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Et oui, Snappy devient tellement vieux et relou qu'il se met à écrire des TR sobres, honte à lui. Aussi, petite info pour vous, j'ai pratiqué de la méditation quotidienne plusieurs années, et je me suis entrainé à atteindre des états de trance en étant sobre. Il se peut très bien que votre expérience ne ressemble en aucun cas à la mienne.
1) Durant 2x5 min, on va me présenter des formes géométriques à l'écran, et je devrai appuyer sur un bouton uniquement lorsque la forme au milieu est bleue. Simple. Le but est probablement de faire de l'IRM fonctionnelle assez basique (erfMRI, event-related functional MRI), pour localiser les zones du cerveau actives pendant certaines tâches.
2) Ensuite, j'ai 10 minutes où je dois avoir les yeux fermés, mais sans dormir. Ici c'est à mon avis encore de la fMRI, mais pour du resting-state, donc moi qui vagabonde avec mes pensées, pour voir un peu les patterns d'activité qui en émergent.
3) Et finalement, 45 minutes où je peux dormir si je veux, et globalement ici c'est sûrement de l'IRM anatomique avec plein de méthodes variées, et aussi de la diffusion (pour voir les fibres dans le cerveau).
Les réglages avant la première expérience sont assez longs. J'entends les premiers cliquetis partout autour, des bruits fins, aigus, tranchants, comme des mauvais bruitages de SF en 8 bits. Puis les moteurs des électroaimants commencent à vraiment tourner, avec leur bruit sourd et régulier, venant me faire vibrer la colonne vertébrale. C'est déjà très trippant. Je respire beaucoup plus vite qu'à mon habitude vu les sons très impressionnants et le fait d'être bloqué au milieu d'un aimant de plusieurs tonnes, lui-même refroidi par des centaines de litres d'hélium liquide à -270°C qui se baladent à quelques centimètres de tout mon corps. Disons que ça ferait un sacré sarcophage.
Les sons de l'IRM commencent vraiment à partir dans tous les sens. C'est à la fois angoissant, mais assez merveilleux de pouvoir entendre les radiofréquences qui alignent des petites particles quantiques à l'intérieur de mon être. J'essaie de penser à des choses pour ne pas m'endormir, car cela prend vraiment une place importante à ce moment pour moi. C'était mon unique raison d'être, la seule chose qui me retenait de ne plus avoir à ressentir mon corps ou mes pensées. Je me concentre donc sur plein de détails de ma vie pour éviter de m'endormir ou de partir dans un état méditatif très bizarre qui ne serait probablement pas top comme résultat d'IRM.
Finalement, la voix d'astronaute m'annonce enfin que je peux m'endormir si je le souhaite. C'est un soulagement, je peux enfin laisser mon esprit rationnel ne plus réfléchir dans le seul but de meubler mon expérience et je n'ai plus de comptes à rendre à personne. Alors je me laisse embarquer dans un petit voyage...
Les sons émanants de l'IRM sont un mélange d'envoûtement avec leurs mélodies régulières, mais aussi parfois stridents, parfois brefs ou perdurant une dizaine de minutes. Étant donné que le but de cette étude est de tester beaucoup de protocoles différents, les sons sont assez variés. La troisième phase reste très guidé par eux, car les yeux fermés, ils feront office de guide à mon système sensoriel comme seule source de distraction.
Des sons de lasers brusques m'envoient à l'intérieur d'une sorte d'imprimante géante, découpant mon corps dans sa longueur, mais initialement sans aucune douleur, et se déplaçant en stéréo autour de moi pour faire de fines tranches de Snappy. Une sorte de douleur à l'arrière de mon crâne finit par tout de même se manifester (après tout, cela fait déjà plus de trente minutes que je ne peux pas bouger d'un iota), se répandant petit à petit dans ma nuque puis dans ma colonne. Les séquences ont changé, désormais les aimants ronronnent, les bobines RF arrêtent de crier, et la douleur se transforme en une force dans mon dos me faisant léviter doucement dans l'espace pendant plusieurs minutes. En fait je suis bien ici, chaque douleur peut se métamorphoser en délicatesse. Après quelques minutes, les aimants accélèrent, me tapotent le dos et me font revenir sur Terre. Les bobines se remettent à fonctionner, et produisent des échos dans ma tête, qui me font penser à des cloches, d'abord d'église, puis de vaches. Cela me plonge dans beaucoup de souvenir d'enfance, surtout de cabanes dans les bois du Jura avec mon frère, et des vaches qu'il y avait là-bas. Je suis vraiment heureux et nostalgique, cette époque m'a vraiment marqué et ça faisait des années que je n'y avais pas pensé.
