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Les instance psychiques - LE SOI

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Deleted-1

Guest
Cet article est une composition de copier/coller et réécriture de différents paragraphes issus de différents articles. Je l'ai constitué pour proposer une approche simpliste mais se voulant la plus complète des instances freudiennes, revues par plusieurs générations de psychanalystes jusqu'à aujourd'hui. Les instances psychiques sont des élaborations métaphysiques faisant parties de l'appareil psychique, et offrant un système d'interprétation des mécanismes de l'esprit.


Article introducteur



Terme introduit en 1902, et conceptualisé en 1912 par le psychologue et psychiatre Suisse Carl Gustav Jung. Le Soi, c'est quelque chose qui se construit, en rapport dès l'origine avec la culture. Regroupant l'ensemble des constituants du psychisme, il est à l'origine de la constitution du Moi par différenciation de l'Imago maternelle et individuation. Pour l'école de Palo Alto, le Soi se caractérise par un sentiment d'identité de l'individu, et la conscience de son autonomie dotée de valeurs et de contre-valeurs.

Pour Mélanie Klein, le Soi est constitué de l'ensemble des pulsions et sentiments de la totalité de la personnalité, à opposer au Moi qui ne se réfère qu'à la structure de la personnalité. Lorsque l'Objet est clivé en bon et mauvais Objet, le clivage affecte aussi le Soi dont les différentes parties peuvent alors entrer en conflit.

En analyse systémique, le Soi résulte d'un processus de différenciation du Moi en référence au mythe familial, et selon le degré d'individualisation affective et intellectuelle de la personne au sein de sa famille. Tous les membres de la famille sont maintenus par des liens fusionnels fondamentaux plus ou moins résolus (mais jamais totalement), et chacun des membres se caractérise par un degré variable de différenciation du Soi.


DISTINCTION ÉPISTÉMOLOGIQUE

A la différence des Anglo-saxons, la psychiatrie française a établi une distinction entre "Self" et "Soi", ce dernier terme intégrant l'ensemble des sentiments et des pulsions de la personnalité d'un individu.

Selon Donald Winnicott, le Self est à la fois le Moi, le Ça et une partie du Surmoi. C'est la partie la plus créatrice de notre personnalité, c'est celle qui imagine, qui joue. C'est le fondement du symbole, qui nous donne le sentiment d'exister. C'est ce que nous reconnaissons comme étant nous-même, nous représentant spécifiquement. Le Self nous donne l'impression de notre identité, de notre intimité. Il se développe dans le contact avec l'environnement.

Au cours du développement du petit enfant, le Moi du nourrisson s'est acheminé vers un état dans lequel les pulsions ont été ressenties comme faisant partie de sa personnalité en devenir, ce qui veut dire qu'elles ont été acceptées et sont devenues constitutives du Self. Le Soi (Self) représenterait les frontières contacts en action, il est donc le système de relations et de réponses de l’organisme à l’environnement, au niveau des frontières où les échanges se produisent entre les deux.

Concept de soi

Le concept de soi est l'ensemble des connaissances qu'un individu possède à propos de lui-même. Cet ensemble de connaissance dépend de la manière dont l'individu perçoit l'information. Cette information peut provenir de différentes sources:

- La conscience réflexive. À l'âge de 18 mois, un bébé peut se reconnaître dans un miroir : c'est ce qu'on appelle le stade du miroir. À partir de ce stade, l'individu développe ce qu'on appelle la conscience réflexive c'est-à-dire la capacité de se distinguer dans l'environnement comme objet distinct.

- Les inférences basées sur le comportement. Un individu peut développer une conception de lui-même en tirant des conclusions des caractéristiques individuelles en lien avec ses comportements.

- Les inférences basées sur les émotions. Il est également possible d'inférer des caractéristiques de soi aux émotions et aux pensées propres, et ces inférences ont généralement beaucoup plus d'impacts sur la conception de soi que les comportements puisque ces derniers sont, d'une manière générale, beaucoup plus soumis aux pressions sociales que les émotions.

