent. Je me démaquille, mon visage ne me paraît jamais propre à tel point que je le lave trois fois, je me dis qu'il faut que j'arrête de me regarder dans le miroir avant de m'arracher la peau à coups de coton.
Une fois posée avec la musique qui va bien et un joint qui me fait le plus grand bien, le mal de ventre arrive et me fait me souvenir que mon corps existe. J'ai mal aux jambes, je suis épuisée. Je bug sur la célèbre affiche de Las Vegas Parano où le visage de R.Duke se déforme dans le ciel du désert, entouré de chauves souris , celle là:
Voir la pièce jointe 10302
Et là, j'ai eu ma première véritable hallucination, et j'ai compris comment Hebij et Le Russe avaient du souffrir de ne pas percevoir autant la réalité que moi pendant cette soirée.
Ca me paraissait tellement plus réel que ces flashs où les visages se déformaient, ou les fractales de lumière ! L'affiche ondulait comme si un vent léger passait derrière, au même rythme que la fumée/nuage, les chauves souris s'envolaient pour sortir du poster, et le reflet des lunettes me donnait l'impression de m'enfoncer dedans à toute vitesse lorsque je les fixaient. J'étais tellement heureuse que j'ai bloqué dessus pendant quinze bonnes minutes.
Au fil des joints et des discussions qui se débouclent tout doucement, mes paupières commencent à être lourdes, limite douloureuses . Pendant un petit moment je reste semi consciente, dans un rêve éveillée, et je finis par m'endormir vers 14h (réveillée 2h plus tard en sursaut par des cris d'enfants qui en fait provenaient juste du film que regardaient les garçons incapables de dormir.)
Ce trip m'a paru être une dualité entre l'amour procuré par LSD et la violence du speed. Une expérience musicale comme je n'en avais jamais eue. Pour une première, j'ai trouvé ça à la fois jouissif, un peu effrayant et long surtout, je ne m'attendais pas à partir aussi loin et aussi longtemps avec la petite gorgée que j'avais bue. Quant à la conduite, ça m'a servi de leçon, plus jamais ! Je pense expérimenter le LSD dans un environnement plus calme pour la prochaine fois, bien que j'ai beaucoup aimé ma soirée, j'aurais pu vite fait partir en bad étant donné la foule qu'il y avait.
Merci de m'avoir lue, c'était plutôt long A bientôt les gens!
Tout d'abord merci de faire vivre ce forum où je m'informe plus que ce que je partage .
Pour cette expérience, ça se passe dans un (très) bon concert drum&bass il y a deux jours. Je suis avec mon copain (Hebij sur le forum), un ami (Le Russe) et d'autres potes que je n'ai finalement pas beaucoup revu dans la soirée !
Les deux prennent de la MD, moi je trouve du speed avant de rentrer dans la salle, tout va bien. Je prends une trace dans la voiture, et on démarre la soirée.
1h30 : Le calme avant la tempête
Le son est bon, la soirée suit son cours, on fume un joint, le speed fait son effet. Je n'ai qu'une envie, aller au son me défouler, mais je me fais balader à droite et à gauche par les gars obsédés par l'idée de trouver des trips.
2h30, je mange un para de speed (dosé à 0,2 environ) , je les abandonne pour essayer de retrouver mes autres potes et je me retrouve compressée devant la scène au milieu de la foule. Un mec qui se faisait porter me tombe dessus, j'en ai marre, trop de violence pour mon petit corps, je vais faire un tour plus loin.
3h: La prise de LSD
Je retrouve mon homme qui est en pleine discussion avec un gentil monsieur en possession d'une fiole d'acide. On discute un peu, un videur passe, je fais le guet pendant la transaction. Visiblement le mec ne sait plus si il a mis une goutte ou deux ou trois dans la bouteille d'eau, tant pis. Hebij, seul initié au LSD ce soir là me passe sa bouteille, je ne m'étais pas vraiment préparée à prendre un trip, mais la curiosité me pousse à me laisser tenter. On retrouve Le Russe qui boit à son tour.
Au final, nous avons pris 2 gouttes titrées à 250µg à trois, ce qui fait BEAUCOUP pour un premier trip.