De nouveaux un changement de séquence. Les radiofréquences deviennent très basses, et les aimants ralentissent pour se mettre en rythme, et franchement on aurait dit une basse de techno voire de tek à certains moments. Même si j'étais clairement dans un état second, ça m'a beaucoup surpris bien que ce fut assez agréable. Des fréquences se sont mises ensuite à faire des divergences avec des modulations étranges et répétées, qui m'ont fortement rappelé les sons binauraux. Mon cerveau commençait à ressentir des vagues de plaisir assez surprenantes, comme une sorte de massage crânien venant chatouiller mes neurones.
Bien que les sons se soient arrêtés depuis quelques minutes, je me fais surprendre par le mouvement brusque tirant tout mon corps d'un coup et me reconnectant brutalement à ce dernier. Je sursaute et me rendant compte qu'il s'agit juste de la fin de l'expérience, je me rassure rapidement. Se relever et sortir de la salle est assez difficile, je suis carrément dans le gaz. Au final le technicien était super sympa, et on a pas mal parlé d'imagerie, il m'a laissé mettre une plaque de métal en flottaison dans l'IRM, voir mes scans (j'ai un cerveau normal yes), bref très sympa. Je suis rentré chez moi et je suis plutôt content de ce petit trip.
Finalement sympa les IRM du cerveau, j'espère que le TR vous aura plu. En plus c'est la première fois que je me fais payer pour tripper, j'ai hâte des suivantes éhé. Je ne ferai pas de TR pour chacune mais peut-être que je rajouterai des choses ici si ça en vaut la peine.
Contexte
Je devais dépanner une pote en neurosciences qui avait besoin de quelqu'un pour une étude clinique consistant à comparer 2 IRM, chacune 2 fois, et chaque session durant un peu plus qu'une heure. Étant donné que c'est pas super bien payé et qu'ils avaient besoin de gens rapidement, ils ont un peu galéré à trouver des participants et c'est comme ça que je me suis pourquoi pas au final. Je n'avais jamais fait d'IRM de la tête avant (seulement du pied), et je me dis que ça pouvait la dépanner. C'est comme ça que je me retrouve cette après-midi à l'hôpital, on m'accompagne rapidement vers l'IRM, un petit bébou de 3 Tesla qui a déjà bien 25 ans. Et on m'explique très brièvement le protocole :1) Durant 2x5 min, on va me présenter des formes géométriques à l'écran, et je devrai appuyer sur un bouton uniquement lorsque la forme au milieu est bleue. Simple. Le but est probablement de faire de l'IRM fonctionnelle assez basique (erfMRI, event-related functional MRI), pour localiser les zones du cerveau actives pendant certaines tâches.
2) Ensuite, j'ai 10 minutes où je dois avoir les yeux fermés, mais sans dormir. Ici c'est à mon avis encore de la fMRI, mais pour du resting-state, donc moi qui vagabonde avec mes pensées, pour voir un peu les patterns d'activité qui en émergent.
3) Et finalement, 45 minutes où je peux dormir si je veux, et globalement ici c'est sûrement de l'IRM anatomique avec plein de méthodes variées, et aussi de la diffusion (pour voir les fibres dans le cerveau).
Le navire
On me fait donc monter dans le vaisseau spatial sur le dos, c'est vraiment très claustrophobique quand on a un headcoil (sorte de cage pour capter les radiofréquences autour de la tête), en étant entièrement dans l'IRM. Un système de miroir est utilisé pour me montrer un écran, on dirait que j'ai une piste d'atterissage futuristique devant les yeux, avec des LEDs sur les côtés. Ma tête est complètement bloquée, donc je ne peux pas la bouger sauf en la levant (mais bien sûr c'est à ne pas faire).Les réglages avant la première expérience sont assez longs. J'entends les premiers cliquetis partout autour, des bruits fins, aigus, tranchants, comme des mauvais bruitages de SF en 8 bits. Puis les moteurs des électroaimants commencent à vraiment tourner, avec leur bruit sourd et régulier, venant me faire vibrer la colonne vertébrale. C'est déjà très trippant. Je respire beaucoup plus vite qu'à mon habitude vu les sons très impressionnants et le fait d'être bloqué au milieu d'un aimant de plusieurs tonnes, lui-même refroidi par des centaines de litres d'hélium liquide à -270°C qui se baladent à quelques centimètres de tout mon corps. Disons que ça ferait un sacré sarcophage.