- Le soi relationnel ou l'impact de la réaction des autres. Les autres peuvent évidemment influencer la conception que l'on a de soi par leurs réactions et leurs critiques, ce qui peut appeler un comportement qui cherche à correspondre à l'image demandé. (Ce qui correspond au principe du faux self de Winnicott).

Il existe d'autres méthodes d'acquisition d'information sur soi comme la comparaison avec les autres.


LE SOI DANS LA PERSONNALITÉ

La notion de soi revêt plusieurs sens allant de la réalité de ce qui est, caractéristique de la substance d’une chose dont le propre est d'exister en elle-même (la chose en soi en philosophie), à l'image trompeuse que l'on se fait de sa propre individualité (l'égo, le Moi), et à la réalité individuelle du psychisme conscient et inconscient, autrement dit le Self en psychanalyse, ou Soi en psychologie. En s’intéressant aux concepts psychologique et psychanalytique du Soi (Self dans sa traduction anglaise), comme la personnalité il se construit originellement en rapport avec la culture et regroupe l'ensemble des constituants du psychisme, c’est-à-dire l'ensemble des pulsions et sentiments de la personne.

En donnant le Moi comme l’égo, et le Soi comme le Self, l’on restera dans une définition existentielle du Soi, Jung utilisant le terme Soi pour désigner l'entièreté psychique qui distingue une personne, au-delà de ce qu'elle perçoit d'abord (cette perception étant le Moi). Il s’agit donc d’une source de construction de l'être au travers d’un processus d’individuation menant au Soi et non au Moi, à un décentrement de son égo dans sa personnalité, plutôt qu’à un égocentrisme avéré ou un auto-érotisme narcissique aveuglant. Le Soi équivalent donc à l’unicité de l’individualité, pour se manifester dans la matière, a besoin de l’égo ou de la personnalité pour exprimer sa volonté et ainsi interagir avec les choses, dans le monde physique.


Définition du Self en psychanalyse :

Le Self est le fondement du symbole, qui nous donne le sentiment d'exister, l'impression de notre identité, de notre intimité. En se développant dans le contact avec l'environnement, il est ce que nous reconnaissons comme étant nous-même, nous représentant spécifiquement. Il se réfère à la notion de Winnicott, qui a notamment distingué le Vrai-Self du Faux-Self.

- Le Vrai-Self est un état d’esprit dans lequel l'individu a suffisamment confiance en lui et en l'environnement pour être lui-même, et accepter de montrer sa vraie personnalité. Il désigne l'image réaliste que le sujet se fait de lui-même, correspondant donc à une vision avérée de soi, et perçue à travers une réaction adaptée. Le vrai self se retrouve spontanément dans les relations sociales, quand l’individu a intégré les exigences instinctuelles nécessaires à une adaptation adéquate. C'est une "position théorique d'où proviennent à la fois le geste spontané et l'idée personnelle, le geste spontané étant un Vrai-Self en action. Seul le Vrai-Self peut être créateur et lui seul peut être ressenti comme réel".

- Le Faux-Self se construit prioritairement comme une adaptation à l'environnement. Il est une instance constituée pour s'adapter à une situation plus ou moins anormale et contraignante, et prévenir de frustrations et déceptions possibles. Il produit dans l’esprit de l’individu une image de soi défensive, en fonction de réactions inadaptées à l’environnement, et représentative d’un rôle qui lui serait imposé. Il s’agit là pour l’individu d’investir son Moi et de faire preuve d’égo, afin de masquer sa vraie personnalité aux autres et à lui-même, pour ne pas se mettre en défaut et se rendre compte qu'il correspond à une attente qui irait à l’encontre de sa manière d’être naturelle. Le Faux-Self révèle cette dissociation interne à travers un certain conformisme, une attitude sociale réservée et toujours polie, ou de bonnes manières dans les rapports aux autres. Analyser et comprendre la construction de son Faux-Self permettrait d'accéder à soi, en dépassant ses propres masques. Le Faux-Self est ainsi essentiel, individuellement comme socialement, et a la fonction positive très importante de dissimuler le Vrai-Self si trop fragile ou inadapté, en se soumettant aux exigences de l'environnement. Le Faux-Self a donc une fonction d'adaptation et de protection du Vrai-self.