Je sais que je ne vais normalement pas être sujette à beaucoup d'effets visuels car je suis sous antidépresseur de type inhibiteur sélectif de la recapture de la sérotonine, et les autres hallucinogènes ont peu d'effet sur moi depuis que je suis ce traitement. (Oui, attention aux effets psychologiques, aux rechutes, c'est pas sérieux etc, mais je l'ai choisi de plein gré, suis habituée au médicament et aux produits, les phases les plus violentes de ma dépression sont terminées depuis longtemps.)
3h30, Première montée : Qu'est-ce que c'est ? Comment on parle ? Quelle heure il est ? Qui sont ces gens ?
Après avoir dansé un peu, on sort fumer une clope et je gobe un second para de speed. Mes jambes me semblent toutes légères, je ressent quelques picotements dans le bas du corps.
Dans le coin fumeur, je m'assois face à Hebij et Le Russe autour d'un spot de lumière orange qui se trouve en plein milieu du sol. A ce moment je m'interroge déjà de manière bizarre sur la conception et la nature des choses qui m'entourent : Pourquoi cette lampe ici ? Pourquoi éclaire-t-elle autant ? Elle me fait mal aux yeux. Je fume donc ma cigarette, et suis émerveillée par les couleurs de cette lumière et par la fumée qui la traverse.
Des amies d'une amie viennent nous parler, elles nous questionnent sur l'effet du trip. C'est à cet instant que j'ai réalisé que j'étais incapable d'articuler et d'aligner les mots pour tenir une discussion cohérente. En plus, je n'avais aucune idée du temps qu'on avait passé dehors, peut-être 20 minutes, une demi heure ? Ce moment n'a réellement duré que le temps d'une clope. On retourne dans le son kiffer notre montée.
4h : Mais où est donc ma conscience?
Après avoir dansé un petit moment, Hebij sort de la salle en essayant de me parler, mais la perche + le son m'empêchent de l'entendre. On se regarde avec Russe, peu conscients de ce qui nous entoure et on se questionne mutuellement : Qu'est-ce qu'il fait ? Tu crois qu'il va bien ? Est-ce qu'on doit le suivre ou pas ? Finalement on décide de rester à l'endroit précis où il nous a quitté pour qu'on se retrouve, et on kiffe le son.
Au bout d'un certain temps, ne le voyant pas revenir, nous partons en exploration. Le Russe est accroché à mon bras et me suit, tel un jeune enfant apeuré accroché à sa mère. Je ne vois plus ce qu'il y a autour de moi en tant que tel (c'est à dire des personnes pour la plupart perchées qui gambadent) mais le perçoit comme une grosse masse sombre et fluide en mouvement. J'essaie de me frayer un couloir à travers cette foule qui ne m'effraie pas mais me semble un peu violente.
Quelques mètres plus loin, il me demande qu'on s'arrête pour s'asseoir. Nous trouvons donc un coin pas trop mouvementé au pied d'un escalier fermé, Le Russe s'assoit, je reste debout à regarder la scène de loin. Pendant qu'il bade complètement sur le sol et essaie de communiquer avec moi (chose impossible), je ne sais pas trop où mon esprit est parti.
On finit par retrouver Hebij, et c'est à mon tour de me perdre, je ne sais par quel moyen :retard:. Mes seuls souvenirs de cette phase sont de m'être retrouvée dehors avec mes potes du début de la soirée à fumer un joint.
Toujours peu d'effets visuels, jute des visions fractales les yeux fermés, un espèce de tunnel de triangles colorés tous identiques avec un œil au milieu, qui tournaient sur eux même (la vision kaléidoscopique basique en fait.) J'ai retrouvé Hebij et Le Russe juste après, avec l'impression de les avoir perdus pendant trop longtemps.
On rentre dans la salle, je m'arrête au bar car j'ai envie d'une bière idu:. Je paie avec un billet de 5, persuadée que c'est un billet de 20, et ne comprend pas quand le barman ne me rend que des pièces. Le pauvre n'a rien du comprendre à ce que je voulais non plus.