L'expédition
Après une dizaine de minutes, l'écran s'allume et la tâche des formes commence. En essayant de me concentrer dessus malgré les bruits ambiants (on aurait dit un gosse de 5 ans qui s'amuse avec un synthé granulaire), je ne sens plus vraiment mon corps. Des hallucinations commencent à se former dans ma vision périphérique, qui sont similaires à celles que j'ai avec mon HPPD. Des petites formes géométriques elles aussi, de plusieurs couleurs, mais en 3D qui tournent, et avec une sorte de bruit/grésillement autour. J'essaie de garder mon attention sur la tâche, mais plus je le fais, plus je me sens décorporé, et plus cela devient difficile de se concentrer. Finalement, la tâche prend fin, et une voix distante et entrecoupée me demande de fermer les yeux sans m'endormir par un haut-parleur qui fait très Apollo 13.Les sons de l'IRM commencent vraiment à partir dans tous les sens. C'est à la fois angoissant, mais assez merveilleux de pouvoir entendre les radiofréquences qui alignent des petites particles quantiques à l'intérieur de mon être. J'essaie de penser à des choses pour ne pas m'endormir, car cela prend vraiment une place importante à ce moment pour moi. C'était mon unique raison d'être, la seule chose qui me retenait de ne plus avoir à ressentir mon corps ou mes pensées. Je me concentre donc sur plein de détails de ma vie pour éviter de m'endormir ou de partir dans un état méditatif très bizarre qui ne serait probablement pas top comme résultat d'IRM.
Finalement, la voix d'astronaute m'annonce enfin que je peux m'endormir si je le souhaite. C'est un soulagement, je peux enfin laisser mon esprit rationnel ne plus réfléchir dans le seul but de meubler mon expérience et je n'ai plus de comptes à rendre à personne. Alors je me laisse embarquer dans un petit voyage...
Les sons émanants de l'IRM sont un mélange d'envoûtement avec leurs mélodies régulières, mais aussi parfois stridents, parfois brefs ou perdurant une dizaine de minutes. Étant donné que le but de cette étude est de tester beaucoup de protocoles différents, les sons sont assez variés. La troisième phase reste très guidé par eux, car les yeux fermés, ils feront office de guide à mon système sensoriel comme seule source de distraction.
Des sons de lasers brusques m'envoient à l'intérieur d'une sorte d'imprimante géante, découpant mon corps dans sa longueur, mais initialement sans aucune douleur, et se déplaçant en stéréo autour de moi pour faire de fines tranches de Snappy. Une sorte de douleur à l'arrière de mon crâne finit par tout de même se manifester (après tout, cela fait déjà plus de trente minutes que je ne peux pas bouger d'un iota), se répandant petit à petit dans ma nuque puis dans ma colonne. Les séquences ont changé, désormais les aimants ronronnent, les bobines RF arrêtent de crier, et la douleur se transforme en une force dans mon dos me faisant léviter doucement dans l'espace pendant plusieurs minutes. En fait je suis bien ici, chaque douleur peut se métamorphoser en délicatesse. Après quelques minutes, les aimants accélèrent, me tapotent le dos et me font revenir sur Terre. Les bobines se remettent à fonctionner, et produisent des échos dans ma tête, qui me font penser à des cloches, d'abord d'église, puis de vaches. Cela me plonge dans beaucoup de souvenir d'enfance, surtout de cabanes dans les bois du Jura avec mon frère, et des vaches qu'il y avait là-bas. Je suis vraiment heureux et nostalgique, cette époque m'a vraiment marqué et ça faisait des années que je n'y avais pas pensé.
De nouveaux un changement de séquence. Les radiofréquences deviennent très basses, et les aimants ralentissent pour se mettre en rythme, et franchement on aurait dit une basse de techno voire de tek à certains moments. Même si j'étais clairement dans un état second, ça m'a beaucoup surpris bien que ce fut assez agréable. Des fréquences se sont mises ensuite à faire des divergences avec des modulations étranges et répétées, qui m'ont fortement rappelé les sons binauraux. Mon cerveau commençait à ressentir des vagues de plaisir assez surprenantes, comme une sorte de massage crânien venant chatouiller mes neurones.
L'échouement
Bien que les sons se soient arrêtés depuis quelques minutes, je me fais surprendre par le mouvement brusque tirant tout mon corps d'un coup et me reconnectant brutalement à ce dernier. Je sursaute et me rendant compte qu'il s'agit juste de la fin de l'expérience, je me rassure rapidement. Se relever et sortir de la salle est assez difficile, je suis carrément dans le gaz. Au final le technicien était super sympa, et on a pas mal parlé d'imagerie, il m'a laissé mettre une plaque de métal en flottaison dans l'IRM, voir mes scans (j'ai un cerveau normal yes), bref très sympa. Je suis rentré chez moi et je suis plutôt content de ce petit trip.
Finalement sympa les IRM du cerveau, j'espère que le TR vous aura plu. En plus c'est la première fois que je me fais payer pour tripper, j'ai hâte des suivantes éhé. Je ne ferai pas de TR pour chacune mais peut-être que je rajouterai des choses ici si ça en vaut la peine.