Winnicott, pour qui le terme Self concernait directement le fait de vivre, distingue cinq degrés d'organisation du Faux-Self (du commun au pathologique) :

- Dans une relation aussi commune que banale, le Faux-Self autorise l'expression en société par une attitude a priori polie, des manières sociales adaptées aux autres et respectueuses des conventions. Il établit le contact, maintient la distance et préserve l'intimité. Le Vrai-Self peut alors s'exprimer dès que l'individu le souhaite, et avec qui il veut.

- S'établissant sur la base d'identifications et de mimétismes, celles-ci tiennent lieu de Faux-Self, et le Vrai-Self parvient à s'exprimer relativement facilement à travers ces identifications, de types sympathiques ou empathiques par exemple.

- Le Faux-Self recherche des conditions idéales pour permettre au Vrai-Self de s'exprimer, en tentant de trouver une adaptation adéquate avec l'environnement.

- Le Faux-Self maintient le Vrai-Self sous protection, pour préserver l'individu d'un environnement jugé menaçant ou nocif.

- À l'extrême, le Faux-Self a entièrement recouvert la personnalité, il se confond avec celle-ci et cela laisse en toute situation une impression de fausseté dans la relation. Le Vrai-Self est alors inapparent, totalement dissimulé aux autres. L'individu souffre de la situation qu'il subit en société, et la tension entre Vrai et Faux-Self est créatrice de handicap dans sa vie sociale.

Les rapports entre Vrai et Faux-Self évoluent tout au long de la vie, en s'adaptant comme chacun le peut à son environnement, ou avec l'aide d’un travail thérapeutique.


Différents types de faux self

Il y aurait au moins deux types de Faux-Self, certains n’employant que relativement peu de symboles et faisant preuve de beaucoup d’égo pour s'affirmer, et d'autres plus intelligents à cause d'une sur-sollicitation du cerveau, afin de compenser les trop importants défauts de l'environnement, et qui occasionnent frustrations et déceptions, mais aussi des preuves d’égo. Son intelligence bien utilisée permettrait d’utiliser son Faux-Self, sans pour autant montrer trop d’égo, en prenant du recul sur soi et les situations. L’organisation du Faux-Self se mettant très tôt en place dans la vie, sa relation avec le Vrai-Self a donc toutes les chances d'évoluer, notamment en fonction de l'environnement de l’individu et de son éducation.

Les troubles les plus communs de la personnalité surviendraient surtout lors d’un renforcement du Faux-Self, quand l’individu se fondant sympathiquement dans son environnement, en viendrait à se leurrer en adoptant par mimétisme des rôles qui ne correspondent pas à sa personne. D’un point de vue comportemental, alors que son état de santé mentale s'aggrave au fur et à mesure qu'il (se) joue d'illusion, l’individu est souvent socialement considéré comme bien portant par son entourage, du fait même de sa bonne adaptation parmi ses contemporains (une des principales caractéristiques d'un Faux-Self). La comédie qui se joue alors est aussi permise par l’action des Faux-Self de l’entourage de l'individu, qui évitent à chacun de percevoir et se confronter véritablement à la souffrance d’untel, mais aussi d'éviter à chacun de se rendre compte de sa propre souffrance, et des rôles induits dans nos relations par nos égos, qui sont les meilleurs scénaristes. A l’échelle d’une société, les égos se protègent collectivement dans un aveuglement vaniteux généralisé, et qui est fondé sur l’ethnocentrisme commun à une somme d'individualité égo-centrées dans un même environnement culturel.


Rôle du potentiel intellectuel

Dans le cas d'un faux self établi chez une personne avec un potentiel intellectuel important (sur-mentalisation), l'esprit tend à devenir le siège du faux self, emprisonnant l’individu dans une vision clivée de lui-même, et où il fera preuve d’égo. On peut ainsi observer des réussites scolaires ou sociales brillantes, qui sont l'œuvre de faux selfs. La souffrance de l'individu en lien à une mauvaise estime de soi n'en est pas moins réelle, même si il est difficile de la percevoir quand celui-ci réagit en affirmant sa supériorité en réponse à un sentiment d’infériorité caché, dans le travail par exemple. Il est possible même qu'elle s'accroisse à mesure de la réussite académique ou sociale, avec une impression de fausseté de plus en plus apparente. L’individu se mésestimant inconsciemment, en viendrait à se rassurer consciemment dans une vision égotique de sa personnalité.