Ma bière en main, Le Russe re-accroché à mon bras, on retourne danser. Tout se passe bien, mis à part que chaque vigile que je croise me paraît immense et me fait vraiment peur.
4h30 : L'extase musicale
En regardant l'heure, je me rappelle qu'il me reste un para de speed dans la poche, et je me dis que ce serait cool de le prendre maintenant . Je danse les yeux fermés pour revoir ces triangles d'yeux encore et encore. Je fais des câlins à Hebij ai:, lui et Le Russe ont l'air de ne plus rien comprendre au rythme de la musique et au reste :retard:.
Puis je trouve l'ultime endroit pour ressentir le son : la plaque métallique où passent les câbles qui vont de la régie à la scène. Là j'entre dans un espace plein de légèreté, je ne sens plus mes jambes bouger, enfin presque, puisque j'ai plus l'impression de nager que de danser. Je suis une sphère d'amour flottant dans l'immensité de la musique. Les basses me font monter comme jamais, j'ai l'impression de revivre ma première perche à la MD en bien plus puissant. Je suis comme violée par le son avec des multiples orgasmes musicaux , ce qui se passe autour de moi n'existe plus. Quelqu'un lance des ballons de la scène, je les vois flotter au dessus des bras levés puis les revoit dans chaque flash de lumière .
Au bout d'un moment, j'observe la foule autour de nous. Un type avec un masque rayé s'approche de moi brusquement et me regarde en bougeant la tête. Il m'a fait peur, je détourne le regard, et là je vois tous les gens porter des masques comme celui-là . Puis leurs visages se déforment pour devenir tout lisses et uniformes. J'occulte cette vision un peu flippante et continue à kiffer le son.
J'ai continué à danser jusqu'à 5h30, fin du concert.
5h30: C 'est fini ? Loin de là...
Pour sortir de la salle, on se retrouve dans pièce qui me paraît beaucoup trop lumineuse après avoir passé 1h30 dans le noir.
Ca se bouscule pour sortir, j'ai peur de perdre les garçons, alors je me retourne fréquemment pour voir si ils sont toujours derrière moi. A chaque fois que je tourne la tête, je vois Le Russe emmêlé dans la foule, puis ne le voit plus, puis le revoit ailleurs, comme si il se téléportait à un autre endroit à quelques centimètres de là .
Retour à la voiture, on s'enferme car l'extérieur nous fait peur. Nos potes du début sont avec nous quelques minutes, ils décident de rentrer.
Je suis venue en voiture et j'aimerais bien repartir avec . Je décide de rester sur le parking jusqu'à ce que je ne perche plus, en me disant « Si je décide que ça s'arrête, c'est fini, comme avec les champis. »
J'essaie de reprendre mes esprits, j'y arrive seule mais dès que Hebij et Le Russe parlent je me perds dans leurs propres hallus et dans leur discussions. On part dans une boucle de boucles interminables, des discussions qui ne veulent rien dire, on se répète car on oublie ce dont on était en train de parler, mon mec me stresse pour partir en after, et Le Russe part dans des phases parano où il pense que son état actuel fait chier tout le monde.
7h: Objectif After
Pour revenir à la réalité et à des choses plus terre à terre, je me fixe des objectifs à ne pas perdre, comme gérer la situation avec les deux restes d'être humain qui m'accompagnent et qui sont au bord du bad, et je programme mon GPS jusqu'à l'endroit où se déroule l'after.
Au bout d'une bonne heure à fumer des clopes sur le parking je me sens capable de conduire, chose la plus irresponsable que j'ai pu faire et j'en suis pas fière ! :-1:
Le trajet se déroule plus ou moins normalement, aucune hallu sur la route, j'ai juste peur des autres voitures et n'ai aucune idée d'où je suis, je me raccroche à la voix du GPS . Malgré ça, j'arrive à oublier en moins d'une minute où j'allais et me trompe plusieurs fois de direction.
Une fois arrivée et garée, on reste un petit moment dans la voiture car j'ai besoin de me remettre de mes émotions, je suis limite essouflée. J'ai vécu ce trajet comme un espèce de marathon contre la drogue où je ne devais pas me laisser partir pour réussir à conduire. On fait la queue devant la « boîte » et on finit par y rentrer.