En découle inévitablement un moment où les tensions entre le vrai et le faux self deviennent trop fortes, et l’individu en fonction de son éducation et environnement, rentre alors tôt ou tard dans un processus d'autodestruction. Celle-ci s'exprimera de manières diverses et avec des intensités variées, sur différents plans tel que le somatique (affections psychosomatiques, auto-mutilations, ou autres consommations addictives en tout genre), ou sur le psychiatrique (troubles identitaires). Par ailleurs, une grande intelligence permettrait de compenser l’inadéquation de l’individu à son environnement et d’ainsi lui assurer un développement psychoaffectif relativement satisfaisant, dans lequel ses peurs et angoisses reculeraient au profit d’un éveil personnel.


Rôle de l'environnement

Dans une conférence, Winnicott indique que lorsque l'environnement n'est pas suffisamment adapté, « Le bébé survit au moyen de l'esprit. La mère exploite le pouvoir du bébé de penser à des choses, de les corriger, et de les comprendre. Si le bébé possède un bon dispositif mental, cette pensée devient un substitut pour les soins et l'adaptation de la mère. Le bébé « se materne » lui-même au moyen de la compréhension, c'est-à-dire en comprenant trop. Il s'agit d'un cas typique de « Cogito, ergo dans mea potestate sum » (je pense, donc je suis en possession de mon pouvoir). A l'extrême, l'esprit et la pensée ont permis au bébé, qui maintenant grandit et suit le modèle développemental, de se passer de l'aspect le plus important de soins maternels dont tous les bébés ont besoin, à savoir la fiabilité et l'adaptation [de la mère] aux besoins fondamentaux »

Au delà du plan individuel, en psychologie sociale le Soi est l’ensemble des informations qu’a un individu de lui-même, et auxquelles il peut avoir accès. L’accès à ces informations se fait par le biais de mécanismes intra-personnels et interpersonnels, qui gèrent les informations d'un point de vue cognitif, émotionnel, comportemental et social. La connaissance de soi comme telle comprend deux dimensions, que sont le concept de soi et l'estime de soi.


LE SOI EXPRIME L’AUTHENTICITÉ DE LA PERSONNE, IL CONTIENT UNE COMPOSANTE NARCISSIQUE


Après l’introduction de la deuxième topique par Freud, le moi devient une instance spécifique, structure médiane entre le surmoi et le ça. Le moi est cette structure qui gère l’adaptation aux réalités de la vie. Le terme de self (soi) est introduit ensuite par les psychanalystes anglo-saxons dans les années 1960- 1970 et apporte un élément qui complète le moi. Le self désigne la personne dans sa totalité, son sentiment de subjectivité. Pour Winnicott, le vrai self, opposé au faux self, comprend l’organisation psychosomatique de la personne, il désigne une expérience de continuité et de bien-être. On peut dire cependant que ce terme de « soi », self, contient la qualité d’un vécu fluide et intime, la sensation d’être unique. Le narcissisme étant l'instance psychique en rapport avec ce sentiment existentiel d'être unique.


Le Soi est une instance spécifique, le centre de la totalité psychique

Michael Fordham, analyste anglais, a élaboré à partir de l’apport de Jung le développement précoce du soi chez l’enfant et son lien psyché-soma, le soi primaire. Il fait le lien avec toutes les composantes organiques du nourrisson – sensorialités, pulsions, capacités affectives – et les prédispositions archétypiques que celui-ci a en naissant. Le soi est pour lui au départ une entité indifférenciée, bio-psychique, « ... une totalité dont l’état est stable, doté d’un centre qui constitue la source de son énergie et de frontières qui le distinguent de tout ce qui est le non-soi ». Cette totalité « se dé-intègre » face à une expérience nouvelle et « se réintègre » en ayant intériorisé, intégré celle-ci dans le soi (phases de projections/identifications/introjections). Dans cette conception, toute possibilité d’expérience s’appuie sur les prédispositions archétypiques, qui s’incarne dans une expérience corporelle. Mais avant de poursuivre sur le thème du soi, je vais examiner les relations de la persona et du narcissisme.