7h30: La maison hantée
Nous arrivons dans une jolie salle avec des fauteuils style années 50, je paie les entrées. Chose faite, Hebij commence à discuter avec le mec au guichet, il ne dit plus rien de cohérent, je le traîne dans la direction opposée à cette jolie salle puisque visiblement l'after ne se déroule pas là.
On passe devant trois vigiles plus qu'effrayants, et on monte un escalier très sombre. J'ai l'impression d'être dans un vieux manoir hanté. :twisted:
Je trouve les toilettes, en haut d'un autre escalier très glauque et bien gardé par un vigile, je me perds dans mon cerveau le temps de faire la queue. Quelqu'un m'interpelle , je me retourne, et là l'enfer est sur terre: un de ces horribles vigiles me parle. Il veut que je mette mon sac au vestiaire. Je m'exécute, et je vais retrouver les autres en salle fumeur.
On s'assoit dans un coin pour discuter. Les gens autour de moi me paraissent être démoniaques :snakeman:, difformes, je me sens mal à l'aise dans cet endroit et je ne veux pas leur parler. L'horrible vigile refait surface , apparemment on ne peut pas s’asseoir par terre dans cette maison du diable. On essaie de danser, impossible, mes jambes sont trop lourdes, la musique ne me plaît pas, j'ai juste envie de m'étaler sur mon lit.
Alors on traîne un peu là-dedans, déchets parmi d'autres, collés contre un mur dans un coin, sans se parler, avec l'espoir de redescendre un peu avant de rentrer à la maison.
9h : Home sweet home
Une fois rentrés, je me sens soulagée d'un poids énorme. Plus de vigiles/démons, plus de voitures, tout va bien. Je vais dans la salle de bain, j'entends de la drum&bass dans l'aération et les carrelages ondulent. Je me démaquille, mon visage ne me paraît jamais propre à tel point que je le lave trois fois, je me dis qu'il faut que j'arrête de me regarder dans le miroir avant de m'arracher la peau à coups de coton.
Une fois posée avec la musique qui va bien et un joint qui me fait le plus grand bien, le mal de ventre arrive et me fait me souvenir que mon corps existe. J'ai mal aux jambes, je suis épuisée. Je bug sur la célèbre affiche de Las Vegas Parano où le visage de R.Duke se déforme dans le ciel du désert, entouré de chauves souris , celle là:
Voir la pièce jointe 10302
Et là, j'ai eu ma première véritable hallucination, et j'ai compris comment Hebij et Le Russe avaient du souffrir de ne pas percevoir autant la réalité que moi pendant cette soirée.
Ca me paraissait tellement plus réel que ces flashs où les visages se déformaient, ou les fractales de lumière ! L'affiche ondulait comme si un vent léger passait derrière, au même rythme que la fumée/nuage, les chauves souris s'envolaient pour sortir du poster, et le reflet des lunettes me donnait l'impression de m'enfoncer dedans à toute vitesse lorsque je les fixaient. J'étais tellement heureuse que j'ai bloqué dessus pendant quinze bonnes minutes.
Au fil des joints et des discussions qui se débouclent tout doucement, mes paupières commencent à être lourdes, limite douloureuses . Pendant un petit moment je reste semi consciente, dans un rêve éveillée, et je finis par m'endormir vers 14h (réveillée 2h plus tard en sursaut par des cris d'enfants qui en fait provenaient juste du film que regardaient les garçons incapables de dormir.)
Ce trip m'a paru être une dualité entre l'amour procuré par LSD et la violence du speed. Une expérience musicale comme je n'en avais jamais eue. Pour une première, j'ai trouvé ça à la fois jouissif, un peu effrayant et long surtout, je ne m'attendais pas à partir aussi loin et aussi longtemps avec la petite gorgée que j'avais bue. Quant à la conduite, ça m'a servi de leçon, plus jamais ! Je pense expérimenter le LSD dans un environnement plus calme pour la prochaine fois, bien que j'ai beaucoup aimé ma soirée, j'aurais pu vite fait partir en bad étant donné la foule qu'il y avait.
Merci de m'avoir lue, c'était plutôt long A bientôt les gens!