De la persona au Soi

Le concept de persona est introduit par Jung à la fin des années 1920. Ce qu’il dit de la relation du moi avec la persona me semble être une façon d’aborder un aspect du narcissisme tel que Freud le définit, la persona étant l’image qu’une personne cherche à donner d’elle-même. Je pense que c’est une image de soi dans le miroir de l’autre dont on recherche la reconnaissance. Le concept de persona n’a pas très bonne presse et n’est pas utilisé de façon subtile, pourtant il contient des éléments importants qui permettent de saisir le rapport narcissique du sujet avec lui-même. Ce masque social derrière lequel se cache l’individu n’est pas que négatif, il protège l’intimité, il permet de s’intégrer dans son groupe relationnel, d’en respecter les codes, de s’adresser adéquatement aux autres et d’être reconnu par eux. C’est un pseudo-moi, sorte d’instance narcissique qui permet de s’adapter à la société. Il devient pathologique quand il tient lieu d’identité et n’est qu’une enveloppe extérieure servant à cacher un vide, une carence dans la constitution du complexe moi ; il s’appuie alors principalement sur l’imitation.

Cette persona se constitue par rapport aux valeurs du collectif ambiant, par identification ou contre-identification aux personnes aimées, ou admirées ; elle s’apparente à l’idéal du moi dont Freud parle pour la première fois dans « Pour introduire le narcissisme ». Cette formation intrapsychique est pour l’homme « le substitut du narcissisme perdu de son enfance » qui consiste en une sur-estimation de sa personne, et qui se renverse en une sous-estimation à la moindre remise en question. Et, pour employer les mots de Jung : « Une grande humilité n’est jamais sans s’accompagner d’une grande présomption et une grande présomption va toujours de pair avec une chute imminente »


Description d’une faille narcissique

La personne qui est dans l’état psychique que décrit Jung est alors dans une grande incertitude par rapport à elle-même, au bord de l’effondrement ou de l’inflation psychique et dans la souffrance de ne jamais être au bon endroit, d’être victime de cette représentation derrière laquelle elle doit se cacher pour survivre. L’individu dont le moi est prisonnier de fausses images de lui-même, c’est-à-dire de représentations qui ne s’ancrent pas dans un vécu corporel et affectif, peut être en effet sous l’influence compensatrice et salvatrice de représentations archétypiques qui font fonction de médiateurs, d’objets transitionnels. Les grands idéaux collectifs, les religions en sont des manifestations universelles. Le danger est alors que le moi se laisse envahir par ces images et se soumette ou s’identifie à celles-ci, faisant alors comme la grenouille de la fable qui gonfle, s’attribuant des qualités qui ne sont pas les siennes et finit par se perdre. Le but de la vie consiste pour Jung en « la réalisation de son soi dans ce qu’il a de plus personnel et de plus rebelle à toute comparaison. On pourrait traduire le mot d’individuation par “réalisation de soi-même”, réalisation de son soi ».


LE SOI EST DONC LE CENTRE DE GRAVITÉ DE LA PERSONNE

Il est une sorte de point virtuel entre conscient et inconscient, englobant le moi et au centre des boucles dans lesquelles nous évoluons constamment, quand nous répétons des actes dans un processus d'individuation. Le soi est aussi ce qui nous connecte au cosmos, au "Tout" environnant, qui nous fait prendre conscience que de la poussière on en retourne toujours à la poussière, dans la grande boucle qu'est notre existence, prise elle-même dans l'infinité des boucles du vivant. Aussi il se manifeste par des symboles, s’exprime dans des moments difficiles où le moi est en échec et ouvre la voie à de nouvelles compréhensions. Ce désir de retour à l’origine, représenté pour Jung par la quête du héros, est une recherche de soi-même qui peut se perdre dans la régression fusionnelle si elle n’est pas menée par un moi conscient qui se confronte aux opposés et qui peut se dire : « Je suis porteur de bien et de mal ; d’ombre et de lumière ; mon désir de totalité est une défense contre la confrontation à ma petitesse. »
 
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